comme des enfants (peyton)

- comme des enfants -

— ft @Peyton Cooper

Peu importe ce qu’il en dit, Julius est touché par l’intérêt et l’inquiétude de ses soeurs à son égard. Et il prend plaisir à se raconter. Leur décrire son navire. L’état actuelle. Le résultat de ces centaines d’heures à le cajoler. Jusqu’à en faire ce qu’il est aujourd’hui. La belle, la mystique Alice. Elle cache bien son jeu. Mais, elle a ce côté sombre en elle. Une facette que même son capitaine ignore. Il ne s’en doute même pas, Julius. Trop naïf pour voir le mal. Mais, il est partout autour d’eux. Et ces autres cabines qu’il souhaite moderniser, aménager aux mieux pour ses visiteuses ne feront que leur donner un peu plus de ces de faux espoirs. Il serait bien moins fier, s’il savait tout ce qu’elle lui cache. Il ne s’étalerait pas, ne se vanterait pas à sa cadette de cette vie trépidante qu’elle lui offre.

Le loup de mer sourit en entendant sa cadette se moquer. En rit ensuite, tant son ricanement est contagieux. « Je sais... » qu’il admet, alors qu’elle reprend et fait son bonheur. L’esprit vagabonde. Julius s’imagine déjà en mer avec sa cadette. Tous ces endroits qu’elle ne connaît pas encore. Et ceux qu’il n’a jamais visité, non plus, qu’ils découvriraient ensemble. Le plaisir d’être tous les deux. Tous les trois, s’ils parvenaient à convaincre leur grande soeur si raisonnable de les suivre.

« Et ne t’en fais pas, je rappellerais de penser à tes chats. Je sais bien qu’au fond, tu es un grand sentimental. » Lui assure-t-elle, mettant fin par la même occasion, à ses rêveries momentanément. Le trentenaire fronce les sourcils. « Moi ? Un grand sentimental ? » Il secoue la tête. « J’suis capitaine de bateau ! Un pirate sans pitié. J’ai même rien a envier à Barbe Noire ! » Il est bien plus amusant de prendre une voix grave, ce ton menaçant, que d’admettre la vérité. Et puis, il y a avait bien longtemps qu’il n’avait pas joué les conteurs pour la brune. Elle a beau toujours être une enfant, à ses yeux, il a bien longtemps qu’elle ne réclame plus ses ainés avant de dormir, malheureusement.

Peyton a ensuite ce ton, ce sourire dans la voix. Et pourtant, il y a une certaine profondeur dans ces faits, malgré l’amusement et la légèreté qu’elle souhaite plutôt transmettre. Car ce n’est que vérité. Julius et les femmes de sa vie. Ses deux soeurs. La prunelle de ses yeux. Tant qu’elles seront à ses côtés, tout ira bien. Alors, le marin sourit. Et comme sa cadette, balaie ce moment tendre d’une plaisanterie, avant qu’ils en viennent aux larmes. « Et puis, il m’restera toujours ma réserve de rhum brun et épicé... » qu’il lance, en prenant place à la table et lui accordant la permission de boire. « Une seule. C’pas du jus de raisin... » Il lève ensuite sa coupe afin de trinquer avec sa petite merveille. « J’pensais à un truc... J’sais que tu blaguais tout à l’heure, mais, ça me ferait plaisir si tu venais vraiment. » Une main dans ses cheveux pour dégager son regard, il se plonge ensuite dans les iris de la brune. L’hiver, il n’y a pas réellement d’avantage pour elle. Mais, il est agréable tout particulièrement l’été de vivre dans les baies. Mieux encore, si l’on peut partir en mer, et y vivre quelques temps. « On pourrait lever l’ancre et partir tous les deux. Ça serait bien, non ? » Coup de tête, et réelle invitation. « Tu crois qu’Isa voudrait bien nous accompagner ? »

- comme des enfants -

— ft @Peyton Cooper

« T’exagère ! » Il secoue la tête, s’obstine un peu, Julius. Et tente de cacher ce sourire qui tente à s’étirer au coin de ses lèvres, lorsque sa soeur le dit sentimental. Il a une grande gueule, Julius. Il est un peu bourru. Un peu sauvage, le marin. Faussement macho, le coeur d’artichaut. « Tu m’connais pas si bien, en fait... » qu’il s’essaie encore, sans jamais parvenir à la convaincre. Ni elle, ni qui que ce soit de son entourage.

Julius le rêveur, et son coeur trop grand, trop tendre.

Julius, et son amour inconditionnel pour ses soeurs. Une invitation lancée. Le rêve de sa vie. Partir en mer avec les femmes de sa vie.

Les yeux de Peyton qui brillent. L’idée l’enchante, et le doux marin ne pourrait être plus heureux. Cependant, elle complique tout. Isabella, aussi. Alors, que la vie peut être si simple. Surtout lorsqu’on est son propre patron. Alors, Julius fronce les sourcils. Il ne saisi pas le sens des paroles de sa cadette. Ne comprend pas qu’on puisse refuser un séjour en mer. Un haussement d’épaule plus tard, il ajout que « Si elle ne l’est pas, on passera aux votes. Elle n’aura pas le choix... » Deux contre une, elle ne pourra que s’exécuter. « Et si elle résiste encore, on aura qu’à l’embarquer de force ! » C’est tout. Il est têtu, le marin. Il est fort. Et s’il le faut, il est prêt à balancer son ainée sur son épaule et à la prendre sur son épaule comme un sac de jute. « Tu voudrais aller quelque part ou rester en mer ? » Julius se brûle la langue avec le plat trop chaud. Il souffle, puis reprend, relevant plongeant son regard dans celui de la brunette. «  J’sais pas. C’est quoi, “Pas trop longtemps ” ? Il faudra choisir l’itinéraire en fonction du temps que vous avez. On pourra ensuite planifier nos escales si vous souhaitez visiter plusieurs endroits, ou tout simplement improviser selon nos envies du moment. On peut très bien rester en mer aussi, se lancer et voguer, sans destination précise. J’pourrais emprunter le voilier d’un ami. On aurait moins d’espace à vivre, mais, ce serait magique ! » Une bouchée de pain. Une gorgée de vin. « Qu’est-ce qui te plairait, à toi ? »