Une chose que tu aurais pu faire avec meg, te poser main dans la main avec elle face à cette tombe, face à ce vide que sa mère avait laissé à sa mort. Cette culpabilité te crevant à petit feu depuis la naissance de meg gâchant la moindre relation émotionnelle que tu aurais pu partager avec elle, ta fille. T’as jamais douté de ton cœur battant pour elle, toi l’aimant, la chérissant, mais tout cela dans le silence. Taciturne sur tes sentiments, la peur qu’il ne lui arrive quoi que ce soit, te voilà avec des années de retard, à vouloir tout récupérer, mais tu n’es pas dupe, tu le sais que tu ne pourras pas avoir tout en quelques secondes, quelques sourires que tu lui offrirais. Meg c’était un mélange parfait de ton caractère et de la beauté de celle qui hantée avec audace ton myocarde, mila. Ce soir, tu allais fêter avec elle, mais pas seulement, sans doute que ce plus un n’était pas à ton goût, le poison qui était de retour, s’ancrée avec douceur dans la pénombre de cette famille. Ella sombre démone faisait parti de cette famille, elle en était le bulldozer qui avait allumé la flamme à la bombe que tu étais, dépoussiérant d’abord tes émotions, la vie qui s’était caché en toi dans un coin derrière ton rationaliste. Tout vouloir sans rien montrer. Être un robot cachant les émotions avec effroi, pour rendre ce monde le plus doux pour elle. La prunelle de vos yeux, à toi et Mila. Ses regrets bordant le tissu de ton myocarde, se blottissant à tout jamais à ton âme. Sans elle. Sans toi, mila. Tu n’avais pas su faire, tu n’avais rien été capable de faire, tes opales balayant cette date de mort et la date de naissance de Meg. Tu n’étais pas prêt, il te fallait du temps, un temps que tu avais laissé échapper, oubliant le principal, jurant à sa mère qu’elle allait être une maman parfaite, elle n’avait pas eu ta chance, de le montrer, et toi cette chance tu l’avais jeté dans des abysses où tu avais refusé de mettre les pieds. A quatre pattes dans ce précipice, tu récupères une à une ces chances que tu avais, pour elle, pour vous. T’’avais juste pas imaginé le retour chaotique de la nymphe, une erreur et pourtant tu le sais que tu l’avais aimé Ella, sans doute pas de la même manière que les autres encore moins de celle de Mila, elle fût juste cette bouée de sauvetage à laquelle le futur mort s’attacher, pour ne pas sombrer et se raccrocher à la lumière. Délaissant ta défunte femme pour les derniers achats prévus pour ce repas que tu redoutais à présent, de savoir qu’Ella lui avait proposé de passer noel avec elle, tu avais été blessé, c’était ta fille, mais avais-tu le droit à cette jalousie, tu aurais pu agir avant, mais vous aviez tous les deux eurent l’idée de vous retrouver en même temps. La voiture que tu garais sur ta place, les opales s’imposant sur son être, ella. Le regard noir que tu essayes d’estomper dans un sourire sonnant faux, les efforts que tu es prêt à faire pour Meg, sont énorme. « Bonjour. » la froideur du ton employé était plus glacial que le froid mordant de l’atmosphère. « j’ai des sacs si jamais ! » Essayant d’être gentil, d’être calme, mais ton sang pulser déjà à vitesse grand v dans tes artères. Il n’avait que la dinde à préparer et une recette proposée par Ella, tu avais pris tout ce qu’il fallait, après les indications de Meg, cette dernière arrivant sans doute après vous deux, espérant qu’elle n’ait pas le droit à un tableau d’hémoglobine en pénétrant chez vous. Prenant trois sacs sur quatre, tu allais ouvrir la porte devant laquelle , la brune était bloquée.
Le cœur qui bat la chamade, l’angoisse qui lui taraude l’estomac, elle n’est pas très confiante, Ella.
Elle ne l’était pas, déjà, quand elle a accepté cette soirée. Retrouver Meg pour les fêtes de fin d’années, elle le voulait ; de tout son cœur, elle l’espérait. C’est ce que c’était, en réalité, inespéré. Mais Djawny… Djawny. Elle est la dernière personne qu’il voudrait chez lui. Elle aurait dû trouver une alternative. Proposer à sa nièce de venir la retrouver, le lendemain, pour un instant plus tranquille. Plutôt qu’accepter tout une soirée à ses côtés, à leurs côtés. C’est trop tôt pour Meg. Ce ne sera jamais assez tard pour Djawny. Ils ne sont plus une famille, peut-être même qu’ils ne l’ont jamais vraiment été. Cette connexion si forte qui les liait n’était sans doute qu’une chimère. Une illusion pour maintenir un semblant d’éclat dans leurs vies noyées sous les ténèbres.
Pourtant, ils étaient si heureux, tous les trois, ils retrouvaient vie, quand ils étaient tous les trois, ils retrouvaient cet espoir.
Elle se raccroche à cette idée alors qu’elle observe les petits sablés qu’elle a passés la journée à préparer. À l’époque, c’était avec Meg, qu’elle les cuisinait. Elles ont passé tellement d’heures à rire et s’amuser en confectionnant ces simples desserts aussitôt consommés. Mais aujourd’hui, tout a changé. Même entre elles, la situation est encore si compliquée. La camée n’est plus certaine d’avoir eu une bonne idée. À deux doigts de tout balancer à la poubelle, elle s’en empêche, au moins pour elle. Pour Meg. Tout ça, sûrement, c’est pour elle. L’écorchée décide de ranger les petites pâtisseries de Noël dans une boîte avant d’enfiler un manteau pour couvrir son corps enveloppé par une robe carmin. De plus en plus nerveuse durant le trajet, il se termine bien plus vite qu’elle ne le voudrait. De tout son cœur, elle espère que ce soit Meg qui lui ouvre la porte. Mais elle sent derrière elle l’intensité de ce regard beaucoup trop sombre. Elle se retourne avant même qu’il n’arrive, aussitôt refroidie par son salut intempestif. « Bonsoir. » elle répond, la voix résolument neutre, alors qu’il l’invite gentiment à aller jouer les servantes. Un soupir s’échappe malgré elle des lèvres de l’âme paresseuse, moins encore importunée par sa demande que par la manière qu’il a de le faire. « Tellement agréable. » elle souffle avant de s’exécuter. Son sac à main qu’elle remonte contre son épaule, elle part récupérer de sa menotte libre le sac qui reste dans la voiture de son beau-frère. La louve prend son temps, incontestablement, avant de retourner jusqu’à la demeure… malheureusement vide de toute présence de sa nièce. Elle pose le sac sur le premier meuble libre dans la cuisine, elle en fait de même avec les siens, et puis reporte ses iris sur Djawny. « Écoute, Djawny… j’sais que tu n’as pas envie que je sois là mais… je crois qu’on devrait faire un effort pour Meg. » elle propose de sa voix doucereuse, celle qui savait apaiser ses tourments dans une autre vie. Ils se sont appréciés, tous les deux, ils se sont même beaucoup aimés. Peut-être, certainement, plus qu’ils ne le devaient. Mais elle ose croire qu’ils peuvent retrouver, juste pour une soirée, un semblant de complicité. Renouer, juste pour Meg, avec le passé.
On s’est sauvé, on s’est aimé, dans le passé, peut-être qu’on peut cohabiter, juste, une soirée.
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Sujet: macabre noël (ft ella&meg) 
Sam 2 Jan - 18:00
