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 LE CHAT NOIR / peter

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Message Sujet: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 10:32

c'est la sixième. c'est la sixième et ça s'enchaîne. c'est la sixième et ça bouge à peine la caméra. c'est la sixième et ça hurle à peine ici tout en bas. c'est la sixième et ça fait enfin sens dans la manière de filer de l'acteur qui sait pas crever correctement, qu'est pas capable de faire une belle giclure quand il se prend le pic à glace en plein coeur, qu'est pourtant assez crédible pour la jouer à la lugosi sans les dents qui lui sortent de la gueule. l'a la satisfaction bidon qui se lit sur la gueule, fran, pour autant y'a les sourcils froncés qui se concentrent aux moindres détails qui dégueulent dans le champ. la première c'était l'ingé son qu'avait merdé. la seconde c'était la chute mauvaise en se bouffant le tapis du couloir. la troisième c'était l'oubli de la réplique. la quatrième c'était encore l'oubli de la réplique. la cinquième c'était les faux-cils mal accrochés aux paupières de la gonzesse. c'est la sixième. c'est la sixième et ça s'enchaîne. c'est la sixième et il y croit un minimum pour la boucler la scène, pour en faire l'ouverture sans noir brutal pour présenter un titre en lettres capitales sous les lueurs de la sacro-sainte écriture gothique. l'a le coeur en pâture aux lions et le dos qui se redresse en règle de punition prête à s'abattre sur les doigts rejoints. l'a les lunettes sur le front, fran, puis ça fait du bruit. puis ça fait psch, puis ça fait pas plop, puis ça fait pas bam ou pas boum, puis ça le fait vriller comme un torchon torsadé au-dessus du lavabo. y pleut, et il a pas de parapluie totoro pour la faire sympa parmi ceux qui s'embourbent dans un kaway.

- PUTAIN,
- STOP STOP STOP STOP.


l'a les bras qui font des gestes, l'a tout le monde qui se retourne, certains qu'ont capté, d'autres pas, y'a le soupir communicatif de l'un qui va chez l'autre. l'est pourtant prêt à voir rouge, l'est pourtant prêt à laisser le voile s'abattre pour balayer le vert d'un coup de pied au cul.

- QUI,
- EST LE SOMBRE,
- FILS DE PUTE,
- QUI,
- A OUVERT,
- UNE PUTAIN DE PUTE DE BOUTEILLE.


l'a les yeux révulsés fran, fait presque aussi peur qu'un masque d'halloween accroché à la porte d'une baraque pour empêcher la marmaille de venir toquer, même juste de balancer du pq pour faire déco de bonne fortune. alors y se tourne, de gauche à droite, de droite à gauche, y'a presque de quoi faire un cluedo de qui qu'a fumé qui dans les chiottes d'un bar de manhattan entre un mai thai et un mojito. l'a les épaules qui se haussent, les mains qui s'abattent le long de ses cuisses puis ça fait tilt dans le staff. l'étranger qu'est pas l'inconnu pour autant, celui qu'est au fond et qui fait tâche, le sourire de con qu'aurait de quoi laisser passer quelques hameçons.

- pause clope,
- café,
- et bordel steve apprends ton texte.


se retourne même pas pour couper le fil de l'épée de damoclès. y'a peter qu'a chopé l'attention à même la gorge, y'a peter qu'est pas censé être là. l'est même pas tenté à l'idée de foutre un forfait double de tartes dans la gueule à la sécu. c'est le dawa. et il a trop de café dans le sang, fran, pour faire dans l'ignorance et la condescendance. y se rapproche. l'a pas eu de nouvelles depuis plus d'un mois, l'a seulement repris les clefs, les affaires qui prennent la poussière dans le fond de l'armoire et dans un carton à moitié dézingué.

- t'es sérieux ?
- ouais bien sûr que t'es sérieux,
- ramène-toi avant que j'te pousse dans les escaliers.


il les dévale à la seconde sans attendre de se faire suivre, sort ses gitanes une fois dehors, y fait gris, ça caille tout juste, temps de merde journée de merde situation de merde connard de merde enfoiré de merde salopard de chien de merde. l'a trop la bougeotte, fran. l'a les bleus contre l'aorte qui se réveille, qu'ont pas eu le temps de virer au jaune puis reprendre la phase initiale. l'a à peine le temps de piger, l'a les nerfs en pelote qui se baladent dans un surplus de vide. l'aurait pourtant aimé le fracasser. l'aurait pourtant aimé lui jurer dévotion pour peu qu'y'ait définition à caler dans un dico larousse. y reprend son inspiration, l'a les sourcils froncés qui referaient bien des toits de bicoques abandonnées. l'a la gorge qui vient se noeur, qui se resserre, tuyau bouché par une boule de cheveux avalés à l'école après les mathématiques.

- tu veux quoi ?
- putain mais même,
- tu fous quoi ici ?
- j'te jure qu'j'ai pas la patience là,
- tu viens d'me niquer une scène,
- BORDEL.
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 12:24

ptdr,

c’est ce qu’il aurait dit.

- mort, j’ai juste bu un coca. pourquoi tu dramatises? va pas croire, il y a pas encore de prix pour les films nuls, hitchcock- ça n’existe pas.
t’sais quoi? t’es beaucoup trop tendu- ça se voit que t’as pas baisé depuis un mois mais tranquille, t’as qu’à remplacer cette activité par une autre. comme le chewing-gum avec la clope.
alors j’avais prévenu- préééévu de venir -plus ou moins- t’sais. je t’ai dit. mais t’ouvres plus mes messages. tu fais le mec incorruptible. et bien sûr tu vas me répondre, j’ai du travail ok ok. donc j’me suis dit- peut-être que t’avais juste pas le temps? ou qu’il te fallait du temps? t’sais? pour digérer, anticiper, et admettre que j’te manque. et donc, t’as vu, tu vois, du coup j’suis venu. j’me suis dit -pwouaf- quand même, tu fais la gueule mais hier j’ai lu l’horoscope. genre je lis le truc. et là il y avait toute un speech comme quoi je devrais faire acte de bonne foi régler mes conflits tu vois le truc? donc- je me dis quitte à lire ce torchon? je vais aussi faire les mots croisés sur l’côté? et là je vois pas ton mois de naissance? du coup j’me suis dit que ça devait te concerner? d’près ou de loin t’sais bien que je suis pas un expert mais y a que toi qui peut dire??

- et donc du coup j’suis venu.
et comme je savais que j’allais venir que j’avais déconné -parce que ça m’a aidé d’y réfléchir là pendant un mois- genre c’était peut-être un bien nécessaire va savoir. parce que je t’ai peut-être mal parlé -cela dit tu causes mal aussi dès fois. breeef, j’ai fait un gâteau. un brownie. l’est pas très bon askip mais c’est mangeable et on sent l’chocolat. j’ai suivi un truc sur internet mais le chocolat a cramé le fond de la poêle j’ai pas compris. donc voilà j’ai fait un gâteau pour m’excuser. mais je m’excuserai pas de boire un coca, clairement c’est abus. t’es pas devenu madonna entre temps c’que j’sache. en plus j’avais hyper soif et la seule chose qu’on m’ait donné c’est de l’eau du robinet like seriously? le budget fait genre grave pitié?

- breeef,

- j’espère que j’te dérange pas- j’voudrais pas piétiner ton espace vital.


il rabat son sac contre lui peter, l’genre de sac avec beaucoup trop d’trucs dedans. l’est presque prêt pour le déménagement le plus rapide de sa vie. c’est qu’il a même emmené sa brosse à dents, juste au cas où. il en sort une petite assiette cartonné recouverte de papier allu qu’il tend à fran.

- t’as une clope? je m’étais acheté un paquet avant-hier mais je l’ai oublié dans l’métro parce qu’un mec voulait me convertir à dieu et que du coup j'ai rigolé.
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 12:51

y'avait pourtant de quoi être sûr, une genre de certitude crasse et terreuse, d'avoir enterré le cadavre de peter dans un cimetière assez éclaté pour que personne vienne trop se larmoyer sur sa tombe. l'avait pourtant pas misé sur le bon, fran, l'avait pourtant pas misé sur le meilleur, fran. sans doute que c'était un cimetière indien maudit, le genre qu'accueillait des chats et des chiens morts, puis qui leur redonnait subitement la vie. un mauvais remix de stephen king, sans la peau fondue qui se décroche des os, sans les râles excessifs pour prouver une fin d'humanité et les tentatives de meurtres désabusées avec un scalpel contre le talon. y reste bien con un moment, y reste bien silencieux un moment, y fait que regarder, des yeux ronds comme des billes, pas loin de venir rejoindre le sol pour terminer le jeu. y'a la colère qui redescend en deux-deux le temps du monologue improvisé. l'aurait pu filmer, l'aurait pu franchement le caler dans les bonus, en faire une chute inattendue, un plot twist pas négligeable qui donnerait de quoi faire se lever le spectateur de sa chaise pour prendre la porte. y se sent tout pareil, fran, coincé sur sa chaise en velours rouge, à subir plus qu'à accepter, à devoir prendre en compte plutôt qu'ignorer, le son est trop fort et il a pas envie de couper le son parce que y'aura toujours l'image. l'image qui bloque pour sa dernière tirade, l'a envie de rire, de se plier en deux pour faire la part des choses, se laisser le temps de mettre en tas compréhensibles l'étendu de sa connerie compactée en petits cubes. l'avait au moins le mérite peter d'adoucir les situations déplorables, l'avait au moins le mérite peter, sans faire soleil, d'ouvrir les rideaux pour laisser passer quelques rayons.

- attends attends attends attends,
- attends,
- attends.


mettre sur pause, faire un pouce dans la cour de récré avant que le jeu prenne, qu'il se fasse noyer sous les propos confus, suspendre le temps de s'allumer sa clope. galère du briquet qui peine à s'allumer, bientôt vide qu'il se dit. puis carrément vide qu'il constate. c'était pourtant pas le moment pour le lâcher, c'était pourtant pas le moment pour faire le déserteur. l'a même pas eu à coeur de prendre la bouffe préparée, s'est au moins fait chier peter à se lever du canap' pour suivre avec une semi-justesse une liste semi-longue avec des semi-ordres pour un résultat semi-convaincant.

- putain,
- putain,
- c'est une blague,
- c'pas possible.


y cale son cul contre le petit muret à côté de la porte d'entrée, y'a ses yeux qui se ferment, ses lunettes remontées plus convenablement sur le haut de son crâne, l'index et le pouce qui se calent sur l'arête de son nez. début de migraine à en devenir, y'a le cerveau qui menace de couler par ses orifices, faire flaque de pluie pétrolière.

- on va mettre les choses au clair direct,
- j'ai pas d'thunes à t'donner,
- et j'te donn'rai rien.


l'a toujours sa gitane qui pendouille contre ses doigts, qu'a pas eu son moment de gloire, à mourir contre sa bouche dans un ultime sacrifice. y le regarde de nouveau, les bras croisés, le battant qui joue à l'escrime contre ses côtes, pour peu ça lui décollerait de nouveau le poumon, pour peu il prétendrait à un infarctus pour faire une fuite en catimini. fait mal fait mal fait mal fait mal fait mal assez pour que ça se rouvre avec une pichenette fait mal fait mal fait mal en pouvant ré-écrire sur un bout de journal ce qu'a été dit avec la précision d'une machine d'usine fait mal fait mal fait mal fait mal. y se dit franchement, fran, qu'il encastrera le cafteur, y se dit franchement, fran, que mis à part qu'il a ses sources, il balancera pas celui qu'a trop causé, qu'a situé le lieu du tournage pour mieux lui siffler son texte en cyrano.

- non parce que,
- j'suis convaincu qu'des quatre gonzesses,
- ou quatre mecs,
- que t'as baisé,
- ou qui t'ont baisé,
- jusqu'à c'que t'en pisse l'sang du nez,
- j'suis convaincu,
- qu'y'en a bien un ou une dans l'lot,
- qui t'fileront d'quoi -
- pff j'sais pas,
- ça m'concerne pas.


silence.

- franch'ment peter,
- tu veux quoi ?
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 13:55

pourrait ressortir la tête d’un bac à sable- faut que ça percute, même dans un débit en décéléré. comprend pas pourquoi il l’a pas pris ce gâteau. d’habitude, d’habitude il y en a pas mais ça valait au moins de taper d’dans. même s’il a une sale gueule. faut pas discriminer la bouffe. il y a le poignet qui reste là, branlant, le carton qui se tient jusqu’au muret où il dépose sa déception dans un râlement sonore.


- mais MERDE.
- C’T’INCROYABLE COMME TU ME CASSES LES COUILLES.


l’a de quoi surprendre une migraine subvenue trop brusquement, entre les tempes, il y a le massage douloureux, d’un boulon à l’autre. faudrait un jour qu’il apprenne à tout r’serrer.

- c’est arrivé qu’une fois. UNE FOIS À CHAQUE FOIS ET TU ME FAIS TOUT UN SKETCH alors qu’on s’en fout. on s’en fou de ouf. en plus j’ai pas du tout pisser l’sang- j’sais même pas d’quoi tu causes. j’viens m’excuser mais j’vais pas m’plier en quarante-quatre juste parce que t’as les baloches trop lourdes PUTAIN. puis, qui a demandé des thunes? QUI? J’AI DEMANDÉ? QUAND?
- fran, fais pas ton connard- j’ai nulle part où dormir ce soir. j’ai même pas de thune pour manger. j’ai genre- un sandwich d’hier mais le pain est d’venu tout dur et ce gâteau merdique au chocolat que j’ai acheté au magasin et que j’ai emballé dans du papier allu pour faire genre et t’impressionner. tu pourrais au moins me filer vingt balles pour l’effort.


- t’la joues pas gros crevard???
- fran?

- pfffffffff,
- quand tu dis rien? c’est combien de la part du rien?


- s’te plait? c’est déjà chaud le déplacement jusqu’ici- tu veux pas m’faire vendre un rein j’le sais. en plus mon rein est sûrement pété et ça fera mourir quelqu’un tu vois? genre t’auras la mort de quelqu’un sur la conscience. juste pour vingt balles. ça fait beaucoup de responsabilités pour QUE vingt balles parce que A.K.A:

- J’TE DONN’RAI RIEN gniagniagnia.
- on dirait ceux qui partagent pas leurs feuilles en classe parce que tout l’monde s’fout d’eux et que du coup ils ont grave le seum ces cons. t’as passé l’âge j’te jure-
- attends, t’as quel âge d’ailleurs? t’m’as déjà dit?

- TRENTE-SEPT?

- si j’ai juste tu me donnes cinquante balles?

- attends, TRENTE-HUIT. ALLEZ JE SAIS C’EST ÇA c’est trente-huit!

- après j’dis ça on rigole bien mais j’suis venu m’excuser sérieux hein- j’suis plus trop d’humeur parce que tu fais graaaaave le mec- like tu veux que j’te supplie? tu veux que j’récite un passage de la bible pour t’faire bander?
- t’sais le passage avec délivre-nous du mal la tentation les offenses pardonne-nous oh seigneur? sûr que t’as foutu ça dans un d’tes films.
- sinon peut-être bien que tu d'vrais le faire.
pourquoi j’viens? parce que j’ai capté. il y a eu une petite ampoule bipbip j’ai genre changé de ouf. j’savais pas trop si des meufs c’était tromper t’as vu-
- mais peut-être que si, mais tu m’as jamais dit avant alors comment je peux savoir au fond ????
- j’dis pas y avait que des meufs parce que dès fois tu m’énervais vraaaaaiment troooop et ça m’a soulé mais j’savais pas. j’ai peut-être dit que t’avais une petite bite en vocal aussi- mais au fait ça va.
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 14:21

l'a tout d'un hiroshima nagazaki, y'a de quoi se shooter aux dolipranes plutôt qu'à perpétuer des radiations sur quatre générations. l'entend l'explosion. l'entend l'hôpital qui vient dégueuler ses poches de sang sur la charité. l'entend les trompettes foutues de la chasse et ça fait un brouhaha dans sa tête, et ça démonte ses tympans, et ça débite si vite qu'il a le sens des mots qui font contre-sens sur l'autoroute, un coup à s'en bouffer une autre. faire collision. pas sûr qu'il jurerait de vouloir y retourner, retravailler un peu, accepter l'avion en papier froissé sur lequel ça cherchait un coup d'ici ou d'ailleurs, sur lequel ça cherchait que quelques heures flinguées dans un hôtel chopé à la volée. y'a ses coudes qui se calent finalement sur ses genoux, devrait enregistrer quelques comparatifs, quelques arguments qui lui vaudront pas le statut de doctorant. l'aurait rien à foutre à la fac de toute manière, peter, seulement pour y foutre le feu ou apprendre l'origami pour les débutants. alors y se retient de couper, alors il a même pas la possibilité de couper parce qu'il part dans les grandes envolées lyriques qu'ont pas la qualité des opérettes. l'a le manteau minable qui lui colle sur le dos, l'a le manteau déchiré qui continue de s'improviser en protecteur contre les hivers trop rudes. y'a la tête qui se hoche, y renifle un peu fran, avant de remettre sa clope dans son paquet, l'en reste encore trois, pas assez pour terminer la journée en fanfare.

- j't'écoute et vraiment,
- j'me demande à quel moment tu respires.


s'en bouffe un bout de langue, devrait la couper avec un couteau en argent, retenir pour mieux en exprimer les saloperies à l'écran. devrait faire une vendetta. vendre aux flics pour détention de drogues. vendre tout court, dernier recours, s'en débarrassera pas, quelque part qui veut sans doute pas. y'a l'attache en mauvaise corde autour du cou, l'aurait pas dû finir accroché à un vieux saule pleureur en passe d'être coupé jusqu'aux racines. il en claque un rire, fran, il en claque un dans le vent en moyennant que du néant, l'a pas la foi pour les prières, y'a que le noir en fin de course, le silence glaçant de la fin des temps.

- quarante,
- j'ai quarante,
- mais bien,
- un b+ pour l'effort, t'étais pas loin.


prendra pas la mouche pour des mauvais pronostics, peut pas lui en tenir rigueur pour les jours où y se retrouve penché au-dessus d'un rail posé sur la table basse, sur les cuvettes des chiottes ou sur un bout de carton. ira pas chialer fran, ira plus chialer fran, l'a pourtant envie de tendre la main, laisser la seconde chance sur le tableau de bord, sans promettre un bon road trip dans la pampa désertique. ça gonfle d'écouter ça gonfle d'essayer de piger ça gonfle de capter qu'y'a au moins un semblant d'excuse plus ou moins sincère ça gonfle de savoir que ça peut reprendre le courant sans avoir besoin de réciter les bases en poème ça gonfle ça gonfle ça gonfle.

- donc,
- tu r'viens,
- tu r'prends tes marques à l'appart' et allez,
- c'est r'parti ?
- c'est ça l'deal ?
- parce que t'as nulle part où pioncer ?
- viens on en parle du contrat,
- même des p'tites lettres tout en bas,
- si tu veux j'te f'rais même une liste de qui tu peux sauter ou non,
- comme ça tu pourras pas faire plus limpide.


silence.

- pose ton cul,
- parce que toi aussi tu m'CASSES ROYALEMENT LES COUILLES,
- et débite moins vite s'te plaît,
- on dirait que j't'ai foutu l'canon d'un revolver sur la tempe et qu'tu récites tes derniers salamalecs,
- j'vais pas t'faire bouffer l'trottoir et t'claquer la tête pour t'péter toutes les dents.
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 15:22

l’a pas nécessairement le recul pour comprendre le putain dans la phrase mais il veut bien admettre qu’il déballe pas aussi vite le jour de noël; alors il y a les bras qui tombent, qui se baladent sur quelques centimètres sous un sweat-shirt beaucoup trop grand et un autre en-dessous, beaucoup trop petit, l’a tout superposé n’importe comment quand il a eu l’adresse de ce motel pourri. l’a pas trouvé brillante l'idée parce que de tous les films que fran lui a fait regardés, il y a beaucoup déjà beaucoup d’trucs en jambes, à courir dans les couloirs ou au contraire, le tueur au couteau reste immobile. et la couleur change du rouge au vert sans qu’il ne comprenne pourquoi. enfin, il l’a su mais il l’a déjà oublié. et c’était pas un drame bien au contraire. l’avait de quoi crier à la prochaine éviscération discrète, à la découpe au couteau et à l’effet de surprise derrière le rideau de douche. il y a l’image déplaisante des dents sur le trottoir qui se transforme en un rire constipé.
finalement il pose son cul sur ce muret, fout son carton sur ses genoux et découpe, archaïque, un morceau brownie. juste pour lui. il a la dalle. il a pas faim mais faut qu’il s’empiffre pour faire passer le stress à défaut d’avoir de quoi tenir plus d’une nuit.


- pètederire, j’sais très bien que t’es prêt à dire amen ou hallelujah.

il s’empiffre. l’a déjà fini.

- genre tu prends encore ton petit ton de grand schtroumpf insupportable. un contrat? mais wow t’es sérieux toi? t’as lu combien d’fois 50 shades of grey depuis? j’suis cuit. tu peux dire c’que tu veux tu m’feras pas croire que tu m’veux pas mais vas-y, je t’en prie, fous-moi des coups de pression.
du moment que tu m’fais pas ton fils de pute à la fin, et mes vingt balles hein, j’ferais c’que tu veux, j'peux même pleurer.


il se découpe un énorme bout- pensait pas que ce gâteau passerait aussi bien après une ligne de coke. sûrement qu’il devrait s’le faire plus souvent quitte à tout dégueuler l’lendemain.

- je fais faire des efforts sans salamecs j’te jure.

y a les doigts pliés en guise de prière, les miettes de gâteau qui vont avec, qu’il avale nerveusement sans intention désirable, seulement par anxiété.

- je m’excuse de vrai. j’te jure que si j’m’appellerai steve j’apprendrai mon texte.
- fais pas la gueule.
- j’te ferai un vrai gâteau la prochaine fois promis.
- pour tes quarante ans genre. comme ça je m’en souviendrai deux fois plus. j’te mettrai des clopes en guise de bougies.


l’a ses pieds qui touchent encore le sol peter, trop ancré dans la poussette dans l’dos d’son pote qu’a cessé d’lui répéter de tout faire pour r’trouver au moins une place aux pieds du canap de fran. parce que même sans la menace, il peut capter que ça l’fasse chier que lui reste avec sa meuf toute la journée à s’en foutre des bonnes dans le pif. et qu'une amitié longue de cinq ans ça fait pas bien lourd après un sachet de coke.
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 15:57

y pige pas comment ça se fait que peter soit pas sur une scène, que peter ait pas son blase catalogué sur des flyers pour son one-man show de l'année, que peter puisse pas faire le guignol devant une armée d'ados et d'adultes qui se bidonnent devant l'humour noir et crasseux qu'est même pas fait exprès. l'est pourtant pas si nul, peter, l'est pourtant pas si déplorable, peter, quand l'est pas à arrondir le dos pour prétendre à un aller simple type wonderland sous acide. l'a juré qu'y'avait jamais de lapin blanc, pas même de terrier dans lequel se coincer la mâchoire et le haut de la tête, de quoi s'attirer les moqueries du chat de gouttière qui passe et joue du tissu pour lui déchirer son fut. c'est qu'il s'en veut immédiatement fran, c'est qu'il s'en veut franchement de pas avoir fait le stock de briquets qui pourraient remplacer des clochettes de noël, c'est qu'il donnerait presque tout pour un paquet d'allumettes qui tomberait du ciel dans un signe cosmique. peut que prendre sa patience à même la gorge, quitte à l'asphyxier, qu'elle continue de respirer même s'il l'en empêche, au moins les paroles sont plus fluides, au moins c'est plus un dico d'argot qu'on vient de lui lancer en plein front, seulement une volée de couteaux qu'il évite avec la même lenteur qu'un bout de papier lancé rageusement du haut d'un building. ça vaudra pas une brique. ça vaudra pas un corps fraîchement découpé. y se marre sans franchement avoir envie de lui faire enfiler le rôle du clown du siècle.

- t'es con.

insultera pas plus pas moins, en rajoutera pas une couche pour donner de la matière à vider dans les chiottes après une tournée trop courageuse dans un grand huit. l'a l'inspiration profonde, fran, qui lui brûle les poumons et le pied qui tape contre les pavés, y recommence à se bouffer la joue sans essayer de faire dans le pardon. l'a rien d'un prêtre touché par les paroles divines, l'a rien d'une oreille attentive qui cherche constamment à aider, l'est pourtant franchement amoché, l'avait pas à l'esprit que le principe était dégénéré, que fallait être timbré pour s'y accrocher sans se dire que ç'allait finir par s'arracher. la douleur est pourtant pas pareil qu'un vieux pansement papillons-dinos.

- et si j'fais mon fils de pute,
- y s'passe quoi,
- hein ?
- tu m'fais quoi peter ?
- tu m'refais l'portrait avec du papier d'verre ?


l'a pourtant pas la voix dans la provoc, l'a seulement la fatigue qui revient s'attarder sur ses épaules pour finalement l'enlacer, l'aimerait de nouveau se taper une bonne sieste, une aprem pour se réveiller une semaine après, récupérer. au moins zapper. au moins zapper tout juste ce qui fait grésiller, la neige sur l'écran après les programmes de deux heures. y regarde le gâteau qu'est presque disparu, y regarde peter, y'a sa tête qui se hoche sans se détacher de la nuque. y se doute de ce qu'il a pu prendre avant puis la veille puis toute la semaine puis tout le mois, veut pas se donner la peine d'imaginer, veut pas dire qu'il s'est trop rapproché du fil avec des ciseaux rouillés. plus très mort plus très vivant aussi. l'a déjà assez chialé pour ouvrir sa propre compagnie de bouteilles en verre, l'a déjà assez chialé, de quoi faire un stock de pipettes à déballer en cas d'urgences.

- ok,
- si t'as un briquet j'te laisse t'pointer,
- ou des allumettes,
- ou un putain d'lance-flammes,
- t'façon t'as tout ton merdier à récupérer.


silence.

- si t'as pas,
- t'auras tout l'temps qu'tu veux pour m'traiter d'fils de pute.
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 19:08

y est con, ouais, sûr de ça. c’est l’insulte qui lui revient à la gueule l’plus souvent. loin d’vant connard et suppo de jesus. l’est con- et c’est souvent qu’il capte pas bien pourquoi. et c’est souvent qu’il avale sa soupe tiède en gardant sa stupide fierté. l’est con, et ça arrange tout l’monde. ça fait rire tout l’monde. ça fait plaisir. ça ouvre la bouteille de vin à quatre mains pour en tirer un ploc. y est con, cherche pas à tournoyer autour de lui, l’aura jamais à corps et à queue de l’appeler bloodyface. y est con, le genre de moustique qu’on regarde mourir devant la fenêtre, coincé entre un soleil abrutissant et les lunettes verres 2cm de kimberley 9 ans. y est con, à se jeter par-dessus la fenêtre en expliquant bien trop tôt la chute. à s’vautrer dans les poubelles d’un étrangleur de chats. alors il arrête, il y a une coupe dans le montage trop cinglant- l’a presque arrêté de cligner des yeux peter.

le briquet. son briquet. il était dans sa poche ce matin. hier matin? il y avait une bosse, quand il s’asseyait il avait mal au cul. il l’a posé. il l’a repris.

l’a allumé la pipe à crack- en six fois. l’a carrément plané hier. faut qu’il y retourne- faut qu’il retourne chercher son briquet. va l’allumer fran, comme il a allumé son pouce il y a six ans.
le briquet, il l’a pas- alors il r’garde fran qu’a même pas eu l’amabilité d’une clope rendue dans son paquet. il mérite pas.

- ouais,
- bon,
- si t’insistes, j’t’allume au chalumeau il y a pas de soucis.


il r’pose son carton bousillé et les miettes et les restes avec la ferme intention d’retaper d’dans.

- j’voudrais pas que tu chopes la crève, ça caille.

il marche à reculons peter, l’a pas la présence d’esprit de se jeter à ses pieds pour chercher son pardon. au contraire, il y a la naïveté d’croire qu’avec vingt balles et un mars ils redeviendront ce couple un peu bizarre dont il a jamais su définir les contours. y a la langue qui plante l’intérieur d’sa joue de manière suggestive, les mains dans les poches, c’est qu’il en manque la première marche des escaliers avant de disparaître en courant.

l’a oublié. l’a oublié que demander du feu sans avoir une clope au bec ça fait pas très réglo et qu’il a juste l’air d’un gros balourd auprès des maquilleuses globules rouges. l’a oublié que fran attendait.
l’a presque oublié d’revenir après dix minutes, alors il est revenu en courant.

- ALLEZ BAM, C’EST QUI LE BOSS? TU CASA ES MI CASA HIJO DE TU PUTA MADRE!

l’en oubli le contenu, la signification superposée dans un anglais américain. il sort de sa poche un briquet vert fluo.

un autre avec elvis presley.
un zippo. et deux allumettes sans grattoir (ce qui équivaut à plus ou moins que dalle).

- j’espère bien que ça t’en bouche un coin.
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Sam 26 Sep - 20:33

c'est qu'en un clin d'oeil l'aurait pu se fracasser le crâne, peter, qu'il aurait pu finir à l'hosto, être dans un pieu pendant plus d'un mois, subir le sevrage, subir les déboires de son propre corps laissé à l'abandon dans un vieux squat où s'empilent les piquouzes à moitié vides. pourtant y'a rien, pourtant y s'en sort, pourtant il y arrive, à l'habitude qui changera pas et à sa chance de cocu qu'est aussi valable qu'une prière exercée à coup de fouet devant une statue de la vierge. alors il fait qu'attendre fran, alors il fout son front entre les doigts de sa main, alors il a le soupir qui pourrait faire envier une tempête, qui rabat ses derniers espoirs sur une disparition soudaine, un claquement de doigts, passer à l'invisible, bonne vieille chimère qu'accompagne le déchiré pour lui rendre la réalité plus douce. l'est pourtant trop vrai du vrai monde où les vrais gens se suspendent par les pieds à défaut d'y mettre la corde au cou et de sauter. sait pas combien de temps il attend, sait pas combien de temps il repasse en boucle les angelots déchus qui lui font un doigt pendant qu'ils se noient dans le styx. l'a le sourire nerveux qui se décroche pas, même en mettant un coup de cutter, même en usant d'un fer rougit par la chaleur ou d'une tronçonneuse fraîchement achetée. souci dans l'alimentation, veut pas marcher, peut pas marcher. y'a la lourdeur de ses propres angoisses qui s'assoupissent sur ses cuisses, l'a même pas la foi de bouger, de laisser en plan le tournage pour une crise qui passerait aussi bien qu'une gueulante d'ado après avoir eu sa première gueule de bois à la binouze bon marché. pourrait se bouffer tout entier fran, s'arracher la langue pour la dégager dans la poubelle, pourrait dégager la chair et se défaire, se construire entité d'ailleurs, se déconstruire dans une autre ville, plus se coltiner le titre d'un ancre low cost. l'a pourtant la certitude foireuse qu'il est le bon gérant d'un gîte gratos où ça laisse des coeurs révélateurs sous le plancher. paupières qui se ferment, il chope quand même son paquet de cigarettes, y joue avec son autre main, tenté de le serrer à l'en péter, se retient pour le prix que ça a coûté, l'est pas du genre à gaspiller une bonne taffe aussi efficace qu'un xanax. colonne vertébrale qui se redresse quand ça se remet à gueuler, c'est qu'il appréciait presque le souvenir pâle et décoloré de ses traits repassés à la mine de plomb. haussement de sourcils qui se teintent d'une admiration à peine surjouée, faut le faire version quatre différences. il chope le zippo, sait pas à qui il appartient, dévisage les allumettes et se cale une clope au bec, laisse le reste juste à côté de lui sur le muret en invitation lassée.

- plutôt,
- ouais.


il allume, protège la flamme de sa paume et première taffe qu'exulte, qui relâche l'air trop gardé dans le bide, l'a l'impression de se liquéfier ou au mieux d'être un ballon de baudruche mal fermé en pleine représentation de cirque. performance passagère sur la piste. l'aurait préféré une déclaration dans un hoquet, l'aurait préféré sentir une genre d'importance sans gâteau premier prix. y'a sa jambe qui se croise sur l'autre, l'intérêt qui se détourne pour s'attarder sur un arbre. l'a bien capté que peter a de nouveau maigrit, l'a bien capté que peter a été passé dans la machine à laver trop de fois, l'a perdu les couleurs, reste que le rouge pour lui dessiner les yeux en loup-garou de londres.

- ouais ouais ouais,
- bravo t'as gagné,
- j't'applaudis pas mais l'coeur y est.


s'attend pas à dérouler le tapis rouge, à coincer contre un mur, à choper le baiser en bandit des grands chemins. l'attend rien, fran, l'attend même pas des efforts, l'attend même pas une meilleure discussion. l'attend qu'à le foutre dehors quelques jours après. y'a pourtant pas envie de le voir apparaître dans la rubrique des chiens écrasés, entre wendy et sa crise cardiaque et joe qu'a eu un avc. dans le caniveau, peter, dans le surplus terminé à la pisse et à l'héro.

- j'sais pas si les allumettes sans l'gratoir c'tait nécessaire,
- au pire j'fais un bonhomme avec,
- atelier ludique à la con.


silence, crache la fumée par son pif.

- j'te laiss'rai l'pieu,
- j'irai sur l'canap',
- j'ai du taff à faire d'toute manière,
- et toi -
- tu vas tomber en deux-deux.


silence.

- t'as pris quoi avant d'venir ?
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Message Sujet: Re: LE CHAT NOIR / peter   LE CHAT NOIR / peter Empty Dim 27 Sep - 17:25

l’a sûrement pas le réflexe attendu dans un verre d’alcool pas vraiment espéré. il le regarde, il le regarde et il s’passe rien. il tire sur sa clope sans fuite par l’avant. il tire sur sa clope sans y revenir, sans lever le cran pour faire mourir la carcasse au fond d’l’eau. il y a pas de passion rouge à s’en injecter les mirettes. il le regarde et il se passe rien. pas de morsure mortelle, pas de piqûre létale soufflée à la sarbacane. l’a couru pour rien, l’a couru pour reposer son cul sur ce muret et attendre que la nuit passe. pourtant l’a trop couru, peut sentir ses muscles, les flexions, les pointes de douleur mineure, le poing de coté. il a monté et descendu un escalier. peut-être bien qu'il voit, la crampe dans l’estomac, les organes se nécroser quand il fait plus l’effort de sourire franchement à ses conneries; il chope pas plus de deux clopes qu’il allume sur un mauvais twist peter. sans en faire un numéro de cirque, il y a le stress qui gangrène le fond quand il bute sur la forme.

- eeeew, ok.

- oqu- t’vas?? tu vas- faire quoi? faire courir? faire monter descendre monter descendre là. une blonde, pas trop idiote? ou- complètement conne? elle s’fait like? bouffer par un œuf géant? noyée dans du jaune mayo.
- ou, pourquoi- des REQUINS, les requins ou des piranhas dans une baignoire???
- l’tueur il la bloque t’sais- avec un balais brosse pendant qu’elle se fait bouffer.
- le tueur aux piranhas. c’est bien ça non?
- ou alors un tueur qui ferait de la pâté pour chats. genre t’sais avec le gras un peu en gelée?
- PUTAIN, J’AI ENVIE DE PÂTÉ EN CROÛTE.


silence.
il regarde le gâteau.

- t’as pas faim?
- tu veux pas d’mes excuses? t’sais j’ai pris que deux lignes çaaaaa vaaaaa- t’vas pas m’dire que t’en as par-dessus la tête? t’es pas tarantino. tu fais grave des histoires.


silence. il tire sur ses deux cigarettes en même temps- l’avait bien une blague à propos de ça mais il l’a oublié. s’assoit sur le banc merdique plutôt que sur l’muret, à côté.

- genre t’as du boulot- lawl.
- j’ai tellement rien foutu que j’ai oublié comment on f’sait. j’ai juste trouvé ce bouquin pour expliquer les rêves, ça m’a tenu occupé pendant un mois, l’temps d’le lire- mais j’ai toujours rien compris.


il hausse les épaules- l’aimerait déjà s’barrer, taper contre la vitre de la bagnole de fran et s’réveiller dans un sursaut discret d’la merde plein les yeux. l’aimerait caler sa nuque, choisir la musique, ouvrir l’œil sur la lumière blanche des réverbères trop modernes. avoir un lit. une structure autour d’un matelas qui serait pas crevé en deux. une couette avec des draps à-peu-près propres. une fenêtre. du parquet. de la moquette. un menu happy meal, une boîte de quatre. le jus d’orange dégueulasse à recracher à la paille direct dans l’aquarium du poisson rouge.

- eh? tu devrais peut-être actionner la boîte à images non? répéter le script? r’monter sur le trône, poser ton cul tout là-haut?
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