total eclipse of the heart. (Owen)

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{ total eclipse of the heart }
crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer

Il est important pour elle, Owen. Il sera toujours important. Il est celui qui lui a fait découvrir l’amour, celui qui lui a fait vivre pour la première fois ce sentiment si fort qu’elle pourrait donner n’importe quoi pour quelqu’un. Mais il est aussi celui qui lui a donné le plus beau des cadeaux, il a fait d’elle la mère d’Arya. Elle ne pourra jamais l’oublier, elle le sait, il est gravé en elle à jamais. Mais tout est devenu différent, tellement différent. Elle ne sait pas s’ils retrouveront un jour le même chemin mais, pour le moment, elle ne peut pas avancer avec lui main dans la main. Elle ne parvient pas même à l’envisager pour l’avenir, elle qui ne vit que l’instant présent, elle qui ne vit que selon son propre ressenti. Ses envies, qu’elle essaie d’évacuer pourtant, pour écouter avec raison ce que lui dicte sa conscience. Ce n’est pas évident, avec une telle proximité, encore moins en pleine nuit quand il n’y a personne pour la préserver. La préserver de lui et de l’attraction qu’il exerce sur elle, la préserver d’elle et de tout ce qu’elle pourrait faire. La chance qu’elle a, c’est qu’Owen peut autant l’attirer qu’il a le don pour l’agacer. La preuve étant, quand ils évoquent l’adolescence de sa nièce, qui sera indéniablement tumultueuse s’il met ses promesses à exécution. – Quoi ? Quoi?! C’est sexiste, ce que tu dis, je déteste ça ! elle affirme, pas vraiment en colère, juste mécontente. Elle ne comprend même pas comment il peut dire une chose pareille, ni comment ils peuvent être autant en désaccord sur un sujet aussi important… Alors qu’ils ont eu ensemble un enfant. Il aurait dû être avec elle durant toutes ces années, à s’occuper d’Arya. Mais peut-être qu’ils ne se seraient jamais entendus, ou peut-être qu’elle aurait eu un tout autre point de vue. Peut-être qu’elle ne serait pas la femme aussi libérée qu’elle est, s’il était resté. C’est vrai, il était le seul homme qu’elle avait connu quand il est parti. Et, depuis, l’on ne peut pas dire qu’elle s’est empêchée de suivre ses envies. Mais c’est à Arya qu’elle pense, surtout, à l’éducation qu’elle lui a donné. La vie avec une mère célibataire, charmeuse, indépendante et qui croque la vie à pleines dents, ce doit être bien différent de celle qu’elle aurait vécue dans une famille ordinaire, avec des parents traditionnels. Image étrange qui la trouble quelques instants, avant qu’elle ne se force à l’évacuer. Pas de ceux qui s’embarrassent de toutes ces réflexions, ces questions qui resteraient de toute manière sans réponse, Cassey. Elle préfère se concentrer sur le présent et, en l’occurrence, sur ce qu’il peut faire maintenant avec leur fille. – Je suis contente pour toi, pour vous. Tu devrais lui proposer d’aller faire une balade, rien que vous deux. Parce que ce séjour peut bien les rapprocher, ils n’ont guère le temps d’être en tête à tête. Il doit en profiter car, elle connaît leur fille, elle peut mettre bien longtemps à se laisser approcher, mais elle met bien moins de temps à se replier. Ils pourraient continuer à parler longtemps, d’Arya, de ce séjour, de tout ce qui se passe ici. Mais la situation leur échappe, elle t’échappe, dès l’instant où il vient te toucher. Elle essaie de chasser le trouble qui l’a trop vite submergée. Il suffit qu’il la frôle, Owen, pour éveiller quelque chose de beaucoup trop fort en elle. Alors elle fait ce qu’elle ne fait que trop facilement, Cassey… elle fuit. Elle fuit loin de lui, loin de ses gestes, loin surtout de ce magnétisme qui l’obsède. Elle se sert un verre d’eau tandis qu’il se relève, lui aussi, pour avancer vers elle. Non, reste à ta place. S’il-te-plaît, ne fais pas ça. Ses prières vite oubliées, quand ses prunelles viennent se plonger dans les siennes. Ces deux océans dans lesquels elle se noie beaucoup trop facilement. Elle peut résister, mais pas quand il lui sourit de cet air si charmeur. Pas quand il s’approche si dangereusement de son corps. Les battements de son cœur s’accélèrent instantanément alors qu’elle sent le souffle du jeune homme venir se mêler au sien. Et, tout de suite, elle balance les premiers mots qui lui viennent. Juste pour oublier ce qui est en train de se passer, juste pour éviter que… Elle secoue fébrilement la tête à sa question. – Non, non... Elle recule instinctivement, d’un pas, puis un deuxième, jusqu’à sentir le plan de travail contre son dos. – Tant mieux si… si vous vous entendez bien... dit-elle, la voix fébrile, comme si elle était nerveuse. Trop nerveuse devant cette proximité. Devant cet homme auquel elle n’a jamais su résister.

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{ total eclipse of the heart }
crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer

Elle ne sait pas où ils vont, tous les deux. Ils s’attirent, se cherchent et disparaissent. Ils se retrouvent, s’entêtent, et se perdent. Comme si leurs cœurs étaient entremêlés, quand leurs vies sont pourtant séparées. Vingt ans, le couple qu’ils formaient remonte à vingt ans. Il y a tant de choses qui ont changé. Tant de choses qui ont évolué. Cassey, elle a évolué. Elle est devenue plus forte, plus déterminée, plus libre d’être celle qu’elle est. Elle a eu le temps, en vingt ans, de se trouver. Quand il affirme, lui, au contraire, s’être perdu quand il n’était plus à ses côtés. Et aujourd’hui, elle ne sait pas s’ils peuvent vraiment se retrouver. Ou s’ils doivent juste tirer un trait. C’est ce qu’elle a tenté de faire, la jeune femme avait mis une croix sur leur histoire. Elle avait assuré qu’il ne se passerait jamais rien de plus entre eux. Qu’ils ne pouvaient pas retomber amoureux. Et, indéniablement, elle avait fini par décider, qu’il ne se passerait plus rien du tout. Qu’elle devait mettre un terme à tout. Mais c’est tellement facile, de l’oublier. Tellement facile de mettre ses bonnes résolutions de côté, quand ils se retrouvent à nouveau si près. Elle a du mal à entendre la voix de sa conscience, Cassey. Trop souvent, c’est celle de son envie qui a le contrôle sur son esprit. C’est son instinct, cette soif de vivre, qui prend le pas. Et elle, ne fait que suivre, cette voix qui l’entraîne jusqu’à lui. Jusqu’à Owen.

C’est si facile de replonger,
comme si ça ne s’était jamais terminé,
comme si ça ne pouvait pas se terminer.

C’est avec aisance qu’elle retrouve cette complicité jamais envolée. Cette proximité qu’elle a tant de fois empêchée. Il suffit de quelques instants, loin de tous les autres, quelques instants sans pouvoir se protéger. Pour qu’elle recommence, tout doucement, à plonger. Jusqu’à ce qu’il éveille son côté enflammé. – C’est ce que disent tous les gens qui disent des trucs sexistes. lâche-t-elle, loin d’être convaincue. S’il pense qu’il faut protéger une fille sous prétexte qu’un garçon ose l’approcher, oui, c’est sexiste. Et il devrait éviter de dire une chose pareille, surtout durant ce séjour où il est entouré de femmes aux tempéraments bien trempés. Mais il lui affirme que c’est pour éviter à sa nièce de tomber sur un lâche, comme lui. Elle prend une petite inspiration sans rien dire, Cassey, presque trop facilement atteinte par ses excuses. – Hum, c’est ça, rattrape-toi. déclare-t-elle simplement, pas prête à entrer dans les détails d’une telle conversation. Pas prête à le rassurer en disant que tous les hommes ne sont pas forcément des lâches. Ni à le blesser en insinuant qu’il a effectivement été un lâche. Elle a juste du mal avec cette idée d’opposer les femmes aux hommes. Mais il n’empêche qu’il arrive à lui faire doucement retrouver le sourire, Owen. – On verra si je te supporte encore d’ici là. elle reprend, une lueur taquine d’insolence dans ses prunelles d’ange.

Où vous serez dans dix ans,
tu ne préfères pas te poser la question
t’as toujours préféré vivre l’instant présent.

Ces pensées envolées, c’est de leur fille qu’ils commencent à parler. Il paraît prêt à partager des moments seul en sa compagnie mais c’est comme s’il redoutait la réaction d’Arya. Comme s’il avait peur qu’elle ne veuille pas. Un petit rire s’échappe des lèvres de la blondinette quand il avoue qu’elle est la seule fille avec laquelle il perd ses moyens. – Elle a un petit côté impressionnant, c’est vrai. Mais c’est un petit bébé en réalité. déclare-t-elle, avec la tendresse inégalable d’une mère. C’est vrai, Arya n’est pas la jeune femme la plus facile à approcher. Au premier abord, elle peut dégager quelque chose de froid et impénétrable. C’est peut-être l’une des rares choses pour lesquelles elles sont si opposées toutes les deux. Mais sa fille est tellement douce en réalité, elle est seulement un ange qui a appris à se protéger. Et elle pourrait en parler des heures durant, mais leur échange prend bien vite un autre tournant.

Tu ne sais pas comment il fait à chaque fois,
il lui suffit d’une seconde où tu n’es plus sur tes gardes,
pour te mettre dans tous tes états,
et créer en toi tout cet émoi.

Elle essaie bien de couper court à ce moment. Prendre des distances pour éviter de céder à la tentation qu’il représente. Owen, il provoquera toujours ce trouble en elle, chaque fois qu’il le voudra. De ses pupilles bleutées, de ses sourires qui font tout pour la charmer, il arrive doucement à la déstabiliser. Mais c’est pire encore quand il vient à s’approcher. Il avance jusqu’à elle, pour poser les couverts dans l’évier, mais elle sent surtout cette proximité. Et les battements de son cœur qui ne font que s’accélérer. Elle a les yeux rivés sur lui comme pour surveiller ce qu’il peut faire. Ce qu’elle ne doit pas faire. Ses opales plongées dans les siennes, elle n’y voit plus cette lueur séductrice, juste tout ce désir. Et Cassey, elle ne sait pas résister au désir. Son corps proche du sien, bloquée par le plan de travail, elle n’a aucune possibilité de le fuir. Et, en vérité, elle n’y songe même pas une seconde à cet instant. Elle n’y songe pas une seconde quand elle sent ses doigts glisser contre sa peau, ni remettre correctement l’une de ses mèches de cheveux. Ni quand ce sont ses lèvres qui viennent se poser sur les siennes.

Et d’un baiser,
il fait tout balancer,

et d’un baiser,
il te fait tout oublier.

Il ne dure que quelques secondes. Mais c’est déjà trop pour libérer son cœur jamais vraiment cadenassé. Son front contre le sien, elle le contemple, sans bouger, alors qu’il paraît prêt à partir. Prêt à respecter son envie de le fuir. Mais elle a oublié, à ce moment, toute volonté envolée. C’est elle qui, sans réfléchir, glisse sa main contre la nuque du pompier pour le rapprocher encore plus d’elle. C’est elle qui s’empare de ses lèvres. Mais elle ne le fait pas avec tendresse, comme lui, elle le fait avec la passion reniée. Le désir refoulé, qui ne met qu’un instant pour remonter. Elle l’embrasse fiévreusement, comme si elle avait attendu trop longtemps ce moment, qu’elle a pourtant elle-même empêchée. Elle l’embrasse fougueusement, comme si elle n’avait plus la force de résister.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer

Peut-être qu’elle ne devrait pas. Peut-être qu’elle devrait y réfléchir à deux fois. Mais c’est ce qu’elle a fait, Cassey. Elle y a réfléchi, elle y a pensé tellement de fois, en se disant que c’était le choix le plus raisonnable. Que rester à l’écart de lui était la chose la plus responsable qu’elle pouvait faire. Seulement, elle n’y arrive pas. C’est trop difficile de rester loin de lui, surtout quand il est si près. Surtout quand elle se réveille au beau milieu de la nuit et qu’il est la seule autre personne réveillée dans ce chalet. Elle n’a jamais su retenir ses envies, Cassey. C’est une partie flagrante de sa personnalité, elle suit ses envies. Ses instincts, les plus profonds comme les plus primaires. Et son instinct l’attire vers lui, inexorablement, car il est comme une évidence. Chaque fois qu’elle se retrouve auprès de lui, elle se sent à nouveau liée à lui. Elle sent à nouveau cette magie. La complicité qui revient, même s’ils ne sont pas toujours d’accord. Même s’ils ne sont, en vérité, jamais d’accord. Elle lui adresse un sourire malicieux quand il lui demande d’avouer, en se doutant sûrement qu’elle ne le fera jamais. – Non ! rétorque-t-elle simplement même si cette lueur dans ses yeux suffit à prouver tout le contraire. Et, tout doucement, la tendresse revient dans l’atmosphère. Un petit exploit, il suffit pour elle de parler d’Arya. Elle a une vision de leur fille bien précise, elle sait tout d’elle, de ce qu’elle dégage au premier abord jusqu’à ce qu’elle cache au plus profond d’elle avec toutes ses précautions, en passant par toutes les nuances infinies de sa personnalité. Elle connaît mieux que n’importe qui cette vision d’elle, un peu enfantine, qu’un inconnu ne soupçonnerait sûrement pas en la rencontrant. Qu’Owen, peut-être, n’a pas vu non plus pour le moment. Mais cela arrivera, Cassey sait que cela arrivera. – Vous allez vous rapprocher, Owen, je t’assure. dit-elle en posant sa main contre son bras comme pour le rassurer, comme pour l’apaiser. Car elle a bien vu, dans ses prunelles, cette lueur inquiète. Elle a provoqué ce contact naturellement, comme, instinctivement. C’est quand elle s’en rend compte qu’elle retire sa main fébrilement. Et elle préfère s’échapper, parce qu’elle préfère toujours s’échapper. Filer devant ce qu’elle ne pourrait pas gérer.

Mais c’est peut-être trop tard pour résister,
t’as craqué à l’instant où vos regards se sont croisés.

Les corps si proches l’un de l’autre, soudain, elle ne saurait comment l’expliquer. Comment expliquer qu’ils peuvent se tenir l’un à côté de l’autre, tranquillement en train de discuter… et l’instant d’après, retrouver cette proximité. Cette intimité. Ce trouble qui naît en elle alors qu’il s’avance bien trop près d’elle. Et toujours trop loin à la fois. Elle aurait pu s’enfuir une nouvelle fois. Elle aurait pu retourner rapidement dans sa chambre et s’y enfermer. Elle aurait pu s’empêcher de craquer. C’est bien ce qu’elle fait depuis le début de leur séjour, Cassey. C’est bien ce qu’elle s’évertue à faire depuis des jours. Tant bien que mal, elle a maintenu cette distance entre eux. Pour tout foutre en l’air en quelques secondes… il n’y a pas plus imprévisible qu’elle. La jeune femme ne l’a pas vu venir, pourtant elle aurait pu le deviner. Elle aurait pu s’en douter. C’est comme ça, entre eux, il suffit qu’ils s’approchent pour que se crée cette fusion. C’est physique, c’est… magnétique. C’est plus fort qu’elle, c’est plus fort que lui aussi. Elle a parfaitement conscience, à l’instant où ses lèvres viennent se poser sur les siennes, que c’est déjà trop tard. Owen répond instantanément à son baiser, avec la même fougue, peut-être même plus encore. Il rend leur baiser encore plus torride, sauvage, alors qu’elle sent déjà ses mains glisser contre son corps pour le soulever avec aisance. Elle se retrouve assise sur le plan de travail, ce plan de travail où les autres se retrouveront sûrement d’ici quelques heures pour le petit-déjeuner et… et rien, elle est incapable de mettre de l’ordre dans ses pensées. Pas quand il l’embrasse comme il le fait. Elle relève les bras par instinct pour l’aider à lui retirer son haut avant d’en faire de même avec celui du jeune homme. Elle est incapable de contenir le désir violent qui la submerge, toute cette pulsion trop longtemps retenue. Toute cette envie qu’elle n’a jamais perdue. L’atmosphère devient brûlante mais bien moins encore que le corps de la jolie blonde quand il commence à le parsemer de ses baisers. De ses caresses entre ses cuisses. C’est un gémissement qui s’échappe de manière incontrôlable de la bouche de Cassey. Elle se pince les lèvres pour éviter d’être trop bruyante, hors de question que quelqu’un les entende. Et, en même temps, le risque d’être surpris ne fait qu’exacerber son envie. C’est l’effet qu’a le danger sur elle, à moins que ce soit seulement grâce à Owen. Il est en train de la rendre folle, tellement folle qu’elle descend son pantalon en même temps qu’elle l’attire un peu plus contre elle pour plaquer ses lèvres contre les siennes. Qu’il taise les soupirs d’extase qu’il est en train de provoquer, qu’il vienne surtout encore plus près.

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{ total eclipse of the heart }
crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer

Ils avancent, tous les deux, comme sur des montagnes russes. Ils sont comme dans un tourbillon qui les aspire, les fait tournoyer dans les airs, ou au plus près des enfers. Avec Owen, elle peut vivre des instants uniques, magiques. Et d’autres bien plus chaotiques, parfois même complètement catastrophiques. Leur relation est tellement imprévisible que, finalement, elle n’est pas si surprise. De se retrouver si proche de lui, après avoir passé tout le séjour à le fuir. Non, elle n’est même pas surprise. Alors peut-être que, dans dix ans, tout aura changé. Peut-être qu’ils sauront enfin ce qu’il en est. D’eux, de leur amour, de tous ces liens qui les unissent. Peut-être que leur relation aura évolué, ou peut-être que les suivre sera toujours aussi compliqué. Elle ne sait pas, Cassey, mais quelque chose lui dit que d’une manière ou d’une autre, il sera là. Il sera toujours là. La main qu’elle tend, à plat, en face de lui, comme un pari dont ils n’auront les réponses que bien des années plus tard. – Marché conclu. lui assure-t-elle avec un fier sourire aux lèvres. Et elle ressent cette légèreté dans l’atmosphère. Ce doux plaisir entre eux, si agréable, si naturel. Elle a l’impression de retrouver la complicité qu’ils ont connue, il y a vingt ans, ou même il n’y a encore pas si longtemps.

Et doucement, tu te laisses approcher,
et sûrement, tu te laisses attirer.

Il a un pouvoir attractif sur elle, Owen. Ce pouvoir magnétique d’accaparer tout son esprit qui, d’ordinaire, se lasse beaucoup trop vite. Elle pourrait rester là, à lui parler, durant des heures entières. Jusqu’au bout de la nuit, plus encore si c’est de leur fille. Mais elle tient aussi profondément à le rassurer, lui prouver qu’il a des raisons d’espérer. – Oui, j’y crois. Et je vous connais trop bien, toi comme elle, pour me tromper. confie-t-elle avec ce doux élan de tendresse. Il a quelque chose de si touchant, Owen. Il ne se rend pas compte, trop souvent habitué à faire le malin. À s’amuser, à jouer avec elle, sans réaliser que c’est cette sensibilité qui la touche au plus haut point. Sans se douter que c’est de le voir aussi vulnérable qui lui rappelle, comment elle était tombée amoureuse de lui. Les cassures derrière la confiance exacerbée, les blessures derrière ce trop-plein de fierté. Il a tellement peur, au fond, de ne pas être à la hauteur. Peur d’être quelqu’un de mauvais, trop torturé. Elle le sait, Cassey, qu’il est comme ça. Et si seulement elle pouvait lui ôter toutes ces pensées erronées… si seulement elle pouvait l’éclairer, un peu, de sa lumière, elle le ferait. Il a raison, elle aime découvrir en chaque objet comme en chaque personne son histoire. Ses failles. Comme dans son métier, c’est ce qu’elle essaie d’appliquer, avec les personnes qu’elle peut rencontrer. Cela n’a pas été si facile avec lui, lui qui veut tellement se protéger. Se débrouiller. Mais, peu à peu, elle a appris à le connaître. Et c’est cette partie de lui qui l’a rendue si folle de lui.

C’est peut-être encore aujourd’hui,
ce qui te pousse à craquer pour lui.

Et elle ne sait pas comment, pourtant. Mais elle craque avec un naturel déconcertant. Comme si c’était évident, comme si c’était flagrant. Comme si elle savait depuis le début, qu’il suffirait qu’elle se retrouve seule avec lui. Comme si elle savait depuis le début, qu’elle serait incapable de lui résister. Ou peut-être que c’est lui qui ne sait que trop bien céder. Tentée ou bien tentatrice, elle ne sait même pas ce qu’elle est, Cassey. Elle sait juste que, lorsqu’elle l’embrasse, c’est tout son être qui s’embrase. Tout son corps qui le réclame. Les baisers deviennent de plus en plus enflammés, le désir difficile à contrôler. Elle se retient comme elle peut, de gémir, faire un peu trop de bruit. Mais il y a l’excitation des circonstances, lui, elle, dans cette cuisine, pas du tout à l’abri. Lui, elle, encore, et cette attraction infinie. Lui, elle, ce qu’elle a tant refusé, qui finit irrémédiablement par arriver. Parce que plus elle s’interdit quelque chose, Cassey, plus elle en a envie. Et, là, c’est de lui qu’elle a envie… tellement envie. Les caresses qu’il lui inflige, délicieux supplice, ne font qu’augmenter cette envie. Cette chaleur en elle, en même temps que les battements de son cœur qui s’accélèrent. Elle tire farouchement sur le dernier bout de tissu qui lui reste alors qu’il s’occupe de l’attirer un peu plus encore auprès de lui. Sa lèvre qu’il mord, brutalement, comme pour marquer sa possession. Il attise un peu plus ce feu en elle, Owen.

Et, enfin, vous êtes à nouveau unis,

vos deux corps qui ne font plus qu’un,
enfin,

après tout ce temps,
après t r o p de temps.

Elle laisse un soupir de plaisir s’échapper de ses lippes, elle savoure juste cette sensation indescriptible. Celle de l’avoir au plus proche d’elle, en elle, les seuls instants où toutes les limites disparaissent. Quand ses limites à elle, disparaissent. Et elles s’éloignent un peu plus, à chaque mouvement, à chaque fois qu’il revient en elle, comme pour ne plus jamais s’en éloigner. Elle se sent perdre pied, elle est à deux doigts de craquer, quand il choisit brutalement de s’arrêter. Le regard encore noir de désir, pourtant empli d’incompréhension, elle s’apprête à parler entre deux respirations. C’est le doigt de son amant posé sur sa bouche essoufflée qui vient la sauver. Elle entend enfin, le bruit qui lui avait échappé, trop prise dans ce qu’ils vivaient. L’inquiétude la submerge mais, très vite, tout risque semble disparaître. Un rire qu’ils partagent, sans bruit, avant qu’il ne vienne à nouveau l’embrasser. – J’ai encore un peu chaud... murmure-t-elle d’une voix sensuelle, le sourire aguicheur, avant qu’il ne reprenne aussitôt sa cadence. Elle sent à nouveau le plaisir la submerger, cette fois démultiplié. Elle se mord la lèvre si fort pour rester silencieuse mais c’est difficile, vraiment très difficile. Et c’est entre les siennes qu’elle gémit lorsque le plaisir ultime vient la terrasser, sans pouvoir le contrôler. – Ça m’avait manqué… Non, il t’avait manqué.

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{ total eclipse of the heart }
crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer

La sirène a attiré l’homme, imprévisible. Irrésistible. Elle a conscience du charme qu’elle opère sur lui, Cassey. Elle mentirait si elle disait qu’elle ne le savait, qu’elle ne le voyait pas. Elle avait seize ans qu’elle voyait déjà, qu’elle pouvait le mettre dans tous ses états. C’est aussi pour cette raison qu’elle a tant cherché à le fuir. Parce que si elle est incapable de rester loin de lui, elle sait qu’il ne peut pas davantage y parvenir. Que, si elle flanchait, il ne serait certainement pas celui qui l’arrêterait. La preuve étant, ils sont là, dans cette cuisine, en train de céder à la tentation. Y’a même pas eu besoin d’un quelconque jeu de séduction. Juste de lui et d’elle, de cette complicité si belle. Ils auraient pu se contenter de se taquiner, ou bien de parler de Gaby, ou encore d’Arya. Mais ils sont là, unis l’un à l’autre, comme autrefois. Comme si rien n’avait changé, comme si rien ne pouvait jamais changer. Le désir qui devient de plus en plus fort, irrésistible lui aussi. Toute cette envie, tout ce plaisir ressenti. Ils sont en train de te consumer, il est en train de te consumer. Il va finir par te tuer. Leurs ébats sont comme leurs relations, passionnels, intenses. Ils la submergent de toutes parts. Le cœur qui bat la chamade, le souffle haletant sous chacun de ses assauts, elle n’a plus aucune maîtrise de son propre corps. Bien trop à la merci de ses coups de reins, bien trop à la merci de cet homme qui la retient. Ils sont, comme, en osmose dans cette bulle qui n’appartient qu’à eux. Une bulle qui a manqué d’éclater devant la crainte que quelqu’un les surprenne, mais qu’ils continuent impudemment de vivre à deux. Elle ne veut pas penser au lendemain, ni même à rien. Elle veut juste profiter de ce moment fougueux, incroyable, avec lui. Elle veut juste profiter de lui. D’eux. Autant qu’elle le peut. Avant que la réalité ne les rattrape, avant que toutes ses craintes ne lui reviennent. Ce soir, il est à elle, autant qu’elle est sienne. Et, dans un dernier élan, elle sent le plaisir ultime la submerger. L’explosion d’extase l’engloutir comme un tsunami de plaisir. Elle sent qu’il la rejoint très vite jusqu’au paradis. Et ils restent là, l’un contre l’autre, l’un dans l’autre. Leurs deux corps nus, en sueur, qui se retrouvent dans cette étreinte. Elle a encore du mal à retrouver son souffle quand elle sent le front d’Owen se poser contre le sien. L’esquisse d’un sourire sur son visage conquis, la belle garde ses pupilles bleutées accrochées à ses iris qui ont toujours autant cette faculté, celle de l’y noyer. – On ne s’est fait surprendre qu’une fois ! dit-elle, comme pour contredire ses premières paroles. Et, en même temps, confirmer les secondes. Non, elle ne peut pas se passer de lui, visiblement pas. Pas quand il est là. Si près, trop près, pour qu’elle puisse mettre ce voile sur ses émotions. Ses sentiments. Elle recule doucement son visage quand elle sent la main de son amant contre sa joue. Instinctivement, elle approche de ses lèvres alors qu’il vient l’embrasser. Doux baiser qu’elle prolonge, longtemps, autant qu’elle le peut. Parce qu’elle ne sait pas, Cassey, s’il y en aura un autre. S’ils voudront qu’il y en ait un autre. Elle ne sait rien, mais là tout de suite, elle ne préfère pas se poser toutes ces questions. Le besoin de vivre l’instant présent, rien qu’avec lui, plutôt qu’à s’interroger sur l’avenir. – Je ne sais pas si je vais réussir à regarder les autres dans les yeux demain matin au petit-déj. fait-elle remarquer avec un petit sourire malicieux, avant de glisser sur le plan de travail pour se remettre debout. Elle enfile sans attendre une seconde de plus ses vêtements un peu froissés. Inutile de tenter le diable. Même si, en quelque sorte, c’est ce qu’ils viennent de faire. Ce qu’ils continuent de faire. Tout le temps, à chaque fois, sans pouvoir s’en empêcher.