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 we keep this love in a photograph - yejun & keziah

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Message Sujet: we keep this love in a photograph - yejun & keziah   we keep this love in a photograph - yejun & keziah Empty Sam 13 Fév - 17:18

Where our eyes are never closing, hearts are never broken and time's forever frozen still


Un spot. Un endroit favori. Bien fréquenté, beaucoup de passage, il est idéal. C’est là que quotidiennement, je choisis de m’installer afin de vendre pour quelques sous le portrait de qui voudra bien se laisser aller à poser sous mon regard. Je griffonne quelques traits qui retracent d’abord les contours d’un visage, tantôt arrondi, tantôt ovale. Parfois une mâchoire carrée, d’autres fois un menton fin très prononcé, soit naturel soit clairement dû à une chirurgie plastique qui se veut la copie conforme d’un faciès qui n’existe que dans l’imagination de certains perfectionnistes. D’une figure masculine à des lignes féminines, j’ai maintes occasions de varier les plaisirs. Ça m'entraîne. Les portraits sont ce que je préfère pratiquer même si j’aime m'adonner à diverses techniques.

Mais les clients ne se bousculent pas toujours au portillon. Parfois je peux faire une dizaine de portraits en une demie journée. Et dans ce cas-là je sais pouvoir promettre à mon estomac creux quelque récompense pour mes efforts. Parfois, pas un seul ne se retourne vers ma silhouette frêle de petit artiste itinérant, bien que mon étalage de papier et de crayons gras ne puisse pas passer réellement inaperçu. Sans doute, dans leur train-train quotidien ne trouvent-ils pas la place et le temps de jouer aux modèles. Et dans ce cas là, la digestion se fait acide, violente, la bile au bord des lèvres et absolument aucune substance comestible pour me soulager. Sauf si j’ai trouvé un endroit où m’inviter. Mais puisque le faire chez des inconnus possédant un toit digne de ce nom n’est réalisable que pendant leur journée de travail, la plupart du temps, dans ce cas là alors, mon petit boulot passe à la trappe et je ne verrai pas la couleur des quelques deniers que j’arrive à en tirer. Parfois, lorsqu’ils sont en vacances en revanche, je trouve un peu de sursis et peut profiter comme une personne relativement “normale”. Et quand, quelques fois, aucune de ces options n’est disponible, je me trouve à dormir sous un pont ou dans des lieux de squat où peuvent souvent traîner des individus dans des conditions pires que la mienne. Et le sommeil se fait alors trop léger pour être vivifiant. Et si par dessus tout le ventre se trouve vide alors...

Cette nuit en a fait partie. Une nuit terrible, pleine de bruits, de tumultes et d’odeurs peu alléchantes. Il a bien fallu pourtant quitter les lieux et revenir ici, sur mon spot, pour reprendre mes affaires. Mais la fatigue est telle que ma clientèle s’en voit desservie. Mes portraits sont moins bons, moins beaux. Ils ne semblent pas vraiment le remarquer mais mon oeil expert me vaut d’être déçu de chaque trait que je pose sur le papier épais et légèrement granuleux. Et puis… La faim me tord les tripes d’une telle force que je décide assez vite d’abandonner mon gagne-pain pour aller trouver un endroit où dormir et si possible me sustenter. Mais alors que je range tout mon matériel, mes yeux se perdent sur les passants, ces potentiels acheteurs qui grouillent tout autour de moi et me donnent le tourni. Ou est-ce le sommeil qui m’assaille ? Mais parmi ces têtes inconnues ou vaguement déjà entraperçues, l’une se démarque, étrangement. Un sentiment de déjà vu. Pourtant, l’individu est de dos. Il m’est impossible de détailler son profil que je devine cependant d’une douceur à toute épreuve. Cette allure, cette silhouette… elle me parle et m’appelle. Alors avec les quelques forces qu’il me reste, je m’empare de mon paquetage et me lance à sa suite alors qu’il s’éloigne. Je le hèle d’un éclat de voix qui se brise légèrement sur la fin. Mon pas se presse même si je suis déjà essoufflé de ce maigre effort et je finis par le dépasser légèrement pour pouvoir distinguer son profil.
Mon coeur se stoppe puis bondit à toute allure dans ma poitrine. Ce visage, je le reconnaitrais entre mille. C’est le visage que j’ai le plus aimé de toute mon existence. Et tout mon corps s’en souvient. Il se tend et des papillons explosent dans le creux de mon ventre. J’en oublierais presque la faim. Un sourire me fend la face irrépressiblement alors que de mes lèvres s’échappe son prénom. “Yejun…” Le plus beau des prénoms. J’ai du mal à le croire. Du mal à réaliser ce que je vois. Est-ce une hallucination ? Suis-je devenu complètement marteau ? Ce serait possible. Pourtant ma main qui frôle son épaule me ramène à la réalité. Il est palpable. Il est vraiment là. Devant moi. Sans y réfléchir à deux fois, je l’embrasse de mes bras avec l’énergie du désespoir, répétant son prénom. “Yejun… c’est bien toi.” Un murmure au creux de son oreille. Je profite de l’étreinte même si elle ne m’est pas rendu. Le contact humain est plutôt rare finalement alors il est d’autant plus apprécié lorsqu’il se présente sous la forme de l’être le plus adorable que la terre ai jamais porté. Je finis par me redresser, me détachant dans un rire léger, une main glissant dans ma tignasse trop longue pour la dégager de mes yeux. “Excuse moi… je suis juste… heureux de te voir.” dis-je pour expliquer mon enthousiasme. Mordillant ma lèvre inférieure, je ne peux m’empêcher de l’admirer. Il est si beau. Si beau… J’en viens à ne même pas prendre la peine de décrypter ses émotions. Les miennes prennent trop de place déjà dans mon esprit en ébullition. “Ca fait un bail!” m’exclamé-je. Une éternité même. “T’es toujours aussi… toi.” Beau ? Fantastique ? Sublime ? Doux ? J’ai du mal à trouver les mots pour le qualifier à sa juste valeur. Mon moyen d’expression passe par le dessin et non les mots. “Alors euhm… tu deviens quoi ?” je m’enquis sans attendre. Je ne lui laisse que peu de temps pour répondre, comme de peur qu’il fuit, qu’il m’échappe à nouveau. “Bon sang, je suis… j’suis tellement content.” je prononce avec un sourire qui carrément con sur le visage. Ca faisait tellement longtemps que je n’avais pas souri. Pas comme ça. Pas de façon si franche et si sincère. Ca faisait longtemps que j’avais oublié ce genre d’émotion. Très longtemps. D’autres m’habitent mais rarement celle là. Hélas...
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Message Sujet: Re: we keep this love in a photograph - yejun & keziah   we keep this love in a photograph - yejun & keziah Empty Mer 24 Fév - 19:50

Where our eyes are never closing, hearts are never broken and time's forever frozen still


ce portrait nouvellement affiché dans ton salon te hante. pas à cause de la personne dessinée dessus, non, juste la technique qui t'interpèle. ce coup de crayon, tu l'as vu des centaines de fois. t'adorais voir les formes se dévoiler petit à petit lorsqu'il laissait aller son talent. ça fait des années pourtant mais tu n'as rien oublié. tu sais que ce dessin est de lui. tu voudrais effacer ce détail de ta mémoire. continuer de te voiler la face. faire comme s'il n'avait jamais existé. comme si vos sentiments n'étaient que du vent. t'y arrives pas. à chaque passage devant ce fichu dessin, ton passé te revient en pleine face.

en toi, c'est le bordel. tu le détestes ce passé. c'était abjecte. t'aurais jamais dû faire une telle chose. deux hommes n'ont rien à faire ensemble. c'est dégueulasse.
t'as beau te répéter ces mots, sans cesse. chaque phrase de ton père est ancré en toi. t'as rien oublié des coups, des insultes. c'est devenu normal. ton quotidien. t'es même d'accord avec ton père maintenant.
pourtant, une petite voix en toi te crie d'aller voir. d'aller dans cette rue où ta future femme s'est fait tirer le portrait par celui que tu as tant aimé.
t'hésites. t'en crèves d'envie. mais t'as honte. t'as pas le droit d'aller le voir. si ?
de loin.
qui le saura ?
personne.

il est tard lorsque tu arrives finalement à l'endroit décrit par ta future femme. un instant tu espères presque qu'il ne sera pas là. par lâcheté. t'as peur de le revoir. peur de ce que ça pourrait faire surgir en toi. peur de redevenir cet être immonde que ton père n'a cessé de détruire et reconstruire. aujourd'hui t'es à son image. mais une part de toi, celle qui est la ce soir, ne veut pas se laisser engloutir.
alors tu cherches du regard et, évidemment, tu le vois. lui. les années passées n'ont rien enlevé à son visage innocent. peut-être semble-t-il plus amaigri ? malgré toi, tu penses qu'il est toujours aussi beau. directement, une grimace déforme ton visage. non, tu ne peux pas penser ça. tu n'as pas le droit. poings serrés, tu l'observes, l'admires. sa journée semble se terminer. plus de client. dans la nuit nouvellement tombée, t'espères qu'il ne te verra pas. le flot des passants te protège un peu. alors tu t'aventures non loin de lui. tu l'observes. tu l'admires. encore. tu pourrais rester là des heures. immobile.

une bousculade, puis deux. tu sors finalement de ta torpeur, constatant avec effroi, qu'il s'agite. ses affaires sont petit à petit rangées dans son sac, signe qu'il va bientôt partir. effrayé, tu tournes les talons. il ne doit pas te voir. jamais.
toi, tu vas juste rentrer auprès de ta future femme et oublier que tu l'as vu, oublier ton coeur qui palpite.
t'es qu'un connard. tu ne dois pas ressentir ça.

t'accélères le pas. ta voiture n'est plus très loin. à chaque pas, ton esprit ne se gêne pas pour t'insulter. le bruit de tes chaussures de ville martèlent un peu plus chaque insulte que tu te prodigues. tu regrettes tellement d'avoir cédé à cette pulsion d'aller le voir. tu regrettes. bon sang que tu regrettes. ton coeur lui, ne l'entend pas de cette oreille. il bat fort, si fort. tu voudrais qu'il se taise. tu voudrais qu'il batte autant pour elle. mais au fond, tu sais que ça ne sera jamais le cas.

« Yejun… » non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non... t'as beau te le répéter, il est là. tout près de toi. il t'a rattrapé. et merde, t'as juste envie d'hurler. de t'insulter mais surtout, tu voudrais le serrer contre toi. comme avant. chose qu'il s'empresse de faire lui-même. tu ne peux empêcher la crispation de figer ton corps. t'es pris au piège. t'es là, contre lui, son odeur envahissant tes narines. cette fichue odeur qui te rappelle beaucoup trop de choses, beaucoup trop de sentiments que tu veux juste faire taire. « Yejun… c’est bien toi. » et lui aussi, s'il pouvait se taire. sa voix. sa jolie voix. tout ton être est paralysé. ton coeur se bat avec ton esprit mais ce dernier est beaucoup trop fort. t'es formaté. t'as depuis bien longtemps arrêté de penser par toi-même, t'as abandonné l'idée de suivre ton coeur.

« Excuse moi… je suis juste… heureux de te voir. » moi aussi ton coeur te crie. toi, t'es incapable de parler. la boule au fond de ta gorge se resserre un peu plus à chaque instant. son regard te déstabilise. t'as l'impression qu'il t'épie, qu'il te met à nu. t'es mal à l'aise. tellement. tu n'entends même plus ce qu'il dit. tes oreilles bourdonnes, si t'étais encore un gamin, tes larmes auraient dévalé tes joues. ce soir, tu tentes de garder la tête haute. tu essaies de ne pas te laisser bouffer par ce fichu passé. « mh. oui ça fait longtemps. » son sourire te brise le coeur et te donne envie de lui hurler dessus. ton esprit le déteste. ton père a su te faire changer d'avis à son sujet. pourtant t'es là te battre avec toi-même pour savoir quoi lui répondre. « il est tard... » affirmes-tu sans pour autant aller plus loin. tu voudrais t'enfuir. le fuir. à tout jamais. mais tu restes planté là, à le regarder. à détailler chacun de ses traits. à la maison, elle ne t'attend même pas. elle te pense au travail. t'as menti et tu t'en veux. mais tu ne fais plus rien pour rentrer au plus vite chez toi. t'as l'impression d'être seul avec lui alors que la foule vous entoure toujours.

ton regard se pose sur ses mains tachées de noir. ses mains d'artiste. ses mains qui t'ont fait découvrir des sensations que tu n'as plus jamais ressenti après lui. ses mains. ses si belles mains... « tu... dessines toujours à ce que je vois...? » ta voix est faible. abattue. tu regrettes d'avoir demandé. à quoi tu joues bon sang ? secouant vivement la tête, tu brises le contact visuel que tu avais avec lui et fixe tes yeux sur ta montre. « il est... tard. mh, on devrait... rentrer. il est tard. » tu te répètes. t'as l'air con. non. t'as pas « l'air » . t'es juste con.

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