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 Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar]

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Message Sujet: Re: Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar]   Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar] - Page 2 Empty Ven 30 Aoû - 16:43

L'orage gronde, remplace les larmes. Les yeux séchés par la colère. Estomac qui rejette les sentiments. Mal-être. Couches superflues ôtées, devenues insupportables. Nos âmes chantent, dissonantes, des mélopées d'une tristesse infinie. Dramatiques. Pathétiques. Elle se font échos, dansent l'une autour de l'autre, se répondent et se superposent, inaudibles. Peuvent-elles unir leur rage, trouver une souffrance commune. A la fin, il ne restera que la folie.

- Ça ne me dérangeait pas quand il y avait de l'amour, quand il y avait du respect. Quand c'était un jeu, au lieu d'être de l'humiliation. Tu n'as pas à me parler comme si j'étais l'un de tes foutus suspects.

Les mots son crachés, rancuniers. Qu'est ce que j'en sais ? Absolument rien. Rien d'autres que ce que j'ai vu dans ces séries et ces films. Il doit y avoir un fond de vérité, non ? Et lorsque je vois ces agents faire plier les pires criminels juste avec leurs mots, leur ton, leur attitude, je pense à toi, je t'imagine, très bien même. Quelque part c'est un jeu, non ? Tu te persuade que c'est pour la bonne cause, alors que tu aimes ça. Les voir plier, les voir pleurer. Et puis sans t'en rendre compte tu l'appliques sur tes proches. Et tu aimes toujours plus, les voir devenir dingue en s'opposant à toi, leur faire dire des ignominies et être incapable de contrer ta rhétorique. Mais qu'est ce que j'en sais hein ? Il n'a jamais rien dit, je ne lui ai jamais rien demandé. J'ai toujours respecté ce silence autour de son travail, je me disais compréhensive. Pourtant l'évoquer aujourd'hui n'a rien d'anodin. J’appuie où je peux pour lui faire mal, en relevant des non-dits aussi vieux que notre rencontre. J'ai accepté, j'ai signé, j'ai même dit oui sur l'autel du divin. Pourtant j'ai toujours détesté son travail, et une certaine rancœur est née. Une rancœur profondément enfouie et tenace. Sans parler de ces nuits d'angoisse, du nombre de fois où j'ai imaginé le coup de fil qui m'annoncerait sa mort. J'ai pleuré autant de fois, bêtement, face à cette terrible fatalité. L'idée de le perdre me rendait folle et me faisait souffrir bien plus que de raison. Il n'a jamais su pourtant, je ne lui ai jamais confié, je ne lui ai jamais montré. Je ne voulais pas lui remettre ce fardeau qui m'appartenait. Est-ce que j'aurais pu lui demander d'arrêter ? Est-ce qu'il m'aurait écouté ? Peut-être. Peut-être. Et puis c'est Hannah qui est partie, et ma peine a été des millions de fois plus vive que celle que j'avais imaginé pour lui. Ma fille chérie, que je ne pensais jamais enterrée. Je l'ai perdu elle, puis je l'ai perdu lui. Ma rancœur a pris des proportions énorme alors qu'il s'oubliait dans son maudit travail.

Je recule. Il avance. Pas de deux tragique. Chaque pas m'abîme. Creuse l'abîme. Chaque pas qui nous rapproche, nous éloigne un peu plus. Pas l'un de l'autre, non, ils nous éloignent d'un dénouement heureux. Ils nous privent d'une fuite salvatrice. Ce fossé béant qui nous avale, m'attire contre mon gré entre ses griffes. Je n'aime pas ce regard qu'il me jette, ce demi-sourire. Cet air féroce de prédateur sans âme. Je recule, il avance. J'ai peur, j'ai peur de lui. Ce n'est pas la première fois. L'alcool, il y a longtemps, qui sait ce qu'elle peut faire d'un homme, dans l'aliénation de l'ivresse, un refus non concédé, ou pire. Crainte infondée, idiote, rien de cela ne s'est jamais produit. Ensuite je l'ai connu, et je n'ai plus jamais eu peur à ses côtés. Jusqu'à ce soir. Ce soir, elle me saute aux yeux, m'assaille par son évidence, face à son regard torve. Son calme apparent. Sa stature si droite et bien ancrée. Son attitude destructrice. Je ne peux me soustraire à la pensée qu'il va me faire du mal, physiquement. Psychologiquement, nos âmes se sont déjà écorchées à maintes reprises, qu'y aurait-il de plus à ajouter ? A part creuser les failles déjà profondes. Je l'ai provoqué après tout, cette gifle que j'aurais voulu plus forte encore. Je me prends sa colère de plein fouet quand j'aurais voulu lui envoyer la mienne. Chaque pas me déchire, me retient et me libère. De mes émotions, de mon indulgence. Je le repousse avec force, et recule encore. Il continue, et je le crains. Il avance, se moque par sa seule prestance. Je ne fais pas le poids, je ne ferais jamais le poids, ce n'est pas pour ça que je ne continuerai pas. Je le repousse à nouveau, il aime presque ça. Je ne le veux pas, je ne veux pas l'entendre. Lui et ses raisons, celles qui auront raison de moi.  Proie piégée, désormais capturée entre ses phalanges. Joints serrés, implacables. Je me débats, ne faisant que resserrer la poigne. « Tu me fais mal ! » Je lutte quand même, proteste alors qu'il comble le vide que j'avais voulu recréer. Cette distance qui me permet de survivre. Cette distance aussi haïssable que nécessaire. Cette distance qui me sauve de lui, et m'emprisonne en même temps dans le carcan que je me suis choisie.

Beauté froide, élégante et distinguée, digne héritière de ses parents. Hautaine et arrogante. Condescendante même parfois. Elle qui n'a jamais connu le besoin, ni le manque. Une vie facile, toute tracée vers un avenir radieux. Seulement basculée par un brin de malchance. Et lui. Pour eux c'est lui le fautif, l'oiseau de mauvaise augure. Elle n'aurait pas pu choisir pire père. Et leur dieu n'a pas approuvé leur union, leur arrachant la chaire de leur chaire. Avec un autre, il en aurait été autrement. Elle aurait été heureuse. Elle aurait été mère.

Et si c'était ça la vérité ?
Emmène-moi jusqu'au Styx sans te retourner. Fais de moi ton Eurydice. Érige-moi en reine des abîmes. Hisse la voile noir et conduis-nous aux enfers. Si tu ne me jetais pas à terre, si tu ne me réduisais pas à néant, je me laisserais volontiers envelopper par ton ombre. Je l'épouserais. J'arborerais en étendard nos peines immenses. Si tu savais encore m'aimer de cette manière, si tu savais me toucher, si tu savais me désirer, j'aurais pu accepter n'importe quelle vie à tes cotés. Même dépravée. Même dénuée de sens. Vénère-moi, ta Perséphone. Vénère-moi à nouveau et je plongerais dans ton monde vicieux.

- Alors... Alors ? Fais-le ! Si tu peux supporter de m'avoir à tes côtés, même comme ça. Fais-le si tu en es capables ! Je n'ai plus besoin de crier puisque tu me gardes si proche. Si proche que je sens ton souffle, et que tu dois sentir le miens. Mon murmure n'a pourtant rien de doux. Les éclairs soulignent l'intensité de nos regards qui se défient, se jaugent. Qui es-tu ? Es-tu celui que je mérites ?

Elle avait ôté sa veste, fausse protection contre le monde, carcan derrière lequel elle se cache, espère disparaître aux yeux de tous, aux désirs d'autrui. Elle avait retiré ses chaussures, instruments de torture sur talon aiguille, féminisation d'un corps qui n'est plus rien, qui fait croire seulement. Costume sensuel pour être décharné, asexué. Maquillage estompé par la pluie, mascara étalé sur les joues. Débarrassée des futilités qui masquent la souffrance, presque elle-même entre ses doigts. Elle n'a plus qu'à ouvrir son âme et son cœur, le laisser entrer, se laisser porter. Loin des attentes de tout son monde, de ses parents, de ses amis. Être naturelle enfin. Être cruelle. Être sincère. Être sauvage. Reproduire ses peintures avec des mots, avec des gestes. Griffer sa peau plutôt que la toile. Rejeter sa pudeur. Elle qui a toujours été trop coincée, sauf... Sauf dans ces moments que lui seul savait provoqué. Sortir cette rage qu'elle confine. Pleurer sa fille devant lui, enfin. S'exposer, dans toute sa vulnérabilité, et dévoiler sa véritable rancœur nourrie dans l'ombre. Voilà ce qu'il lui reste à faire... Pieds surplombant l'abysse, quand oseras-tu te jeter ? La veine qu'il compresse pulse et pulsera tant qu'elle n'aura pas fait ce dernier pas. Elle se défend toujours, par principe. Peut-être que derrière tous ces mots acides, ces gestes semi-violents, il lui fait un cadeau. Le cadeau de suivre ses instincts plutôt que la raison d'autrui. Affranchis-toi Maxine, de ton éducation, de tes attentes. Et vis, même dans la souffrance.

L'enfer, c'est ce qui cache derrière son masque, celui qu'elle remettra dès qu'il l'aura délaissé. L'enfer c'est aussi cette vie sans lui. Ce ne sont pas les mêmes, et l'un ne vaut mieux que l'autre. Maintenant, sous sa prise indéfectible et douloureuse, elle lui concède. Elle avouerait n'importe quoi, avec tout ce qu'elle peut ressentir en cet instant. D'autant que ce n'est pas ce qui l'obsède le plus dans cette phrase. Elle déteste ces possibles déchaînements, Elle déteste l'idée qu'il ait pu toucher d'autres femmes. Elle voudrait l'écorcher pour chaque fois qu'il a passé avec une autre.

Je vois sa dépravation et ma bouche se déforme, grimace affreuse, délicieuse pour lui. J'admire, oui, Iskandar, tes traits qui se délectent de me voir souffrir, de me voir jalouse. Je ne m'en cacherai plus, puisque tu as eu raison de mes masques, puisque tu as abaissé mes dernières défenses. Je voudrais les voir mourir ces catins que tu as sauté. Alors seulement, je fais ce dernier pas, tombe enfin, promise à Hadès, s'il l'ose.

- J'aurais aimé que tu meurs à sa place. Mais puisque nous en sommes là, puisque tu sais tuer. Tues-moi, délivre-moi. La sensation serait si douce comparée à tout ce que je peux ressentir maintenant, comme ta main qui me torture et m'empêche de te quitter à jamais.

Les mots sont crachés à nouveau, emplis d'une haine et d'une folie jamais atteinte. Regarde ce que tu fais de moi. Regarde comme je suis laide. Est-cela que tu voulais ? Ma main libre glisse sous son veston, d'un côté, puis l'autre et enfin sur son dos, cherchant son arme. Ne trouve rien. Nous sommes l'un contre l'autre désormais, quelque part entre l'amour le plus profond et l'abomination la plus obscène. Ma main agrippe le tissus de sa chemise dans son dos, le resserre contre moi pour qu'il sente d'encore plus près à quel point je l’honni. A quel point il me rend abjecte avec ses méthodes, avec ses mots. Il n'y a plus de limites. J'espère qu'il en a honte.

- Si tu n'en es pas capables, tiens-toi à ta première promesse, fais-moi sombrer à tes côtés. Et tues-les elles. Tues-les pour moi !

Évidemment je ne suis pas sérieuse, ce n'est qu'une façon de le satisfaire et de le provoquer en même temps. D'ailleurs un rire dément éclate face à l'absurdité de la situation et de mes propos. C'est ce que tu voulais non ? Que je déraille un bon coup ? Pourtant, un frisson me parcourt.

En réalité, qu'il ait tué ne me choque pas, cela ne change rien à mes yeux. A vrai dire, je ne sais pas ce qu'il vient de me dire, pour moi c'était une évidence. Il a tué, il tue. Cela fait partie de son métier et je ne me pose pas plus de questions. Je me suis faite à l'idée il y a bien longtemps. Je l'ai toujours compris, qu'importe ce qu'il puisse faire et je ne le rejetterai jamais pour des raisons comme celles-ci. Que ce meurtre puisse avoir un caractère spéciale ne me vient pas à l'esprit à ce moment, bien trop occupée par notre rivalité, par le tonnerre qui nous secoue.

- La différence entre toi et moi, Iskandar, c'est que quoi tu puisses faire, tu seras toujours aussi beau et digne à mes yeux.

Mots tendres pourtant prononcés sur le même ton que précédemment, avec la même aversion. Pire même. Un profond rejet, une condescendance inhumaine. Pour ça, pour cette faiblesse, je le méprise. Est-ce que je te l'ai déjà dit ? Je ne pourrais cesser de t'en vouloir, Iskandar. Tu as commis cette faute irréparable de me descendre de mon piédestal. Je suis devenue impure à tes yeux. Tu m'as déshonorée. Pour le meilleur, jamais pour le pire. Promesse bafouée de la pire des façons. Tu es un homme sans valeurs.
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Message Sujet: Re: Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar]   Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar] - Page 2 Empty Mar 17 Sep - 18:21

j'fais des voyages sur des bateaux qui font naufrages × ft. MAXINE & ISKANDAR

Entre les relents de l'ignominie et l'ivresse d'un plaisir déviant, je la tiens contre moi, la retiens pour l'empêcher de partir, la rejoins pour l'empêcher de mourir. Dans le passé devenu présent, les mots qui se font hurlements, et ces vérités abjurées dans nos regards sentencieux. Quand nous étions deux, allongés côte à côte, dans le silence de notre intimité. Qu'en reste-t-il, désormais que la pluie acide a tout dévoré ? Les images et les impressions qu'elle donnait, tes peintures et tes idéaux de façade, mes imaginaires au fusain, rouges, rouges, fondus au noir. Noir de nuit, noir d'encre, encre de Chine qui marque la peau, les doigts qui creusent des hématomes. D'autres marques infinies pour te relier à moi, à la chute et au trépas. Mon timbre est presque un feulement :
_ Ça n'a jamais été un jeu, jamais.
Nous, toi et moi, nous n'avons pas joué. Tout était vrai, tout était vrai. Je serre trop fort, je le sais, mais que le passé puisse être ainsi défiguré jusqu'à l'essence de ce que nous avons été me répugne. Il n'y a qu'elle pour me rendre comme ça, à cet enragement viscéral, cette nature confuse arrachée à mes années de maîtrise. Celle qu'elle insulte en s'imaginant à la place de mes suspects. Je susurre :
_ Prie pour ne jamais être à leur place car alors tu disparaîtrais. À mes yeux et au monde. C'est ça, qui se passe, dans la salle où tu ne fous pas les pieds, dans ces bureaux qui ne te concernent pas. La négation de l'être et l'inavouable en partage. Pour ne devenir plus rien. Il n'y a plus rien après les aveux, Maxine.
Et c'est peut-être ce que je souhaite pour elle, désormais qu'elle transforme notre danse saccadée en lutte pleine de hargne. Je la menace, elle me confronte, nos corps se frôlent, se rencontrent, se fuient, se retrouvent. La pluie, la pluie et le fracas du souffle, de ces pas excédés. Elle est pieds nus, le visage exposé, celui que je connais. Par coeur, par coeur. Celui que j'ai appris à désirer, à aimer. Je me suis aveuglé à ses iris, j'ai peins des rêves sur son front, j'ai érigé des firmaments pour qu'elle y règne seule, à mes côtés. Elle était tout, mes souffles et mes soupirs. Elle était cet avenir improbable et pourtant gravé dans nos veines enlacées. Un même corps pour un avenir enchaîné. Elle était reine lorsqu'elle portait mon alliance, elle devint divinité indiscutée lorsqu'elle mit au monde Hannah. Tout, tout pour moi. Elles étaient tout ce qui pouvait exister, tout ce qui devait exister. Et puis tout a changé, la déchéance a été peinte sur son visage lorsque je me suis surpris à la haïr, comme je me haïssais moi. Et tandis que je la regarde ce soir, tandis que son bras est enfermé dans la brutalité de mes phalanges, je la hais. Oui, je la hais. Je pourrais la tuer, fracasser sa tête, enfanter dans ses entrailles la destruction qui serait enfin entière. Mise au monde. Notre monde. Je ne lui ai jamais fait mal, je n'ai jamais levé la main sur elle, cette violence-là ne pouvait tenir face à cette allure que j'avais appris à adorer. Mais je ne t'adore plus, non, c'est autre chose. C'est autre chose. C'est pire encore... Je me dégoûte mais je ne la lâche pas, pour porter mieux l'affront j'inspire la colère qu'elle m'oppose, je bois les frissons de sa douleur. C'est une frénésie entêtante, opaque. Elle plaque sur elle la virulence d'un flash ignoble, qui la peint aussi divine que laide, créature mythique, qui pourrait faire trembler l'humanité entière. Ma névrose provoque une hallucination qui la plonge dans le pourpre de mes envies malsaines et criminelles. Le sang versé, il pare sa peau désormais, la pluie est rouge, ondoie sur ses os qui saillent dans ses mouvements animaux. Les sons se saturent, les sensations se décuplent. Je regarde ses lèvres, ses cheveux trempés, le tissu qui colle à sa peau. Mon pouce glisse sur son bras une sorte de caresse aux allures de châtiment et le désir que je renie, que j'aimerais abolir depuis que notre enfant n'est plus me revient en pleine gueule avec la frénésie qui s'abat sur les âmes à peine sevrées. Je ne la regarde plus, je la dévore, et je fouaille ses expressions dans des instincts agressifs, impurs. Elle n'a plus rien de sacré, c'est vrai, elle est l'image même d'une envie répugnante, envie mâle, plongée dans le ventre, et sous la pulpe des doigts. Pour qu'elle se souvienne à son tour, ou plutôt qu'elle apprenne la ferveur brûlante qui ne nous a jamais ressemblé. Qui ne nous a jamais unis. Jamais ainsi. Je la veux à cette seconde, de la plus indigne des manières. De la plus brutale des façons. Je la veux déparée de son lustre, aussi violente que je suis devenu. Aussi implacable, aussi désespérée. La négation de l'amour accouche de la plus invincible monstruosité. Mon pouce tremble, frôle, appuie, l'attire enfin, tandis que les aveux se précipitent, que ces mots fragilisent tout ce que j'ai voulu oublier. La seconde se suspend, la seconde se fracasse contre nous et nous envoie valser. Je chasse mon hallucination, le souffle court et les idées encombrées par cette envie qu'elle ouvre avec ses phrases et son agressivité. Saveurs de liberté. La seule qui nous puisse rester. Mon murmure est tout aussi assassin :
_ Au creux même du désespoir, il n'y a plus aucune création. Tu ne survivrais pas.
Mais c'est comme lui demander de me suivre malgré les mots qui la rejettent une fois de plus, c'est comme lui demander si elle serait capable de supporter cela, de me supporter moi. Le même qu'avant, mais sans rien de l'idéal qui nous emportait, qui nous emmenait, sur des chemins que nous étions seuls à tracer. Le crime est sur mes lèvres mais il ne la bouleverse pas. Je ne sais si c'est parce qu'elle ne se rend plus compte de rien, ou si c'est parce que mon message a crevé sur le seuil de ma délivrance. L'aveu m'est refusé, l'amertume demeure dans ma bouche, la culpabilité dans ma gorge. Et ses phrases m'étranglent. Je les adule, je les vénère, car c'est ce que j'ai appris à clamer dans le noir. Mes yeux lui répondent, lueurs empoisonnées. Oui. Oui. J'aurais aimé crever à sa place aussi, si tu savais, si tu savais, Max. La tristesse rencontre sa folie, et le plaisir que j'en conçois est inavouable. Nos corps s'enlacent malgré eux, je crache une menace :
_ Arrête, putain, arrête.
Je l'entrave, du mieux que je le peux, incapable de la repousser malgré ses doigts qui frôlent le holster. Elle divague et j'aime ça. Elle déraille et mes mains suivent la ligne de ses bras. Sous la pluie, une lutte au sursaut d'un désir dégueulasse.
_ Arrête.
Une mise en garde, et peut-être aussi une plainte rauque, comme pour me garder de ces abîmes-là. Songer la posséder à l'orée de la folie c'est comme lui ôter toutes les parures qui firent que je l'ai un jour adorée. Briser l'enveloppe, brûler l'image. Noyer ce qui fut et condamner tout ce qui pourrait advenir pour elle. Lui ôter son art par pure cruauté. Et c'est la tendresse de ses mots meurtriers qui me permet de me retenir au bord d'un précipice que j'ai moi-même creusé. Je ferme les yeux, en proie à une douleur qui se mêle au désir pour mieux le pervertir. La haine m'inonde une dernière fois pour me quitter enfin avant que je ne murmure, avec une délicatesse déplacée, tandis que ma main s'imprime sur sa taille, la serre tout contre moi. Corps embrassés, mon visage excave une tristesse infinie, la fatigue creuse mes traits. Je remonte son dos, comme pour me rappeler. Route à rebours, chemins éventrés.
_ Il n'y a pas d'éternité Max. Ce qu'on jure devant l'autel, ça n'existe pas. Je suis mort avec elle. Je suis mort à l'intérieur, il ne reste plus rien, j'y ai veillé chaque jour. Il ne reste que ce besoin de venir te trouver, pour ressentir ce qui a été.
Ce qui a été et ne peut plus devenir. Je murmure, presque contre ses lèvres :
_ Je peux plus être celui que j'ai voulu devenir pour toi. Il y a plus que ce que tu vois. Juste ça. Et ça ne te suffira pas. Tu mens, Max. Je te répugne, parce que tu cherches ce qui reste et il ne reste que cet écho, une autre mort. Et ça tourne dans ma tête, j'y pense tout le temps. Tout le temps. J'aimerais pouvoir crever, et te la rendre, qu'elle revienne à ma place. Mais ça marche pas comme ça.
Je me penche, frôle sa bouche de la mienne avec une douceur détestable, et pourtant inaltérable :
_ Ça marche pas comme ça.
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Message Sujet: Re: Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar]   Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar] - Page 2 Empty Mer 25 Sep - 19:42

Corps enlacés comme deux amoureux, quelle ironie. Bien sûr que je sens son excitation à travers le tissu, bien sûr que je le suis aussi, excitée. Une passion dévorante qui n’a jamais vraiment cessé d’exciter, même pour lui je le sais, quoiqu'il en dise. Mais elle n’a jamais été aussi laide que ce soir et je ne l’ai jamais autant détesté. Ça n'y change rien, elle m’attire, tu m’attires Iskandar. Je serais prête à tout pour te sentir en moi, pour que tu dévales mes courbes dans un mélange de brutalité et de pudeur. Tu as entendu mes mots, je me fous des règles et des lois lorsqu’il s’agit de nous deux, alors vas-y. Prends ce qui me reste, achève-moi sur l'autel de ta propre déperdition. Je te veux maintenant, en pleine rue. Je te veux demain. Je te veux pour toujours. Jamais comme ça c'est vrai. Pas contre mes principes, pas pour me salir. Si tu fais ça, je ne suis pas sûre de pouvoir te refuser, ce dont je suis sûre c’est que je ne m’en relèverais jamais. Mes allures altières ne sont pas que des artifices, l’amour se doit d’être beau dans mon univers, quel qu’en soit ses courbes torturés, c'est un amour princier, un amour aux atours poétiques, à l'ivresse sensuelle. Sexualité et sensualité, les deux me sont indissociables. Quand je courbe l'échine, c'est toujours avec volupté. Tu peux me frapper, me tabasser, exploser mes veines, me cracher au visage, rien de cela ne me briserait autant que ce que tu es en train de suggérer. Tu as raison, je ne survivrais pas, juste pour d'autres raisons. Si tu veux me tuer de l'intérieur, tu n'as qu'à pousser et pénétrer ce royaume de sang et d'effroi, sans vergogne, sans sentiment. Vas-y. Si tu l'oses.
 
Toi et moi, rien qu’une fine couche de pluie pour nous séparer incarnée par ce qu'il reste de nos vêtements. L’appel est là, irrésistible. J’ai envie de jouer avec ton souffle, puisque cela aussi tu le renies. Bien sûr que si, il y a eu des jeux, des jeux amoureux, des jeux sans conséquences. Sur les draps froissés, nous pouvions être nous ou nos personnages fantasmés. Il y avait des rires et des cris emmêlés, de la douceur et un peu de provocation avec le désir en idole suprême. Alors je joue avec ton souffle, je cherche ces lèvres aimées tout en priant pour que tu ne cèdes pas, la folie est là, elle ne semble pas me quitter, elle veut sombrer, elle ne pense pas aux lendemains. Puisqu'il n’y en a pas pour où ils se conjuguent en nous. J’ai arrêté tu vois, je me suis tue, j'ai délaissé les mots comme tu me l'as demandé pour insinuer un autre genre d'excès entre nous. C'est ta faute. Ma peau glisse contre la tienne. Et toi tu me resserres contre toi, si fort, si fort qu’alors que tes mains montent tu me soulèves légèrement. Sur la pointe des pieds, sans équilibre. Je saute autour de ta taille, noue mes pieds dans ton dos, pour continuer cette provocation infâme que tu as commencé. Si tu m’aimes encore un peu, tu diras non. J'espère que tu ne céderas pas et je continue, je m'insinue, je cherche ce désir jusqu'à la déraison, pour le rendre hystérique. Toutes mes armes servent de caresses, pourvu que ton corps convulse contre le miens. Pourvu que tu me reposes sagement et que nos chemins se séparent. Ça n'a aucun sens, comme toute cette soirée.
 
Mon triste sort me semble déjà résolu alors que nos désirs se joignent presque. Il est trop tard pour reculer, et cela tombe bien parce que je n’ai plus peur. C’est grâce à toi Iskandar, ce boulon que tu as fait sauté dans mon esprit. Et puis ton corps qui s’impose au miens. Comment voudrais-tu que je m’y refuse ? Plus je te provoque, plus l’envie prend le dessus. Baiser dans une ruelle, on n'en est pas si loin. Tu vois finalement, tu obtiendrais tout ce que tu voulais. Tu achèverais ma décadence d’une sordide aventure. Nous ne serions plus, mais je serais aussi déchirée que toi. Et morte… Enfin ! Cela sonne comme une délivrance. Délivrance charnelle, liberté de l’âme. Fausse impression d'un être complètement confus. La vérité cruelle ne m’enverrait que vers une nouvelle errance, encore plus douloureuse. Je m'en fous ! Oui grâce à toi je m’en moque. Je ris de m’offrir de la pire des façons, je m’amuse à l'idée de perdre ma classe et ma fierté. Rien ne peut changer le désespoir que tu viens de créer. Rien... Ce rire malsain n'est que l'écho de l'agonie de ma dernière espérance, celle où notre relation pouvait être quelque chose de positif. Et comme je préfère encore devenir démente que d'abandonner toute idée de nous...

Et puis il y a ces mots délivrés au creux de mes lèvres. Ils me retiennent d'abord de finalement commettre l'irréparable. Ils me capturent ensuite par leur sincérité déroutante et depuis longtemps orpheline. La mort dans l'âme, j'accueille ces aveux qui n'étaient plus attendus. Mes chevilles se décrochent et je glisse contre lui, laissant nos désirs en suspens, un temps, alors que mes pointes de pieds touchent le sol. Front contre front, tête contre tête, l'un dans l'autre, enlacés. Le vide entre nos lèvres se comblent... par une larme. Mes larmes qui glissent de mes joues aux siennes.

- Je sais, je sais... Mais c'est autre chose de le dire. Ça je le garde pour moi.

Je libère une main pour caresser sa joue, reculant à peine mon visage pour le regarder. Je suis surprise bien sûr, par cet élan devenu tendre. Ce n'est pas si étonnant au vu de notre relation.

- J'aimerais tant... J'aimerais tant que tu vives, d'une quelconque façon. Que tu trouves une lumière pour te faire sourire. J'aurais voulu que ce soit moi, je sais, j'ai compris maintenant. Promets-moi que tu vas essayer. Promets-moi aussi que tu vas me laisser trouver la mienne. Je veux vivre...

Mots doux entrecoupés de sanglots, presque étranges dans cette soirée folle. Mon cœur trouve pourtant un certain apaisement soudain, et il m’apparaît comme évident. Le calme revenu, j'embrasse ses lèvres, comme un baiser d'adieu, un dernier et long baiser dans lequel je mets tout l'amour qui reste en moi. Comme si je lui déposais là et lui laissais en cadeau. Je ferme les yeux. Ce baiser a le goût salé des larmes et amer de nos disputes. Pourtant les yeux fermés, je pourrais revenir dans le passé, avec ses mains qui m'entourent et les miennes dans sa nuque et le bas de son dos. C'est peut-être une erreur que je viens de commettre, puisque je n'ai pas attendu ses promesses et que je viens de céder à ses pires inclinations. Sans doute que mes démons, pas tout à fait envolés, m'y ont poussé, frustrés de ce que nous nous apprêtions à faire. La sentence viendra.

Quoiqu'il en soit, je me leurre. Ces promesses, jamais nous ne saurions nous y tenir.
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Message Sujet: Re: Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar]   Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar] - Page 2 Empty Lun 21 Oct - 17:28

j'fais des voyages sur des bateaux qui font naufrages × ft. MAXINE & ISKANDAR

C’est sa peau contre la mienne, et ses appétits entre ses cuisses serrées. Les mains qui frôlent, et puis qui dévalent les courbes et tout ce qu’elles sauraient posséder. La luxure est brûlante sous l’humidité de l’atmosphère qui nous carcante, deux étrangers qui luttent pour une même agonie, autrefois en partage. J’ai envie d’elle, des images et des sonorités plein la tête, des idées qui ne ressemblent en rien à ce que nous pouvions aimer, l’un dans l’autre, l’un à travers l’autre. Tout est difforme et exacerbé, c’est comme si les toiles qu’elle peint avait été aspergées d’acide, les couleurs vitriolées. Elles dégoulinent, dégoulinent. Contre nous. Contre nous. Ces envies sont des poisons que j’aimerais boire sur sa langue. Et je crois alors, je crois que je vais céder. A ma nature ainsi dévoyée, au besoin de la rejoindre dans l’étreinte de la folie qu’elle incarne. L’envie de trahir les anciens serments pour en abjurer de nouveaux, une heure, une nuit, une vie. Tout contre elle. Tout contre toi. Te détruire pour t’adorer une dernière fois. Basculer, basculer, enfin. En toi. En toi. Une dernière fois, je t’en conjure. Une dernière fois. Puis ton rire s’élève, saturation de l’air que nous respirons, hystérique, viscéral, abject. La réalité convoite les chairs ulcérées, les flammes retrouvent leur manteau de glace, je te pose par terre avec une lenteur qui tient lieu de tendresse, et d’un sursaut de pitié. Mes instincts protecteurs se soulèvent et se braquent pour protéger tout ce que tu représentes, pour préserver la fragilité de ta condition, et l’intangibilité de la mienne. Les mots sont une prière pour ce qui nous reste de décence et d’onirisme. Les mots pour parer l’intime et le cloîtrer. Peut-être même un jour, pouvoir l’oublier. Il n’y a rien après les aveux, rien. Le silence semble retombé, il forme une canopée au-dessus de nos têtes couronnées par nos méfaits. Drôle d’auréole pour nos vies qui se sont déliées. La dorure se fond pour mieux exposer le métal brûlé, ce sont des pleurs sur les lueurs avortées. Derrière la rage et le désir qui se sont ainsi confrontés, il y a une accalmie doucereuse, presque sirupeuse. C’est une seconde, pourtant ça dure comme des années, où elle est dans mes bras, contre moi. Comme ça aurait dû demeurer. Ainsi, embrassés sous l’affront de la nuit, nos deux silhouettes enchevêtrées et les murmures versés tout contre nos rêves. La pluie, nos pleurs, nos drames. Un instant, mon âme s’apaise et mon coeur balance les quelques secondes de soulagement que je crois traverser. Grâce à cette confidence, à ses mots, puis à notre silence. Cette fois-ci, la chaleur de sa main n’a rien d’une vindicte ou d’une punition. Toutefois, sa tendresse est plus dure, plus effroyable pour moi que son dédain. C’est la caresse que l’on prodigue à un fauve comme pour mieux l’enchaîner. L’enchaîner à la vie, à ce souffle glacé qu’il faut respirer, avaler, contraindre dans sa gorge pour ne pas le hurler. Vivre, vivre encore. Encore une fois, pour toi, pour elle. Je fronce légèrement les sourcils, quelque peu pris dans les contradictions de mes choix, mais j’appuie mon visage contre sa paume pour mieux me rappeler que je suis là. Mes traits, imprimés contre les lignes qui dessinent ton futur sans moi. J’y serai, j’y serai, ancré à rebours, dès que tu te retourneras. J’aurais tant aimé Max, que ce soit toi. Toi la lueur, toi le baume sur l’effroi. J’aurais tant aimé ne pas avoir à détruire ce que nous étions pour me libérer du mal qui me rongeait. Pour savoir t’épargner. Je t’épargnerai, je te le promets, je te le promets. Je ne peux plus t’enchaîner aux images du passé, et espérer que tu les consumes à mes côtés. Que nous ayons mal ensemble jusqu’à disparaître dans ce néant décomposé. Je te le promets. Je te le promets. Je le tais contre sa bouche, son amour pour ce que nous étions, et sa tendresse pour ce que nous sommes. Je l’étreins avec toute la douceur qui demeure, sous la canopée, sous la canopée, de nos tristesses conjointes. Me laisse bénir par le métal mis à nu, fondations d’une relation écroulée. J’ai froid, j’ai si froid. Tu vivras, je te le promets. Tu n’auras plus à me chercher, ni à me craindre. Je vais te laisser partir, je vais te laisser t’enfuir. Je trace des serments dans le sable lavé par nos pleurs, je trace des serments qui s’envoleront dans notre sillage enténébré. Je trace des serments que je sais que je trahirai. Mais j’ai tant envie d’y croire. Pour toi, pour toi. Le murmure est d’une sobriété douce :
_ Je te le promets.
Pour toi, pour toi. Car après les aveux, tout se tait, tout se tait. Le baiser est rompu, je caresse encore les cheveux si fins dans le creux de sa nuque, mes yeux où l’émotion se débat, plongés dans ses prunelles ardentes. La promesse se ronge les sangs dans l’aube des mensonges, elle sait bien que je concède parfois de ces croyances creuses quand je ne crois ni au rachat de l’âme, ni à l’absolution. Je suis dans des eaux troubles, mon plaisir frustré rend mon crâne presque sourd. Je regarde ses lèvres une nouvelle fois, et je suis tenté, tenté d’écraser mes faux serments sur sa bouche, de me noyer encore un peu, dans ses pleurs et dans la pluie. Ce seul contact a réveillé tout l’intime de notre relation morte-née. Mon échine s’infléchit dangereusement, et je ne songe plus qu’à succomber à ces adieux faciles, à cette tendresse usurpée au silence de nos promesses biaisées. Elle n’a jamais été aussi attirante que dans la faiblesse qui la façonne, je suis paumé. Mon souffle est plus alangui et je cherche une parade, une porte de sortie, sans me décider à l’abandonner. Si ça doit être la dernière fois que je te vois, j’aimerais que tu m’attendes. Que tu m’attendes encore un peu avant de prendre la fuite.
_ Viens avec moi. N’importe où, loin d’ici. Tu te souviens comme tu aimais sentir les embruns ? On pourrait aller voir l’estuaire. Comme au début ?
Une dernière fois. Une dernière fois. Pour que nous nous quittions, dans le silence saccadé par les flots ? Ma main caresse, appelle, lâchement, ces sensations excavées. Le bruit de la mer, et nos yeux délavés, sur l’horizon amer. Nos perditions au goût d’’enfer. Viens, viens avec moi. Ne me quitte pas tout de suite. Ne me quitte pas comme ça.
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Message Sujet: Re: Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar]   Le radeau de La Méduse. [Maxine & Iskandar] - Page 2 Empty Lun 4 Nov - 18:29

Les mots sont chauds, les mots sont doux. Des promesses, des promesses. Encore des mots, toujours des mots. Mais comme ils ont du pouvoir ces mots. Ils sont fous, fous de les prononcer, fous d’y croire. Jamais ils ne pourront les respecter. Ils tenteront de naviguer en eau douce, ils essaieront de viser les étoiles. Sortir la grand voile, glisser sous le vent et suivre l’étoile polaire sur une mer de plomb. Des rêves de marins heureux sur des navires flambants neufs. Mais c'est fini, le temps des rêves. Eux qui sont comme deux épaves qui ne cesseront de s’échouer l’une contre l’autre, battues par des tempêtes incessantes et écrasées par des vagues qu'ils ne savent plus surmonter. Des années qu'ils ne flottent plus, des années qu'ils coulent, qu'ils oublié la couleur de la surface, l'odeur du bonheur, le sens du rationnel.

Des mots faciles, des mots fragiles. Il promet. Elle aussi. Au nom de cette belle histoire devenue tragique, devenue pathétique. Comme s’il pouvait y avoir une autre fin, autre chose qu’un meurtre conjoint, d’âmes qui s’entretuent et se dévorent pour supporter l’insupportable. Et il les respecte dans l’instant, il tente de lui faire croire que c’est possible et d’y croire lui-même. Un baiser de fou, un baiser doux. Alors que quelques minutes plutôt il aurait tout fait pour souiller son image et sa dignité. Ils ont déjà oublié alors qu’ils se séparent, pour la dernière et pour toujours. A jamais. Jusqu’à demain, ou un autre jour. Car il y aura un autre jour pour se détruire.

Se séparer... Elle ne le veut pas. Et dieu merci lui non plus. C'était peut-être un dernier baiser, mais comment se quitter si vite ? Surtout si c'est pour toujours. En théorie. Alors sa proposition elle l'a béni, même si une once d'hésitation parcourt son échine. Un frisson. Un très gros frisson.

Entre eux l’humidité d’une nuit pluvieuse, les mots qui s’évanouissent, le froid mordant qui s’insinue. Elle tremble. Elle tremble autant à cause cet avenir incertain, que de ces promesses qui la terrifient, qu’elle espère réalisées comme bafouées. Elle tremble de croire en un avenir qui pourrait connaître la vie à nouveau. Elle tremble de le quitter et que cet adieu n’en ait pas que le nom. Elle tremble tout court, elle est gelée. Sous ses mèches blondes, la pluie continue de tomber même si les nuages ont enfin cessé de cracher tout leur sou. Sous ses pieds nus, le sol révèle sa froideur. Et ce tissu qui colle à son derme, elle ne le supporte plus. Elle voudrait rentrer chez elle, se glisser dans un bain chaud. Elle voudrait l’y inviter, pour poursuivre cette nuit de façon douillette, avec tendresse et sans arrières pensées. Le plus important dans tout ça étant de ne pas le quitter, pas si tôt, pas tout de suite. Elle n’en a aucune envie. Même si elle est morte de froid et que son invitation ne comprend pas de feu sur les berges et de vêtements secs.

Elle essaye d’articuler les mots une première fois, en vain, tant aucun son n’arrive à quitter cette gorge qui se noue. La deuxième fois est la bonne, juste pour acquiescer, continuer dans cette folie qui s'est éprise de leur relation. Parce qu’elle ne peut pas lui proposer autre chose, l’inviter chez elle serait pire. Il refuserait c’est sûr, et elle avouera ainsi que l’humidité et le froid l’achèvent petit à petit. Son appartement est un vaste atelier avec des toiles partout, des anciennes œuvres sur les murs, des trous pour celles qui sont exposées, des nouvelles qu’elle n’aime pas ou qu’elle n’assume pas. Des choses intimes. Et du bordel, beaucoup de bordel, signe d’une vie chaotique et solitaire. Hors de question qu’il voit ça, qu’il juge. Alors elle se met en mouvement, vite avec qu’il ne remarque son état et qu’il objecte, ne la renvoie chez elle. Et elle sourit même avec le peu d’appréciation qui lui reste. Elle adore son invitation, oui elle adore, si seulement elle n’était pas trempée.

- J’aime toujours sentir les embruns. Allons-y !

Alors elle s'élance. Trempée. De la tête aux pieds. Des poils jusqu'aux os. La tête haute, comme si elle ne tremblait pas. Allons-y Iskandar, allons sentir l'air marin, comme avant. Et pourquoi pas s'enfoncer dans l'eau saumâtre. Même si ça n'a aucun sens. Comme la vie si nos chemins se séparent.
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