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 viles catins. (silene)

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Message Sujet: viles catins. (silene)   viles catins. (silene) Empty Sam 13 Oct - 15:43

silene.
quelques lettres synonymes d'un intérêt tout particulier.
elle est belle, silene.
elle est farouche, silene.
elle est innommable et indescriptible, silene.
et il doit aller la retrouver, aujourd'hui, pour parler de quelques détails. parce qu'elle aurait l'âme de devenir la matrone au sein de la maison close, qu'il a besoin de quelqu'un à qui parler et qui pourrait chapeauter les autres femmes.
c'est ce que l'on attend de sly, pourtant, mais c'est également quelque chose auquel il ne peut se résoudre. parce que sly n'est pas une femme, déjà, et ne comprend pas réellement les potentiels problèmes. que sly les respecte, que sly veut les protéger, mais que sly se sent impuissant. il a besoin d'avoir des yeux et des oreilles partout, parce qu'avant même d'être des prostituées… ne sont-elles pas, en quelque sorte, des otages ?
il avale la distance le séparant, depuis le queens uppé, du queens commercial. les prostituées ne sont-elles pas que de vulgaires objets que l'on s'arrache ? cette simple idée lui donne des nausées, mais c'est pourtant bien sa génitrice – l'ancienne leader des sons of the harpy – qui a décidé d'entamer ce commerce malsain, et de le placer parmi d'autres objets de valeurs.
silene.
un diamant brut parmi un tas de caillasses sans intérêt.
il ne devrait pas s'attacher à cette jeune femme sauvage qui, semble-t-il, est intéressée au possible. son ambition semble n'avoir aucune limite, tout comme son opportunisme.
et pourtant, c'est bien ça qui la rend si spéciale aux yeux de sly. c'est l'impression, quand il se perd à la contempler – jolie poupée endormie, jolie poupée incapable de se libérer de ses chaînes – qu'il se regarde lui-même. jeu malsain d'un désir flamboyant pour lui-même, narcisse revisité quand il s'imagine l'enlacer.
et pourtant, silene et sly n'ont pas ce genre de relation. parce que sly refuse de la toucher ; parce que sly ne paiera jamais quelqu'un pour la forcer à l'adorer, le temps d'une soirée. parce qu'elle lui appartient et qu'il refuse d'utiliser son pouvoir pour l'assagir encore davantage.
d'autant que silene rowe n'est pas n'importe qui : elle serait capable d'avoir planqué un couteau sous son matelas pour lui planter en plein cœur pendant l'acte, dans une trahison digne des plus belles pièces shakespeariennes ; un sin city moderne et réel.
alors il arrive aux portes de la maison close – un lieu d'extérieur décrépi et pas franchement attrayant, malgré les néons roses qui crachotent leur faible lueur à la nuit tombée – et arrive comme un prince dans son harem. les prostituées – toutes aussi opportunistes que silene – s'approchent dans une ribambelle de tissus et de parfums divers et variées, frôlant de leur épiderme dénudé les vêtements chics d'un sly agacé. il fait un geste de la main, les pousse à reculer :
- où est silene ?
il demande, d'une voix grave qui semble résonner en écho dans le lieu richement garni à l'intérieur – des boudoirs sont aménagés ça et là pour offrir un lieu de vie confortable et agréable aux catins, quand ils offrent également des endroits supplémentaires et plus publics pour s'adonner aux vices – ce qui pousse les prostituées à reculer davantage.
petit sourire carnassier qui dévore les lippes de sly – il a trouvé les bons mots pour freiner leurs ardeurs.
- à l'étage.
ronronne l'une des filles, un éclat sadique brillant dans ses prunelles claires – et sans doute ornées de lentilles de contact ou d'autres artifices. elle est belle, très belle… mais elle semble si corrompue qu'elle en dégoûte le besoin de pureté de sly. un besoin que silene ne fera jamais disparaître.
il se dépêche de monter les escaliers et rejoins la chambre qui a été assignée à la gamine rowe ; il toque légèrement et n'en attend pas plus pour rentrer. ce n'est pas tant pour souiller son intimité que pour donner l'impression qu'il est le messie dans un lieu sanctifié, que personne ne réprouve sa divine parole. il a ce besoin d'être respecté, et ce n'est pas en courbant l'échine et en attendant d'être invité dans l'antre de la gorgone qu'il y parviendra.
- bonsoir, silene.
il murmure, d'une voix grave mais douce. d'une voix pressante mais tendre. d'une voix langoureuse mais dominatrice.
rien ne peut la préparer à la raison de sa visite, ni même aux divers services qui lui seront demandés – et presque ordonnés.
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Message Sujet: Re: viles catins. (silene)   viles catins. (silene) Empty Mer 17 Oct - 15:18

La chaleur contre ses courbes faisait frémir sa peau opaline. La vapeur d'eau s'échappait par la porte de la salle de bain laissée ouverte. Douche salvatrice pour ses muscles endoloris par la nuit. Son blond renouvelé récemment dégorgeait dans la douche, lui rappelait toute cette mascarade devenue trop réelle. Lorsque ses paupières posaient leur voile sur ses iris, les images revenaient. Observatrice omnisciente de la scène, comme si elle avait quitté son propre corps. C'était étrange. Ça semblait si lointain et si récent à la fois. Le calme de la rue - ou peut-être était-ce ses tympans qui avaient refusé de percevoir les sons de la ville ce soir-là -, le claquement de la balle contre le percuteur qui fendait l'air, les derniers cris de Marco, son murmure, le sang, l'ambulance. Quand la douche lui rappelait un peu trop la pluie de cette nuit-là, elle ouvrait les yeux et augmentait la température de l'eau pour terminer de se rincer. Oublier, c'est tout ce qu'elle voulait. Faire de cette histoire son passé duquel elle n'avait tiré que des mauvaises leçons. Son palpitant ne battait que d'adrénaline désormais et sa soif de reconnaissance et de pouvoir n'avait fait qu'augmenter.

C'est ce qui la faisait se mouvoir, quitter cette douche. Elle avait autre chose à faire que de s’apitoyer sur son propre sort. Étrangement, elle trouvait qu'il y avait pire qu'elle, qu'elle n'avait pas à se plaindre. Elle était même plutôt fière de sa position même si au regard du monde elle n'est qu'une pute parmi tant d'autres. Elle savait que c'était faux, qu'elle était au dessus de la masse et elle voulait grimper encore. Le maquillage à outrance, les bas résilles bas de gamme, les robes moulantes et trop courtes, ce n'était pas pour elle, elle n'avait pas besoin de tout ça. Face au miroir, elle rehaussait ses pommettes d'un rose à peine visible et elle mettait en valeur ses noisettes avec un mascara. Elle en mettait davantage seulement pour ses clients réguliers qui la demandaient un peu plus femme. Sûrement l'un des seuls moments où elle répondait vraiment à des ordres. Le reste du temps, son naturel était suffisant pour faire craquer les clients, ses traits juvéniles, sa fausse innocence. Ils se complaisaient dans la sensation d'avoir séduit une jolie demoiselle et non une succube professionnelle qu'ils finiraient par payer pour ses prestations. Poupée fragile qui cachait bien son jeu, nymphette aux cornes de diablesse bien cachées qui faisaient d'elle la manipulatrice parfaite.

La serviette dénouée finissait au sol après un court passage dans ses longueurs avant de les brosser grossièrement. Elle avait du temps avant le prochain, elle pouvait les laisser sécher naturellement. Silene filait dans la chambre et attrapait les sous-vêtements qui l'attendaient sur le lit pour les enfiler. La dentelle rouge tranchait avec son épiderme claire. Son seul passage suffisait pour la faire grimacer un peu. Bleu récent sur la cuisse, un coup de reins trop franc contre le mur, trop près de la commode et sa peau était marquée. Rien de grave mais elle allait devoir le camoufler pour son prochain client, toujours soucieuse de donner le meilleur d'elle-même pour obtenir toujours plus en retour. Fine stratège. Le long peignoir de soie noire glissait sur ses épaules, enveloppait son corps, relevait quelque peu ses courbes sans trop en dévoiler. Elle ne prenait pas le temps de le fermer parce qu'elle se pensait seule pour un temps. Armée de son paquet de cigarettes, elle en extirpait une et l'allumait en se penchant au dessus d'une bougie allumée.

Fenêtre ouverte, assise sur son rebord, la fraîcheur des nuits de ce début d'automne lui donnait la chaire de poule. Ça faisait du bien. L'air frais, la sensation courte d'être dehors avant que la porte qui s'ouvrait ne la ramène à la réalité, celle de sa cage dorée dans laquelle elle s'était engouffrée une année plus tôt. Elle prenait un instant pour laisser la fumée s'échapper de ses lèvres rosées. Elle n'était pas inquiétée de l'identité du visiteur parce qu'elle connaissait sa voix par cœur, parce qu'elle s'était imprimée dans son esprit comme la mélodie de la réussite. « Bonsoir, Sly. » Son visage finissait par se tourner vers lui, un fin sourire, à peine perceptible, au coin de ses lippes. C'était rare qu'il vienne lors des heures de travail mais elle ne pipait pas un mot. N'importe qui d'autre aurait passé cette porte sans y avoir été invité serait reparti avec un coup de pied au cul mais pas lui. L'intérêt qu'elle lui portait et le regard qu'il avait sur elle, son comportement respectueux, l'empêchaient de lui en vouloir de cette intrusion. « Qu'est-ce que je peux faire pour toi? » Se mettre à son service pour en ressortir gagnante, toujours. Disciple adorée du maître, elle le savait, elle en jouait, elle se faisait sienne pour mieux atteindre son niveau, pour se faire une place à ses côtés au dessus des autres.

« Ça ne te ressemble pas de venir à cette heure. » La blonde quittait sa fenêtre et s'approchait de lui. Naturellement, son peignoir léger s'ouvrait dans sa démarche et volait quelque peu derrière elle pour mieux se rabattre le long de ses galbes quand elle s'arrêtait face à lui. Elle lui présentait son paquet de clopes, l'invitait en silence à rajouter une pièce à son cancer avant de craquer un sourire, coincé entre la malice et la séduction. « Dois-je comprendre que tu as changé d'avis? » Il était sûrement l'un des rares de la bande des SOH à ne pas avoir abîmé sa peau de ses mains, marqué son cou de ses lèvres. Pour elle, ça ne serait qu'une occasion de plus de le mettre dans sa poche même si elle appréciait grandement qu'il soit l'un des rares à ne pas la réduire à son physique, à ne pas vouloir la posséder. Pas dans ce sens en tout cas. Même si les mots n'ont jamais été posés, il était évident qu'il la possédait, bien malgré elle, bien malgré lui. Il représentait ce pouvoir qui lui manquait tant, il la tenait dans ce étau invisible, entre la raison et la soif du pouvoir qui finirait par la tuer.
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Message Sujet: Re: viles catins. (silene)   viles catins. (silene) Empty Dim 28 Oct - 19:55

odeur de tabac qui chatouille désagréablement les narines. les opales qui se retrouvent rehaussées de sourcils froncés quand silene rowe n'est censée être qu'une divinité parmi la souillure et la décadence du monde. son égale, sa reine dans un monde d'anarchie. et les divinités, ça ne fume pas. et les divinités, ça ne s'abîme pas.
« Bonsoir, Sly. »
dieu, cette voix.
elle invitait aux mille et uns délices. c'était une invitation vers les mille et une nuits.
dans la lumière de la lune, seulement éclairée par le côté par la lumière tamisée de la lune et des autres habitations, elle est sublime. ce que sly aime tant avec silene, c'est cette retenue – un terme saugrenu quand il est juxtaposé à cette nyx revisitée – qui semble émaner d'elle. elle n'est pas vulgaire, elle n'est pas provocante. silene n'est que la perle savamment gardée par une huître perdue au fin fond du récif. c'est le joyau de cette maison close, un joyau que sly aime à faire miroiter aux clients les plus importants – et que peu ont l'occasion de véritablement expérimenter.
mais tout ça, ça le dégoûte aussi ; il n'arrive pas à se faire à l'idée qu'une femme – sa propre mère – ait pu se décider à créer un tel commerce. parce qu'elle vend ses pairs. parce qu'elle vend la chair de sa chair, ses sœurs. parce qu'elle vend une féminité dont elle est dotée.
et sly est d'autant plus révulsé par l'idée que silene soit un joyau dans un monde dévoré par les ténèbres ; elle ne devrait pas vivre uniquement dans cette cage dorée, vivre au crochet des autres, les cuisses écartées. combien même silene est d'une beauté envoûtante, elle n'a pas mérité de n'être que l'objet des fantasmes et des désirs de ces hommes.
combien même ève descend d'adam.
les psaumes il te faut écouter, mon fils.
notre père qui êtes aux cieux, que ton nom soit sanctifié. que ta volonté soit faite, sur terre comme au ciel.

« Qu'est-ce que je peux faire pour toi? Ça ne te ressemble pas de venir à cette heure. »
divines tentatrices. toutes autant qu'elles sont. filles de lilith créées uniquement pour le tenter, pour le faire faillir sa mission divine.
sly est le roi fou. pensé et engendré comme armaggedon pour propulser le chaos sur le devant de la scène. il mettra la ville et le monde à feu et à sang pour qu'il renaisse de ses cendres. sly ne doit pas faillir face à toutes ces tentations, face à toutes ces femmes qui tentent de le séduire – pour qu'il oublie qu'il a été choisi.
le voile sombre qui cache la peau de silene bouge au gré de ses mouvements, et sly – plus faible que jamais ce soir – détourne le regard. il refuse d'être un de ces hommes lubriques à poser un regard embrasé sur son épiderme.
« Dois-je comprendre que tu as changé d'avis? »
il met une petite tape, légère, sur la main tendue qui contient le paquet de cigarettes. et les opales céruléennes se perdent dans celles, chocolatées, de son homologue féminin.
- tu ne devrais pas fumer, silene.
il gronde, les mâchoires crispées. il se baisse pour ramasser le paquet et le balance sur le lit d'un geste légèrement tendu.
- je pensais que tu avais compris que je ne viendrai jamais pour ça.
il ajoute, quand ses doigts viennent se refermer sur l'épaule de la déité. dans un coin plus reculé de sa caboche, ses doigts se referment autour de sa gorge frêle. parce qu'elle le tente, parce qu'elle le défis, parce que silene est un mystère qui demeure entier et qu'il la déteste pour ça.
ils sont trop proches. malgré lui, il respire les effluves de son gel douche et de son shampoing. elle est la pureté souillée de la maison close, l'inaccessible devenu accessible. c'est une femme sauvage et farouche que tout un chacun rêve de dompter – sly le premier.
- je suis venu pour une raison précise. et pas pour te sauter.
il grogne quand les mots claquent d'une manière un peu trop brutale – comme un fouet sur un fessier. il la lâche – les doigts légèrement imprimés dans la peau – et fait quelques pas jusqu'à la fenêtre qu'elle vient de quitter. il se passe une main dans les cheveux, la laisse ensuite tomber jusqu'à sa poche de veste d'où il sort un cigare qu'il ne tarde pas à allumer.
fais ce que je te dis, pas ce que je fais.
- mais d'abord, tu veux bien m'expliquer le bleu sur ta cuisse ?
il demande en se retournant, crachant une bouffée de fumée dans sa direction quand ses opales sont fixées sur la cuisse qui possède un hématome. personne ne blesse son bien le plus précieux, et personne ne blesse sa silene sans en payer le prix. silene n'est pas de ces vulgaires putes qui accèdent aux requêtes de domination des clients. silene est un bijou qu'il faut choyer, et il est bien spécifié aux clients qui oseraient porter la main sur elle qu'ils en paieront le prix – de leur main, ou de leurs bijoux de famille.
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Message Sujet: Re: viles catins. (silene)   viles catins. (silene) Empty Sam 10 Nov - 3:45

Le paquet de clopes chutait à leurs pieds sous l'animosité contrôlée du blond. Le visage de Silene restait impassible, il ne traduisait rien. Pas de colère, pas d'approbation non plus. Seule la fumée silencieuse qui s'échappait de ses lippes parlait pour elle. Elle s'envolait au dessus de leurs têtes comme le conseil/ordre de son interlocuteur. Si elle était sienne en un sens, elle ne lui appartenait pas non plus complètement. Elle restait libre de ses choix, libre de rester ou de partir, libre de fumer ou non. Cette bouffée, c'était simplement pour lui rappeler qu'elle faisait encore ce qu'elle voulait, à ce niveau-là du moins. Elle avait conscience qu'il disait ça davantage pour elle que pour lui, histoire qu'elle ne se pourrisse pas la santé en rajoutant une pièce à la tirelire de son cancer. Même s'il n'y avait touché d'aucune façon, il avait fait de son corps le joyau de sa couronne, le temple à chérir et protéger - pour mieux le proposer à des clients fortunés, paradoxal n'est-ce pas? C'est ainsi qu'était Sly, paradoxal.

Et ça le rendait insaisissable, même pour elle. Elle-même farouche, elle pourrait appréhender les choses avec lui - comme elle l'avait fait avec la cigarette en pensant qu'il s'en saisirait comme avec ses cigares - mais elle n'y parvenait pas. Elle avait souvent tort sur ses supposés réactions. C'était ce qui le rendait si séduisant aussi. « Je l'ai compris. Je m'attends simplement à tout venant de toi. » Mystère entier, imprévisible bonhomme. Elle aurait été la première étonnée qu'il vienne pour la sauter, la première à l'interroger sur ce retournement de veste aussi. La question restait toujours néanmoins en suspens entre eux, un questionnement tacite dont les mots n'ont jamais été posés. Pourquoi? Ce n'était pas compliqué pour les autres gravitant autour d'eux - les membres du gang, les autres putes du bordel - de comprendre qu'il avait fait d'elle sa favorite, son diamant brut mais beaucoup, elle avec, n'avaient jamais compris cette distance qu'il mettait naturellement entre eux. Trop peu consciente sûrement qu'il craignait que sa soif de pouvoir qu'il avait détecté chez elle ne l'a mène à sa perte. Sa favorite pour mieux la protéger, pour mieux contenir ce feu de paille qui brûlait en elle et risquait de tout enflammer sur son passage.

Naturellement elle suivait son mouvement, se retournant vers lui quand il approchait de la fenêtre. Elle sentait encore un peu ses doigts sur son épaule délaissé. Rien de douloureux, simplement une marque éphémère, comme pour appuyer ses paroles: une raison précise. Elle voulait en savoir plus, lui donnait néanmoins le temps d'allumer son cylindre, s'empêchant de lever les yeux au ciel. Paradoxe. Elle s'attendait à ce que, de lui-même, il lui révèle la raison de sa venue. A la place, ses iris s'attardaient sur le bleu de sa cuisse. Instinctivement, la sylphide fermait son peignoir de soie, cachait l'objet de la conversation, pour mieux retrouver son regard après avoir écrasé sa cigarette dans un cendrier placé sur la commode contre laquelle elle était appuyée, cette fameuse commode sûrement plus fautive que le client qui n'avait pas cherché à lui faire du mal, bien au contraire. « Les risques du métier dans lequel tu m'as déposé. » Une gentille pique bien placée pour lui rappeler que si des clients étaient amenés à l'abîmer, volontairement ou non, il en était en partie responsable. Il aurait pu lui donner n'importe quel rôle au sein des Sons Of Harpy mais il avait choisi celui-là, choisi de l'enfermer ici et de l'offrir sur un plateau d'argent, concrètement. C'était les risques oui, des risques qu'il avait lui-même choisi bien qu'elle ne les avait pas refusé non plus. Satisfaire sa majesté pour régner à ses côtés, c'était aussi simple que ça, quand bien même, parfois - comme maintenant - son fort caractère prenait le dessus sur la raison, sur sa stratégie bien établie.

« Ça n'en vaut pas la peine, je t'assure, il a pas fait exprès. » Se radoucir, un peu. Parce qu'il a ce pouvoir sur elle qu'elle ne comprend toujours pas. Un apaisement intérieur quand il pose son regard dans le sien, quand dans ses yeux elle se voit comme son égale et pas une vulgaire catin. Lui exposer la vérité, sans l'embaumer, sans la noircir, sans en faire un drame parce que ça n'en était pas un. Le bleu finirait par s'en aller de lui-même dans quelques jours, pas de quoi la choquer, pas de quoi la faire fuir ou la répugner du métier, il pouvait se rassurer là-dessus. Elle était plus forte que ça Silene, parce qu'elle avait vécu pire dans son passé pas si lointain. Relativiser, c'était devenu plus facile depuis qu'elle s'interdisait d'aimer. « Pour quelle raison est-ce que tu voulais me voir, Sly? » Sa question précédait l'ouverture d'un tiroir dont elle tirait un bonbon à la menthe bleue. Si son plaisir de fumer restait le même, elle n'en restait pas moins soucieuse du confort du client qu'elle recevrait quand Amor quitterait la pièce. L'odeur et le goût du tabac étaient franchement répugnants lors d'un baiser, d'autant plus si elle se retrouvait avec un client non fumeur. Farouche mais respectueuse, toujours.
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