alchimie de la douleur. (Warston)

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{ alchimie de la douleur }
crédit/ tumblr ♛  w/@Nikolaï Warren

Il est relativement tôt pour un restaurant. Encore plus tôt pour une sortie au cinéma. Mais trop tard pour une exposition ou un moment au musée. Et les possibilités s’enchaînent, les idées fusent dans son esprit, alors qu’elle respecte son vœu de silence. Elle lui a promis qu’elle ne poserait aucune question. Et elle tient toujours ses promesses, Isabella. Même quand la curiosité la submerge un maximum comme c’est le cas en cet instant. Elle est extrêmement intriguée par l’endroit où il a décidé de l’emmener. Elle a envisagé beaucoup de lieux, c’est peut-être l’un d’entre eux. Mais, en vérité, elle est bien loin de s’imaginer celui qu’il a choisi. Il ne lâche rien, quant à lui, ce petit sourire sur le coin des lèvres. Il paraît enchanté de son effet de surprise. Pour cause, pour la première fois depuis des jours, la jeune femme est préoccupée par autre chose que par l’état de santé de sa sœur. Elle est si occupée à trouver ce mystérieux endroit qu’elle n’a pas le temps de s’angoisser, s’inquiéter, ou même se laisser torturer par ses trop sombres pensées. Non, toute son attention est focalisée sur le moment qu’ils vont passer. Cela fait longtemps que ce n’était pas arrivé. Cela, c’est seulement à Nikolaï qu’elle le doit.

Parce qu’il est toujours là,
Nikolaï,
Toujours à côté de toi,
Peu importe aussi loin que tu peux aller,
Il est toujours là pour te rattraper,
Toujours là pour t’empêcher de couler,

Toujours là pour te sauver.

Il a fait preuve de beaucoup de patience avec elle. Il l’a laissée s’ouvrir à la confidence. Il lui laisse encore le temps d’oser en parler, oser se délivrer, de toutes les angoisses qui l’assaillent. Il la laisse venir à son rythme alors que ce doit être difficile, pour lui aussi, de la voir aussi tourmentée. Mais il fait tout ce qui est en son pouvoir pour la libérer de ses maux. Il lui fait du bien rien qu’en se montrant, à ses côtés, aussi prévenant. Aussi présent. Alors, même si sa curiosité est mise à rude épreuve, elle n’est pas inquiète pour autant. Elle sait que, peu importe ce dont il s’agira, elle sera heureuse, puisqu’il est là. Puisqu’il est toujours là. Elle se sent mieux avec lui, peu importe l’endroit, plus que nulle part ailleurs. La Latina a confiance en lui, indéniablement, mais cela ne l’empêche pas de se poser des questions. Le silence qu’elle interrompt finalement pour reposer son regard ébène sur lui, juste à sa gauche, en pleine conduite. – J’ai hâte de savoir où tu m’emmènes. lui avoue-t-elle, un petit sourire sur le coin des lèvres. Ce n’est pas une demande, ni même une interrogation, elle peut bien le formuler. Mais elle le voit à ce moment tourner à droite et quitter la route principale. Signe qu’ils vont sans doute bientôt arriver. Elle se redresse à peine, tentant d’entrevoir les lieux, malgré la pénombre, quand il choisit soudain de s’arrêter. Comme s’ils étaient déjà, enfin, arrivés. – Tu es certain d’être arrivé ? Les lieux sont déserts. Il n’y a que cet immeuble en face d’eux. Aucune enseigne visible, aucun indice. Elle ne peut que se demander, un peu plus encore, dans quoi m’as-tu embarquée, Nikolaï ?

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Il n’a rien laissé entrevoir. Pas un soupçon d’indice n’est apparu depuis qu’il est venu la chercher, pour cette mystérieuse virée. Elle n’a pas même pu savoir comment elle était censée s’habiller. Alors elle est vêtue comme à son habitude, Isabella, avec glamour, avec classe. Certainement beaucoup trop pour l’endroit où il est en train de l’emmener. Plus ils se rapprochent, plus elle réalise qu’ils s’éloignent du centre-ville pour arriver dans les coins les plus reculés. Ils s’approchent des quartiers plus malfamés, ceux où il y a bien longtemps qu’elle n’a pas mis un pied. Elle n’est pas plus inquiète pour autant, seulement encore plus intriguée. Elle ne peut que davantage se demander ce qu’il peut bien avoir en tête, Nikolaï. Mais il ne lâche pas l’ombre d’une information. Il lui affirme seulement qu’ils vont bientôt arriver. Qu’elle va bientôt tout savoir. La jeune femme prend son mal en patience. Se contente de lui faire confiance.

Peu importe où il veut t’emmener,
Tu sais que tu seras en sécurité,
Que ce n’est que pour toi qu’il le fait.

Elle y croit. Elle a envie d’y croire. Mais elle n’est plus tout à fait sûre quand il en vient à subitement garer la voiture. Les yeux inquisiteurs de la Latina se posent partout autour d’eux. Il n’y a pas l’ombre d’un chat. Pas un mouvement, rien. Il voudrait la tuer et l’enterrer qu’il ne trouverait pas de meilleur endroit. Pour s’assurer qu’il ne s’est pas trompé d’adresse, elle finit même par lui demander directement s’il est sûr de lui. Mais, bien évidemment, il lui répond par un sourire. Il a l’air bien certain du lieu où ils se trouvent. Il lui demande simplement de lui faire confiance. – Bien sûr, mais... Mais ils se trouvent au beau milieu de nulle part. Dans un quartier qui n’a rien de rassurant. Elle doit le suivre aveuglément. Elle n’est pas certaine, pour le coup, qu’elle l’aurait fait avec n’importe qui. Seulement avec lui. De toute manière, ce n’est pas comme s’il lui laissait vraiment le choix, Nikolaï. Il ne lui laisse pas même le temps de terminer sa phrase qu’il est déjà sorti de la voiture.

T’as plus vraiment le choix,
Allez, tu sais qu’il le fait pour toi.

Elle prend une profonde inspiration avant de sortir à son tour du véhicule. Elle l’entoure pour approcher de lui, sa main qui se glisse naturellement dans la sienne. Il a la chance qu’elle ne soit pas  une femme facile à effrayer, Isa. – Halloween est terminé, tu sais... elle laisse échapper alors qu’ils arrivent dans le bâtiment. C’est de plus en plus inquiétant. Les voià sur un monte-charge qui ne doit même plus être aux normes étant donné son ancienneté. Quelques instants plus tard, c’est dans un bar qu’ils atterrissent. C’est donc cela… Tout ce mystère pour un bar quasiment désert. Quelques regards se posent sur les deux amoureux tandis que la belle garde le sien rivé sur Nick. – Je suis de plus en plus intriguée. lui répond-elle alors qu’il l’entraîne déjà un peu plus loin. Après un couloir qui lui paraît interminable, ils arrivent enfin à leur destination semble-t-il. Un stand de tir. Les prunelles surprises d’Isabella se posent sur les cibles, puis les armes, et enfin sur lui. – Tu m’as emmenée dans un stand de tir…? dit-elle, comme si elle avait besoin d’une confirmation. Comme si l’évidence n’était pas là, sous ses yeux remplis d’interrogation. – Je dois dire que je ne m’y attendais pas. avoue-t-elle, légèrement perdue. Elle ne sait pas comment réagir, ni quoi dire. Mais il a certainement réussi sa surprise car, pas un instant, elle ne l’aurait vue venir.

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Elle a confiance en Nikolaï. Plus qu’elle n’a jamais eu confiance en qui que ce soit. C’est même fou de penser qu’il y deux ans seulement, elle ne le connaissait pas. Alors même qu’aujourd’hui, elle laisserait sa vie entre ses doigts. Sans rechigner, sans hésiter. Précisément comme elle a accepté, ce soir, de le suivre dans ce lieu inconnu sans se poser aucune question. Parce que l’endroit où ils se trouvent lui importe peu, à Isabella, tant qu’elle est avec lui. D’autant plus qu’elle sait pertinemment que, avec lui, tout est possible. Nikolaï, il est plein de surprises, des surprises multiples.

C’est ce que tu aimes chez lui,
Il sait te surprendre,
Il sait te rendre vivante,
Plus que n’importe qui.

Elle n’a aucune idée de ce qu’il a en tête mais quelque chose lui dit déjà qu’elle est loin de s’y attendre. La route empruntée l’a laissée deviner, le chemin suivi dans le bâtiment lugubre ne fait que le confirmer. Elles seraient sûrement beaucoup, à sa place, à être effrayées. Isabella, elle le suit les yeux fermés. Il y a quelque chose de si agréable pour elle dans l’abandon. Dans le lâcher prise qu’il lui offre sans modération. Il lui apprend à se laisser aller à ses côtés, Nikolaï. Il lui apprend à laisser la vie l’étonner. Puis, ce n’est pas comme si elle était facilement apeurée. Au contraire, rien ne l’effraie, si ce n’est elle-même. Si ce ne sont ses propres démons. Mais le monde extérieur, lui, elle peut l’affronter. Surtout avec l’homme qu’elle aime à ses côtés. Alors, quand elle entend sa question, elle ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire. - Non, je n’ai pas peur. Je te suivrai les yeux fermés. Ses doigts toujours entrelacés aux siens, elle le suit jusqu’à ce bar à peine rempli. Elle est quelque peu surprise, désappointée surtout, mais visiblement leur destination ne s’arrête pas ici. C’est quelques mètres plus loin qu’elle prend fin, devant un stand de tir.

Un stand de tir.

Elle est encore plus étonnée cette fois, loin d’imaginer qu’elle passerait la soirée dans un tel endroit. Elle ne peut cacher sa surprise devant un Nikolaï sur de lui. Il avait envie de casser les codes... Comme toujours, n’est-ce pas. - Tu y es arrivé... confirme-t-elle avec un faible sourire. Quoiqu’elle doute légèrement du bien fondé de sa place dans un stand de tir. Mais il lui demande seulement d’essayer... essayer et voir ensuite ce qu’il adviendrait. Elle peut bien accepter pour lui. Elle se mordille la lèvre alors qu’il vient lui caresser la joue tendrement avant d’acquiescer d’un petit signe de la tête. - Je veux bien essayer. Plutôt conciliante, Isa, elle n’est pas du genre à dire non. Pas de celles qui marquent fermement leurs oppositions. Pourtant, elle n’est pas une grande fan des armes. Elle serait plutôt de ceux qui voudraient les interdire... Mais qui sait, elle peut... apprécier ?

Peut-être qu’il marque un point,
Peut-être que cela peut te faire du bien.

Comme il l’a assuré, si elle ne se sent pas à son aise, ils partiront. Il ne lui forcera pas la main. Il n’est là que pour lui faire du bien. Rassurée par ses paroles, la belle le suit de l’autre côté pour s’équiper correctement. Elle retire son manteau griffé d’un grand couturier pour le poser sous les yeux intrigués du gérant. Elle n’y porte pas beaucoup d’attention, Isa. Une fois qu’elle l’a salué, toute son attention est focalisée sur son petit-ami et l’arme qu’il tient entre les doigts. Elle hoche distraitement la tête devant ses paroles, puis entend sa question, une question à laquelle elle n’est pas préparée. - Je n’ai jamais tiré mais... Je sais comment la charger. Quelque peu mal à l’aise, la Latina évoque là des souvenirs qu’elle n’a jamais abordés avec lui. Ni avec personne, si ce n’est... son frère. Mais c’est une partie d’elle que Nikolaï ne connaît pas. Détournant son regard, elle attrape le revolver avant de se placer face aux cibles. Une fois l’équipement correctement installé,  elle se positionne correctement et n’a pas vraiment de mal à viser sa cible. Elle prend une profonde inspiration, se prépare au recul mentalement, avant de tirer. Elle ne vise pas en plein milieu mais elle parvient tout de même à toucher la cible. Peut-être qu’elle aussi, elle peut encore beaucoup le surprendre.

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Ce n’est pas son genre. Non, pas du tout, même. Elle n’a jamais mis les pieds dans un stand de tir. Elle a déjà porté une arme entre les mains mais, jamais, elle n’a tiré sur la gâchette. Elle n’en serait certainement pas capable, pas devant quelqu’un, pas devant quoi que ce soit de vivant. Mais elle est prête à essayer tant qu’il s’agit de simples cibles. Elle est prête à essayer, surtout, parce que c’est lui qui a lui a demandé. Pour dire la vérité, elle n’est pas certaine du tout qu’utiliser une arme puisse l’aider, elle est même sceptique face à cette idée. Mais elle a confiance en Nikolaï, suffisamment pour tenter l’expérience. D’autant plus en sa présence. S’il est là, à ses côtés, elle peut bien s’y risquer. Il paraît plutôt heureux de la voir accepter. Alors qu’il l’aide à s’équiper, la jeune femme se sent contrainte de lui avouer qu’elle a déjà eu une arme entre les mains. Un aveu, pour elle, loin d’être anodin. Mais il ne rebondit pas sur le sujet et, quelque part, elle s’en sent soulagée. Il n’est là que pour son bien-être ce soir. Elle saisit le revolver avec précaution pour essayer de tirer une première fois. Ce n’est sûrement pas le plus beau tir qu’a vu cette cible mais elle arrive au moins à la toucher. Plutôt satisfaite, la belle tourne légèrement la tête vers son petit-ami qui paraît content lui aussi. Il lui affirme même que c’est relativement impressionnant. Elle n’irait pas jusque-là mais, au moins, elle ne se ridiculise pas complètement. Elle écoute tous ses conseils avec beaucoup d’attention, comme l’élève studieuse qu’elle est, même si elle ne peut s’empêcher de remarquer. – Être détendu tout en tenant une arme, c’est assez contradictoire. Elle est calme, Isa, posée. Mais elle n’est pas totalement détendue. Elle se rend tout de même compte que ce qu’elle tient du bout de ses doigts délicats pourrait ôter la vie de quelqu’un. C’est loin d’être quelque chose qu’elle prend à la légère. Mais elle se trouve avec un homme qui les manie au quotidien. Il ne tarde pas à lui en faire une démonstration en direct. Toutes ses balles touchent directement le cœur de la cible. – Je me sens un peu ridicule subitement. elle avoue, avec un faible sourire, alors qu’il se rapproche à nouveau d’elle. Il est juste derrière elle. – Je ne suis pas certaine d’être faite pour cela, tu sais... fait-elle remarquer alors qu’il reprend ses conseils. C’est un peu déroutant pour elle d’imaginer… un ennemi. Comme si elle était capable de tuer quelqu’un. La Latina l’écoute pourtant toujours aussi attentivement mais c’est presque troublant de le sentir aussi proche d’elle. Cela fait quelques jours déjà qu’il ne s’y est pas risqué. Comme s’il n’osait plus l’approcher. Ses mains finissent même par se poser sur les hanches de sa belle. – Tu cherches à m’aider ou à me déconcentrer ? lui demande-t-elle, un fin sourire qui s’esquisse sur son visage. Elle essaie néanmoins de se focaliser sur la cible juste en face d’elle. Sous ses conseils, elle tente de relâcher un peu du lest sur ses bras même si ses mains serrent sans doute encore trop fort son arme. Et, enfin, elle se lance. Cette fois, elle tire plusieurs fois, plus ou moins bien. Certaines cibles passent à côté mais la plupart sont bien plus rapprochées de la cible que le premier. Et c’est vrai que, mine de rien, elle commence à comprendre ce qu’il lui expliquait.

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crédit/ tumblr ♛  w/@Nikolaï Warren

Il y a tant de choses qu’il a appris sur elle, des choses qu’elle n’a jamais dites à personne d’autre. Mais il en reste d’autres qu’il ignore encore. Peut-être qu’il les connaîtra, un jour, peut-être qu’il connaîtra tous ses secrets. Seulement, pour le moment, certains sont encore enfouis en elle, aussi profondément encore que dans un coffre fort. Mais s’il y a une personne qui peut en trouver toutes les clés, c’est bien lui, Nikolaï. Pour l’heure, la jeune femme lui est plus que reconnaissante d’éviter de rebondir sur le sujet. Il est focalisé sur le moment qu’ils sont en train de vivre, une qualité qu’il lui apprend également à gagner. Toute son attention portée sur lui, Isa tente d’assimiler les conseils qu’il peut lui donner. Elle ne comprend pas tout de suite comment elle pourrait être aussi détendue mais, en l’écoutant, elle se rend bien compte qu’il a raison. Une personne paniquée avec une arme entre les mains pourrait faire beaucoup trop de dégâts. – J’imagine, oui, cela doit éviter bien des accidents. Mais, par chance pour elle, il n’y a pas plus calme qu’Isabella. Elle est une femme posée, observatrice et réfléchie, des qualités non négligeables étant donné l’activité qu’elle est en train de réaliser. Elle s’en sort d’ailleurs plutôt bien même si, à côté de son petit-ami, elle se sent bien ridicule. Il est vraiment doué, Nikolaï. Impressionnant aussi. Même si elle préfère éviter de l’imaginer en train de tirer aussi bien sur… des êtres vivants. Il lui explique que des années d’entraînement lui ont donné ce niveau mais, visiblement, il a manqué la cible lors de sa première fois. Un sourire amusé, presque malicieux, se dessine sur les lèvres de la belle. Le premier sourire aussi léger depuis des jours. De très longs jours. – Je pourrais donc devenir meilleure que toi si je m’entraînais. dit-elle d’une voix espiègle, pour le taquiner surtout. Cela aussi, elle ne l’a pas fait depuis des jours. Mais elle veut surtout l’embêter, Isa. Elle reste vraiment impressionnée par son parcours. C’est le signe également qu’elle est en train de se laisser prendre au jeu. – Non, je… je veux encore essayer. assure-t-elle alors qu’il se glisse derrière elle pour lui prodiguer ses conseils. Il a la voix douce, Nikolaï, presque envoûtante. Elle se laisse bercer par sa voix tout en tentant de rester concentrée. Cela devient plus difficile quand il vient à la toucher. Mais il lui affirme que c’est simplement pour l’aider. – Tu sais faire les deux à la fois. avoue-t-elle dans un murmure avant de tenter de se concentrer à nouveau. Elle ne se rend pas compte mais, tout doucement, elle parvient à mettre de côté toutes les angoisses qui la taraudent. Elle parvient, peu à peu, à se détendre comme il lui a indiqué. Ce n’est pas seulement l’endroit même si, indéniablement, il avait raison, cela fait du bien. C’est aussi lui qu’elle retrouve, lui qui lui avait manqué. Parce qu’elle non plus n’a pas tenté de se rapprocher de lui depuis quelques temps. Et, là tout de suite, elle sent cette complicité qui lui donne envie de le faire. Mais ils ne sont pas dans un lieu approprié aux rapprochements. Alors elle reporte toute son attention sur la cible en face d’elle pour tirer et utiliser toutes ses balles. – Hum, je dois avouer que je suis plutôt fière de moi. admet-elle avec un joli sourire sur les lèvres. Sourire qui s’agrandit alors qu’il continue ses compliments. Elle aurait fait des ravages dans son métier. – Je vais penser à me reconvertir. Elle sourit de nouveau à son baiser avant de lui en déposer un, à son tour, mais contre ses lèvres. Il finit par reculer alors qu’elle se tourne vers lui pour ancrer son regard dans le sien. – J’ai bien envie de continuer... elle confie, parce qu’il a bien fait, en fin de compte, de l’emmener ici. Elle s’amuse bien, Isa. Elle part elle-même récupérer des munitions pour charger son arme avant de revenir sagement à sa place. – Je suis contente d’être ici avec toi. qu’elle lui avoue, juste avant de reprendre la séance de tir. Peut-être qu’il ne peut pas effacer tous ses tourments, Nikolaï. Mais il n’imagine pas combien il l'aide à les porter.