side effects // barlow

Tu refuses toi. purement et simplement. De ressentir quoi que ce soit. De te laisser abuser une nouvelle fois. Mécanisme de protection dont tu n’arrives pas à te défaire, pas même avec cette seule et unique personne qui a une réelle importance dans ta vie. Peut-être parce que justement, tu n’accepterais pas une énième déception de sa part aussi. Ainsi, tu mets rapidement fin à ce brin de tendresse, ce brin d’ouverture que tu lui offres. Clairement parce que tu ne connais pas mieux que ça toi. « Staz… » Et pourtant, ses doigts qui viennent retrouver les tiens. Toi, qui ne peut t’empêcher d’avoir un mouvement de recul. Et malgré tout… Tu finis par le laisser faire, par te laisser porter par cette marque d’affection alors que tu vois qu’il insiste. Parce que tu comprends à quel point c’est en quelque sorte… important pour lui. « j'te jure que ça ira… Je vais tout faire pour » Tes lèvres qui se pincent, à l’entente de ses mots. Ses mots que tu voudrais qu’il retire immédiatement. Parce qu’il n’a pas le droit non. De jurer. Parce que qu’il n’a pas le droit de te promettre quoi que ce soit. Il n’a pas le droit… de te faire devenir faible. « et quand tout ça sera terminé je viendrais te chercher, on ira loin d’ici, on va s'barrer tu m’entends ? » tu aimerais le croire. Parce que c’est lui. Parce que lui, contraire à toute autre personne qui a meublé ta vie ne t’as jamais trahi. Mais tu en es incapable. Alors tu secoues vigoureusement la tête, de gauche à droit. Et tu ramènes tes mains vers toi. « me fais pas de promesse vince. » Que tu souffles, alors que ton regard vient retrouver le sien. Cet air sérieux qui teinte tes traits. Ta mâchoire qui se serre. « pas alors que tu sais aussi bien que moi qu’il y a plus de chance que ça tourne mal. » Oui tu le savais. Tu avais beau de rien savoir de ce qu’il comptait faire précisément, mais tu n’en avais pas besoin pour ne pas avoir de doute quant au fait qu’il y avait des risques. Qu’il pourrait bien tout perdre. Que tu pourrais bien tout perdre toi aussi par la même occasion. « juste… fais pas de connerie, okay ? » Que tu finis par ajouter, en haussant légèrement les épaules. Et toi, tu ne veux pas qu’il te le promette, tu veux simplement qu’il le fasse. Tu veux simplement qu’il te prouve à quel point tu avais tort gamine de ne pas lui faire confiance. « j’sais bien que t’es con, mais le soit pas cette fois. » mince sourire, qui se dessine sur le bout de tes lèvres. Avant que tu ne le fasses disparaitre, amener ton verre jusqu’à tes lippes.

Voilà bien longtemps que tu ne sais plus comment parler à Staz, et c’est surement ça qui vous a éloigné, le manque de communication, pas d’amour. Parce que de l’amour y'en a, et y'en aura toujours, parce qu’elle est tout ce qui compte vraiment pour toi, tout ce qui te reste, ta seule vrai famille. Pourtant ça coince, parce qu’elle joue bien trop vite aux gamines effrontées, à la gamine qui n’a plus besoin de son grand frère depuis bien longtemps. Tu le sais qu’elle a plus besoin de toi, ni pour lacer ses chaussures, ni pour la défendre face aux grand du quartier, ni pour sécher ses larmes. Elle est grande maintenant ta petite sœur, elle a certainement plus besoin de toi dans sa vie. Et tu voudrais juste qu’elle te montre encore un peu d’intérêt, encore un peu d’amour. Tu lui dis pas tout, tu restes vague sur les raisons qui pourraient causer ton absence, de courte ou de longue durée. Et elle panique Staz, panique de ne plus t’avoir cette fois, de n’avoir pour frère qu’un taulard, ou pire un fantôme. Elle ne viendra pas te voir en taule, elle te le dit, cash, et ça t’étonne pas vraiment. Elle a assez de sa génitrice derrière les barreaux, tu t’en voudrais de rajouter un poids sur ses épaules d’enfants. Elle ne viendra pas non plus sur ta tombe si tu y passe, si tu tombes sous les balles, et tu sais qu’elle ment, tu l’espères du moins, t’espère qu’elle viendra quand même, te voir, t’apporter des fleurs, ou même juste pensée à toi. T’essaie de la rassurer, tu prends ses mains dans les tiennes. Tu vas réussir, tout se passera bien, et tu reviendras la chercher, les poches pleines de billet, pour l’emmener loin. Tu lui promets à Staz, de revenir pour l’emmener loin. Elle ne veut pas de promesse, elle en veut plus, elle a trop été habitué aux promesses de votre mère, les promesses qu’elle n’a jamais tenues. Tu soupires, détourne le regard, repose ton dos dans le siège. Elle n'a pas tort pourtant, c’est vrai qu’il y a plus de chance pour que ça foire, pour que tu te retrouves derrière les barreaux sans un sou en poche. Et elle ne veut pas de faux espoirs. « Fais-moi confiance… », tu secoues la tête, te redresse une nouvelle fois vers elle. Elle te supplie de ne pas faire de connerie, de ne pas être con pour cette fois et tu ricanes, portant ton verre à tes lèvres, le terminant en quelques gorgées. Tu le reposes, te lève, pour te pencher vers elle. « juste fais-moi confiance Staz… », tu te baisses vers elle pour déposer un baiser sur le haut de son crâne, le geste affectif si occasionnel. « j'te promets que je ferais de mon mieux… », tu gardes un sourire sur tes pulpeuses, « soit là quand je viendrais te chercher », tu fourres tes mains dans les poches de ton bomber, prêt à partir, hésite un peu, retourne vers elle. « Viens-je te raccompagne », tu veux pas la laisser dans la nuit noire, dans les rues grises, tu préfères la raccompagner jusque chez elle, veiller sur elle comme tu’aurais dû le faire ces fameux soirs où tu n’étais pas là...