joke's on you -- anton.

Douce ivresse de la nuit, le goût des bêtises, l'envie de rire. Le sourire ne quitte pas le visage de Zekia, alors qu'elle navigue les rues du Queens. L'été soufflant contre ses joues, la brise tourbillonnant - et les étoiles ne cessent de danser au même rythme qu'elle, ce soir. Elle a déjà un peu trop bu, sans abuser, et donc le vertige est léger et délicieux, ne l'empêche pas de voir, mais éparpille un peu ses pensées. Ce soir elle est libre, ce soir elle ne réfléchit pas - ce soir elle vit, c'est tout. Des amies qu'elles ne connait pas tellement, mais elle n'est pas du genre à rougir devant l'inconnu, et c'est donc sans peine qu'elle coure à leurs côtés, échangeant confidences, verres et sourires dans quelques bars ici et là. Les filles aux yeux rêveurs, celles qui cherchent un coeur à aimer, ou alors un plancher sur lequel danser. Ils arrivent à un nouvel endroit, alors que la nuit est à son plus sombre, et en même temps à son plus éclatant. Club que Zekia ne connaît pas, bondé de monde, musique enivrante et les lumières pour se dissimuler. Elle se laisse aller, Zekia, ne sait pas vraiment où elle est. Mais quelle importance - elle ne fait que tournoyer comme une gamine dans un manège, sans ceinture de sécurité, et sans aucune peur de ce qui peut lui arriver.

Verre vide entre les doigts, une heure déjà qu'elle est là - moins ? plus ? elle ne sait pas trop - le brouillard se disperse un peu. Elle observe les gens, Zekia, assise là tranquillement. Une amie à ses côtés, qu'elle ne connaît pas si bien, les autres dansent, et y'en a une qui embrasse un inconnu. Zekia rigole, Zekia se sent bien - et un employé arrive à ses côtés, lui offrant la route vers une banquette dans un coin tranquille. « Moi ? » Qu'elle balbutie, la brunette, jetant un oeil à ce mystérieux inconnu assis un peu plus loin. Tranquille au milieu de la tempête, comme s'il était chez lui. Zekia ne se gêne pas, ce n'est pas dans sa nature, alors elle approche cet homme plus vieux qu'elle, mais il lui semble ne rien voir de déplacé dans le geste. Peut-être que c'est dans son sourire, celui du requin qui se déguise parfaitement comme prince charmant dans la pénombre du club. Qui est-il ? Elle n'en sait rien. La curiosité est un mauvais défaut. « Bonsoir. » Qu'elle sourit, s'asseyant à ses côtés. Son verre vide attrapé au passage, pour la débarrasser. L'endroit es beau, la musique un peu tempérée, pour s'entendre parler. « Est-ce qu'on se connaît ? » Elle est intriguée, Zekia. Parce qu'il lui semble bien connaître ce visage, mais le brouillard de la soirée l'empêche de voir très clair. Où est-elle, au juste ?
Qu'est-ce qu'elle fait là ?

@anton wolkoff

C’est une soirée calme, de celles qu’il n’apprécie pas spécialement. Anton, il n’est pas né pour rester dans la tranquillité, dans la platitude de la vie, non. Lui, il a toujours eu besoin de l’action, hyperactif, son cerveau lui ne s’arrête jamais. Ses pensées affluent en désordre, sans cesse. Mais ce soir, non, les hommes sont à leurs places, il a fait un tour dans les ateliers et tout est calme. Tout ce qu’il déteste le roi des ombres. Il est installé sur son trône, le regard posés sur toutes les âmes qui sont venues se perdre ici, un verre de whisky entre ses doigts. Il surplombe le monde, ses ignares qui se croient en sécurité entre ses murs. Ceux qui paient le prix fort pour passer un temps en dehors du temps. Une bulle de bien-être, qui rapporte gros à celui qui les observe en silence. Il reconnaît des visages, ne connaît par les noms, mais il s’agit d’habitués. Les serveuses elles, elles savent tout d’eux parce que c’est ce qu’il leur demande. À la moindre demande de rapport, il à besoin qu’elles soient capables de tout lui dire, tout lui expliquer. Parce qu’il a besoin de ses informations précieuses, pour déceler les faiblesses, celles qu’il saura utiliser à son avantage. Il les observent aussi, les courbes féminines qui se glissent au rythme de la musique, observateur aguerrit. Ses yeux tombent sur l’oiseau rare, la perle. Ses traits dans la pénombre, il les reconnaît parfaitement. La dernière fois qu’il l’a aperçue, elle était encore bien trop jeune pour réussir à entrer dans son antre, mais le fait qu’elle soit là, maintenant… Un sourire naît sur ses lèvres, la soirée s’annonce plus intéressante que prévu.
Il a quitté son royaume à l’abri des regards pour se mêler au commun des mortels. L’occasion est trop belle pour la laisser passer. Il s’installe Anton, dans les canapés de velours pourpre, la couleur du sang précisément et envoie ses sbires. Le petit papillon de jour, il veut le transformer. Car si la jeune fille est là, c’est qu’elle ne sait pas où elle vient de mettre les pieds. Elle l’observe quand on lui propose de le rejoindre, il sourit, charmeur. Anton, on pourrait lui donner bien des choses pour ce sourire, sans imaginer un dixième de ce qui se passe dans sa tête. Elle avance, l’âme innocente. « Bonsoir. » C’est une gamine. Il pourrait la laisser tranquille, profiter de sa soirée avec ses amies. Mais il ne s’agit pas de n’importe laquelle des gamines qui soient rentrées dans le club ce soir. Elle s’installe tandis qu’il la suit du regard, le félin guettant sa proie. Elle à de l’audace, il le reconnaît, de venir le rejoindre sans réfléchir au danger qu’il pourrait représenter. Un nouveau verre lui est servit, et lui porte le sien à la hauteur de la jeune femme l’invitant à se délecter. « Est-ce qu'on se connaît ? » La question est louable, malheureusement pour elle, elle ne semble pas se souvenir de lui. Il sourit à nouveau, « Pas encore non, mais je serais ravis que nous fassions connaissance. » Il ne mentait, il savait qui elle était, il l’avait déjà aperçue mais il ne la connaissait pas vraiment. Non celui qu’il connaissait, Anton, c’était l’homme qui était son père. Un rival comme un autre, mais un rival. « Vous semblez passer une bonne soirée. Mon club vous plaît ? » ronronne t-il avec douceur. Le regard toujours fixé sur elle, son occupation de la soirée. Sa proie.

@zekia james

Elle ne sait pas dans quoi elle mets les pieds, Zekia. L'imprudence inscrite dans ses yeux, la jeunesse qui donne une sensation de liberté. Elle devrait faire davantage attention, elle le sait, on lui répète suffisamment souvent, mais elle avait toujours eu trop d'énergie pour se méfier du monde. L'envie de bouger sans cesse, de tendre la main à son prochain, de pousser les limites de son monde pour apprendre, découvrir, vivre. Et voilà ce soir, ses ailes posées près d'un piège, prête à se faire avaler par le loup, et même si un souffle murmure à son oreille qu'elle devrait courir, une partie d'elle n'en a pas envie. Peut-être un peu d'arrogance à vouloir voler trop près du soleil, au risque de se brûler les ailes. Zekia qui avait toujours été préservée, peut-être un part d'elle voudrait chuter, juste pour savoir comment c'était - et tout dans le visage de cet homme indique le danger, autant que le charme. « Pas encore non, mais je serais ravis que nous fassions connaissance. » Zekia ne peut que sourire un peu, quoique déstabilisée par cette invitation, la confiance qui émane de cet homme lui donne envie de s'approcher un peu, de tenter le diable, juste pour voir où ça la mènerait. Droit vers la noirceur sans doute,
mais si elle n'y va pas,
elle ne saura jamais.

« Vous semblez passer une bonne soirée. Mon club vous plaît ? » Elle le dévisage un instant, surprise. « C'est votre club ? » Le sourire revient rapidement, impressionnée, voilà pourquoi il paraissait tellement à ses aises, comme le roi dans son royaume. « Mais oui, tout à fait. J'étais jamais venue avant, c'est une amie qui nous a conseillé. Un peu plus chic que ce que à quoi je suis habituée, mais j'aime beaucoup. » Elle boit une longue gorgée de son cocktail, déjà bien enivrée, les étoiles dans les yeux et le sourire resplendissant. « Ne le prenez pas mal, mais je crois que vous êtes trop vieux pour moi. » Elle lui jette un petit regard taquin, levant l'index vers lui. « Mais je veux bien me laisser tenter par une conversation. Alors dites-moi. » Elle secoue ses cheveux, Zekia, croise ses jambes. L'envie de s'amuser un peu, avec cette soirée qui prenait une tournure inattendue. « Pourquoi vouloir faire connaissance avec moi ? Avec toutes les femmes magnifiques qu'il y a ici... Pourquoi moi ? » Le sourire aux lèvres, alors qu'elle les trempe à nouveau dans son cocktail.

@anton wolkoff

Depuis une décennie, les ennemies rôdent. S’agglutinent aux portes de son royaume. Il n’est pas de ceux qui imaginent une vie sans des hommes et des femmes souhaitant sa mort, non. Le fait qu’on le haïsse implique qu’il fait son boulot à la perfection, celle qui dérange. La réussit réside en ceux qui le jalouse, l’imagine souffrir dans les pires conditions qu’il soit. Mais ils ne savent pas, tous, que leurs morts à eux, Anton les imagine plus sadiquement encore. Leurs défaites sont ses conquêtes, et leurs faiblesses, le pain béni donné au roi des ténèbres. Sourire carnassier il connaît, les visages, les noms, les lieux qui feront mal. Armée à portée de main, il serait si facile de les toucher, ceux qui s’attachent. Ceux qui aiment, qui ont fondé des familles, persuadés qu’ils sont intouchable. Tapis dans l’ombres les soldats sont prêts, un murmure sorti des ténèbres pourrait les pousser à agir. Il est important pourtant de peser ses actions, choisir ses moments. Il n’a pas toujours été patients, vorace de vengeance et débordant de haine, ses mains ont longtemps agis avant que son cerveau ne prenne le dessus. Il tuait sans réfléchir pour nourrir sa rage, vorace. Le temps lui a apporté la sagesse déguisée, celle qui fait croire à l’accalmie quand la guerre demeure toujours en lui. Si il devait être un dieu il serait Ares, la lance à la main prêt à piquer en plein coeur. Ôtant les rêves, et les futurs. C’était sa richesse à lui, celle d’être prêt à tous moments. Pourtant, le regard acide posé sur le papillon il reste muet un temps. Jamais il n’aurait imaginé une scène pareille, la gamine s’avançant jusqu’à lui, innocente. L’occasion est trop belle pour la manquer. Elle est jeune, elle déborde d’innocence. « C'est votre club ? » elle s’exclame à ses côtés, tandis que d’un signe de main il demande une nouvelle bouteille. Il était facile d’attirer une nouvelle proie entre ses griffes, avec les années le jeu n’avait plus autant de saveur qu’avant. Encore fallait-il savoir ce que l’on allait faire de la proie en question. Pour l’heure Anton ne c’était pas encore arrêté sur le traitement qu’il apporterait à celle-ci. « En effet. » Il continue, sur la même lancée, le même ton. C’était l’un de ses clubs, celui dans lequel il avait établis sa résidence. «  Mais oui, tout à fait. J'étais jamais venue avant, c'est une amie qui nous a conseillé. Un peu plus chic que ce que à quoi je suis habituée, mais j'aime beaucoup.  » La jeunesse, c’est ce qu’il entend sortir de ses lèvres. La jeunesse, naïve. Elle est resplendissante, elle brille dans les ténèbres qui l’entourent, prête à l’agripper de leurs serres. Le champagne arrive, les coupes sont remplies et l’on propose à la jeune femme la nouvelle coupe. « Ne le prenez pas mal, mais je crois que vous êtes trop vieux pour moi.  » Il reste muet, d’abord. L’observe. «  Mais je veux bien me laisser tenter par une conversation. Alors dites-moi.  » Anton n’est ni homme, ni vivant, ni mort même. Il n’est plus depuis la nuit des temps. Il aspire les âmes et s’en nourrit, le malheur des autres et son fond de commerce. Mais la fraîcheur du papillon le caresse. Elles est jeune oui, mais elle joue aussi. Il n’est pas aveugle Anton. «  Pourquoi vouloir faire connaissance avec moi ? Avec toutes les femmes magnifiques qu'il y a ici... Pourquoi moi ?  » Il se redresse, sans jamais la quitter des yeux. Il s’approche d’elle, en déposant son verre et s’y plonge dans le regard de la jeunesse. Il pourrait se nourrir de cette lueur qu’elle dégage, cela changerait des ténèbres habituelles. « L’âge n’a pas sa place dans cette conversation. » Il commence, elle était entrée. Elle avait l’âge pour se baigner dans les péchés. « Je pourrais avoir toutes les femmes en ses lieux, c’est vrai. Mais ou serait le plaisir à obtenir des choses trop faciles ? » Des femmes sans saveurs. Sans enjeux. Si il ne connaissait pas le prénom de la belle innocente, il connaissait la famille à laquelle elle appartenait et cela rendait le jeux plus trépidant encore. L’idée de tenir entre ses mains un papillon si rare, venait embellir cette soirée aux premiers abords trop banales. « Votre beauté dépasse celle des autres. » Il continue sans jamais la quitter du regard. Sourire carnassier sur les lèvres, déguisé par le charme. Elle manifestait un désintérêt à quoi que ce soit d’autre qu’une conversation, tout en restant à ses côtés. Ses gestes exprimant tout autre chose que ses mots. « Dîtes-moi, que cherchez-vous à oublier ce soir ?  » Car elle était humaine, elle. Car elle ne dérogeait certainement pas à la règle. Il lui ferait oublier tout ce qu’elle souhaitait avant qu’elle ne se rende compte d’avoir mis les pieds dans les enfers.

@zekia james