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 deadline.

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Message Sujet: deadline.    deadline.  Empty Sam 26 Déc - 23:45




D'un oeil noir, elle regarde son nouveau chauffeur dans le reflet du rétroviseur. Il est trop jeune pour ce poste, mais qui dit trop jeune, dit aussi nouveau sur le monde du travail. C'est de cette façon qu'elle l'a choisi, après avoir éplucher une pile de dossier, c'est le plus vierge d'entre tous qu'elle a sélectionné. Un casier judiciaire vide, des parents aux abonnés absents, aucune famille connue, quelques boulots derrière les caisses d'épiceries diverses, maintenant chauffeur à temps plein pour mademoiselle Marlowe. De jour, comme de nuit. Il est parfait.
Parfait, c'est ce que dirait James.
Pourtant, Médée ne le supporte déjà plus. Elle n'apprécie pas son costume bon marché, sa chemise froissé et sa manière de brailler à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Elle n'aime pas son parfum de pacotille, son air ahuri et son regard d'enfant perdu. Surtout, elle ne supporte pas le fait qu'il passe plus de temps à zieuter le gps que la route elle-même. Ce n'est pas une future embuscade qui aura sa peau, mais bien un accident de voiture ridicule.
Ce n'est qu'à cause de son frère qu'elle ne le vire pas sur le champ.
L'énergie qu'il lui faut pour garder son calme est considérable, la mort d'Oscar toujours en travers de la gorge, elle tente tant bien que mal de refaire surface dans leur monde. Une semaine de congé n'était pas suffisante, c'est une certitude. La voilà pourtant à reprendre du service, d'abord par mails, le temps que sa nouvelle recrue la conduise au rendez-vous fixé depuis plus d'un mois. Ce ne sont que des papiers à signer à une heure trop tardive, du patrimoine à gérer, des comptes à geler, d'autres à ouvrir. Remettre en ordre ce qui cloche, s'assurer que les traîtres n'aient plus rien pour faire levier.

La nuit tombe doucement sur new-york et alors qu'ils sont arrêtés à un feu rouge, que ses yeux contemplent la masse informe de new-yorkais qui déambulent, elle la reconnait. Sans nul doute. La fille Blake qui tourne à l'angle de la rue. « tournez à droite. » qu'elle ordonne, se refusant de la perdre de vue. Le chauffeur s'éxécute, la circulation l'empêche d'avancer trop vite et Médée observe avec minutie. Ce sont écoulés des années depuis la dernière fois qu'elles furent en contact. Le cerveau de Marlowe se met en branle, les souvenirs à moitié effacés refont surface et lui piquent les entrailles. « Je descends, ici. » elle peut sentir le regard perturbé que l'homme pose sur elle, « allez faire un tour, payez vous un cheeseburger et un milkshake, je vous appelerai lorsque j'aurai besoin de vous. » il s'éxécute, la berline se stoppe au bord du trottoir et Médée en descend, resserant contre elle son long manteau noir. Le froid attaque son épiderme qui rougit presque instantanément, ses pas n'ont rien d'hésitant quand elle s'élance à la poursuite de se souvenir adolescent. Ce sont ses talons qui la trahissent à mesure qu'elle approche, Cosima se retourne une fois, peut-être deux avant que la blonde ne l'interpelle sans le moindre sourire. « arrête de marcher aussi vite, je vais finir par croire que tu tentes de me fuir. » c'est sans doute ce qu'elle devrait faire, fréquenter les Marlowe de près ou de loin n'a jamais été une bonne idée. Médée n'a plus la patience nécéssaire, sa main vient accrocher le bras de la jeune femme la forçant à se retourner. Quand ses yeux croisent les siens, le regard de la femme d'affaire change en une fraction de seconde. Ses sourcils se froncent et les souvenirs de sa dernière soirée en sa compagnie la frappe de plein fouet. C'est absurde. Elle la lâche aussitôt. « je t'ai fait peur ? »




@Cosima Black
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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Dim 27 Déc - 0:38


deadline

Le mal se désagrège. Il pourrit sous les cellules de l’infantile vermine qui n’aura eu droit qu’au biberonnage de la drogue depuis l’enfance. La paumée s’est perdue dans les dédales glacées d’un Queens transi de froid. Les manteaux se froissent et se resserrent, les carcasses des gens heureux se bousculent dans les boutiques encore ouvertes qu’elle observe d’un œil torve avant même que les frissons ne viennent, que la peur ne surgissent dans les tréfonds béants de son ventre raclé par la peur panique qui né de ces descentes en chute libre sans élastique pour nous retenir au bord de la raison. Elle perd sa tête et quelques monceaux de son esprit derrière elle, tels les bouts de bois d’une barque venant s’éclater sur les récifs de ses peurs les plus pures. Dans les visages environnant, elle voit l’horreur, les cauchemars mouvant des flammes, croisent les regards-espions qu’elle fusille du noir d’encre de ses pupilles qui se sont étalées sous les effets mirobolants d’une drogue qui finit par devenir le pire des poisons lorsqu’il passe par les mauvaises veines de l’esprit tordu en deux. Les traumatismes qui marquent la peau du corps l’agressent et elle en gratte nerveusement le tissus fragile au travers de son manteau aussi noir que ses cheveux, son souffle créant la brume d’un soupir aussi sûrement que la nicotine pourrait s’échapper d’entre ses lèvres parcheminées mais rien ne vient car elle peut à peine trouver la dureté du paquet contenant quelques tiges d’un poison âcre, amer, agressant cette gorge de ces quelques picotements bien connus de ceux qui fument trop, qui s’asphyxie et y prennent plaisir. A quoi bon ? Elle a connu la sévérité chaude et pourrie du bois brûlant, du plâtre et de la peinture fondant sous les affres des flammes envahissantes, avalant les filets noirs qui suintaient de toute part et qui tuent bien avant que l’incendie ne se charge de ta carcasse.

Elle erre comme elle erre souvent car elle n’est plus bonne qu’à ça, se demandant ce qu’il adviendra d’elle si elle ne peut reprendre armes et missions, si elle n’est plus qu’un déchet de plus dans la plèbe new-yorkaise qui inspirait son mépris quelques années plus tôt avant qu’elle-même ne tombe sous le charme du doux scintillement d’une écharde qu’on lui planta dans les veines, de la jouissance offerte, de ce soulagement intense où nulle douleur ne persiste, où rien n’est davantage présent que cet effet de liberté chérie, de cette envie de sourire, de rire, de charmer, danser et murmurer quelques chants, la tête levée vers le ciel qu’il soit de plâtre lézardé ou noir violacé comme celui qui la surplombe. Mais la Black n’en profite pas, elle s’estompe dans la foule, sentant l’ombre alors qui la surplombe de loin, s’échappant dans la dérive de sa paranoïa, le souffle court, sifflant, les poumons hurlant leur douleur tandis qu’elle piétine de son pas plus rapide le béton de ses bottines à la boucle mal refermée, tintant comme un son de cloche quand la mort approche, grande faucheuse aux talons fracassants son chemin derrière elle.

Je te sens.
Je te sens sur mon dos et dans le secret de mon cou.
Je te sens sur mon flanc et sur la rondeur timide d'un sein solitaire.
Je te sens là où les flammes m’ont décimées.
Es-tu venue me prendre à ton tour ? Sans prévenir.
Comme ma mère est partie, sans mots, ni caresses.


Les cheveux s’agitent aussi fébrilement que sa tête lorsqu’elle la détourne, fébrile, le cœur chassant la chair sous ses battements effrénés, le froid oublié pour la terreur d’être prise d’assaut par le Mal en personne, par l’ennemi qui aura compris alors qu’elle n’était qu’une intruse dans leur clan de semeurs de poudreuses et d’arsenic, des charbonniers des égouts, des rats qu’elle côtoya pour en devenir une à son tour, oubliant que le luxe, un jour, habilla son monde et son corps d’une beauté désormais aussi déchirée que le jean porté. La voix alors éclate et elle semble une enfant prise sur le fait malgré ses traits rudes de femme venue d’ailleurs, les amandes de ses yeux s’écarquillant à peine lorsque la voix lui semble bien familière, la ramenant aux souffles éperdus d’une nuit enivrée. La danse que lui fait vivre l’héroïne passe d’un slow vif à une valse qui l’entraîne des années plus loin, où l’adolescente riait encore de l’amour et du flirt, entiché d’un autre qui ne voulait point d’elle, découvrant les secrets tièdes et moites de son propre corps qui ne la dégoûtait pas encore tout à fait. Elle ne s’arrête pas, refuse de céder à l’illusion, plongeant sa main frémissante sous le halo sombre de son manteau où une arme se cache toujours, clandestinement armée mais elle trouvera l’excuse de la peur d’être attaquée, comme le fusil qui demeure sous son lit lorsqu’elle pense à tous ces bruits suspects qu’elle ne peut ignorer si elle ne morfond pas ses veines d’une dose de plus. Le nez rougit par le froid, les yeux presque larmoyants, la voilà rattrapée par la Faucheuse, un cri retenu sèchement dans la gorge rapiécée, couverte par une belle écharpe pourpre jurant avec tout le noir qui la revêt. On la confondrait avec la nuit si elle n’était pas si voyante dans ses tremblements, dans le claquement de l’émail, dans cette surprise enfantine qui lui vient lorsqu’elle la découvre face à elle. La gorgonne serre les dents, siffle entre ses dents serrés, la poigne n’ayant pas saisit le bras blessé bien heureusement, s’échappant de la poigne féminine pour la scruter. La blondeur a tout à voir avec ce qu’elle fut des années avant, tiraillée par les phalanges hésitantes, rougissant de cette attirance étrange qui ne les mena pas plus loin que quelques baisers approfondis, un tumulte qui agitaient leurs reins de jeunes connes enivrées. « Pourquoi tu m’suis ? » crache-t-elle sans crier gare, des paroles imprévues, chassant les réminiscences aphrodisiaque qui ne font que lui rappeler ce qu’elle n’est plus. Le regard nerveux vient de son visage qui n’a rien perdu de sa grâce bien qu’il soit toujours fait de glace à ce qui les précède dans cette rue nue de toute présence. Passant une main tremblante sur ses lèvres, ne pouvant plus cacher la maladie qui la ronge, elle laisse le délire parler « T’es pas réelle. T’es pas putain de réelle. Dégage. Dégage bordel ! » le cri résonne dans le néant, la voix brisée, le calme s'effritant, reculant d’un pas en la fusillant de ses prunelles incendiaires, sa main mal assurée voguant jusqu’au poids lourd de son arme, prête à tirer sur le mirage qui lui fait face. Médée n’est qu’un beau souvenir que son bad trip vient lui offrir pour la faire succomber à la folie qu’on lui a tant promis.  


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Dim 27 Déc - 19:28



Médée observe la fille Black à la loupe,
ses iris détaillent son visage, les amateurs n'y verraient aucun changement, pourtant il est perceptible, là, sur ses lèvres. sa bouche hésitante, son regard qui pue le trouble et l'anxiété. de haut en bas, puis de bas en haut elle s'imprègne de l'image qu'elle dégage, ne peut que remarquer l'assurance s'étant fait la malle. elle était de ses femmes sur lesquelles on se retourne, de celles qui ensorcellent en un regard de braise. elle était de ses femmes ayant marqué ses sens encore fragile à l'époque, l'attrait de la nouveauté, le fantasme exacerbé. mais sous ses yeux, ce n'est plus qu'une ombre fébrile.
elle crache la brune et comme attaquée, Médée recule d'un centimètre. « je voulais m'assurer que je rêvais pas. » voilà pourquoi elle l'a suivi jusqu'ici, au milieu de cette rue trop calme, qui se vide peu à peu du peuple new-yorkais. parce qu'il n'y a jamais rien eu de pire pour marlowe que l'incertitude, qu'elle aurait pu se laisser hanter des jours durant par cette vision d'un passé sans avenir. elle connait le trouble qui la ronge, le devine pour l'avoir si souvent observer dans les bas fonds de son monde. tout ces autres s'étant laissés ronger par une chimie dévastatrice. c'est donc ce qu'il lui est arrivée ? une chute vertigineuse au fond d'un gouffre qui, un jour, n'aura plus de lendemain.

Hypnotisée par la scène, Médée ne bouge pas. ne trésaille même pas lorsque le cri vient briser le silence qui les enveloppe. aucune stupeur sur ses traits qui demeurent aussi froid que l'hiver, aucun mouvement de recul, au contraire. sûre d'elle, c'est un pas en avant qu'elle produit. « tu peux essayer de t'en convaincre si ça te chante, mais je t'assure que je suis bien réelle » elle appuie sur les dernières syllabes, ne quittant pas des yeux la femme qui vient de glisser sa main dans sa poche. Que va-t-elle en sortir ? Une arme, c'est une certitude qui lui provoque un sourire déplaisant. Elle pourrait lâcher l'affaire, faire demi-tour, abandonner ce mirage pour n'en garder que les souvenirs d'une nuit d'été. Se contenter de la chaleur qu'elle avait pu ressentir au creux de ses reins lors de leur premier baiser entêtant. Cette même chaleur qui se love tout contre ses entrailles à l'instant, plus malsaine, tout aussi agréable. C'est la curiosité qui devient maladive. « qu'est-ce que tu as, là, sous tes doigts ? » elle donne un coup de menton vers le manteau noir, avance encore un peu. Comme une enfant elle réclame pour en voir plus. « tu me le montres ? » Médée arque un sourcil, n'a plus que faire de la distance ridicule qu'elle impose à leurs deux êtres, elle cherche l'amusement dans les pupilles d'une camée qu'elle aurait pu se laisser aimer.




@Cosima Black
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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Mar 29 Déc - 22:34


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Les deux oubliées du monde et d’elles-mêmes se dévoilent l’une à l’autre, la fille du mal n’ayant rien perdu de sa grâce grandiloquente, panthère blanche à la peau si pâle sur laquelle juraient ses mains d’ambres lorsqu’elle se laissait aller, guider par la déesse de l’ivresse, à caresser un fin poignet pourtant capable de macabres prouesses, un bras bien tendre, l’éclosion timide d’un sein aimant ses érotiques élucubrations sur le corps qui ne devait lui être destiné. Elle n’était qu’une pâle passade, esprit frappeur dans le maelström de soirée d’adolescents cherchant à effleurer leurs limites. La serpentine humide se glissa dans la bouche aimante et aux senteurs d’alcools de celle qui n’était encore qu’une adolescente à l’esprit trop mature, percutée par la vie, collision de ferrailles et de sang les ayant laissées filles d’amertumes. La fille Black déraille, se laissant disséquer par le regard givré de la femme qui lui fait désormais face, loin de celle ayant connu l’osmose de leurs lèvres charnues, celle qui, autrefois, osa arpenter son corps de ses mains de pécheresse, une forêt pas encore ravagé par les flammes que l’on peine à éteindre, cadavre ambulant ayant échoué sur sa propre pelouse humide, une nuit noire et peu tendre, loin de celle où elles se rencontrèrent et s’élancèrent l’une vers l’autre contrairement à ce moment ou l’une recule quand l’autre s’avance, valse et tango délirant encore bien timide où la camée s’épuise à laisser errer ses yeux de fatiguée sur un monde qui ne s’émouvra pas de ces piètres retrouvailles, banales et sans impact quand elle sent pourtant ceux qui s’abattent comme plusieurs balles mitraillent sa poitrine, un cœur hurlant sa démence, sa crainte de se voir aussi faiblarde face à qui pourrait n’être qu’une illusion. Les visages se déforment, fondent comme des poupées de cires, se délavent comme des linges trop trempées dont les couleurs s’estompent, le moindre bruit devenant une complainte, un écho qui la traverse comme cette voix qui survient des ténèbres.

Un sursaut la surprend, la dérange du bas de son corps à sa chevelure dérangée autant que l’esprit l’est, mirant son mirage inventée de toute pièce malgré ce qu’elle lui assure, Cosima n’est plus réellement là, chancelante face au fantasme féminin qu’elle s’est laissé aller à nourrir lorsque l’adolescence faisant vrombir ses reins, hurler sa gorge de caresses bien solitaires et inavouables sous les draps virginales de celle qu’on pensait encore pure pour son futur époux. Elle aurait pu se dessiner tant d’esprits errants, celui d’un parent fait de cendres désormais, comme le fut leur souhait, périr dans les flammes mais pas comme ça, pas dans l’horreur d’un crime qu’elle sait loin d’être naturel. Elle aurait pu s’imaginer ces gosses croisés dans les foyers qui lui ouvrirent ses bras pour quelques gouttes de thune, par celui qui, une nuit, l’a fuit, couard à la hampe ramollie par le dégoût face au corps dénudé, la laissant transie d’un froid que l’on ne peut décrire, d’une solitude qui broie et finit par tuer. Serrant les dents, elle secoue obstinément la tête, se berce de ce qu’elle croit être illusion « Non, non, tu n’es pas là. » Pourtant, l’oasis faite humaine s’approche d’elle, laisse son parfum effleurer le creux de son nez retroussé, rougit par le froid, ses yeux cernés s’élevant vers celle qui la surplombe presque, ses lèvres se refermant tant elle se voit éprise de cette vue puissante de femme dont la poigne a dû s’être forgée dans l’acier depuis les années qui leurs sont passées dessus. Le plomb froid sous la pulpe la rassure à peine. Peut-être devrait-elle tirer pour chasser ce qu’elle est. « Tu n’as pas l’droit d’apparaître ici. Casse toi. » elle vomit son fiel de sa voix torve, l’âme échappée aussi certainement que la gnôle sous le chemin d’une aiguille s’enfuit de ses veines torturées. La question bien douce, enfantine, la surprend. Médée n’aurait pas demandée. Ou peut-être que si. Elle ne sait pas, elle ne sait plus. Elle n’a jamais beaucoup connu cette fille qui n’était qu’une passade dans une nuit ardente, inspirant dans un tremblement du corps et du cœur, à la lisière des yeux se voyant brûler les larmes prêtes à se suicider sur les joues rosées de la pauvre paumée qu’elle est devenue. « J’peux pas. » murmure-t-elle, désemparée face à elle-même, déchet humain trainant dans la crasse de New-York, ses iris suppliant l’illusion de la sauver d’elle-même. « J’ai froid, Médée. Même si tu n’es pas là pour l'entendre, j’ai tellement froid. » elle l’avoue sans savoir quel sens elle aimerait dessiner dans ces quelques mots disséminés, elle aimerait lui dire tant de choses, lui avouer qu’elle fut la première et la dernière, lui avouer qu’elle n’osera plus toucher quiconque et qu’elle ne mérite plus son regard sur elle. Abaissant la tête, les paupières balbutiantes, elle soupire, abandonnant si facilement quand elle était faite d’une ténacité de béton, les phalanges enroulées autour de son flingue qui s’étend le long d’un bras bien couvert, canon plongé vers le sol, cruelle coupable, soufflant ses derniers aveux, enténébrée par le brouillard d'un mauvais trip « Il faut qu'tu disparaisses … »

Disparais ou je te tue.
Disparais ou je me tue.
 


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Jeu 31 Déc - 0:12






Médée ne se laisse jamais attaquer par les souvenirs, elle les efface, les repousse, les enterre quelques fois pour qu'ils n'aient plus aucune emprise sur elle. Pourtant, face au regard sombre de Cosima, elle se laisse emporter par mégarde. Sa cervelle s'entortille et les pensées ressurgissent. L'obsession qu'elle nourrissait se remémore à elle, les quelques paroles échangées, les sourires de circonstances, n'étaient rien en comparaison des baisers ravageurs. Puisqu'ils sont saccagés son esprit, son corps et ses sens, tour à tour, jusqu'à ce que la symphonie se fasse enivrante. La blonde se rappelle les instants comme si elle les avait vécu la veille, des picotements au bout de ses doigts jusqu'au brasier au creux de son ventre. Elle se souvient des gestes fiévreux, de l'appel des corps, mais surtout de ce moment de vide où tout est devenu inaccessible. C'est le froid polaire qui avait parcouru son être et elle s'était maudite d'avoir tenter de lâcher prise.

La fille Black déraille et Marlowe s'en délecte, le sourire aux lèvres. Les choses les plus banales n'ont jamais réussi à la faire sourire, contrairement au déclin de l'humanité toute entière. Elle le cherche, partout, sur ses traits, le chaos déclenché par l'ivresse d'une dose de trop. A ses yeux elle n'est qu'un mirage, une pure création de son cerveau malade et ça l'amuse, alors elle s'approche comme une enfant devant une vitrine de friandises. L'arme, dans sa poche, elle veut la voir. Tout de suite. Cosima s'y refuse, Médée soupire d'un agacement à peine voilé. « tu ne peux pas ? » elle questionne, impatiente. Le parfum de la brune vient caresser ses narines pour raviver l'essence de son désir enfoui, elle fulmine, le fauve fronce les sourcils et ne parvient pas à se radoucir. Les mots de l'amante fantasmé lui décroche un rire sec. « vous ne savez jamais vous arrêter à temps, vous, les junkies. » qu'elle crache, elle n'a que faire des derniers mots qui s'extirpent d'entre ses lèvres. Sa main vient se saisir de son menton avec fermeté, elle examine la camée de plus près. Cherche dans ses pupilles noircies l'étendue des dégats qu'elle s'est elle-même causée. Son pouce trace une ligne sévère contre les lippes abimées. « quel gachis.. » un murmure, une vérité qui la touche sans qu'elle ne le veuille. L'héritière était pourtant promise à un avenir certain, quand diable a-t-elle touché le fond ?

Médée la relâche pour s'emparer de son téléphone portable, elle compose le numéro de son chauffeur, lui ordonne qu'il fasse son travail en venant les récupérer à l'angle de la rue. En quelques secondes, elle se défait de son manteau hors de prix pour le glisser non sans mal sur les épaules de Cosima sans même lui adresser un regard. « lâche ton flingue, ok ? tu vas finir par te tirer une balle dans le genoux. » Elle est presque surprise quand la berline s'arrête au bord du trottoir, aurait presque envie de féliciter sa nouvelle reccrue pour une telle rapidité. Elle ouvre la portière, « Monte et surtout ne pense pas que je te laisse le choix.» Sa raison tente de l'informer qu'elle ne devrait pas, que l'abandonner là, au milieu de cette rue serait la meilleure chose à faire, qu'elle n'a pas le temps pour ce genre de situation. Que cette vie pathétique qu'elle s'est construite ne la concerne pas. Médée a déjà pris sa décision, elle attend, le regard dur et le corps crispé, son pied frappant le sol d'un rythme agacé.









@Cosima Black
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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Sam 2 Jan - 17:08


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Tas de désespoir prêt à se laisser fondre sur le béton affamé, sali de crasses, des errances crasseuses dont il a malheureusement été témoin, elle laisse la louve blanche approcher, elle la laisse même tendre cette main dangereuse qui pourrait la saisir aisément par ce cou fragile qui ne demanderait qu’à être brisé en cet instant, l’étreinte du menton peinant à la ramener à ce cruel présent qui n’offre rien de plus que l’illusion bienfaisante et à la fois douloureuse de cette blanchâtre apparition, reine d’un monde glacial où le sang se délivre sans qu’elle n’en sache rien, elle ne laisse voguer son regard torve sur le bas du visage d’une femme qui ne fut jamais son amante, pas même un être aimée, rien qui ne pourrait laisser penser qu’entre elles a pu se laisser prendre une quelconque envie de s’allier dans le lit sépulcrale du stupre le plus profond.

J’ai longtemps brûlé pour toi, pourtant,
J’ai longtemps entendu les cris silencieux,
De mes reins réclamant les tiens,
Ma langue d’immonde vipère,
Quémander la liqueur de tes entrailles suintantes.


Elle n’entend pas le murmure qui la conspue sans le vouloir, une bribe d’émotion qui n’atteint pas la morne carcasse à l’âme grisée, aux tremblements violents, dansant dans le froid qui l’atteint et celui, intérieur, viscérale qui aimerait se faire entendre parfois. En réalité, cette raideur, cet immobilisme inhumain n’est qu’un appel à l’aise que la fille Black n’oserait jamais hurler, débordante de son égo, de sa fierté de princesse poussée d’un trône dont elle ne voulait pas, poupée calcinée dont la cire a finit par fondre pour ne laisser que la trace des désagréments d’un passif douloureux. Elle ne pourrait pas oublier ce qui emporta alors ses parents, elle ne pourrait oublier la douleur des flammes rongeant son déshabillé de soie, elle ne pourrait se faire amnésique des soins que les fées blanches lui ont donnés, de la douleur insoutenable, de cette impression terrible que la mort la guettait sans vouloir si son âme méritait le trépas ou non. Elle se jouait d’elle, souriant au-dessus d’elle dans des nuits de délires où l’enfant martyrisée par les flammes se voyaient périr sans que personne ne soit vraiment là pour l’entendre. C’est ainsi qu’elle s’est vu plus seule que jamais car combien de gens sont venus à son chevet ? Peu. Si peu. Trop peur comparé aux nombres d’ombres qui peuplaient la soirée où la fille Marlowe et la Black se mirèrent pour la première fois, leurs ventres enivrés par la présence de l’autre et Cosima n’osera pas avouer que ses yeux vitreux glissent sur le rose des lèvres jurant avec la pâleur de la reine qui ne sera jamais la sienne. Personne ne veut d’une poupée désarticulée, délaissée par la chance et se morfondant dans sa hargne, un bateau coulant, troué de toute part, carcasse respirant à peine dans des râles qui sifflent et se transformeront bientôt en suffocation.

La caresse des doigts sur la peau froide laisse fondre la chaleur étrange d’une onde le long de sa gorge, gouttant jusqu’aux seins cachés par le linceul de ses vêtements, fleurissant presque comme un dahlia noir fané que la main verte aura su faire revivre, la ramenant d’entre ses mornes pérégrinations. L’arme au bout du poing qui ne se resserre plus, indécise, elle sent le froid revenir la hanter quand les doigts la délaissent pour s’emparer d’autre chose. Elle pourrait partir mais éperdue, tremblant du manque et de la glace fondant sous sa peau où la chaleur s’est pourtant trop longtemps infiltrée, elle prend le temps d’écouter la voix profonde de la sirène chimérique se présentant à elle. Elle esquisserait presque un sourire à l’idée que le manque puisse lui faire voir ce bout d’un passé qu’elle n’attendait plus. L’ombre s’approche, fond sur elle pour la vêtir de sa nuit chaude et elle retient avec peine un soupir de soulagement, une main libre, nerveuse et presque timide s’accrochant à l’un des pans de ce manteau qui laisse s’étaler sur elle le parfum de cette nymphe que son corps semble convoité. L’index près de la gâchette, prête à tirer sur cette illusion, elle élève lentement sa tête vers la grandeur de cette femme qui inspire et expire la puissance et un flegme qui s’est endurci. Il faudrait la tuer pour qu’elle ne lui donne pas davantage l’envie de lâcher prise, de délaisser la corde qui l’étrangle « Tu n’es pas réelle. » répète-t-elle encore une fois de cette voix sombre et morne, cassée, comme si les larmes hantaient déjà sa gorge serrée. Une voiture se pointe non loin de leur duo étrange et elle quitte son rêve des yeux pour les poser sur le noir de la berline, sourcillant à peine. La portière s’ouvre de ce bruit sourd qui laisse présager, pour elle, une condamnation, comme une criminelle que l’on mènera à l’échafaud au travers de cette calèche de fer. Elle fixe le pied battant, détourne à peine la tête pour laisser son nez découvrir les nuances du parfum féminin, se laissant le temps de quelques secondes pour réfléchir. Dans un cliquetis alors, elle abdique, le cran de sécurité remis à sa juste place, avançant d’un pas puis d’un autre jusqu’à se laisser avaler par la voiture.

Dans le rétroviseur, elle ne voit pas le regard surpris qui l’observe, incertain, presque étonné, ayant l’air d’une pauvre paumée recueillie par une cruelle femme n’offrant pas l’aumône à qui le veut. Rangeant l’arme dans un frottement discret, elle se apprécie la chaleur qui règne dans l’habitacle, laisse échapper ce soupir d’aise, là sans l’être vraiment, se fichant de celui qui se décide à prendre la route malgré son intrigue, la tête roulant contre le cuir pour finir par de détourner mollement vers celle qui fut son premier fantasme aux formes féminines. « T'es toujours aussi belle, tu sais ? Même quand t'es pas vraiment là. » Le rêve est beau, chaleur, parfum de Médée, Médée elle-même face à elle s’offrent à elle, ça ne peut être autre chose qu’une douce nuit lui offrant une étreinte qui la laissera humide de larmes et de la rosée peu tendre qui lamine son ventre depuis des années. Le sourire qu’elle lui offre est cassé, celui d’une femme fatiguée qui donnerait tout pour s’endormir auprès de quelqu’un, qui n’aspire qu’au contact humain. Alors la main qui était encore coupable et empli du plomb noir quelques instants plus tôt, se dépose entre elles, paume vers le haut, se fichant de lui laisser voir sa paume souillée par la disgrâce de quelques cicatrices « Tu me tiendrais la main, Médée ? Un peu. S’il te plait. »

Recueille un peu de mon gâchis,
Soignes-en un peu les plaies.


Ses paupières s’abaissent sur celle qui porte trop bien son nom, femme de pouvoir, emplie d’une lueur blanche et noire à la fois, un mélange d’impudence et de froideur qui ne saurait la faire s’enflammer plus qu’en cet instant. Et peu à peu, la fleur éclot pour elle, se développe de ses phalanges s’agitant pour inviter à l’immondice d’une tendresse qu’elle ne mérite pas.

Mais tout n’est que rêve,
Illusion parfaite dessinant les rondeurs timides,
La blancheur de la peau contre laquelle sa langue s’est collée,
Mordant une mâchoire de l’émail, sauvageonne ne sachant comment aimer à l’époque,
N’ayant eu que l’instinct pour la guider jusqu’à l’étroit chemin des lèvres mutines,
Qu’elle n’embrassera plus jamais.

Sauf ce soir.
Car ce soir, Médée, tu demeureras mon rêve,
Une faveur abandonnée par les cieux que je ne suppliais plus.
 


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Sam 2 Jan - 23:16



Ce sont tout ces souvenirs qui la poussent à lui ouvrir la porte de sa berline. Ce sont eux, qui l'obligent presque à prendre un temps qu'elle n'a pas pour se soucier d'une autre personne qu'elle même. Elle y trouvera son compte, s'en fait la promesse silencieuse alors qu'elle observe la fille Black prendre place sur les sièges en cuir. La blonde s'y glisse à son tour. « au four saeasons, s'il vous plait. » lance-t-elle à son chauffeur sans prendre la peine de lui adresser le moindre regard, bien qu'elle sente le sien sur elles. Comme toutes ses nouvelles recrues, il rêve secrètement de poser des question, de comprendre ce qui est arrivé et comme toutes ses nouvelles recrues, il sait qu'il se doit de garder le silence. En toutes circonstances. C'est au tour de Médée de se faire violence pour ne pas laisser ses yeux courir jusqu'à Cosima, son smartphone coincé contre sa paume, elle fait défiler machinalement ses mails non-lus.

Elle a déjà pris une décision sur la suite de cette soirée: elle offrira une nuit confotable à cette femme qui devrait rester un souvenir, un repas convenable, peut-être restera-t-elle en sa compagnie une heure ou deux. Puis elle prendra le large, effacera cet épisode de sa mémoire pour garder la tête froide. Elle a déjà pris sa décision Médée et quand la jeune femme ouvre la bouche, c'est son cerveau qui dérive. Un sourire mitigé se plaque sur ses traits et à son tour elle tourne la tête légèrement vers elle. Détaillant avec minutie le visage lui faisant face. Elle y perçoit le temps écoulé, les épreuves désastreuses, les mauvaises décisions. Elle y perçoit la tristesse, celle qui a laissé des marques invisibles au plus profond de ses pupilles, sans doute jusqu'à son âme. La beauté est là, bien que moins lisse qu'à leur première rencontre. Cosima n'a rien perdu de ce fantasme adolescent qui était parvenu à la faire frémir. C'est la Marlowe qui a changé, en tout points. Sa peau ne sait plus s'échauffer, ses sens sont devenus aussi rigides et froids que le marbre. Elle ne parvient plus à se laisser aller à des envies insouciantes, ne trouve plus d'intérêt dans le rapprochement des corps. « Cesse donc ce délire, je suis belle et bien réelle. » l'impatience déteint dans ses mots, un ricanement lui échappe quand elle baisse les yeux sur cette main constellées de cicatrices qu'elle lui offre. « que je te... pitié, ... » elle rit plus franchement à présent, s'imaginant dans une enveloppe enfantine qui ne lui est jamais allée.

Un soupire, quand elle agite ses doigts.
Un sourire en coin, quand elle relève ses yeux azurs sur ce mirage nocturne.

« une minute, pas plus. » elle siffle, accrochant ses phalanges aux siennes dans un geste déjà las. « reste muette, j'ai certaines choses à régler. » ajoute-t-elle dans un regard appuyé avant de pianoter sur le tactile de son téléphone.

La voiture file dans les rues new-yorkaises et Médée se laisse happer par le temps. Quand la berline se stoppe devant le Four Seasons elle peut encore sentir le cœur de Cosima battre contre sa peau qu'elle n'a pas lâché. C'était une garantie pour qu'elle se tienne tranquille, lui laissant largement le temps d'envoyer ces dernières directives aux hommes travaillant pour elle, sans oublier un message pour son frère lui informant qu'elle rentrerait surement plus tard que prévue. La blonde s'extirpe hors de la voiture, on ouvre la porte sur son passage et d'un coup d'œil en arrière elle s'assure que la jeune femme se trouve toujours dans son sillage. On ne lui pose aucune question quand elles prennent l'ascenseur les menant au dernier étage de l'hôtel. C'est un silence imperméable qui règne jusqu'à ce qu'elles accèdent à sa suite permanente. La porte claque derrière elles, Médée avance dans l'espace d'une façon maîtrisée, ses mains s'agitant dans les airs quand elle reprend enfin la parole « la salle de bain est là-bas, le lit de la première chambre est le plus confortable, tu peux commander ce que tu souhaites au roomservice, il y a aussi un bar ... mais vu ton ... » elle se stoppe, fait volte-face et la toise, son visage restant inerte « vu ton état, je pense qu'une douche et un repas hors normes seront largement suffisant. » l'héritière s'installe avec grâce dans l'un des fauteuils dominant la pièce, cherchant un paquet de cigarette dans le tiroir d'une table basse ébène.



@Cosima Black
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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Dim 3 Jan - 14:19


deadline

Comment je pourrais cesser de croire à ce mirage,
Quand tout s’évertue à me faire croire que mon existence elle-même
N’est qu’un mauvais présage ?
Un terrible virage qui a laissé des traces à même ma peau.
Médée, tu ne me désirerai plus si tu voyais l’ampleur du gâchis que je suis devenu.


Malgré le rire qui la moque, malgré ce sourire d’adulte effronté qui méprise cette demande infantile, l’archange lui délaisse bien gentiment sa main, faisant fi de ses blessures et Cosima qui n’a plus toucher qu’elle-même depuis des lustres, se voit prête à faiblir sous la grâce de ce geste lascif sans le vouloir, osant mêler ses phalanges tannées et abîmées à cette grande main dont elle se souvient des caresses passées dans ses cheveux, dont les ongles demeurent toujours aussi long, fait pour détruire la peau dans la rage et la passion viscérale. Elle observe cette étreinte comme on observe une étoile se déposer au creux de notre paume, comme un papillon peureux qui serait bien prêt à s’enfuir au moindre tremblement alors celle qui n’a jamais vraiment été douce ni tendre, se laisse aller à ne pas bouger malgré les cahotements de la voiture dans les culs de poule qui nichent les rues de New-York et la seule minute accordée devient bien davantage. Elle pourrait pleurer de sentir la peau d’une autre toucher la sienne, profanée par les flammes, ses phalanges n’osant que s’emmêler à cette main qu’elle ignore souillée du sang de bien des victimes, esquissant un sourire sous les ombres de ses cheveux, un sourire fantomatique qui finit par se désagréger car on ne peut oublier si facilement la douleur, le dégoût que l’on s’inspire soi-même, l’impression de la souiller, la crainte de la voir sentir les formes boursoufflées de ses cicatrices rosâtres. La redescente violente la rend docile, la peur de cette affreuse solitude cruellement muette et elle ne fait pas mine d’observer ce que l’autre main libre poursuit contre l’écran lumineux, seule lueur dans l’habitacle assombrie, si l’on omet les flash réguliers des lampadaires aux paupières ouvertes passant par les fenêtres ombragées, coulant leur lumière sur le visage blême de la camée absorbée par le tableau étrange des mains reliées par le fil rouge d’un passif qui n’a pourtant rien de profond. Que quelques baisers profonds, suintant d’envie qui les relient l’une et l’autre, rien de plus.

La peau est douce, froide par endroit, tiède puis chaude au fil de ce baiser commun et bien chaste qui n’a rien d’anodin, aspirant le temps de ces minutes qui filent, à baiser les doigts qui se sont accordés aux siens sans réelle hésitation, sans grimace de dégoût. Médée semble se foutre de ce qui se dessine sous sa paume, absorbée par sa tâche. Elle ne perçoit qu’à peine que la voiture cesse tout mouvement et l’étreinte s’enfuit aussi rapidement qu’un baiser laissé sur le coin des lèvres; Le froid revient malgré le manteau dans lequel elle s’est emmitouflée, suivant la dame blanche pour devenir son ombre, les yeux crevassés de fatigue et de tristesse observant un monde d’or et d’argent aux faciès hypocrites, un monde qu’elle a touché il y a longtemps. Elle aurait pu être cette fille qu’elle perçoit du coin de l’œil s’impatientant contre le comptoir de l’accueil, roulant des yeux face à l’évidente lenteur de la réceptionniste qui semble pourtant faire tout son possible pour satisfaire la reine cliente qui ne s’empêche pas de recracher une insulte fielleuse dans une langue étrangère. Et la réceptionniste se tait, ne perdant ni son sourire, ni ses douces paroles. Car ici, le client demeure un roi qu’il ne faudrait pas vexer. Son regard sans âme croise celui de la princesse brune quand Médée s’égare déjà, elles se toisent mais comme elle se détournerait de celle qu’elle a pu être un jour, dans une vie où rien ne sentait encore la cendre et la chair brûlée, elle se détourne pour poursuivre son chemin, se fichant bien d’où on la mène, poursuivant son rêve car, bientôt, elle s’éveillera.

Elles pénètrent dans une antre mordorée où Cosima fait tâche, piétinant la moquette de ses bottines crasseuses, le long manteau noir couvrant sa fine silhouette, frôlant presque le sol comme une traîne de dentelle d’une jeune mariée maudite que l’on mène à l’échafaud.

Quand me feras-tu pendre Médée ?
Quand est-ce que tu te décideras à m’achever ?
Quand est-ce que je m’éveillerai de ce fantasme qui me fait mal ?


Dans un bruissement de tissus, de cheveux glissant contre le coton noir, elle observe les lieux sans vraiment comprendre pourquoi on l’a mené jusqu’ici, pourquoi c’est à elle que Médée offre le lit et le couvert. « J’suis pas une sans-abri, Médée. Et j'veux pas d'ta pitié. » souffle-t-elle enfin, se décidant à fixer ce faciès que rien ne semble vouloir briser. Pourtant, elle donnerait bien des choses pour entendre à nouveau son souffle s’accélérer, son vice tremper ses lèvres et sa langue, sa poigne de fer l’enfermer dans une étreinte maladive. Elle donnerait tout mais n’aura rien car elle aussi se mettra à fuir. Elle fixe la salle de bain d’un air plus insistant, le froid se faisant réel sous la peau, attaquant le bout de ses pieds, de ses doigts, de son nez. Elle se détourne vers le spectre glacial ayant pris place sur son trône, l’observe fouiller un tiroir pour trouver la came de nicotine. Et dans ces mouvements que l’on ne prédit pas, dans ces instants que l’on n’avait pas prévu, elle s’avance, s’agenouille et fouille la poche du manteau qui lui appartient pour trouver un feu. Longtemps, elle a eu peur de ces simples flammes, peur qu’elles ne lui agressent à nouveau la peau mais c’est pourtant ainsi, sombrant à genoux face à celle lui donnant un toit pour une nuit, la chaleur pour quelques heures, l’illusion du réel, qu’elle tend un briquet à la flamme oscillante, la fixant sans honte car elle ne risque rien à parler à un rêve, l’esprit crevant sous la houle du mauvais trip qui la dispense de croire à cette réalité l’ayant mise sur le chemin de ce souvenir qui a trop longtemps donné vie à ses plus mauvais désirs. « J’ai pas faim. J’ai froid, c’est tout. » Elle n’ose pas élever sa voix doucereuse, bien féminine malgré la rudesse de ses traits qui promets une voix plus profonde, grave, éraillée par les clopes enfilées et le froid qui attaque si souvent sa gorge mais rien, juste la candeur d’une plume se déposant loin des lèvres charnues. La tête relevée vers Médée, elle esquisse un sourire mélancolique, franc et tragique, avouant les cris du cœur « Tu ne m’as pas oubliée. J’suis surprise. J’suis certaine que j’ai été qu’une meuf parmi d’autres à qui t’as pu rouler quelques pelles, rien d’plus. » Elle abaisse la main tenant le foyer des flammes, se laissant embaumer par l’odeur du tabac qui embrasse leurs deux parfums de femme « Pour moi, ça voulait dire beaucoup. Beaucoup trop. » Elle lâche un rire, nerveux, sans joie, comme le début d’un sanglot réprimé, se relevant alors dans un mouvement trop rapide, délaissant le manteau sur l’un des lits. Secouant la tête, perdue dans ses chimères, elle passe une main encore douce et épargnée dans ses cheveux, se détourne de son espoir faite humaine, le souffle brutalement court « J’peux pas rester là. J’peux pas. Faut que j’me réveille putain… » Comme étranglée par des sentiments diffus qui l’engloutissent brutalement, meurtriers la prenant à la gorge, elle laisse venir sa main jusqu’à ce cou enserré « Si tu savais, bordel … Si tu savais, tu m’donnerais que dalle, pas même ta putain de main.» Une inspiration sifflante, tremblotante avant qu'elle ne reprenne « Laisse moi partir. Laisse moi partir, s’il te plait. » Noyée dans son désespoir qui n’a plus de sens, prenant le plus mauvais des virages, l’héroïne détruisant la raison pour ne laisser que l’immonde folie, elle se détourne, les yeux brillants sous la lumière tamisée, prête à s’effondrer, suppliant la reine de délivrer son pion de son carcan glacée quand sous le ventre s’infiltre le serpent vicieux du manque, de l’envie qui s’étale dans les hanches qui n’ont plus été étreintes depuis longtemps, les sillons du désir serpentant jusqu’aux dunes dont les baies se perçoivent sous le t-shirt bien fin qu’elle a enfilé, le souffle saccadé, les pommettes rosies par le froid et par le désir viscérale d’être prise de la plus mauvaise des façons tant elle réclame de ses yeux où les larmes sont prêtes à sombrer.

Femme débordante d’envie d’étreintes,
Femme privée par ses craintes,
Femme dont les entrailles n’ont plus que ses propres doigts pour empreintes.

 


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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Dim 3 Jan - 16:34




Ce n'est pas de la pitié, qu'elle voudrait affirmer.
Ce n'est pas ça, ça n'en sera jamais puisque c'est une sensation qui jamais ne la traverse. C'est en souvenir du bon vieux temps, une petite escapade dans ses souvenirs pour qu'ils ne viennent pas la torturer lors de ces nuits solitaires. Une façon de s'en assurer, de rester maîtresse de ses émotions, quoi qu'il advienne. Médée se connait à la perfection et elle sait qu'il faut qu'elle éloigne ce fantôme du passé. La meilleure solution lui semble être celle-ci, exhumer les bribes d'une envie éphémère pour les enterrer de nouveau, plus profond.
Cigarette coincée entre les lèvres, elle tourne un regard interrogateur sur la femme à genoux, ne se fait pas prier pour avancer son visage vers la flamme oscillante. Elle tire sur la clope, la braise rougie et un soupire d'aise lui échappe en sentant les bienfaits de la nicotine. De quoi remettre un semblant d'ordre dans son cerveau. alors profite de la salle de bain, qu'elle lui répond en s'enfonçant d'avantage dans le cuir. Elle aimerait regarder ailleurs Marlowe, fixer un point invisible sur le papier peint mais ses iris la ramènent toujours à elle. Aux yeux noirs de Cosima qui ont perdu un peu de leur éclat. Elle reste stoïque aux paroles de la brune, pourrait démentir mais se contente de cracher une fumée épaisse au dessus de leurs crânes. Elle ne l'a pas oublié, non. Elle se souvient de la brûlure que ses mains pouvait laisser sur leur passage, elle se souvient de son souffle enivré, de cette odeur légère d'alcool qui émanait de son épiderme. Elle sent encore les griffures de ses ongles contre sa nuque, des morsures agréables qu'elle prodiguait à sa mâchoire. rien de plus, hum ? les baisers échangés n'avaient rien d'innocents, ils ne présageaient que le drame d'une nuit qui aurait été trop passionnelle. Peut-être se sont-elles sauvées l'une l'autre en mettant fin à cette course effrénée. La fille Black se confie, Médée sourit en coin, elle qui a toujours voulu marquer les esprits au fer rouge.
La brune se redresse et elle la suit des yeux. Observe avec trop d'attention la scène dramatique qui se joue. Cela voulait beaucoup, beaucoup trop, jusqu'à quel point ? La curiosité s'en mêle, trace des centaines de lignes sous sa chaire. Cosima étouffe, enfermée ici avec la reine des glaces qui ne semble jamais traverser par la moindre émotion. tu es libre de partir Cosima, je ne te retiens pas ici de force. elle n'en fera rien, c'est une évidence. Tout comme elle, ce sont les souvenirs qui la grignotes comme ce poison qu'elle s'injecte dans les veines. Cette réalité les rends plus violents. Elle écrase son mégot dans un cendrier vierge de toute cendre, puis se redresse lentement pour avancer jusqu'à celle qui lui tourne le dos. Elle examine sa silhouette, s'attarde sur ses reins, ses hanches sur lesquelles elle laisse glisser ses mains habiles. L'envie ne se dessine pas encore, la douceur est toute relative. Ses doigts agrippent le tissus rêche du jean et elle la plaque contre son corps à la recherche d'une chaleur disparue. Elle ne dit rien, hume le parfum de ses cheveux, son nez trouve le chemin de sa nuque à peine dégagée, frôle l'épiderme. Contre la peau elle se sent sourire et ses canines pourraient endommager le teint hâlé. un chance pour toi que je ne sache rien alors, qu'elle murmure, son souffle se fait chaud quand ses ongles s'accrochent au t-shirt, remontant contre son ventre pour finir leur course entre ses seins qu'elle devine sans pour autant les toucher. ça voulait dire beaucoup ? éclaire moi, parce que je ne suis pas sûre de comprendre en quoi quelques échanges de salives aurait pu être si inoubliables. elle se moque, ricanant doucement au creux de son oreille. sa paume continue son chemin jusqu'à encercler son cou, sous la pulpe de ses doigts elle sent les légères cicatrice, ses caresses sont douces mais toute sa posture reste menaçante. l'ascension de sa main s'apparente à une danse lascive, son pouce trouve les lèvres entrouvertes et c'est à cet instant qu'elle sent la brûlure inonder son bas-ventre. son souffle en devient rauque, elle serre les dents parce qu'elle s'y refuse. l'envie n'est qu'une faiblesse parmi tant d'autre, une faiblesse qu'elle devrait garder sous contrôle. mais la seule idée de possession lui vrille le crâne. son autre main arpente la lisière du jean avec lenteur. tu aurais dû m'oublier Cosima. comme j'aurai du le faire depuis des années.

@Cosima Black
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Message Sujet: Re: deadline.    deadline.  Empty Dim 3 Jan - 17:25


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La brebis est prise au piège de l’alpha qui s’élève, ses yeux de feuille morte tombée de sa branche, fixant la porte menant vers la salle d’eau, une délivrance comme une malédiction. Cela voudrait dire se découvrir, se délivrer du maigre carcan de ses affaires pour laisser voir l’immondice humaine, la monstruosité gâchée qui se dissimule sous le noir ou le mauve des affaires empestant la clope et son parfum dont elle s’asperge à peine de quelques nuées. Un parfum de fruit défendu vers laquelle Médée fond sans que Cosima ne le ressente. Elle se tend, se voit surprise par les mains qui s’étendent vers ses hanches, par la chaleur étrange qui grimpe le long de son dos, aggrippant l’arrière de ses cuisses, rongeant, vermine vicieuse, les reins de celle qui ne s’autorise plus de tels débordements, une punition sacrificiel pour celle qui se plaisait à chérir les fruits de la luxure, à en boire le sucs par litres, à rire de ces étreintes ratées avec l’amant qui demeure en son esprit, à sourire lorsqu’on savait l’aimer de la bonne manière.

Médée l’aurait mener jusqu’à la chute brève mais fatale d’une jouissance qu’elle ne saurait oublier, elle en est certaine. Et poupée de chiffon quand autrefois elle se battait contre la domination des mains, elle se voit accoller à ce corps qui ne lui offrait alors que sa main jusqu’ici, une puissance oscillant entre masculinité et féminité, un équilibre parfait qu’elle aimerait ceindre de ses cuisses qui ne se souvient plus de la sensation grisante d’enlacer les hanches de quiconque, qui ne s’ouvre que dans les nuits solitaires où les caresses sont uniques et faites pour soulager le mal qui la ronge, des orgasmes qui la débectent, s’entendre elle-même s’abandonner à ses phalanges curieuses en s’imaginant laide et tachée de cicatrices même dans le noir le plus complet ne l’aide en rien à savourer les plaisirs solitaires que s’offrent nombres de femmes en l’avouant rarement.

Libre de rien désormais,
Prisonnière de tes mains de madone,
En proie à mon infâme appétit,
Me rassasieras-tu ?


S’infiltre dans la cage de cette poitrine aux seins aux bourgeons florissants, la houle terrible d’un orage incertaine, balbutiant quelques soupirs qui prouvent que voilà bien longtemps qu’elle ne sait plus séduire, ni aimer, les paupières lourdes lorsque vient la pointe de son nez contre le secret de son cou dénudé de ce voile de stigmates où le souffle s’étiole, où elle sent presque la menace de l’émail de cette louve prête à dévorer la brebis égarée n’ayant plus de troupeau depuis longtemps. Les paumes glissent, serpents du vice, de la luxure, du mal incarné, suintant jusqu’à l’ourlet du pull bien fin qu’elle a enfilé sans penser qu’elle pourrait croiser ce beau souvenir, ce souvenir de l’au-delà car alors la Cosima qu’elle était n’est plus depuis longtemps. Les yeux dérivent vers le visage perdu dans son cou sans qu’elle ne puisse la voir, presque effrayée de la sentir remonter sous le linceul pour frôler un ventre d’où suinte l’ambroisie perfide d’une envie d’être éprise et prise violemment, d’un besoin de tendresse et de passion violente qui s’affronte sous la caboche perturbée. Désireuse de plus comme de s’enfuir, elle sent les reins se tendre vers les hanches de celle qui ne fut jamais ni amante ni amie, peu de choses les lient si ce n’est ce même souvenir de lèvres enchevêtrées l’une contre l’autre, de langues humides, de salives à la saveur alcoolisée. Elles voulaient s’éprendre l’une de l’autre pour une nuit mais elles ont su se faire bien sages, Cosima refusant d’être de celle qui aimait tant le corps des femmes, ne se voulant que faite pour les mains des hommes, terrifiée à l’idée de s’être fourvoyée. Les dunes de ses seins aux pointes douloureuses se tendent quand la main remonte, quand elle s’éprend de son cou qu’elle lui tend comme une offrande, comme un appel à être égorgée car la douleur est vivace.

Médée se fait réelle tout contre elle, emportant loin d’elle l’idée qu’elle ne soit qu’un mirage inventé par son esprit détruit où volètent souvent les cendres de son passé. Et au fil de ces aventureuses caresses qu’elle se devrait de repousser, le souffle devient plus profond, plus saccadé encore qu’il ne l’était alors, une lente crise de panique s’infiltrant dans les entrailles qu’une autre main curieuse est prête à arpenter, les cuisses de la damnée se resserrant comme par crainte de la voir venir s’enfouir plus profondément, là où plus personne d’autre n’est venu depuis longtemps. L’ourlet des lèvres entrouvertes abandonnent pourtant sans qu’elle ne veuille, cédant le bout de sa langue timide au pouce venant s’y poser, goûtant le sel de ce doigt coupable, s’avançant pour le happer comme elle a attrapé tant d’hommes entre ses lèvres de pécheresse devenue nonne malgré elle. Les dents menacent ce simple doigt alors que le murmure l’atteint, qu’elle sent le flegme de la reine glacée se fissurer dans ce simple aveu. Et la hargne aimerait la voir se venger de Médée, de ce qu’elle a laissé en elle sans jamais finir ce qu’elle avait entamée.

Le cœur à l’agonie, elle se détourne brutalement, s’arrache aux mains qui la veulent ou se jouent d’elle, la poitrine s’élevant et s’abaissant violemment, comme des vagues se fracasseraient sur les récifs de désirs inavouables, le noir des yeux tombant dans l’eau bleuâtre et froide des prunelles qui n’ont pas tant changées. « Joue pas. Joue pas avec moi. » La hargne d’un vil et humide désir se glisse entre ses cuisses et il n’y aura qu’elle pour se délivrer de l’étreinte agaçante du Diable qui a investit ses hanches, la laissant suintante, prête à accepter l’invasion des phalanges ou d’une langue de vipère entre ses cuisses de condamnée. Alors, un sourire apparait, la moquant amèrement, un rire sec s’échappant de sa gorge serrée « Tu m’veux pas vraiment. J’te ferai mal aux yeux si on va plus loin. » Et la recrue qu’elle fut, prête à la moindre bataille, n’ayant cédée à aucune aiguille jusqu’alors, s’avance pour laisser fondre ses seins timides contre le corps voulu, élevant la tête vers l’apparition fantasmagorique, sa bouche de féline s’approchant du visage qui la narguait et a laissé l’empreinte de son souffle chaud contre son cou « Tu veux finir ce que t’as pas osé terminer y’a des années ? Tu t'en sens capable ? Ou alors tu peux décider d'passer une belle soirée et t’épargner ma présence, mon corps et tout ce qui va suivre si tu continues. » Joueuse à son tour, l’agneau refusant d’être mordue sans se débattre, frôle à peine une joue pour délaisser la goutte d’un baiser au coin des lèvres pour finalement s’échapper, reculer d’un pas et d’un autre sans la quitter des yeux pour partir vers la salle d’eau à laquelle elle cède enfin, laissant entrouverte la porte, comme une silencieuse invitation, tandis que la fille Black tombe nez à nez avec son propre reflet qui avoue tout du désir qui la lamine, ses mains mordant furieusement le marbre du lavabo, de ces joues rosées, de son souffle court, de ses cheveux en pagaille, de ses pupilles illuminées par l’envie, de ses seins couverts par aucune dentelle que l'on devine sous le coton noir, de ses lèvres réclamant maints baiser et de ces tremblements qui ne sont plus dû au froid et qui hurlent sans cesse un seul et même prénom : Médée.

Parce que t’oublier serait un dur labeur,
Parce que t’oublier ne ferait que mon malheur,
Parce que ne pas t’oublier m’aide parfois à brièvement panser mes douleurs.


 


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