comme la nuit chaque jour je tombe | Riley x Gautier

( comme la nuit, chaque jour je tombe )
ft. gautier

Soirée guindée dans un gratte-ciel entre le Queens et Manhattan. Canapés, champagne et petits fours à volonté. Les femmes portent de jolies robes et des rivières de diamants autour de leur cou et les hommes des pantalons à pince et des chemises étriqués. Ça pourrait être sympa, c’est le genre de soirée auquel tu rêvais de participer lorsque t’étais plus jeune puis finalement t’as eu la chance de les organiser avant de finir par y être convié depuis que tu cartonnes sur les défilés. Des soirées huppés qui se ressemblent toutes en somme, toujours les mêmes gens, toujours les mêmes discussions et ce peu d’intérêt que les uns et les autres portent à chacun. C’est factice, tout le monde se sourit mais tout le monde se critique aussi. Tu ne le savais pas avant d’entrer dans ce monde-là Riley, t’es encore novice mais t’as au moins appris à ne faire confiance en personne dans ce milieu, ne jamais dire un mot de travers car tout est répété, amplifié et recraché à la presse à scandale pour se faire de l’argent sur le dos des « stars ». Ce soir t’as été invité par une marque, t’étais là pour te pavaner dans une tenue tout droit sortie de la dernière collection et promouvoir celle-ci tout en profitant d’un cadre idyllique et de pouvoir faire des connaissances qui te seront bénéfiques dans le monde de la mode un jour ou l’autre.

Il est vingt-deux heures et t’as fait le tour de la salle, rencontrés des copines à toi invités par d’autres marques et notamment pu discuter avec un ou deux gérants d’agence de mannequinat interessé par ton profil. Conversation terminé que tu t’éloignes, légèrement lessivé, la fatigue qui te tombe dessus soudainement. Puis t’as mal aux pieds, t’as peut-être trop bu de champagne et tu te sens étouffé dans cette salle. Tu te décides à sortir, non tu te presse, t’as besoin d’air, vite. T’ouvres la première baie vitrée et te faufile sur le balcon. Enfin un peu d’air frais, le vent de cette première nuit d’automne qui s’engouffre dans tes cheveux ondulés, te remplit les poumons et t’aide à mieux respirer. T’as frôlé la crise d’angoisse là-dedans Riley. Peut-être que les choses vont trop vite pour toi en ce moment, t’es en surmenage depuis quelques mois et t’as pas eu le temps de te poser. Fallait bien que tu te concentres sur quelque chose, fallait bien que tu trouves une occupation pour penser à autre chose qu’à lui. Cette chose ça a été le boulot mais t’es pas surhumaine Riley, t’es humaine et ce soir tu connais ton premier coup de mou. Les bras à peine posé sur la rambarde du balcon que tu te met à regarder droit devant toi, fixe les lumières de la ville, l’asphalte à des dizaines et des dizaines d’étages plus bas qui vit, se presse. Des centaines et centaines de personnes que tu vois comme des petits points et dans tout ce monde y’a peut-être Solal, Solal qui serait apparemment – non c’est certain, tu l’as vue sur instagram de tes propres yeux – bel et bien revenu à New York. Solal qui t’as pas donné de signe de vie pour autant. D’un côté pourquoi il le ferait ? Vous n’êtes plus ensemble. Tu soupires en repensant à ce détail, cette séparation qui te fait encore tant de mal. Tu détournes alors le regard et te met à chercher dans ta micro pochette de quoi t’en griller une. Pas de pot ton paquet est vide. Putain. Que tu dis pour toi-même, refermant ton sac tout en ayant gardé ton briquet entre tes doigts, le briquet que tu fixes inconsciemment, les pensées rivées encore et toujours vers celui qui te bouffe le cœur et la cervelle depuis des lustres si on t’écoute. Concentration rivé sur le zippo jusqu’à que la baie vitrée ne se fasse entendre derrière toi, tu tournes alors la tête, voit un jeune homme faire son entrée sur le balcon comme toi il y a trois minutes à peu près. Tu lui souris, poliment. A peine est-il posé à coté de toi que tu lui demande curieusement :

- Vous aussi vous vous sentez oppressé à l’intérieur ?

( comme la nuit, chaque jour je tombe )
ft. @Riley Arriston

Tu n’as pas décoché un mot de tout le trajet jusqu’ à la soirée. Pas que tu n’en as pas envie, c’est surtout que tu n’as rien de spéciale à raconter à Poppy. Rien qui ne puisse être digne d’intérêt à ses yeux, tu le sais. Tout comme toi tu n’as pas envie d’écouter ses histoires de gosse de riche. Alors, la route s’est faite en silence, uniquement brisé par la musique jouée à la radio. Arrivés sur les lieux, tu mets en place ce masque d’héritier qui te colle à la peau depuis des mois maintenant. En jeune homme bien éduqué, tu sors le premier de la limousine pour en faire le tour et ouvrir la porte à Poppy pour qu’elle puisse sortir à son tour en prenant appui sur la main que tu lui tends. A peine a-t-elle mis un pied dehors que les flashes crépitent de plus belles. Tel un couple de stars, vous vous avancez dans l’allée, sourire rayonnant et visage qui pivote au son de vos prénoms hélés par les photographes. Une main au creux des reins de Poppy pour l’approcher de toi et vous semblez être en harmonie, l’amour semblant se lire dans vos yeux. Si seulement ils savaient que tout est factice… Mais tu endosses ce rôle de Ludwig Braun à la perfection, faisant totalement illusion. A croire que tu étais né pour ça…

La soirée se déroule plus ou moins vite en fonction de tes moments d’ennui. Tu ne te fais pas prier pour attraper le moindre canapé qui se présente à toi ainsi que quelques coupes de champagne. Poppy évolue avec aisance parmi la foule, se fait souvent arrêter pour discuter. Toi ? Tu fais de même, mais de façon moins répétée. Tu t’inventes la vie d’héritier que tu aurais pu avoir si tu avais vraiment été ce Ludwig Braun. Une aubaine qu’aucune photo de ce type n’existe. Mais très vite, tu en as marre. Tu as besoin de prendre l’air mais surtout, t’en griller une. Poliment, tu t’excuses auprès des personnes qui discutent avec toi et t’apprête à prévenir Poppy que tu sors… mais en la voyant rire à gorge déployée avec ce type que tu ne connais pas, tu te ravises. Et puis merde. Sans attendre, tu te diriges vers le balcon par la baie vitrée déjà ouverte. Tu ne t’accommodes pas de savoir s’il y a d’autres personnes dehors ou non. Tu n’y prêtes même pas attention dans la pénombre faiblement éclairée par la lumière à l’intérieur. Et tandis que tu t’allumes une clope, une voix féminine s’élève sur ta droite. « On peut dire ça comme ça. » que tu réponds après avoir craché la fumer de cigarette que tu viens d’inhaler tandis que tu t’approches de la jeune blonde, te mettant face à la soirée tout en appuyant tes coudes sur la balustrade. « Tu… Vous en voulez une ? » que tu demandes à la demoiselle en te rattrapant de justesse, après avoir repéré d’un bref coup d’œil le zippo qu’elle tient entre ses doigts. Mais pas de clope à l’horizon, ce qui te laisse à croire qu’elle est à court. Et tu n'attends pas sa réponse pour lui en tendre une. Tu n’es pas du genre à lâcher une cigarette ainsi mais ce soir, tu ne dois pas oublier que tu es Ludwig Braun, héritier bien éduqué et gendre parfait.


HJ: encore désolée pour l'attente >.<

( comme la nuit, chaque jour je tombe )
ft. gautier

Il ne t’a pas remarqué, a l’air trop plongé dans ses propres pensées et son envie – surement – pressante de s’en griller une pour faire attention au tout petit bout de femme que t’es plongé dans la pénombre. Il s’appuie contre la balustrade, sort de quoi fumer et c’est là que t’interviens. Glisse de ta voix fluette une simple question. Est-ce que comme toi cet homme se sent de trop à l’intérieur ? Est-ce que comme toi à trop parler avec ces gens il commence à en avoir mal à la tête ? T’es peut-être seule à le penser, peut-être la seule qui n’est pas à sa place ici. Mais t’essaie, t’essaie de trouver quelqu’un qui te ressemble dans cet aquarium de requin, d’habitué au luxe et aux paillettes et comme tu t’en doutais il est de ton avis, a le même ressenti. Ouf, t’es pas seule Riley. T’es pas la seule qui n’est pas habitué à tout ceci, t’es pas la seule qu’a du mal à rire, jouir dans ce monde d’hypocrite.

Alors tu souris, ricane les yeux rivés vers la lune au loin, toujours aussi inaccessible aux buildings new-yorkais qui se font de plus en plus haut comme si ils cherchaient un jour à l’atteindre la reine de la nuit. Tu ris plus pour toi que pour lui. Tu ris car tu trouves ça bien ironique, de ne pas te sentir à l’aise ici. Toi qui rêvais pourtant de cette vie-là il y a quelques mois … Toi qui imaginais que tu serais heureuse entouré des gens de la haute société, de ces filles au métier qui te faisait rêver. Tu tombes de haut Riley, t’es finalement qu’une pouilleuse qui s’trouve bien plus à sa place avec le bas peuple. La voix masculine qui de nouveau se fait entendre, te sort de tes songes bien sombre. Tu relèves la tête, le voit s’avancer vers toi, te tendre avant même que tu n’aies prononcé un seul mot la chose qu’il te manquait en arrivant sur ce balcon. Tu lui souris, d’un mouvement de tête le remercie et vient enfin utiliser ce briquet qui jusqu’à présent ne te servait à rien entre les mains. Première inspiration, la cage thoracique qui se gonfle, la gorge qui brule, la descente qui se font longue, embrase, incendie tout l’œsophage jusqu’à tes poumons. Si seulement il te voyait fumer Solal, tu te demandes ce qu’il en penserait de te voir fumer de nouveau alors que t’étais plus quelqu’un d’indépendant au tabac. Sauf qu’il n’est pas là Solal, il n’a plus aucun avis sur ce que tu fais ou non. C’est entre toi et ta conscience que ça se joue maintenant. Ta conscience qui te pousse à fumer, énormément fumer pour évacuer le stress. De plus en plus souvent. Et lorsque tu décides que t’as assez longuement fait durer le moment tu recraches la fumée blanche, loin devant toi et dit au garçon à tes cotés :

- Je vous remercie, c’est vraiment le petit truc qui manquait à ma soirée …

Un sourire sincère que tu lui adresse avant de lui tendre ta main libre, des présentations surement celles de trop durant cette soirée mais celui qui vient de te dépanner une cigarette mérite des présentations sincère, naturelle. Pas du genre de celle que t’as pu faire durant toute la soirée.

- Riley Arriston, débutante dans ce genre de grosse soirée et vous êtes ?

Curiosité qui te pique, comme trop souvent. T’aimes bien mettre des noms sur le visage des gens que tu rencontres. Tu fais ça même dans le cadre de ta profession, t’es du genre à demander avant toute chose à connaitre l’équipe, pouvoir poser des prénoms sur les maquilleuses, les assistantes, les photographes car à ton humble avis ça rend les échanges plus agréable. Donne une petite part d’humanité à cette grosse machine qu’est le monde de la mode. Les gens qu’on voit parfois une seule et unique fois. Et peut-être que ce garçon fait partie de ce lot-là, des gens qu’on rentre une soirée et qu’on ne revoit plus jamais après ça. En tout cas, sa présence ne te gêne pas, ne t’étouffe pas.

- Je sais pas votre avis mais je trouve que toutes ces soirées se ressemblent, j’en ai pas fait énormément mais ça commence à devenir d’un ennuie …. Y’a que la forme qui est jolie, le fond …. C’est pas ce à quoi je m’attendais avant d’y être convié.

Un haussement d’épaules, la langue qui se délie un peu trop rapidement surement la faute à l’alcool. Mais tu t’en fiches, au pire à peine de retour à l’intérieur que vous aurez oublié tout ce qui s’est dit ici.

( comme la nuit, chaque jour je tombe )
ft. @Riley Arriston

Tu suis Poppy parmi la foule comme un toutou, discute un peu avec les gens. Mais plus la soirée avance, et plus tu te demandes pourquoi l’héritière a demandé ta présence. Elle ne te calcule même pas. Et en plus, ses parents ne sont pas là. Clairement, tu ne serais pas là ce serait la même chose. Alors, une envie de fumer se faisant subitement, tu décides de t’éclipser sur le balcon pour t’en griller une, sans même prévenir Poppy. Dehors, tu inspires un grand coup l’air frais, comme pour te remettre les idées en place. Si tu es honnête avec toi-même, tu préfèrerais être n’importe où ailleurs qu’ici. Et tu te dis qu’il est peut-être temps de mettre un terme à toute cette histoire. Des mois que ça dure, et plus tu y réfléchis, plus tu te dis qu’il y a désormais prescription pour la tentative de cambriolage non ? Perdu dans tes pensées, c’est une voix féminine qui te fait revenir dans l’instant présent et le brouhaha ambiant. Toi qui pensais être seul, tu ne l’as clairement pas vu dans la pénombre. Mais sociable comme tu es, tu ne perds pas une minute pour t’approcher et lui répondre, avant de remarquer le briquet qu’elle tient entre ses doigts. Ni une ni deux tu lui propose une cigarette avant de tirer une nouvelle latte sur celle que tu as glissée entre tes lèvres une fois dehors. « Avec plaisir » que tu lui réponds avec un sourire lorsqu’elle te remercie.

Le silence se fait un court moment avant que la blonde ne finisse par se présenter. « Ludwig Braun, habitué de ce genre de soirée » que tu te présentes en mentant effrontément en souriant une nouvelle fois, tout en serrant la main qu’elle te tend. Un jeu d’acteur parfait qui fait illusion depuis des mois maintenant. Personne ne se doute de qui tu es réellement, et ce n’est pas ce soir que ça va commencer, même si cette Riley ne semble rien avoir avec tous ces abrutis restés à l’intérieur. Après tout, ne vient-elle pas de dire être débutante dans ce milieu de riches ? Faut dire qu’elle vient de piquer ta curiosité. « Alors, vous êtes venue au bras de qui ? » que tu lui demandes finalement. Mais tu as à peine le temps de poser cette question que déjà elle reprend la parole, confirmant ainsi le fait qu’elle est bien venue avec quelqu’un sans que tu saches qui. De toute façon tu sais très bien que peu importe le nom qu’elle te donnera, tu ne sauras pas de qui elle parle. Tu n’es pas physionomiste et en plus, tout ces gens, tu t’en fous complètement. « Va pourtant falloir vous y habituer. » que tu réponds avec un léger rire, lui faisant ainsi comprendre que toutes les soirées du genre se ressemblent. Ton attention qui se porte à nouveau à l’intérieur et ton regard qui tombe sur Poppy en train de rire aux éclats avec un type que tu ne connais pas. Bien malgré toi, tu serres les mâchoires avant de détourner les yeux et te focaliser à nouveau sur la fameuse Riley. « Vous venez d’où ? Je ne vous avais jamais vu avant » que tu demandes, lui faisant croire que tu es un habitué de ces soirées. Ce qui est vrai depuis quelques mois maintenant. Enfin, surtout ton alter ego Ludwig. Toi, Gautier, tu as juste envie de te tirer vite fait. Et peut-être que son visage t’aurait été familier si tu suivais la presse people et la couverture des magasines de mode. Mais ce n’est pas le cas. « Et si on se tutoyait ? » que tu ajoutes rapidement sans lui laisser le temps de répondre à la question que tu viens de lui poser. « J’trouve ça idiot de faire autant de chichi alors qu’on est sûrement de la même génération » que tu te justifies en haussant les épaules, tirant à nouveau sur ta cigarette.

( comme la nuit, chaque jour je tombe )
ft. @Gautier Scott

La poigne d’homme qui rencontre ta douce et fine main. Ludwig Braun, un nom qui ne te dit rien mais juste à l’entendre, ça claque. Tout de suite ça annonce la couleur, la richesse et le pouvoir. Un héritier peut-être ? T’en sais trop rien et t’évite de juger avec le peu d’élément que t’as entre les mains. En tout cas, il te dit être un habitué de ce genre de soirée et tu ne peux que le croire. Mais finalement, tout comme toi il n’est peut-être pas si à l’aise dans ces évènements le beau brun. Ainsi, tu te contentes de lui sourire, ce genre de sourire plein de compassion. Car tu comprends qu’être ici ce n’est pas une partie de plaisir, tu comprends que pour certains vous venez par intérêt et obligation à ce genre de soirée guindé.

- Enchanté Ludwig, un plaisir que vous soyez mon compagnon d’ennui sur ce balcon…

Et enfin tu lâches sa main vient t’appuyer de nouveau de ton maigre poids contre la rambarde du balcon. Les yeux qui se rivent sur les voitures plus bas tandis que tes lèvres s’approchent de la clope sur laquelle tu viens tirer tout doucement pour faire durer le plaisir de se cramer les deux poumons. Tu te demandes si ta place n’est pas des dizaines d’étages plus bas, à marcher dans les rues de New York dans un jean, une paire de basket et sans te préoccuper des potins et scandales qui sont balancés et amplifiés d’une oreille à l’autre. Le téléphone arabe puissance mille auquel vous participez sans forcément le vouloir avec Ludwig. Car qui sait ce qui pourrait se dire sur votre dos si on vous voit tous les deux sur ce balcon ? Vous frôlez le scandale sans le savoir, sans l’envisager même.

Une question qui vient combler le silence, Ludwig qui se fait curieux, te demande au bras de qui t’es venu ce soir. Tu pinces les lèvres, en petite chieuse que t’es bien évidemment tu vas t’amuser à jouer les indignés, les suprêmes féminazis le temps de quelques secondes alors qu’en réalité t’es rien de tout ça.

- Car une femme a besoin d’être accompagné ? Je pensais que la société avait évolué … Je suis déçue.

Les prunelles qui roulent avant que tu ne te mettes à rire, ne mette un tout petit coup de coude dans le bras du brun car t’es comme ça Riley, t’es naturelle, t’as pas honte d’avoir cette attitude familière même avec les inconnus. Tu sais que ça peut être mal vu mais tu t’en fiches. Si il est pas content bah tant pis, il ira fumer sa cigarette ailleurs le brun aux airs ténébreux.

- Je rigole bien évidemment, en réalité je suis venue car une marque m’a invité mais du coup je suis toute seule. Je connais bien quelques personnes mais bon… Et vous alors ? Qui a l’honneur d’être venu à votre bras ?

Automatiquement, comme une gamine trop curieuse tu te tournes, arrête de regarder le monde extérieur mais vient plutôt poser tes yeux sur ces gens qui continue de faire la fête et de blablater sur le dos des uns et des autres à l’intérieur. Ton naturel qui une énième fois vient briser la glace, tu lui donnes ton ressenti sur ce que tu vois, sur ces soirées mondaines qui sont des copies conformes les unes aux autres. Parait qu’il faut s’y habituer, que tu dois t’en accommoder.

- Ah ? Ce n’est pas au reste du monde de s’habituer à moi ? Quel dommage … Ça leur ferait pourtant le plus grand bien de rire un peu sans descendre les autres, sans chercher à toujours se faire des amis pour ce qu’ils peuvent leur apporter… non ?

Ta sincérité qui un jour te mènera à ta perte, car en soi tu ne sais pas à qui t’as à faire en face de toi. T’en sais rien de ce qu’il fait ou non ce Ludwig quand il est à l’intérieur, si il joue ou non les assoiffés de réussite. Peut-être qu’il se comporte comme le reste du gratin populaire, mais t’as pas l’impression qu’il soit de ce genre ce garçon. Tu fais ainsi confiance à ton ressenti et advienne que pourra pour la suite. Et sans que tu t’y attendes, le brun s’intéresse un peu plus à toi, te demande d’où tu viens, puisqu’apparemment avant ce soir il ne t’a jamais croisé. Ça te fait sourire, tu pourrais en dire autant de lui mais cette fois, t’opte pour la simplicité et lui dit :

- Je suis mannequin, ma carrière a débuté en début d’année et on m’a rarement invité à des soirées aussi huppées donc je pense c’est normal si tu me connais pas et tu sais quoi ? Ça fait plaisir de pouvoir se présenter, depuis quelques temps j’ai l’impression de pas pouvoir de vive voix dire qui je suis qu’on sait déjà tout de moi, de ma pointure à quel est mon fruit préféré …

Fumée blanche que tu rejettes, un grand soupire qui s’échappe d’entre tes lippes. Faut dire ce qui est, ta perdu ton anonymat depuis que tu fais la une des magazines. T’as perdu le droit d’avoir une vie privée, de pouvoir agit comme bon te semble. Faut que tu tiennes à carreau, que t’es une conduite irréprochable continuellement. Et t’es pas habitué à devoir mener une vie si strict, si calculé. T’as du mal avec ce principe et beaucoup d’autre que t’inflige cette nouvelle célébrité que tu voulais tellement acquérir. Mais ce soir, ce Ludwig te fait prendre une bouffée d’air. Il n’est pas dans les chichis, n’a pas envie de se prendre la tête avec des formules de politesse qui ne servent à rien à vos âges respectives.

- Franchement ouais te gêne pas à me tutoyer ça me va, quand on me vouvoie j’ai l’impression d’avoir 56 ans et d’être une duchesse … C’est pas trop l’image que j’ai envie de renvoyer tu vois ?  

T’espère qu’il te comprendra, t’as l’impression que ce soir il n’y a que lui qui puisse le faire, comme une bénédiction pour égayer un peu ta soirée vous êtes tombé l’un sur l’autre pour vous distraire. Et comme tu t’imagines que le karma l’a mis sur ton chemin pour une bonne raison, bêtement tu lui demandes :

- Dit, ça te dirait qu’on bouge d’ici ? Franchement j’en ai vraiment marre d’être là, de faire semblant … Cap de me suivre ?