Sujet: Re: L'inquiétude sursaute au frisson d'une feuille. Lun 5 Aoû - 19:33
☆ ☆ ☆ { bourreau de ton cœur } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
La nuit a été complètement dingue. D’un petit verre dans un bar, elle a commencé à les écumer avec des amis improvisés, jusqu’à finir par enflammer le dancefloor d’une boîte de nuit branchée de la ville. Ce n’est que tard, dans la nuit, qu’elle a atterri sur la plage avec l’une de ses nouvelles meilleures amies pour la vie. Elle a attendu d’admirer le lever du soleil au-dessus des vagues pour enfin se décider à rentrer chez elle. Les heures qui ont suivi ont été beaucoup plus reposantes. Mais c’est complètement décalée qu’elle se réveille en fin d’après-midi, sans rien avoir avalé de solide depuis plus de vingt-quatre heures. Un léger mal de crâne subsiste mais elle a toujours su bien gérer les gueules de bois, Cassey. Et cela en valait largement la peine. Décompresser le temps de quelques heures, loin de tous ses tracas, loin de toutes ses préoccupations, cela lui a fait un bien fou. Elle se sent revigorée, remontée à bloc. Alors que, depuis quelques jours, depuis son agression en fait, elle avait eu l’impression de n’être plus que l’ombre d’elle-même. Cela ne durera sûrement pas. Les doutes reviendront, la peur aussi. Mais, là tout de suite, elle se sent beaucoup mieux qu’auparavant. Deux cachets d’aspirine avalés, elle file en direction de sa salle de bains pour se rafraîchir davantage les idées. Elle est plongée dans un bain chaud, les yeux fermés, elle savoure ce moment apaisant depuis quelques minutes seulement, quand elle entend quelqu’un taper à la porte d’entrée. Elle ouvre les yeux sans pour autant bouger. Mais cela recommence. Un soupir s’échappe de ses lèvres alors qu’elle se redresse finalement. Elle attrape une serviette qu’elle enroule autour de son corps encore mouillé pour rejoindre le salon et aller voir qui peut venir l’importuner à cette heure. Elle vérifie tout de même l’identité de la personne avant d’ouvrir… Owen. Elle ne l’a pas vu depuis quelques jours. En réalité, elle a surtout décidé de le fuir. Elle n’a envie d’entendre ni ses leçons de morale, ni ses reproches. Elle lui ouvre enfin la porte malgré sa tenue, malgré la colère qui semble émaner de lui surtout. Mais la jeune femme n’a pas même le temps de dire un mot, ni rien, qu’il entre dans la pièce tout en l’accablant déjà de ses réprimandes. – Bonjour à toi aussi. le salue-t-elle sans répondre à sa question. En vérité, elle ne sait pas du tout ce dont il parle. Elle n’a rien fait de mal, pas dernièrement en tout cas. Le regard qui se pose sur lui, cherchant à comprendre cette dureté dans sa voix, la jolie blonde reprend d’une voix tout ce qu’il y a de plus innocente. – Qu’est-ce qu’il y a ? Elle va l’agacer, elle le sait. Elle le sent surtout. Mais, là tout de suite, elle est sérieuse. Elle a vraiment besoin qu’il lui dise ce qu’il peut bien lui reprocher. Car elle ne le voit pas, Cassey.
Sujet: Re: L'inquiétude sursaute au frisson d'une feuille. Mar 6 Aoû - 10:31
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Retrouver la vie extérieure lui a fait un bien fou. Retrouver la vie tout court. Cela a été bénéfique pour elle, vraiment, elle qui avait commencé à se replier sur elle-même. Elle avait besoin de se souvenir pourquoi elle se bat, besoin de se souvenir à quel point elle aime la vie. C’était peut-être imprudent de sa part, c’était même sans doute inconscient. Mais c’est ce qu’elle est, Cassey. Une femme qui n’a peur de rien, une femme qui suit uniquement ses envies, en dépit de tous les risques. Une femme libre avec un véritable feu qui coule dans ses veines. Elle en a eu assez d’être effrayée, assez aussi de se mettre constamment en colère. Elle a juste voulu retrouver celle qu’elle a toujours été. Et peut-être qu’elle a mis sa vie en danger mais, ça non plus, cela ne lui a jamais fait peur. Son agresseur ne lui ôtera pas la personne qu’elle est. Ni lui ni personne. Pourtant, à peine devant Owen, la jeune femme décèle sans mal qu’elle ne va pas échapper à un nouvelle leçon de morale. Elle ne se mettra pas en colère, pas cette fois. De toute manière, elle n’est pas en état de se mettre en colère. Calmement, elle tente de savoir ce qu’il peut bien lui reprocher. - J’essaie seulement de te comprendre Owen. lui répond-elle en approchant un peu plus de lui, la main droite qui retient négligemment la serviette, seul rempart à son corps dénudé. Elle se sent tellement invincible, après cette soirée, qu’elle n’a même plus peur de lui. Peur de ce qui pourrait se passer avec lui. Elle tente surtout de comprendre pourquoi il lui en veut autant. Mais il ne met pas longtemps à lui donner des explications. Il lui en veut de ne lui avoir donné aucun signe de vie. S’il réfléchissait un tout petit peu, il saurait qu’elle avait seulement besoin de prendre ses distances avec lui. Le reproche sur les réseaux sociaux, par contre, elle ne l’aurait jamais deviné. - Je n’y ai pas réfléchi, je crois que j’étais un peu saoule. expose-t-elle sereinement, toujours debout juste en face de lui. - J’avais besoin de me retrouver. Je ne savais plus où j’en étais, je ne savais même plus qui j’étais. Je n’avais plus la force de me battre contre toi, comment je pouvais affronter ceux qui me veulent du mal dans cet état ? ajoute-t-elle le ton plus sérieux, presque solennel. Quoi qu’il en dise, cette petite parenthèse lui a fait un bien fou. Elle ne peut pas la regretter. - Mais je ne voulais pas t’inquiéter, Owen. J’avais juste besoin de retrouver ma liberté.
Sujet: Re: L'inquiétude sursaute au frisson d'une feuille. Mer 7 Aoû - 12:24
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Ils sont le jour et la nuit tous les deux. Il a appris à rester sur ses gardes, elle a toujours lâché prise. Il se montre prudent, là où elle se contente de suivre ses pulsions. Il a toujours dû survivre quand elle se contente de vivre. Vivre de toute son âme, vivre comme si chaque instant était le dernier, vivre à en crever. Elle ne peut pas changer, elle ne veut pas changer. Elle ne peut même pas l’envisager. Devenue une autre personne, se terrer pour qu’il ne lui arrive jamais rien, ce n’est pas elle. Quelques jours seulement passés à rester confinée, et elle a cru devenir folle. Elle est comme un oiseau qui a besoin de déployer ses ailes, Cassey. Elle ne peut pas rester enfermée dans une cage. Alors il aura beau lui faire toutes les remontrances du monde, il ne pourra rien y changer. Il ne pourra pas la changer. Il devrait le savoir, Owen. Il devrait se souvenir de la personne qu’elle a toujours été. La personne qu’il a aimée. Il est tombé amoureux d’elle précisément parce qu’il la trouvait pétillante, spontanée, pleine de vie. Plus que n’importe qui, il ne devrait pas vouloir la voir changer. Mais il ne peut pas s’empêcher de lui faire la morale. Calmement, pourtant, elle l’écoute. Trop en accord avec elle-même pour se mettre en colère. - Je pense à Arya justement. Je n’ai pas envie de lui montrer l’exemple d’une femme qui se replie sur elle-même, qui a peur de la vie. Ce n’était pas raisonnable, non. Il a parfaitement raison. Mais elle s’en fiche, Cassey. Elle le referait cent fois s’il le fallait. La voix posée et tranquille, le regard cependant bien assuré, elle ne faillit pas. Elle ne se dérobe pas. Elle essaie seulement de lui ouvrir les yeux, mais il est tellement inquiet pour elle qu’il refuse de voir les choses avec son propre regard. Elle acquiesce d’un signe de la tête aux paroles suivantes d’Owen. Elle aurait pu lui donner des nouvelles, indéniablement, elle ne le contredit pas là-dessus. Mais elle avait aussi ses raisons, qu’il les comprenne ou non. - J’étais énervée contre toi, je n’avais pas envie de te parler. J’avais besoin de recul... Je n’ai jamais voulu te mêler à ces histoires, tu sais. Si elle avait eu le choix, il ne saurait toujours absolument rien. Ni lui ni personne d’autre. Elle a eu besoin d’un peu de temps pour accepter le fait qu’il soit dans la confidence. Et, surtout, le fait qu’il compte bien apporter son grain de sel. Elle ne sait toujours pas vraiment si elle l’a accepté, elle a juste compris qu’elle n’a pas le choix. Comme il n’a pas celui de la laisser réagir à sa manière. Mais peut-être commence-t-il enfin à le réaliser parce qu’il choisit de la taquiner, rappelant les folies d’antan, les folies toujours présentes. Un petit rire s’échappe des lèvres de la jolie blonde. - Je ne vois pas de quoi tu parles, j’ai une voix magnifique. C’est faux, totalement faux. Elle ne chante même pas juste, parce qu’elle chante comme elle vit, trop fort, trop intensément, jusqu’à ne plus en pouvoir. Reculant en direction du réfrigérateur de la cuisine, elle y récupère un jus de fruits exotiques dont elle a le secret pour en servir deux verres. Elle tend le premier à son visiteur impromptu, gardant le second pour elle. Après une longue gorgée, sans se douter une seconde de ses pensées, la jeune femme reprend la parole. - Je sais que tu me trouves inconsciente Owen. Mais j’ai plus la tête sur les épaules que tu le crois, je ne me suis pas retrouvée seule une seconde, et j’étais assez bien pour réussir à réciter l’alphabet à l’envers. Elle lui offre un sourire malicieux. L’alphabet à l’envers, c’était l’argument qu’elle sortait à chaque fois qu’elle faisait un peu trop la fête. Il la taquinait au fil des soirées en lui affirmant qu’elle avait simplement fini par le connaître par cœur à force de le réciter. Ce qui était sans doute vrai. La nostalgie vient subitement envahir la pièce. Ou peut-être uniquement son cœur. Pendant une seconde ou deux, elle ne dit plus rien, elle se perd dans ses prunelles bleutées. Elle se dit qu’elle devrait s’excuser, aller s’habiller. Essayer de retrouver un semblant de normalité entre eux. Mais, à la place, elle reste devant lui sans bouger. - J’aimerais qu’on arrête de se disputer à chaque fois qu’on se voit... Ça m’épuise de me battre contre toi. Et la confidence qui sort comme un aveu. Parce que t’en peux plus, Cassey, d’être contre lui.
Sujet: Re: L'inquiétude sursaute au frisson d'une feuille. Ven 9 Aoû - 17:07
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Les yeux qui se lèvent au ciel avec nonchalance. L’impertinence dans les veines, elle ne peut pas même s’en empêcher, l’insolente. Elle est pourtant calme, tempérée, plus qu’elle ne le serait d’ordinaire. C’est précisément parce que, enfin, elle s’est écoutée. Elle a mis de côté tous les hommes de sa vie pour se retrouver. Retrouver celle qu’elle a toujours été. Peu importe alors, s’il la trouve irresponsable ou inconsciente, l’essentiel est qu’elle se sente en accord avec elle-même. Elle a la particularité de beaucoup donner, Cassey. Elle donne aux autres, elle s’offre à eux, peut-être tant et si bien qu’ils finissent par avoir des exigences envers elle. Ils prennent beaucoup de place dans sa vie sans qu’elle ne les en empêche. C’est ce qu’elle a toujours fait avec son propre frère. C’est aussi ce qu’elle a fait avec Toby. Avec Owen. Mais, au fond, aucun d’eux n’a le pouvoir de retenir l’oiseau libre. Elle a trop appris à aimer sa liberté. – L’intérêt est que je sois moi-même, Owen. Je ne laisserais pas un homme m’empêcher de l’être. Et là, elle parle de celui qui la menace. Mais le double-sens s’accroche à ses propos. Car, lui non plus, il ne l’empêchera pas. Pas même pour la protéger. De toute manière, est-elle vraiment plus en danger dehors, entourée de monde, plutôt qu’enfermée seule et sans témoin dans son propre appartement ? Elle voudrait qu’il cesse de laisser parler son inquiétude. Juste un instant. Juste assez pour réaliser le bien que cela a pu lui faire. Qu’il voit combien elle se sent plus en confiance, plus assurée qu’elle ne l’était jusqu’alors. Que l’on n’enferme pas une boule de vie sous une cloche en verre. Elle n’est pas une rose délicate à protéger, elle est l’éclat qui a besoin de s’illuminer au contact des autres. Au moins, il ne se met pas en colère, Owen. Il est aussi apaisé qu’elle, peut-être par le fait qu’il la sait désormais en sécurité. Elle se rend compte qu’elle aurait pu l’épargner de ses craintes. Juste lui donner quelques nouvelles. D’un mouvement de la tête, elle acquiesce doucement devant ses explications. Jusqu’à ce qu’il se mette à comparer ce besoin de la protéger à celui qu’elle, elle aurait pour leur fille. À celui qu’elle a pour leur fille. – Évidemment que je ferais tout pour la protéger, je l’aime plus que tout et… Elle se rend compte de ses mots à la seconde où ses prunelles rencontrent celles de son premier amour. L’ambiguïté de leur relation qui ne renforce que davantage celle de ses sentiments. Est-ce qu’il t’aime, Owen ? Est-ce qu’il devient aussi dingue pour toi que tu le serais pour Arya ? Est-ce seulement possible ? Elle se sent soudain toute petite dans sa minuscule serviette. Elle déglutit difficilement avant de retrouver contenance pour reprendre autrement. – Elle est ma fille. C’est mon rôle de la protéger. Mais ce n’est pas le tien de me protéger. Sa voix se veut tranquille, raisonnée. Comme si elle énonçait là une réalité logique.
Même si, au fond, tu sais, Que votre relation n’a rien de logique, Comme, tu le sais, il continuera de te protéger, Quitte à prendre tous les risques.
Elle essaie de se reprendre néanmoins. Appréciant la légèreté retrouvée de la conversation, toujours si facilement avec lui. La complicité jamais vraiment partie. Le rire d’Owen qui vient réchauffer son cœur alors qu’elle ne le quitte plus des yeux. Un sourire vient lui répondre sur les lèvres de la jolie blonde. – C’était juste pour laisser leur chance aux autres. rétorque-t-elle avec la même malice dans la voix. Elle se sent mieux, plus en phase avec lui. Presque contente, finalement, de sa présence. Elle leur sert deux verres de jus de fruits avant de laisser échapper un rire quand il évoque le talent inné qui ressortait chaque soirée de beuverie. – Je n’avouerais jamais, même sous la torture. Elle approche son verre de ses lèvres pour en boire une longue gorgée quand elle entend la voix sérieuse de son ex petit-ami revenir. Il explique une nouvelle fois des intentions qu’elle a déjà comprises. Qu’elle commence tout doucement à accepter. – Je n’ai pas le choix, hein ? lance-t-elle seulement, des mots anodins, qui en disent pourtant plus que tous les échanges précédents. Elle ne refuse plus son aide, sa présence auprès d’elle. Peut-être même qu’au fond d’elle, une petite partie, une toute petite partie d’elle est rassurée de savoir qu’il est là. Qu’il sera là en n’importe quelles circonstances. Son regard bleuté se pose quelques secondes sur lui. Sur les traits de ce visage qu’elle connaît par cœur mais qui l’attire toujours si facilement. Un instant d’égarement qu’elle ne s’autorise pas depuis son retour dans sa vie, jamais. La seule fois où elle l’a fait, c’était quand ils étaient en train de faire l’amour. Là, elle ne le fuyait plus. Là, elle ne voulait pas lui échapper. Au contraire, elle avait besoin de le sentir, partout, en elle. Un léger trouble commence à la submerger quand, heureusement, il efface le doux silence installé. Elle hoche la tête, la tête encore un peu ailleurs, acceptant avec une facilité étonnante le marché qu’il est en train de lui proposer. – Je le ferai. Elle se lève de sa place, presque sans s’en rendre compte, comme inconsciemment attirée par lui. – J’ai juste une question. Elle se rapproche dangereusement de lui. Son regard ancré profondément dans le sien. – Pourquoi t’as besoin de me protéger ? Pourquoi, après tout ce temps ?
Et toi, Cassey, pourquoi t'as besoin de te rapprocher encore de lui ?
Sujet: Re: L'inquiétude sursaute au frisson d'une feuille. Dim 11 Aoû - 11:29
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Peut-être que c’est ce qui lui fait le plus peur. Peut-être que c’est ce qu’elle redoute plus que tout le reste. Plus que l’homme qui l’a agressée, plus que son créancier, plus que toutes les menaces qui pèsent sur elle. C’est l’idée de se dire qu’elle pourrait changer. Qu’elle pourrait y perdre sa liberté. Qu’elle pourrait y perdre sa soif de vivre, son envie de vivre. Elle ne serait plus vraiment elle-même. Alors elle aurait sans doute plus de chances de s’en sortir, c’est vrai, mais à quoi bon ? À quoi bon continuer de vivre si elle y perd son âme ? Elle a besoin de sentir ce feu en elle, Cassey. Elle voudrait qu’il le comprenne, lui qui, autrefois, la comprenait mieux que personne. C’est peut-être même encore le cas aujourd’hui. Comme elle le connaît, encore, elle aussi. Elle sait combien cela doit être difficile pour lui. Lui qui a toujours eu besoin de protéger ses proches, lui qui a déjà tant perdu aussi. Lui que la vie a obligé à rester sur ses gardes. Mais il la contemple, et elle a l’impression qu’il comprend. Ce qu’il confirme dans des paroles qui soulagent la jeune femme. Il lui ôte un poids insoupçonné des épaules, sans même le vouloir, sans même le savoir. Parce que t’as beau clamer ta liberté, ça aussi, t’en as besoin. T’as besoin de sentir qu’il te comprend, qu’il te connaît encore. Besoin de sentir qu’il est là. Elle est compliquée, Cassey. Pas toujours facile à suivre, ses réactions ne sont souvent évidentes que pour elle seule. La vérité, c’est qu’elle se passerait de son autorisation, mais qu’elle est contente d’avoir son approbation. Contente de le sentir à ses côtés plutôt que de devoir se confronter à ses rejets. D’un petit hochement de la tête, elle vient confirmer les demandes d’Owen. Soulagée de pouvoir parler avec lui sans qu’il s’emporte, sans qu’il tente surtout de lui imposer quoi que ce soit. Elle devine combien cela peut lui coûter de la laisser gérer la situation seule alors qu’il voudrait la préserver. Mais elle a le sentiment d’être enfin écoutée, et ça lui fait du bien. Ça la pousse, elle aussi, à se montrer plus conciliante, plus à l’écoute de ses conseils, plus responsable quelque part. - Je te promets de faire attention. Ils retrouvent leur harmonie tout doucement. Celle qui a toujours su bercer leurs tempéraments explosifs, comme des vagues qui viendraient éteindre leurs feux intérieurs. Au-delà de l’attraction qu’il a tout de suite exercée sur elle, c’est cette complicité qui leur a permis de subsister, c’est aussi cette complicité qui l’aide peu à peu à le retrouver. C’est cette complicité qui, sans doute, la pousse à deviner dans le regard d’Owen ce qu’il ne dit pas avec ses mots. Le cœur qui réagit, elle, au contraire, n’ose plus le faire.
Parce qu’il y a toujours cette dualité permanente qu’il provoque en toi, Le besoin de te rapprocher de lui, Mais aussi celui de de te protéger, L’envie de te mettre en danger, Mais la peur qu’il te fuit, Encore une fois.
La légèreté retrouvée de leur conversation lui fait un bien fou. Lui efface toutes ses pensées trop floues. Il y a la nostalgie, mais aucune mélancolie. Pas de tristesse pour les instants perdus parce que, à ce moment, elle a l’impression de l’avoir retrouvé. Le sourire lumineux qui revient sur ses lèvres, elle laisse échapper un rire léger devant la taquinerie d’Owen. - Ma bonté me perdra. Elle a suffisamment de recul pour savoir en plaisanter. Mais, la vérité, c’est qu’elle ne sait absolument pas changer. Elle aime, pourtant, cela ne l’empêche pas de s’égosiller la voix quand elle en a l’occasion. Son regard malicieux ancré dans celui de son ex petit-ami, elle sait précisément à quoi il pense à cet instant. Parce qu’elle pense à la même chose. Sensation aussi agréable que troublante, elle essaie pourtant de garder contenance. - Moi ? Jamais ! Elle ne compte pas le nombre de fois où elle l’a mis au défi. Il gagnait presque à chaque fois. Il gagnerait sans doute encore aujourd’hui. Mais elle ne peut pas s’empêcher de jouer avec le feu, Cassey. Elle a accepté son compromis, elle a même accepté toutes ses conditions. Parce qu’elle en a assez de se battre contre lui, parce qu’elle a peut-être aussi un semblant de raison. Elle pourrait s’arrêter là. Discuter encore quelques minutes avec lui, puis le raccompagner à la porte. Elle pourrait choisir de se montrer responsable, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie. Mais, à la place, elle se rapproche de lui. Envahie par le même sentiment d’invincibilité que la veille. Sauf que, à cet instant, c’est de lui qu’elle n’a plus peur. Elle tente d’avoir des explications dont, quelque part, elle connaît déjà le fond. Une vérité qui n’a pas besoin d’être prononcée pour être devinée. Tu flirtes avec le danger. Tu flirtes, surtout, avec lui. T’es pas obligée de te rapprocher autant. T’es pas obligée de réclamer ce que tu sais déjà au fond de toi. Mais tu le fais quand même. Parce que t’es incapable de t’en empêcher.. Ses prunelles profondément ancrées dans celles d’Owen, elle sent tout son intérêt se porter sur elle. Il ne la quitte pas des yeux, il se lève même en la voyant arriver à sa hauteur. Il est, comme, envoûté. C’est étrange à cet instant, comme elle en a besoin. Besoin de sentir qu’elle a l’ascendant sur lui. Pourtant, tu le sais, c’est un leurre. Il a toujours pu faire de toi ce qu’il veut. Tu crois avoir le contrôle quand, en une seconde, il te rappelle à quel point tu es à sa merci. Mais non, tu peux pas t’en empêcher... Elle attend des mots, mais ce sont les gestes qui parlent le mieux. À son regard qui la dévore, elle sent un frisson lui parcourir l’échine. À ses doigts qu’il glissent dans ses cheveux, elle sent les battements de son cœur s’accélérer. À ses lèvres qui viennent effleurer les siennes, il est prêt à s’arrêter. Instinctivement, elle répond à son baiser, avec la même douceur, qui devient fougue en quelques secondes. L’envie qui l’envahit, l’envie si refrénée qu’elle ne veut pas contrôler. Pas cette fois. Elle prolonge son baiser avec plus d’ardeur, laissant ce feu jamais éteint se raviver si vite. C’est elle qui laisse sa langue aller retrouver la sienne. C’est elle qui glisse ses mains sous le haut d’Owen. C’est elle qui finit par le lui retirer. Son regard plus assombri vient à cet instant rencontrer le sien, avant qu’elle ne s’empare de ses lèvres dans un nouveau baiser enflammé.