Why we keep coming back for more ? + Roxis

Leurs corps qui s’entremêlaient, son parfum qui venait l’enivrer, et puis ses mains à lui qui venaient découvrir ce corps qu’il ne connaissait que trop bien, Rose était heureuse, elle était revenu en arrière, ça semblait pourtant si réel, mais ça ne l’était pas, c’était un doux rêve, ce même rêve qu’elle avait fait à de trop nombreuses reprises depuis leur rupture, un fantasme qui revenait, tout le temps. Elle ne voulait pas se réveiller, parce que le souvenir de ce rêve était trop beau, et elle savait qu’au moment où elle allait ouvrir les yeux, la réalité allait venir la frapper, elle se réveillerait seule, paumée dans son appartement, réduite à sa vie de célibataire, et que ces sensations qu’elle avait adoré ressentir à nouveau n’étaient que fumée, n’étaient qu’un mirage dans une vie sans relief. Les yeux encore fermés, dans un demi-sommeil, elle ne réfléchissait à rien, elle était en osmose avec son lit, avec son oreiller, elle se retourna dans le lit pour savourer encore plus cet amour inconditionnel entre elle et ce matelas grand confort. BRRRR. L’air frais de la pièce vint souffler sur la jambe de Rose, qui s’empressa de la cacher sous la couette à nouveau. Une seconde, deux secondes, trois secondes... Elle passa sa main engourdie sur son mollet rafraichi, puis commença à tapoter toutes les parties de son corps : elle était nue. HEIN ?!! Pourquoi était-elle toute nue dans son lit, elle la frileuse qui dormait toujours dans son pyjama tout doux qu’elle aimait tant. Elle ouvrit les yeux sans même cligner les paupières, la situation était des plus improbables. Sa tête était lourde, et sa bouche pâteuse. Elle tourna la tête à gauche, à droite, et elle aperçut ses fringues par terre, son soutien-gorge accroché à la poignée de la porte, et son tanga jeté à l’autre bout de la pièce, près de la fenêtre. Qu’est-ce qui s’était passé ? Il était évident qu’elle n’avait pas fait ça toute seule, son coeur battait la chamade, elle se retourna vers la place laissée vacante à côté d’elle, personne.

Soudain, elle entendit du bruit dans la cuisine, du verre brisé, puis des pas qui s’approchaient. Son estomac se noua, et adossé à la tête de lit, Rose tira le drap vers elle, protéger un corps que cette personne avait vraisemblablement pu observer dans les moindres détails la nuit passée. Son coeur battait la chamade, est-ce qu’elle avait fait une connerie sous l’effet de l’alcool ? C’était une certitude, mais selon l’identité de l’amant inconnu, le degré de l’erreur allait pouvoir être évalué. Et puis il passa la porte de la chambre, et Rose sentit son corps la lâcher, le poids de cette nuit retomber, avant de se faire gagner par une autre angoisse, l’invraisemblance de cette situation. Il était là, face à elle, ses cheveux ébouriffés du matin, ses petits yeux encore qu’à moitié habitués à la lumière, sa voix abîmée par les restes de fatigue et d’alcool. “Je... Non, j’étais réveillée avant que tu ne casses... T’as cassé quoi ?” Elle n’en avait rien à faire de ce qu’il avait cassé, elle en avait rien à faire de tout, du monde, parce que ce moment-là était particulièrement gênant, naturel, certes, mais vraiment gênant. Alors elle n’avait pas rêvé, son odeur, ses caresses, elles étaient réelles finalement. Tout se mélangeait dans son esprit, comment réagir ? Quoi dire ? Quoi faire ? Il avait l’air de prendre ça bien, il avait fait couler du café, pas de reproches, comment est-ce qu’ils en étaient arriver à finir au lit chez elle, tous les deux ? “J’arrive, je vais juste, euh, me rhabiller j’imagine.” Rose lui adressa un sourire poli, mais au fond d’elle, son corps était au beau milieu des montagnes russes, elle avait la nausée, les vapeurs d’un trop plein de vodkas, et la présence d’Alexis chez elle, chez eux, rendait les choses particulièrement cocasses. Elle enfila un t-shirt, et un short en coton, passa les pieds dans ses chaussons panda qu’il lui avait offerts quelques mois plus tôt. Toujours dans le gaz, elle se laissa tomber dans la chaise de la cuisine, puis observa Alexis en silence. Elle beuguait sur lui, là, dans leur appartement d’avant, c’était inimaginable et pourtant réel, elle n’en revenait pas, elle ne savait pas quoi dire tant elle n’aurait jamais imaginé telle situation. “J’imagine qu’on a... Enfin, j’me suis réveillée toute nue...” Elle rentrait dans le sujet, c’était son habitude à Rose, jamais trop de tact, toujours droit au but. Au fond, elle était soulagée que ce soit lui, elle était même contente d’avoir pu repartagé quelque chose avec lui, mais à la fois, ce qu’ils avaient fait n’avait pas le moindre sens, ils étaient ivres, et elle n’en avait presque aucun souvenir, quelques bribes d’images qu’elle avait imaginées être des rêves, mais en même temps, abasourdie, perdue... Est-ce que ça voulait dire quelque chose ? Finalement, l’alcool l’avait peut-être aidé à faire ce qu’elle ressentait vraiment, elle qui prétendait à qui voulait l’entendre que jamais elle ne pardonnerait les mots d’Alexis, ses absences, son manque de compréhension, l’absence de dialogue et de remise en question... L’ivresse avait oublié de demander à sa fierté si elle acceptait de baisser les armes afin de laisser parler le coeur... Fort probable. Problème, ils étaient deux dans ce gros bazar, et Rose ne voulait certainement pas dire ça la première, à haute voix, elle n’était même pas sûre de ce qu’elle pensait tout court.