vulcain / cielo

cocktail de sentiments opposés, promesse de feu d'artifices. pour commencer, t'as passé une journée de merde au starbucks, embrouillé par au moins deux clients pour diverses raisons. un café pas assez corsé, comme si c'était toi qui le fabriquait, un prénom mal noté. ou pas retenu, tout simplement. bref, ton pain quotidien, à propos duquel tu ne devrais même plus t'en faire. alors en terminant ta journée, t'avais pensé rejoindre betsi. pas d'embrouille depuis bientôt une semaine, record presque battu. elle est venue chez toi, l'appartement vide. pas de binky, de morgan ou de marcus. allongés sur le canapé, à chiller devant netflix. toi qui voulait que la température augmente, t'as récolté un stop. ton ego uppercuté, froissé, et le ton est monté. comme d'habitude, les cris ont brièvement éclaté contre les murs de la colocation avant que tu ne te retrouves seul, à nouveau. parce que t'es con parfois hakim. souvent même. incapable de réfléchir avant de parler. alors t'as besoin d'évacuer. de ne plus te contrôler. de t'évader. — vodka, red bull. le serveur qui attrape ton billet avant de préparer ton verre. la musique qui éclate dans tes oreilles, tes yeux plissés pour distinguer les silhouettes dans l'obscurité. les lumières qui éclairent brièvement, en rythme, les fêtards. t'en es à ton troisième, ou quatrième verre. t'as quelques potes disséminés dans la boite, mais pas betsi. et ça t'énerve. parce que tu ne sais pas ce qu'elle fait. avec qui. et que ta jalousie elle te ronge, parfois. souvent. et là, tu repères une tronche connue. juste à côté de toi, accoudé au bar. visage familier, parce que tu l'as croisé aujourd'hui au starbucks. ton esprit qui tente de recoller les morceaux de tes souvenirs, pour savoir si il a été con ou pas. dans le doute, tu préfères ne pas le regarder, parce que ce soir, t'es qu'un putain de volcan, prêt à exploser.

@cielo moise

tendance matinale à refermer les portes sur l’éclosion de tempêtes. effet dévastateur d’un sourire aux mille penchants arrogants. pas une carcasse s’est retrouvée intacte à ton éveil enflammé. la mauvaise humeur en fardeau sans raisonnement. faire chier pour le plaisir de pouvoir le faire sans redevoir. des visages à oublier dès la torsion des hanches vers l’ailleurs. la journée est sans surprise, aussi barbante que la précédente. les heures qui se succèdent sur une fresque blanche. pas de couleurs dans les vapeurs d’un café pas assez corsé. démérite de ton attribut d’artiste en pinceau brisé. la nuit devra être jeune et enthousiaste pour combler cette vieillesse de l’esprit. et tu te revêts de candeur indécente pour t’éclipser sous l’astre lunaire chétive. fleuraison transparente des intentions dévastatrices. à la marche pour épargner l’argent des infortunés. à porte ouverte comme si t’étais le roi. prince d’une poignée de poussières. le chant de tes talons s’égarent dans les tonnerres musicaux. à corps faufilé pour se rendre au comptoir. — dry martini d’un accent retroussé. l’obligation d’une deuxième olive lorsque le billet se glisse. les coudes appuyés, le corps arqué, le désintérêt des autres dans un visage rivé vers l’avant. ce n’est qu’une fois le breuvage en main et l’écho d’une voix familière qui retient ton attention ailleurs. les regards qui se croisent, une paire se détourne. tes pupilles à l’analyse d’une mâchoire crispée. d’une tension de l’âme transpirant sur les muscles apparent. des visages à oublier, et pourtant le sien te revient. lorsque tu poussais la porte de ton dos pour être certain de ne pas perdre les nuances de ce regard fauve. victime matinale. déglutition d’une gorgée qui s’empressait de s’évaporer. la langue qui claque au dessin d’un sourire qui ne voudra pas fuir. — tu devrais apprendre de ce barista pour ne pas foirer tes commandes. et tu sirotes de nouveau la gloire d’un manque de saveur alors que tu ne bronches pas de ta place et que tes yeux se referment momentanément. et lorsque tu reviens à ce visage définitivement tourné, tu lèves ton verre. — cheer, à ton mauvais service. clin d’œil envolé en soupçon irritant sur ton visage amusé.

@hakim dembélé

malgré la musique, malgré les fêtards qui crient, qui chantent, qui dansent, sa voix elle semble tout perforer. pour terminer sa course dans tes oreilles. ta mâchoire qui se crispe, parce que ses mots, c'est comme des flèches, d'une précision sans égal. en pleine poitrine. flap. flap. flap. les sourcils froncés, comme un signal d'alerte, tu tournes le visage vers cet inconnu pourtant déjà vu. qu'il insinue que t'es un mauvais serveur, et que tu devrais apprendre. — mec, va te faire foutre. parce que t'hésites à écraser tes phalanges sur son visage. des traits fins, presque délicats, agréables. l'espace d'une fraction de seconde, comme si le temps c'était arrêté pour tes beaux yeux, t'as un sentiment étrange qui traverse ton estomac. ce mec est beau. mais terriblement arrogant. et il t'énerve. pour tout ça, mais surtout pour son insulte à peine voilée, il mériterait de goutter des poings, de sentir ta peau s'encastrer sur sa tronche. mais c'est trop tôt pour les embrouilles. pas assez d'éthanol dans les veines. alors tu l'ignores, tournant le dos à ce grain de sable dans l'engrenage qu'est ta soirée. mais dans ton crâne, ça tourbillonne à toute vitesse, ça mouline pour tenter de te souvenir. de la raison de son mécontentement. t'as dû oublié une partie de sa commande. ou vraiment, mal noter son nom, la chose qui irrite le plus les clients. ces ingrats. sauf que là, tu te bouffes une contre-attaque quand il lève son verre à ta santé, à ton service au starbucks. on pourrait presque voir de la fumée s'échapper de ton nez, quand tu tournes, encore une fois, ton visage vers lui. t'as envie d'attraper sa tête et de l'éclater contre le comptoir, que pour la prochaine fois qu'on son sorte de sa bouche, ce soit un gémissement. tu t'en assurerais. t'es menaçant hakim, avec le regard sombre, le torse bombé. diminuant la distance qui vous sépare, tu t'approches. peut-être un peu trop. tes lèvres à peu de centimètres de son oreille, pour que malgré le bruit, il t'entende. — on se connaît pas, alors si c'est pour m'insulter, on va s'expliquer dehors. parce que t'es un peu comme ça hakim, violent. une noirceur dans l'âme que peu prennent la peine de traverser, de découvrir. sale mood ce soir, l'envie de cogner, de te défouler. t'espères pour ce type qu'il ne fera pas office de punching ball. parce qu'il est trop beau gosse pour ça. et que son odeur, elle te perturbe. un odeur d'ailleurs, de légèreté ... d'arrogance ?

@cielo moise

à l’état sauvage, le cervidé se tend devant la lumière éclatante. signaux d’alertes phare du danger. et rarement il bouge, obligeant le fer à manœuvré. ça, ou l’impact est imminent. le temps s’arrête, la distance s’envole. l’angoisse mortel des phalanges squelettiques sur l’épaule. de la carcasse métallique sur le museau. analogie à point alors que tu t’es lancé sur la route pleinement conscient du grondement qui s’approche au loin. vibration sur sa peau. vivacité dans le regard. enfer dans la pupille. flamme interdite contre laquelle tu veux te réchauffer. te chauffer. l’allumer. alors tu ne bronches pas, davantage appuyé sur le comptoir aux doigts crispés sur une tige de verre fragile. menton relevé, à l’extension de ton amusement. le souffle des limbes qui t’éveille en frisson discret. il y a un moment que tu ne t’es pas approché de si prêt d’une source d’électricité. perdition crépitent. — et si on se connaissait, ça se serait fait derrière porte fermée ? tu te permets un peu de distance à un pied bougé. pour que ton regard ne s’amourache à rien d’autre que ses yeux. la lecture de l’âme translucide. tu vois son esprit crié et se dévorer lui-même. tes doigts remuent tout bas, au retient de vouloir effleurer sa mâchoire de pierre et tu avales une nouvelle gorgée. il se termine vite, ce drink. si cher pour si peu. olive que tu attrapes entre tes dents et glisse sur ta langue furtivement avant de redéposer le verre sur le comptoir. second pas, loin pour pivoter ton corps et te remette droit au bar, les bras qui se croisent sur la surface fraichement nettoyée. — si c’est pour t’énerver pour si peu, tu devrais changer de vocation. moue désintéressée, alors qu’au fond de toi, tu paierais une nouvelle fois pour le retrouver. d’un peu trop près. tu sais maintenant, mais l’avenir est nébuleux. au moment de recommander un second dry martini d’un simple geste de la main. tu te demandais si tu continuais de pousser dans ses retranchements. tu sens le souffle du taureau, alimenté sur l’écarlate de tes mots. peut-être qu’il ne manquait qu’un coup du rideau. — à moins que t’aies aucun talent. c’est tombé, et tes yeux se lèvent sur le barista qui n’avait maintenant de yeux que pour le garçon qui se tenait droit tout près de toi. il voyait quelque chose que tu étais trop aveugle pour concevoir. ou trop suicidaire pour t’en faire.

@hakim dembélé

son arrogance te happe, tourbillonne autour de toi. ça question qui hausse ton sourcil en quête de réponses. il est con, ou quoi ? il comprend pas le danger ? il ne capte pas que tu vas bientôt le cogner, si il continue à s'engager sur cette voie dangereuse ? son visage trop fin, tu le trouves trop beau pour un bagarreur. peut-être regrettera-t-il de t'avoir parlé ainsi, quand le pourpre métallique inondera ses papilles. qu'il goûtera à son propre sang. par ta faute. ou la sienne. à cause de ton attitude, de sa provocation sans relâche. — non, c'est qu'ici j'vais me faire jeter dehors. comme un malpropre. parce que les videurs n'aiment pas les bagarres. alors ils te lanceront dehors comme un vulgaire déchet, froissant ta fierté aux yeux de tous. mais tu sens que la mèche se consomme, peu à peu. l'étincelle allumée et maintenue par ce type qui menace de tout péter. changer de vocation ? un rictus moqueur sur ton visage, parce qu'il croit que t'es serveur au starbucks par vocation ? par envie ? tu ne le connais pas. il ne te connait pas. il ne sait pas que toi, t'as besoin de cravacher dur pour t'en sortir. que t'enchaîne le starbucks avant de pédaler comme un con sur ton vélo pour ubereats. presque tous les soirs. que les mois compliqués, tu revends de l'herbe, plongeant dans l'illégalité la plus profonde pour quelques billets de plus. alors qu'il ne te juge pas sur ta vocation. ton verre désormais vide, la vodka qui te crame l’œsophage. t'as envie d'éclater le contenant contre son crane, d'y incruster ta colère, les sentiments étranges qu'il provoque en toi. l'éclatement, tu peux en imaginer le bruit. les éclats au sol, les cris ou murmures des autres clients. tu disparaîtrais dans la foule avant qu'on t'attrape, avant qu'on ne te reconnaisse. cette ville que tu ne connais que trop bien, ses ruelles, ses zones d'ombre. sauf que ses derniers mots, c'est la goutte d'eau. c'est pas de sa faute au final. la frustration accumulée de la journée, le stop de betsi quand t'avais juste besoin d'intimité, de chaleur, de passion et de feu. le feu, t'es sur le point de l'avoir, finalement. avec cet inconnu et sa provocation incessante. ta main qui file, serpent à l'attaque. tes doigts qui entourent sa gorge. tu peux sentir le sang pulser. tu ne serres pas trop fort, tu veux qu'il respire. qu'il vive. mais ton visage se rapproche du sien. son souffle qui semble agir comme un aimant, son regard qui t'hypnotise. tu te reprends. — écoute, on va faire comme si rien ne c'était passé, et on repart chacun de notre côté. ok ? quelques centimètres seulement qui séparent vos lèvres. tu peux sentir son odeur, délicate, musquée aussi. en toi, quelque chose qui tremble. un sentiment inconnu, jamais rencontré. indésirable et désirable à la fois. la sueur sur ton front, le feu dans tes yeux. faut que tu recules. tu sens le danger qui monte, qui s'apprête à t'assaillir de tous les côtés. dans une seconde tu vas retirer tes doigts de sa gorge. mais sous ta peau, tu le sens en vie. et contre toute attente, tu y trouves une certaine ... excitation. malheur.

@cielo moise