Tobisa ♥ L’innocence a parfois l’apparence du crime.

Toby était serein de revoir Isa en forme. Il l'avait vu à l'hôpital et toute cette sombre histoire avec Luke l'avait terrifié. Il espérait que tout irait pour le mieux, et s'était promis d'être toujours présent si elle avait besoin de son aide, comme il l'avait toujours été autrefois, avant cette affaire ridicule. Il n'était plus lui-même, à cause de la colère et de sentiments contradictoires, mais il avait fini par redevenir lui-même. Le jeune prêtre était sagement et gaiement en train de discuter avec Isabella, tous deux assis sur l'un des nombreux bancs de bois de l'église. Il était en train de lui raconter une anecdote à propos d'une fuite dans le toit, qui avait eu de nombreux effets amusant, notamment le fait de faire croire que la bâtisse était hantée, lorsque deux personnes se présentèrent face à eux. "Bonjour, Monsieur Toby Fleming?" demanda l'un des deux. Toby se contenta de hocher la tête, en plissant les sourcils. Ils avaient l'air sévères et aucun trait de leur visage ne transpirait la sympathie. "Inspecteur Logan et Inspecteur Brown, NYPD, nous aimerions vous poser quelques questions..." déclara le plus grand des deux, sur un ton autoritaire, affichant une carte de police sous le nez de notre trentenaire. Celui-ci regarda Isabella dans les yeux, perplexe, avant de se lever. "De quoi s'agit-il?" demanda-t-il finalement. "Auriez-vous un endroit calme pour discuter?" demanda son interlocuteur, en guise de réponse. Toby se contenta de hocher la tête en indiquant aux deux hommes de se rendre dans la sacristie. Il fit aussi un signe de la main à Isa pour qu'elle vienne. Il n'avait rien à lui cacher, au contraire. Peut-être étaient-ils venus pour les menaces qui planaient toujours à son encontre... Il ne croyait pas si bien dire....
Lorsqu'ils furent tous installés dans les lieux, l'un des inspecteurs reprit la parole. "Connaissez-vous Madame Linda McFully?" questionna-t-il. Toby fit mine de réfléchir un instant. "Vous savez je vois tellement de monde... Je ne sais plus. Ce nom ne me dit rien." déclara-t-il finalement. "Et bien, vous feriez mieux de réfléchir un peu plus, elle a déposé une plainte contre vous, pour tentative de viol."
Sous le choc, l'abbé ne sut quoi répondre et se contenta de s'asseoir, les yeux écarquillés.

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This is the end Hold your breath and count to ten Feel the Earth move and then Hear my heart burst again For this is the end I've drowned and dreamed this moment So overdue, I owe them Swept away, I'm stolen Let the sky fall, when it crumbles We will stand tall Face it all together Let the sky fall, when it crumbles We will stand tall Face it all together At skyfall, at skyfall…

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C’est la première sortie d’Isabella depuis qu’elle a quitté l’hôpital. La première qu’elle fait toute seule. Entre Nikolaï qui se montre surprotecteur avec elle et Peyton qui est plus présente que jamais, elle n’a guère que peu de temps seule finalement. Pour cette première sortie, elle a choisi de retrouver Toby. Toby, son meilleur ami. Cela lui fait beaucoup de bien de le voir après tout ce qu’elle a vécu, beaucoup de bien de le revoir tout court. Elle a l’impression que tout redevient comme avant entre eux. Elle a, de nouveau, cette sensation d’apaisement et de douceur lorsqu’elle se retrouve seule avec lui. Elle est heureuse d’en profiter, enfin, comme elle l’a toujours fait. Assise sur ce banc à l’église, juste à côté de lui, elle l’écoute avec beaucoup d’attention lui raconter une anecdote qui a le mérite de la faire rire. Seuls depuis plusieurs minutes à présent, elle oublie presque qu’ils sont dans un lieu public tant elle se sent chez elle avec lui, peu importe où ils se trouvent. Mais c’est sans compter sur les deux hommes qui arrivent à leur hauteur. D’un simple petit signe de la tête, elle les salue mais sent tout de suite une mauvaise intuition l’envahir. Elle ne les connaît pas, et pourtant, elle les reconnaît à leur seule attitude. Ce sont des policiers. A cet instant, elle a peur que Toby n’ait encore été la victime d’un délit. Elle n’imagine pas une seule seconde qu’ils ne le placent pas de ce côté de la justice, pas cette fois. Son ami paraît tout aussi surpris qu’elle par leur venue mais accepte de les emmener dans un endroit à l’abri. Elle est prête à l’attendre dans l’église mais il lui fait un signe de le suivre, elle aussi. Alors c’est ce qu’elle fait, elle suit les trois hommes jusqu’à la sacristie. Ils sont à peine arrivés dans la pièce, toujours debout, qu’ils interrogent le jeune abbé sur une femme. Mais ce sont leurs paroles suivantes, les plus choquantes. – Pardon ? Toby s’asseoit sur une chaise, sûrement sous le choc. Elle, elle est stupéfaite… Elle n’arrive même pas à y croire en réalité. – Hum oui, d’après elle, vous étiez avec elle vendredi soir quand… Cela s’est produit. – C’est totalement insensé ! s’exclame-t-elle, outrée qu’ils puissent croire à une telle chose. Elle n’a pas son mot à dire pourtant, elle n’a même pas sa place dans cet endroit. Mais elle n’en revient pas, Isa.

CODAGE PAR AMATIS

Toby n'en croyait pas ses oreilles. Il s'assit doucement, sous le choc de cette annonce. D'ailleurs, Isabella eut plus d'ardeur à réagir que lui, demandant confirmation de l'information, avant de lancer ce qu'elle pensait réellement de ce qui venait d'être dit.
"On peut savoir qui vous êtes et en quoi cela vous concerne?" demanda l'inspecteur, frustré qu'on se montre réticent face à son autorité. Ce n'était qu'une petite remarque, mais elle n'avait pas été prise avec joie par ses interlocuteurs. Ce fut à cet instant que Toby, embarrassé, sortit de sa torpeur. "Vendredi?" demanda-t-il de façon rhétorique. "Je crois que je vois de qui vous parlez. Une demoiselle est venue me voir dans la sacristie pour me demander si je ne savais pas où elle pourrait trouver du travail. Elle n'était jamais venue auparavant. On a discuté, et elle a fait une sorte de malaise, elle avait trop chaud. Je suis allée lui chercher un verre d'eau, mais le temps de revenir, elle était partie... Je n'avais pas compris pourquoi et je ne l'ai pas revue. Elle a du courir vite. J'ai essayé de la retrouver, je pensais qu'elle avait peut-être des ennuis..." déclara-t-il, assez calmement. Après tout ce devait être une méprise, il n'y avait pas d'autres mots, ni d'autres possibilités. Soit cette femme s'était trompée, soit elle le confondait avec un autre. Mais pourquoi mentirait-elle?
"Justement, la victime raconte qu'elle est venue vous demander de l'aide, pour un travail, via la paroisse. Vous l'avez regardé avec beaucoup d'insistance et finalement, vous lui avez demandé des faveurs sexuelles en échange de votre aide. Elle dit avoir refusé lorsque vous l'avez embrassé et qu'alors, vous l'avez giflée et lui avait arraché une partie de ses vêtements.... D'ailleurs, les marques sur son visage indique qu'elle a été battue récemment... Elle n'a eu que le temps de fuir...." L'inspecteur n'eut pas le temps d'exposer le reste des faits que Toby s'exclama. "Quoi?" d'un ton moins serein que précédemment. "Je vous jure qu'elle doit faire erreur, il ne s'est rien passé de tel!" ajouta-t-il avec ardeur, alors que ses traits s'étiraient de consternation. Il posa un regard sur Isabella, désolée qu'elle ait à assister à ces affabulations...

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Que Toby ait pu tenter d’abuser d’une femme, c’est juste… Surréaliste. Inimaginable. Insensé. C’est même clairement ce qu’elle dit, sans réfléchir, sans retenir ce qu’elle ressent. Car c’est tellement impossible qu’elle ne peut pas rester silencieuse. Elle ne peut pas rester de marbre face à une telle déclaration. Mais sa réaction est loin de plaire aux deux agents de police. L’un d’eux ne tarde pas, d’ailleurs, à lui demander qui elle est. – Isabella Kingston. Je suis son amie, et ce que vous dites est faux. lâche-t-elle avec un naturel évident, un peu trop évident pour une femme qui vient de quitter son mari. Peut-être que, quelque part, elle espère que son nom, indéniablement influent, incitera les deux policiers à relativiser tout de suite leurs propos. Mais c’est plutôt le contraire qui se produit. – Kingston… C’est votre mari qu’on vient d’arrêter, non ? Vous choisissez bien vos relations. ajoute-t-il en jetant un coup d’œil qui en dit long au jeune abbé. Elle secoue la tête, passablement irritée, mais encore sous le choc surtout. Elle n’est pourtant pas au bout de ses peines. Toby semble se souvenir de quelque chose… La Latina reste silencieuse bien qu’elle est en train de se demander s’il fait bien de confirmer connaître cette femme. Il est en train de se faire piéger, c’est évident. Evident pour Isabella qui se méfie constamment de tout et de tout le monde… Beaucoup moins évident pour son ami qui a tendance à accorder sa confiance à n’importe qui. Quand l’un des inspecteurs reprend la parole, elle entrouvre les lèvres de stupéfaction. Elle ne peut pas y croire. Elle ne peut même pas croire que Toby soit sincèrement suspecté d’une chose pareille. Evidemment, elle pense tout de suite à Nikolaï. Elle ne connaît pas le milieu judiciaire avec précision, elle n’a aucune idée de ce que ces hommes peuvent faire, ou non, mais elle compte bien en parler avec son petit-ami. Cette fois, c’est elle qui reste sans voix alors que son ami réagit avec plus d’ardeur. Tout de suite, elle se rapproche de lui, comme par instinct. – Bien évidemment qu’il ne s’est rien passé de tel. C’est impossible ! confirme-t-elle alors que le policier qui semble décidément l’avoir dans le collimateur lui jette un regard noir. – Allez dire ça à cette femme. – Cet homme ne ferait pas de mal à une mouche. reprend-elle à son intention, son regard un peu plus assombri aussi, même si elle garde son calme. Elle n’a aucune envie d’empirer la situation de Toby… Même si, malheureusement, elle est déjà doucement en train de virer au cauchemar.

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Isabella avait cette force incroyable pour le défendre, elle n'avait aucun doute, bien évidemment. Elle le connaissait trop, mais stupidement, l'espace de quelques secondes, Toby a eu peur. Peur qu'elle puisse douter de lui, de sa gentillesse, et qu'elle puisse imaginer même un très court instant, dans son esprit, sans le dire, qu'il avait fait ce geste effroyable à l'encontre de cette inconnue. Mais bien sûr, ce ne fut pas le cas, et elle s'écriait pour le défendre, se braquant. D'ailleurs, elle eut un retour du bâton en pleine face, un sous-entendu vil de la part de leurs interlocuteurs. Toby tourna la tête dans sa direction, la regarda un instant avec des yeux désolés. Il ne voulait pas qu'elle subisse cela par sa faute, ce lynchage, c'était déjà bien assez difficile pour elle, toute cette histoire. Et voilà que venaient s'ajouter cette plainte à l'encontre de son meilleur ami.

"Je ne sais pas ce qui pousse cette femme à mentir, mais je ne lui ai rien fait..." ajouta-t-il, comme suppliant qu'on le croit. Mais c'était comme si, au lieu de l'interroger, ses hommes n'avaient qu'envie de le pousser à bout, pour qu'il avoue et que l'affaire soit classée, qu'ils puissent retourner victorieux à leur bureau... Mais on ne pouvait pas avouer quelque chose que l'on n'avait pas commis, surtout une chose si ignoble...
"Oh vous savez..." souffla celui qui jusqu'alors était silencieux. "Dans votre cas, avec la frustration, l'abstinence, tout ça... C'est pas étonnant... Une petite pulsion comme ça... Ce serait plus simple si vous preniez vos responsabilité." Toby était encore plus sidéré par ses propos. "En disant cela, vous n'avez aucun respect pour personne, pas même pour cette victime qui souffre... Et encore moins pour la présomption d'innocence!" déclara-t-il avec force, se mettant en colère, à présent. Ce fut à cet instant que son interlocuteur décrocha son cellulaire. Il parla quelques secondes avec la personne l'autre bout du fil. Il raccrocha, l'air grave.
"Je vous demanderai de nous suivre au poste... Nous devons prendre vos empruntes et votre ADN. Cela prouvera votre innocence, si comme vous le dîtes, c'est le cas."
Aussitôt, Toby hocha la tête. Oui, il valait mieux les suivre sans discuter...

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Jamais, elle ne pourrait douter de l’innocence de Toby. Cela ne lui viendrait même pas à l’esprit. Leur amitié a connu quelques difficultés ces dernières semaines, c’est vrai. La jeune femme a certainement besoin d’un peu de temps pour les oublier complètement, pour retrouver aussi toute la confiance qu’elle a toujours eue en lui. Mais elle n’a jamais remis en question la personne qu’il est. L’homme qu’il est. Et cet homme, il ne s’en prendrait jamais à une femme en détresse, ni à personne d’autre en vérité. Il n’aurait jamais pu faire quelque chose d’aussi mal. Pour autant, son avis, aussi sûre d’elle soit-elle, n’est guère suffisant pour convaincre les deux enquêteurs de police de la véracité de ses paroles. Ils sont de plus en plus sceptiques alors que le jeune prêtre, lui, paraît se laisser envahir par le désarroi. Le cœur serré, Isabella sent l’angoisse la submerger, elle aussi. Elle redoute tellement qu’il soit suspecté d’une chose aussi grave, aussi… Horrible. Quelque chose qui la touche personnellement, quelque chose qui lui fait plus mal encore, à elle qui a été abusée tant de fosi sans rien dire. Elle ne comprend pas comment une femme pourrait mentir sur un sujet aussi terrible. C’est abject, c’est… Monstrueux. Mais les paroles de l’inspecteur en face d’eux le sont bien, elles aussi. – Comment osez-vous dire une chose pareille ? L’abstinence ne suffit pas à pousser à un acte aussi affreux. lâche-t-elle d’une voix écœurée, comme si elle n’arrivait même pas à y croire. Ils sont presque en train d’expliquer cet acte qui n’a rien de justifiable, cet acte que rien n’aurait pu pousser Toby à réaliser. Mais elle n’est pas la seule à se laisser envahir par l’émotion. Son meilleur ami se met en colère, bien plus qu’il n’en a l’habitude. Lorsque le téléphone du policier se met à sonner, il n’attend pas longtemps pour proposer à l’abbé d’aller donner ses empreintes pour… Prouver son innocence. Il accepte tout de suite, Toby. Mais la Latina est beaucoup plus réticente. – Toby, tu devrais peut-être consulter d’abord un avocat. Si elle a appris quelque chose grâce à Luke, c’est qu’il vaut mieux avoir un avocat en toutes circonstances. Que l’on soit coupable, ou innocent.

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Toby écarquillait les yeux. Il ne pouvait en croire ses oreilles, ce que l'on affirmait sur lui était affreux, inimaginable! Lui qui avait toujours été sur le droit chemin, ou du moins qui faisait de son mieux pour ne pas se perdre, combien-même cela pouvait arriver. Comme avec Isabella, dernièrement. Il s'était montré monstrueux avec elle... Mais elle lui avait pardonné, et la voici qui tenait tête à ses enquêteurs, pour le défendre devant leurs propos injurieux. Toby poussa un large soupire, pour se calmer, après avoir élevé la voix. "Est-ce que je pourrais parler à cette jeune femme? Peut-être qu'elle me confond avec un autre? C'est un quiproquo!" indiqua-t-il en fronçant les sourcils. Ce à quoi son interlocuteur se contenta de le railler, de lui rire fermement au nez, comme l'on pourrait fermer une porte devant un mendiant en souffrance. "Et puis quoi encore?" s'exclama-t-il, toujours en riant.
Ce fut peu après que, suite à une conversation téléphonique, les enquêteurs lui demandèrent de le suivre au poste. Dommage que notre abbé n'ait pas pu entendre la conversation. Haussant les épaules, il finit par acquiescer. Isa, quant à elle, n'avait pas l'air si sereine en ce qui concernait cette entrevue au poste. "Un avocat?" demanda-t-il en la regardant un instant. "Je ne vois pas pourquoi j'en aurais besoin, je ne suis pas arrêté. Puis, je ne risque rien, Isa, je suis innocent! Comment pourrait-on prouver la culpabilité d'un homme innocent?" demanda-t-il, affichant un large sourire, se voulant rassurant. Mais en vérité, il tremblait de tout son être, à l'intérieur. Il n'était pas à l'aise, avec ces deux gaillards qui lui tireraient sans doute les vers du nez. Mais puisqu'il n'avait rien à avouer, il se sentait en sécurité.
"Tu peux rentrer, si tu veux..." indiqua-t-il à sa meilleure amie. Mais le regard qu'il posa sur elle prouvait clairement que derrière ses mots, il lui demandait le contraire, qu'elle l'accompagne.

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C’est un cauchemar. Cela vire réellement au cauchemar. Jamais, en rejoignant Toby ce matin, elle n’aurait pu imaginer qu’il se retrouverait dans une situation aussi terrible… Aussi inconcevable, surtout. Plus les deux policiers parlent, moins elle arrive à comprendre ce qui est en train d’arriver. Elle n’ose même pas y croire, et pourtant, ils sont très sérieux. Sérieux, lorsqu’ils ne se mettent pas à rire effrontément au nez de leur suspect. Une réaction qui agace prodigieusement la Latina. – Il n’y a rien de drôle là-dedans messieurs. Ils devraient se calmer, vraiment. Ou peut-être que c’est à elle de garder son calme. Ils font tout pour pousser Toby, et elle par la même occasion, dans ses retranchements… Ils essaient de tester les limites du jeune abbé, c’est clair. Elle ne doit pas entrer dans leur jeu, Isa. Au contraire, elle se doit de faire preuve de sang-froid malgré le moment effroyable qu’ils sont en train de vivre. Et faire preuve de sang-froid, elle connaît. Alors, sans plus se préoccuper des deux hommes, elle se tourne vers son meilleur ami pour l’inciter à prendre avant tout contact avec un avocat. Il a l’air surpris. Pire, il n’en voit pas du tout l’utilité. Mais les coupables se retrouvent parfois en liberté quand des innocents se retrouvent quant à eux derrière les barreaux, elle le sait bien. Il devrait le savoir aussi. – Je sais que tu es innocent. Et c’est justement pour les personnes innocentes que les avocats existent. Enfin, idéalement. En pratique, pas toujours. Mais elle en est sûre, Isa, elle se voit mal le laisser plonger la tête dans la gueule du loup sans aucune assurance. Seulement, il a ce large sourire aux lèvres, comme s’il ne se rendait pas compte. Elle laisse échapper un soupir à peine perceptible, Isa. Elle a si peur, là tout de suite, peur pour son meilleur ami. Alors que les deux enquêteurs font mine de se diriger vers la sortie, il lui propose de rentrer. Son regard se pose sur lui, juste une seconde. Elle voit tout de suite qu’il n’a aucune envie qu’elle le laisse… Et elle non plus, elle n’y songeait même pas, à dire la vérité. Elle a trop besoin d’être à ses côtés. – Je reste avec toi. Mais on prend ma voiture. Hors de question d’aller à l’arrière de leur véhicule, comme s’il était vraiment arrêté, comme s’il était coupable… Et puis, elle veut parler en tête à tête avec lui, aussi. Devant les deux hommes, elle reprend d’une voix assurée. – Nous vous suivons en voiture. – On peut vous emmener avec nous. – Ça ira. A tout de suite. Et elle prend la main de Toby pour l’entraîner loin de ces deux hommes… Se retrouver enfin tous les deux. Ne serait-ce que quelques minutes seulement.

CODAGE PAR AMATIS

Tandis qu'Isabella lui parlait d'un avocat, Toby, quant à lui, ne semblait pas se rendre compte de l'ampleur de ce qu'il était en train de vivre. On lui parlait de prélever ses empreintes et son ADN, mais il n'avait pas peur. Pas peur d'être affiché coupable, en tous cas. Cependant, il tremblait à l'idée qu'on ait pu l'accuser, lui qui n'avait jamais fait de mal à une mouche. Certes, il n'était pas parfait, comme tout homme sur cette Terre, il s'était parfois perdu, mais il avait toujours tout mis en oeuvre pour retrouver son chemin. Il pousse un petit soupire, tandis que Isa essaye encore une fois de le pousser à chercher un avocat. "Je ne m'en fais pas trop, Isa." déclara-t-il, simplement, toujours avec ce sourire qui signifiait qu'il avait la Foi et qu'il ne se formalisait pas trop. Après tout, à chaque jour suffisait sa peine. Si un avocat s'avérait nécessaire, cela se saurait bien assez vite.
Il accepta cependant de monter en voiture avec elle, pour suivre les policiers jusqu'au poste. Isabella avait cette façon de parler, que lorsqu'elle se montrait déterminée, personne n'osait l'obligeait à faire le contraire de ce dont elle avait envie. Toby s'installa à ses côtés, lui lançant un regard assez triste.
"J'arrive toujours pas à y croire. C'est malheureux pour cette jeune femme ce qui lui est arrivé, c'est terrible..." souffla-t-il. "Mais comment se fait-il qu'elle pense que ce soit moi?" demanda-t-il, un peu de façon rhétorique. "Tu penses qu'elle ment de façon délibérée?" demanda-t-il ensuite, avant de pousser un large soupire.
Et voilà qu'ils arrivaient à destination...

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Il ne s’en fait pas trop. Il ne s’en fait pas trop. Comment peut-il lui dire une chose pareille ? Elle, elle est morte d’inquiétude. Elle angoisse à l’idée qu’il lui arrive des ennuis, elle angoisse à l’idée qu’il se retrouve pris dans un engrenage qu’il ne maîtrise en rien. Mais c’est comme s’il ne réalisait pas, Toby. Comme s’il refusait de voir ce qu’elle, elle craint déjà. Peut-être que c’est elle qui se fait un sang d’encre pour rien, peut-être que c’est simplement une erreur que ces examens vont vite éclaircir. Après tout, il est dans sa nature d’être stressée pour rien. Mais elle ne le sent pas, Isa… Vraiment pas. Seulement que peut-elle dire d’autre ? Que peut-elle faire d’autre qu’accepter de suivre ces policiers avec celui qui a visiblement décidé de coopérer en toute inconscience ? La jeune femme se sent déjà un peu plus assurée de se retrouver seule avec son meilleur ami, plutôt qu’avec ces enquêteurs de police un peu trop convaincus de sa culpabilité. Elle démarre sa voiture pour se mettre en route, un peu trop lentement, sans doute parce qu’elle a peur d’arriver trop vite au poste de police. Elle garde un certain silence alors qu’elle écoute les paroles de Toby. Elle ne sait pas quelle réponse lui donner, elle ne sait pas même ce qu’elle doit en penser. C’est tellement invraisemblable ce qui se passe. – Une femme ne se trompe pas sur le visage de l’homme qui l’a agressée. dit-elle d’un ton calme, un peu trop calme pour l’être véritablement. C’est sa propre expérience qui parle. Elle a encore le souvenir clair et net de son père dans son esprit. Indélébile. Cette femme ne peut pas s’être trompée. De là à prétendre qu’elle ment, Isabella n’en sait rien. Elle ne peut pas se prononcer sur une chose pareille, c’est un acte beaucoup trop abominable pour qu’elle puisse juger celle qui l’a peut-être subi. Mais Toby, il n’a rien à voir là-dedans, elle le sait. – Est-ce que tu sais quelque chose d’autre que le nom de cette femme, Toby ? demande-t-elle subitement, l’air un peu songeur. Cet air qu’elle a quand son esprit fonctionne à plein régime. Malheureusement ils arrivent vite, bien trop vite à destination. Elle gare sa voiture et éteint le moteur avant de se tourner vers lui. – Es-tu vraiment sûr de vouloir y aller maintenant ? Comme une dernière chance, elle essaie une nouvelle fois.

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» (Isabel) • Les apparences sont parfois trompeuses.