babylon's taboo
kuso gaki. d'aussi loin qu'tu t'souviennes on t'as toujours traitée comme une moins que rien, ni plus ni moins que l'enfant bâtarde que tu t'es avérée être. l'indésirée, celle qui avait déjà trop vécue pour qu'on lui retire son identité. c'pas de ta faute toi, si ta mère a pas su fermer les cuisses avec un autre homme que ton père. t'as pas demandé, toi, à ce qu'elle craque lors de tes quatre ans et qu'elle déballe tout à celui qui pensait être ton géniteur. c'plus le doigt mais la baguette dans l'oeil, la trahison qui ne mérite pas de pardon. et pourtant, c'est toi qu'on pardonne pas. c'toi qu'on persécute encore et encore. alors tu t'renfermes, gamine muette passant ton temps à dessiner ce qu'elle voit à la tv. tu dis pas grand chose, de peur qu'il s'en prenne à toi parce que tu sais l'saké, ça l'fait oublier. oublier qu't'es pas vraiment sa fille, mais le déshonneur sur sa famille. l'secret qui faut pas ébruiter, jamais. parce si ils savaient, t'sais pas vraiment c'qui pourrait t'arriver. parce qu'il est tout le temps en colère. même si t'essaie de faire en sorte de pas trop te montrer, qu'tu passes ton temps à t'cacher. jamais, tu s'ras vraiment acceptée. t'voulais juste qu'il t'aimes toi,
otoosan.a moth under the skin
temee! elles t'y ont traînées, t'assurant que ça s'rait drôle, qu'il t'arriverais rien. non c'pas drôle. pas du tout. mais c'est ça, ou tu dérouille. t'étais pas trop rassurée, de base. t'en as trop entendu parler, de cet endroit. combien de fois il t'a balancé à la gueule d'aller t'pendre là bas? la terrible mer d'arbres, la foret des suicides. vous êtes entrées dans les bois, elles n'arrêtent pas de glousser. ça t'mets les nerfs, encore plus au fur et à mesure que vous vous enfoncez hors des chemins. elles ont pensées à prendre la corde, celles que vous nouez autour des arbres. "on s'perd pas, comme ça" qu'elles t'avaient dit. vous voilà cinq collégiennes vous enfonçant dans aokigahara aidées par la seule lumière de vos portables. il fait froid, et l'ambiance te donne clairement envie de prendre tes jambes à ton cou. d'fuir loin et très loin. t'as pas envie de les voir, toi les macchabées. t'as pas d'perversité malsaine à assouvir, les morts ils sont bien loin d'toi. l'une de tes sœurs est là, elle se moque comme à son habitude de tout c'qui l'entoure. comme si elle valait mieux que ceux assez désespérés pour venir mettre un terme à leurs vie ici. il s'fait tard, le froid toujours plus mordant. tout c'que tu veux, c'est t'en aller. tu supplies, d'faire demie tour. il est bien trop tard, et puis c'pas prudent. t'es prête à prendre les coups pour ta lâcheté s'il faut.
doko ni uro no?! t'as pas eu l'temps, de les voir s'éloigner. c'comme si c'était prémédité, que leurs pas se sont accélérés. t'es trop flippé, trop occupée à scruter les alentours pour t'assurer qu'rien te sautes dessus. comme un pervers, une bête sauvage ou bien même un cadavre t'en sais trop rien. tu cries, tu époumones. c'pas possible, elles t'ont pas laissées là. pas toute seule, pas comme ça. tu hurles le nom d'ta sœur, tu lui implores de te répondre. parce que c'est pas drôle, et qu'la parano commence à t'prendre. qu'est-ce qui t'as pris d'accepter? pourquoi t'as fais ça? tu trébuches, tu l'as pas vu toi le trou dans l'sol. nouveau hurlement, tu tombes comme d'un étage pour t'éclater au sol lourdement. tu t'contrôles plus, y'a les larmes qui roulent sur tes joues. tu commences à entendre des trucs pas nets, dans les bruissements de feuilles, ou derrière les arbres t'entourant. l'écran de ton téléphone est brisé, le flash fonctionne encore. alors t'essaies de l'attraper du bout de tes doigts, t'peux pas rester ici. la douleur est saillante et tu pleurs d'autant plus. pourquoi on t'fait ça à toi? tu t'relèves non sans mal, t'es tombée dans c'qui ressemble à une cavité. ton flash s'balade autour de toi nerveusement, et alors la nausée te vient que tu ne peux retenir. t'voulais pas le voir, tu voulais pas l'regarder. tu fuis, aussi loin que tu peux. loin de ce corps momifié, oublié depuis bien des années. tu t'accroches aux branches mortes, trébuches de nouveau sur une racine, hurles à plein poumon. qu'on t'sortes de cet enfer, pitié.
tasuketekudasaidistress and coma
hikikomori no tane! cloîtrée depuis des années, pas un seul pas fait à l'extérieur. t'es bien trop traumatisée, par cette nuit dans la forêt. ils sont encore là, gravés dans ta tête tous ceux qu't'as croisés pendant que tu tentais d't'enfuir. mais t'as pas réussi pas vrai? parce que t'es une bonne à rien, et qu'même sauver ta peau t'en serais bien incapable. c'est c'que cette nuit t'as montrée non? que t'es bonne qu'à fuir et même ça t'es pas foutue d'le faire correctement. parce que ton cerveau au bout du troisième cadavre il s'est comme éteint, il a comme disjoncté. t'as pas été capable de bouger plus loin, t'es restée à côté d'elle jusqu'au petit matin. cette collégienne qui devait pas être plus vieille que toi. t'étais persuadée qu'tu finirais comme elle, dans ton uniforme à t'décomposer dans les bois. et même encore des années t'penses qu'à ça. quand tu fermes les yeux tu n'vois que ça. heureusement que ton père a claqué entre temps, parce que t'oses pas imaginer c'que tu serais en train d'ramasser s'il était encore là. l'problème, c'est que tu n'imagines que trop bien sa carcasse pourrissante, lorsque lui aussi il vient te hanter. ils te laisseront pas, ils te laisseront jamais. ici, entre tes quatre murs, t'es en sécurité. rien ne peux t'arriver.
daijōbu.without a trace
nani?! tu ignorais tout de cette femme ayant traversé les océans pour venir te chercher. t'as d'abord pris peur avec ses airs de yakuza et son ton froid et tranchant envers ta mère et tes sœurs. sans te laisser l'ombre d'un choix, elle t'as flanquée dans un avion en sa compagnie en direction des états-unis. peu importe si cela faisait trois ans que tu n'avais pas mis un seul pied dehors. peu importe si tu avais peur de tout et tous le monde. les premiers temps avec ta tante ont été compliqués. tu t'es d'autant plus recroquevillée sur toi même, d'autant plus effrayée par cette ville dont t'ne connaissais rien toi la p'tite nippone provinciale.
obasan à d'abord commencé par t'apprendre l'anglais qu'tu ne maîtrisais pas si mal que ça dans l'fond. plusieurs fois elle t'as répété que ça ne servait à rien de penser à c'que tu avais laissé derrière toi, là-bas. Cela viendrait à faner et pourrir tel un pétale de sakura une fois tombé d'son cerisier. il te fallait regarder face à toi, combien même tes démons menaçaient ton périple. elle s'amusait à blaguer là dessus, les menaçant d'un coup d'son katana trônant au dessus de la cheminée du salon. des mois plus tard elle t'as initiée au solfège puis le piano. pour te donner quelque chose à quoi t'raccrocher lorsque l'ombre se veut trop oppressante pour qu'tu puisses respirer. Mais tu t'es rapidement portée sur un tout autre instrument. plus... percutant. c'est ainsi qu'tu t'es mise à la batterie, à frapper aussi fort qu'tu le pouvais sur caisson et cymbales pour faire taire cette rage te dévorant l'bide et les entrailles. six mois après ton arrivée, t'as finalement finie par gagner les bancs de l'école à nouveau. il fallait qu'tu t'remettes en mouvement, elle ne t'as jamais abandonnée cette tante qui n'te devais rien et qui pourtant aura tout fait pour toi.
otsukaresama, 'basan.devouring one another
bowie-san! matte ite kudasai! t'cours après lui, jusqu'à en perdre ton souffle à travers les couloirs. t'en as marre d'être muette alors tu t'jettes à l'eau. rapidement, tu r'joins les côtés du brun et enfin t'ralentis le pas. vous sortez tout juste d'un cours de musique et y'a rien à dire. il doit bien être le mec le plus talentueux qu'il t'aies jamais été donné d'rencontrer nana. Vous êtes pas forcément très potes, vous n'vous connaissez pas spécialement bien non plus. Mais t'es dans sa classe depuis c't'année et tu peux pas t'empêcher d'être retournée à chaque fois.
"J'ai réfléchi à c'que tu m'as demandé l'autre fois." ouais parce qu'en plus d'être doué, il manque sacrément pas d'culot vu qu'l'autre fois lui et son grand sourire de gamin sont venu t'implorer d'rejoindre son projet un peu taré. t'as rien d'une pro, t'es clairement en dessous de son niveau nana. mais s'il est venu avec sa gueule enfarinée te tirer d'ton silence c'est pas pour rien non? lui qui t'croyais muette depuis tout c'temps. Tu t'arrêtes de marcher un instant, prenant ton air le plus sérieux qu'tu puisses avoir en stock. Comme la bonne japonaise que t'es, tu t'inclines vers lui, tes longs cheveux bruns retombants dans le vide.
"j'serais honorée d't'aider. arigatōgozaimashita" Tu t'relèves d'un bond, un large sourire sur les lèvres. le début d'une nouvelle aventure commence que le monde se tienne prêt car les guilty pleasures voient le jour. c'est également ce jour là où tu t'es faite renommée par ton nouvel acolyte. nana-chan, désormais
cobain.
omnious
ikimashô! sept ans à présent qu'le groupe existe. que vous trimez à vous faire connaître en multipliant les petites scènes et les endroits underground pour vous produire. tgp à bien grandit depuis tout ce temps, les postes à pourvoir ont trouvés leurs ambassadeurs. d'abord ta belle Jet, la meilleure de toutes les amies/gonzesses sur terre. c'est fou c'que tu peux aimer ta pote. la déesse de la gratte, l'électrique incomprise. cette gonzesse t'as littéralement coupée le souffle la première fois que tu l'as rencontrée avec son précédent band. t'as été obligée d'appeler bow' pour qu'il bouge son cul et constate le talent d'la guitariste. ni une ni deux, vous l'avez intégrée à votre petit duo maudit. la bande à déjà été au complet, mais s'est vite retrouvée délaissé. abandonnée par des bâtards pas sérieux.
"bon débarras, la porte est par là!" qu'tu te contentais de beugler en envoyant voler l'une de tes baguettes en leur direction lorsqu'ils venaient à faire claquer la porte. Quelques mois plus tard, c'est Mercury qui s'est fait débusqué sur les réseaux. le pauvre, déjà renommé avant même d'entrer dans la bande t'as découvert en le bassiste une âme à part, un frère jumeau qu'la vie t'as toujours refusé. Toujours dans les pattes l'un de l'autres à commettre des conneries toutes plus grosses que vous finissant en private jokes. comme la fois où vous avez enfarinés le sèche-cheveux de votre lead vocal juste avant un concert pour le faire criser. Où que vous avez vidés les bouteilles de vodka par de l'eau en prétextant que de toute manière c'est un alcool de faible et que les vrais ne boivent que du bourbon.
ce soir les riffs s'enchaînent, tes pieds battent le rythme alors que t'envoies voler tes baguettes dans un tricks en l'air. Les derniers accords retentissent puis le fondu au noir. le rappel se termine et vous restez plusieurs instants à vous bercer des applaudissements de la petite foule attroupée devant vous. vous êtes une famille, puissante et inébranlable. vos liens se sentent jusque dans votre musique et pourtant ces derniers temps tu n'manques pas de relever plusieurs tensions dans l'groupe. vous devriez être heureux, savourer le fruit de votre travail pointant enfin son nez. au lieu d'ça, tu sens qu'le bateau semble foncer tout droit vers un iceberg immergé. Tout le monde quitte les lieux, direction les backs. vous êtes en sueurs, assoiffés et t'es prête à tuer pour une clope. T'as pas le temps de dire "hardcore" que les gars sont déjà hors de ta vue. Tu t'tournes alors vers ta gonz' sûre qui semble absorbée par tout sauf par toi et tes questions à la con. mouais. t'es pas bien sûre de c'qui peut s'passer cobain, mais ton flaire légendaire n'annonce rien d'bon.
kuso. tu t'contentes d'te poser dans un coin d'la loge, ton portable qu'tu sors de ta poche pour r'garder tes notifs. L'une venant d'ton photographe pour annoncer le lancement d'son nouveau bouquin avec les premiers remerciements. Texto rapide, avalanches d'étoiles emoji bon tu prendras l'temps d'passer au studio voir ça quand même.T'continues ton petit tour, des dizaines et des dizaines de popup sur les réseaux après un tel concert. ton pouce encré sur l'écran tu balayes les photos de ce soir une par une et t'as l'sourire aux lèvres si grand que Jet sort de sa rêverie pour t'demander pourquoi t'as l'air si radieuse. Tu t'contentes de lui balancer ton gsm en sa direction.
minna daisuki!