Never turn your back on me, again - Cassey

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back on me again }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Dix-neuf heures pile quand elle ferme la boutique. La journée a été longue, les clients laborieux, mais sonne la délivrance avec, en perspective, une belle soirée pour se détendre avec sa fille. Elle s’éloigne du magasin d’antiquités, les talons qui claquent sur le pavé, à la recherche d’une pizzeria. Le programme est simple, léger, parfait, puisqu’elles ont tout programmé avec Arya. Elle s’occupe des pizzas et sa fille du dessert, rien de bien diététique, mais elles l’ont bien mérité. Au rendez-vous, un marathon du septième art qui passe de Casablanca jusqu’à Scream en passant par Sexe Intentions. Elles en auront, ainsi, pour toutes les émotions.
Et Cassey,
elle ne croit pas si bien dire.
Le détour par la pizzeria terminé, l’antiquaire rejoint son immeuble à pied. Le carton entre ses doigts délicats alors qu’elle poursuit sa marche sur l’asphalte, elle croit halluciner, quand elle croise son regard. Les lèvres rosées s’entrouvrent de surprise, de choc, et de consternation aussi.
Elle ne parvient pas à croire que lui, puisse trouver ici.

Luis, devant sa demeure,
Luis, prêt à démolir une nouvelle fois son cœur.

Plus les rencontres s’enchaînent, moins elle les comprend. Moins, lui, elle le comprend. Elle ne saisit pas ce qu’il a en tête, sauf peut-être, la torturer selon son bon vouloir. Leur dernier échange dans ce club a été houleux mais elle espérait qu’il saisirait. Elle espérait, juste, qu’il réalise combien il est déplacé de venir la retrouver, comme si de rien n’était, après ce qu’il lui a fait. Prise au dépourvu, la nymphe qui aime tant être surprise, accélère le pas dans l’espoir de trouver encore une issue. La voix grave du ténébreux continue d’approcher derrière elle mais elle n’y répond guère. Elle veut juste le fuir, et elle y arrive. Du moins, elle le croit quand elle pénètre dans l’immeuble, puis quand elle s’insère dans l’ascenseur. Le bouton qu’elle presse rapidement, presque fébrilement, pour lui échapper. Mais l’appareil est d’une lenteur insupportable, déjà en temps normal… alors, bien sûr, l’attente lui paraît cette fois interminable. Suffisamment long pour qu’il la rejoigne. « Bordel, ce n’est pas possible d’être aussi lourd. » elle rétorque en guise de salut, plus pour elle-même que pour lui. Elle est fatiguée, éreintée de le retrouver une nouvelle fois alors qu’elle n’a rien demandé. Il se trompe, le séducteur invétéré, elle n’a aucune envie de jouer à ce petit jeu à ses côtés. Elle ne veut pas de sa présence, elle ne veut rien de lui… parce qu’il l’a blessé. Ce dont il ne semble nullement avoir conscience.

Il l’a blessée, mais continue son petit manège,
comme s’il prenait un plaisir malsain à se jouer d’elle.

Les océans, quelque peu assombris, se tournent enfin vers lui alors que, pour la première fois, elle croise ses iris. Elle le fusille des siens alors que lui paraît tout à fait ravi. Elle ne le supporte plus, son sourire. Elle ne supporte plus rien de lui. Ni sa belle gueule, ni sa voix charmeuse, et surtout pas ce sourire ravageur. « T’es vraiment malade si tu crois que je vais te laisser entrer chez moi. » elle ajoute d’un ton sec ; rempli de haine. Luis, elle le déteste. Elle le déteste profondément pour la trahison qu’il a osé lui faire. Mais, plus encore, pour ce jeu qu’il continue avec elle ; cet amusement perpétuel. La blonde incendiaire, elle pourrait même vite craquer, elle pourrait vite se sentir submergée par ses nerfs, seulement à cause de sa présence, ici, devant chez elle. Il dépasse des limites qui lui sont interdites. Il prend des droits qu’il n’a plus, Luis, des droits qu’il n’a même jamais eus. Seulement elle ne veut pas laisser échapper toute la colère qu’elle éprouve contre lui. Elle se connaît, Cassey, elle sait que si les barrières commencent à s’effriter, toutes les émotions vont s’échapper. Et derrière la rage et la rancœur, il y aura l’amertume et la douleur. Et cela, il en est hors de question. Il ne le mérite d’aucune façon.
Il ne mérite, même pas, son attention.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Sans état d’âme,
il malmène la sienne,
il s’acharne sur elle,
il continue son manège,
en quête de sa colère,
mais c’est son cœur qu’il blesse.
Il ne semble pas se rendre compte, Luis, qu’il a affaire à une femme meurtrie. Une femme qui se sent trahie. Une femme qu’il a usée, utilisée, abusée, sans se préoccuper aucunement des dégâts occasionnés. Ou peut-être qu’il en a parfaitement conscience, peut-être qu’il aime sentir son emprise sur elle à travers sa souffrance. Mais elle en doute, Cassey, d’abord parce qu’elle ne la montre d’une aucune manière. Surtout, car il semble n’en avoir que faire. Au fond, elle a seulement l’impression de se retrouver face à un monstre sans cœur. Une psychopathe qui se fiche de ce que les autres ressentent puisque lui n’éprouve rien. Elle se demande, même, s’il est tout à fait sain.

Elle n’a encore rien vu,
qu’elle est déjà perdue.

Le silence comme l’ignorance n’ont aucun effet sur le séducteur. Trop sûr de lui, il fait tout pour atteindre une fois de plus son cœur. Comme un prédateur avec sa proie, il l’a cernée, l’a prise sous son joug et ne la lâche pas. Encore moins, maintenant, qu’il se retrouve seul avec elle dans cette cage. Princesse, la nymphe est incapable de se taire devant une insolence pareille. Les prunelles qui le fusillent, elle lui balance sa haine. « Tu ne m’appelles pas comme ça. Tu ne m’appelles pas tout court, d’ailleurs, tu ne me parles pas du tout. » elle repousse toutes ses tentatives pour lui parler, simplement car elle n’a plus rien à lui dire. Plus rien, depuis qu’il l’a trahie. Les iris détournés ne peuvent s’empêcher de se relever vers lu, pourtant, devant les mots intrigants… elle le contemple sans comprendre, l’air de se demander ce qui peut traverser son esprit tordu. et soudain, il répond à ses interrogations, de la pire des façons. Les lèvres de la poupée s’ouvrent de stupéfaction, comme prise de choc. «  Mais qu’est-ce qui te prend ?! » elle lâche, de colère, d’énervement. Encore sous le coup de l’étonnement. Elle a du mal à croire qu’il vient véritablement d’arrêter l’ascenseur. Il vient de les bloquer dans cette putain de cage pour plusieurs heures. Elle le sait, Cassey, car c’est loin d’être la première fois que l’appareil s’arrête. Sa voix, elle ne l’entend même pas, elle le repousse sans douceur pour se positionner devant le bouton d’urgence. Son sac à main sur l’épaule, le carton de pizza entre ses doigts, elle n’est pas dans une position confortable. Mais elle s’essaie néanmoins à contacter le service d’urgence, en vain. « Mais pourquoi t’as fait une chose pareille ?! Tu n’as rien de mieux à faire que me pourrir la vie, sérieusement, c’est à ça que tu as envie de passer la soirée, dans cette cage à me torturer ?! » elle commence à s’emporter, déjà, elle ne cherche plus à se contrôler. Elle tente bien de garder son calme depuis qu’elle a voulu le sortir de sa vie, Luis. Seulement elle ne peut pas non plus aller à l’encontre de la personne qu’elle est.
Il fait tout pour la chercher,
il va finir par la trouver.

Lui non plus n’est pas comme les autres,
comme aucun autre,
il est pire que tous,
tous ceux qu’elle a connus.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Il.veut.la.rendre.folle.
Littéralement,
elle n’a pas d’autre explication.
Aucune autre raison ne pourrait justifier une telle obstination. L’attachement, il n’en éprouve aucun, surtout pas pour elle. Certainement pas pour une poupée manipulée, qu’il a approchée uniquement dans le but de l’utiliser. Certainement pas pour une femme qui, depuis le début, n’est qu’un pion dans son échiquier. Ou peut-être que, pour lui, sa découverte n’est qu’une partie de plus dans ses perversions malsaines. Dans ce jeu qu’il s’obstine à poursuivre, comme si elle avait accepté d’y jouer avec lui. C’est peut-être ce que tu as fait sans le vouloir ; sans même le savoir. Peut-être que, toutes les fois où il te disait que c’était un risque de l’approcher, il tentait de te prévenir du danger. Peut-être même que, une part de lui, culpabilisait. Peut-être qu’il cherchait à te protéger, de lui, de ses dérives. Non. Cassey, elle refuse d’y songer une seule seconde. Il est beaucoup trop fier de la rendre dingue pour qu’elle puisse imaginer de sa part un quelconque regret. Il n’a même j a m a i s  cherché à lui dire qu’il est désolé, simplement car il n’est pas désolé. Il a seulement beaucoup trop de mal à accepter l’idée d’avoir été rejeté. Tout cela, elle l’a saisi, Cassey, c’est uniquement une question d’égo bien trop mal placé. Alors elle le rejette, encore une fois, elle l’envoie balader, mais il n’en a que faire. Comme il se fiche de tout ce qu’elle peut éprouver, depuis le jour où il l’a rencontrée. Il le prouve en continuant de lui offrir ce surnom qu’elle refuse, puis d’une manière bien plus claire encore quand il les piège tous les deux dans cette cage en fer. Sous le choc, la jolie blonde, elle le repousse déjà pour tenter de contacter le service d’urgence. Lui, pendant ce temps, garde un calme incroyable alors qu’il vient de gâcher leur soirée à tous les deux. Il affiche un air si tranquille, si serein, qu’il la met encore davantage à bout de nerfs. C’est même ce qu’il cherche, Luis, il l’avoue en confiant combien il aime la mettre dans tous ses états. « Mais il n’y a que toi qui comptes, c’est ça ? Tu crois que j’ai rien d’autre à faire, moi, que tout ce dont je rêve pour mon samedi soir, c’est de me retrouver coincée dans un ascenseur avec toi ? Je n’ai jamais vu un égoïste comme toi de toute ma vie ! » S’il désirait tant la mettre en colère, il peut s’estimer heureux car il parvient merveilleusement bien à ses fins. Elle se fait cruelle, Cassey, elle se fait cinglante. Elle n’a jamais eu peur de dire ce qu’elle pense. Honnête et franche, en toutes circonstances, elle lui offre pourtant un fragment d’elle qu’il ne connaissait pas encore. Le tempérament volcanique, implosif, bien loin des taquineries, et de la sensualité de leurs corps à corps. Tentant de joindre une énième fois le service d’urgence, elle entend encore le son désagréable de sa voix beaucoup trop envoûtante. «  Je n’ai rien à te dire. » ou peut-être qu’elle pourrait encore lui dire combien elle le déteste, combien il lui fait vivre un enfer, combien il est dingue. Mais tout cela, il peut le deviner déjà à son seul regard. Enfin, la nymphe parvient à entrer en contact avec le service, elle entame une conversation pour expliquer la situation mais se retrouve confrontée à des réponses automatiques. « Bordel, c’est une blague… » elle s’impatiente alors que la voix robotique assure qu’il leur faut garder leur calme jusqu’à l’arrivée d’un dépanneur… sûrement d’ici plus d’une heure.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Il a tout détruit, Luis. Il a détruit l’image belle, presque céleste, qu’elle avait de lui. Il était, comme, la parenthèse sensuelle de sa vie. Il était celui qui comblait ses envies, ses plus sombres désirs, celui avec lequel elle se sentait libre. Elle n’attendait pas d’amour, ni d’affection de sa part, elle savait d’avance qu’elle n’y aurait pas droit. Elle voulait seulement du respect ; de l’honnêteté ; de la sincérité. Qu’elle sache à quoi s’attendre au lieu de découvrir par elle-même, de la pire manière, quelle a été manipulée. Elle aurait voulu qu’il s’en tienne à la relation d’amants libres et passionnés qu’ils entretenaient. Ou, même, qu’il tente de l’utiliser ; se servir de sa boutique d’antiquités ; qu’il fasse ce pourquoi il s’est dirigé jusqu’à son magasin le jour où ils se sont rencontrés. Oui, il aurait pu faire tout ça… il aurait pu s’y risquer, sans vouloir la poignarder en plein cœur au passage.

T’aurais préféré, Cassey,
qu’il n’essaie pas de se rapprocher,
qu’il se contente de t’utiliser,
qu’il ne cherche pas à te baiser,
qu’il ne cherche pas à se faire apprécier,
t’aurais préféré,
qu’il évite l’éventualité que tu puisses t’attacher.

Mais il ne l’a pas fait. Il a abusé d’elle, pas seulement de l’antiquaire, mais de la femme qui se trouve derrière. Il a abusé d’elle, de tout ce qu’elle lui a donné, de tout ce qu’elle était vraie. Et il continue de le faire, encore, tout le temps. Chaque fois qu’il s’amuse à la titiller, chaque fois qu’il se risque à la provoquer, chaque fois qu’il veut la piquer. Et il y arrive bien, beaucoup trop bien. Il n’y a sûrement pas pire pour l’atteindre, que de la pousser à se remémorer, combien elle était entichée. Combien elle avait envie, besoin, de le retrouver. Peut-être parce que, pour un fragment d’elle inavoué, c’est toujours vrai. « C’était avant que je sache que t’étais un connard ! Et je t’emmerde. » elle précise, au sujet de la pizza, alors qu’elle pense à Arya. Sa fille qui l’attend, peut-être déjà dans leur appartement, sans se douter que sa mère est enfermée dans une cage avec un putain de psychopathe. Elle ne supporte pas qu’il se mette à rire, comme s’il ne la prenait pas au sérieux, comme s’il se fichait complètement de ce qu’elle peut dire, ou ressentir. C’est précisément la réalité, en fait, il s’en fiche. Il se fiche d’elle depuis le tout début, il est seulement en train de continuer.

Et, un peu plus, la bousiller.

Elle a la sensation désagréable qu’il s’obstine à la blesser ; qu’il faut tout pour la faire souffrir comme s’il ne l’avait pas suffisamment fait. Sensation douloureuse, d’être entre les griffes d’un prédateur qui continue de la malmener, comme s’il désirait la martyriser avant de n’en faire qu’une bouchée. Sensation tortueuse qu’il y parvient, beaucoup trop bien. « Je te l’ai dit ma façon de penser ! T’es un connard, et je ne veux plus te voir, mais tu continues de t’acharner comme le psychopathe que tu es ! » elle est violente, mais lui non plus n’est pas tendre. Il est même bien plus virulent qu’elle, pas dans ses mots, mais dans sa manière d’être ; aussi, dans ses gestes. Il s’approche d’elle tandis qu’elle s’évertue à contacter un service de toute manière automatique. Et le pire, c’est qu’elle sait, Cassey, elle connaît la procédure par cœur de ce maudit ascenseur. Elle sait que, l’enseigne contactée, ils peuvent en avoir pour des heures. Et lui, le vorace, sinueusement, se rapproche encore davantage au point qu’elle sente la chaleur de son corps contre le sien. La poupée se retourne vivement pour se retrouver face au serpent. « Va te faire voir. » elle balance en guise de réponse, en le repoussant en même temps. Ce foutu carton de pizza toujours entre les bras, sa position est en plus très inconfortable. Devant sa voix charmeuse, elle laisse échapper un rire un peu moqueur. Amer, surtout, empreint de sa rancœur. « Je suis donc clairement maudite. » Elle ne devrait même pas être surprise, elle a toujours attiré les pires. Ils n’étaient sans doute rien, finalement, face à Luis.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Elle a, comme, le sentiment qu’ils évoluent dans deux univers beaucoup trop distincts. Luis, il paraît dans une autre réalité, un monde où il semble tout à fait normal de profiter de l’autre, jusqu’à croire qu’elle pourrait lui pardonner. Jusqu’à croire qu’elle pourrait seulement l’oublier. Comme s’il n’avait rien fait de mal, comme si c’était là un simple jeu banal. Il s’obstine à lui dire qu’il l’avait prévenue, comme si elle avait choisi seule sa bassesse, l’amante déchue. Comme si elle avait accepté le risque d’être trahie, en prenant celui de l’interdit. Mais il y a une différence entre le fait de fréquenter un séducteur, un homme qui séduit les femmes quitte à leur briser le cœur, et… lui. Lui, ne s’est pas contenté de bousiller un cœur. Lui, il a délibérément voulu profiter d’elle, il l’a même rencontrée dans le seul but de se jouer d’elle. C’est au-delà des envies d’un homme volage, ce sont des malversations, des manigances, uniquement destinées à lui nuire. Elle aurait pu finir en prison, Cassey, elle aurait pu perdre sa réputation, et même sa boutique. Elle aurait pu voir sa vie devenir un enfer, juste parce qu’elle a eu le malheur de le laisser y entrer à l’intérieur. Alors on ne l’y reprendra pas, certainement pas. Elle est peut-être naïve, peut-être idiote aussi, mais pas aussi autodestructrice. Elle ne le laissera pas gâcher sa vie. Seulement, tout cela, c’est comme s’il ne le réalisait pas, Luis. Comme si cela lui passait au-dessus, lui qui l’a « prévenue ». Uniquement guidé par l’envie de la rendre dingue, il ne se remet pas une seconde en question pour ce qu’il a osé lui faire. Il se plaint de ses réactions, mais… à quoi s’attendait-il ? À ce qu’elle lui tombe dans les bras et poursuive leur liaison en fermant les yeux sur sa trahison ? Elle ne comprend vraiment pas comment il peut avoir un culot pareil, Cassey, pourtant elle-même dotée d’une insolence à toute épreuve. Mais elle, ne brise pas de cœur. Ou elle essaie, en tout cas, pendant qu’il prend un plaisir sadique à s’y atteler de son côté. Et à croire, en plus, qu’elle va le laisser s’approcher. « Tu ne mérites pas mieux que ça. » Il ne mérite rien, rien du tout. Même pas qu’elle l’insulte. Juste, qu’elle l’ignore profondément jusqu’à oublier complètement son existence. Malheureusement pour le papillon, il lui est difficile de voler, quand l’acharné s’obstine à lui arracher les ailes. Quand il avance jusqu’à elle, la réaction de la sirène se fait immédiate. Elle le repousse vivement, comme si elle venait de se brûler.
C’est peut-être ce qu’elle veut éviter, Cassey, d’être brûlée.
Il lui a fait suffisamment de mal pour qu’elle refuse d’à nouveau s’y risquer. Elle sent toujours les prunelles scintillantes du serpent sur elle, comme un prédateur observe sa proie lorsqu’il la sait prise au piège. Ce regard, Cassey, il l’a souvent fait fondre sans qu’elle ne cherche à l’empêcher. Il a souvent suffi à ce qu’elle se laisse attirer, à ce qu’elle capture elle-même ses lèvres dans un baiser passionné. Mais elle garde toute sa lucidité alors qu’elle s’obstine, une nouvelle fois, à le rejeter. « Ce n’est pas étonnant, j’ai toujours attiré les tordus. » ou peut-être que c’est elle qui a un problème ; elle qui se laisse trop captiver par les ténèbres. Elle fait tout pour lui prouver qu’elle demeure insensible mais, en vérité, elle se sent vite déstabilisée par tout ce qu’il peut dire. Le cœur noué, semble s’accélérer, alors qu’elle détourne ses opales pour mieux l’éviter. « Arrête de t’acharner, je ne croirais plus rien de ce que tu diras. » Elle lui plaît. Il ose prétendre qu’elle lui plaît, après ce qu’il a fait. «  Bordel, arrête ! Arrête, Luis ! Tu ne peux pas te servir de quelqu’un comme tu l’as fait et prétendre que je ne suis pas un pion ! Tu ne peux pas te servir de moi et revenir ensuite, tu ne peux pas faire ça ! »
elle veut qu’il se taise,
elle veut qu’il arrête,
qu’il arrête de semer ce putain de chaos dans sa tête.