Un ovni dans la poitrine, mauvaise mélodie qui hante ton âme. Tu ne parviens pas cohabiter, à l’aimer cette vie qui se dégage de ta pauvre carcasse. Une coque sans essence. Précipité vers la mort, tu aurais voulu y aller avec lui, te blottir dans ses bras une dernière fois, sa douce symphonie manquant à ton être. Eveillant en toi le meilleur, un meilleur si lointain dans ton esprit. La sensation d’être une autre, d’être une fille différente, d’être articulée autrement. Avant lui, tu étais vivante, avant lui tu avais le sourire, avant lui la vie te paraissait éternelle. Sans ton cœur, sans celui avec lequel tu avais été livré tu te sentais différente, incapable d’aimer comme avant. Les souvenirs créant les émotions, les sentiments, juste un rappel à ton passé, mais lui, ne réagit pas quand tu regardes les tiens, que tombes nez à nez avec celui que tu aimais. Ton cœur est différent, incapable d’aimer. Des images qui se mélangent dans ta tête, les regrets, les remords avec l’ode que tu devrais jouer à la vie de pouvoir encore respirer. T’as pas les mots poupées, t’as pas ces maudites réponses que tu voudrais avoir, tu voudrais éclairer cette pénombre qui tergiverse en toi, mais t’en es incapable. Pas le cœur à la fête, pas le cœur à la vie. Pas le bon cœur. Tu donnerais tout pour un retour en arrière, pour un autre choix, puis tu pleurs. Tu sanglotes, car tu n’as pas le droit de te plaindre, t’es en vie, différente, mais en vie. Ton cœur qui manque à ton âme, ce cœur qui glisse dans tes songes, laissant l’anxiété l’emporter. T’aimerais t’en sortir, découvrir le chemin pour survivre à ce monde qui ne te ressemble pas. T’accrocher, te reprendre pour ne pas sombrer plus dans les abysses de cette haine que tu portes à cette mauvaise mélodie qui colle à ta carcasse. Les larmes vites essuyés tu sors du bus, étouffant de cette angoisse, de cette bombe en toi, la complainte de ce cœur beaucoup trop mécanique, sans âme, sans émotion. Un bout de tissus glacé au milieu des volcans de ta carcasse , ta propre chaleur ne suffit plus à lui donner une âme. Souvenir qui écorche, des émotions d’antan que tu as la sensation de ne plus ressentir dans tes tissus, qu’il est incapable de se conjuguer avec toi ce maudit organe. Il ne fait que battre, sans cesser entre tes tempes, à t’en donner le vertige, la nausée. Les douleurs encore présentes sur cette chaire broyer pour écarter ta cage thoracique, pour y déloger celui qui aimait, qui se conjuguait à toutes tes états d’âme. Ce cœur qui se mourrait en toi, t’entraînant dans ta chute, logeant à nouveau ce nouvel organe bien trop mécanique, bien trop différent de toi. Cicatrice que tu ne caches en ne portant plus aucun top dévoilant ces bouts d’épiderme déchiqueté , marquant ce changement, ce maudit choix que tu regrettes. L’endroit est froid comme celui qui règne en maitre en toi, un endroit pouvant faire penser au paradis par ce blanc incapable d’échapper à l’iris, une toile blanche qui demande à être bafoué, à vivre. La mort et la vie qui se rencontre, les âmes se perdent, les larmes et les rires créant une symphonie unique, ne laissant personne intact durant la visite. Une séance de test encore, voir que tout va bien, voir si toi tu vas bien. Tu vas sourire, tu vas supporter de mentir, car tu regrettes, mais tu t’en veux d’avoir voler la place à une autre personne. Ce n’est pas simple de vivre avec lui, tu serais bien capable de chopper le premier instrument de torture pour l’y déloger, le jetant au sol, pour lui dire adieu dans ton dernier soupir. Tu te fais peur Oda, tu serais capable de ces actes, t’amenant à ta propre fin, à ta mort. Il manque lui, il manque eux. Glacé de l’intérieur, incapable de réchauffer tout ton être pour ressentir à nouveau des choses. Pas après pas , tu arrivais à cet endroit où se cachait les cardiologues, laissant leur écho de dieu dévorer le monde. « mademoiselle Stevenson, il va avoir du retard, il a eu une opération d’urgence. » sourire complaisant de la secrétaire, à qui tu laisses des lippes s’étirer timidement. Installée quelques secondes te voilà, à voguer ailleurs. Besoin de te réveiller, de vivre, de te sentir comme avant. Tu ne sais plus aimer, tu ne sais plus pardonner, car tu n’es plus toi, comme une autre présence, présenter sur la forme d’un cœur humain qui ne t’appartient pas. Des pas qui te menaient nulle part et partout à la fois, quand tes opales se déposaient sur lui, aucune réaction. La même rengaine. Bim-bam bim-bam. Sans accro, une mélodie répétitive qui résonne entre tes tempes. Visage sans émotion, poupée brisée dans sa chaire, le cœur pourtant toujours bien accroché, car lui n’a jamais aimé Nanass, jamais pleuré de toutes ses larmes dans ses bras, bourrée, désespérée par la mort qui l’attendait. Te cacher des tiens, de ceux que tu aimais c’était ta solution à toi pour survivre tes derniers instants, et il était là, lui. Il était là accroché à ton être , accroché tous les deux à votre désespoir, mais tout ça sonne à présent faux dans ta tête, ton esprit qui retourne les souvenirs, laissant une rage noire s’installer en toi. Epiderme frissonnant, tes opales azur laissant les ténèbres en prendre possession, tu voudrais l’envoyer en l’air. Les mains tremblantes, la peur s’occupant de toi. « c’est ta faute tout ça ! » que tu hurles, il est à quelques mètres de toi, sans doute qu’il comprendra ou pas. Il devrait penser que tu es heureuse, le cœur à présent solide, mais inconnu. Comme une balle en plein cœur, son absence a été horrifiante, les souvenirs mourant à petit feu tout comme les sentiments qu’autrefois tu avais pour ta vie. Les larmes qui se tapit dans l’ombre, prête à dévorer ton visage de perle salée. « j’aurais jamais du t’écouter, j’aurais plutôt dù mourir sur place que te croire Nanass .. ! » que tu continues de hurler, prenant même pas garde à l’endroit qui se tient derrière lui, tu ne fais attention à rien, sauf à cette peine et cette colère qui tapissaient tes tissus. « qu’un putain de menteur que tu es… » fermant les yeux, cherchant le réconfort de la pénombre, tu essayes de faire taire ce cœur, retenant ta respiration, murmurant à la mort, pour qu’elle t’enveloppe, qu’elle répare cette erreur, la pire de ta vie. Oda tu voulais en finir, les adieux consumés, tu ne voulais que donner raison à ce discourt donné par celui qui avait été de ta famille qu’un vent, une éclipse, qui n’avait jamais su s’enticher des Stevenson, mais toi ton cœur, celui avec qui tu avais grandis, était une bombe d’amour ne pouvant jamais rechigner sur les autres, s’attachant à tour de bras. Tu étais tombée dans le panneau espérant qu’il serait là pour te soutenir dans la tempête, mais tu t’étais trompée, poupée.