Radioactive | Robella #2

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{  I'm waking up to ash and dust
I wipe my brow and I sweat my rust }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Isabella Kingston  

Quand on essaie de fuir, c'est soi-même.
J'aimerais me fuir.
J'aimerais te fuir.
J'aimerais la fuir.
Et tout enfouir.
Pour le pire, oh le pire.

Elle passe sa main sur celle de Red. Red, cet homme qui a pris la place de Robbie. Avec Isabella, il n'est plus ce mari éploré, cet idiot qui doit mener sa vie tranquillement alors que ses blessures le rongent. Avec elle, il est le rouge, le sang. Il est la douleur et la peine mais surtout, il se relève. Dans le regard de cette beauté brune qui ne le perd jamais des yeux, il se voit tel qu'il veut être : indépendant. Fort, il a des choses à offrir. Avec Charlie, il n'est qu'un fantôme, une ombre qui soupire et désespère de lui rendre un jour ce qu'il lui a volé : la joie de vivre.

« J'aurais tellement envie de tout abandonner, tu n'imagines même pas. Et oui, moi-même, moi le premier.  » Parce que c'est lui qui se dégoûte le plus dans cette vie insipide. Et si Isabella est près de lui aujourd'hui, cette nuit, ce matin, c'est parce qu'elle est la seule à le rendre supportable à ses yeux.

Isa, je ne devrais pas. Mais je me nourris du souvenir de nos ébats. Dans tes bras, j'ai goûté au bonheur coupable d'être à nouveau un homme. En pliant sous ton corps, en me noyant dans mes efforts, j'ai trouvé la paix. Isa, ne me condamne pas mais je ne suis qu'un homme, un homme qui continue de te désirer et de te haïr. J'ai envie de serrer cette main que tu poses sur moi, de l'enlacer entre mes doigts et de la forcer sur ma joue, dans ma nuque, sur mon coeur. J'ai envie de ressentir à nouveau les battements qui s'en vont à cent à l'heure. Pas parce que je ne l'aime plus elle... Mais parce qu'avec toi, je m'oublie moi. Et je me redécouvre.

Le silence de la nuit les a englobés. Red est plongé dans ses pensées et garde la main qui caressait la sienne, ainsi posée. «  Tu partirais un week-end avec moi? » L'idée est insensée mais alors que les obstacles se présentent déjà dans son esprit, il les surmonte un à un, déterminé à rendre possible cette escapade surréaliste. « Je dirai que j'ai un colloque pour l'armée. On réserve quelque part, pas trop loin d'ici mais pas trop près non plus, dans le Massachussets ou dans le Delaware. » Il se tourne et la regarde, plein d'espoir dans les yeux et dans la voix. « Ne dis pas non. Viens avec moi. Je te promets de ne pas... te toucher ou quoique ce soit. » Cela le peine de s'engager à pareille chose. Mais il a besoin de sa présence bien plus que de son corps à un niveau sexuel.