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 lettre au vide (brandy)

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Message Sujet: lettre au vide (brandy)   lettre au vide (brandy) Empty Mar 18 Aoû - 23:02

Les rêves d'enfants sont mort.
Thelma les a déposé en gerbe de fleur sur le marbre froid. Elle les donne à joy, où qu'elle soit. L'imaginant dans un monde où elle peut tout faire et tout vivre, tout ce qu'elle-même ne s'imaginer plus réaliser. Il semble parfois qu'elle ai enterré avec son aînée tout ce qui l'avait composé autrefois. Les rayons de soleil étouffés par les pelletés de terre, l'optimisme noyé dans les larmes ravalés trop souvent. Elle glisse la pulpe de ses doigts sur l'herbe qui entoure l'ultime demeure, le regard voguant sur les lettres qu'elle s'imprime jusque dans l'âme. « joyeux anniversaire. » le rire fend le silence, y a quelque chose d'ironique à prononcer le mot joyeux dans un endroit aussi macabre. A trouver encore de la beauté dans la tristesse dégueulasse qui broie les tripes jusqu'à faire remonter la bile à sa gorge. Elle voudrait cracher sa haine du monde quelque part entre ciel et terre. « c'est d'la merde, tu sais ? ça fait 3 ans bientôt et c'est toujours de la merde. »
ça l'sera toujours
Les iris fixent un point, au dessus des nuages. Pas qu'elle cherche à y déceler son visage entre les cumulus mais plutôt parce qu'elle veut se soustraire à son regard. - en supposant qu'il subsiste encore quelque part une joy qui poserait les yeux sur elle – superstition douloureuse mais rassurante de l'imaginer capable encore de veiller sur elle sans plus jamais se faire voir. « maman pleure encore souvent et papa arrête de parler pendant des heures quand ça arrive. Ils devaient venir aujourd'hui mais, tu sais, c'est trop dur pour eux. » trop dur pour moi aussi trop difficile pour ce monde de ne plus avoir de lumière, insurmontable pour les valdez d'être plongé dans l'obscurité de la perte douloureuse de laquelle on ne se remet pas.  Ils s'échouent contre l'asphalte et s'étouffent les uns les autres plutôt que de se sauver ensemble. « tu veux que j'te dise ? dans l'fond, j'aurais préféré que tu sois là. De n'importe quelle façon. Même en étant un légume au fond d'un lit d'hôpital au moins je t'aurais encore eu vers moi, c'était mieux que rien. » Elle se haït de le penser, de le vouloir vraiment mais pourquoi lui mentir quand elle a toujours tout avoué à joy ? Qu'elle se savait toujours pardonnée ? Aujourd'hui plus qu'avant. « c'est égoïste, je sais. Mais j'ai l'droit non ? T'es plus là pour m'en vouloir. » y a son haussement d'épaule dans le vent, un air d'indifférence hypocrite dans la fatalité qu'elle décrit. Elle peut pourtant pas s'empêcher de murmurer sans le dire le désolée qui lui brûle les lèvres, comme si elle pouvait encore se trouver sous son regard doucement accusateur qui l'enveloppait d'amour tout en l'incitant – fortement – à mieux agir.
jm'en souviens encore
jm'en souviens un peu
est-ce que jm'en souviendrais toujours?

Elle s'adonne au silence pour mieux fouiller son esprit, retrouver encore dans les limbes de ses souvenirs tout ce qu'elle se rappelle d'elle pour se rassurer de n'avoir rien effacée. Que le temps n'effrite pas la beauté de ce qu'elle était, de ce qu'elle faisait, de ce qu'elle incarnait toute entière. Un film coloré coupé en plein vol par le bruissement de pas dans son dos qu'elle darde d'un regard rapide comme un animal traqué. « t'aurais pu ramener le gâteau. » cynisme amer qui s'étale sur son rictus maladroit. Elle dira pas qu'elle apprécie de sentir quelqu'un dont le cœur bat, près d'elle. De sentir un brin de vie au milieu du macabre. Une présence extérieur à sa bulle déprimante qui menaçait de l'engloutir. de faire face à joy, et à ce qu'elle est devenu sans elle. « tu t'es perdue ? » enfin ses yeux trouvent le contour des traits de brandy – sans jamais atteindre son regard – sa façon à elle – qui n'a ni queue ni tête – de dire merci d'être là même quand sa présence trouble la fête. merci d'être là  et honteusement dommage que ce ne soit que toi
et pas elle
et pas joy,
plus jamais.

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Brandy Hartwell;

-- born under a red moon --
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Brandy Hartwell



laurel.
ethereal.
3468
1516
28
elle offre son corps sans réserve, elle s'amourache et se détache à la vitesse de l'éclair. perpétuellement en quête de cette drogue naturelle.
elle donne le change en tant qu'étudiante en fac de psycho'. mais la vérité, c'est que ça fait trois mois qu'elle n'y a pas mis les pieds.
lettre au vide (brandy) Smoke-smoking
☆ ☆ ☆
max - eden - anyone ? - anyone ?

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Message Sujet: Re: lettre au vide (brandy)   lettre au vide (brandy) Empty Lun 24 Aoû - 22:39

un message envoyé. deux messages envoyés. trois messages envoyés.
et un appel immédiatement recalé. un deuxième aussi vite rabroué. un troisième, à nouveau manqué.
avant un quatrième message. et encore un énième message. jusqu'à ce qu'elle ne sache plus compter ce qu'elle avait enchaîné.
les cris du coeur se sont succédés. le manque de la soeur s'est écrié. sauf que malgré toute sa bonne volonté, elle ne s'était adressée qu'au vide brandy. à l'incommensurable trou béant que thelma avait laissé. parce que quand elle ne sait pas où là trouver, elle perd pied. se pose mille-et-une questions folles, s'imagine des scénarios tout aussi douteux, et elle vrille.
explosée, en un million d'éclats. décalquée, trop loin de ses bras.
la main qu'elle avait attrapé dans ses plus jeunes années n'avait pas fait que l'aider. elle l'avait sauvé. ramenant à la vie l'ombre qui sombrait déjà vers les abysses.
alors quand elle manque à l'appel, c'est comme perdre la moitié d'elle-même. la partie la plus tendre de son être, qu'elle aurait dû laisser à sa jumelle quand elle l'avait finalement offerte à thelma. celle qui avait pris cette place-là.
tu sais que ça sent mauvais brandy. tu sais que c'est pas normal qu'elle ne réponde pas. ils sont bien trop rares les moments où vous vous soustrayez l'une à l'autre, trop rares pour ne pas cacher l'esquisse d'un secret qu'on voudrait égoïstement garder.
dans un dernier sursaut de panique, oubliant totalement la notion d'intimité, c'est la géolocalisation de son portable qu'elle met en route. ne pouvant se résoudre à patienter dans l'espoir qu'elle daigne enfin ré-apparaître sans se presser.
et ce qu'elle voit lui tord les tripes. prenant conscience du degré de solitude qu'elle s'était octroyé. parce qu'il était des blessures qu'on ne pouvait pas partager. des deuils que, seul, on se devait de supporter.
tu l'imagines dans cet endroit glauque aux prises avec le souvenir de celle qui partageait son sang, mais avec pour unique écho le silence terrifiant et la vision trouble d'une pierre tombale. tu l'imagines parler dans le vent quand celui-ci ne suffirait même pas à emmener ses paroles jusqu'à elle. celle qu'elle voulait atteindre.
le coeur parle, et la tête se tait. les mouvements se font d'eux-même, jusqu'à ce que ses pas la mène là-bas. le chemin à pied est avalé. puisque la route n'est jamais assez longue pour la retrouver.
et enfin se dessine le dernier lit des morts. leur dernière demeure en-grillagée. et comme une femme qui aurait été touchée par la grâce, elle semble entendre leurs voix brandy. ceux qui ont tous un message à passer, tous un adieu à formuler. pourtant, elle oublie bien vite ce mauvais effet de son imagination, repérant celle à qui elle était venue tenir la main. pas celle à qui elle en voulait, seulement celle dont elle souhaitait minimiser les peines.
l'allée est sablée jusqu'à sa silhouette. et même si la souffrance devait étreindre tout son corps, elle paraissait si paisible thelma. presque seule au monde, absente, sourde aux bruits autour.
t'aurais pu ramener le gâteau.
sans doute pour ça que ses mots la surprennent. sans doute pour ça qu'elle hausse les sourcils, étonnée d'être ainsi apostrophée. ce n'est que plusieurs secondes plus tard qu'elle cherche un sens aux paroles. et qu'elle ne comprend pas immédiatement. parce qu'elle est à mille lieux de tout ça brandy. elle qui ne traînait pas les cimetières, ne les craignant pas pour autant.
on a déjà vu mieux pour célébrer, tu crois pas ?
tu sens que la sincérité n'est pas là. tu sens combien elle se donne du mal pour étouffer la douleur sous une couche d'humour. tu sens que c'est elle-même qu'elle camoufle derrière les fausses esquisses d'un sourire. tu lui en veux pas, elle sait qu'avec toi, elle a le droit.
avec discrétion, avec lenteur, elle s'approche. par souci de ne pas imposer sa présence, de ne pas faire acte d'intrusivité. de ne pas écorcher la bulle qu'elle s'était si délicatement former. et pour lui permettre de la repousser.
parce qu'elle n'est pas là ta place brandy. t'es juste là pour elle, si elle en ressentait le besoin. sauf que c'est pas à toi d'afficher ton chagrin, t'es juste là pour lui tendre ta main.
tu t'es perdue ?
la tête qu'elle secoue négativement avant de reprendre.
c'est toi que j'avais perdue.
les reproches, elle ne lui en fera pas. les questions, elle ne lui en posera pas. ce n'est ni le lieu, ni l'endroit. ici, le silence est roi. il n'y avait que les corps pour exprimer tous les émois.
son regard, elle ne le croisera pas. comprenant qu'elle n'était pas prête pour ça.
pourtant, elle tend une main. comme jetant une bouée à la mer. elle lui offre la possibilité de se raccrocher. et le pas de plus, elle ne le fera que si elle la voulait à ses côtés.
à toi. à moi. à nous.
plus que tout, à elle, à travers nous.

_________________
staying in my play pretend, where the fun ain't got no end.
can't go home alone again, need someone to numb the pain.
you're gone and i've gotta stay high all the time to keep you off my mind.
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Message Sujet: Re: lettre au vide (brandy)   lettre au vide (brandy) Empty Mar 15 Sep - 23:11

L'étau autour de son cœur se desserre un peu, juste assez pour qu'elle puisse enfin l'entendre battre sans à-coup violent, sans douleur lancinante. Il y a le baume de sa présence qui s'étale sur les chairs palpitantes, apaisant le trou béant que les voleurs de vies ont creusé. Aujourd'hui encore, elle est apparu comme une lueur dans les ténèbres d'un deuil infini. « Qu'est-ce qu'on a de beau à célébrer dans un endroit pareil ? » elle regarde aux alentours pour souligner le propos. Il n'y a que le murmure des morts qui chuchotent des mots d'amour que ceux qui reste n'entendront jamais. La solitude doit être terrible quand on n'est plus rien qu'un mirage dans le cœur des gens qui vivent encore. Immatériel. Inexistant. plus rien  « Personne n'a voulu venir à la fête. » Si elle faisait preuve d'honnêteté, elle avouerait qu'elle pas plus que les autres ne rêvait de venir s'asseoir ici pour fêter un an de plus qui ne vivra jamais. C'est pas l'envie qui l'a poussée là, c'est autre chose. Une loyauté douloureuse, un sentiment de devoir. La nécessité égoïste de ressentir la douleur de son absence pour ne pas oublier. l'oublier comme si elle craignait qu'au moindre regard détourné de la place vide qu'elle avait laissée son image s'effacerait pour toujours. Alors thelma n'a jamais cessé de courir après son ombre, attendant d’apercevoir dans son vide les contours de son visage qui n'apparaissent plus plus. Forcée de se les imaginer encore et encore jusqu'à qu'ils deviennent flous.
papa maman, j'vous comprend
moi non plus j'veux pas être là
et pourtant j'veux pas être ailleurs
j'voudrais être nulle part aujourd'hui
Oubliée elle aussi, disparue un instant. Être dans ce même vide et savoir où on finit lorsque la vie s'achève. Savoir, juste une seconde, ce que ça fait de n'être plus et s'il existe un endroit pour ceux qui s'en vont. Une destination. Elle lui imagine une maison dont le jardin fleurit est inondé de soleil – même la nuit –. une brise éternel pour qu'elle n'ai jamais trop chaud. Quelqu'un – plein de gens – qui l'entourent et l'englobent de cet amour qu'elle savait si bien donné.
Une utopie.
Une rêve pour tenir, épargnant à son esprit l'idée qu'elle n'est rien d'autre qu'un corps revenu à la terre et qu'il ne subsiste plus rien d'elle. Ni chair ni âme.
le n é a n t

Elle l'avait perdue
mais jamais longtemps.
Même quand elle veut si fort se perdre, même lorsqu'elle voudrait disparaître à son tour, y a toujours quelque part dans l'obscurité la main de brandy comme un phare pour la guider. Sans cela, thelma est à même le sol, étalé sur les herbes sans savoir comment se relever. Les jambes devenues frêles et l'esprit embourbé dans les souvenirs. Mais elle sait qu'elle sera toujours là pour la trouver, comme une moitié d'elle-même irrémédiablement attiré. Dans les no man's land ou les foules compactes, elles savent trouver la part d'elle-même qu'elles ont laissé à l'autre il y a fort longtemps. Germe planté dans le cœur-miroir qu'on a vu s'épanouir à l'ombre de ces sentiments qui mourront jamais. S'il devait exister un unique grand amour, peut-être bien qu'il porterait son nom à elle. Une constante immuable, du premier jour jusqu'au dernier. Sans promesse énoncée mais une vérité qu'on sait sans jamais à avoir à la prononcer.

Allégorie d'un rouage bien huilé.
Pour tenir debout, il faut brandy.
Depuis si longtemps
encore plus maintenant.

« mais tu me retrouves toujours. » heureusement elle voudrait dire, heureusement sinon elle se serait perdue il y a bien longtemps, évaporée dans sa tristesse qui l'aurait masquée au monde comme une brume de détresse dont ne se remet pas, qui vous avale tout entier. Et ses doigts frôlent les siens – timide – avant de s'y accrocher. Mêlant les phalanges aux siennes, la peau vibrante de vie tout contre elle. Un souffle nouveau insufflé dans l'atmosphère cadavérique. Si elle se concentre assez fort, elle entendre le pouls battre dans son poignet. Des boum boum rassurant contre lesquels elle voudrait se blottir. « tu t'vois où dans deux ans ? » deux ans c'est l'absence, deux ans c'est le temps d'une vie qu'on ne vit plus. Où arrive-t-on après tant de temps ? Sur un trône où dans un linceul ? Qu'est-ce qu'il reste vraiment, après nos rêves, s'ils finissent toujours par mourir,
eux aussi ?

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