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| Sujet: You have no idea how much I miss you (Bianca) Lun 4 Mai - 20:21 |
| | | You have no idea how much I miss you ; Jeff & Bianca |
Il vient encore de passer une nuit de merde, à se retourner dans tous les sens sans jamais parvenir à trouver le sommeil. Les heures se sont égrennées sans qu'il puisse rien y faire, rien y changer. Le projecteur de son réveil, affichant l'heure sur le plafond de sa chambre, l'a pas aidé à se défaire de l'idée que cette nuit se solderait par une nouvelle insomnie. Et finalement, c'est vers cinq heures du matin qu'il a fini par sombrer, Jeff. Le soleil pointant enfin le bout de son nez à l'horizon, donnant au ciel des couleurs bien plus chaleureuses, l'astre lumineux a couvé le visage meurtri par les années du pauvre gars qui venait enfin de s'abandonner aux bras de Morphée. Quand il se réveille enfin, il est presque midi. Mais dans sa chambre, il fait toujours sombre. Alors il se hisse péniblement hors de son lit, glisse dans son fauteuil et roule jusqu'à la fenêtre pour presser le bouton qui permet de lever les volets sans le moindre effort. Il se dirige ensuite vers la cuisine pour s'enfiler son déjeuner habituel, constitué d'une cigarette et de deux oeufs brouillés, avec un peu de bacon. Jeff devrait se presser, parce qu'il a rendez-vous dans moins d'une heure à quelques rues d'ici et qu'il est déjà en retard, mais il s'en cogne. Il appelle une compagnie de taxi qui a l'habitude d'embarquer les déchets de la société dans son genre - c'est-à-dire le genre qui sait pas se déplacer sans assistance - et finalement, il n'arrive sur place qu'avec une demi-heure de retard. Il peste contre toutes les infrastructures qui sont pas adaptées à lui, à la merde qu'il se traîne depuis tellement d'années qu'elle a fini par faire partie intégrante de lui. Quand il arrive enfin dans le studio, au terme d'un interminable périple, il espère que ça va être court, que ça va être bref, qu'on lui fera pas perdre trop de temps, même s'il a concrètement rien d'autre à foutre. Et alors qu'il lève enfin les yeux vers cette jeune femme qui se tient devant lui, et qui est censée lui expliquer comment on prend la pose, comme s'il était complètement teubé, son coeur manque un battement. Il la dévisage, sans rien dire, tout son organisme à l'arrêt alors qu'il est en train de comprendre pourquoi ce visage lui est si familier. Il est en train de comprendre qu'il la connait, cette fille. Et plutôt bien, d'ailleurs. Elle est pas de celles qu'il a ramené le temps d'un soir dans son lit, pour chasser la solitude l'espace d'une nuit, non. Elle, c'était sa lumière au bout du tunnel quand il broyait du noir. Sa seule raison de vivre quand il avait envie de crever plus que jamais. Son seul espoir dans un océan fait de blessures et de plaies impossibles à guérir. « Bianca. » qu'il articule d'une voix faiblarde alors qu'il peine encore à y croire, à réaliser. Et si c'était son cerveau qui lui jouait un sale tour, lui qui a tellement espéré que ce jour arrive enfin sans jamais le voir venir. « Bordel, dis-moi que c'est toi. Dis-moi que je suis pas en train de rêver. »
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Mar 5 Mai - 20:06 |
| lost and insecure, you found me, you found me, lying on the floor, surrounded, surrounded, why'd you have to wait, where were you, where were you, just a little late, you found me. -- @jeff stinson Ce qu’il y a de plus beau dans ce monde. Ce qu’il y a de plus beau à ses yeux. Ces moments de vie capturés à tout jamais à travers quelques clichés. Ces petits appareils capables d’immortaliser toutes les émotions, les sentiments, les événements marquants. Les âmes, aussi, selon certaines tribus. Et au fond, ce n’est peut-être pas totalement faux. Peut-être même que c’est ce qu’elle fait, aujourd’hui. Ce qu’elle a fait, toute cette journée, pour le compte de son magazine. La rédaction a tout de suite pensée à elle, lorsqu’un sujet sur les anciens sans-abris est tombé, à venir dans le prochain numéro. Ils ont pensé à toi, certainement parce que ta sensibilité n’est toujours que trop peu cachée. Certainement parce que t’as ton lot de casseroles, toi aussi, Bianca. Parce que la vie ne t’a pas épargnée et que tu es peut-être la meilleure pour mettre à l’aise d’autres personnes brisées. Et elle est satisfaite de cette journée. Satisfaite du travail accompli avec toutes ces personnes. Elle est dans son élément, la photographe. Il n’y a que derrière son appareil qu’elle se sent réellement bien. Qu’elle se sent réellement elle. Il n’y a que derrière son appareil, qu’elle parvient à se défaire entièrement de toute cette noirceur, de toute cette saleté qu’elle sent toujours sur elle. Toujours présente dans sur son corps, dans son cœur. Elle se sent bien. Tellement qu’elle ne relève même pas le retard de son dernier modèle. Elle attend patiemment, regarde rapidement les clichés réalisés plus tôt dans la journée, jusqu’à ce qu’une voix, cette voix, ne vienne complètement retourner son esprit. Cette voix, elle la reconnaît, elle la connaît, par cœur. Cette fois, elle est un souvenir beaucoup trop beau mais aussi trop douloureux, d’une jeunesse brisée, d’un pilier envolé. - Jeff… Elle se retourne et tombe face à lui, face à son visage, face à cet homme ayant toujours tout fait pour elle. Jusqu’à ce qu’il ne disparaisse. Brutalement. Sans un mot. Brisant son cœur et son dernier espoir de s’évader un jour, loin de cette vie de merde. - Oui… C’est moi… Son regard devient tout de suite plus brumeux, incapable de contenir l’émotion qui la gagne, incapable de se refréner devant la seule personne qu’elle a toujours aimée, qui l’a toujours protégée. Mais ses yeux, ils se posent aussi sur ce fauteuil roulant dans lequel il est installé, une incompréhension de taille, comme sa présence aujourd’hui lors d’une séance réservée aux anciens sans-abris. - Je n'en reviens pas… C’est… Incapable de dire quoi que ce soit de plus. Quoi que ce soit d’autre. Une première larme dévale sa joue alors qu’elle s’approche de lui, doucement, comme si elle avait peur qu’il ne soit qu’une illusion. (c) calaveras. |
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Dim 10 Mai - 22:49 |
| | | You have no idea how much I miss you ; Jeff & Bianca |
Elle est occupée, la photographe. Occupée à observer les clichés qu’elle a sans doute priq un peu plus tôt. Tellement occupée qu’elle le remarque pas tout de suite, Jeff, enchaîné dans son fauteuil. Mais lui, il l’a pas loupée. Cette silhouette, il la reconnaîtrait entre mille autres. Même son parfum lui semble inchangé, après tant d’années. Elle est aussi belle et radieuse que dans ses souvenirs, même si son regard trahit toute la souffrance qu’elle a enduré entre les murs de cet appartement miteux dont elle était prisonnière. Qu’est-ce qu’elle a dû penser de lui, quand il s’est barré sans plus jamais lui donner de nouvelles ? Est-ce qu’elle l’a détesté ? Est-ce qu’elle a espéré, chaque jour, quand on venait frapper à sa porte, que ce serait lui qui apparaîtrait, pour l’arracher à toute cette horreur ? Mais il n’est jamais venu. Il s’était simplement évaporé, du jour au lendemain. Il avait tout fait pour la retrouver, pourtant. Mais elle ne lui avait laissé aucune piste à suivre, aucune trace. Avant de la retrouver ici par le plus grand des hasards, il pensait devoir renoncer définitivement à elle. À jamais. Quand il l’interpelle, elle se retourne enfin. Elle a l’air aussi choquée que lui. Elle non plus, elle arrive pas à parler. À trouver les mots. À articuler une phrase complète. Lui, il y a dix milles questions qui lui viennent à l’esprit, qu’il aimerait lui poser, mais ça ferait trop d’un coup. ‘Faut déjà qu’elle réalise que c’est bien lui qui se tient devant elle. Que même s’il a un peu plus de barbe, des tatouages et les traits plus creusés, c’est bien lui, et pas une putain d’illusion qu’aurait créé son esprit face à un visage un peu trop familier. Y a déjà ses yeux qui s’embrument, à la brune. Il aimerait tellement la prendre dans ses bras, lui dire qu’elle peut pleurer tout contre lui si ça lui fait du bien, mais est-ce qu’il peut se permettre d’avoir encore ce genre de rapport avec elle ? Est-ce que le temps a pas fini par creuser un fossé entre eux à force ? « C’est complètement dingue, je… J’pensais pas te revoir un jour. » Il avait fini par se résigner pour pas que son esprit se heurte à une autre déception, même s’il continuait à la chercher, encore et encore. Il avait l’infime espoir de la retrouver un jour, en gardant à l’esprit que ça pourrait ne jamais se produire non plus. Et là, sans qu’il ait à faire le moindre effort, elle est face à lui, en chair et en os. « J’suis vraiment désolé d’être parti comme ça, sans même te dire au revoir, mais mes parents ont décrété qu’on devait déménager alors j’ai rien eu à dire… J’te promets que j’t’ai cherché, que j’suis revenu à l’appart’ mais… T’étais plus là. » Il veut pas la laisser penser une seconde de plus qu’il est parti comme un connard sans se retourner, la rayant définitivement de sa vie, comme si c’était possible. Ca lui serait insupportable qu’elle puisse penser ça de lui, s’imaginer qu’il a pu continuer sa vie comme il le voulait une fois qu’elle en a plus fait partie, parce que sa vie a clairement plus jamais été la même après son départ.
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Sam 16 Mai - 21:06 |
| lost and insecure, you found me, you found me, lying on the floor, surrounded, surrounded, why'd you have to wait, where were you, where were you, just a little late, you found me. -- @jeff stinson Son monde, fait de cendres, de fumées, de lambeaux, reprend consistance. Il reprend consistance à la simple évocation de ce nom, Jeff. A la simple entente de cette voix, la sienne. A la simple vue de son visage, jamais oublié. Il était son tout. Il était ce qu’elle avait de plus précieux dans une vie qui ne l’a jamais épargnée. Il était ce qu’elle avait de plus précieux et sans lui, elle a cru mourir, Bianca. Lorsque, du jour au lendemain, elle n’a plus trouvé ce réconfort sur le palier, cet amour présent la porte d’à côté. Déchirure, quand s’est évaporé. Déchirure, quand elle a compris qu’il n’était plus qu’un souvenir du passé. T’as espéré, Bianca. T’as tant espéré son retour. T’as tant espéré sa présence. Si bien que t’as fini par ne plus croire en rien. Par ne plus croire qu’il pouvait exister quelque chose de bien en ce monde. Elle ne connait que le malheur, que le désespoir, que les bas-fonds. Il était une bulle. Une bulle d’oxygène. Un moment de répit, sans la moindre peur, sans la moindre crainte. Jeff a toujours été fort, la tête froide du duo, mais paradoxalement il était cette douceur dont elle avait besoin pour continuer à vivre. Elle a dû faire sans lui. Elle a été obligée de faire sans lui. Durant toutes ces années. Toutes ces années de souffrance. Mais désormais il est là, face à elle. Assis sur ce putain de fauteuil. Les paroles se font entendre, s’installent dans son esprit et les larmes coulent. Les larmes coulent lorsqu’elle réalise que tout cela est réel. Que ce qu’ils vivent, tous les deux, est bien réel. - Quoi… Abasourdie, comme si le ciel lui tombait sur la tête, comme si le sol s’effondrait sous ses pieds. Durant tout ce temps, tu pensais qu’il t’avait abandonné, Bianca. Qu’il était parti dans dire au revoir. Sans se retourner. Sans ne plus jamais penser à toi. - Mais tu n’as jamais pu me recontacter… ? Des années. Des années sans lui. Des années passées mais aujourd’hui, elle se sent toujours aussi vulnérable. Elle se sent toujours aussi abîmée, faible, brisée. - J’ai rien compris… Du jour au lendemain, tu… T’étais plus là… Elle s’y revoit encore, devant cette porte close, sans réponse, sans un bruit. Elle s’y revoit, pleurant toutes les larmes de son corps, en comprenant qu’il n’était plus là. Qu’il ne reviendrait pas. (c) calaveras. |
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Mer 20 Mai - 18:12 |
| |You have no idea how much I miss you ; Jeff & Bianca Ses larmes cristallines qui dévalent les joues de Bianca. Y a son coeur qui se sert quand il voit les sillons humides creuser son épiderme sans la moindre imperfection. Il déteste la voir pleurer. Il a toujours détesté la voir pleurer. Il crève d'envie de se jeter sur elle, de la prendre dans ses bras, de la serrer trop fort contre lui, pour qu'elle puisse entendre son coeur qui explose dans sa poitrine, tant il est submergé par le bonheur de la retrouver. Il voudrait lui soupirer que tout est fini, que le cauchemar est terminé, qu'elle a plus à s'en faire parce qu'il partira plus jamais. Mais qu'est-ce qu'elle doit penser de lui ? Qu'est-ce qu'elle doit s'imaginer ? Elle doit le prendre pour un lâche, le connard de plus qui l'a laissé tomber, l'a abandonné sans se retourner. Si seulement elle savait que tout est faux, qu'il a tout fait pour la retrouver mais quand il s'est repointé devant la porte de son appartement, elle était plus là. Elle avait disparu, déménagé sans lui laisser la moindre chance de la retracer. Et il pouvait pas lui en vouloir pour ça. Elle avait sans doute jamais imaginé qu'il reviendrait un jour, qu'il serait allé jusqu'à vivre dans la rue dans l'espoir de revoir un jour son visage. « Non, jamais. Mes parents m'ont réveillé en pleine nuit, un jour, pour m'annoncer qu'on quittait New York. C'était tellement soudain que j'ai même pas pu te prévenir. Mais j'te jure que j'ai lutté. J'ai refusé de partir, j'me suis débattu, j'leur ai dit que j'te laisserais jamais toute seule ici mais ils m'ont pas laissé le choix. Ça les a tellement fait chier que j'veuille rester ici juste pour toi qu'ils ont éclaté mon téléphone contre un mur pour m'empêcher de te recontacter. J'sais que c'est con mais comme je connaissais pas ton numéro par coeur... » Il s'en était voulu, à l'époque, de jamais avoir pris le temps de le mémoriser, au cas où. Ça lui aurait probablement évité toutes les péripéties qu'il a dû traverser par la suite. Ça lui aurait évité de devoir attendre presque dix ans avant de la revoir. Mais il aurait jamais imaginé, à l'époque, que ses parents l'arracheraient aussi brutalement à Bianca. Ils savaient qu'elle était sa seule amie, sa seule source de joie dans cette vie merdique. Mais même elle, ils ont tenu à lui reprendre. « Je sais et j'suis désolé… Mais quand j'suis revenu à New York, t'étais plus à l'appartement. T'étais partie. J'ai essayé de savoir où t'étais allée mais personne a su me répondre. J'étais complètement… Démuni. J'avais plus aucun moyen de te retrouver. » Il se souvient encore de ce jour où il a enfin réussi à rejoindre l'immeuble où il avait passé son enfance. Il se souvient de la joie qui l'avait envahi au moment où il avait grimpé les escaliers quatre à quatre, le coeur battant, ne pensant qu'à l'instant où il pourrait à nouveau serrer Bianca dans ses bras, l'emmener avec lui loin d'ici, loin de cet enfer. Et il se souvient également parfaitement de ce moment où la porte s'est ouverte, sur quelqu'un d'autre, sur une femme qui n'était ni Bianca ni sa mère, et qui a dû lui briser le cœur, sans même le savoir, pour lui annoncer que son amie était partie et qu'elle ne savait absolument pas où elle pouvait être. « Je te jure qu'il ne s'est pas écoulé une seule journée, une seule heure, une seule seconde, sans que je ne pense à toi. » La voix qui se brise comme du cristal heurtant brutalement le sol, lâché par des mains bien trop gagnées par l'émotion pour parvenir à maintenir un vase bien trop lourd pour elles. (c) SIAL ; icon kawaiinekoj |
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Sam 13 Juin - 19:40 |
| lost and insecure, you found me, you found me, lying on the floor, surrounded, surrounded, why'd you have to wait, where were you, where were you, just a little late, you found me. -- @jeff stinson Dure était la vie, le petit matin, les yeux ouverts, en sachant que sa présence ne serait plus qu’un souvenir. Dure était la vie, deux âmes-sœurs séparées. Deux sources de bonheur séparées. Son ancre, son meilleur ami, son protecteur, son monde, sa vie, et sans lui, elle s’est laissée prendre par l’horreur. Elle s’est laissée basculée dans la noirceur. Il voulait l’emmener loin d’ici, elle le savait. Il voulait éclater la gueule de tous les monstres posant les mains sur elle, dans le silence, elle le savait. Et elle, elle aurait tout donné pour lui offrir un peu de douceur, loin de la violence de sa vie dans cet immeuble. Ils étaient là, l’un pour l’autre. Ils étaient là, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent loin. Tant de questions restées sans réponses. Tant de doutes jamais apaisés. Tant de blessures jamais cicatrisées. Aujourd’hui, pourtant, t’as les réponses, Bianca. Il t’explique, sans attendre, ce qui est arrivé. Et naïvement, comme toujours, tu ne doutes pas. Tu ne doutes pas parce que les autres ont toujours le dessus sur toi. Mais avec lui, tu ne doutes surtout pas parce qu’il a toujours tout fait pour toi. Si bien que t’as jamais pu te résoudre à penser qu’il t’avait réellement abandonné. Une partie d’elle, au fond de son cœur, y croyait encore. Folle, qu’elle pensait. Folle, qu’elle disait. Déraisonnée. Mais sa présence, juste face à elle, lui prouve qu’elle devait y croire. Qu’elle avait raison de garder espoir. Les mots lui manquent, elle reste sans voix, comme si son cœur était juste sur le point d’exploser. Les mots lui manquent, elle reste sans voix, le besoin d’encaisser. Le besoin d’avaler tout ce qu’il vient de lui dire. Le déchirement de son absence. La lutte pour la retrouver. Et la vie qui ne l’a visiblement pas épargné. - Quoi… Je… Je suis désolée que ça se soit passé de cette façon… T’imagines pas comme tu m’as manqué, comme…j’étais mal sans toi… La voix toujours plus tremblante, le regard qui ne quitte plus le sien. Et ces retrouvailles, aujourd’hui, tu te demandes ce qu’elles signifient, Bianca. Est-ce que votre relation pourra redémarrer ? Comme avant ? Alors que vous vous êtes assombris, l’un comme l’autre. - J’ai pensé à toi, moi aussi. Tout le temps. Quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, jamais elle n’aurait pu l’oublier. Jamais elle n’aurait pu l’effacer, lui, de sa vie. Jamais. Et elle aimerait s’approcher. Elle aimerait retrouver son affection. Celle qui lui manque tant. Elle aimerait s’approcher, elle aimerait le retrouver lui, Jeff. Son Jeff. Mais à la place, il y a cette question qui vient franchir ses lèvres. Cette question qu’elle ne contrôle pas. - Qu’est-ce qui… Qu’est-ce qui t’est arrivé… ? Parce que putain, tu ne comprends toujours pas ce qu’il fait là, Bianca. Tout le monde pas lui. Tout le monde sauf lui. Lui qui mérite ce qu’il y a de plus beau, ce qu’il y a de plus grand dans ce vaste monde. Lui qui mérite le meilleur. (c) calaveras. |
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Ven 19 Juin - 8:24 |
| |You have no idea how much I miss you ; Jeff & Bianca S'il avait le pouvoir de remonter le temps, de changer le passé en un claquement de doigts, c'est certain qu'il le ferait. Et il changerait bien des choses dans sa misérable vie. Dans notre misérable vie. Déjà, j't'aurais éloignée de toute cette souffrance inutile. J'aurais tout mis en oeuvre pour que personne puisse se servir de toi comme ta mère l'a fait. J't'aurais offert que des moments d'une joie intense et pure, j't'aurais évité bien des maux et des problèmes que la petite fille que t'étais avait pas à endurer. J't'aurais donné que de l'amour, de la tendresse et des pancakes. On en aurait bouffé ensemble jusqu'à s'rouler par terre, le ventre tendu par un estomac plus que rassasié et un coeur grossi par ma main glissée dans la tienne. On aurait passé nos matinées devant des dessins animés débiles, à s'marrer comme des cons, jusqu'à ce qu'on puisse plus respirer. On aurait refait le monde avec trois cure-dents et un bout de chewing-gum. On aurait vagabondé dans la rue, on se serait perdu dans un supermarché pour acheter des marshmallows avec le peu d'argent qu'on avait et on les aurait fait griller sur le toit de l'immeuble. On se serait fait engueuler par le concierge pour l'odeur de brûlé, mais ça aurait pas été si grave, parce que tout ce qui aurait compté, c'est qu'on était ensemble. Toi et moi. Pas l'un sans l'autre. Que ce soit pour les emmerdes ou les joies. Les peurs ou les désirs. On aurait sans doute pas eu une vie de roi, mais ça nous aurait convenu quand même. Parce que l'insouciance aurait quoi qu'il arrive mieux valu que tous nos rêves brisés, nos âmes cassées, la mécanique du coeur suspendue par les désillusions de la vie. C'est moi qui suis désolé que ça se soit passé comme ça, que tu te sois retrouvée toute seule. Parce que lui, même s'il a été livré à lui-même, il a pas eu à subir bien longtemps les sévices infligés par ses parents. À peine avait-il un pied hors de New York qu'il s'évadait déjà de sa prison, la rue valant mieux que les coups, la misère préférable au confort d'un foyer qui aurait sans doute fini par lui servir de tombe s'il n'était pas parti. Cette évidence lui semble tellement pertinente qu'il y a une part de lui qui reste étonnée de découvrir que Bianca est toujours en vie. Quand il s'était retrouvé face à la porte de son appartement il y a bien des années, ça lui a traversé l'esprit qu'elle n'ait pas survécu sans lui. Peut-être avait-elle succombé au chagrin à l'idée qu'il ait pu se volatiliser sans même un seul au revoir, le vague à l'âme bien trop encombrant pour qu'elle ait été en mesure de le porter toute seule à bout de bras. Mais Bianca est une personne extrêmement forte et elle s'en est finalement sortie, puisqu'elle se tient là, debout, devant lui, les opales rivées sur sa carcasse qui ne vaut plus grand chose aujourd'hui, bonne pour la casse. Mais à quel prix a-t-elle dû payer la rançon de la liberté ? Je sais... qu'il murmure comme une intime conviction, la croyant sur paroles tant leur lien était fort autrefois, et semble encore intact aujourd'hui. Elle, en tout cas, elle n'a jamais quitté ses pensées, spectre parasitant ses moindres songes, même les plus superficiels. Manière désespérée de la garder un peu en mémoire, même si les traits de son visage avaient fini par s'effacer un peu, sa voix se déformant à chaque fois qu'il tentait de la matérialiser dans son esprit. Mais il avait suffi d'un seul coup d'oeil, d'un mot, pour que tout lui revienne en mémoire. Absolument tout. Comme s'ils s'étaient quittés la veille. C'est alors qu'elle pose un regard étrange sur ce fauteuil dont il est l'irréductible prisonnier. Elle lui demande ce qu'il s'est passé et il répond, comme si c'était trois fois rien, comme s'il n'avait pas failli y passer cette nuit-là : Oh, ça... Il en a presque oublié qu'à l'époque où ils étaient encore voisins, ses jambes étaient toujours intacts, mobiles, utiles. Mais ce temps est révolu, bien lointain, trop lointain. Tu sais, la rue peut être un refuge comme un enfer. Il veut pas rentrer dans les détails parce qu'il assume toujours pas d'avoir reçu la pire raclée de sa vie par une bande de merdeux qui auraient même pas osé l'approcher s'il avait été au meilleur de sa forme, comme si le destin avait voulu le punir d'avoir abandonné Bianca sans se battre davantage. Manque de bol, il était pas mort. Puis il a pas envie qu'elle s'en veuille, non plus. Qu'elle s'imagine que c'est de sa faute s'il est comme ça, parce que c'est pour elle qu'il a atterri dans les ruelles sombres, froides et mal famées de New York. Il veut même pas que cette idée lui effleure l'esprit, parce qu'il aurait pu mourir pour elle. Et finalement, si cette bande de connards l'avait pas laissé pour mort il y a quelques années de ça, entre deux conteneurs à ordures, il aurait peut-être jamais recroisé sa route. Mais assez parlé de moi ! Et toi alors, qu'est-ce que tu deviens ? T'es photographe professionnelle depuis longtemps ? Tu vis où ? J'veux tout savoir ! Les questions fusent les unes après les autres, comme s'il cherchait à rattraper le temps perdu, à découvrir tout ce qu'il a manqué dans sa vie, ce à quoi il aurait dû assister légitimement et qu'on lui a volé, arraché. Illusion futile mais il en a besoin. Terriblement. Il a besoin de faire comme si rien n'avait changé entre eux. Il a besoin de savoir que tout est encore intact. Pas vrai que rien n'a changé ? Hein, Bianca ?(c) SIAL ; icon kawaiinekoj |
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Mer 15 Juil - 20:18 |
| lost and insecure, you found me, you found me, lying on the floor, surrounded, surrounded, why'd you have to wait, where were you, where were you, just a little late, you found me. -- @jeff stinson Mais dis-moi, t’étais où, toutes ces années. T’étais où, quand l’hiver s’installait, quand les peines étaient infligées. T’étais où, quand je crevais de ton absence et que la mort semblait bien plus douce. Tant de semaines, tant de mois, tant d’années, elle a espéré. Le voir revenir, le voir réapparaître dans sa vie, lui prouver que rien ne changerait jamais. Elle s’est reposée sur lui comme si elle lui confiait sa propre vie. Elle s’est reposée sur lui, son protecteur, son âme-sœur, jusqu’à n’avoir plus de cœur. Les mots tournent dans l’esprit de la photographe, elle comprend, Bianca, comprend que cette séparation était forcée. Qu’aucun d’eux n’a eu le choix sur leur destinée. Comme deux âmes maudites, brisées, incapable de se retrouver. L’absence brutale, les retrouvailles qui le sont bien plus encore. Parce qu’indéniablement, ils ont changé, l’un comme l’autre. La vie n’épargne rien et ils ne sont plus aussi innocents, aussi purs, que ce qu’ils étaient. T’as cette impression, toi, Bianca. Cette d’être salie, d’être souillée, de ne plus rien mériter. De ne plus le mériter, lui, qui a tant cherché à te retrouver. Comme il serait déçu, s’il savait. Comme il serait dégoûté, s’il savait. Le rejet qu’elle n’est pas capable de lire dans ses yeux. Le rejet qu’elle n’est pas capable d’encaisser. - Tu m’as manqué. Qu’elle lâche enfin, faiblement, s’approchant de lui pour attraper avec tendresse ses mains dans les siennes. Le premier contact, le premier geste, comme pour réaliser qu’il est bien là. Qu’il est bien à sa portée. Qu’il ne disparaîtra plus. Le premier geste, celui qu’elle n’osait pas, parce qu’elle ne pouvait pas se jeter dans ses bras. Tu ne peux plus le laisser te porter, comme avant, Bianca. Tu ne peux plus monter sur son dos et faire le tour de la ville. Tu ne peux plus te blottir contre lui quand le monde devient trop oppressant. Tu ne peux plus, parce qu’il n’est plus debout, parce que t’as le cœur en miettes en le voyant, en l’entendant. Lui, toujours si grand, toujours si fort. Et comme elle aurait pu le deviner, il minimise, ne s’attarde pas sur son état, laissant simplement entendre qu’il a encaissé, que l’horreur s’est abattu sur lui. Elle n’insiste pas, comprend qu’il ne désire pas en parler, pas pour le moment, du moins. Tendrement et sans lâcher ses mains, elle s’installe à ses côtés, profite de l’instant, de ce moment avec lui. - Depuis un an ! Et je vis vraiment juste à côté, à quelques rues du studio. Sourire qui s’installe, enfin, heureuse de partager avec lui sa réussite, qu’elle fait enfin quelque chose qu’elle aime. Et tu ne parleras pas de ce que tu continues à faire, dans le plus grand secret, Bianca. - D’ailleurs, tu… Tu pourras passer chez moi ? Si tu le veux… Elle espère. Espère qu’il souhaite renouer avec elle. Qu’il souhaite rester dans sa vie, cette fois. Parce qu’elle n’est plus capable de lui en vouloir. - Et toi ? Tu travailles ? Où ? Elle voit bien que malgré le handicap, il ne semble pas non plus vivre dans la misère. Elle l’espère, du moins, parce qu’elle ne pourrait pas le supporter. Parce que tu ne veux plus le lâcher, Bianca.(c) calaveras. |
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Ven 24 Juil - 20:23 |
| |You have no idea how much I miss you ; Jeff & Bianca Qu'est-ce que tu t'es imaginée pendant mon absence ? Quelle raison ton esprit t'a-t-il suggérée pour expliquer mon départ, quand tu traversais ces instants d'une profonde noirceur alors que ma main n'était plus logée dans la tienne ? As-tu pensé, un seul instant, que je n'y pouvais rien, que j'avais lutté de toute mon âme pour rester, et que seul un coup trop violent m'avait fait lâcher prise ? Mes ongles s'étaient plantés dans le bois du chambranle de la porte, avec une férocité telle que l'un ou l'autre s'était arraché dans la lutte pour rester à tes côtés. Quand je m'étais réveillé des heures plus tard, je m'étais rendu compte que j'avais perdu la bataille. Et pour seule preuve de ma persévérance, il ne me restait que de l'hémoglobine sur les doigts. - Toi aussi.Elle ose enfin mêler ses doigts aux siens et ce simple contact suffit à laisser irradier une douce chaleur dans son cœur, dans son âme. Il voudrait la tirer vers lui pour pouvoir la serrer dans ses bras, sentir son parfum, s'enivrer de la chaleur de son corps. Mais il ne veut pas la brusquer, lui infliger quelque chose dont elle ne voudrait pas, faisant passer ses besoins avant les siens, égoïstement. - C'est fou... On s'est peut-être croisé des dizaines de fois sans le savoir.Cette pensée n'aide en rien son chagrin à trouver la paix, au contraire. Il se sent envahi par l'amertume à l'idée d'avoir toujours été aussi proche d'elle sans le savoir, d'avoir été amené à passer à quelques mètres d'elle sans même s'en rendre compte, parce qu'il a jamais pris la peine de lever la tête pour observer les visages qui défilaient autour de lui. - Mais c'est génial que tu puisses vivre de ta passion. Je suis fier de toi, ajoute-t-il alors qu'il réalise qu'il n'a pas encore pris la peine de la féliciter, trop troublé par ce qu'elle vient de lui révéler. - Oui, bien sûr que j'en ai envie. Et tu pourras venir chez moi aussi évidemment. Ma porte te sera toujours ouverte.Comme autrefois, quand tu te réfugiais chez moi pour fuir les monstres qui infiltrait ton monde et tes songes, à une époque où tu n'aurais jamais dû enfiler la moindre cuirasse de guerrière. Certains pourraient croire que ce genre d'épreuves, ça rend plus fort. Mais quand on est enfant, on devrait pas avoir besoin d'être plus fort. On devrait juste être en sécurité.- Oui, oui, je travaille maintenant... Je bosse comme opérateur téléphonique à la centrale du 911.Du chemin avait été parcouru depuis la rue, depuis le bitume froid qui lui servait de matelas, depuis ces regards vides de considération qui se perdaient sur lui quand il quémandait quelques pièces, dans l'espoir de rendre les lendemains moins froids. - Et au fait, tu... Tu fréquentes quelqu'un ? ose-t-il demander, la voix hésitante. Il a peur de sa réponse, de découvrir que depuis leur séparation, elle a trouvé quelqu'un d'autre que lui pour prendre soin d'elle, écouter ses peines, les porter sur son cœur. Il a peur de découvrir qu'il n'est pas irremplaçable, qu'il n'aura plus jamais la place qu'il avait autrefois dans sa vie. Il a peur de se rendre compte qu'à peine retrouvée, Bianca lui échapperait aussitôt. (c) SIAL ; icon kawaiinekoj |
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) Mer 12 Aoû - 0:47 |
| lost and insecure, you found me, you found me, lying on the floor, surrounded, surrounded, why'd you have to wait, where were you, where were you, just a little late, you found me. -- @jeff stinson Deux mots. Simples mots. Deux mots qui signifient le monde, aux yeux de Bianca. Deux mots qu’elle attendait, qu’elle espérait, qu’elle imaginait plus que n’importe quoi. Plus que l’univers lui-même. Un banal toi aussi, poignant, qui révèle que leurs sentiments sont les mêmes. Toujours les mêmes. Depuis une éternité. Deux mots qui rappellent la peine, l’amertume, l’errance, mais aussi l’amour. Un amour si profond qu’il ne peut être effacé, qu’il ne peut être oublié. Et tes mains dans les siennes, tu sens encore ce même amour en toi, Bianca. Celui qui t’habite, qui te ramène à l’époque où vous n’étiez que deux gosses perdus, trouvant du réconfort dans les bras l’un de l’autre. Une amitié puissante, infinie, comme jamais elle n’a eu la chance d’en connaitre d’autre dans sa vie. Il a cette place unique, dans son cœur, Jeff. Cette place inégalable, piédestal inatteignable malgré l’absence, malgré ce qu’elle pensait être un abandon. - Peut-être, oui… Mais maintenant je… Je ne veux plus te voir disparaître… Ce serait trop difficile, une véritable malédiction un affreux coup du destin, que de les séparer de nouveau. Après tant de temps. Tant de mois. Tant d’années. L’un sans l’autre. Ne plus jamais recommencer. - Merci, beaucoup, et… Je serai heureuse de voir où tu vis, toi aussi. Heureuse de voir ce qu’il est devenu, sans toi. Ce qu’il est devenu, maintenant qu’il n’est plus à la rue. De découvrir l’homme extraordinaire qu’il est sûrement, comme le jeune homme incroyable qu’il était. Elle n’ose imaginer combien il a dû souffrir. Combien il a dû encaisser, les coups durs, les blessures, aussi bien physiques que mentales. Il méritait mieux. Tellement mieux. Et c’est tout ce qu’elle aimerait pouvoir lui offrir, aujourd’hui. Si elle n’était pas aussi brisée, si elle n’était pas aussi cassée, elle aussi. - C’est génial pour ton travail ! Est-ce que tu es bien là-bas ? Est-ce qu’il aime ce qu’il fait ? Est-ce qu’il s’en sort ? Est-ce que ce travail est adapté à sa nouvelle condition ? Tant de questions qu’elle se pose, balayées par une seule. Une seule, celle de ton ami, celle qui te ramène à tes déboires, à tes échecs, parce qu’aimer, tu sais faire. Parce que te laisser aimer, tu ne sauras jamais. - Non, non, personne. Faible sourire, un brin intimidé, alors que son regard se détourne de lui quelques secondes avant de le plonger de nouveau dans ses yeux. - Et toi… ? Quelqu’un à me présenter ? Il n’y a jamais eu personne, entre eux. Jamais de garçon. Jamais de fille. Du temps où ils étaient ensemble. Après tout, tu le sais, personne n’aurait pu te comprendre mieux que lui, Bianca.(c) calaveras. |
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| Sujet: Re: You have no idea how much I miss you (Bianca) |
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