— we'll be alright, don't mind us (w/peyton)

Ça se sent. Que sa présence te fait du bien. D’abord, il y avait l’étonnement. Parce que clairement toi, tu ne pensais pas la recroiser un de ses jours. Et si bien que ces retrouvailles auraient pu laisser paraitre un brin de malaise, vous démontrez que vous aviez tous les deux beaucoup changés, que vous n’étiez à l’heure plus vraiment sur la même longueur d’onde, c’était pourtant le contraire qui se produisait. Naturel presque déconcertant. Car si bien que vous ne vous étiez pas revu depuis des années, il n’en restait pas moins que la conversation coulait d’elle-même. Et certes, vous aviez changé tous les deux, mais clairement, vous avanciez aujourd’hui dans le même sens. Et clairement toi, ça te soulageait de savoir qu’elle aussi, elle était parvenue à aller de l’avant. Qu’elle avait réussi à grandir malgré les blessures de son passé. Parce qu’elle le méritait. Peut-être bien plus que toi d’ailleurs. « Je comprends entièrement oui, poser ses valises après tout ce qu’on a vu l’un comme l’autre, ce n’est pas forcément évident. » Effectivement, ce n’était pas tout à fait simple. Et tu ne savais même pas si tu y parviendrais. Mode de vie que tu ne connais plus à l’heure actuelle, que tu devras réapprendre petit à petit. Enfin, si tu parviens à te faire à l’idée. « J’espère que tu… Que tu arrives à régler ces choses que tu évoques… ? » Et tu ne peux t’empêcher de sourire à sa remarque. Parce que tu vois bel et bien qu’elle n’est pas trop certaine de sa question. Ou plutôt, elle n’est pas certaine qu’elle soit appropriée. Mais clairement, ce n’est plus un sujet délicat pour toi, du moins, plus à l’heure actuelle. Toi, qui a enfin réussi à faire la paix avec ton passé. « Pas encore, enfin j’ai toujours quelques petits trucs que je dois faire. » Qui sont assez nombreux d’ailleurs. Parce que tu as commis des erreurs par le passé, dont tu es conscient. Et maintenant tu veux les réparer, pour vraiment aller de l’avant. Même si tu sais bel et bien que ça te prendra un certain temps. « Reparler à mes parents. M’excuser auprès de mon ex. Porter des fleurs sur la tombe de mon ami. » Tu n’as pas honte de l’avouer. Les mois qui se sont écoulés, sans que tu ne fasses l’une de ces choses encore. Mais ça, c’est bel et bien parce que tu as le souci de bien les faire. Et tu ne veux rien presser.
Puis tu la taquines. Rien de bien méchant. Seulement parce que tu es surpris toi. Ou simplement, parce que tu as mal compris ses paroles. « Mais non, tu plaisantes, je voulais dire pour le futur. » Le futur, qui pourtant ne semble pas si loin que ça. Pourtant, elle est jeune Peyton. Et si bien qu’elle en sait probablement plus sur la vie que la plupart des gens de son âge, il n’en reste pas moins qu’elle a tellement de choses encore à voir. « Oui, tu fais bien de profiter encore de ta jeunesse. » Toi aussi, c’est ce que tu fais d’ailleurs. Seulement, ta raison, c’est que tu n’as pas eu le temps de le faire quand tu étais plus jeune. Gamin, qu’on a forcé à devenir grand avant l’heure. « Mais, je suis heureuse parce qu’on va pouvoir se revoir, maintenant. » Sourire qui s’étire sur tes lèvres. Parce que tu sens bien la sincérité dans ses mots. Et clairement, ça te fait du bien. « Oh oui, j’y compte bien. » Que tu lui dis en riant. Avant d’ajouter : « Peut-être bien que tu finiras par en avoir marre de moi. »

Tu l’observes, tu détailles presque chacun des traits de son visage. Cette impression qu’ils s’étaient presque estompés avec le temps. Traits un brin plus mature que tu n’as aucun mal déchiffrés. Parce que oui, tu as cette vive impression qu’elle a changé. Probablement pour le mieux. C’est tout du moins ce que tu as envie de croire. Alors, tu ne sembles même pas remarquer qu’il y a peut-être cette étincelle en moins dans le coin de son regard. L’impression que tu aurais peut-être pu remarquer qu’il y avait peut-être quelque chose qui la tracassait. Mais non, toi, tu restais aveuglé. Par ces retrouvailles, dans ton monde individualiste, incapable de t’apercevoir qu’il y avait bel et bien quelque chose. Même si tu prétendais te soucier d’elle. Ou peut-être n’était-ce qu’un brin de naïveté de ta part.
Alors tu continues sur ta lancée. Lui expliquant comment toi tu vis la chose, les histoires que toi tu as vécu, et pourquoi toi tu es de retour. Sans même véritablement t’en rendre compte. Parce que tu t’accroches à ce sourire qu’elle t’offre, celui dont tu ne te gênes d’ailleurs pas un seul instant de répondre. « J’espère que tu ça ira et… Si tu as besoin, n’hésites pas. » Et tu lui souris, sincèrement. Parce que clairement, elle n’était pas obligée de te dire ça, de se montrer présente si tu en ressentais le besoin. Mais à quelque part, tu étais ravi de réaliser que les choses n’avaient pas trop changer entre vous deux, malgré les nombreuses années qui s’étaient écroulées sans que vous ne vous voyiez. Mais maintenant que tu l’avais retrouvé, tu ne comptais pas la reperdre de vue de sitôt. Ou du moins, pas avant que ce ne soit nécessaire. « Moi ? En avoir marre de toi ? Tu plaisantes j’espère, je vais être un vrai pot de colle ! » Et tu ne peux pas t’empêcher d’émettre un petite rire à son commentaire. Comme si ça te dérangeait vraiment. « Bon, et tu fais quoi ce soir ? » Et puis ça te frappe à cet instant-là. Parce que tu bossais. Parce que si tu ne partais pas maintenant, tu arriverais en retard pour retourner chez ton employeur et ce n’est pas quelque chose que tu souhaitais. « Oh merde… » Que tu commences, sur un ton un peu désolé. Mais clairement, tu ne peux que revenir à la réalité. « En fait je bosse là et je bosse toute la soirée. J’étais simplement en pause quand je t’ai vu, donc je dois filer. » Pourtant c’est avec un léger pincement au cœur que tu lui avoues tout cela. Parce que clairement, tu aurais préféré passer un peu plus de temps en sa compagnie. « Mais attend un peu, j’te note mon numéro. » Et tu prends la première serviette sur le bord. Tu y notes rapidement ton numéro avant de lui tendre. « T’as intérêt à m’appeler, Peyton. » Ton sérieux, regard qui l’est aussi. Quelques secondes, seulement le temps qu’elle comprenne que tu vas attendre son appel. Avant qu’un sourire ne se greffe machinalement sur ton visage.