mother love. (irin)

la voiture que tu gares dans le parking sous l’immeuble, t’as hâte de rentrer, hâte de serrer dans tes bras la chair de ta chair, celui dont tu as tant de mal à te séparer. malheureusement pour toi, ça risque d’arriver bien souvent à partir de maintenant. tu risques de le laisser bien plus à son père, de demander plus souvent à kahina, à un de vos proches, familles sukhinova et sinclair réunies ou à la nounou que t’as trouvé dans le quartier. pour cette dernière, t’es toujours en train de t’informer sur elle. c’est plus fort que toi, t’as besoin de savoir que ton fils est en sécurité.
la clef qui tourne dans la serrure, tu entres dans l’appartement, accueilli par un dessin animé en fond sonore, un petit garçon accourant dans tes jambes et un déjà ? de la jeune femme, son faux sourire placardé sur ses lèvres que tu devines parfaitement.
ça s’est terminé plus tôt que prévu. l’énième réunion, la dernière qui officialise ton arrivée dans l’agence des services secrets américain de l’extérieurs. un nouveau job que t’as soufflé à personne, surtout pas à noam car elle n’est pas censée savoir du double jeu que tu vas recommencer à jouer, encore moins à ton ex-fiancé, levi, qui n’a plus un mot à dire dans ta vie. tu les lies tous les deux car tu sais qu’ils s’entendent bien. t’es persuadée qu’ils se voient, levi et noam. l’homme a toujours apprécié la plus jeune comme une petite-soeur. tu sais bien qu’en lui disant, y a un risque pour qu’elle lui rapporte. pas forcément par volonté mais peut-être par erreur. sait-on jamais. et puis cette tête d’ange me manquait trop. tu souris, le nez dans les cheveux de ton fils. respiration, prise d’une nouvelle dose de bonheur, de réconfort à la senteur du shampoing au lait d’amande. baiser contre son crâne, tu le reposes au sol et le voilà déjà à te raconter par phrases courtes, morts approximatifs d’un petit garçon de trois ans de ce qu’il a fait avec sa super nounou du jour. tu souris, passes ta main dans ses cheveux cendrés. le temps de rien dire de plus car il part chercher le dessin qu’il t’a fait. quelle boule de nefs, tu lui as donné du lion au goûter ? yeux complices à la jeune femme, tu retires ton manteau. ça va ? ça s’est bien passé ? double interrogation, presque inquiète. tu le seras toujours pour ton gamin. inquiète qu’il ne se soit pas bien comporté. inquiète qu’il se soit passé quelque chose, ce dont tu ne penses pas là. et il y a aussi pour elle que tu poses la première question. t’es soucieuse pour elle, t'as bien vu son sourire en masque. pour le faire qu’elle ait passé presque une journée entière avec un enfant. celui qui n’est pas le sien. parce que sa petite-fille, elle, elle n’est pas là. elle est ailleurs, seule. loin de sa mère, loin d’elle car c’est sa volonté. mais elle sait, la kahina. qu’elle n’a plus personne maheen, parents adoptifs ayant disparu. elle aurait tant besoin de sa mère. d’elle. mais c'est sa décision, tu ne peux la forcer en rien. quiconque ne peut.
tu peux toutefois essayer de lui laisser milan, de temps en temps, pour qu'elle voit. qu'elle ressente ce que ça fait.

@noam stylinson

tellement d’accord avec toi. j’ai pas encore l’habitude d’être séparée comme cela de lui. que tu lances, faisant clairement référence que cela pourrait arriver de plus en plus, t’es absence. jusqu’à ce qu’elles soient pour les journées entières, peut-être même les soirées aussi. ton nez dans les cheveux blonds de l’enfant, tes lèvres qui se posent sur son crâne. ça te fait un bien fou, irin, te retrouver ton gosse. c’est là que l’on voit tout le paradoxe chez toi.
irin, la salope prête à utiliser ton fils pour faire mal à ton ex.
t’es compliquée irin. le mal d’amour qui te bouffe. les hurlements de la rupture avec levi qui durcit les choses, les amplifie. tout ça à cause de l’amour. tout ça parce que t’es ce genre de fille irin. prête à mourir par amour, alors que la culpabilité te ronge. ton fils, milan, l’adorable gamin, tu l’aimes de tout ton coeur mais au fond de toi, tu sais que levi, c’est plus. que pour levi, c’est différent. que tu serais capable de bien plus.
irin, t’es la délicieuse médée de cette époque. assassinne par la manière dont tu couvres trop cet enfant.
encore désolée de t’avoir demandé ça au dernier moment hein. tu lances sans trop l’être. irin la garce. irin la protectrice. l’irin qui tente les expériences. juste pour la mettre devant le fait accompli. parce que dans cette pièce, tu n’es pas la seule à avoir porté un enfant, à avoir donné la vie. la jeune femme en face de toi aussi. elle a donné naissance à une petite fille. celle dont elle ignore quasi totalement la vie. le visuel, la voix, parce qu’elle a décidé de s’en séparer. pour son bien à elle, la petite. jamais tu ne jugeras ton amie. ses actes ne regardent qu’elle. mais jusqu’à quel point ?
tu ris, secoues ta tête à la négative doucement, trop lentement. il va encore me dire que tatie nono est plus gentille que moi pour cette histoire de bonbons. plaisanterie, tu le sens déjà venir le milan. déjà trop intelligent pour essayer de t’amadouer. ce qui ne marche jamais réellement. à la place, tu es plutôt heureuse de savoir qu’il apprécie la jeune femme et pas que pour une histoire de bonbons au fond. tu sais qu’il en parlera des heures et des heures quand elle sera partie et encore au moment de l’histoire. “Tout était parfait comme toujours ! Un petit caprice pour partir du parc, mais tu le sais, je gère parfaitement ! ” tu retires ton manteau en même temps, te met à ton aise alors que tu pars vers la cuisine ouverte, un tu veux un truc ? en même temps qu’elle te raconte leur journée. l’eau que tu fais chauffer pour te faire un thé, tu te retournes vers noam. oui, il a dû mal en ce moment à vouloir dormir. ton bébé grandit bien trop vite et tu pourrais parfois en ressentir un pincement au coeur. et je sais que tu gères parfaitement, c’est pour ça que je t’appelle à chaque fois, tu as l’âme maternel. que tu lances comme si de rien n’était alors que c’est clairement une perche que tu lui tends ou un message sous-entendu. penses-y noam, ton bébé est seule. et c’est comme si elle avait parfaitement compris le message car t’entends clairement le début de sa phrase, comprendre exactement dans quelle direction elle part lorsqu’elle commence à prononcer le prénom de sa fille. mais l’ange démon revient au même moment, ses petits chaussons qui claquent contre le parquet, lsourire grand sur le visage, son dessin brandit vers l’avant comme s’il s’agissait du plus beau trésor qu’il voulait t’offrir. ça te fait toujours chaud au coeur, même si milan n’a définitivement pas un don pour le dessin. oh merci mon chéri. que tu lances, le sourire aux lèvres alors que tu prends le dessin, les yeux dessus. devine c’est qui qu’il hurle en dessous de toi, sa main sur ta jambe, enthousiaste alors que tu peines à trouver. qu’est-ce que c’est que ce truc ? heuuu.. c’est tatie nono ? que tu tentes, le regard en coin narquois vers ton amie. maaaais noon, c’est papa ! qu’il rétorque pas du tout vexé que tu n’es pas deviné. ah les gosses... c’est vrai que levi est une merde. ah oui.. ça ressemblait un peu aussi à tatie je trouvais mais tu as raison chaton. c’est bien papa. c’est très joli ! t’en rajoutes en plus, un petit rire aux lèvres. et comme toutes les mères, même si c’est horrible, tu vas le garder ce dessin, pour pourquoi pas lui foutre la honte quand il ramènera sa première copine dans de longues années. et le voilà qu’il repart déjà, gambadant vers le canapé pour suivre à nouveau le dessin animé qu’il a abandonné à ton arrivée. j’étais persuadée que c’était toi. c’est très ressemblant cet alien en forme de crotte bizarre. tu poses le dessin sur le comptoir, un grand sourire amusé sur les lèvres.