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| la nuit se souvient - knox | |
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| Sujet: la nuit se souvient - knox Mer 9 Déc - 13:09 |
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allongée sur son lit, la tête renversée en arrière, ysée observe les ombres grandissantes sur son plafond. elle attend, une cigarette fraîchement allumée coincée entre ses lèvres. elle la regarde se consumer, à mesure que ses pensées défilent, apparaissent et disparaissent, aussi passagères que la fumée s'évanouit. elle y contemple les effluves de vieux souvenirs, un ensemble de gestes gravés dans sa mémoire, faits de couleurs et de bruits. elle s’amuse à imaginer ce que serait sa vie si ses choix avaient été différents. peut-être qu’elle n’aurait jamais commencé à écrire, partageant à de parfaits inconnus ses états d’âmes d’adolescentes capricieuses, biaisée par des attentes trop irréalistes. en ligne, elle était aimée — depuis trop longtemps pour qu’elle s’en souvienne. elle écrivait ce qui lui passait par la tête, de ses idées les plus pures jusqu’aux essais plus aléatoires. elle aimait partager, mettre des mots sur ce qui lui semblait important, souvent un purgatoires de ses émotions. l’ensemble prenait un sens éventuel offrant quelques brides d'idées à popularité fictive ornementée de mots. à maintes reprises, elle avait reçu des menaces de mort, des demandes en mariage, des compliments, des encouragements et de nombreuses critiques. parfois, elle était perdue. elle pourrait se noyer dans une haine incommensurable qui lui était déversée sans raison, lui offrant l’étrange sentiment qu’être — plus ou moins — une personnalité virtuelle lui soustrayait les sensations que provoquent les réprobations étrangères. pourtant elle persiste. elle écrit nuit comme jour ces ensembles de maux, leur donnant vie virtuellement, dans un infini lui appartenant.
le cliquetis familier de sa porte d’entrée déporte son attention, accrochant à ses lèvres un mince sourire d’expectative. le garçon mystérieux, aux boucles folles fait son entrée dans le petit studio. elle lui sourit, se redressant pour lui faire face et tirant sur son pull couvrant ses jambes nues. « ah t'es là. ravie que tu te souviennes d’où les clés étaient cachées. » sa cigarette trône toujours entre ses lèvres et elle chasse d'une main la fumée pour y redécouvrir monnet ou le garçon au surnom. elle l’avait appelé un soir d’été, les larmes ruisselaient sur son visage et depuis, il lui arrivait de passer. un soir par-ci ou bien une nuit par-là. elle s’était habituée à sa présence en pointillé. c’était une entente délicate, faites de sourires de silence. elle ne ressentait pas besoin de lui parler des heures durant pour le faire se sentir chez lui. il y avait parfois de simples repas avec plus de nourriture qu’ils ne pouvaient en manger. d’autres fois un film couvrait le bruit de la ville dans la nuit. « comme d'hab. tu te sers dans le frigo si tu veux boire un truc. je sors le matelas. » ysée se détourne, se retournant vers une étagère mal fixée. elle se surprend parfois à manquer sa simple présence, se remémorant leurs quelques fous rires déplacés. elle ne saurait dire pourquoi elle continue à lui rendre service. son studio n’avait rien d’un loft ou d’un autre palace new-yorkais souvent rêvés, mais il lui suffisait. son unique fenêtre, une sorte de grande verrière glacée en hiver et brûlante en été, était suffisamment grande pour y faire rentrer les lueurs d’un soleil capricieux ou d’un croissant de lune malicieux. elle avait chiné ses meubles un peu partout dans le queens. ils n’étaient pas parfait et sûrement trop simples d’apparat, mais leur odeur venait parfaire d'authenticité les centaines de livres recouvrant ses murs et étagères. sous la fenêtre, elle y avait mit son lit, espérant apercevoir une étoile ou un brin de cosmos dans ce ciel perpétuellement lumineux. alors que parfois, c’était un signe ou autre chose qu’elle cherchait. la caresse réconfortante de ses choix plutôt bancals par exemple.
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| Sujet: Re: la nuit se souvient - knox Sam 12 Déc - 18:50 |
| @Ysée Kleit
Les rues plongées dans l’obscurité de la nuit n’avaient plus aucun secret pour toi depuis que tu avais été forcé à y être à temps plein, du moins quand tes poches étaient trop vides pour te payer un bout de chambre chez Barbie, ou que ta gueule avait été trop grande pour qu’elle te laisse y loger à l’oeil. C’était des choses qui arrivaient, parfois même trop souvent, mais tu n’apprenais jamais rien de tes erreurs. Heureusement, tu finissais toujours pas trouver des plans de secours et Ysée en était un. Son appartement n’avait rien d’un loft comme on pouvait le voir dans les sitcoms de la télévision, mais tu avais appris à t’accomoder de tout et surtout de rien. Sa compagnie n’était pas non plus désagréable même si parfois, elle posait trop de questions. Ces questions étaient pourtant légitimes après tout, si tu étais une fille seule chez elle pour accueillir un garçon sorti de nulle part, tu voudrais au moins savoir son nom. Son vrai nom. Sauf que t’étais pas à sa place et ton empathie s’arrêtait à ta propre gueule donc tu te contentais encore et toujours de rester évasif voir ne pas répondre du tout. Tu ne perdais pas ton temps à lui inventer une vie, une histoire, elle n’était pas dupe et de vous deux, c’était elle qui avait un don pour inventer de belles histoires, pas toi. Grimpant les escaliers qui menaient à l’appartement, tu l’ouvrais avec le double de ses clés que tu t’étais fait faire toi-même, pour les fois où elle barrait sa porte. Rangeant la clé dans ta poche, tu te tournais mollement vers elle, laissant passer un vague temps de flottements avec de sourire un peu de travers “euh ouais, c’est ça”. Elle ne savait pas que tu les avais prises un soir pour les doubler et tu ne comptais pas lui dire non plus, parfois il valait mieux laisser les gens dans l’ignorance. Posant ton sac dans l’entrée, tu hochais du menton alors qu’elle t’invitait à faire comme à la maison. “si ça te dérange pas, je vais me doucher ?” fis-tu en la regardant à la dérobée, quand tu ne squattais pas dans une chambre à gauche ou à droite, c’est dehors que tu dormais alors quand tu en avais l’occasion, tu ne ratais jamais l'occasion d’aller te perdre sous une douche bien chaude. Et puis, tu avais toujours l’impression de puer la mort, ce n’était peut-être pas le cas, peut-être que oui, mais dans le doute, tu aimais mieux lui éviter ça. Tu avais portais peut-être la misère sur ton dos, tu détestais l’idée d’être dégueulasse. Mettant à exécution ton plan, tu revins dans la pièce principale une fois bien réchauffé et une serviette sur la tête, tu te frottais les cheveux comme tu le ferais avec un vieux tapis à lessiver. Tranquillement, tu attrapais le chargeur de ton portable et celui de ton ordinateur pour les brancher sur secteur avant d’enfin te laisser tomber au bord de son lit. C’était le moment où il faudrait sans doute dire quelque chose, quelque chose qui lui laisserait penser que tu ne venais pas que pour son eau chaude ou son électricité, mais tu n’étais pas très bon pour parler avec les gens face à toi. A l’écrit, c’était tellement plus simple. Tu pouvais réfléchir sans pression aux mots que tu choisirais alors qu’à l’oral, aucun moyen de supprimer le message, ni le réécrire. Une fois les mots sortis de ta bouche, c’était comme une épée de Damoclès au-dessus de ta tête. “il y a du calcaire dans ta douche, l’eau passe plus aussi bien.” bon, ce n’était sans doute pas la meilleure manière de commencer une conversation. “Chez moi, on faisait tremper dans du vinaigre chauffé à la casserole, ça dissoud le calcaire. Si tu veux.” tu te tournais vers elle, un peu à la dérobée. “tu t’en fous en vrai, hein ?”
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| Sujet: Re: la nuit se souvient - knox Dim 20 Déc - 16:19 |
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ysée l’observe, sûrement d’une façon un peu trop pressante avant de détourner ses yeux par pudeur. « je t’en prie, prends une serviette dans le placard. » elle le laisse s’aventurer dans son appartement, sans un bruit, alors qu’elle s'affaire autour du matelas d’appoint. elle le gonfle laborieusement, y laisse quelques couvertures et un oreiller avant de s’échouer à nouveau sur son lit pour retourner à la contemplation du dehors. les premiers flocons ne tarderaient pas à tomber, recouvrant new york de son manteau blanc et froid annuel. elle avait trouvé étrange qu’il lui demande un lieu où dormir en contrepartie. elle aurait été prête à payer n’importe quelle somme d'argent pour retrouver l’accès et l’usage à son blog, mais il avait demandé un lieu où dormir. et il revenait, parfois, d’un commun accord. elle appréciait, d’une façon, qu’il soit lui. un garçon solitaire et silencieux qui ne la dérangeait pas vraiment dans ses habitudes. et elle pense qu'il se sait, à sa façon. elle se reperd dans l’extérieur, attendant sagement qu’il ressorte pour lui reposer ses éternelles questions sans réponses. elle ne le regarde pas, mimant de lire un livre qu’elle avait commencé il y a trop longtemps pour qu’elle s’en souvienne en détail. lorsqu'elle entend le son de sa voix, elle relève un sourcil inquisiteur, le nez toujours entre les lignes de texte. « ouais un peu » qu’elle répond vaguement, les yeux relisant inlassablement les mêmes mots défilant devant elle, avant que l’intégralité de la conversation ne lui parvienne. « enfin j’parlais du calcaire hein, pas que j'me fiche de ce que tu me racontes. » elle déglutit difficilement, une boule se formant dans la gorge par sa curiosité grandissante « après j’ai du vinaigre sous l’évier si ça te dit de jouer aux fées du logis. » ysée referme son livre avant d’observer ses doigts qu’elle tord dans tous les sens. elle n'est pas douée pour les conversations sans fond. elle se trouve même souvent un peu gauche. parfois fade, si intéressante qu’elle semble avoir du mal à percevoir les fondements de certaines interactions sociales qui la dépassent. « j’ai des trucs à écrire, un essai plus ou moins à rendre bientôt. tu fais comme chez toi surtout. » ysée se relève, attrape dans sa cuisine deux sodas avant de lui en lancer un. elle fait de grands pas, cherche à se déplacer le plus silencieusement, gênée par avance que le parquet ne grince sous son poids. elle se replace, l’ordinateur sur les genoux mais l’esprit ailleurs. elle ne peut s'empêcher de jeter des regards en biais vers le jeune homme silencieux sur son propre matelas. parfois elle se demande ce qu’il pourrait se passer de pire. il pourrait être n’importe qui. un gamin en fuite, un dangereux psychopathe, un hacker exceptionnel, une tête recherchée, un garçon paumé. « hé monnet » qu’elle s'élance, incertaine qu’il se retournerait à l’annonce de son identité virtuelle. « je suppose que tu ne me diras toujours rien ce soir ? » un rictus étire doucement ce qu’elle suppose être un sourire maladroit. ysée ne saurait dire s’il s’agit d’une sorte de jeu entre eux ou bien s’il en est ainsi avec toutes les personnes qu’il rencontre. mais à ce jour elle ne sait réellement si elle peut lui faire confiance. elle l’avait présupposée, lui offrant comme quelque chose d’acquis, mais pourtant ce qui ressemblait à une blague redondante prenait l’étrange allure d’une mauvaise tournure. « j’ai essayé de te googler mais ça n’a rien donné. » elle n’était pas si étonnée de cette absence d'informations, elle n’aurait pas moins attendu de la part d’un génie de l’informatique comme lui. « rien non plus sur facebook, instagram, twitter. t'es un fantôme ! » elle le regarde maintenant, ses propres émotions miroitant, peut-être un peu trop, sur son visage. « est-ce que tu existes vraiment au moins ? » ça serait sympa de ta part de m'en toucher deux-trois mots.
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| Sujet: Re: la nuit se souvient - knox |
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