(des rêves imaginaires)

traits de caractère / les souvenirs n'ont rien écorché de ce qu'il est. arthur ne garde rien. il balaye tout d'un revers de main. les yeux face à l'avenir, il prend la vie comme elle vient. se contente d'un rien quand il obtient un tout. joueur, son existence est continuellement réduit à un jeu de poker immense où il a toujours les bonnes cartes entre les mains. calculateur, il sait comment mener son petit train, tire le meilleur de chacun mais aussi le pire. certains le voient comme l'éternel gamin, cette puérilité qu'il reconnait parce qu'il s'en fou en fait. je m'en foutiste à souhait, rien ne compte hormis ses propres intérêts. il n'est égoïste non, il a juste apprit que lorsqu'on souhaite un truc, il faut se donner les moyens pour l'avoir, quoi qu'il en coûte. de sa belle gueule, arthur en joue. le masque du mauvais garçon, la clope coincée entre les lippes et les sourires ravageurs. séducteur par devoir, séducteur parce que ça l'amuse. il adore les femmes, le fait savoir. mais hermétique aux sentiments, il dira surement n'avoir jamais connu l'amour. très peu pour lui. faiblesse ultime alors qu'il y tient comme un trésor, à sa liberté fièrement gagner. la fête, l'alcool, les nanas. un cocktail explosif. arthur, c'est un gamin dans le fond. un gamin scindé par les mépris de la vie alors qu'il n'a jamais eu de famille. il s'attache pas, refuse de le faire. le résumé de tout ça, serait surement de dire que c'est un petit connard sans ambitions. mais dans le fond, tout le monde sait qu'on est bien loin du compte. il mène sa barque en silence, adore jouer le rôle qu'on lui a donné. surprend ceux qui osaient encore le méprendre.

Les yeux plissés comme si je quittais la pénombre. Tu me l'as même pas encore dit que j'ai déjà oublié ton prénom. Je suis triste et les faux sourires c'est pas mon créneau mais faut pas m'en vouloir c'est pas méchant. c'est juste que souvent j'en ai rien à foutre, pas de doute. -- (@lomepal)

les cieux, témoins de ses innombrables conneries. il arrive déjà plus à les compter sur les dix doigts de sa main. pourtant, ce soir, l'heure n'est pas aux jugements, ni aux remises en questions. le papier froissés sur ses cuisses, l'air frais d'une soirée bien entamée sur le toit de cet immeuble sans foi ni loi. y a la nicotine qui s'immisce dans ses veines et l'inspiration au bout de son stylo. huilé, usé, y a presque plus d'encre mais arthur ne s'en soucie pas. continue de combler la page blanche des lettres en noires. un brouillon plus qu'une future chanson. il a toujours été comme ça. prit d'une folie, d'une inspiration, d'un premier jet qu'il fou sur un foutu bout de papier dans l'espoir, qu'un jour, ça intéressera quelqu'un. pudique sur ses écrits, il les a jamais montré. ne se risque pas aux jugements. par peur. parce qu'il sait déjà que ça donnera rien de bon. il attrape le mégot enfumé de ses phalanges, vient le balancer d'un coup de doigt habille dans l'atmosphère. de la hauteur de cet immeuble. il s'évapore. comme tout le reste autour de lui. solitaire dans l'âme, solitude sans armes. les pupilles divaguent sur les illuminations qui s'offrent à lui. le vague, cette impression de liberté bien ancrée dans le fond de ses baskets usées. arthur inspire un bout coup, rejette la dernière bouffée de fumée. y a son portable qui se met à sonner, la douce musique qui le sort de ses rêveries éphémères. il l'attrape dans la poche de son jean, regarde le sms envoyé. dernière illusion avant le retour vivace à cette réalité qui trépasse. j'ai les tunes. sourire carnassier. il s'élève sur l'horizon, étire ses traits. le fric des ambitions calculées et revendiquées. enfin, ils pourront faire ce qu'ils veulent sans se soucier d'avoir oublier de payer le loyer. entreprise qu'ils montent sans se soucier du mal que ça pourrait bien causer. tout le monde s'en fou de toute façon, de ces deux mecs délurés. arnaque montée de toutes pièces par arthur lui même et son associer. celles de vendre les chimères qu'ils s'évertuent tous les deux à balancer aux âmes les plus fragiles de ce monde de tarés. faire croire qu'il est possible de tout. alors qu'un rien évoque le reste.
----------------le deal est simple. qu'il commence. les pupilles ancrées dans celles de son ami, avachie sur ce qui leur sert encore de canapé. on s'trouve des minettes sympas qui rêvent de gloire. on leur fait croire qu'on est des producteurs de musique et qu'elles ont un talent de dingue. les rires s'élèvent dans la pièce, les sourires satisfaits d'une organisation sur le point de commencer. arthur, il y croit dur comme fer à son affaire briseuse de rêves. à ce qu'il pourra bien se mettre dans les poches. ces billets verts qui offrent tout et rien. parce qu'il le sait que l'argent ne donne rien, hormis le matériel dont il a besoin. elles donnent une avance. pour des studios, des chansons qui n'arriveront jamais. puis après, on les fait attendre. on leur fait croire, que le succès, ça vient pas comme ça. le joint entre ses doigts qu'il est en train de rouler et cette effervescence dans ses mots. c'est aussi clair que de l'eau de roche. aussi clair que cette putain de vie qu'il méprise pour ne lui avoir jamais rien donner. ouais, mais elles vont vouloir qu'on leur redonne leur fric à un moment donné. arthur remonte ses yeux vers l'intéressé, fronce les sourcils. il a rien pigé. il faut toujours tout lui expliquer de but en blanc, espérer qu'ainsi il comprenne pour de bon. c'est là que t'as rien pigé. on leur dit que leur fric a servit pour des publicités, des conneries de ce genre là. alors qu'il est juste dans notre poche. vu le contrat que j'prépare, elles pourront rien faire. un hochement de tête. il est loin d'être con arthur, sait sur quel chemin il s'engage. connait les risques d'une telle arnaque. mais s'en fou royalement. l'argent, il en a marre de le mendier au coin d'une rue, marre de le gagner en trimant comme un acharné pour un truc qui lui appartient même pas. il veut du concret. du champagne à foison, des soirées à n'en plus finir. des putains de regards joviales et ensorceleurs. de sa gueule de gamin, il espère en tirer le meilleur. le joint qu'il attire contre ses lèvres avant de finir de l'enrouler. il le coince entre ses lèvres, attrape le briquet posé sur la table basse et s'enfonce dans le fond du canapé, les pieds qui rejoignent la table bancale. on a le fric pour démarrer, y a plus qu'à commencer. le deal est scellé. pas de retour en arrière possible. ils ont déjà trop misé. ont emprunté la mise de départ, se doivent de rembourser avant de s'en foutre pleins les poches. à leurs risques et périls. qui ne tente rien n'a rien. devise ancrée dans son épiderme tatouée.----------------l'odeur de la clope froide et les draps plissés. y a comme l'once d'un lendemain de cuite trop arrosé. la lumière du petit matin se lève derrière les volets à peine fermés et les cuisses enlacées contre son épiderme fatigué. il émerge lentement. le mal de crâne l'assomme tandis que ses mains cherchent son portable dans un recoin du matelas. il tâte, mais rien. alors, elle vient s'échouer sur son crâne. ça crie là dedans. il entend encore la musique. elle claque dans le fond de ses tympans, lui refile une migraine carabinée. les paupières s'ouvrent lentement et tombent nez à nez sur le dos dénudée d'une de ses nanas qu'il a ramené. la même rengaine. la même habitude. à peu de choses près. habituée des chimères qui passent et trépassent dans son pieu, celle-ci pourtant, a eu le droit à un traitement de faveur. déjà plusieurs nuits qu'elle est dans son lit, qu'elle froisse ses draps dans l'insouciance d'une relation sur le commencement. il sait pas ce qu'il fait, ne sait jamais où ça le mène mais sent le bon filon qu'elle est. riche fille d'un producteur de musique, comme lui. sauf que le père est un vrai. il balance pas des utopies à tout va, se fou pas de la gueule de ses nanas. l'entreprise a besoin de fric, des coups durs par ci, par là. des ambitions qu'il refuse de mettre aux abois. les cheveux de la dulcinée balayent les coussins et c'est sur une inspiration qu'il relève son corps endolori, attrape son paquet de clope qui traine sur sa table de chevet. il a pas le temps d'en pendre une, ni même de se réveiller que déjà, la porte de sa chambre s'ouvre sur une furie brune. elle se stoppe dans l'entrée, contemple la scène de ses deux pupilles rondes. arthur, il dit rien, se contente simplement d'observer. ses réactions qu'il connait sur le bout des doigts pour les avoir longtemps scrutées. elle a la bouche entrouvert et le venin prêt à s'écouler, jusqu'à ce que la nana à ses côtés, ne s'éveille lentement. pas assez pour qu'elle ouvre les paupières, juste assez pour que son visage lui apparaisse en pleine gueule. plusieurs soirs. la même fille. pas besoin de mots quand abi connait déjà arthur. y a l'ombre d'une déception qui se lit. l'ombre d'une larme qui frémit. le silence les emporte. elle a comprit. rien d'éphémère dans ce qui se passe dans ce pieu. et c'est surement ça qui la fait fuir. surement ça qui a rendu son coeur hermétique à tout ce qui aurait bien pu arriver entre eux.