T’étouffe, une vie rangée ce n’est pas pour toi. Tu es comme une lionne en cage, le flux sanguin qui ne cesse de déraper dès que tu es en manque. Le manque d’action, la connerie que tu as faite te retient dans ces terres. Faut que tu régisses bien trop de chose pour Dante. Haut comme quatre pommes, qui arrache des sourires à la grande Lilith. Un cœur qui bat malgré tout, pour autre chose que la mort. L’amour à la faucheuse, tu le fais à chaque instant, tu te joues de la mort, tu ne laisses pas cette dernière te chasser, tu chasses pour elle. L’hémoglobine qui coule à flot dans tes veines n’est pas pourpre, mais éternellement noir. Tu es tant de chose et tu ne sais plus ce que tu es avec cette petite main qui détient la tienne parfois le soir, devant un dessin animé.
Jeune femme avec un enfant à gérer. Pourquoi ? Tu aurais dû faire couler la couleur grenat de son être, mais incapable. Bloquée. Un peu de pitié, mais moins pour sa famille. Et c’est insomnie qui font rage, tu ne parviens plus à ne pas songer à ta propre enfance. Cassé, détruite pour plier l’échine quand il le faut. Obéissante et droite. Le meurtre coulant dans les artères. Ta vie pour celle des autres. La tienne vaut mieux que les autres. Puis le voilà, le Dante. Enfant angélique, charmant petit sourire qui s’impose devant tes opales. Tu les vois ses opales, t’imaginais pas lui voler son dernier souffle. Impossible. Alors, tu as brisé ta propre règle, ne jamais flancher. Ne jamais penser. À quoi bon. T’es payé pour ça et pour rien d’autre.
Pourquoi lui ? Aucune idée.
Ton cœur, ton choix et tu ne sais pas l’expliquer.
À quoi bon ? Tu ne sais pas trop, alors tu as besoin de vider ton esprit. Besoin de lâcher prise, le besoin de sentir l’odeur du sang taquiner ton odorat. Un besoin auquel t’étais partie pour répondre à la salle de sport, une salle de sport qui est parfois parcourut par les rats des Mcgrath. Les opales qui ne laissent aucune chance, l’air froid, tu ne te laisses pas atteindre. Des coups qui pleuvent, des coups que tu rends, la harpie que tu es ne lâche pas le morceau, la proie sera à terre. Tu ne te méfies pas que ce soit un homme ou non, t’es pas là pour laisser les choses se faire. Les mains qui brûlent à travers la toile rouge des gants de boxe, tu craches ton protège dent, les insultes qui se vomissent quand il ose te draguer, les coups qui pleuvent, ta rage qui se révèle. Tu ne laisses pas de chance et encore moins aux hommes. Trop souvent vu comme fragile et douce, tu ne laisses pas cela se faire. On sait qui tu es sans le savoir. Tueuse lugubre, qui prend un malin plaisir parfois à jouer avec la proie, à la déposséder de ses organes pour les vendre. Plus d’argent, car c’est ton monde et que l’argent est tout. T’as pas eu le choix, mais tu t’en fiches maintenant, qui sait si tu n’aurais pas choisi cette voie aussi ? Personne. Tu les comptes sur les doigts de la main ceux sachant ta place aux côtés de amos, dans la famille Lazaridis. T’es importante et pas juste la potiche, mais tu te fiches des dires des uns et des autres toi.
Entraînement fini, avec peine, t’aimerais encore cogner, assigner des coups, mais te voilà dans les vestiaires avec la princesse mcgrath. Et comme toujours tes opales se perdent sur elle, sans se cacher.
Sans aucune attirance, toujours autant étonné de cette ressemblance qui vous unis. De trop. Beaucoup trop, même.
T’es pas unique ? Et t’aimes pas ça.
« ils sont où les gardes du corps de la prétendue princesse ? » Tu ris et tu commences à piquer, mais putain, cette fille elle t’attire, laissant une kyrielle de question dans ta tête brune, le besoin de réponse qui ne se fera pas. Le besoin de se haïr juste pour le job, le besoin d’être à l’affut pour se mettre sur la gueule, c’est ainsi.
(c) AMIANTE