blinding. (louve)

Tu t'inquiètes pour ça ? Mais Leïla, j'en ai rien à foutre ! ton regard remonte sur elle, un instant, et tes yeux lui hurlent si seulement je pouvais penser comme toi, si seulement tu ne prenais pas tout cet espace dans mon coeur, dans ma vie, si seulement Louve. Plus rien ne tourne rond, la visite de Daniel a foutu en l’air tout tes espoir. Tu te détournes d’elle, tu cherches le repos dans les impuretés de du mur devant toi. Regarde moi, elle s’est rapproché Louve, à genoux devant toi, tes iris sombres brillent et tu retiens tes larmes Je te lâcherais pas, Leïla, Je peux pas te promettre qu'il ne reviendra pas, mais je vais faire de mon mieux pour que ce soit le cas. Je le laisserais plus jamais te toucher. Et oui, ça va pas être facile, mais on va s'en sortir. Ensemble, la sincérité avec laquelle elle prononce ses mots te transperce le coeur, c’est une promesse, je n’ai jamais aimé les promesses, elles sont faites pour être rompues mais tu ne lâches pas son regard. Tu t’apaises à son toucher. Daniel devient une ombre, au moment où son front se colle au tiens et que son souffle caresse tes lèvres. ensemble qu’elle répète, et ce sont tes mains qui s’attachent à sa nuque, tes doigts qui remontent contre sa mâchoire que tu dessines avec tendresse. Tu l’aimes. Ton coeur le sait, il frappe, il frappe, réclame sa présence. Ton corps le sait. Tes yeux se ferment lentement, et tu tentes de calmer ta respiration, qui ne fait que s’accentuer quand tes lèvres récupèrent les siennes. C’est un baiser rugueux, un baiser qui la remercie, un baiser qui lui demande pardon. Un baiser rempli de questions silencieuses. Ton corps se raccroche au sien, cherche sa chaleur réconfortante. je refuse, de te perdre. que tu murmures contre elle, les paupières toujours closes. Tu ne lui laisses pas le temps de répondre, tu l’embrasses, encore, encore et encore. Tout ce que tu veux, c’est oublier, que l’instant redevienne léger, même si c’est éphémère. Tu l’entraînes avec toi dans ta chute sur le matelas, poussant à l’aveugle le sac qui devait servir à ta fuite. Tu ne fuiras pas, pas sans elle.

Le je t'aime est près, si près que Louve peut sentir son goût sur sa langue. Ces trois mots sont étrangers à son existence, oubliés avant même de lui avoir été un jour adressé. Ils se sont perdus dans les abysses de l'abandon, ne se faisant entendre que dans ses rêves profonds. Jusqu'à Leïla, l'amour n'était qu'un mirage au goût amer. Qu'une fantaisie des plus favorisés, leurs parents pour les border et leur amant(e) pour marcher à leurs côtés. Louve se retrouve emportée par la force de ses sentiments inavoués, le cœur ardent et l'âme effervescente. Son front contre celui de Leïla, sa voix n'est qu'un faible pansement sur leurs plaies ensanglantées. Louve voudrait tout rattraper, tout changer, tout effacer. Elle voudrait que ses baisers puissent combler le vide au milieu de sa poitrine, que ses touchers fassent disparaître chacun de ses mauvais souvenirs, que sa simple présence soient assez pour lui faire oublier les traits putrides de Daniel. Elle le voudrait, mais la vérité est qu'elle ne sera jamais capable d'apaiser les douleurs les plus profondes de Leïla. Cependant, à défaut de pouvoir le faire, Louve peut l'accompagner sur le chemin de la vie, lui apporter un soutien supplémentaire dans la guérison de ses traumatismes. Elle peut et elle le fera – aussi longtemps que Leïla l'acceptera. Elle le lui fait comprendre dans chaque mot glissé hors de ses lèvres rougies de sang, puis dans le baiser qu'elles échangent. Il a le goût métallique du carmin frais, salé des larmes éphémères, ardent de l'amour et du désir à en perdre la tête. Louve l'embrasse comme si sa vie commençait et terminait aux lippes de la femme qu'elle aime – et dans le fond, ce n'est peut-être pas tant un mensonge que ça. À cet instant, elle n'est pas sûre de pouvoir survivre à la séparation de leurs lèvres, son oxygène provenant directement des poumons de Leïla. Lorsque cette dernière s'éloigne, Louve garde ses paumes autour de son visage et son front contre le sien, la priant silencieusement de ne pas partir plus loin si elle ne veut pas de sa mort immédiate. – Je refuse de te perdre. Ça ricoche contre son myocarde. C'est aussi fort qu'un je t'aime qui sort de la profondeur du cœur. La chaleur à l'intérieur de ses entrailles la ferait presque fondre sur place, disparaître sous sa puissance à lui retourner les tripes. Louve détaille le visage de Leïla, les lèvres scellées et les opales émerveillées. Tu ne sauras jamais, Leïla. Tu ne sauras jamais à quel point je t'aime. Les mots ne seront jamais assez forts pour que tu le comprennes, que tu vois la profondeur et force de mes sentiments. Je te donnerais tout, Leïla. Je te donnerais mon corps, mon âme, mon cœur, tout ce que tu me demandes. Je suis à toi pour l'éternité, dans la vie comme la mort. Et tout ça, elle le lui dit dans un nouveau baiser initié par Leïla, dans la danse enflammée de leur langue, dans le voyage de ses doigts sur son corps adoré autant que désiré. Elle le lui dit dans chacun de ses gestes, dans leur douceur, puis leur frénésie. Entraînée sur le lit, Louve se retrouve au dessus de Leïla, ses mains enfoncées dans le matelas. Elle l'embrasse jusqu'à l'asphyxie, ses lèvres ne demandant que les siennes et refusant de s'éloigner. Finalement, elle s'oblige à le faire, mais seulement pour les laisser vagabonder sur sa peau brûlante. Des baisers plumes, elle en laisse des milliers à sa mâchoire, à cou, à son épaule, partout où ses lippes peuvent se glisser. Ses mains disparaissent sous le t-shirt de Leïla, caressant doucement la chair en dessous. Rattrapant le tissu pour commencer sa course au dessus de sa tête, Louve s'arrête, ses yeux ancrés dans ceux de la femme qu'elle aime. – T'es sûre ? Qu'elle demande dans un murmure flambant. Elle n'a besoin que d'un mot, Louve, et elle lui fera tout oublier.