F / TAYLOR LASHAE (négociable)

identité complète / Antonia 'Toni' Assante. tranche d'âge / Entre 28 et 30 ans. statut civil / Nouvellement célibataire. études ou métier / Community manager d'un club à la mode et créatrice d'une appli de rencontres. groupe conseillé / Ace of Diamonds (voire Ace of Spades). avatar souhaité / Taylor Lashae (franchement, elle serait parfaite).

alma ocana / ex, amour persistant.

Toni n’est pas tant homosexuelle qu’Alma-sexuelle. Cette fille, c’était sa meilleure amie. Elle a vu les Ocana s’installer à deux portes de chez elle au milieu des années 90 (comme beaucoup de cubains et de migrants d’Amérique latine par la suite). Les gosses se sont vite rapprochées malgré des tensions entre communautés (vieille immigration vs nouvelle immigration) et on a pris l’habitude, chez les Assante, de voir la petite mexicaine dormir chez eux. Ça devient permanent lorsque, l’année de ses 14 ans, Alma est virée de chez elle par son père après un baiser échangé à l’école avec une fille. Les Assante n’y réfléchissent pas trop quand ils récupèrent la môme. La mère de Toni, surtout, voit dans Alma une seconde fille et se fiche bien de qui elle embrasse. Leur fin d'adolescence ensemble est trouble : elles partagent le même lit, sont très tactiles, n'ont aucun secret l'une pour l'autre. Pour Alma, Toni va être une évidence rapidement acquise. Pour Toni... Elle ne sait toujours pas expliquer cette alchimie qu'il y a entre elles et l'amour qui a mué, s'est sublimé avec le temps.

À leur majorité, Toni prend le chemin des études et Alma celui de Las Vegas. Elles sont quelque chose sans s’être dit quoi alors Toni se contente d’être blessée par cette fuite loin du Queens et où les nouvelles de l’une à l’autre sont sporadiques. Elles se retrouvent il y a cinq ans, quand Alma est à dealer dans le club où Toni sert de community manager ; c’est tellement typique d’Alma. Passée une heure pour se ré-apprivoiser, la chimie est toujours là, peut-être même pire, plus intense et plus sexuelle maintenant qu’elles sont adultes. Et leur relation sera intense, passionnelle. Elles peuvent difficilement se tenir dans la même pièce sans se toucher et le climat des bars de nuit et clubs en tout genre ne fait qu’entretenir l’excès. Elles oublieraient presque qu’elles sont assez différentes : Alma travaille dans des tenues dignes de prostituées pour des types assez louches pendant que Toni veut seulement d’une vie tranquille, bouillonnante, oui, mais légale et avec des enfants, qui sait, un jour. C’est assez loin de la futilité d’Alma, qui ne pense qu’à gagner plus d’argent pour le dépenser en choses inutiles et indécentes.

Il y a huit mois, Toni la quitte. Ça ne mènera à rien, dit-elle. Elles ne veulent pas la même chose, dit-elle encore. Alma a beau dire que c’est Toni qu’elle veut, elles savent toutes les deux qu’elle ne changera pas comme ça. Peut-être jamais. Comme il vaut mieux en rester là, Alma quitte le loft de Toni et, paradoxe absolu, s’enfonce un peu plus dans la dépendance au fric sale. Pour autant, elle est loin d’avoir renoncé à Toni – l’amour de sa vie, elle le sait et n’est pas prête à y renoncer. Elle veut la reconquérir et le fait est qu’il y a une énergie suffocante entre elles lorsqu’elles sont au même endroit. Pour Toni, ce serait facile de céder à un baiser et, parfois, elles en sont proches, quand ce n’est pas à pire que ça… Mais ça reviendrait à gaspiller leur temps et à leur faire un peu plus mal. Alors, et même si elles se croisent jusqu’à cinq nuits par semaine, Toni fait celle qui ne voit rien, et surtout pas qu’Alma écrase méthodiquement tous les filles et garçons qui lui tournent innocemment autour.