Quand le chat n'est pas là... (Nikolaï)

♛ Quand le chat n'est pas là...

I told, I told, I told myself again. I'm never running back on what I said. Trying not to run but you're so far away, So far away. Won't listen to the conscience in my head. I'm conscious but I'm lonely halfway dead. Tired of the thing you never, you never said, You never said. Our love was made to rule the world

Une ambiance tamisée à la lueur des bougies, une belle nappe d’un blanc immaculé, des assiettes en porcelaine et des verres en cristal. Tout est décoré savamment, au millimètre près, quand elle rejoint Luke à leur table au restaurant. Il se lève en la voyant arriver, il la complimente sur sa tenue. Sublime, dit-il. Il est parfait. Tout est parfait, tout paraît même presque trop parfait. Cela fait près de deux ans, maintenant, qu’elle a droit à un tel train de vie. Et pourtant, il y a toujours cette partie chez Isabella qui n’arrive pas à s’habituer totalement. Elle admire les lieux, tout autant qu’elle aimera la nourriture, elle le sait. Mais elle entend encore cette voix, au fond d’elle, qui la pousse presque à culpabiliser face à tant de luxe. Seulement, elle sait que c’est la vie de Luke, la sienne maintenant. Elle sait aussi que c’est sa façon, bien à lui, de lui prouver son amour, elle ne pourrait pas faire autrement que l’accepter. Encore moins en ce moment, plus précisément depuis la visite de cet inspecteur dans l’entreprise. Isa n’a pas oublié leur conversation, il a même réussi à semer un certain trouble en elle…. Mais aussitôt qu’elle s’est retrouvée face à son mari, elle lui a tout raconté, cherchant à connaître le fin mot de l’histoire. Il lui a assuré n’être pas plus au courant qu’elle avant de promette d’arranger la situation au plus vite. Il a su apaiser ses craintes facilement, parce qu’elle a confiance en lui, et parce qu’elle sait bien qu’il n’a aucune raison de faire quelque chose d’illégal. Il aurait bien trop à perdre, elle la première. Elle n’est pourtant pas aussi innocente qu’elle le voudrait, Isa, mais tout ce qu’elle a pu faire, elle l’a fait parce qu’elle n’avait pas d’autre choix. C’est différent pour Luke qui a déjà tout ce dont il rêve. Cette soirée au restaurant en est la parfaite représentation, ou presque.

 
Ils en sont seulement à l’apéritif. Il boit un verre de scotch alors qu’elle déguste un verre de vin rouge de son côté. Les sourires sont présents, les regards équivoques aussi. Peu à peu, elle oublie tout ce qui les entoure grâce à la complicité qu’ils retrouvent. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas accordé un repas rien que tous les deux, sans publiciste, ni investisseur, ni même l’un de leurs employés à la villa autour d’eux. Mais, malheureusement pour la belle brune, la conversation est subitement écourtée par la sonnerie du téléphone de Luke. – Excuse-moi, chérie, je dois répondre. Elle acquiesce de la tête, compréhensive. Mais, en assistant à son échange, elle sent déjà que la soirée va prendre une autre tournure que celle qu’elle imaginait. Quand il raccroche, elle l’entend dire. – Je fais au plus vite. Elle boit calmement une gorgée de son verre, espérant encore se tromper. Mais quand il relève enfin les yeux vers elle, il a cette mine désolée. Cet air coupable. Cet air qu’elle commence à bien trop connaître. – Mon amour, je suis désolé… – Ne me dis pas que tu comptes t’en aller. – Isabella, tu sais que je n’en ai aucune envie. Mais si je ne parle pas tout de suite à mon fournisseur, je risque de le perdre. Elle ne dit rien. Elle n’est même pas surprise en vérité. – Je te promets de me rattraper ! Et puis… On pourra toujours prendre le dessert à la maison. Il tente un sourire charmeur, mais elle ne lui répond toujours pas. Elle n’a pas envie de faire un scandale aux yeux de tous, mais son regard en dit long. – J’ai des responsabilités Isabella, tu sais ce que c’est ! Elle ne supporte pas qu’il tente de se justifier. Alors elle lâche enfin dans un soupir. – Eh bien vas-y, qu’est-ce que tu attends. – J’apprécierais que tu ne réagisses pas comme une enfant. Elle le regarde, outrée cette fois. Elle aime encore moins quand il fait mine de la voir comme une gamine. Elle est plus jeune que lui, c’est un fait, mais elle n’en est pas moins mature pour autant. Elle connaît juste ses priorités. – Et moi j’apprécierais qu’on termine une fois un dîner au restaurant sans que tu partes avant la fin. Mais, tu vois, on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie. Enfin, sauf quand on s’appelle Luke Kingston, évidemment. – Bon, j’en ai assez entendu. Il se lève, balance sa serviette et s’en va sans un mot de plus. Et c’est elle, l’enfant. Elle se mordille la langue pour éviter de lâcher toutes les insultes espagnoles qui lui viennent à l’esprit. Irrémédiablement, la soirée n’est plus du tout celle qu’elle imaginait.
 
Elle baisse les yeux quelques instants. La colère laisse place à la déception. Elle se demande ce qu’elle devrait faire quand, justement, le serveur arrive. – Madame Kingston. Votre mari m’a dit de faire passer l’addition sur sa note. Evidemment. Il trouve toujours le moyen de la faire passer, elle, pour l’ingrate. Elle est irritée, à nouveau, mais elle n’en montre rien. Elle se lève sans attendre. – Bien. Je vais peut-être faire un tour du côté du bar. – Je vous en prie, madame. Elle attrape son sac à main, puis se dirige finalement jusqu’au bar situé un peu plus  à l’écart des tables. Elle s’installe sur l’un des sièges. – Une Margarita, s’il-vous-plaît. demande-t-elle, mettant de côté le vin rouge en même temps que son mari pour ce dont elle a vraiment besoin. Et elle n’imagine pas encore à quel point c'est vrai. 

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Une fois de plus, Nick sentait qu'il allait passer cette soirée seul, totalement seul. Entre son bureau et ce bar, il ce sentait bien mieux dans l'un de ses deux endroits plutot que proche de sa femme c'est pourquoi il faisait toujours tous pour traîner le plus possible avant de ce forcer à rentrer pour dormir quelques heures et surtout être sur qu'elle dort déjà. Nickolaï ne tenait vraiment pas à ce disputer avec elle et il savait que si il rentrait maintenant, ils allaient ce disputer et qu'il prendrait de toute façon la porte pour aller dormir à l'hotel ou même dans sa voiture. Alors avant de quitter le bureau il c'était juste contenté de lu envoyer un message. "Je travail tard ce soir, ne m'attend pas j'en ai pour un moment" Le genre de message qu'elle avait pour habitude de recevoir et généralement elle ne met jamais longtemps avant de le rappeler. Installé au bar du restaurant, une bière devant lui, ainsi que son téléphone qui sonne pour la deuxième fois, Nick remarque encore une fois que c'est le prénom de sa femme "Claire" qui s'affiche mais pourtant, il ne ce décide pas à répondre, au contraire. Il attrapa son verre pour boire une bonne gorgée avant de le reposer sans répondre. "Tu travaille tous les soirs Nick, tu refuse de me parler, il faut qu'on ce parle ! Ne rentre par trop tard ! S'il te plait ... Nick !" Verrouillant l'écran de son téléphone sans même répondre, il passe nerveusement sa main dans ses cheveux puis contre son menton, passant ses doigts dans cette barbe mal rasée avant de prendre une nouvelle gorgée de sa bière. Tant de choses avaient changés entre lui et sa femme, ils ne parvenaient plus à ce parler tous les deux, ils n'étaient plus du tout sur la même longueur d'ondes, a chaque fois qu'elle ouvrait les bouche, Nickolaï était déjà a des années lumières, il ne l'écoutait pas et Claire finissait toujours pas s'emporter et ils ce disputaient, il ne disait rien, il encaissait le coup avant de prendre la fuite pour mettre un terme à leur dispute. Il ne sait pas pourquoi il agit de cette façon, il avait pourtant le pouvoir d'améliorer les choses entre eux mais il ne le faisait pas ! Plutôt que de la soutenir, s'accrocher à elle, il prend juste la fuite ... et laisse les choses ce passer.

Préférant plutot penser au boulot, il termine son verre avant de ce tourner vers la salle du restaurant un peu plus loin. Il n'était pas venu ici pour dîner, c'était bien trop cher pour lui et peu être même un peu trop chic mais c'était le seul endroit ou sa femme ne viendrait pas le chercher, elle savait qu'il détestait ce genre de lieux bien trop chic, bien trop huppé. Déjà que le barman semblait presque choqué qu'il commande une bière dans un tel lieux alors venir y manger ? C'était presque inconcevable pour lui. En parcourant du regard la salle déjà bien rempli, son regard ce posa sur une table en particulier. Les Kingston étaient là, tranquillement en train de partager cette table, ils ne dînaient pas encore ... mais ce ne serait tarder. Plutôt dans la semaine, Nickolaï avait fait la connaissance du couple, de la femme dans un premier temps. Une femme qui ne l'avait pas laissé indifférant, par sa beauté mais pas seulement ... puis il avait également fait la connaissance de Luke, le mari. Un homme richissime mais également suspecté dans des affaires pas très clean, un trafique ... et bien d'autre chose. Bien sur, il avait nié toutes les accusations et ce n'était pas vraiment surprenant ... enfin, dans tous les cas l'affaire était toujours en cours mais Nick n'avait rien contre lui. Mais depuis, il n'avait pas oublié cette femme. Détournant le regard lorsque le barman s'adressa à lui, il pivota doucement sur son siège pour reprendre d'une voix légèrement dans le vague. - Un scotch ! Puis ce tournant de nouveau face au comptoir, il attrapa son verre pour en boire une bonne gorgée avant de soudainement entendre une voix féminine à côté de lui alors que jusqu'ici, il était seul au bar. Et pourtant, il avait déjà entendu cette voix, il savait qui c'était. - Il est encore tôt pour une margarita ! Dit il dans un petit sourire, alors qu'elle ne semblait toujours pas avoir remarqué sa présence. - Bonsoir, Madame Kingston.     

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Elle a encore les nerfs à vif quand elle arrive au comptoir du bar. Elle est en colère, irritée par l’attitude de Luke. Il ne cesse de prôner le chaud et le froid avec elle. Il pense pouvoir l’amadouer avec des cadeaux, avec des sorties au restaurant, ou même des vacances. Mais, quoi qu’il fasse, il finit toujours par la laisser. Parfois, elle se demande s’il croit aux mêmes préjugés que les autres. S’il croit réellement qu’elle est avec lui pour son argent, sa vie de luxe, et tout ce qu’il a à lui offrir. C’est faux, terriblement faux. Ce qui lui a plu, au premier abord chez lui, c’est de sentir qu’elle pouvait compter sur lui. Pour la première fois de sa vie, elle a pu souffler un peu, croire en quelqu’un d’autre qu’elle-même, s’abandonner à quelqu’un tout bonnement. Elle ne l’a pas fait totalement, non, elle n’a jamais évoqué ses plus noirs secrets. Elle pensait être capable d’y arriver, un jour prochain, mais la vérité, c’est que plus le temps passe, moins elle en a envie. Peut-être se trompe-t-elle, peut-être ne fait-elle que renforcer cette distance qui se creuse entre eux en gardant tout pour elle. Mais Luke est de moins en moins attentif, et elle… Elle n’a jamais su se libérer de tous les poids qu’elle porte en elle. Sans doute qu’elle ne le fera jamais. Si elle ne le fait pas avec son propre mari… Avec qui le fera-t-elle ?

Nikolaï. C’est la voix de l’inspecteur Nikolaï Warren qui vient s’adresser à elle. A peine l’entend-elle qu’elle la reconnaît aussi. Mais elle relève instinctivement les yeux vers lui comme pour s’en assurer. Elle n’aurait jamais imaginé le croiser dans un endroit pareil. Son esprit, naturellement méfiant, la pousse à se demander s’il n’était pas justement en train de les suivre, elle et son mari. Son mari, plus particulièrement. Mais elle ôte cette idée de son esprit, simplement parce qu’elle est fatiguée ce soir. Fatiguée de se poser constamment des centaines de questions à chaque fois qu’une personne ose s’adresser à elle, fatiguée de débattre avec elle, fatiguée de lutter. Elle veut juste siroter sa Margarita, et oublier le temps d’une soirée tous les tracas qui sont devenus son quotidien. Le regard posé sur lui, la jeune femme le salue à son tour, à sa manière. – Inspecteur Warren, quelle surprise. Elle ne cache pas son étonnement, tout du moins son regard n’y parvient pas. Elle s’efforce, par contre, de masquer le trouble désormais connu qu’elle ressent quand ses yeux se plongent dans ceux de Nikolaï. Il a ce regard océan, celui dans lequel il semble si facile de se plonger, s’y noyer et… Elle préfère éviter de nager en eaux troubles, Isabella. Elle finit par détourner son attention, sans doute une seconde ou deux trop tard, avant de baisser la tête vers son cocktail. – Ma mère disait toujours « Il n’est jamais trop tôt pour une Margarita. » Elle esquisse un faible sourire, trop nostalgique pour être joyeux, à cette pensée. Elle se remémore, malgré elle, la première fois que sa mère l’a laissée goûter l’un de ses cocktails. Elle avait treize ans. Elle avait juste eu le droit d'y tremper ses lèvres, mais elle était heureuse, simplement heureuse de faire comme sa mère. C’était un an avant sa mort, un an avant que toute la vie d'Isa ne bascule. Elle était heureuse en ce temps-là, moins insouciante que les enfants de son âge assurément, mais heureuse. Elle ne sait pas pourquoi elle y pense subitement ce soir. Elle ne sait même pas ce qui lui prend de parler de sa mère. Elle ne le fait jamais, vraiment jamais. Elle fait partie de son jardin secret, celui qu’elle ne dévoile à personne. Luke sait qu’elle est décédée, il est même la seule personne au courant, mais elle n’a jamais parlé de ses souvenirs avec elle. Elle n’a jamais lâché ne serait-ce qu’une quelconque anecdote à son sujet, et voilà qu’elle le fait avec l’inspecteur qui mène une enquête contre l’entreprise. Elle l’a fait le plus naturellement du monde, ce qui ne lui ressemble pas. Mais c’est peut-être la dispute qu’elle vient de supporter qui la rend plus vulnérable, presque… Accessible, une fois n’est pas coutume. Ou peut-être que c’est cet homme, quasi-inconnu, mais qui s’est pourtant souvent immiscé dans son esprit ces derniers temps. Peut-être bien, oui.

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Il aurait pu reconnaître cette voix entre milles et cette femme à ses côtés était bel et bien Isabella Kingston. Il n'oubliait jamais un visage, il ce souvenait même parfaitement bien d'elle et il ne pensait pas la retrouver ici ce soir à déguster un cocktail au bar alors qu'il venait de la voir avec son mari pour certainement partager un dîner entre époux. Mais visiblement, le mari avait décidé de lui fausser compagnie pour la laisser seule, tiens ... ça lui rappelle bizarrement sa situation avec sa femme même si ce n'était nullement comparable. Ce soir, il n'était pas le flic un peu trop fouineur, trop curieux, il n'était pas cet homme en général quand il ne portait pas son insigne. Non, il était juste Nikolaï Warren, cet homme assis au bar qui tente de chasser ses idées noires autant qu'il le peut. Tournant la tête vers la jeune femme, il la taquine déjà, c'était certainement un peu tôt pour boire une cocktail. Il attirait surtout son attention pour la première fois depuis qu'elle c'était installée au bar. - Je ne suis pas inspecteur ce soir, je suis juste ... un mec qui boit un verre au bar rien de plus. Dit il dans un petit sourire joueur avant de boire une gorgée de son verre. C'était quelque peu étrange de ce retrouver de nouveau avec elle, un hasard qui tombe plutot bien puisqu'il ce surprenait souvent à penser à elle. Bizarrement ... il ne savait pas du tout pourquoi il pensait à elle de cette façon, alors qu'il ne l'avait vu qu'une seule fois ! Rien de plus. Pourtant, il pensait souvent à cette femme ... il y songeait même bien plus qu'il ne devrait. Croisant enfin son regard, il avait toujours ce faible sourire sur le coin des lèvres, ce sourire amical qui lui était propre. Riant presque légèrement à la réponse de la brune, il détourna lui aussi le regard pour attraper de nouveau son verre et boire une nouvelle gorgée. - Des paroles bien sages ! Je dois avouer que je suis plutot d'accord ! Il n'y à pas d'heure pour noyer sa solitude. Pourquoi est ce qu'il dit ça ? Après tous il ne sait pas pourquoi elle est assise ici au bar ... mais quoi qu'il en soit elle est seule et semble plutot mal le prendre. - Le travail j'imagine ... Dit il d'une voix légèrement dans le vague avant de reprendre. - Votre mari, il vous fausse compagnie et vous vous retrouvez seule, à cause de son travail. C'est moche ...        

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Elle l’a tout de suite reconnu. Sa voix, son petit sourire, son allure toute entière. Il n’est pas un homme que l’on peut oublier, Nikolaï. Encore moins quand ledit homme l’a interpellée au sujet des agissements de son propre mari. Oui, c’est probablement ce qui explique son trouble naissant, probablement aussi ce qui l’a si bien ancré dans l’esprit pragmatique d’Isabella. C’est ce qu’elle suppose, tout du moins, alors qu’il vient au contraire lui affirmer qu’il n’est pas inspecteur ce soir. Mais… Juste un mec qui boit un verre au bar. L’idée lui plaît bien en fin de compte. Elle est bien tentée de mettre de côté celle qu’elle est, tous les jours, le temps d’une soirée elle aussi. Et peut-être redevenir un peu de celle qu’elle est vraiment, loin de ce monde de paillettes et de faux-semblants qui n’est pas le sien, pas tout à fait. – Dans ce cas, considérez également que je ne suis pas madame Kingston, mais simplement Isabella ce soir. demande-t-elle, le ton un brin plus léger qu’elle ne l’est en vérité alors qu’elle entre aisément dans son petit jeu. Oublier Luke, c’est vraiment ce dont elle a besoin en ce moment. Ça, et son cocktail. Elle ose enfin y goûter alors qu’elle répond à la taquinerie de son interlocuteur par une phrase beaucoup moins anodine qu’elle n’en a l’air. L’inspecteur laisse échapper un rire, ce qui la trouble presque. C’est vrai qu’elle a tendance à le lier, indéniablement, à son travail. C’est comme ça qu’ils se sont rencontrés, après tout. Mais elle découvre tout doucement l’homme qui se cache derrière le policier. Étrangement, ou non, l’homme lui plaît bien plus. Encore plus quand il approuve les paroles de sa mère. Elle a toujours ce petit air mélancolique, toutefois, alors qu’elle l’entend parler de solitude. La jeune femme n’ose pas répondre. Mentir n’est vraiment pas dans ses habitudes, mais dire la vérité reviendrait à se plaindre de son mari, et… Ça non plus, ce n’est pas son genre. Elle ne parle pas de ses problèmes, Isa. Même enfant, elle ne se plaignait pas, jamais. Ce n’est pas aujourd’hui qu’elle va commencer à le faire. Pourtant, Nikolaï semble déjà avoir son idée sur la question si elle se fie à ses propos suivants. – Excusez-moi ? l’interroge-t-elle, pas sûre de comprendre ce qu’il veut dire. Mais ses soupçons sont très vite confirmés alors qu’il évoque, finalement, Luke. – Il a ses obligations. Je le savais en l’épousant. déclare-t-elle, comme pour le défendre. Elle n’a aucune envie de donner l’impression d’être la femme délaissée pour le travail, la femme à plaindre ou bien… A écouter son mari, celle qui est trop immature pour comprendre qu’il a des responsabilités. C’est juste qu’elle ne sait plus vraiment où est sa place là-dedans, Isabella. Mais, plutôt que de débattre au sujet de l’état assez critique de son couple, elle décide de rebondir sur un tout autre détail. – Vous nous avez observés. Je croyais que vous n’étiez pas l'inspecteur de police ce soir ? Son ton n’est pas accusateur, juste intrigué. Elle a tendance à analyser les gens, pour mieux s’en faire une idée précise. Mais il faut avouer qu’avec Nick, et c’est bien le seul, elle n’y arrive pas, pas du tout.

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Ce soir, ils n'étaient pas les personnes qu'ils étaient tous les jours, elle n'était pas la femme du richissime Luke Kingston et il n'était pas cet inspecteur qui fourre son nez partout. Non, ils étaient juste ... Isabella et Nickolaï, deux âmes en peine dans ce bar à partager un verre et leur compagnie rien de plus. L'idée lui plaisait plutot bien et qui sait ... à force de faire connaissance ils pourraient sans doute finir par s'apprécier. - Ma foi ... ça me va ... Isabella. Dit il sur un air entendu. Comme ça, tous ce qui allait ce passer ce soir resterait entre eux, le temps d'une soirée. Ca faisait parfois du bien de couper les ponts avec la réalité, le temps d'une soirée, il allait oublier sa femme, les tensions qu'il y avait entre eux, les disputes et tous le reste. Pourtant, il n'était pas le seul a avoir besoin d'oublier sa vie actuelle. Elle aussi visiblement puisque son propre mari venait de lui fausser compagnie. Comme quoi, le couple ne semblait pas aussi parfait que l'image qu'il tentait de renvoyer aux yeux des gens. Après ce n'était qu'une soirée ... il ne pouvait pas juger le couple et puis il n'était pas là pour le faire non plus. Pour elle, ce n'était qu'une simple obligation, le travail devait impérativement passer avant elle ... et sur ce coup il ne pouvait pas vraiment la contre dire puisqu'il agissait de la même façon avec sa femme, même si il lui mentait en prime. - Des obligations oui ... Il connait, c'est le genre d'excuse qu'il sort à sa femme pour éviter de rentrer trop tôt chez lui. - Je sais ce que c'est ... c'est le boulot, c'est important, des obligations, ça arrive quelques fois, puis les jours passes, les années et ça devient de plus en plus souvent. Dit il en la fixant avant de détourner une fois de plus le regard. - Mais, c'est très honorable de votre part de prendre sa défense ! Une fois de plus. Il venait de ce trahir tous seul en lui avouant l'avoir vu elle et son mari à une table. Il ne voulait pas jouer les voyeurs ou encore moins les fouineurs mais c'était par pur hasard. - Non ! Pour ma défense, je ne vous observez pas ! C'est un pur hasard, je vous ai aperçus c'est tous. Puis maintenant vous êtes là toute seule au bar alors j'imagine que ça ne vous plait pas qu'il vous ai faussé compagnie. Ce que je comprend tout à fait ! Ce tournant doucement vers elle il reprit. - Je suis juste ... un mec au bar n'oubliez pas ! Je ne passe pas mon temps à fliquer les gens si c'est la question que vous vous posez, je sais mettre mon travail de côté et je peux être sympathique quand je veux. Répondit il dans un petit sourire.    

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L’inspecteur, ou plutôt, Nikolaï, donc, semble séduit par l’idée d’oublier leurs fonctions autant que leurs noms pour la soirée. Elle n’est pas tellement surprise, Isa. Elle a conscience que les étiquettes ont tendance à étouffer les êtres humains, à les éloigner même les uns des autres, plutôt qu’à les rapprocher. Elle n’a jamais aimé les cases. Et celle de l’épouse plus jeune d’un milliardaire PDG, elle n’est guère la plus facile. Alors elle esquisse un simple sourire entendu aux paroles de son nouvel ami quand elle l’entend l’appeler par son prénom. C’est la première fois mais elle a l’intuition qu’une barrière est en train de se casser entre eux. Elle ne sait pas si c’est bien judicieux de sympathiser avec l’homme qui a des doutes sur la légalité de l’entreprise dans laquelle elle travaille. Avec du recul, elle se serait montrée plus soupçonneuse mais, étrangement, quelque chose l’en empêche. C’est lui, ce quelque chose, ce truc qu’il dégage. Il a l’air sincèrement bienveillant. Son sourire, surtout. Elle a la sensation qu’il ne lui voudrait pas de mal, et pourtant, elle ne le connaît absolument pas. En tout cas, ce qui est certain, c’est qu’elle le connaît beaucoup moins que le contraire. En l’écoutant, la belle se rend compte qu’il semble avoir une petite idée du couple qu’elle forme avec Luke. Comme si tout était prévisible, ou simplement… Voué à l’échec. Elle ignore pourquoi une telle pensée l’envahit, Isabella. Elle la chasse de son esprit pour se concentrer sur la voix de son interlocuteur. Attentive, elle garde le silence quelques instants, comme pour réfléchir à ses propos. Il a raison. Il a terriblement raison malheureusement. Mais elle soulève surtout un point bien particulier. – Vous semblez parler en connaissance de cause. Instinctivement, elle ressent l’envie de vérifier s’il est marié. Divorcé, peut-être, ou simplement fin observateur. Mais elle évite de baisser les yeux sur sa main. Ce serait bien trop flagrant, et puis… Et puis, ce n’est pas censé l’intéresser. Ce n’est pas le cas, d’ailleurs, c’est juste leur conversation qui la pousse à s’interroger. Il paraît connaître par cœur tout ce qui est en train de devenir le quotidien des Kingston. Même si, malgré tous ses ressentiments, la Latina n’hésite pas à prendre la défense de son mari. Ce n’est pas parce qu’elle lui en veut qu’elle souhaite le crier sur tous les toits. Elle se doit de le soutenir en toutes circonstances. Elle est loyale, Isabella. – Surtout, ne lui répétez pas. déclare-t-elle, le ton plus malicieux. Quoiqu’elle ne plaisante pas tant que cela. Luke ne mérite absolument pas de connaître ce détail. Ce qu’elle, elle a envie de savoir par contre, c’est comment l’inspecteur paraît si renseigné sur sa soirée. Il tente tout de suite de se défendre, expliquant les avoir aperçus, puis l’avoir vue seule au bar. Evidemment, il en a vite tiré sa conclusion. Mais il ne semble pas se douter de la dispute qui a précédé le départ de son mari. Elle baisse les yeux vers son cocktail quand il suppose ce qu’elle doit ressentir. Au fond, elle aimerait bien lui dire. Lui dire qu’elle se sent délaissée, parfois pire, prise au piège dans cette prison dorée. Lui dire qu’il lui arrive de se demander si elle est vraiment amoureuse de cet homme, ou bien si elle ne s’est pas précipitée dans ses bras parce qu’il était le seul homme sain et rassurant qu’elle ait connu dans toute sa vie. Mais, elle ne peut pas. Bien sûr qu’elle ne peut pas. A la place, elle boit une longue gorgée de sa Margarita sans lui répondre. Elle est extrêmement énigmatique sur ses sentiments, Isabella. Elle n’en a pas même conscience. C’est son vécu qui l’a rendue si réservée sur ce qu’elle éprouve, si… Fermée émotionnellement, finalement. – Déformation professionnelle, je suppose. déclare-t-elle uniquement avant qu’il n’ajoute alors qu’il est toujours ce simple mec au bar. Un petit sourire naît sur les lèvres de la jeune femme à ses dernières paroles. – Je ne demande qu’à le voir. assure-t-elle, ses yeux se plongeant dans les siens. Son regard se fait naturellement plus intense, presque charmeur. Reposant enfin son verre sur le comptoir, elle se tourne un peu plus vers lui pour mieux l’observer. – Et dites-moi. Que fait Nikolaï pour passer le temps quand il laisse de côté l’inspecteur Warren ? Cette fois, ce n’est pas simplement une taquinerie. Elle a réellement envie d’en savoir plus.

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C'est plutot surprenant en faite qu'elle ce retrouve au bar, comment un homme digne de ce nom pouvait délaisser une femme comme elle ? Il avait ses raisons et si cette raison c'était le travail, c'était plutot minable comme raison ! Mais d'un autre côté, il agissait exactement de la même façon avec Claire. Il faisait passer son travail avant elle, du moins c'est ce qu'il lui disait ! Puisque il n'était même plus au travail. Mais il ne voulait pas parler de lui, ce n'était pas le sujet, puis ce n'est pas comme si elle l'avait croisé avec sa femme quelques minutes avant, puis elle n'était même pas censé savoir si il était marié ou non et puis ... qu'est ce que ça pouvait faire ! Mais en entendant sa réponse, Nick ce mit à sourire instinctivement comme pour lui donner raison. - Disons que ... c'est compliqué. Il n'avoue pas totalement, la situation avec Claire était bien trop tendu pour qu'il ose dire quoi que ce soit et puis ce n’était certainement pas l'endroit, ni le moment, ni la bonne personne pour en parler. Il refusait déjà d'en parler avec ses proches alors avec une parfaite inconnus ... Mais oui, il comprenait parfaitement, du moins le point de vue de Luke. Le travail qui passe avant tous le reste. Il sait parfaitement ce que c'est pour la simple et bonne raison que c'est ce qu'il fait avec sa femme. Au début d'une relation, c'est tout nouveau alors on fait des efforts, ou délaisse quelques peu le travail pour profiter l'un de l'autre puis avec les années ... la passion s’efface. - Nan, promis je ne dirais rien, je suis une vraie tombe ! Et c'est peu dire, son secret serait bien gardé, enfin même si ce n'est pas vraiment un secret. Nick est un grand observateur, il voit beaucoup de chose et pour le coup c'était parfaitement accidentel. Il ne s'attendait pas à tomber sur le couple ce soir et il n'est pas non plus resté à les observer. Mais il avait remarqué sans mal que les choses ne ce passaient pas vraiment comme prévue. - Peut être bien oui ! Mais j'en suis pas au point de suivre les gens quand je ne suis pas en service ! Riant doucement, il n'était pas ce genre de flic enfin quoi que. En faite il était même très différant quand il ne portait pas l'insigne ce qu'il précise tout de même. Et soudainement, la jeune femme semble tout de suite bien plus intéressée puisqu'elle ce tourne même vers lui pour lui faire face. Croisant le regard de la jeune femme, elle capte tout de suite son attention puisque lui aussi ce tourne vers elle ce sourire toujours sur les lèvres. - Et bien ... comme là plupart des hommes ! Je vois mes amis, je regarde le sport à la télé, je me coupe du monde, je rencontre des gens dans des bars. Son regard ce fait soudainement bien plus charmeur, comme si il ce prêtait lui aussi au jeu, un jeu qui lui plait de plus en plus. - A vrais dire, j'essaie de prendre le plus de distance possible avec la ville, le travail ... j'adore partir pêcher. Dit il en souriant toujours avant de rire. - Bref, je suis l'homme le plus ennuyeux au monde. Attrapant son verre, il boit une nouvelle gorgée avant de reprendre. - Et que fait Isabella, quand elle n'est pas dans la peau de Madame Kingston la grande responsable de communication ?    

♛ Quand le chat n'est pas là...

I told, I told, I told myself again. I'm never running back on what I said. Trying not to run but you're so far away, So far away. Won't listen to the conscience in my head. I'm conscious but I'm lonely halfway dead. Tired of the thing you never, you never said, You never said. Our love was made to rule the world

C’est compliqué. Trois petits mots seulement, qui peuvent à la fois tout dire et son contraire. Elle ne peut pas s’empêcher de s’interroger, Isabella. Au premier abord, le jeune homme semble être quelqu’un qui a la tête sur les épaules, simple, authentique. Il n’est pas dans les faux-semblants, ou tout ce qui gouverne le monde dans lequel elle vit. Mais peut-être est-il aussi acharné du travail que l’est Luke. Peut-être qu’il a – avait ? – une femme à la maison qui l’attend chez eux pendant qu’il préfère boire un verre à ses côtés. Elle ne sait pas, elle n’arrive pas bien à le cerner. Cela ne colle pas à l’image intègre et bienveillante qu’il dégage. Mais elle ne le connaît pas, après tout, elle ne sait rien de lui. Il reste mystérieux. Et elle, elle garde sa propre vie bien trop privée pour se risquer à admettre sa curiosité. Mais elle est intriguée, irrémédiablement intriguée par lui. De plus en plus. – Vous n’êtes pas obligé de m’en parler. le rassure-t-elle, paradoxalement à son envie d’en savoir davantage. Mais elle est comme ça, Isa. Elle sait que chacun a besoin de son jardin secret. Elle le sait sûrement plus que n’importe qui. Elle le prouve quelques instants plus tard seulement, en évitant soigneusement de rebondir sur tout ce qui peut toucher de près ou de loin ce qu’elle ressent. Ses sentiments, ils sont un mystère à eux tout seuls. Luke lui-même lui a reproché plus d’une fois son mutisme à ce sujet. Mais elle n’y peut rien, Isa, si elle ne se sent mise en confiance avec personne. Elle a perdu, d’une façon ou d’une autre, tous ceux qui n’auraient jamais dû la laisser tomber. Difficile alors de s’offrir aux autres. Il lui est plus évident de parler du métier de son interlocuteur, métier qui impacte peut-être bien sa vie, ou non à l’entendre. Instinctivement, elle esquisse un faible sourire quand elle l’entend rire avant de secouer la tête l’air entendu. – Vous m’en voyez rassurée. le taquine-t-elle, pas sérieuse cette fois. Elle ne connaît pas le métier de policier à vrai dire, mais elle suppose qu’ils doivent redoubler d’ingéniosité pour affronter le milieu de l’illégalité. Néanmoins, si elle rebondit à ce sujet, la jeune femme est plus intéressée par tout ce qui touche la vie personnelle de l’inspecteur. Intriguée, elle ressent l’envie d’en savoir plus sur… Lui. Elle sourit du coin des lèvres en écoutant sa description. Il a tout d’un homme normal… Un homme qui n’a absolument rien en commun avec son mari, assurément. Elle l’écoute attentivement, jusqu’à remarquer le regard beaucoup plus charmeur qu’il affiche en évoquant ses rencontres dans des bars. Elle sent, malgré elle, un certain trouble venir la déstabiliser. – Oh… Je vois. Elle boit une gorgée de son cocktail, comme pour garder contenance. Mais ce regard, elle n’est pas prête de l’oublier. – Je dois avouer que je n’ai jamais essayé. Elle ne sait pas, à cet instant, si elle parle de la pêche, ou bien simplement du fait de prendre de la distance avec son travail. Elle s’en rend d’autant plus compte quand Nikolaï lui renvoie sa question. L’air pensif, elle reste silencieuse pendant quelques secondes. Puis, elle admet, finalement. – Je crois bien que c’est un travail à plein temps. Elle est toujours madame Kingston. Que ce soit dans l’entreprise, dans le monde extérieur ou même dans sa propre maison. Elle se sent en permanence observée, scrutée… Jugée. Le moindre de ses gestes peut influencer considérablement tout ce qui fait sa vie. Si bien qu’en fin de compte, elle s’oublie sans aucun doute un peu, perdue dans ce monde. Si elle doit parler de ce qu’elle aime faire, il lui faut nécessairement évoquer ce qu’elle faisait… Avant. Avant de connaître Luke. – J’aime la nature. Je n’ai plus souvent l’occasion d’en profiter, mais j’apprécie la randonnée, les sports en plein air. Elle sait que cela ne colle absolument pas à l’image de la belle milliardaire toujours soignée jusqu’au bout des ongles, mais c’est elle, Isa. – Les expos d’art, la musique aussi. Les soirées entre filles avec beaucoup de Tequila. Elle lui sourit à cette parole, l’air presque complice. – Et la mer. Quand j’étais enfant, je rêvais de vivre à la mer. Mais je ne me souviens même plus de la dernière fois où j'y suis allée. Comble de l’ironie, elle a une maison installée tout droit à la plage désormais, mais elle n’y met jamais les pieds. Plutôt déprimant, comme constat.

Quand le chat n'est pas là...
you & me

Il pourrait lui parler de Claire, il pourrait préciser qu'il est marié, préciser qu'entre lui et sa femme rien ne ce passe comme prévue ... mais il ne le fait pas. Nick est très discret sur sa vie et il n'est pas du genre à crier sur tout les toits que son couple et littéralement en train de ce casser la gueule. Il n'en parle jamais d'ailleurs ! C'est pourquoi Claire commence à parler d'un conseiller conjugale. Une option qu'il a immédiatement rejeté sans même en parler avec elle, de toute façon à chaque fois qu'il s'agissait de sa femme il était toujours fermé à toutes discutions. Alors la brune devrait ce contenté d'un simple "C'est compliqué", parce qu'il ne désirait vraiment pas entrer dans les détails, pas ce soir ... Il n'était pas obligé d'en parler, c'est ce qu'elle venait de préciser, mais si elle lui posait la question c'est qu'en quelques sorte elle aurait aimé savoir. - Pour la faire courte, on traverse une passe difficile moi et ma femme ... comme tous les couples j'imagine. Mais il parlait déjà trop, alors souriant simplement, il changeant de suite de sujet ou plutot elle changea de sujet. Il venait de dévoiler qu'il était marié, mais son couple ne fonctionnait pas au moins ils partaient tous les deux sur un même pied d'égalité. La conversation dévia alors légèrement, comme prévu ils mettaient de côtés ceux qu'ils étaient dans la vie de tous les jours et ils en profitaient aussi pour faire plus ample connaissance. Il n'était pas tous les jours dans la peau de l'inspecteur, ça lui arrivait de vivre comme étant quelqu'un de ... normal ! D'être monsieur tout le monde comme on dit si bien ! A part son travail, Nick avait une vie totalement banale, comme tous hommes, il vivait normalement, il allait bosser, il regardait des match, il faisait du sport, il rencontrait des gens, voyait ses amis ... bref une vie simple et bien loin des tracas d'une vie compliqué, bien loin du style de vie que pouvait avoir la jeune femme. Lui lançant ce regard charmeur, Nick ce prêtait au jeu peut être même un peu trop. - Quoi pêcher ? C'est vraiment génial ! On ce retrouve sur un lac, seul au beau milieu de l'eau, sans bruit sauf celui de la nature autour de nous. Je crois que c'est mon petit paradis ! Vous devriez essayer, c'est mieux que le yoga ! Dit il en souriant l'air sincère. Nick, c'est un mordu de nature, si il pouvait il partirait y vivre, un coin isolé dans les bois ou même reculé. C'était un peu comme un rêve de gosse. Lui retournant la question, le brun était tous aussi curieux d'en savoir un peu plus sur elle, en la voyant pour la première fois. Il c'était déjà fait une petite idée sur la personnalité qu'elle pouvait avoir et pourtant il était tellement loin de la vérité. - Oh il doit bien y avoir un moment ou vous arrêtez d'être cette femme ? Non ?  Ou alors, elle n'avait pas toujours était cette femme ! Il y a bien un moment ou elle avait juste était Isabella ... rien de plus, rien de moins.  Mais franchement, il ne s'attendait pas du tous a ça ! Finalement, ils avaient bien un point en commun. - Vraiment ? Vous devriez prendre le temps d'en profiter ! Moi c'est ce que je fais ! Tous les ans je me coupe du monde ! J'arrête de bosser, je prend trois semaines rien que pour moi et je pars dans le Montana. Je me loue un chalet et j'en profite, rando, pêche, canoë, escalade ... mes quelques jours rien que pour moi ! Après, Nick n'est pas forcément sociable, alors ce couper du monde pour lui ce n'est pas du tout un problème. Mais c'est vrais qu'en la voyant, ça ne lui collait pas du tout à la peau. Elle renvoyait cette image de femme parfaite, riche, hautaine ... et pourtant elle était tellement loin de l'être. Terminant son verre tout en l'écoutant avec beaucoup d'attention, Nick allait certainement retenir toutes les infos qu'elle venait de lui donner ... non pas parce qu'il le devait ou par conscience professionnel, mais uniquement parce qu'il voulait en savoir plus sur elle, il était même curieux d'en savoir encore plus. - Moi l'art, j'y connais rien ... pour moi ça ressemble jamais à quelque chose ! Et question musique je suis pas très raffiné non plus ! Mais pour la tequila on peu s'entendre ! Dit il en riant légèrement. Puis retrouvant quelque peu son sérieux lorsqu'elle reprit, Nick resta quelques secondes à la fixer avec ce regard assez intense. C'est plutot dommage, elle avait certainement accès à la mer ... mais elle ne trouvait peut être pas le temps d'y aller. - C'est dommage ... Répondit il l'air pensif, tombant peu à peu dans ce silence. En faite, il était surtout en train de la fixer, de la contempler en faite, un regard qui devait certainement être déstabilisant. - Je suis assez surprit je dois dire, je vous imaginez pas du tout comme ça ... aimant la nature ... je dois dire que je vous ai mal jugé ! J'ai le droit vous offrir un verre pour ça ? Une tequila ? Il était sérieux, souriant comme toujours, mais très sérieux.