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| Sujet: obscure clarté. (wes) Lun 6 Juil - 10:35 |
| Elle aurait pu s’écrouler depuis longtemps, Ella. À porter le poids d’une souffrance aussi incommensurable qu’elle lui est immuable, à laisser l’agonie la submerger jusqu’à définitivement la détruire. Elle aurait pu plier sous la virulence avec laquelle la vie s’acharne à lui rappeler qu’elle n’a plus rien à en espérer. Qu’elle n’a jamais eu, en vérité, rien à en espérer. Comme si les fées ne s’étaient jamais penchées sur son berceau que pour lui infliger tous ces maux. Comme si elle était maudite, depuis toujours, en étant le fruit d’un amour à la dérive. Comme s’il n’y avait rien pour la retenir, rien d’autre que cette capacité inexplicable à tenter, malgré tout, de survivre.
Jusqu’au jour où elle n’y arrivera plus, jusqu’au jour où elle se sera définitivement perdue.
C’est le jour cruel qui revient, après les nuits mensongères qui laissent croire, quelques heures, qu’elle va bien. Habituée aux lumières artificielles, les lunettes de soleil masquent son minois éreinté pour mieux se protéger des rayons lumineux venus la bercer. Elle a froid, Ella. Elle meurt de froid dans les rues bouillantes autant que polluées du Queens brûlant en plein été. Ses muscles la tirent et la torturent pour lui rappeler les dernières heures passées. Encore une nuit à étouffer la douleur et cette haine envers la vie, encore une nuit à respirer la poudre aussi salvatrice que destructrice, encore une nuit à tenter de survivre en mettant à mal sa vie. Les excès de la veille se ressentent, sur sa peau abîmée, sur son corps endolori et glacé, dans ses prunelles sans vie, cernées, fatiguées. Fatiguée, elle l’est, mais pas seulement à cause de sa dernière soirée. C’est son existence tout entière qui l’épuise et la plonge, de plus en plus dans les abîmes. Cruelle agonie qui ne semble jamais se finir, elle dérive, Ella, piégée entre le soulagement offert par les vices, et le manque qui se fait toujours davantage ressentir. La mine blafarde, la peau halée devenue diaphane, la silhouette amaigrie dont elle peine pourtant à porter le poids sous ses jambes tremblantes, la ténébreuse avance. Elle avance, chancelante mais encore à demi-vivante, jusqu’à la devanture tant attendue. Elle pénètre dans l’enceinte du magasin de musique à l’ambiance chaleureuse, moins éclairée que tous les néons des boutiques sophistiquées dont elle a horreur. Elle profite de ce bref instant d’accalmie pour retirer ses lunettes et laisser ses iris balayer la pièce. – Salut. elle lance, à l’attention du propriétaire des lieux devenu une bonne connaissance. Ils frôlent l’amitié sans pour autant se voir en dehors de cette boutique. Peut-être, sans doute, parce qu’elle s’isole de plus en plus de ses amis, l’âme en peine. Trop égoïste pour partager sa détresse. Trop désespérée pour demander de l’aide.
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Mar 7 Juil - 14:54 |
| beaucoup de choses se passent. des bonnes. des mauvaises. wes ne sait pas sur quel pied il peut se permettre de danser. la maladie, contre la force et la beauté des choses. des tonnes de choses où il ne s'attendait pas, mais qui vient le bouleverser. il se sent impuissant. lui qui aime contrôler les choses. lui, qui aime le bonheur et la douceur du monde. il se retrouve confronter à des choses qu'il n'avait pas prévu. se battre contre la noirceur, c'est quelque chose dont, même avec toute la volonté du monde, il est incapable de se battre. les jours se répètent. trop monotone. trop d'mêmes choses sans qu'il n'arrive à vraiment voir le bout du tunnel. il aimerait pourtant. la boutique est toujours vide. sauf là. quand certains clients osent encore rentrer à l'intérieur pour voir des nouveautés qu'il n'a plus. la même affiche de promotion qu'il a mis sur la vitrine depuis quelques jours n'a pas attiré plus que ça. sauf de temps en temps. mais ce n'est jamais des nouvelles têtes. c'est des têtes qu'il a pris l'habitude de connaître. comme là. quand son regard se plonge sur cette brune et qu'il constate qu'il y a quelque chose de sombre au creux de ses pupilles. elle n'est pas une nouvelle, elle non-plus. il l'a connaît, sans trop savoir ce qu'il se passe. il constate qu'elle a maigri, depuis la dernière fois. sans trop savoir à quand remonte cette fameuse dernière fois. il se sent un peu perplexe, lâchant ce qu'il faisait pour faire le tour du comptoir. de toute manière, il ne faisait rien de bien important. salut. il se poste devant elle, avec un léger sourire sur les lèvres. sa propre marque de fabrique, le sourire. au moins, il sait qu'il continue d'être lui-même. au moins, juste un peu. il sait qu'il peut se raccrocher à quelque chose, parmi toute la noirceur qui est en train de lui tomber dessus. ça devient presque effrayant, la vie, finalement. il ne sait pas comment s'en sortir, aimerait même avoir un mode d'emploi pour essayer de faire les choses correctement, rendre vraiment heureux les gens. mais wes n'en a pas les moyens. wes est faible, même si on n'arrête pas de lui dire le contraire. tu te sens bien ? t'es... pâle. et pâle n'est qu'un terme parmi tout ce qu'il a l'impression de voir. la brune n'est plus tellement elle-même. il est incapable de se rappeler la première fois où elle est venue ici et qu'elle lui semblait presque... solaire. elle aussi. peut-être que ce n'était qu'une impression. qu'une sensation. mais les choses changent et wes reste fidèle à lui-même. il a toujours ce besoin que les choses soient contrôlés, que les gens aillent bien, qu'ils soient positifs. il rate sans doute bien des choses, mais, peu importe. il reste là. prêt à être là si elle lui demande ne serais-ce qu'un verre d'eau. super-héros menteur. mais. il essaye quand même. |
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Dim 12 Juil - 20:51 |
| Une douce chaleur embaume, en quelques secondes, son cœur. C’est comme ça, depuis la première fois ; la première fois qu’elle a mis les pieds dans cette boutique, la première fois qu’elle s’est laissée bercer par toutes les musiques que les lieux ont à offrir. Elle a cru, dans un premier temps, qu’elle le devrait au charme ancien du magasin de vinyles. Mais, il a suffi de quelques fois, quelques mots échangés avec le propriétaire, pour qu’elle comprenne ; pour qu’elle réalise que c’est, uniquement, grâce à lui. La lumière dans les prunelles, la douceur au bord des lèvres. Il paraît vouloir offrir tout le bien du monde quand elle se sent encore, constamment, plongée dans les ténèbres.
Mais elle l’oubliait presque, chaque fois qu’elle pénétrait dans cette pièce. Elle l’oubliait presque, chaque fois qu’elle venait ici le rejoindre.
Et peut-être que, sans t’en rendre compte, c’est ce bref instant d’accalmie que tu venais chaque fois retrouver. C’est peut-être ce que, sans te l’avouer, c’est précisément ce que t’es venue aujourd’hui chercher.
Car elle va mal, Ella, de plus en plus mal. Elle tombe, elle tombe dans un précipice qui ne paraît pas avoir de fin. Elle croit constamment arriver au bout et que, peut-être, une fois par terre, elle ne pourra que se relever. Mais les abysses sont beaucoup plus profondes qu’elle ne le redoutait. Et elle est, elle, toujours en train de chuter.
Incapable de demander à être aidée, tu cherches pourtant, tu cherches désespérément, quelque chose à quoi t’accrocher,
et c’est ici, c’est vers lui, que tu t’es tournée.
Le minois familier du commerçant lui inspire un sentiment de sécurité trop peu ressenti au cours de la dernière soirée. Elle l’approche, les jambes chancelantes, sans plus s’inquiéter. C’est son sourire qui vient terminer de la réchauffer. Pourtant, lui, n’est pas dupe et finit bien vite par la questionner. – J’ai… froid. et la vérité imperceptible ; ce n’est pas seulement son corps qui a froid, c’est son âme, c’est son esprit, c’est son être tout entier toujours piégé dans les abîmes. – J’ai dû prendre un truc hier soir que j’ai pas digéré. elle n’essaie même pas de cacher, la camée, les vices assumés. C’est plus facile avec lui, lui qui ne sera pas mort d’inquiétude pour elle ; plus facile de se dire qu’elle n’aura pas la culpabilité de blesser quelqu’un qui l’aime. Et tu sais pas pourquoi c’est vers lui que tes pas t’ont guidée ; pourquoi c’est vers lui que tu t’es tournée. Peut-être parce que, justement, il pourrait t’écouter, sans te juger, sans s’inquiéter ; sans te rendre coupable d’être aussi bousillée.
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Sam 18 Juil - 23:42 |
| ella, elle est différente. elle est une des seules résistantes à venir encore ici. pourtant, aujourd'hui, il n'est pas dupe, et il sait qu'elle n'est pas ici pour chercher quelque chose. pour acheter. dans le pire des cas, il lui aurait dit qu'il n'avait plus grand chose de nouveau et il lui aurait même proposé un café. mais non. il ne fait rien qu'observer cette âme qui n'brille plus tellement. wes cherchera toujours à aider les autres, mais là, ça le dépasse complètement. il ne peut pas s'empêcher de lui faire remarquer qu'il voit. là. clairement. que quelque chose ne va pas. il se permet de la questionner, sans jamais chercher à aller trop loin. si elle ne veut pas parler, très bien. ce n'est pas grave, il trouvera une distraction ou peut importe. mais elle lui répond, et sa réponse lui fait tomber son doux sourire. elle a froid. alors qu'il ne fait pas froid dehors. bien au contraire. même lui n'a pas la climatisation dans cette boutique, et c'est un profond regret parce qu'il ne supporte pas travailler sous cette chaleur, se contentant d'un ventilateur qui n'est pas des plus fonctionnels. il ne répond pas. il attend. encore un peu. n'est pas idiot et comprendre le sous-entendu de cette seconde phrase. ouais. elle a dû prendre quelque chose de pas bon, comme toutes les autres choses qu'elle s'ingurgite pour aller dans un nouveau monde. éphémère. celui qui fait planer, qui donne l'impression de se sentir bien avant que la redescende ne soit trop difficile et qu'elle s'oblige à repartir dans ce second monde. c'est pas la réalité, mais il n'est pas celui qui viendra la secouer. okay. il dit. s'écarte, fais le tour, s'approchant de la porte de la vitrine pour retourner la pancarte. fermer. voilà. c'est pas comme s'il y allait avoir un client qui compter venir. il n'y a plus personne. mais peu importe. au cas où. elle est ici, et il sait que ce n'est pas pour rien. elle est ici, et il va prendre soin d'elle jusqu'à ce qu'elle le veuille. jusqu'à ce que ça ne soit trop difficile et qu'elle décide de faire demi-tour. il n'a pas fermé la porte. il a juste indiqué qu'plus personne ne pouvait rentrer et que la boutique est juste fermée. viens-là. il prend sa main, et sans chercher à comprendre, il attire ella dans ses bras. elle a froid. alors il va essayer de lui apporter un semblant de chaleur. il va essayer d'être là, pour elle. comme il le peut. il ne va jamais trop en faire. il va juste... juste être là. jusqu'à ce qu'elle lui dise qu'elle ne veut plus. sa main vient se perdre dans ses cheveux. je suis là. ça va d'accord. je vais rien te faire, j'te promets. détends-toi. je vais te faire un café, ça va aller. il promet. ouais. il va être là, pour elle. parce que wes est comme ça. et puis ella compte. c'est comme une amie. comme une petite soeur. il va être là, c'est tout. même si elle ne le veut pas. elle aura au moins sa présence. et la chaleur de son corps pour qu'elle n'ai plus froid. |
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Ven 24 Juil - 0:10 |
| Elle lui tend les bras, Ella, elle lui tend les bras pour lui donner tout ce poids. Ce poids bien trop lourd à supporter, trop dur à supporter pour ses frêles épaules déjà trop brisées par tous ses excès.
Il ne mérite pas une chose pareille, Wes.
Il mérite de vivre dans la lumière, quand tu es plongée dans les ténèbres, quand tu ne vis plus qu’en enfer.
Elle ne sait pas comment elle a pu atterrir jusqu’à sa boutique. Elle ne sait pas si ce sont ses pas ou son esprit, qui l’ont amenée jusqu’à lui. L’enfant perdue a seulement conscience qu’elle est mieux, ici, avec lui, plutôt que cachée dans l’obscurité de son lit. C’est avec une sincérité désarmante qu’elle vient avouer à l’ange gardien comme elle est loin de se sentir bien. Comme une transparence qu’elle aurait, avec lui uniquement, la vérité absolue sur ses tourments. Parce qu’elle pense qu’elle ne compte pas suffisamment pour Wes pour qu’il se ronge les sangs ; parce qu’elle pense qu’elle peut se délester de poids auprès de lui mais qu’il reprendra tout à fait normalement le cours de son existence. L’âme en perdition en se rend même pas compte, combien elle pourrait perturber la sérénité de l’optimiste qui est devenu son ami. Elle ne se rend pas compte qu’elle pourrait, lui faire mal, à lui aussi.
Mais son sourire disparaît, comme une mise en garde de ce qui l’attendrait, s’il continuait à se préoccuper, s’il continuait à s’inquiéter,
s’il se risquait, Wes, à vouloir te sauver, Et si tu continuais, toi, à t’y réfugier.
Mais comment pourrait-elle s’en détacher, la poupée écorchée. Elle est incapable d’y arriver quand, d’un seul instinct, il part fermer le magasin. C’est elle qui devient source de toutes ses préoccupations, elle qu’il vient l’enlace sans se poser de questions. Ses bras autour de sa carcasse trop frêle viennent instantanément la réchauffer. La junkie ferme les paupières, éreintées, du poids des substances et de celui des souffrances, du poids de toutes ces années édulcorées. L’étreinte, emplie de douceur, la chamboule plus encore, que la ferveur de son corps. Elle a la sensation, tant recherchée, de cesser de lutter, pour le laisser, lui, le faire à sa place. S’occuper d’elle, quand elle ne peut pas le faire elle-même. Sa main dans sa crinière ébène, sa carcasse contre la sienne, elle ne pense plus à rien. Ni aux démons du passé, ni aux tourments qui ne cessent de la hanter. Elle met tout son esprit trop torturé sur pause. À fleur de peau, l’écorchée vive se focalise sur les battements du cœur qu’elle entend derrière son torse. Elle se focalise sur lui, sur sa voix, sur ses mots. Sur lui plus que sur le monde.
Car il ne la brisera pas, lui, il ne la tuera pas à petits feux comme cette vie qui ne cesse de la détruire.
Elle ne pleure pas, Ella, elle ne s’effondre pas. Comme si elle était trop épuisée, pour y arriver. Comme si elle n’avait même plus la force de craquer. C’est son cœur qui s’effrite alors que ses prunelles restent aussi arides que le désert. Les minutes passent, ou peut-être les heures. Elle finit par détacher doucement son corps amaigri du sien pour plonger ses iris dans les deux douceurs. – Merci… elle accepte d’un seul mot, la proposition murmurée un petit moment plus tôt. – J’suis désolée de débarquer comme ça… c’est pas à toi de t’occuper de moi. elle confie, la voix fébrile. Incapable de rester debout plus longtemps, l’âme torturée finit par s’installer sur un tabouret qui traîne dans la boutique. – J’avais pas envie de voir quelqu’un d’autre. elle avoue, le cœur serré, l’attachement inavoué.
Parce qu’il y a ceux qui sont trop brisés, puis ceux qui sont trop inquiets, d’une manière ou d’une autre, tous ceux qui l’aiment, souffriraient. Puis, il y a Wes, la lumière dans l’obscurité, le roc insoupçonné.
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Ven 24 Juil - 1:01 |
| elle ne va pas bien. ça s'voit. il aurait pu ne pas réagir et ne rien dire. il aurait pu la laisser dans cet état et croire qu'elle est vraiment venue pour acheter mais wes n'est pas bête. et wes n'est pas celui qui sera indifférent face à ça. il peut être, par contre, celui qui peut lui tendre la main ou lui offrir une épaule si elle en a vraiment besoin. comme là. il n'hésite pas une seule seconde à fermer la boutique. il s'en fiche un peu, si par hasard, aujourd'hui aurait pu être son jour de chance et aujourd'hui, ça aurait pu lui apporter un semblant de chiffre d'affaire. il a toujours des priorités, et en ce moment, sa boutique est en bas de la liste. ella vient de prendre une sacrée place dans le classement et il n'a aucun reproche ou aucune culpabilité d'agir ainsi. il se contente juste de retourner ce panneau, et de se rapprocher d'elle. il se contente de frôler son poignet et de l'emmener vers son corps. ses bras se renferment autour de son corps. sa main vient délicatement dans ses cheveux. il agit doucement. ella est plus âgée que lui, mais à ce moment là, il a l'impression de n'avoir qu'une jeune femme fébrile et fragile dans ses bras. il ne veut pas la briser. wes n'est pas un de ses méchants loups, un de ses prédateurs. wes accepte d'être la personne éphémère, prêt à lui apporter un semblant de douceur le temps d'un instant. il est conscient qu'à la minute où elle partira d'ici, il n'aura probablement pas de nouvelle pendant des semaines ou des mois. peut-être que c'est la dernière fois qu'il la voit. alors il va agir correctement. il va lui montrer. qu'il est là. il va lui montrer qu'elle peut compter sur lui. il ne compte pas faire de leçon de moral, il ne compte pas lui dire à quel point tout ce qu'elle fait est mal. non. il va se taire, parce qu'elle n'a pas besoin d'entendre ce qu'elle sait déjà. parce qu'il n'est pas comme ça, non plus. il ne parle pas beaucoup. il laisse le silence entre eux, voulant juste lui montrer qu'il est là et qu'elle peut lui dire tout ce qu'elle a besoin de dire. ce qu'elle dira restera entre ses murs. si elle lui réclame quoi que ce soit, il sera prêt à tout faire pour lui obtenir parce qu'il est comme ça. quand elle se détache, il exerce un dernier geste. ses lèvres se posent sur son front, avant de lâcher prise. elle a froid. elle lui a dit. wes se rapproche du comptoir de sa caisse, éteint tous les ventilateurs qu'il a sur son passage. tant pis s'il a chaud, il a l'habitude de s'oublier depuis bien longtemps pour que les autres se sentent bien. je préfère que tu sois ici, avec moi, que dans les mains de quelqu'un qui peut te faire du mal. il esquisse un faible sourire. avant d'ouvrir la porte de l'arrière boutique. il allume la machine à café, cherche un gobelet avant de le faire couler. il ne sait pas si elle le sucre, mais il se dit qu'un café corsé peut lui faire du bien, aussi. ses mots brisent son coeur, honnêtement. il prend le gobelet chaud, prend aussi cette légère veste qu'il a pris ce matin au cas où il se mettrait à pleuvoir, ou peu importe. avant de la lâcher et de prendre plutôt un gros gilet qu'il a emporté depuis un long moment, juste au cas où un jour il soit utile. et c'est le cas. aujourd'hui. tu sais que j'suis là ella. il vient lui glisser le gobelet dans ses mains tremblantes, et, avec précaution, il fait glisser son gilet autour de ses épaules. wes tire sur un autre tabouret, s'assoit en face d'elle. il essaye de capturer son regard. il cherche dans sa poche son paquet, fouille la boutique du regard avant de se relever pour remplir un autre gobelet d'un fond d'eau et de reprendre sa place, sans avoir l'intention de bouger à nouveau. tiens. il glisse une cigarette dans sa main, en prend une pour lui qu'il allume immédiatement. le briquet, qu'il pose sur ses jambes. tu n'as pas fait de véritable nuit depuis quand, ella ? là aussi, c'est une vraie question. tu sais... il y a un canapé derrière. tu peux aller dormir une heure ou deux, je te réveillerai dans le pire des cas quand je devrai vraiment m'en aller ici. ça peut te faire du bien. ella, je m'inquiète pour toi. mais elle veut pas l'entendre ça. alors... il avale ses mots et préfère ne rien dire. il préfère lui offrir un doux sourire, et des gestes rassurants pour qu'elle continue à se sentir en sécurité ici. voilà pourquoi il a autant de mal à vendre cet endroit. pour des gens comme elle. des rencontres qui bouleversent. ella. ella. oublie jamais qu'wes sera toujours ta bonne étoile. |
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Mer 29 Juil - 16:12 |
| Tout lui donner, sans jamais rien lui demander,
il est comme ça, Wes.
Il est ce cocon de douceur insoupçonné, ces bras dans lesquels elle peut se sentir protégée. Préservée du reste du monde, mais surtout d’elle-même. Il lui tend son cœur et tout cet amour sans retenue, quand elle, lui offre un bout de son âme déchue. Un cadeau empoisonné, peut-être bien, car il se retrouve soudain responsable d’une vie qui n’est pas la sienne. Il détient sa confiance, elle possède son soutien. Gardien invisible de ses maux, quintessence de lumière dans son obscurité, il lui donne tout, Wes, toujours, sans compter. Les paupières closes, l’esprit sur pause, l’âme en perdition se laisse bercer par ses caresses, par chacun de ses gestes. Par cette étreinte qui ravive, un peu, son être. Elle lui donne les clés de ses cassures, comme si elle lui donnait l’infamie de s’en occuper. S’occuper d’elle, comme personne d’autre ne le ferait. Sans jugement, ni fausseté, sans leçon de morale, ni la peur de la voix se briser. Wes, il l’accepte telle qu’elle est.
Elle continuerait encore à se bousiller, pendant des années, il serait toujours là pour apaiser ses plaies.
L’étreinte tout en délicatesse, comme s’il était face à une poupée de porcelaine. C’est ce qu’elle est, Ella, une poupée fragile et déjà cassée, qui pourrait à tout moment définitivement se pulvériser. Elle relève ses iris sombres vers lui quand il recule pour aller éteindre chacun des ventilateurs, pour elle. Prêt à accepter la chaleur estivale de la fin d’un mois de juillet pour la préserver, elle, de son enfer glacé. Elle se mordille brièvement la lèvre, le regard fébrile, elle approche timidement vers lui. – Et je préfère être avec toi que seule avec moi-même. Parce qu’il n’y a personne en réalité qui pourrait te faire plus de mal, que celui que tu t’infliges déjà. Parce que tu n’as pas la force de mettre fin à tes jours d’un coup sec, t'as choisi de te détruire à petits feux. Parce que tu es ta pire ennemie, Ella. Les prunelles tournées vers son ange gardien, elle l’observe s’agiter sans pouvoir de son côté bouger. Elle attrape d’une main branlante le gobelet en plastique pour scruter le liquide noir qu’il lui a préparé. – Merci… elle murmure, sans savoir si c’est pour le café, pour le gilet venu la réchauffer ; ou juste, merci, d’être à ses côtés. Il est toujours avec elle, prévenant, présent, alors qu’il ne lui doit pourtant rien. Absolument rien. Elle n’était qu’une cliente de sa boutique, qui plus est une qui traînait souvent sans acheter énormément. Ils sont devenus amis, c’est vrai, au fil du temps.
Mais il ne s’était pas engagé à tout ça, Wes.
Il ne s’était pas engagé à avoir la responsabilité d’une Ella toujours au bord de l’abîme. Les doigts réchauffés par la chaleur de la boisson caféinée, la camée fixe son sauveur improvisé lui tendre une cigarette qu’elle prend sans hésiter. Elle laisse le bâtonnet cancérigène se glisser entre ses lippes avant de l’allumer. Elle ferme les yeux, juste quelques secondes, le temps de savourer la nicotine inspirée. – Non, je… j’ai pas sommeil. elle lâche, la voix qui flanche. Elle ne le dira pas, il ne le dira pas non plus, mais ils savent tous les deux. Ils savent que c’est à la poudre qu’elle doit ses insomnies. Que c’est à elle, aussi, qu’elle doit cet épuisement physique. C’est lancinant, c’est éprouvant, mais partout dans ses veines, coule encore la blanche de la veille. Sans un mot de plus, la gamine boit une gorgée de ce café, trop amer, mais qui la sort de sa torpeur. Les pupilles encore dilatées, elle contemple ce garçon qui prend soin d’elle, sans rien lui demander. Elle se dit, pour la première fois, qu’elle pourrait bien finir, lui aussi, par le briser. Sans le vouloir, sans même le croire, comme à chaque fois. Ella, elle a ce mal en elle qui la ronge, comme un poison. Elle contamine ceux qui l’approchent, ceux qui veulent prendre soin d’elle, ceux qui l’aiment. Et elle le voit, très brièvement, dans ses opales, qu’il pourrait bien être le prochain. Mais il efface la lueur inquiète de ce sourire qui la berce. L’âme torturée détourne la tête, les idées noires, le cœur à la dérive. – Pourquoi tu te bats, toi ? elle demande, soudain, brisant le silence installé. À la recherche des astres qu’il arrive encore à admirer. Ceux que tu voudrais voir, toi aussi, si seulement tu n’étais pas piégée dans l’obscurité.
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Jeu 30 Juil - 13:48 |
| il ne veut pas lui faire du mal. il n'est pas un de ses prédateurs, d'ceux qui touchent une pierre précieuse et qui laisse celle-ci s'écraser en plusieurs morceaux sur le bitume dégueulasse d'un monde pleins d'noirceurs. si wes peut lui apporter un peu de lumière, alors il est prêt à tout faire. il est prêt à la garder dans les bras toute une journée s'il le faut, pour lui promettre que la vie n'est peut-être pas si mal finalement. elle a tout pour être en sécurité avec lui. un premier café, un premier. un gilet sur ses épaules. les ventilateurs sont éteints. tant pis s'il crève de chaud à un moment ou à un autre. wes s'efface. se prive de son propre bien-être. il aura tout le temps pour compenser cette propre absence. ella en a bien plus besoin. ella, quand elle repartira, ce sera terminé. il devra attendre une prochaine fois. la fois où ça d'vient trop difficile pour elle et qu'elle vienne par ici. il en oublie la boutique. il en oublie que l'endroit n'est pas le plus adéquat, que ce soit au niveau de l'intimité qu'le confort. les tabourets ne sont pas agréables, les vitrines ont beau être camouflé par tout un tas d'affiches, il n'en reste pas moins qu'ils sont visibles autant l'un qu'l'autre si quelqu'un décide de faire son curieux. mais ça fait longtemps wes. ça fait longtemps qu'même les curieux passent par là sans porter un simple intérêt par ta boutique. arrête de te voiler la face. bouges-toi. mais il bouge pas. non. il entend les mots. son propre coeur se serre. wes s'est toujours promis de ne pas juger, de ne pas dire ce qu'elle sait déjà, ou ce qu'il pourrait lui faire du mal. il ose croire qu'elle voudrait encore se tourner vers lui, dans un lointain futur. pourtant, là, il n'hésite pas. restant parfaitement honnête. si tu pouvais voir, ella. si tu pouvais voir à quel point je te trouve belle, et pure, malgré tout ce que tu t'infliges. ce n'est pas un reproche. elle le sait. elle sait qu'il ne sera pas d'ceux qui tenteront de l'emmener vers le droit chemin. ella fait ses choix. ses propres responsabilités. il n'sera que l'ami honnête. celui qui essayera de la rassurer le temps de quelques heures, même s'il ne suffira qu'd'une nouvelle substance pour éloigner ses mots de son encéphale. secouant la tête. repoussant sa gentillesse et sa politesse. elle n'a pas à le remercier. elle est là. est venue à lui. il va prendre soin d'elle le temps qu'il faudra. en constatant les cernes. n'insistant pas. elle n'est pas fatiguée. d'accord. si elle le dit. j'te trouve forte. ça sort. là. d'un coup. même si encore une fois, il est certain qu'elle n'en pense pas moins. wes soupire un bon coup, s'installe un peu plus confortablement sur ce tabouret qui lui fait déjà mal aux fesses. tirant une latte de sa cigarette, il ne quitte pas ella des yeux. il lui adresse un doux sourire, toujours. il ne veut pas lui montrer de l'inquiétude, ni rien. wes va très bien, comparer à d'autres personnes. quelques problèmes financiers. l'amour perdu. mais ça va, il gère hein ? pour toi ? question rhétorique. il sait qu'elle parle d'elle. il inspire un bon coup, lâche ce mégot dans le gobelet qu'il a pris en guise de cendrier. wes vient poser une main sur sa jambe. aucun geste mal placé. mais juste un geste qui se veut chaleureux. qu'elle comprenne. qu'elle comprenne qu'il ne lâchera jamais l'affaire. j'ai une petite histoire, à te raconter. il a un demi-sourire sur ses lèvres, se concentrant, prenant malgré ce petit-sourire un air assez sérieux. tu sais, j'pense souvent aux histoires de monde parallèle. des nombreux scénarios différents qui s'offrent à nous, des multitudes de possibilités qu'on pourrait avoir devant nous. sans forcément les connaître. il est conscient qu'il s'égare un peu de la question, mais tout ça, ça à un but bien précis. dans tous ses scénarios qu'il peut y avoir entre nous, ella, les choses seraient différentes. il y a le plus triste, celui de notre non-rencontre. tu aurais pu passé ta route, et c'est tout. point à la ligne. il y a celui où tu ne te drogues pas. celui où tu es heureuse. celui où moi aussi, j'vais bien. où j'ai ma copine, une boutique qui fonctionne à merveille. de multiples scénarios qui font peur tant, finalement, on reste incertain sur l'avenir. on s'dit juste qu'à un moment d'notre vie, certains de nos choix auraient pu nous offrir des chemins différents. il a un air sérieux, qui a effacé toute joie sur son visage. il ne quitte pas ella des yeux malgré tout, et il est rassuré qu'elle l'écoute toujours. peut-être même que dans un autre de ses mondes, et si je n'étais pas déjà amoureux fou d'une fille, j'aurai pu avoir le cran de te donner mon numéro et de te proposer un rancard. honnêteté. mais c'est possible, non ? et pas qu'il l'envisage. parce qu'il vient de lui dire ; il est amoureux. amoureux de sally comme il n'a jamais aimé personne. mais on n'est pas dans tous ses mondes. t'es rentrée dans ma boutique ella. et j'ai su que ... j'ai su tout de suite, que j'voulais être là pour toi. que j'voulais pas que tu m'oublies. j'voulais ta sécurité. j'voulais voir tes traits se décrisper. qu'tu sois sereine. et j'le veux toujours. j'me bats parce que t'as réussi ella. t'as réussi à t'rendre importante dans ma vie. et même si j'te dirai jamais des choses que tu n'as pas envie d'entendre, j'te dirai que je t'aime. j'te dirai que j'veux que ton bonheur. et j'veux que t'ailles bien. et si ce n'est qu'une fois tous les six mois, qu'tu te tournes vers moi, bah j'serai là. parce que je tiens à toi. loin d'une déclaration amoureuse. loin. oui, de tout ça. un je t'aime purement amical. une ella qui restera, à ses yeux, l'une des plus belles personnes du monde. entre sally, et max. trois caractères bien différents. trois âmes différentes. trois filles qui comptent plus que tout, pour lui. |
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Lun 3 Aoû - 20:44 |
| Elle est laide, Ella. Laide des demi-lunes violacées qui entourent ses yeux éreintés, laide de ce visage éclaté dans la fatalité ; laide de ses iris brisés sous le joug de sa misère tourmentée. Éteinte, même éveillée, elle se désagrège sous les coups qu’elle a elle-même fini par s’infliger. Le cœur infecté de ce poison qui la ronge, l’âme en perdition sous l’obscurité de ses songes. Et son inconscient, qui la veut, qui l’appelle, qui hurle à cette mort qui ne veut pas d’elle.
Elle est laide, Ella. Laide de ce halo de ténèbres qui l’encercle ; l’enserre ; et l’a prise au piège.
Inéluctable, le destin de la maudite, âme condamnée d’avance. Ella, elle est laide depuis sa naissance. Chérubin arrivé par surprise, trop d’années après son aînée. Môme indésirée, toujours dans les pattes, du gardien géniteur qui rendait sa mère prisonnière. Ella, elle a grandi dans la violence des coups ; les coups infligés à l’épouse victime, les coups encaissés par l’enfant tempétueuse et protectrice qui préférait subir, plutôt qu’être témoin de ces sévisses. Ella, elle a grandi dans la violence des corps. Les chairs qui se dévorent, les murmures qui résonnent encore. Les suppliques de la mère abusée, qui ne pensait qu’à la petite fille traumatisée. « Je t’en prie, arrête, pas devant elle. ». Ella, elle a grandi dans un monde trop sombre, une vie entière à passée dans l’ombre. À se cacher pour éviter les châtiments immérités, à s’infliger des coups de rasoirs pour se blesser ; pour se faire du mal, un mal qu’elle aurait choisi. Un mal qu’elle aurait décidé, elle, plutôt qu’en devenir victime.
Ella, elle se brise, elle se détruit, parce que c’est la seule manière dont on lui a appris à vivre.
Fragile. Sensible à l’extrême qui ne veut pas se l’admettre, les mots de Wes la frappent de plein fouet. Ils la happent sous l’assaut de leur douceur. Lui qui entre, comme toujours, par effraction dans son cœur. Pour y distiller la tendresse oubliée, y faire jaillir l’affection insoupçonnée ; comme un filtre d’amour qu’il ferait couler dans les veines abîmées. Si tu pouvais voir, Ella. Si tu pouvais voir à quel point je te trouve belle, et pure, malgré tout ce que tu t’infliges. Sanglot réprimé, l’émotion consumée. Les onyx le scrutent, le chamboulement mal dissimulé. La poupée bousillée laisse échapper un rire un peu forcé. Un rire qui se veut léger mais qui déborde d’une tristesse refoulée. – J’vois pas ce que j’ai de pur. elle avoue, sans l’ombre d’un doute. Toxique, ravageuse, dévastatrice Ella, elle n’a pas une once de pureté. Ce qu’elle pense, de ses opales si noires, qui n’voient dans la laideur du monde qu’un reflet de sa propre obscurité. À fleur de peau face à un monde trop venimeux, trop égoïste et trop cruel, l’autodestructrice se demande comment lui, il peut encore déceler une quelconque lumière.
En elle, comme dans l’univers, du pareil au même.
Au contraire, elle a une confiance aveugle en Wes. En sa capacité de la guérir, après la nuit placée sous le vice ; c’est bien pour cette raison qu’elle s’est instinctivement tournée vers lui. Pour lui confier, le temps de quelques heures, cette vie dont elle n’est pas capable de s’occuper toute seule. Il est doux et précieux, comme un soutien inaltérable qui se construit à chaque rencontre davantage. Il est cet ami qu’elle n’attendait pas, mais qu’elle cherche désormais à chacun de ses faux-pas. Il est sa part de lumière dans une vie placée sous les abysses de son enfer. Mais Wes, il est si gentil, qu’il en devient naïf. Naïf de croire qu’elle puisse être forte quand elle est si fébrile. Si fragile. L’écorchée vive secoue la tête, cette fois, elle laisse échapper un sourire sincère. – T’es sûr que tu te défonces pas un peu, toi aussi ?
Elle redevient, un peu, taquine. Elle redevient, un peu, en vie. Seulement grâce à lui.
La chaleur de la veste prêtée, la nicotine inspirée, le café préparé. Il lui offre cette chaleur, chaleur corporelle, chaleur humaine. C’est sa tendresse qui lui fait le plus de bien. C’est certainement elle, plus que tout le reste, qu’elle est venue récupérer ; elle dont elle a besoin. Un peu interloquée par son aveu, la chétive garde le silence, ses pupilles toujours posées sur lui. Attentive à son récit, elle ne voit pourtant pas tout de suite où il veut en venir. L’esprit embrumé tente seulement de retenir les bribes d’informations qu’il lui donne, lui qui ne parle jamais de lui. La boutique beaucoup trop vide, le cœur parti à la dérive. Si centrée sur ses propres maux, aveuglée par le sourire toujours radieux, elle n’imaginait même pas les tourments qui peuvent l’habiter, lui aussi. Le sourire intimidé, quand il évoque la possibilité, dans un autre monde, de l’inviter à sortir. Ella, elle se tait, jusqu’à ce qu’elle comprenne enfin la finalité.
Incapable, cette fois, d’empêcher ses prunelles de briller, elle le contemple, bouleversée.
Elle ne saurait même pas répondre à une pareille déclaration, la gamine. Parce que, non, elle n’a pas appris. Elle n’a pas appris à donner autant à quelqu’un que tout ce qu’il lui offre sans compter. Pourtant elle l’aime, elle aussi. Pourtant, il est impossible qu’elle l’oublie. Fleur délicate dont il a su se saisir, elle se sent en sécurité auprès de lui. Et elle voudrait que le temps s’arrête. Que le monde autour cesse. Que tout se mette sur pause, juste, pour la laisser profiter de ce cocon d’amour qui lui est offert. – J’sais pas quoi dire… murmure-t-elle, émue, cherchant ses mots pour lui exprimer, un peu, de tout ce qu’elle peut éprouver. Combien elle lui est reconnaissante de rester, envers et contre tout, à ses côtés. – J’tiens à toi aussi et… et t’imagines pas à quel point ça me rassure de me dire que… t’es là. Que, quoi qu’il arrive, t’es là. elle marque un petit silence, comme pour se laisser le temps. Celui de l’hésitation et du courage qui lui manque. – J’ai pas l’impression de mériter tout ça… je… je t’assure que je voudrais aller mieux… au moins pour toi, pour ceux qui tiennent à moi, même si je comprendrais jamais pourquoi… je voudrais arrêter d’être un poids mais j’ai l’impression que… continuer de vivre, c’est déjà tellement difficile… c’est comme si je suffoquais, constamment… comme si j’avais oublié comment je suis censée respirer. et elle confie, la voix endolorie, les envies morbides. Elle confie, le cœur à vif, le désir d’en finir.
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) Mer 19 Aoû - 0:32 |
| elle voit pas. hein. il devait se douter de sa réponse, il devait la sentir venir, et ça le fait même sourire. elle voit pas, parce qu'elle est trop dans cette noirceur. elle est trop dans cette pulsion de drogue, ses yeux le montrent, ses cernes aussi. mais il s'en fiche wes. elle pourra dire tout ce qu'elle veut, lui, il sait ce qu'est la vérité à ses yeux. moi j'le vois. si t'étais vraiment un déchet du monde entier, tu s'rais pas là ella. pas avec moi. tu s'rais pas là à marcher dans la rue, tu s'rais pas là. tu s'rais morte. morte d'puis longtemps. et c'est pas l'cas. et putain, j'suis content d'ailleurs que ce soit pas l'cas, sinon, jamais j'aurai pu t'connaître. ella est vraiment une belle rencontre. celle qui chamboule. il pourrait être de ceux qui jugent si facilement, mais ce n'est pas dans sa nature. il pourrait aussi être celui qui la pousserait à arrêter, mais est-ce vraiment ça dont elle a besoin ? de quelqu'un qui lui montre une multitude de reportages, de quelqu'un qui l'envoie de force dans une cure de désintoxication ? non. elle n'a pas besoin de ça. elle a besoin d'une épaule sur laquelle elle peut se reposer. elle a besoin de cette chaleur, celle qu'elle ne connaît plus, de ce corps qui ne possède que du froid, malgré des températures étouffantes à l'extérieur. même lui, est déjà en train de sentir le chaud. son tee-shirt est collé contre son dos, rien de trop agréable. mais wes s'en fiche. il pourra se rafraîchir en rentrant. il pourra faire une tonne de choses, et elle... putain. elle aura toujours aussi froid finalement. ok. là. il esquisse un vrai sourire. il rigole, même. il ne quitte pas ella des yeux. elle sourit. putain. elle sourit. wow. c'est rare hein. et il va pas lui faire la remarque, mais ça lui fait un bien immense. il est presque heureux, heureux de voir que, malgré toute la galère, malgré les problèmes, malgré la noirceur qui ronge son corps, elle lui tire l'un de ses sincères sourires. wes se rapproche, presse délicatement sa jambe. rien de méchant. rien qu'une gentillesse et une amitié la plus sincère. et puis un récit. une histoire. des mots simples qui sortent de sa bouche sans qu'il réfléchisse énormément. wes se confie, dans ce monologue. il ne cherche pas la pitié, ou à lui dire 'eh, regarde ella, ouvres les yeux, t'es pas la seule qui a mal.' oh non. il n'est pas comme ça, il retourne facilement les choses dans sa direction. cette cigarette se consomme finalement toute seule, il n'aura pas le temps de profiter d'une troisième bouffée. et elle comprend. il le sait. il le voit. ça le fait sourire. c'est le but, en fait. il voit l'émotion, il voit les yeux brillaient. il voit la vie. peut-être pas de l'espoir. mais si elle ose douter que personne ne tient à elle, wes lui a prouvé le contraire, là. quoi qu'il arrive, je suis là. il ne peut qu'approuver ses mots, dans un doux sourire. c'est léger. tellement léger, et, tellement agréable bon sang. mais les mots restent difficiles. il le savait. les envies suicidaires. elle ne l'avait juste jamais dit avant. wes se rapproche, vient prendre la main d'ella qu'il dépose sur sa poitrine, là où son myocarde est malgré tout là, en train de se battre pour cogner tous les jours. ferme les yeux. tu veux ? il attend. qu'elle le fasse. fais ce que je te dis. il prévient. lui aussi, il ferme les yeux. tu prends une grande respiration. il dit. il l'entend faire. il compte jusqu'à quatre dans sa tête. tu bloques. il reproduit les mêmes gestes, lui aussi. il bloque, compte à nouveau pendant quatre secondes. tu expires. un, deux. tu bloques. un, deux. encore. et on recommence, trois fois. et le voilà, en train de faire ce geste avec elle. ce geste qui ne veut que du bien, à son âme, à son coeur. tu respires, là. tu respires pour de vrai. tu suffoques pas ella. et j'te laisserai jamais suffoquer si tu restes à mes côtés. jamais. |
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| Sujet: Re: obscure clarté. (wes) |
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