te voler quelques baisers (vax)

la belle bat lentement des paupières en regardant partout sauf en direction de jax, avec l’impression qu’elle vient de déraper sérieusement. elle s’étonne elle-même, et la situation ne va pas en s’arrangeant. c’était une bonne journée, une bonne soirée, il avait même l’air bien luné, pourquoi est-ce qu’il faut qu’elle aille tout faire foirer ? elle se maudit intérieurement, et son malaise s’intensifie lorsqu’elle remarque que la bosse dans le caleçon du jeune homme est toujours là, fidèle au poste, et qu’il a l’air de douiller sacrèment. tout un enchaînement de situations gênantes qui aurait si aisément pu être évitées. elle fait que d’la merde, autant dire qu’elle déraille complètement, même. avec jax, ça a toujours été si simple. si complexement simple. elle a l’impression que c’est une autre qu’elle qui vient de prononcer ces quelques phrases ou qu’elle les a rêvées, au choix. elle est à deux doigts de chercher dans la pièce d’où est venue cette petite voix, c’est dire si elle se souvient à peine avoir dit tout ça. elle reste résolument sur le ventre, lui tournant le dos, le cerveau tournant à toute allure. besoin urgent de trouver un échappatoire, une solution, une stratégie. un peu trop tard pour faire passer ça pour une pique, qu’elle se dit en se mordant l’intérieur de la joue. le silence s’installe et le nœud dans son estomac avec, alors qu’elle se force à relativiser. il a simplement l’air déboussolé, pas agacé, c’est un bon point. et puis c’est à son tour d’halluciner une fois que jax a ouvert la bouche. elle a l’impression que c’est sorti tout seul et elle se demande s’il fait exprès de laisser planer le doute sur la signification profonde de sa phrase, avant de se raviser. non. pas son genre, il a pas l’air calculateur, comme mec. surtout quand il s’agit d’ambiguïté sentimentale. elle se doute qu’il a dit ça sans y penser, que c’est lié au fait qu’il ressent effectivement de la frustration à ce moment précis mais que ça s’arrête là. il n’y a rien de plus à déchiffrer là-dedans, elle est à présent certaine de ça. mais c’est qu’il continue, il lui pose quelques questions et elle s’apprête à changer absolument de sujet quand elle s’arrête dans son élan. de quoi est-ce qu’elle a peur ? c’est lui qui demande, elle peut bien lui répondre. elle a essayé de lui laisser son espace et il a décidé de revenir à la charge, alors autant être honnête. "un peu des deux", qu’elle dit lentement en réponse à sa question, sans donner plus de précisions, étonné qu’il s’intéresse à sa situation. amoureuse, peut-être. de lui, d'un autre, elle sait même pas vraiment au fond, c'est juste un sentiment diffus qu'elle a senti naître en elle ces derniers mois. elle aurait pas dû commencer mais bon, ils en sont là, et vanille c’est pas le genre à créer des tabous alors elle avance et se dévoile un peu plus. si elle est là, c’est pas que pour la baise, c’est parce que la personnalité de jax lui plaît et entendre son avis sur la question l’intéresse, aussi. elle réfléchit à sa réponse à lui, quelques secondes de silence qui s’égrainent alors qu’elle se dit qu’effectivement, l’amour s’épanouit dans le bonheur, mais que selon elle il peut également prendre racine dans le désespoir. elle le sent un peu sec, remarque du coin de l’œil qu’il a débandé. bon. mais ça ne va pas l’empêcher de lui répondre, puisqu’elle n’est pas totalement d’accord, alors qu’il la pousse légèrement du pied, un sourire semblant pointer à nouveau le bout de son nez. "tu peux pas savoir si c’est d’l’amour avant de le vivre, si ? faut pas juger les autres trop vite." vanille, elle a eu un peu d’expérience dans le domaine, deux ex-copains à qui elle a beaucoup tenu, des histoires qu’elle ne partage pas avec n’importe qui. la seule chose qu’elle sait, c’est qu’une relation devient toxique quand on laisse son partenaire définir qui on est. elle se retourne pour lui faire face à nouveau, un peu plus à l’aise, et décide d’emmener le débat vers un terrain moins glissant. "j’ai mis du temps à le comprendre, mais je pense pas qu’il y ait de mauvaise relation tant qu’on continue à choisir ce qui nous définit, et qu’on se laisse pas avaler dans le nous. y a trop d’gens qui se laissent définir par leur relation. et pas que, y a trop de gens qui se laissent définir par leur boulot, leur rôle dans la société, tout ça. tant qu’on sait qui on est même quand on perd un de ces trucs, on est toujours nous et c’est le principal, non ?". elle sait pas trop de qui elle parle avec tous ces on, elle se demande aussi pourquoi elle raconte ça, m’enfin ce qui compte c’est qu’elle a élargi le sujet par cette habile pirouette – il a certainement remarqué son stratagème mais avec un peu de chance, il ne se formalisera pas. et s’il insiste alors ça voudra bien dire quelque chose, pense vanille en osant enfin le regarder dans les yeux. elle lui sourie, un peu penaude de l’avoir coupé dans son élan, pose timidement sa main sur la sienne d’un air d’excuse.

voyage dans la quatrième dimension. vanille a l’impression d’halluciner total, et elle l’aurait pas cru si on l’avait prévenue que la soirée se terminerait en conversation sur l’oreiller. la belle laisse le silence s’installer lentement, l’esprit vagabondant. elle tente de démêler ses pensées embrouillées. vanille, elle trouve que la relation qu’elle a avec jax est fondamentalement saine et que c’est là tout son paradoxe. ils agissent en amants, arrêtent de se donner des nouvelles du jour au lendemain pour reprendre là où ils se sont arrêtés un mois plus tard, mais il est indéniable qu’ils se font beaucoup de bien mutuellement. du moins, il lui fait beaucoup de bien. elle espère lui apporter autant. tout pourrait être plus simple, s’ils officialisaient, c’est sûr. mais les sentiments qu’ils éprouvent ne sont certainement pas assez forts pour ça. vanille, elle n’est animée que d’intentions positives vis-à-vis de jax, ce qu’il semble ignorer aux vues de ses réactions presque épidermiques. il a l’air sur la défensive, comme s’il avait peur qu’elle se retourne contre lui à tout moment. la belle entrouvre les lèvres et soupire en silence. l’amour, le vrai, elle ne l’a probablement jamais connu, quand elle y pense. elle a connu les premiers émois de la jeunesse, puis la passion d’une relation sulfureuse et précipitée. mariée sur un coup de tête, divorcée dans l’année. elle ne regrette rien, pourtant. autant de souvenirs qu’elle garde précieusement. vanille, elle tient à jax. il lui manque quand il se détache d’elle, elle ne peut s’empêcher d’avoir le sourire quand elle pense à lui. si elle faisait l’effort, elle pourrait certainement l’oublier, leur lien est trop ténu pour venir la torturer. mais elle n’en a pas le désir, aussi compliquée que puisse être leur histoire. elle aime son humour, son sourire, ses petits tics. elle se pose trop de questions, vanille, il est peut-être temps d’arrêter. temps d’arrêter de soupeser chaque geste, chaque mot, chaque décision. si jax n’accepte pas qui elle est et ce qui en découle, ça voudra juste dire qu’il était temps que ça se termine, eux deux. mais voilà, elle n’a pas envie de le perdre au prix de son honnêteté. elle espère que sa réponse lui convient, mais il la relance, une fois encore. une vague de plus qui vient s’écraser sur la plage de son cœur, creusant un sillon de plus en plus marqué. t’es amoureuse de qui ? de moi ? elle fait mine de ne pas comprendre sa question, d’être trop loin pour l’avoir entendue. pourquoi est-ce qu’il insiste, puisqu’elle sait bien qu’il ne lui répondra pas que lui aussi, il l’aime, si elle le lui avoue. est-ce qu’il a vraiment envie de les mettre dans cette situation ? elle ne dit plus rien après sa longue tirade et continue de masquer sa poitrine d’une main, comme si l’impudeur de leurs sentiments pouvait être compensée par la pudeur physique. elle aimerait bien qu’il se laisse embarquer dans ce débat factice, mais il n’en est rien. elle émet un petit bruit étouffé en remontant les genoux sous son menton, qu’elle pose dessus en dévisageant jax. peut-être qu’elle lui doit une réponse, mais elle n’est même pas sûre qu’il ait vraiment envie de poser cette question, qui semble lui avoir échappée. elle sent le sang battre dans ses tempes alors qu’il pose sa main sur la sienne, contact qui paraît si étrange à présent alors qu’ils se frottaient l’un contre l’autre un instant plus tôt. tu m'as pas répondu, t'es amoureuse de qui ? De moi ? Du voisin ? Tu vois un autre homme ? s’il insiste.  "mais si, j’t’ai répondu, j’suis amoureuse de… j’sais pas trop de qui, en fait. j’le ressens juste dans mon cœur." elle hausse les épaules, l’air de dire n’y pense pas trop, jax, te prends pas la tête j’ai dit ça en l’air. "mais moi j’suis un peu trop compliquée pour être aimée, alors j’essaye d’pas m’attacher trop vite, d’pas m’inquiéter pour rien, d’pas trop réfléchir, d’pas trop tenir aux gens. j’veux pas de toutes ces choses. j’les ai faites et ça a pas payé. disons que… pleurer dans ma douche toute seule pour un mec j’sais ce que ça fait et revivre ça ça m’fait pas envie. j’ai pas le temps, en plus." il sait bien à quoi elle fait référence. pas le temps d’être malheureuse, littéralement. sa maladie lui a permis d’ouvrir les yeux sur ça, au moins. d’aborder le restant de vie qu’elle a avec un sourire dont elle ne se départit jamais.  "j’ai l’impression que toi aussi t’as tes raisons pour éviter ça.", qu’elle rajoute, avant de se rapprocher un peu de lui sur le lit. elle se doute bien qu’il voudra pas se confier, mais il est libre de le faire. et il est aussi libre de recommencer à l’embrasser. elle le titille à nouveau au niveau de l’entrejambe, sans insister mais pour lui montrer que la porte est toujours ouverte, s’il en a envie. "ah et… non, j’vois personne d’autre en c’moment", qu’elle dit d’un ton léger, histoire de répondre à sa dernière question. question qu’elle ne lui pose pas en retour et à laquelle elle a déjà été bien gentille de répondre. elle n’a aucun compte à lui rendre, et la réciproque est vraie.

vanille, elle est jamais très claire dans ce qu’elle dit, faut la comprendre. les pensées se bousculent dans sa tête et il est toujours difficile de les hiérarchiser, alors elle essaye de les énoncer toutes en même temps et ça résulte parfois en un bouillon indigeste. le jeune homme retire sa main et vanille a le sentiment qu’il est dégoûté par son contact et qu’il est à deux doigts d’exploser de colère. elle est blessée par ce rejet, douleur à laquelle s’ajoute un puissant sentiment d’incompréhension. finie la soirée coquine, visiblement. dieu sait qu’elle aurait pu lui en faire voir de toutes les couleurs, ce soir, mais s’il veut s’en priver, libre à lui. elle a l’impression de lui expliquer du mieux qu’elle peut, et puis il n’y a pas grand chose à dire de plus, alors vanille ne comprend pas qu’il la force à s’attarder sur le sujet. elle l’écoute répondre patiemment, consciente qu’il ne lui sera probablement plus possible d’avoir une discussion aussi honnête avec jax avant sa mort, ça ne leur est jamais arrivé avant et vu l’état du jeune homme il ne sera probablement pas tenté de réitérer l’expérience. elle le reprend d’une voix douce – plus son interlocuteur s’excite et plus la belle a tendance à être calme. "je sais que t’as tes raisons, et y a que toi que ça regarde. évite simplement de me demander de pas tout compliquer quand c’est toi qui me pose des questions." elle pense avoir raison, vanille. elle a dit un truc. un. une pauvre phrase sur laquelle elle était prête à passer en deux secondes comme si de rien n’était, qui lui a échappée. c’est lui qui insiste. elle n’a pas posé une seule question depuis le début de leur conversation et elle ne se permettrait pas. elle se doute bien que jax a un passé trop lourd pour être partagé – avec elle en tout cas. elle espère simplement qu’elle aura le temps de le voir aller mieux avec de mourir. elle aimerait bien vivre l’amour, vanille, qu’elle pense en le laissant terminer. elle n’était pas en train de dire le contraire, simplement qu’elle n’avait pas le temps pour une relation malsaine. elle cherche son soutien-gorge d’un œil distrait tandis que jax s’habille, prenant son geste comme un signal qu’il est temps pour elle de partir. à défaut de retrouver son sous-vêtement, elle revet son débardeur, ses seins encore légèrement pointés sous le tissu. il a de la chance qu’elle soit d’un naturel compréhensif, parce qu’il y va un peu trop fort. elle se crispe quelque peu en encaissant sa dernière tirade, qui sonne plus comme une accusation que comme une remarque à ses oreilles, mais elle s’efforce d’y répondre en faisant attention à la manière de tourner ses phrases, d’une voix douce et mélancolique. "j’ai prévu de vivre ma vie, jax. de profiter de tout ce que je peux. et si tu veux te marier avec moi, vivre le grand amour, partir sur la lune je te dirai pas non parce que j’ai rien à perdre dans l’histoire ! rien ! c’est moi qui part et les autres qui restent alors comment dire… vous me manquerez pas d’où j’serais. mais si j’te dis rien c’est pour toi, toi qui va rester là tout seul si je nous laisse faire tout ça." et puis elle ajoute en haussant les sourcils "t’as raison, peut-être que j’suis bonne à être aimée, c’est toi qui l’sait." en tout cas vanille elle est bonne à une chose, l’indépendance. pas besoin d’un mec pour exister, pour être heureuse. alors s’il lui claque la porte au nez elle ira vivre sa vie ailleurs. c’est son choix, à jax.

vanille remarque que jax semble furieux qu’elle sorte du lit et remette ses vêtements et elle se demande si c’est normal, d’être aussi possessif avec quelqu’un qui pourtant ne lui appartient pas. elle se sent flattée aussi, ça lui fait un petit quelque chose dans le ventre. elle se dit qu’elle va le laisser, puisqu’il n’a visiblement plus envie qu’elle passe la soirée à ses côtés. il envoie trop de signaux contraires et la belle est perdue, perplexe. si jax ne l’aime pas, tant pis. mais en l’occurrence elle a le sentiment qu’il accorde de l’importance à ce qu’elle lui dit, qu’il tient à aller au fond des choses, à la pousser dans ses retranchements. pourquoi s’acharner s’il n’attendait pas une réponse précise ? si le je t’aime qui risque de sortir à l’improviste au cours de cette discussion ne lui importait pas ? peut-être qu’il mérite qu’elle arrête tout maintenant, qu’elle cesse de le faire souffrir. peut-être que si elle s’en va, elle lui manquera quelques jours, quelques semaines et qu’il passera à autre chose. peut-être que c’est mieux. elle sort son portable, décidée à appeler un uber et à le laisser seul réfléchir ou donner des coups de pieds dans le mur, c’est lui qui verra. pas de réseau, pas de wifi. elle soupire. visiblement le destin s’acharne pour qu’ils l’aient, ici et maintenant, cette conversation. soit. dans le cœur de la belle, les sentiments émergent peu à peu, contradictoires et trop violents. elle en aurait presque le vertige. bien sûr que tout ça lui importe. beaucoup. chaque mot qu’il prononce la bouleverse et elle doit s’aggripper au rebord du lit pour ne pas flancher. trouver les mots exacts, la bonne réponse à tout ce qu’il lui balance. elle est moralement épuisée mais la joute verbale semble loin d’être finie. elle a le sentiment de faire preuve de délicatesse, mais aux vues du visage crispé de son interlocuteur elle doit bien conclure qu’elle échoue, une fois encore. elle voudrait lui dire qu’il est unique à ses yeux, qu’il la plonge dans une remise en question qui la met mal à l’aise, si proche de la fin, mais rien ne sort. elle ne veut pas le blesser et passer la dernière année qui la sépare du bout du tunnel à ressasser cette dernière discussion. elle regrette tout ce qu’elle vient de dire mais ne peut s’empêcher de lui répondre, une fois encore. si je te disais de partir pour toujours tu partirais en te disant "tant pis" "dommage" "pas le temps de pleurer pour ses conneries", c'est ça ? "je sais pas, jax." elle ne peut pas lui en dire plus. elle est perdue, mais honnête. essaye tant bien que mal de lui dire la vérité. elle ne sait pas, elle ne sait rien. jax insiste, il semble vouloir qu’elle détaille ses pensées et elle s’effectue sous forme de question rhétorique, un léger rire désabusé franchissant ses lèvres. "putain, pourquoi est-ce que ça semble aussi impossible de t’quitter ?" vanille, elle adore l’ambiguïté, les jeux de regards, les paroles muettes qu’elle échange avec lui depuis plus d’un an. mais les non-dits les étouffent peu à peu et il est temps de laisser certaines choses sortir.

vanille, elle ne veut plus partir. vanille, elle a ce sentiment qui enfle au cœur de sa poitrine, qui s’étoffe comme une bulle dans ses entrailles, le palpitant qui bat de plus en plus fort. elle ferme les yeux pour essayer de mettre de l’ordre dans ses pensées décidément très contradictoires ce soir, elle voudrait lui dire et lui redire que le quitter est impossible. jusqu’à ce qu’il entende ce qui se cache derrière cette petite déclaration. jusqu’à ce qu’il l’entende, le je t’aime. mais elle se retient, elle sait bien qu’il serait plus perdu encore. plus détruit de la voir s’en aller dans quelques mois. "j’ai pas envie d’partir, parce que j’prends ce qui se passe entre nous à cœur, quoi que ce soit !" son portable indique toujours qu’il ne trouve pas le réseau, mais elle pourrait très bien marcher jusqu’à chez elle, elle en a pour un quart d’heure. ou héler un taxi dans la rue. puisqu’il a visiblement très envie qu’elle s’en aille, à présent. c’est chacun son tour, apparemment. ils ont toujours eu une mauvaise coordination. alors quand il lui propose de la raccompagner, c’est éperdument qu’elle répond "oh merci, j’veux bien."il ne lui doit rien, jax, c’est elle qui est venue, qui a laissé sa voiture chez elle. mais ça lui fait un peu plus de temps avec lui et peut-être qu’ils trouveront de quoi apaiser leurs maux sur le trajet. peut-être qu’elle aura le droit à un baiser de bonne nuit, une fois qu’il sera redescendu. elle est venue sans ses affaires, alors il lui suffit d’attraper son pull et elle est prête. elle l’attend près de la porte, puis sort appeler la vieille cabine toute déglinguée qui sert d’ascenseur dans cet immeuble. quelqu’un a entretemps vomi dans les escaliers et il n’y a pas d’autre chemin pour éviter de salir ses chaussures. ils pénètrent dans la toute petite cabine, collés l’un à l’autre, leurs souffles sur le visage de celui qui leur fait face, dans le silence. vanille, elle aimerait qu’il l’embrasse. tout son corps crie à jax de la prendre là, maintenant, dans la proximité de cet ascenseur, parce qu’elle ne connaît pas de meilleure façon de faire la paix et de lui prouver tout ce qu’elle ressent pour lui. quand ils sont au lit, tous les deux, vanille elle a presque l’impression d’avoir les droits d’une petite amie. elle a le sentiment qu’il a tout le corps tendu vers elle, pour lui donner du plaisir, elle se sent importante. alors dans la petite cabine elle reste là, toute proche, mi-diable mi-déesse, aussi sexy que possible. elle est brûlante de passion, mais essaye de dégager quelque chose de doux et d’inoffensif à la fois, pour qu’il puisse opter pour la vanille câline ou la vanille sauvage. il peut penser qu’elle est sans-cœur, mais elle en a bien un qu’elle sent battre dans sa poitrine et résonner dans tout l’habitacle. et puis l’ascenseur s’arrête deux étages plus bas. quelqu’un doit l’avoir appelé. vanille ne voit même pas comment la personne va tenir dedans vu la taille de la cabine et elle la maudit mentalement. si seulement il ne pouvait plus exister qui que ce soit d’autre au monde, en cet instant.