another one bites the dust (archi)

traits de caractère / souriant, patient, observateur, ambitieux, rationnel, amical, charmeur, concentré, charismatique, dynamique, exigeant, possessif, intransigeant, farceur, précis, opportuniste, indécis, ...

every moment is a fresh beginning.
Dès ton plus jeune âge, on t'a dit que les garçons naissaient dans les choux. Toi, t'y croyais au départ, la naïveté de l'enfance, la confiance accordée aux parents. C'est vers l'âge de sept ans que t'as commencé à poser beaucoup de questions, trop de questions. " Mais maman, pourquoi y'a des filles et pourquoi y'a des garçons ? à quel moment c'est décidé, qui sera quoi ? " D'autres se bousculaient dans ta tête, toutes plus importantes les unes que les autres à tes yeux. Tu te demandais pourquoi t'étais le seul enfant dans cet famille, pourquoi on ne voyait pas plus souvent les parents plus éloignés (le couple s'était rabattu sur lui-même au fur et à mesure, par peur des personnes voulant tirer profit de leur succès). T'essayais de savoir si on allait un jour voir débarquer un frère ou une sœur, avec qui tu pourrais jouer (mais non, ta venue était déjà un accident que tes parents avaient fini par accepter). Et puis, surtout, t'essayais de comprendre pourquoi les filles étaient les seules autorisées à porter du rose, les seules à pouvoir participer à l'atelier danse entre midi et deux sans être pointées du doigt et moquées (ce qui ne t'empêcha pas de t'y mettre dès ton plus jeune âge malgré tout, te rendant plutôt (très) tourné vers l'auto-dérision afin de couper l'herbe sous le pied de ceux qui essayaient de te blesser). Tant bien que mal, tes parents essayaient de répondre à tes interrogations. En vieillissant, celles-ci s'étaient atténuées, tu réfléchissais par toi-même plus que tu ne leur demandais de vive voix. Par peur de les décevoir, sans doute. Et aussi parce qu'ils n'étaient pas de ces parents qui passent du temps chaque soir pour lire une histoire au chevet de leur enfant. Ta mère était une mannequin renommée (mais proche de la retraite et donc en reconversion professionnelle dans le stylisme) et ton père un nom important d'une boîte de production hollywoodienne. Forcément, tu passais ton temps entre New-York et Los Angeles, et t'essayais de te faire discret quand les parents se disputaient (parce que, oui, les cris étaient de plus en plus réguliers, pour cause de tromperies fréquentes d'un côté comme de l'autre - comme tu finirais par le découvrir en grandissant). Peu à peu, donc, tu appris à poser un peu moins de questions, à parler quand la situation l'exigeait et de manière clame, sereine et posée. Pas de crise d'adolescence pour toi : tes parents ne l'auraient jamais admis. Ce n'est qu'à dix-neuf ans que tu pris ta première cuite. T'étais un bosseur, un acharné et un déterminé qui n'était pas décidé à laisser quoi (ni qui) que ce soit se mettre en travers de ta route. Pas même toi et tes propres faiblesses.

problems are not stop signs, they are guidelines.

Au fil des années, tu t'étais fait à ton statut de fils unique. En fait, tu n'avais pas besoin de t'y faire. Généralement, ce genre de trucs se fait tout seul. Et si tu aurais toujours bien aimé avoir au moins un frère ou une sœur, tu ne courais plus réellement après. Tant pis, la vie était ainsi faite. Ton enfance avait, de toute façon, déjà été suffisamment remplie pour t'empêcher ce genre de... Pensées envahissantes. Tu t'étais mis à la danse relativement tôt, fasciné que tu étais par les comédies dansantes que ton père te faisait regarder (cela étant son domaine de prédilection dans son propre métier). Ta mère aussi y avait un goût certain, et t'encouragea très tôt à poursuivre ce rêve si c'était le tien. Dans le fond, et tu ne t'en étais rendu compte que bien des années plus tard, en vieillissant, tu savais qu'une certaine pression pesait sur tes épaules. Être l'enfant de parents comme les tiens était loin d'être tâche aisée. Tous deux avaient trouvé le succès dans leur domaine respectif, et il semblait évident que tu devais suivre leurs traces. Pas dans le même milieu, cela allait de soit, mais dans ton univers à toi. La danse. Tu enchaînas donc très tôt les heures et les heures d'entraînement (sans jamais réellement rater l'école - pas plus que nécessaire en tout cas) ainsi que les castings. Tu te fis remarquer au fil du temps, par ton acharnement et la passion que tu mettais dans chacune de tes chorégraphies. Toi qui étais plutôt intérieur et replié sur toi-même, appris à te libérer par ces pas de danse, par la musique qui habitait alors ton cœur et faisait bouger tes pieds au rythme de ce qu'on te proposait. Il paraissait donc évident que tu intègres la Juillard School. Tes parents (ton père surtout) y avaient des relations mais ce n'est pas (uniquement) ce qui fit que tu y obtins ta place. Déjà, tes parents avaient l'argent pour t'y envoyer, et ensuite tu étais bourré de talent et les recruteurs s'en rendirent immédiatement compte. Cela t'ouvrit aussitôt des portes, et te permit de devenir élève de l'une des plus grandes écoles de danse du monde. A New-York, dans la ville où tu avais passé toute ta vie (avec quelques pauses pour certains tournages de ton père à Los Angeles, où tu n'avais pas d'autre choix que de l'accompagner sur quelques mois parfois, quand ta mère était elle aussi absente de son côté). Toujours est-il que ton entrée dans cette école fut à la fois pour toi la consécration de l'un de tes désirs les plus chers... Et la porte ouverte pour de nouvelles aventures, parce que c'est là que tu rencontras celle qui allait bientôt devenir ta femme.

all limitations are self-imposed.
Ta vie avait été, depuis le début, fluide et simple. Tu te contentais de suivre, en fin de compte. D'avancer au jour le jour sans trop te poser de questions. Tes parents étaient derrière toi lorsqu'il le fallait, te poussaient à avancer et à faire de ton mieux dans tous les domaines. Toi, tu ne réfléchissais pas plus que cela. Etant petit, tu voulais devenir danseur et c'était à ce rêve que tu t'étais accroché toute ta vie. Sans penser au reste, sans envisager autre chose et sans essayer de voir plus loin, plus large. Ta vie était ce qu'elle était, et tu l'acceptais. A l'école Juillard, tu rencontras vite une jeune femme qui te tapa immédiatement dans l'oeil. Elle était attirante, ça c'était une certitude. Et si tu avais déjà eu des copines par le passé, celle-là avait un truc de plus. Un charme indéniable, une grâce qui te happa et te fit prisonnier sans que tu t'en rendes immédiatement compte. Avec elle, tu commenças par discuter au détour d'un couloir, partageant ces conversations éphémères avec d'autres amis, les vôtres, qui se connaissaient entre eux pour la plupart. Et puis, de soirées en soirées, de rencontres en rencontres la suite des événements s'enchaîna. D'un simple ami, tu devins son amant avant que vous ne commenciez à former un couple que beaucoup de personnes enviaient, au sein même de l'école. Faut dire que tu étais toi-même populaire de base par ta tranquillité d'esprit et ta facilité à faire rire un large public dans les moments les plus tendus. Tu te laissas guider, une fois de plus. Emporté par une histoire qui, même si tu ne le savais pas encore, te dépassait. Après tout, elle était belle, intelligente et partageait avec toi cette passion de la danse alors pourquoi pas ? Tes questions d'enfants n'avaient plus de raison d'être, tu te laissas juste emporté par la vague. Au point de, tout juste sorti de l'école, la demander en mariage et l'épouser dans la foulée. Tes parents en furent témoins, des témoins distants entre eux. La séparation n'était toujours pas à l'ordre du jour mais tu voyais bien qu'ils n'étaient plus heureux, peut-être même qu'ils ne l'avaient jamais été de ton vivant. Là non plus, tu ne cherchas pas pour autant à plus interroger l'un ou l'autre. Chacun vivait sa vie comme il l'entendait et la tienne prit une grande tournure à ce moment-là. Ton passage à l'école Juillard t'avait permis de t'affirmer en temps que danseur et, avec celle qui était désormais ta femme, tu décidas de prendre ton envol en créant ta propre compagnie de danse. Celle-ci vous mena tous deux aux quatre coins du globe, te permettant de découvrir d'autres pays et même d'autres continents. Tu te pensais heureux alors... Ce n'était pourtant qu'une vie morne que tu vivais, pas aussi trépidante que tu aurais pu l'imaginer étant gosse lorsque la danse était encore pour toi un moyen de t'exprimer. Au fil du temps, c'était devenu ton métier et donc plus, comme autrefois, un échappatoire. En la pratiquant au quotidien, elle perdit un peu de son sens sans toutefois que cela devienne un fardeau pour toi (bien au contraire).

Tu n'étais, jusque-là, qu'un gamin curieux, puis un adolescent passionné pour finir par un adulte blasé, se laissant vivre et porter par le vent. C'est dingue, comme les choses se sont rapidement dégradées pour toi sans que tu en aies la moindre conscience, sans même que cela prenne immédiatement cette apparence. Tu te croyais intouchable, sur un piédestal dont on ne pouvait pas te détrôner. Tu pensais tout avoir : une femme avec qui tu te sentais bien (à défaut de l'aimer, d'être fou d'elle et de tout vouloir pour elle), une carrière sur la pente ascendante... Et puis, un soir en rentrant dans votre chambre d'hôtel, elle t'a annoncée qu'elle était enceinte... Et ça a été le choc. Pas immédiat, parce que t'en étais d'abord heureux. Puis peu à peu les questions sont arrivées : était-ce réellement ce que tu voulais ? Tu n'en savais rien, tu ne te l'étais jamais demandé. Tu étais désormais bien obligé de le faire... Ou pas. Toutes tes interrogations, tu les a rangées dans un coin de ta tête, dans un tiroir fermé à triple tours. Et vous avez tout mis en place, commencé à planifier l'arrivée de ce bébé. Quelques semaines après, vous étiez de retour à New-York après une représentation à Paris. Tu as fait les démarches pour vous trouver un appartement, puis tu as cherché du boulot. Ta femme s'est absentée quelques semaines, le temps de se reposer auprès de ses parents à elle... Et toi, tu as commencé une nouvelle carrière : professeur à l'école Juillard. Juste retour des choses. Cela te plaisait bien. D'autant que tu as retrouvé ta passion des débuts, ton envie de faire plus, de te surpasser. Tu as trouvé ce qui te manquait : la transmission, le partage. Avec ta femme, vous dansiez ensemble mais de manière toujours très chronométrée. A la Juillard, tu as pu retrouver ce qui te grisait tant dans la danse : l'improvisation et l'échange. Ton rôle te tenant à cœur, tu as rapidement cherché à trouver de nouveaux artistes, et c'est à ce moment-là que tu es tombé sur Alyah. Fleur blonde dansante. Coup dans ton cœur. Elle t'a époustouflée, et tu lui as donné la bourse tant convoitée. Elle est venue sans tarder dans l'école où tu as pu la retrouver maintes et maintes fois... C'est à ses côtés particulièrement que ta passion t'est revenue. T'as dansé avec elle tant de fois. D'abord innocemment et puis, doucement, insidieusement, les choses ont dérapé... Vos corps se sont enlacés, vos bouches rencontrées. Et t'as découvert la passion tout court. Loin de ta femme et du bébé à naître. Tout feu tout flamme.