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 broken & still standing (misha)

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Message Sujet: broken & still standing (misha)   broken & still standing (misha) Empty Mer 9 Sep - 17:18


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La poupée de chiffon a le visage écrasé dans cet oreiller loin d'être moelleux. Un oreiller sur lequel les rêves s'évanouissent pour disparaître à tout jamais. Ses mains agrippent les draps souillés. Elle le déteste, lui et ses compères bien qu'elle en vient aujourd'hui à se demander si elle sait encore ce qu'est de détester quelqu'un. Les sentiments, elle n'en a plus l'accès. On lui a retiré le palpitant au moment même où les aiguilles ont marqué sa peau à tout jamais. Marquée comme du bétail. Elle ne parle que lorsqu'on le lui autoriserait. Elle ne gêmit que lorsque cela sera autorisé ou bon pour le business. Elle ne pense plus car les idiotes ont une espérance de vie plus longue : fait prouvé par les anciennes. Elle ne ressent plus rien : simple morceau de viande s'offrant à ceux qui paient comptant. Elle saisit les draps souillés avant d'enfoncer ses canines dans l'oreiller, pour ne pas hurler de douleur. Le Géant veut lui faire mal sans pour autant qu'elle ne puisse crier de douleur. Elle le connait, le Géant. Il est un habitué. Et il lui a déjà volé deux trois baffes, quand il avait remarqué les larmes rouler sur ses joues. Le Géant veut lui prouver qu'elle aime ça alors elle doit aimer ça. Ses canines serrent l'oreiller si fort qu'elle a presque envie de s'étouffer avec le coton abîmé. L'enfoncer au fond de sa gorge. Manquer d'air. S'évanouir. Ne plus être. Il atrappe sa crinière bouclée pour l'obliger à relever la tête, la sortant de ses pensées. L'enfoiré. Il veut la voir. Dans tout son malheur. Pour se sentir plus fort. Pour se sentir vivant. L'amoindrir pour devenir un Géant. Un peu plus.

Un bruit métallique lui titille l'oreille. Une fermeture éclair qui se relève. Où était-elle les minutes précédentes ? Au pays des mille et une folies. Loin. Très loin. Maryia se redresse. Sa peau de porcelaine marquée par les coups de quelques clients alcoolisés semble rayonner sous la faible lumière de l'antre du diable, son antre. D'une démarche féline, elle roule des hanches devant son client qui lui donne une claque sur les fesses. Remerciements. Amusement. Manque de respect. Moyen de marquer son territoire. Aucune idée, elle ne cherche pas les explications à ces comportements bestiaux. Pour elle, il est un client. Un client qui doit revenir. Il doit revenir pour qu'elle puisse continuer à vivre. Il doit revenir pour que Misha soit fier d'elle. Alors, parfois, elle roule des hanches devant eux comme pour leur faire comprendre qu'elle appréhende déjà le second round. L'enfoiré. Il disparaît et elle reste là. Dans cette minuscule pièce. Des capotes. Du gel intime. Des serviettes. De quoi essayer d'ôter l'odeur du précédent … pour le suivant, même si elle est fonciérement persuadée que l'odeur de l'ancien excite le suivant. Un minuscule miroir et une trousse de maquillage placée sur le rebord du lavabo d'une salle de bain minable. Le minimum. Pas besoin de plus, qu'ils disent.  

Une fois la porte fermée, elle devrait se sentir en sécurité.
Une fois la porte fermée, seule, elle devrait pouvoir étouffer un cri dans l'oreiller des rêves disparus.
Elle pourrait. Mais, Rosalia a perdu cette rage, cette émotion qui vous brûle les entrailles. On lui a volé cette émotion au même compte que les autres. Tout cela est devenu une routine. Sa vie. Sa routine. Alors, d'un pas traînant, elle se dirige vers la salle de bain … prête à se séparer de ce parfum bon marché qui s'est mêlé à son odeur sucrée.

Et alors que l'eau commence à couler, elle l'entend. La porte de l'enfer. Son sang se glace. On lui envoie déjà le client suivant ? Elle n'a même pas eu le temps de se laver … les cheveux à peine mouillés, elle déglutit difficilement. Par peur ? Par colère ? Non. Rosalia veut faire les choses comme il se doit. Elle veut être une fille de joie exemplaire.
Candide petite poupée brisée, elle veut être la meilleure du bétail des moins que rien chez les riens du tout.

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Message Sujet: Re: broken & still standing (misha)   broken & still standing (misha) Empty Ven 11 Sep - 14:38

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Maryia & Misha

« I believe that sex is one of the most beautiful, natural, wholesome things that money can buy. »
Le miroir tâché de quelques mouchetures reflète le faciès glabre d’un homme qui sourit sans parler. Le pouce pressant le bouton de la manche, habits fastueux que l’on revêt pour un mariage ou les affaires. Misha s’assigne quant à lui la mise en bière de la catin, de ses funérailles impromptues lorsqu’il la visite. Son prénom jamais n’étiole les lippes ni ne polit les lèvres, Maryia a la saveur du secret, de ces identités que l’on mate pour le goût ferreux des chaînes.  « Tu vas voir Rosalya ? Ta p’tite femme ? » Depuis l’antre du salon, les voix masculines se bousculent et s’effritent contre les murs, fracassant les outrages, de ces rires qui bonimentent. Le tumulte lointain s’échoue contre les esgourdes du russe regagnant les contrées mâles, et comme il vocifère et comme il assène, de sa domination phallique, de sa voix suave qui tempête, de ces yeux fardés de malice.  « J’ai les Glycines à visiter ce soir. » Roulent sous le palais les gausseries qui jamais ne s’insurgent, patriarcat matant la femme dénué d’élégance, brutal et fier. Mais ce n’est rien puisqu’ils taquinent, n’est-ce pas. Des rires joyeux tintant sous la glotte et couvant l’immondice. « Fais gaffe quand même. » Aleksandr a recouvert le sérieux lorsqu’il parle, ravivant la pupille curieuse des comparses mafieux. « Les russes, y sont pas fait pour faire des mômes aux ukrainiennes. J’déconne pas. » La langue furieuse claque contre le palais à l’écoute du rire qui le percute. « J’ai un pote, il est marié à une ukrainienne. Ses gamins ont vraiment une sale gueule. C’est dans leurs gênes, à elles. Tout est bon à j’ter. » « N’importe quoi. » Misha a la couleur de la nuance postiche comme il s’érige, un peu frustré, la langue concise accueillant la cigarette. « C’pas avec les ukrainiennes. C’est avec les polonaises que ça coince. » “T’es sûr ?” La fronce des sourcils creuse le pli de la réflexion sur le front d’Aleksandr, y nichant une place nette pour la crudité de ses sales pensées. “Sûr de sûr”, assène Misha, opinant du chef, lissant le col noir d’une mainqui s’applique. “De toutes façons les plus belles, c’est les russes” Une autre voix claque l’étrivière de leur laïus crasse. Les hommes entre eux se congratulent d’un rien, se satisfont de tout. Jaloux de la beauté des femmes - et oseraient-ils l’avouer, de leur acuité d’esprit - ils se résignent à les mater, pourvu que les plus fidèles faillissent à leur pureté et qu’on les traite de chienne. Que les ingénues s’ébrouent, qu’on les insulte de coincées.

***

Que la maison est laide lorsque les yeux se braquent sur l’indigente bâtisse, avalant dans son ventre et les putains et les prolos, et la puanteur et la sueur des lombaires. Masure digérant la petite plèbe et lovant dans son sein ces catins quelconques, jeunes femmes ordinaires. La maison abhorrée du père, préférée du fils. Misha a sous les ongles encore la salissure des rues, le paupérisme suintant la charogne, de ces furoncles et de ces pourritures contre lesquelles jamais l’oeil ne s’abaisse. Et comme il les aime sobres, ces femmes. Jamais guindées ni ampoulées, ces gamines constipées des bonnes oeuvres, toujours trop propres lorsqu’elles parlent. Cette clarté l’offense et l’offusque. “Misha, tu viens voir Rosa ?” La voix ronde et pleine d’une des catins l’interpelle et se confond dans l’éreintement. Misha acquiesce, désignant brièvement le sac en papier qu’il tient à sa main droite. Brocardé de belles lettres, présageant l’offrande adorable. La gestuelle est sobre mais calculée, attise la jalousie comme il opère en elles la manutention des cerveaux. Pourvu qu’elles tempêtent et qu’elles en crèvent, enviant la putain bien-aimée du patron. Pourvu qu’elles se disputent ses faveurs et qu’ainsi germent en elle les engeances crasse de l’envie comme de la dépendance. De ce cynisme de bel homme qui lui va si bien, Misha sourit. “Elle est en haut”, qu’elle feule. Et t’as d’la chance, son client vient d’partir. J’veux pas dire mais il avait pas l’air ravi, moi j’trouve. J’sais bien qu’elle avale pas. Qu’elle crache, puis qu’elle mord parfois. Mais toi, Misha, tu la préfères, tu devrais pas. Dans la pupille jalouse se meuvent les estocs, heurtant le féroce mutisme du jeune homme s’attelant à monter les escaliers.

Y a le clapotis de l’eau qui étouffe les larmes révoltées lorsqu’il passe le seuil de la chambre aux effluves amères. Ca sent le stupre et la misère, la semence et la sueur froide sans qu’il ne plisse le nez. Le parfum de la puanteur de l’argent, parce que l’oseille se farde bien d’odeur. Misha a posé le sac sur le lit défait comme il s’est avancé vers la salle de bain. Il a ouvert grand la porte, a fait comme chez lui. Et comme il a posé son regard terre-de-suie sur elle, affamé et délicat, de ces prunelles que l’on convoite tant elles aiment. Que l’on répugne tant elles bafouent. Il a lorgné le corps nu, l’a couvert d’un soupir friable. « T’es belle. » Et ce n’est pas rien puisqu’il le pense. Mais cette propension qu’il a, à insuffler l’asservissement dans les mots, ça se sent qu’il la mate et qu’il la dévore.

______________________________________
les paroles en italique sont prononcées en russe

(c) DΛNDELION ; @MARYIA IVANENKO
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Message Sujet: Re: broken & still standing (misha)   broken & still standing (misha) Empty Ven 11 Sep - 17:36


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La poupée vacille dans la salle de bain minable de cette minuscule chambre. Son cœur bat un peu plus rapidement que prévu. Ce qui devait être son rituel, son moment à elle, entre leurs moments … n'est plus. Elle panique. Elle ne veut pas faillir à son devoir. Elle ne veut pas faillir aux règles établies. Oh non ! Elle ne veut pas leur nuire, ou plutôt lui nuit. Alors, ses mains s'agitent sur le robinet pour couper l'eau et il est déjà là. Le temps s'arrête à chaque fois qu'il est là. Comme si Chronos était de son côté. Comme s'il souhaitait lui laisser le temps de profiter de cette illumination, de cette irruption … mais à chaque fois, il se moquait d'elle et faisait en sorte que les heures deviennent des minutes, les minutes des secondes. Le temps avec Misha lui filait entre les doigts. Illumination bien trop fulgurante. Trop rapide. Insaisissable. Jamais. Elle a le regard ancré sur celui qu'elle imagine être son Sauveur. Ses joues prennent un teint légèrement rosé. La raison ? Sans doute ses paroles qu'elle bénit. Et puis, ce regard. Il la regarde. Il la dévore. Et alors que vous et moi n'y verrions que le regard d'un lion sur une potentielle proie... Maryia, elle, y voit tout autre chose. Candide poupée. Idiote ! Elle étouffe un rire cristallin derrière ses doigts fins alors qu'elle s'échappe de cette douche pour lui faire face. Les quelques perles d'eau, résultat de ce rituel interrompu, roulent sur sa peau de porcelaine. Elle a des airs de nymphe. Une beauté simple. Une beauté presque trop pur pour cet endroit minable et pathétique. Juste la pointe des boucles de sa crinière sont humides et collent à ses épaules, le haut de sa poitrine. Des airs de nymphe pour certains. Et juste la silhouette d'une putain abîmée par une ribambelle d'hommes de passage.

La nudité ne la gêne plus. Son corps ne lui appartient plus. La gêne est un luxe qu'elle ne possède plus. Maryia est Rosalia, une bête de foire. Une moins que rien. Son cœur bat un peu plus vide, ses joues rosissent et lui donnent chaud comme à chaque fois que Misha lui offre l'honneur de partager son oxygène. Mais de là à imaginer qu'il vient pour simplement partager son oxygène, elle n'a pas l'arrogance de le croire. Elle ne se le permet pas. C'est juste que son cœur de gamine brisée lui fait encore croire aux contes de fée. Idiote! Ses prunelles brillent, étincellent. Le regard vide d'il y a quelques heures n'est plus. Non, une drôle de flamme s'anime désormais ses prunelles. Elle vit à travers lui. Elle le regarde comme un Dieu. Elle le voit comme un Dieu. Lui, le géant russe. Sans s'en rendre compte, elle lui donne davantage d'importance. Sans s'en rendre compte, elle dépose les armes à ses pieds pour pouvoir la battre, l'abattre. Inconscience qu'avec ce regard, elle resserre ses chaînes. Elle se rend davantage prisonnière. Idiote! « Si j'avais su, j'aurais rangé. Je suis désolée de t'accueillir comme cela. » Enfin. Elle prend la parole. Elle ose prononcer quelques mots. Des excuses. Des excuses pour quelque chose dont elle ne peut pas être responsable. Comment savoir ? Comment prévoir ? Impossible et pourtant, les mots sonnent et sont honnêtes. Elle s'excuse avec la plus grande sincérité, la plus candeur. L'accent slave colle à ses lèvres. Elle baisse les yeux aussitôt, coupable.

Mais rapidement, les normes reprennent le contrôle de sa personne. Les rituels. La routine. Les habitudes. Son rang. Son rôle. Ses attributs. Tout. Une moins que rien chez les riens du tout. Les trois pas qui la séparent du Géant sont franchis de cette démarche élégante et gracile. L'empreinte laissée par ses pieds humides sur le sol est ignoré, tout comme cette chaire de poule causée par la fraîcheur procurée par ces perles d'eau restées ici et là. Et alors qu'elle s'apprête à se mettre à genou devant celui qui tient sa misérable vie entre ses mains, elle l'aperçoit. Ce sachet posé sur ce lit. Elle s'arrête à mi-chemin, relevant le regard vers le Géant qui désormais a des traits de parfait Prince Charmant.
« C'est pour moi ? » demande-t-elle aussitôt dans sa langue maternelle. Dans cette voix cristalline, on lit aussitôt l'excitation d'une gamine qui se réjouit de la moindre attention. Son regard alterne entre ce précieux sachet et le Géant russe. Elle ne peut retenir ce sourire radieux. Un putain de sourire de princesse. Il est si chaud ce sourire, il est si rayonnant ce sourire que même cette misérable chambre s'illumine comme un Palace. « Je peux ? » Disciplinée, elle sait où est sa place. Elle sait qu'elle ne possède rien. Elle sait qu'elle doit demander, toujours. Alors elle accompagne ce qui ressemble à une prière candide d'un geste du doigt. Ouvrir cette précieuse offrande. Avoir quelque chose. Posséder quelque chose. Chaque offrande est un trésor. Elle reconstitue son âme avec ces morceaux de liberté offerts par son geôlier. Elle reconstitue son être avec des morceaux d'illusion. Idiote!


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Message Sujet: Re: broken & still standing (misha)   broken & still standing (misha) Empty Ven 18 Sep - 11:01

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Maryia & Misha

« He didn't even say goodbye, he didn't take the time to lie »
La putain favorite des abysses ne demeure pas tant singulière. Une disposition à la névrose, une inclination pour la beauté blanche, la conviction, née des manipulations du cerveau, que sa protection sera acquise dans les bras de cet homme. Qu’il l’accueille, qu’il l’acclame. Qu’il l’exige. Sa bouche groseille s'incline lorsqu’elle s’apprête à servir le bourreau vêtu de ses belles nippes. Le sombre costume a le parfum des dominants, tranche par ses étoffes d’avec la nudité de la soumise. Et elle croit accéder au bonheur en s’amourchant du Cerbère, et elle se voit choir dans les limbes, et quelle chute, et quels tourments, et quelle belle mort que la sienne. « C'est pour moi ? » Elle a levé ses yeux, deux gouffres profonds percutés par la pupille brune, avec l’ardeur de la soumise. De ces condamnées qui s’ignorent, ersatz de beaux sentiments vautrés dans l’iris. Rosa, t’es si brave, même dans les moments pénibles. Que me vient l’idée de dévorer ta chair et tes cuisses, la luxure phagocyte pour désir. Y a ton regard qui se meurt en brûlant, et cet accident devient bien une habitude.

« Je peux ? » Misha opine du chef, grand tutélaire de sa candeur. Il a approuvé la demande, connard aguerri, bienfaiteur de la crasse, sympathisant des crevures. Elle demeure, il est vrai, une agréable diversion. Lorsqu’elle s’élance vers le lit et qu’elle soupire de joie, la pupille éclatée de petits bonheurs tus, c’est le suc de ses amours que Misha presse impunément. Rosa garde le silence lorsqu’elle défait le paquet, de cette gracieuseté banale, cette amabilité soumise, cette surprise qu’elle recueille. Oh ! Un coffret de douceurs ; le parfum suave des chocolats couve à peine les effluves de misère. « Sois discrète, tu pourrais faire des envieuses. » Des jalouses parmi les putains recluses, quelle ironie délicieuse.  Et c’est ici qu’il la saisit et qu’il la prend, les mains caressant les flancs grêles, les lippes faisant la maraude des baisers dans le creux de la nuque, de son cou, la naissance de la gorge. Misha n’avait pas pris pour habitude de la harasser tous les jours de sa présence mais, lorsqu’il envahissait son espace, c’était bien pour l’étrangler de joie factice et de toute autre chose. « J’ai autre chose pour toi. » Après la confiserie vient l’amertume. L’homme manipule avec ferveur, caresse par le chocolat et le baiser, achève par l’humiliation des petits présents. Car de sa belle gueule qui assène, désignant froidement le fond du sac, il l’enjoint à ouvrir le deuxième écrin comme il grime son faciès d’un éclat trop sérieux. Cet amant des géhennes qui la torture à plaisir, ça se sent qu’il la mate de ses yeux de fauves. C’est machinal, c’est bien conscient. La propension qu’il a à lui faire du mal tout en lui faisant du bien. Ou bien l'inverse. Et le rictus qui se déploie lorsque la proie sort de son écrin un collier de cuir, ras-de-cou serti au centre d’un anneau, comme une laisse domptant la chienne. Accessoire de ses vices, de ses amours de dominant. Bien châtier la belle bête, de ces jeux d’asservissement le faisant vibrer. « Les clients vont adorer, tu seras la star de la maison. » Comment se détourner de la pipée de ses yeux, de l’affût gourmand de sa bouche, lorsqu’il caresse la joue de sa favorite de son doigt fin. En dépit de ses atrocités, petit con des malices.  « C’est symbolique, ce collier. C’est qu’tu m’appartiens. Seulement toi, personne d’autre. » Il a le vice dans l’estomac, la cruauté sous la langue, d’un gosier débordant. T’es mienne, et ça m’suffit bien que tu m’aimes à travers mes mensonges. Tant qu’y a quelqu’un pour m’aimer, bien ou mal, j’m’en fous. Des cruautés que je t’assène, que tu subis. T’es mienne, tu m’aimes, ça m’suffit.

(c) DΛNDELION ; @MARYIA IVANENKO
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Message Sujet: Re: broken & still standing (misha)   broken & still standing (misha) Empty Mar 22 Sep - 20:52


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Maryia trépigne d'impatience mais attend l'autorisation, brave et docile comme toujours. Ou plutôt comme on le lui a appris. Il acquiesce d'un signe de tête et elle se dirige d'un pas enthousiaste vers le présent tant désiré. Agenouillée dans les draps souillés, elle en oublie tout. Elle oublie l'odeur. Elle oublie les passes de la journée. Elle oublie sa nudité. Elle oublie son statut. Elle oublie tout pour se focaliser sur ce présent. Il n'y a plus que cela, elle s'y accroche. Elle s'y accroche avec fermeté comme à une bouée. Il est son prince charmant. Il est héros. Il est son bienfaiteur. Elle se sent belle. Elle se sent elle. Maryia. Elle est particulière, elle se sent particulière. Elle existe. Dans cette minable petite chambre, elle se sent vivante. Un gloussement plus qu'un rire s'échappe de ses lèvres alors que Misha lui donne le sentiment d'être encore plus particulière. Sa particularité peut en effet provoquer la jalousie. Oui, elle peut faire des jalouses. Elle en fait déjà d'ailleurs. La guerre au sein du bordel n'est pas une légende. Elles ne possèdent rien et, pourtant, elles se bataillent pour tout et n'importe quoi.  « Je ne sais pas vraiment être discrète quand tu es dans les parages ... » dit-elle en étouffant un rire amusé alors qu'elle frissonne en sentant ses mains sur sa peau de porcelaine, fermant quelques secondes les yeux quand elle sentit ses lèvres se poser sur elle. Elle y voyait de la douceur. Ce n'était que les griffes de son geôlier qui se resserrait sur elle.

Il la tenait entre ses mains. Il la tenait entre les paumes de ses mains. Elle n'était rien et pensait être quelqu'un. « Autre chose? » dit-elle en se tournant vers son geôlier. Hélas, elle ne parvient pas à feindre la surprise. La surprise et la crainte. Les surprises, Misha était doué pour les surprises. Parfois, elle ne les appréciait pas de la même manière. Il y avait les surprises qui faisaient vibrer et il y avait les surprises qu'elle feignait d'aimer pour pouvoir dévorer son bonheur, son extase à lui.
Son regard se posa alors sur cet écrin qu'elle ouvrit avec délicatesse, lentement.
Son regard se posa alors sur cet objet symbolique et son cœur fit un bond dans sa poitrine.
Du bout des doigts, elle caressa le collier de cuir. Impassible, son visage ne laissait aucun sentiment, aucune émotion apparaître sur son visage. Il lui fallut quelques secondes pour se redresser, pour poser son regard sur Misha, un sourire illuminant ce masque auquel elle s'est habituée. « Merci. » dit-elle comme une brave petite esclave, comme une Rosa, comme une rien du tout.

Elle est sur ce lit souillé. Il se tient face à elle. Il la toise comme un titan. Elle se sent minuscule. Minuscule devant ce géant qu'elle adore et idolâtre. Alors que son doigt se pose sur sa joue, elle tourne doucement la tête pour le glisser entre ses lèvres, plantant ses prunelles mouillées dans celles du Monstre. Un avant goût de ce dont elle est habituée, la seule chose dont elle est capable aujourd'hui. Se donner. Tout donner. Ne rien prendre en retour. Alors, elle se hisse sur ses genoux d'une élégance féline pour légèrement gagner en hauteur. «Rien qu'à toi. » souffle-t-elle contre ses lèvres avec ce sourire mutin aux lèvres. Elle penche la tête vers le côté, dégageant sa crinière légèrement humide de sa nuque et elle relève ses prunelles vers son geôlier. Et, sans le perdre du regard, elle referme elle-même les portes de sa cellule. Elle passe elle-même le collier autour de son cou et alors qu'elle referme celui-ci, elle soupire dans ce que l'on pourrait interpréter comme un gémissement ou presque :  « Pour toujours. »

Parce qu'elle est brave, Rosa. Elle sait ce qu'il aime. Elle sait ce qu'elle doit faire. Le laisser dominer. Le laisser tenir les rênes. Être sienne. Pour toujours.


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