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 alea jacta est (lobo)

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Message Sujet: Re: alea jacta est (lobo)   alea jacta est (lobo) - Page 2 Empty Mer 8 Mai - 12:43

L'encre des paroles lâchées décrit lentement l'histoire funeste d'un naufrage amoureux. Ils coulent, ils coulent, ils coulent encore, sans jamais toucher le fond des limbes. Jamais, ô grand jamais, la carcasse du bateau salutaire n'a cessée de voguer dans les flots tâchés du carmin de leurs deux carcasses s'entretuant, l'un tenant la bouche ouverte de l'autre pour que la noyade soit lente et douloureuse. Et tu t'infiltres. D'abord t'as tapé en plein dans les reins, t'as massacré mon calme, tu m'as fait oublier ce pourquoi j'étais là. Puis t'as attaqué le cœur, cancer du sein venu de nul part, t'as gangréné lentement les tissus pour qu'il ne reste rien qu'une couche noire de métastases portant ton nom. Jusqu'à remonter à l'esprit qui divague, relié directement à ce myocarde trop con pour cesser de jouer la bagatelle d'une naissante passion. Regarde. Regarde bien ce que tu m'as fait.
Les sens s'aiguisent sur le couperet d'une ardeur avide. Désir éveillé, sortant du coma dans lequel elle l'a forcé à se plonger pour ne plus rien ressentir quand le prénom venait engloutir le reste des pensées dans des échos tortueux. Pour que l'être entier cesse de réagir à la moindre mention d'un blase trop entendu, trop hurlé, trop soupiré. Il s'est usé sur le bout de sa langue de serpent, il s'est incrusté pour ne jamais partir et le prononcé laisse toujours le goût de la rouille, des envies sanguinaires. La guerrière est prête à abattre le coupable, à planter la lame d'un poignard en plein cœur battant, guillotinant la vie sans avertissement. Des nuits à fantasmer la mort sous ses doigts. Des nuits entières, trempées sous une averse alcoolisée, ivresse malheureuse pour seule compagne, à tourner et encore tourner la lame entre ses doigts habiles, rêvant au sang coulant en rivière élégante, une danse sensuelle, les veines des filets carmins caressant la peau de la plus érotique des façons. Sarai et ses chimères morbides tatouées à même la peau, les marques ancrées criant un amour périmé qu'elle a longuement hésité à brûler sous les coups acides d'un laser. Je t'effacerais. Je suis lasse de la souffrance qui continue de hanter les ruines de mon cœur. Je te veux en roi au royaume des abysses. Je serais le jugement dernier de ta vie, celui que tu espères tant. L'ascension vers le corps dont les doigts ont connus les moindres recoins est douloureuse, réveille les spectres des blessures gangrenées, jamais soignées. Masochiste, elle y enfonce les doigts de ses élucubrations obsessionnelles, y fouille si fort, plongeant si loin qu'elle en ressort épuisée, lasse et frissonnante. Le mal est physique, psychique, empêche parfois le moindre mouvement, paralysant les muscles sous le poids du démon pesant sur elle. Une terreur nocturne qui perdure depuis des siècles. Il est enragé le roi, son roi, son ange déchu qui n'est finalement plus sien. Il est prêt à la plus horrible des punitions. Elle les voit ses poings parés à l'attaque, les troubles qu'elle distille en lui de sa voix de pécheresse. En goutte à goutte, elle réveille le syndrôme de la souffrance, L'Apocalypse approche, ramenant avec eux la mort de l'affliction, la famine qui les anime, besoin rongeant des corps qui savent si bien se comprendre quand ils cessent de parler avec leurs lèvres, la guerre de la chair, la recherche de la bien-aimée géhenne et le plaisir immense de la conquête de l'autre, deux empereurs cherchant à s'assujettir sans sommation. Le verre, comme un fardeau, est déposé ailleurs, abandonné pour laisser la liberté à sa main dont aucune tâche grenat n'est encore venue pigmenter la peau tannée. Rien. Pas encore. La résistance est rude. la patience plus encore quand elle n'est rien d'autre qu'une harpie cherchant à mordre la première. Dès la porte franchie, en pleine gueule est venue le coup de poing d'années de séparation, le souffle arraché pour quelques secondes et le voilà encore absent quand il la regarde, quand il pose sur elle l'arsenic des prunelles à la couleur unique. Le temps a sillonné leurs visages de quelques ravages, moins juvéniles, moins innocents, tant d'autres crimes ont été perpétrés depuis. Ils n'ont plus une once de naïveté. Pourtant, elle se souvient Sarai, d'une rencontre où a résonné un serment qu'il tient encore aujourd'hui. Jamais oublié. Jamais rayé de la carte. Dès la première seconde, j'ai su que tu serais mon cauchemar éternel, ma plus belle erreur.
Ce que je veux ? Mais tu devrais le savoir, Sarai. La joue contre un poing fermé, elle feint l'indolence totale, hausse un sourcil pour pousser la poursuite de la diatribe. Je sais que tu rêves de destruction, de brasiers rongeant la terre entière, d'une fin du monde perpétrée par tes mains d'experts du péché. Je veux que les anges pleurent et que les démons dansent quand je fermerai tes yeux de biche à tout jamais. Les poignards des canines empêchent la bouche de s'ouvrir, mordent et mordent encore la langue sous l'uppercut de la rage soudaine. La menace est entendue, la promesse de mort est crachée comme un vœu cérémonial. Et je ne laisserai personne me gâcher ce plaisir. Personne. Alors tâche de ne pas mourir. Qu'est-ce que tu cherches à me dire sans oser ? Qu'est-ce que t'essaies de me promettre cette fois ? La mort ou la vie ? Quel rôle tu vas tenir six ans après ? Les questions sont assassines, entament une lente descente, celle du palpitant qui dégringole, s'use contre les remparts épineux. Lente déchéance du refus d'abdiquer. L'approche du visage la fait trembler de l'intérieur et la haine monte, manque d'exploser en pleine gueule. désagréable sensation d'être l'impuissance même sous la proximité prohibée. Le droit à la toucher s'est envolé depuis longtemps mais comme un criminel faisant fi des règles, c'est dans un mouvement brutal que la gorge est prisonnière. Réflexe d'attaque quand la dextre agressive saisie le poignet de la main meurtrière. Le touché réveille l'incendie, les flammes irradient, langues sinueuses léchant les recoins secrets d'un corps déjà à l'agonie. Elle respire mal, l'asphyxie est brutale, le souffle rare mais les prunelles continuent de s'attaquer. Qu’est-ce que je n’ai pas encore brisé chez toi ? Je ne m'en rappelle plus. Le dégoût est évident sur les traits de la reine, l'aversion consacrée entièrement à lui, les opales gerbant leurs salves de haine sans limites. Si tu savais ... Tu n'as pas brisé que moi. Tu n'as pas tué que ce nous dérangeant. Tu as plus de sang sur les mains que tu ne crois. La pluie de mots est sanglante, jure de l'abattre s'il la relâche. Les lèvres se narguent, menacent seulement de la fusillade passionnelle. Sarai aspire à l'attaque pour l'explosion massive, paupières closes pour y chercher un calme qu'elle ne retrouve pas, peut-être prête à l'abandon aux bras d'un Eros n'attendant que ça. Le précipice tente de l'attraper, la catastrophe prête à éclater, la poigne du geôlier agissant comme une caresse interdite, le pouls sous ses doigts donnant l'impression cruelle d'être à la bonne place. Regarde nous, prêts à tomber de nouveau dans le piège qu'on s'est tendus. Fanatiques des souvenirs, les deux cœurs tremblent, vacillent pour mieux s'arrêter quand il s'arrache à elle, les empreintes de son passage gravée sur la gorge. Le corps est vite réceptionné par un appui brutal contre le cuir. Lobo se fait ombre lointaine alors que la réalité la percute de plein fouet. Les signaux d'alarmes se rallument, le calme déchiré en définitive. Sa main saisit le verre abandonné, lancé à toute vitesse contre le mur qui lui fait face. La furie est insensible à la douleur soudaine de sa jambe inutile quand elle se relève, l'odeur forte de l'alcool éclaté contre le plâtre embaumant la pièce. La gorge tremblante des hurlements qu'elle peine à retenir, la main nerveuse passant dans des mèches décoiffées par le passage trop récurrent et le corps se tourne enfin vers lui, puant le désespoir chronique Tu cherches à faire quoi là exactement ? Tu veux remettre ça Lobo ? Vraiment ? Timbre haussé, le cri s'étale en corolle contre le plafond, s'immisce à travers les notes d'une musique battant le rythme en contre-bas. J'serais pas l'une de tes salopes à qui tu promets le ciel, la lune et l'éternité. ça a jamais marché avec moi. La fierté entachée brode les paroles acidulées, les mains tremblent de frapper quelque chose. Lui, toujours lui, sur lequel elle rêve d'user ses phalanges. A la place, elle serpente jusqu'à lui, cobra aux incisives prêtes à mordre la peau, se penche encore, l'ourlet d'un sourire dessiné sur les lèvres, esquisse d'une chimère infernale riant au nez d'un démon T'as eu tout le temps de faire un choix en six ans. Alors fais-le maintenant. Ne sois pas trop lâche pour une fois. Les violons du cœur se déchaînent, crispent leur archet sur les cordes pour cracher les notes les plus aiguës, parfait pour une scène horrifique. Désir de mort ou désir du corps. Tuer ou baiser. Les armes sont tournées vers lui. Et j'attends Lobo, depuis si longtemps. J'attends ta venue, ta renaissance pour que le jour de notre mort soit à armes égales.
Le tic-tac de la bombe défile.
Les souffles comptent les minutes.
Quelques battements avant l'agonie.
Quelques pulsations de plus avant le grand plongeon.

@lobo mcgrath  alea jacta est (lobo) - Page 2 917228000  alea jacta est (lobo) - Page 2 3227196488  alea jacta est (lobo) - Page 2 3227196488

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Message Sujet: Re: alea jacta est (lobo)   alea jacta est (lobo) - Page 2 Empty Mer 8 Mai - 16:39


Viens m’abattre comme un chien.
Viens me traiter comme un monstre.
Viens m’éblouir de ton sourire.
Viens m’abandonner sous l’éclat de ton rire.
J’y survivrai peut-être une nouvelle fois.
Prunelles vertes plantées sur ses lippes envenimées. Toc remarqué, au fil des rencontres miraculeuses. Toc pour mettre à mal la résistance, à chaque fois. Raviver le feu sommeillant au creux des reins. Cette même partie du corps qui glissent contre le cuir pour mieux se tourner vers elle. Jambe calée sous la carcasse, l’autre à prendre du siège. Un avant-bras sur apposés sur l’accoudoir et l’autre qui brûle d’elle. Main dans le cou, qui étrangle dans une douce caresse. Et putain, ça le fait sourire, Lobo. Les traits illuminés par la lassitude. Si tu savais ... Tu cherches à faire quoi là exactement ? Tu veux remettre ça Lobo ? Vraiment ? L’instant de courte durée, quand les derniers mots claque à la fin de la phrase. Remettre ça … La salive qu’il peine à avaler. Intérieur de la joue capturé entre les dents. Les pensées qu’il essaie de chasser directement du crâne. L’idéal nécrosé par la haine. Le rêvé gangréné par les craintes. Prononce pas ces mots alors qu’ils ne sont que chimères. Y’a plus de nous, Sarai. Y’en aura peut’être jamais plus. Parce que j’suis trop con. Parce que j’suis trop fier. Parce que j’sais pas y faire. Et parce que j’ai encore toutes ces idées de merde ancrées dans la tête comme au premier jour. Le Nous, il est en Enfer avec nos désirs. Le Nous, il est quelque part perdu dans les yeux d’un bébé qui n’aura jamais vécu. Mâchoire serrée aux mots qu’elle dégueule. Aux aveux débordant des lèvres. L’impression de voir un soldat à terre sous ses yeux. Sous son feu. Aucune fierté tirée, pourtant. Goût amer de la victoire. Parce que putain, il préférerait subir la défaite contre la reine.
Un rire qui résonne comme le tocsin. La difficulté à déglutir, encore. Torgnole dans la gueule. Les yeux l’abandonnent. Fixent ses doigts dont les tremblements menacent. Il s’éloigne alors qu’un verre s’écrase contre le mur. J’aime te voir comme ça. Brandit ta haine chérie, fais-en ton fief ; pour que je puisse mener l’assaut. Elle se lève. Et ses putains d’yeux qui l’évitent toujours comme la peste. Bordel, il perd patience. L’envie malsaine de venir racoler son regard. De forcer sa gueule à se tourner vers la sienne. De s’imposer dans son champ de vision comme il s’est imposé entre ses cuisses. Mais il se fait violence, Lobo. Sers les poings plutôt que de laisser ses gestes décider. Ils ne l’ont que trop fait. J’serais pas l'une de tes salopes à qui tu promets le ciel, la lune et l'éternité. Ça a jamais marché avec moi. L’énième soupir. Le rythme du pied qui s’accélère au fil des secondes qui s’écoulent. Des minutes sans la sacralisation par le dégradé. L’impatience rôde. Menace de faire imploser toutes ces pensées que le crâne conserve tant bien que mal. T’as eu tout le temps de faire un choix en six ans. Alors fais-le maintenant. Ne sois pas trop lâche pour une fois. L’incompréhension face aux fêlures. La gueule qui s’amenuise à chaque fois que les échanges deviennent champ de bataille. Complicité héroïque étanchée par les erreurs et les quiproquos. Des mots pour provoquer l’accroche. Créer l’attachement. Provoquer le feu sacré au creux des reins. Assassiner à la moindre connerie balancée sous la rage. La crainte à chaque mot envoyé. La peur de la réaction du divin.
Y’a ses pupilles qui divaguent, Lobo. S’attardent à nouveau sur l’allure de la bikeuse. Le cœur pas encore remis de la vision. Battements incontrôlés à chaque fois que les flashs crépitent dans le crâne. Réminiscences lascives au sein d’un pub. Souvenirs ardents d’une ruelle. N’importe quoi pour provoquer le soulèvement de l’échine. N’importe quoi pour faire battre les veines. N’importe quoi, tant qu’elle est dans l’équation. Et putain, elle n’aurait jamais dû dire ça. C’est la goutte de trop. Il voit rouge le loup. Les poings contractés. Les veines privées de circulation. L’étendu pourpre rongé par l’absence. La phalange orpheline de l’acier. Les pensées qui cognent au creux de la caboche. Traînée douloureuse contre l’ombrage des tempes. Le dégradé assombri où se perdent les dernières vagues d’espoir. L’écarlate vérité qui transperce les lèvres. « Putain … Moi j’ai eu le choix ? Tu m’as volé ce droit, connasse. T’as décidé toute seule. »
Les propos dansant sur la courbure charnue. Les confessions déballées dans le bureau. L’amertume collée au myocarde. La rage écorchant les poings. Le sang cognant sous le derme. Les tempes pétries de cette douleur incisive. Regard qui la bouffe. Émotions en suspens. Tremblement de cette carcasse souillée par les souvenirs. Les cicatrices béantes qui dégoulinent. Les ecchymoses au creux de la poitrine. Les ecchymoses au creux de la caboche. Il se lève à son tour. « J’étais enfermé dans une cage, j’ai attendu, comme un con j’ai attendu. Pas une lettre, pas une seule putain de carte postale pour me dire que tu me quitter. » Évocation de la prison. Évocation du fléau. Le regard en feu. La même attitude. Les mêmes mots. Les mêmes désillusions. Myocarde tranché sous le poids des insultes, des remarques acerbes. Myocarde tranché sous le poids des non-dits. Et il en crève, le loup. D’être qu’un putain de clébard devant elle. Les joues mordues pour s’empêcher de crier. Les poings serrés pour essayer de tenir bon. En vain. Et ça te plaît, pas vrai ? J’suis sûre que t’en banderait si tu pouvais, Sarai. De faire ce que tu veux de moi. De me traîner à terre comme une poupée de chiffon. De me tenir en laisse comme un putain de clebs. De voir à quel point il a suffi d’une nuit pour que j’ai le cœur en miette. T’es encore plus nocif que de la coke. T’es encore plus nocif que de l’héroïne. Tu t’infiltres, tu donnes et tu reprends tout. Et parfois, il regrette cette rencontre. Au détour de ces nuits orphelines de sa peau. Loin de ses bras, loin de ses lèvres, loin de leurs corps aimantés par un souffle de vie. Poumons nécrosés et pourtant galvanisés par un trop plein d’oxygène. Insomnies pour le raccrocher au mal. Punition du divin pour les pas de travers. Punition du divin pour s’amouracher d’elle. Psaumes crachés par les saints pour le sauver du mal. Lobo, il étouffe. De la présence de l’autre ici. De ses mots. De ses questions à la con. De sa manière de se barrer et de revenir pour mieux le martyriser ensuite.
Putain de bourreau.
Putain de rêve entaché de cendres.
« Au lieu de quoi tu m’as laissé pourrir dans ce trou. Et c’est moi qui n’a pas de couille ? » Pourtant, j’aurais voulu te dire un tas de trucs. J’aurais voulu te dire que c’était pas que des parties de jambes en l’air bien crades. J’aurais voulu te dire que mon cœur, il battait un peu trop vite. J’aurais voulu te dire que parfois sans toi, c’était comme un manque d’oxygène. J’aurais voulu te dire que parfois, je te rêvais sous toutes les coutures. J’aurais voulu te dire que parfois, j’aurais aimé que tu aies peur de me perdre. J’aurais voulu te dire que parfois, j’me mettais à rire. Mais les vocalises étaient tristes. Parce que toi, tu voyais rien. Reine à la gueule dorée. Alors tu sais quoi ? Vas te faire foutre. Échine qui brûle comme le palpitant. Les cendres qui surplombent le dégradé. L’échange qui dure. Les lippes entrouvertes. La poitrine pour s’emballer. La poitrine pour dégommer les dernières certitudes. Mouvements fugaces plus parlant que les mots. L’impression du jugement dernier des cieux. La gueule du divin qui doit se foutre de sa gueule. Il s’est avancé d’un pas rapide, à manger la distance. Le visage de la reine entre ses pattes. Il a la rage au ventre, la haine qui dégueule des yeux. Pas une once de douceur.
Comme un pantin. Comme un jouet.
Comme une cicatrice qui se réouvre.
« T’as attendu combien de temps avant de baiser avec un autre ? » Une main dérapant sur sa gueule. La douceur qui séduit la paume. La raison pour s’abandonner sur la folie qui guette les charnues. Il la toise du vert qui s’accroche à hier quand le bleu condamne le présent. Il se pose un millier de questions qui disparaissent dans les ténèbres. Et Lobo, il réfléchit plus. Il la pousse pour qu'elle embrasse le mur.
La faute à elle.
La faute à eux.
Cette équation bancale qui finira dans le pourpre.

@Sarai Barger  alea jacta est (lobo) - Page 2 2941531464  alea jacta est (lobo) - Page 2 2470315465

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Message Sujet: Re: alea jacta est (lobo)   alea jacta est (lobo) - Page 2 Empty Sam 11 Mai - 22:49

Les cœurs battent dans un charivari bordélique. Le sien s'emmêle dans sa propre cage, bête noire tournant dans un cercle vicieux dans l'espoir vain d'y trouver un soulagement, peut-être une sortie. La porte lorgnée encore, le regard absorbé par la poignée qui lui tend son fer, l'espoir d'une échappatoire à une mort certaine. Les regrets sont tenaces, s'accrochent comme des vers rongeurs à la moindre parcelles d'âme encore frissonnante. Ils dévorent la raison et le calme, l'éclat de sa sérénité dégoulinant le long du mur, écho de sa frustration épuisée. Les paillettes du verre brisé s'étalent en morceaux sur le sol, elle les fixe sans les voir, détournant ses prunelles de lionne accablée partout, ailleurs, jamais sur lui. La fuite est essentielle. Vitale. Viscérale. Elle sent en elle que le temps n'efface rien, il n'a fait que laisser traîner la poussière sur les ruines de sentiments qui ne savent que grogner, gifler, ébrécher. La tendresse est jetée aux abysses avec la douceur enfantine des premiers émois. Elle aime dans la haine Sarai, dans la frénésie qui laisse le corps et l'esprit en lambeaux, avec l'impression que chaque affrontement la laisse un peu plus vide à chaque fois. Six ans qui n'éloigne rien, qui n'ont fait qu'endormir pour que ce soir, leur éveil fasse ressentir la plus sourde des douleurs. Les mains en pâtissent dans des trémolos silencieux, le souffle allant de pair dans la stupeur du contrôle qui finit toujours par lui échapper. J'ai toujours su. Toujours sentie que je n'étais plus qu'une femme sous ton regard, juste une fleur épineuse à qui tu adores arracher ses pétales une à une pour que je ne ressemble à rien d'autre qu'à des ronces. Tu me fanes. Tu m'esquintes. Tu m'exécutes chaque fois un peu plus. Et elle espère ne pas tomber littéralement à genoux, son poids ne tenant que sur une jambe qui ne souffre de rien d'autre que de la porter. L'autre se tait, couine en silence, les muscles pleurant des efforts qu'elle leur impose. Mais elle est aveuglée Sarai, la louve ne lâchant jamais la proie sur laquelle elle a refermée ses dents. Et elle tire, elle tire encore dans l'espoir d'entendre les prémisses d'un gémissement de douleur, envoyant valdinguer ses résolutions illusoires d'un calme éternel. Pourtant elle sait, Sarai, qu'il est fragile son contrôle, les chaînes rouillées tenant la bête se brisant si facilement sous le coup d'un seul de ses mots. Sa voix est un couperet qui sert à lui cisailler le souffle en deux. Une inspiration pour tenter de garder l'équilibre. Le vide. Et une autre encore pour ne pas éclater en millions de morceaux de désespoir. Il colle à la peau, s'enroule autour de son corps comme un serpent narguerait Eve, pomme coincée contre les crocs, offrande empoisonnée. Il lui a offert l'Eden, l'illusion du Paradis, murmurant à son oreille les promesses d'un exil parfait, sans rien d'autres qu'eux. Et c'est toi, Lobo, qui m'a jeté la première dans le lac qui avale les âmes, les engloutit pour qu'il ne reste rien d'autre que des cadavres. Regarde. Regarde à quel point tu m'as détruite. Regarde à quel point je le cache mal. Putain … Moi j’ai eu le choix ? Tu m’as volé ce droit, connasse. T’as décidé toute seule. Figé le corps, le cœur en apesanteur, attendant le final qui se promet sanglant. Qui saignera en premier ? Le miel des pupilles dilatées de rage se posent sur lui, les dents serrées à s'en faire mal, ligotant les mots insultants qui menacent de franchir les lippes ensanglantées. Prédateur relevé, le loup s'approche quand la louve reste silencieuse, les crocs enfoncées dans le lit de sa péninsule vipérine. L'averse sanglante des mots mouille l'organe asséché, le noie dans sa verve acide et clouté, juste faite pour la tuer sans jamais trancher la peau. [color=siennaJ’étais enfermé dans une cage, j’ai attendu, comme un con j’ai attendu. Pas une lettre, pas une seule putain de carte postale pour me dire que tu me quitter.[/color] Tu ne sais rien. Tu ne sais pas que j'aurais pu mille fois te condamner rien qu'en quelques aveux. Tu ne sais pas que tes poings ont détruits bien plus que quelques os. Tu ne sais pas que j'suis morte aussi ce soir-là, sanglotant ma douleur dans un fleuve de sang. Tu sais pas d'quoi tu parles. Les mots sont à peine audibles, crachés dans un souffle qui se fait absent. Il s'enfuit comme elle aimerait fuir loin de cette bataille où elle ne ressort jamais indemne. Mais la fierté est belle, forte, trop présente, aussi puissante qu'une Athéna métamorphosée. Sarai veut la mort quand Athéna rêvait de paix. Sarai est signe de désastre, aspirant à lui couper la langue pour qu'il ne puisse plus jamais l'atteindre. Lobo c'est le meilleur de ses vices, le rail de coke qu'on aspire d'une traite et qui fait convulser douloureusement le myocarde. Le pic d'héro qui vous mène à l'overdose. La goutte d'alcool de trop qui enivre et enivre encore, qu'on savoure avec trop d'ardeur et qui nous entraîne dans des limbes dont on se réveil jamais. Elle a aspiré son oxygène à même ses lèvres pendant des mois, vivant à moitié quand la moitié demeurait spectrale, camée à sa peau et ses insultes, accro à la douleur rugissante des poings qui épousaient le derme comme des baisers qui tombent en pluie dans les moments d'égarements. L'histoire est répétitive, vicieuse et cyclique. Tout est vouée à la même fin. Les paupières se ferment un bref instant. Galaxie d'étoiles pétillantes sous les paupières, la plongeant dans un instant trop bref de sérénité vite brisée par sa voix. Au lieu de quoi tu m’as laissé pourrir dans ce trou. Et c’est moi qui n’a pas de couille ? Le voile est levé pour que les aiguilles des yeux se pointent de nouveau sur ses traits trop connus, longtemps observés, éternellement admirés dans le plus grand des secrets. Lobo t'es le plus beau des démons. Le plus infect. Le plus tentateur. Le venin d'Aphrodite dégouline sous les veines, crée le plus horrible des incendies dans l'âtre de l'échine, laisse pulser un battant plus fou encore, éveillant la pire des tragédies. Sarai suffoque en silence, nerveuse jusqu'au bout des doigts. Les muscles tremblent, désintégrant en cendres les entraves de sa quiétude atrophiée. Aucun pas en arrière quand l'autre s'avance. Silence désertique quand les mains s'emparent de son visage. Le grand saut est amorcé, ne laissant rien de plus qu'une crampe au creux du ventre. Un instant, elle n'a que ses yeux pour parler, pour pleurer sans laisser couler une seule larme, pour hurler quand les lèvres demeurent cimenter. T’as attendu combien de temps avant de baiser avec un autre ? Elle cille, froncement de sourcils fugace qui n'a pas le temps de creuser les ridules de la contrariété. Déjà il la pousse à reculer, le bruit sourd de son corps percutant le mur pour seule perturbation. Pas le temps d'une grimace sous la douleur qui explose au creux de sa jambe, pas le temps d'un soupir manqué ni d'un battement raté. Le myocarde tangue comme un la goutte d'une cloche oscillant entre deux parois. L'un sonne l'envie d'abandon, de perdition total, appelle à la morsure des lèvres bouffant les siennes, à laisser crever la nostalgie dans un dernier coup de massue des corps enchevêtrés l'un dans l'autre. La fusion parfaite, connue par coeur et chaque fois, elle tailladait plus fort, plus profond. L'autre ne veut que l'entendre crever, lui faire payer l'audace de poser les mains sur un être où il n'observe plus aucun pouvoir. Les mains sans griffes s'agrippent à ses poignets, menottes qui enserrent sans pressions malheureuses. Elle attend Sarai, elle esquisse son plus beau sourire Sarai, jouant avec les filaments qui tiennent le cœur de l'autre A ton avis ? Qui a été le premier à m'regarder avec assez d'insistance pour que je l'envisage pour une nuit ? Le premier à réussir à m'faire mieux jouir que toi ? Le premier à passer après ton illustre personne ? Sa majesté McGrath est-elle blessée dans son égo démesuré ? La haine, meilleure muse de ses mots. Elle lui inspire la plus belle des harmonies, les paroles viennent sans efforts et la reine continue de jouer de ses doigts sur la peau, les ongles creusant doucement l'épiderme tâchée d'encre Il n'y a que ça qui te passionne; qui est venu après. A aucun moment tu ne penses au vide que tu as laissé. Sourire fané, le jeu des masques touche à sa fin. La prisonnière laisse son regard dérivé, la mine des opales dessinant son visage avec la plus grande des précisions et la patience d'une artiste, s'attarde sur la tentation des charnues sans jamais céder. Et toi ? A qui tu pensais quand c'était moi que tu baisais ? Avec qui, putain, tu me trompais à chaque fois ? Et la rage est froide, débarque comme une tempête. Les ongles se plantent plus brutalement dans la peau, jouant dans la finesse quand elle brûle de sortir une lame, de lui fouiller les entrailles pour faire chanter sa souffrance pendant toute une nuit. Qui Lobo ? J'étais pas assez ? Pas assez bien ? Pas à la hauteur ? La voix prend des virages et tombe dans le plus grand des désespoirs. L'entente même de l'écho de sa faiblesse suffit à la faire vriller, l'impulsion sauvage de le repousser loin d'elle, loin de son visage où l'empreinte de ses mains restera accrochée, loin de son corps qui à lui seul parle de ses désirs, loin de là où ses mots pourront toujours jouer le rôle d'armes finement limées. M'touche plus jamais. Ordre menaçant, sifflé entre ses dents serrées. Le mal est fait. Les plaies rouvertes, la laissant baigner dans les effusions vermeilles de leurs deux corps estropié. Et elle s'étonne de se mettre à prier que la douleur cesse, s'amenuise rien qu'un peu.
Je prie d'un jour oublier ton passage.
Je prie, simplement, que la bataille trouve sa fin.
Je prie, parfois, de n'avoir jamais croisée ta route.
Je prie, souvent, que tu n'ais jamais donné le coup fatal.
Je prie, perpétuellement, que tu ne m'oublies jamais.


@lobo mcgrath alea jacta est (lobo) - Page 2 3176379322  alea jacta est (lobo) - Page 2 3227196488  alea jacta est (lobo) - Page 2 697000959

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Message Sujet: Re: alea jacta est (lobo)   alea jacta est (lobo) - Page 2 Empty Lun 13 Mai - 13:46


A ton avis ? Qui a été le premier à m'regarder avec assez d'insistance pour que je l'envisage pour une nuit ? Le premier à réussir à m'faire mieux jouir que toi ? Le premier à passer après ton illustre personne ? Sa majesté McGrath est-elle blessée dans son égo démesuré ? La gueule désenchantée. L’absence du regard de l’autre qui pèse. L’impression de n’être qu’une ombre dans son paysage. L’impression de n’être rien dans son sillage. Alors que putain, t’en crèves, Lobo. T’en crèves de cette relation sur laquelle t’arrives même pas à poser d’adjectif. T’en crèves de cette situation que t’es pas foutu de comprendre au fil des années et des rencontres fortuites. Des échanges balancés pour provoquer, pour attirer l’attention du divin. Espérer avoir un minimum de ses pensées. S’y incruster, dans une tentative stupide de venir redorer son ego. Enfin, que tu crois. Parce que c’est pas que ça, pas vrai ? C’est pas seulement pour faire gonfler l’amour-propre qu’il lui tourne autour. Et ça, il le sait très bien, le loup. Il reste là à se mettre des œillères plutôt que de porter ses couilles, ne serait-ce que quelques secondes. Il a le cœur qui palpite autant que le sang dans les veines. La mâchoire serrée. La rage qui dévore autant que les ressentiments. La poitrine qui se gonfle trop rapidement. Essoufflement malsain qui diffère de ceux rencontrés face à d’autres filles. Parce que l’effort, il n’est pas le même. Parce que le défi, il ne reflète que trop d’inconnues. L’équation impossible à résoudre. Le crâne trop éclaté pour vraiment réussir à y penser. À y réfléchir. Bon à rien, dès qu’elle se pointe dans le champ de vision. Il n'y a que ça qui te passionne ; qui est venu après. A aucun moment tu ne penses au vide que tu as laissé.
Il détaille sa silhouette, Lobo. Les moindres parcelles de ce corps exploré sous les lumières tamisées du bureau. Une première fois sous l’égide des effluves de l’éthanol. Une deuxième sous le signe d’une sobriété mise à mal par le désir dévorant pour la fleur. Autant de doutes que de sûreté, à chaque fois qu’elle se trouve dans les parages. Un monde trop bancal, des pensées qui divergent. Sarai, c’est tout et son contraire. C’est l’attirance suprême. C’est la crainte divine. Les remontrances crachées dans un recoin de son crâne par la voix de la Raison. Ces mêmes cantiques résonnants entre les murs qu’ils font devenir connard, un peu plus à chaque fois. Et toi ? A qui tu pensais quand c'était moi que tu baisais ? Avec qui, putain, tu me trompais à chaque fois ? Battement manqué du cœur aux iris qui se croisent. Il déglutit difficilement, Lobo. Se fais violence pour tenir son regard plutôt que de fuir à nouveau. Est-ce que tu réalises, au moins ? Est-ce que tu te rends compte à quel point t’es devenu vitale et mortelle en si peu de temps ? J’en crève, Sarai. J’en crève de savoir que tu dors peut-être à côté d’un autre alors que je pourrissais en taule. J’en crève d’être le dernier des cons et de pas savoir ce que je veux vraiment. J’en crève de toujours ravaler la vérité trop difficile à exprimer du bout de mes lèvres. La demande de l’autre, et les pensées qui se fracassent dans la caboche. Faire la part des choses. Comprendre les battements du myocarde dans la cage thoracique. Crainte. Appréhension. Colère. Désir. Haine. Nécessité. Autant de bordel qui dérange la boite crânienne et la poitrine. Il secoue la tête de gauche à droite. Ne lâches pas son regard, pourtant. Le vert fait prisonnier de l’embrun à la seconde même où ils se sont retrouvés. Plus foutu d’observer quoi que ça soit d’autre. Le bureau derrière n’est qu’un amas flou de couleur. Seulement Sarai et ses traits. Seulement Sarai et ses yeux. Qui Lobo ? J’étais pas assez ? Pas assez bien ? Pas à la hauteur ? Lassitude lâchée au bord des lèvres dans un soupir longuet. La dominante perdue entre les boucles. Masse brune qui ne réclame que les doigts de l’autre. L’interdiction divine balancée au reste du monde, pourtant. Et tu ne sais même pas pourquoi tu l’as laissé faire, ce premier soir. Pourquoi t’as autorisé ses phalanges à venir se perdre entre tes mèches. Pourquoi tu lui as accordé le droit à elle, alors que ta propre sœur a arrêté d’essayer il y a bien des années. Une inconnue à la belle gueule qui déboule, et le voilà déjà les genoux à terre, la bouche pleine et les barrières éclatées. Toute cette soirée qu’il a voulu mettre sur le compte de l’alcool, le lendemain. Tous ces gestes lascifs qu’il a tenté d’oublier. Sa présence dans cette pièce comme meilleure preuve de l’échec cuisant. M'touche plus jamais. Elle le repousse d’une menace. Et il recule de nouveau.
Il observe ses moindres gestes. Le palpitant qui s’active à la main qui se déplace. T’as la pensée stupide, l’espace d’un instant, qu’elle vienne en ta direction. Mais putain, regarde-toi, Lobo. T’es vraiment tombé à ce point-là ? T’en es vraiment rendu à espérer que ses plus simples mouvements soient à ton attention ? Mais t’es pas le centre du monde. T’es pas le centre du sien. Les trémolos de l’autre qui sonne finalement comme tocsin aux espérances maladives. Elle est fatiguée de ses conneries, la Barger. Fatiguée de sa présence et de ses mots abrutis. Fatiguée de sa sale gueule qui finit toujours par se pointer dans son champ de vision. T’es pire qu’un cafard, Lobo. Impossible de se débarrasser de lui. Et même alors qu’il interprète son langage corporel comme une lassitude de sa personne, il arrive pas à tourner le dos. Pas foutu de sortir pour se tirer et enfin la laisser tranquille. Égoïsme étincelant. La carcasse qui ne bouge pas d’un centimètre. Non, tu ne partiras pas. Non, tu ne perdras pas cette bataille. Non, tu ne perdras pas la guerre. Trop borné. Trop con, sans doute. Comme là. « C’était Nana. » Réminiscences néfastes sur les charnues du divin. Son accent sur sa langue maternelle pour exprimer l’insulte maudite. Comme une claque dans la gueule. Comme pour lui faire réaliser l’ampleur des mots qu’elle vient de balancer à la gueule pour mieux essayer de se protéger, pour mieux le blesser. Réflexe abruti. Regrets violents placardés partout dans le crâne. Il a les lèvres qui tremblent, Lobo. Il la regarde faire, fuir son regard. Le fuir tout court quand les paupières se ferment. Occasion pour laquelle il sombre, la seconde d’après. Le vert qui se balade, dévore les moindres détails de l’autre. Des formes du visage qui mettent à mal le myocarde aux cheveux coiffés de manière sauvage. Il a le souffle court. L’impression que l’air peine beaucoup trop à pénétrer dans ses poumons. Si tu savais comment tu me rends fou. Comment j’arrive pas à te sortir de ma tête. Comment t’as réussi à me renverser en un seul regard. Silence de mort dans la pièce. Sa voix éraillée pour venir la briser. « Je l’ai toujours regardé de loin. J’ai maintes fois pensé à elle, rêvé de la toucher, de la prendre sur ce putain de bureau. Je me suis toujours imaginé ses cris. » Le geste de la main réprimé. L’envie brûlante de laisser ses doigts glisser contre sa joue. De laisser ses lèvres s’amouracher des siennes une fois de plus, quand sa langue s’y perd. La chaleur dantesque au fond de son abdomen. Putain, c’que t’es pas cohérent. « Tu crois vraiment que je pensais à elle à chaque fois que je te baisais ? » sourire de connard sur les lèvres, tandis qu’il s’éloigne de plus en plus. Le regard qui cherche les siens. Le dégradé qui est hypnotisé par les cendres. Et sa faible qui se dégage de son visage. Remontée ardente dans sa nuque, dans ses boucles qui repoussent. Sourire en coin au geste. Sourire en coin à la question poignard. Sourire en coin quand les phalanges se mêlent aux mèches noircies. Poitrine au bord de l’implosion. Armes rendues sur un dédale de sentiments. Armes rendues sur les silences pesants. « Non. T’es arrivée Sarai. De toute ta superbe ; t’as dit ‘va te faire foutre’ à cet amour silencieux. » Le sursaut du cœur aux cinq lettres lâchées dans un soupir. Il s’emballe, le pauvre muscle dans sa poitrine. Blindé des espoirs tous plus irréels les uns que les autres. Dédales des ressentiments au fond du cœur. C’est quoi toutes ces conneries qui s’y invitent depuis des années ? C’est quoi toutes ces conneries qui confondent et malmènent son crâne quand c’est elle qui apparaît dans ses songes ? Le pauvre prince qui en vient à se prosterner devant la reine, la gueule pendue à ses lèvres dans l’espoir fou de la voir lui accorder un minimum d’attention. Putain, Lobo. Y’a quoi qui débloque autant chez toi pour que tu perdes de la sorte ton sang-froid devant cette garce ? Cette fille sortie de nulle part, cette fille pour lequel t’as mis les genoux à terre sans même réfléchir.
Bah toi aussi vas te faire foutre Sarai,
Vas te faire foutre toi et notre amour qui flagelle,
Vas te faire foutre, toi et tes lèvres criminelles.
Vas te faire foutre, toi et nos corps qui s’entremêlent,
Encore dans ma tête,
Vas te faire foutre.
« T’as tout saccagé, tu t’es imposée. J’pas eu le choix là encore. » Les lippes entrouvertes devant sa chair. La langue avide du contact pourtant si connu. Son regard que t’as croisé au travers des autres visages présents dans le bar. Le bleu qui a attiré. Le vert qui a accroché. Et la chaleur virevoltante jusque dans tes reins. Profane dans ton abdomen. Désir ardent. Désir incongru. Tu t’es tellement fait violence ce soir-là, Lobo. À encore croire comme un con que t’allais t’en sortir vivant. Que t’allais réussir à passer la porte du pub sans rien dire. Que t’allais réussir à séduire la serveuse au cul rebondi, pour mieux essayer de soigner la maladie dévorante dans le crâne. « Que veux-tu que j’te dise d’autre ? Y avait que toi. » Y a toujours eu qu'elle. « Et tu ne l’as jamais vu. »
La vérité blesse.
La vérité dérange.

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Message Sujet: Re: alea jacta est (lobo)   alea jacta est (lobo) - Page 2 Empty Jeu 16 Mai - 15:19

J'ai peur, Lobo.
J'avoue en silence mes craintes.
J'ai peur de tes mots.
J'ai peur de ta présence plus que de tes poings nerveux.
J'ai peur de tes yeux sur moi et ce qu'ils peuvent me dire.
J'ai peur de l'empreinte de ton passage sous ma peau.
J'ai peur que mon coeur, encore, s'amourache bêtement.
J'ai peur, moi, qui n'ai jamais eu peur de rien.

L'Enfer est beau sous leurs pas, sous leurs paroles fielleuses. L'Enfer est laid, n'est-ce pas, sous leurs coups bas et le marteau de leurs jugements indignés. Le pic de maladie est à son apogée quand le détracteur de ses moindres maux est là, circulant devant ses yeux hantés, errant comme un damné sur une Terre qu'il maudit à chaque expiration, comme des péchés qu'on recrache en silence. La crainte est immense, refroidit les membres jusque là échauffés, glisse son sang dans les interstices des veines, désintègre en nébuleuses la sérénité déjà fêlée. Tout est semblable à une tour s'échouant sur elle-même, épuisée de tenir sur ses remparts à moitié détruits, le béton devenant poussière, avalant dans sa chute tout ce qui faisait d'elle un édifice synonyme de puissance. Sarai, tu tombes, tu tombes et t'as l'impression de jamais toucher vraiment l'fond. Maudite parmi tant d'autres, châtiment des cieux te condamnant à tomber pour l'éternité. Elle réclame Sarai, ses réponses. Elle réclame Sarai, la lame qui l'achèvera. Le nom, tentateur, de celle qu'il aimait trop. C’était Nana. Et tu devrais savoir, Sarai, qu'on peut toujours avoir plus mal encore, que la douleur peut être toujours plus inventive dans la torture, que sa langue, à lui, détient la plus aiguisée des armes. Quoi ? Soupiré mais inaudible, le souffle arraché, le visage ouvertement hanté par l'épouvante, elle reste incrédule, recule d'un pas, le cœur s'essouffle et encore d'un autre, le cœur se tait, pour échouer contre le mur qui sert de rempart contre une chute définitivement mortelle. Si elle tombe maintenant, elle ne se relèvera pas. Je l’ai toujours regardé de loin. J’ai maintes fois pensé à elle, rêvé de la toucher, de la prendre sur ce putain de bureau. Je me suis toujours imaginé ses cris. Arrête. Les syllabes arrachées de la langue sont des fléchettes plantées en pleine cœur, la mitraille ne cesse pas, la crible de balles invisibles trouant le voile sur ce qu'elle espère n'être qu'un profond mensonge. Elle n'y croit pas Sarai, décide que ça n'est qu'un tour de plus de la part d'un magicien des Enfers, un mirage qu'il s'amuser à dessiner devant ses yeux. Et pourtant, Lobo, tu ne souris même pas en me racontant tout ça. Vérité ou Mensonge, je ne le déchiffre même plus à présent. Les yeux se ferment, le temps de quelques battements douloureux, cherchant dans la panique, un souffle à prendre, un équilibre à garder puis elle les rouvre pour les planter dans les néants qui lui servent d'orbes malicieuses. Image de corps enlacés où elle n'est pas actrice, où ce n'est que sa propre amie, sœur d'un cœur où il y a déjà peu de places, rempart contre la douleur quand le deuil était mal fait, qui s'arrache les lèvres contre celles du seul être aimé jusqu'ici. Tu crois vraiment que je pensais à elle à chaque fois que je te baisais ? Oui. Oui, tu devais être ailleurs. Oui, tu ne me regardais pas assez. Oui, tu ne m'aimais pas autant que je le voulais. Oui, Lobo, tu devais la fantasmer quand c'était moi qui m'abandonnait sous tes mains trop habiles. Le poing se serre, tremble sous la pression, se relève contre la bouche gangrénée d'insultes qui ne sortent pas, d'une bile de mots qu'elle tente de garder en elle. Pourquoi tu m'fais ça ? Pourquoi tu tentes, encore, de m'assassiner ? Pourquoi est-ce que ça m'atteint toujours autant ? Elle déglutit dans le silence, secouant vivement la tête, l'image d'une enfant refusant le réel, dérivant vers ses rêves et ses espérances. L'enfoiré a l'audace de sourire, d'exposer, sans crainte, son bonheur vicieux. Il est geôlier. Elle est captive. Les chaînes étranglent le cou, saigne le myocarde de leurs fers rouillés, tire et tire encore prêt à arracher l'organe, tendon par tendon, filament par filament, chaque cassure réussissant à laisser l'écho d'une douleur insoutenable. Papa, putain, pourquoi tu ne m'as pas créé sans cœur et sans âme ? Papa, putain, pourquoi tu ne m'as pas donné ta force et ton indifférence ? Pourquoi j'ai eu le don maudit de l'empathie ? Le regard l'insulte ouvertement, le flingue encore et encore dans un silence perturbé seulement par sa voix, le timbre ensorceleur, qui ravivait le désir en quelques soupirs. Et même de loin, les échos de ses mots chantant et éraflé par la clope la faisait déborder d'une joie naïve. Elle accourait Sarai, jeune, la tête en feu, l'être entier aspirant à ressentir et respirer, encore capable de galoper sur ses deux jambes, de voler jusqu'à lui et lui dérober toujours plus de morceaux de son âme. Leurs lèvres n'aspiraient qu'aux retrouvailles, son âme à s'emmêler à la sienne dans l'abri rassurant des nuits sans lune. Elle vivait sous les coups et les injures, deux condamnés à s'aimer dans la souffrance. Non. T’es arrivée Sarai. De toute ta superbe ; t’as dit ‘va te faire foutre’ à cet amour silencieux. Battement de cil. Chancellement du cœur. Elle reste muette, se tait pour laisser la place aux mots qu'elle espérait mais qui ne sont que sentence sur sentence. Le poing se desserre, les doigts se délassent pour qu'elle retrouve sa main et la laisse retomber, croisant ses bras sur une poitrine emprisonnée dans les entraves du dégoût, bouclier inutile pour une posture défensive qui ne se révèle inutile. Déjà, le corps est blessé, se vidant doucement de son sang. Et ce sera encore sous tes coups invisibles que je crèverais une deuxième fois. T’as tout saccagé, tu t’es imposée. J’pas eu le choix là encore. Moi non plus je ne l'ai pas eu. Toi aussi, tu n'as fait que prendre place, sans rien demander. Tu as fait le pire des massacres dans ma tête déjà chamboulée, t'as gravit la montagne de cadavres des soldats que j'avais mis autour de mon âme pour mieux régner et ne jamais partir. Attentive, presque captivée par ce qui se délie, elle ne peut que le regarder, les prunelles pleine du miel d'un désir ne s'éteignant pas, d'une colère aux flammes sempiternelles, d'une tristesse qui ne s'en ira jamais. Et l'amour, la douceur de l'amour, rampant sous les millions de sensations qui continuent de souffler au fond des yeux. Ils se détournent encore. Ils fuient pour ne plus rien voir et être aveugles de l'évidence. Que veux-tu que j’te dise d’autre ? Y avait que toi. Il n'y avait que nous. Et tu ne l’as jamais vu. Il n'y a que le silence pour répondre à l'épilogue de son laïus douloureux, perceur d'organe. Elle reste un instant figée avant de délier ses membres, d'avancer vers lui d'un pas lent, traînant, de sa démarche cassée Dis moi que tu mens. Supplique ou ordre, elle n'en sait rien. Dis moi que tu mens pour Nana. Que t'as juste voulu toucher une corde sensible. Parce que je ne le supporterais pas. Parce que je refuse qu'entre toutes, ce soit elle pour qui ton cœur chantait mille louanges. L'ascension est tortueuse, malhabile, lui rappelant qu'elle ne reste qu'une mortelle à la jambe en coton. Les corps se retrouvent, séparés d'un souffle mais la violence est jetée aux limbes quand la main s'avance, posée là où bat la source de l'ennemi, immobile pour ne sentir que ça; les balbutiements de l'horloge interne bouleversée. A cause de moi ou de tes aveux. A cause de ma main ou des souvenirs que j'ai ravivé. Elle ne fait que le regarder, comme pour laisser une trace et ne voir que lui sous les paupières closes. Ce soir-là, tu sais, je n'avais rien prévu d'autres que de boire jusqu'à l'ivresse totale. J'étais jeune et un peu conne, faut l'avouer. Le sourire est discret, vite repris car la suite n'est que désastre. Et t'es arrivé, avec ta promesse. Tu m'as tout de suite fais chier mais j'étais déjà subjuguée dans l'fond et ça, ça m'faisait m'emmerdait bien plus encore. La main ne s'égare pas ailleurs, persiste à sentir la vie sous la peau et les muscles, à se laisser caresser par les battements vivaces qui perdurent au flot des mots lâchés. Et ça n'a pas été la première nuit qui m'a fait tomber. Ni la deuxième et ni celle qui ont suivis. ça a juste été toi et tes premiers mots dans ce putain d'bar. La voix capote, frémit sous l'étranglement de l'émotion mais elle ne perd pas la face, ne fuit pas cette fois, elle veut achever son récit jusqu'au point final. Alors tu vois, même pour moi il n'y a toujours eu que toi. Ma fidèle obsession, ma litanie favorite toujours en tête, comme des paroles qu'on oublie pas. Mais crois-moi, aujourd'hui, ça me dégoûte de me rappeler de tout ça. Parce que tu as beaucoup trop de sang sur les mains Lobo et je ne peux pas le pardonner. Charme rompu en quelques mots, la main retombe et le corps recule. La main coupable qu'elle dissimule dans la poche d'une veste en cuir élimé. Inspiration brutale pour retrouver un calme qui s'est volatilisé. Elle enrage, serre les dents, crache une insulte avant de se détourner J'repasserais plus tard. Et l'odyssée vers la porte n'est pas sans encombre, elle vibre de l'envie de rester, de poursuivre mais c'est l'appel à un désastre que le corps sent mieux qu'elle. Main sur la poignée, elle marque un temps d'arrêt, se détourne juste un peu pour lui offrir le plus odieux des sourires La prochaine fois, on ira saluer Hadès ensemble, c'est promis. L'envole d'un baiser silencieux, la porte claquée pour laisser tomber le rideau sur une énième meurtrissure.
Et je sens l'odeur du sang qu'on a fait couler, encore.
J'entends les voix de nos coeurs hurlant à la mort leurs douces tortures.
J'ai le goût de la mort des vieux sentiments sur le lit de la langue.
L'espoir tenace de pouvoir t'éventrer et d'embrasser ton âme une dernière fois.


@lobo mcgrath alea jacta est (lobo) - Page 2 3176379322 alea jacta est (lobo) - Page 2 697000959

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