Sujet: Re: La culpabilité est le nerf même de la douleur | Ft. Cassey Dim 20 Oct - 16:33
☆ ☆ ☆ { All the Good Girls Go to Hell } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
Il y a comme quelque chose qui a changé. Quelque chose qui n’est plus pareil dans sa vie. C’est le vide laissé par Owen, depuis qu’ils ont tout arrêté. Depuis des jours, pas le moindre contact échangé. Ils ne se sont pas vu, pas parlé. Sauf, peut-être, quelques messages envoyés, messages qui n’ont rien donné. Ils ne s’entendent pas, ne se comprennent pas. Leur dispute, pourtant presque anodine à l’origine, a pris des proportions qu’elle n’aurait jamais soupçonné. Elle se souvient tout juste de ce qui a tout déclenché. Et c’est elle, elle qui a tout déclenché. Elle a laissé la jalousie l’envahir pour une femme qui n’avait même pas l’air d’intéresser Owen. Surtout, elle l’a laissée l’envahir alors qu’elle n’en avait pas le droit. Ils ne sont pas un couple, tous les deux. Elle ne sait pas exactement ce qu’ils sont, mais ils ne sont pas un couple, c’est certain. Elle n’est plus certaine qu’ils soient quoi que ce soit, en réalité, hormis les parents de la même fille. Hormis ces deux ex au passé sans doute trop chargé, pour qu’il soit oublié.
Et pourtant, il continue de te manquer.
Elle ne peut pas dire qu’Owen ne lui manque pas. Il lui manque, vraiment, mais elle sait qu’elle ne reviendra pas. Elle est têtue, Cassey. Sans doute trop obstinée. Elle peut laisser sa colère prendre le pas sur tout le reste. D’autant plus s’il garde ses distances avec elle. Puis, surtout, elle se rend compte qu’elle s’y était préparée. Quelque part, dans un coin de son cœur, elle n’a jamais oublié. Qu’à tout moment, il pourrait s’en aller. Qu’à tout moment, il pourrait à nouveau la laisser tomber. Une pensée qui est restée enfouie, mais qui ressort maintenant qu’il n’est plus là. Peut-être que c’est mieux, finalement, qu’il reste loin d’elle. Il lui a fait suffisamment de mal dans le passé. Elle a survécu à son abandon alors qu’elle était une adolescente enceinte de seize ans, n’avait rien vécu, rien d’autre que leur histoire d’amour. Il était son premier amour, elle s’en est remise. Elle s’en remettra une nouvelle fois.
Et pourtant, il continue de te manquer.
Tant de pessimisme, ce n’est pas dans son habitude. Mais elle ne peut pas s’empêcher, Cassey. Le tournant qu’a pris leur relation lui laisse un goût amer. Elle veut juste éviter de se laisser abattre. C’est pour cette raison que, ce soir, elle est sortie. Elle a fait le tour de ses copines pour les inviter à une soirée en ville. Le bar était festif, plein de monde. Cela lui a fait un bien fou, elle avait besoin de s’amuser. Besoin de s’évader. Elle a dansé avec ses amies, avec des inconnus, elle a flirté un peu, et bu beaucoup. Mais c’est seule qu’elle entre chez elle. Un tour dans la salle de bains, elle efface tout le maquillage et les traces de sa soirée. Elle est en train de se brosser les dents quand, soudain, elle entend toquer à la porte. C’est la voix d’Owen qu’elle entend, une voix qui parle beaucoup trop fort, pour une heure pareille. Elle termine machinalement ce qu’elle a commencé, avant de se décider à rejoindre l’entrée. Pieds nus, mais toujours vêtue de sa robe de soirée. À peine ouvre-t-elle la porte qu’elle voit soudain son corps s’effondrer, la laissant échapper un petit cri de surprise. – Putain, Owen ! Il lui a fait peur, cet idiot. Elle l’entend éclater de rire, dans un état visiblement alcoolisé. Et pas comme elle, qui a bu quelques cocktails, non vraiment enivré. Il va réveiller tous les voisins, c’est certain. – Qu’est-ce que tu fais ici ? Elle ne réalise pas vraiment, en fait, qu’elle se retrouve face à lui. Pour la première fois depuis des jours, alors qu’elle avait pourtant décidé qu’elle s’en fichait.
Sujet: Re: La culpabilité est le nerf même de la douleur | Ft. Cassey Dim 20 Oct - 20:07
☆ ☆ ☆ { All the Good Girls Go to Hell } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
Pas un instant, elle n’imaginait le retrouver devant sa porte. Plus exactement, allongé au sol devant sa porte. Une visite à une heure tardive était surprenante en soit, mais elle envisageait plutôt l’intrusion de l’une de ses copines de la soirée. Elle était encore plongée dans la fête qu’elle vient de quitter. Mais, pas du tout. La réalité a choisi de brutalement la frapper en la personne d’Owen. Owen, qui est là, visiblement éméché. Trop saoul pour qu’elle ne puisse pas le remarquer. Elle ne sait pas ce qu’il fiche ici, aussi alcoolisé. Une question qui n’obtiendra visiblement pas de réponse. Malgré le froid qui subsiste entre eux, elle ne peut pas le laisser dans cet état. Approchant de lui, la jolie blonde essaie alors de l’aider à se relever, quand elle entend ses paroles. Il pense qu’elle s’apprêtait à sortir alors qu’elle vient de rentrer. A-t-il seulement une idée de l’heure qu’il est ? Sand répondre à son compliment, elle l’aide à maintenir son équilibre alors qu’il est enfin debout. – Il est trois heures du matin, je te signale. J’allais surtout me coucher. Cela sonnerait comme un reproche déguisé, de la bouche d’une autre. Mais Cassey, elle ne le rejette pas. Elle l’attire même à l’intérieur et prend bien soin de fermer la porte derrière lui. Il est inutile de réveiller tout le voisinage. Puis, de toute manière, elle ne peut pas le laisser seul dans cet état. – Je crois que tu as assez bu comme ça. fait-elle remarquer tout en l’entraînant jusqu’au canapé. Elle le pousse à s’asseoir dessus. Au moins, il ne tombera plus. – Dis-moi, où est Gaby ? Simple vérification, avant toute chose, la plus importante. Elle doit s’assurer que la petite fille est en sécurité, loin des tourments de son oncle. Parce qu’elle le connaît. Il ne se serait jamais mis dans cet état s’il allait bien.
Sujet: Re: La culpabilité est le nerf même de la douleur | Ft. Cassey Lun 21 Oct - 20:17
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Owen. Il est la dernière personne qu’elle attendait au pas de sa porte. La dernière personne qu’elle aurait imaginé venir la retrouver. Toute cette histoire, cette dispute, ces tentatives avortées de réconciliation, elles ont créé un tel froid entre eux. Une telle distance qu’elle n’était plus sûre de le revoir un jour. Peut-être même qu’il ne le pensait pas non plus. Il aura fallu qu’il soit saoul pour qu’ils se retrouvent à nouveau face à face. Des retrouvailles qui n’ont rien à voir avec une confrontation, mais loin encore d’être sous le signe de la réconciliation. Il lui a manqué, Owen. Pourtant, elle reste sur la réserve. Il ne peut pas débarquer chez elle, à trois heures du matin, et lui offrir quelques compliments pour qu’elle tombe dans ses bras. Sans surprise, la belle refuse son invitation à sortir. Sans parler du fait qu’elle lui en veut toujours, il n’est pas du tout en état d’aller danser sur la piste d’une boîte de nuit. Et elle, elle vient de rentrer, ce n’est certainement pas pour repartir. Elle ne prend pas même la peine de répondre à sa deuxième tentative. Pourtant, elle l’incite à entrer chez elle, incapable de le laisser seul dans un tel état. Son bras qu’elle pose autour du sien, elle retrouve cette proximité pour la première fois depuis des jours. Mais il en profite, Owen. Il la serre contre lui, il l’embrasse sur la tempe, comme pour la retrouver. Comme si elle lui avait manqué. C’est ce qu’il lui confie, elle lui a manqué. - Tu n’avais qu’à revenir. Logique implacable. Elle n’en a pourtant pas été capable. Mais, dans l’état où elle était, elle ne pouvait pas faire le premier pas. Non, toi, tu attends qu’ils reviennent. Tu attends qu’ils reviennent pour oublier ta haine. Pour avoir l’illusion qu’ils t’aiment. Obstinée comme pas deux, elle n’en est pas pour autant bien difficile à approcher, Cassey. Elle est même beaucoup trop versatile. Il suffit de voir combien elle le détestait quand il est revenu dans sa vie. Pour, finalement, tout ce qui a suivi. Elle en fait une nouvelle démonstration ce soir. Car, à les regarder, l’on ne soupçonnerait pas une seconde combien elle lui en a voulu. Combien elle lui en veut encore. - Et tu l’as servi combien de fois, ce verre ? elle lui demande, l’ombre d’un sourire sur le coin de ses lèvres. Elle le laisse s’asseoir sur le canapé tandis qu’elle reste debout. Elle aurait beaucoup de choses à lui dire mais, en premier lieu, elle veut s’assurer que sa nièce est en sécurité. Ses lèvres s’entrouvrent de surprise quand elle l’entend dire, si calmement, qu’elle est sagement en train de dormir dans son lit. - Quoi ?! Il ne l’a tout de même pas laissée seule... Et non. Le soulagement vient envahir la jolie blonde alors qu’il se fiche d’elle effrontément. - Tu m’as fait peur... Rassurée, elle se laisse tomber sur le canapé. Juste à côté de lui, elle lève la tête vers le jeune homme alors qu’il tente de prendre la parole pour... Lui présenter ses excuses. C’est si rare qu’il le fasse qu’elle ne peut cacher sa surprise. De toute manière, Cassey, elle ne sait pas cacher ses émotions. Elle n’a jamais su. Tout le contraire de lui. Elle prend une petite inspiration, elle le laisse terminer. Il est en train de tout mélanger. C’est probablement l’alcool qui le pousse à si facilement se confier. Il n’est pas du genre à s’ouvrir, pas du genre à se révéler. Peut-être qu’elle devrait le consoler. Le réconforter. Le prendre dans ses bras et lui dire que tout va bien aller. Mais elle ne fait jamais ce qu’elle devrait faire, Cassey. - Tu vas arrêter de t’apitoyer sur ton sort, oui. dit-elle naturellement avant de poser sa main contre son bras. Son regard cherche le sien avant qu’elle ne reprenne, la voix plus douce. - Tu as Gaby, tu es tout pour elle, tu y penses ? Tu as aussi un travail que tu adores, avec des collègues qui sont devenus une véritable famille pour toi. Quant à Arya, tu dois faire preuve de patience. Elle, ça fait vingt ans qu’elle t’attend, tu peux bien le faire quelques mois... Sa main remonte jusqu’au visage de son premier amour. Avec délicatesse, elle caresse sa joue, effaçant la larme qui s’y est échappée. - Tu n’es pas seul, Owen... murmure-t-elle avant de s’approcher de lui pour le prendre dans ses bras. Et si facilement, t’as craqué. Si facilement, t’as cédé. T’es juste incapable de le laisser.
Sujet: Re: La culpabilité est le nerf même de la douleur | Ft. Cassey Mar 22 Oct - 17:36
☆ ☆ ☆ { All the Good Girls Go to Hell } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
Il a le don de la troubler, Owen. Le don de la déstabiliser quand elle pensait être si sûre d’elle. Il suffit qu’il la touche, il suffit qu’il la frôle, pour lui faire perdre toutes ses convictions. Et il en a toujours été ainsi. Pourtant, elle lui en veut. Pourtant, elle refuse de le laisser s’en sortir si rapidement. Elle refuse de le laisser revenir si facilement. Mais c’est déjà ce que tu fais, Cassey. Tu le laisses revenir. Simplement parce que t’as jamais voulu le voir partir. Elle garde pourtant contenance devant lui. Ses mots enfantins, ses mots qui déforment la réalité. – J’ai essayé une fois, tu as essayé une fois. On est à égalité, je crois. elle lui répond, comme pour lui démontrer qu’il a tort. Comme pour lui prouver que ce n’est pas elle qui a mis ces distances, mais qu’ils étaient deux. Pourtant, là n’est pas la question. Pourtant, elle ne répond pas vraiment à sa question. Parce qu’au fond d’elle, Cassey, elle sait la réalité.
T’as préféré mettre toi-même cette distance, Plutôt qu’affronter à nouveau son absence,
Juste parce que t’arrives plus à faire confiance.
Mais elle n’a aucune envie de penser aux souffrances passées. Celles qu’elle pense cicatrisées. Elle refuse de se faire encore du mal en retournant en arrière. Encore moins avec Owen complètement ivre à côté d’elle. Et tu cours à la catastrophe, Cassey. Tu cours à l’échec. Mais t’as, sans doute, l’habitude, depuis toutes ces années. C’est plus facile de se voiler la face plutôt qu’affronter ses démons. Plus facile de se concentrer sur tous les verres qu’il a pu boire, plutôt que de penser à leur relation. – Pas de verre sous la main, t’es sûr que c’est ce que tu voulais dire ? demande-t-elle avec un petit sourire en coin, amusée malgré elle. Parce qu’il y a des choses, malgré tout, qu’elle ne contrôle pas. Cette complicité avec lui, elle ne la contrôle pas. Elle est là depuis toujours, elle le sera sûrement toujours. C’est ce qui rend chaque instant auprès de lui aussi intense en électricité.
C’est ce qui fait que tu es incapable de l’oublier, Incapable de ne plus l’aimer.
Le sourire qu’il surprend sur ses lèvres, alors qu’elle essaie de l’effacer. Les compliments qui la touchent alors qu’elle voudrait s’en ficher. C’est dingue, dingue, l’effet qu’il a sur elle, Owen. – Si tu crois que ça va marcher de me flatter. Mais ça marche. Un peu, beaucoup. Elle détourne le regard un instant pour tenter de se reprendre. Par chance, ou non, pour elle, son interlocuteur décide de changer de conversation pour une autre bien plus sérieuse. Bien plus tumultueuse aussi. Quand elle l’entend s’apitoyer autant sur son sort, elle lève les yeux au ciel, non, sans pitié. – Bah qu’est-ce que tu fais là si j’ai rien le droit de te dire ? elle lui demande, de cette insolence à peine esquissée. Elle ne s’y prend pas correctement avec lui, elle le sait. Mais, la vérité, c’est qu’elle ne supporte pas de le voir dans cet état. Elle déteste qu’il soit dans un tel désarroi.
Mais peut-être que c’est ce dont il a besoin, Peut-être qu’il veut juste qu’elle soit là pour lui tenir la main.
Cette fois, elle a la décence, devant sa culpabilité, de taire ses premiers instincts. Elle ne veut pas se disputer avec lui, surtout pas alors qu’il est saoul et vulnérable. – Arrête, c’est le passé. Il faut que tu ailles de l’avant si tu veux que, nous, on puisse y arriver. Ses mots sont sincères, sa voix emplie de tendresse. Ses doigts viennent s’entrelacer aux siens avant qu’elle ne le prenne dans ses bras. Sentir son corps contre le sien la soulage et l’apaise. Comme si elle le retrouvait enfin. Une ouverture dont il profite pour s’immiscer, un peu plus, dans son cœur blessé.
Il t’aime, Il vient de te dire qu’il t’aime.
Elle ne sait pas comment réagir. Elle ne sait pas ce qu’elle est censée dire. Elle sent juste l’émotion l’envahir. Il éveille son cœur autant qu’il l’effraie. Il le met, une nouvelle fois, dans tous ses états. – Je suis là… Je suis là, Owen. elle murmure, incapable de faire autrement. Fragile Cassey, elle se laisse retomber. Parce que peut-être qu’une partie d’elle l’attendait, de sentir qu’il pouvait encore l’aimer.
Sujet: Re: La culpabilité est le nerf même de la douleur | Ft. Cassey Mer 23 Oct - 20:50
☆ ☆ ☆ { All the Good Girls Go to Hell } crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer
Il est son exception. Il l’a toujours été, peut-être bien qu’il le sera toujours. Simplement car il est son premier amour. Il est celui qui lui a fait découvrir ce sentiment si fort, si intense, si prenant. Il est celui avec qui elle disait pour toujours, celui qui rendait tant de rêves possibles. C’est pour cette raison que, aujourd’hui, elle a tant de mal à se donner complètement. Se donner à lui totalement. Quand il est parti, alors qu’elle n’aurait jamais pu y croire, il a brisé quelque chose en elle. Il a cassé cette illusion d’un amour éternel. À son retour, elle s’est laissée tout doucement approcher. Elle l’a laissé redevenir un amant, un ami, un confident même. Mais elle n’arrive pas à lui donner plus, elle n’arrive pas à lui donner tout ce qu’elle lui offrait avant les yeux fermés.
Tu n’es plus la femme qu’il a connue, Cassey, T'es plus refermée, plus renfermée, Plus forte et plus fragile à la fois.
Plus forte parce qu’elle voit la réalité avec plus de clairvoyance désormais, plus forte parce qu’elle est bien plus difficile à briser. Mais, plus fragile aussi, parce qu’elle n’ose plus donner tout ce qu’elle a donné, parce qu’il y a bien une part d’elle à jamais cassée. Elle ne sait pas si un avenir est possible, avec lui, avec n’importe qui. Elle ne sait pas si elle en est vraiment capable. Elle serait revenue vers lui, autrefois, sans hésiter. Mais, non, elle n’est plus cette femme-là. Alors non, elle ne peut pas dire qu’elle est vraiment douée. Elle a juste le cœur trop abîmé. - Tu dois avoir raison. confirme-t-elle simplement sans rien ajouter de plus. Moins amusée que lui, plus mélancolique, plus perdue. Elle ne sait plus quoi penser de leur relation, et pourtant… Pourtant, elle est là, avec lui. Ne peut s’empêcher de lui sourire. - C’est beau de rêver. elle lui affirme, cette petite lueur malicieuse dans le regard. Une taquinerie qu’elle oublie vite lorsqu’il commence un tout autre sujet de conversation. Il est surtout en train de se lamenter, Owen. Cela ne lui ressemble pas. Elle n’aime pas ça. Mais ce sont ses mots suivants qui la troublent davantage encore. Il est rarement aussi ouvert sur ses sentiments. Même quand ils étaient ensemble, jeunes et innocents. Rares étaient les déclarations d’amour de sa part. Il lui confie pourtant si naturellement, aidé par l’alcool assurément, qu’elle lui manquait. Et, surtout, qu’il voudrait conquérir son cœur. Elle se mordille là lèvre inférieure devant ses questions, ces questions auxquelles elle n’a pas de réponse. - Je sais pas Owen… Je sais pas. Elle ignore ce qu’il pourrait faire pour lui ôter cette boule qu’elle a dans son ventre. Cette peur incontrôlable, ce bloquage incommensurable. Ce n’est peut-être pas à lui de faire quelque chose, peut-être que c’est elle qui doit réapprendre à faire confiance. Réapprendre à se donner. Réapprendre à aimer.
Parce que t’as oublié, T’as oublié depuis qu’il t’a abandonnée.
Pourtant, ses sentiments, ils sont bien là. Ils sont ancrés en elle depuis tout ce temps. Ce sont grâce à eux qu’elle l’a laissé, à nouveau, prendre une place dans sa vie. Mais c’est bien différent de lui laisser celle qu’il avait dans son cœur. Tout doucement, elle entoure ses bras autour de lui, pour le serrer contre elle. L’instant lui fait du bien, peut-être comme à lui. Comme si elle avait besoin de lui, autant qu’il a besoin d’elle. Il recule lentement son visage, laissant son regard se noyer dans le sien. Et, sans prévenir, il vient lui voler ce baiser. Les paupières qui se ferment, le cœur qui s’emballe, elle sent tout son corps réagir. Elle sent son cœur ressentir. Sans se rendre compte, elle prolonge son baiser avec tendresse. Elle entend ses mots qui la bercent. - Owen… T’es saoul. Elle recule son visage pour le contempler à nouveau. Plus troublée par le baiser échangé, qu’elle ne voudrait bien l’avouer. - On parlera demain si… Si tu veux. Mais tu n’es pas dans ton état normal. Ou c’est peut-être elle qui ne l’est pas. Elle qu’il est en train de plonger encore plus dans le désarroi.
Il a le don de chambouler ta vie, Owen, Comme il l’a fait il y a vingt ans, Il le refait à présent.