(I am the sword that will kill you) - Tae Sung

traits de caractère / Tae sung Kim est le vent, la tempête. Il est le guerrier qui saisit ses cartes. Son chemin, il l’a tracé avec son épée. La loyauté et le courage sont les flammes qui brûle en son sein. Antre ne s’éteignant jamais.  Âme ne vivant que pour un astre céleste qu’il ne saurait abandonner. Les autres ne sont que poussière qu’il toise sans s’arrêter. La vie est un jeu. Et il joue le Kim. Se délectant de chaque instant. De cet air qui glisse dans ses poumons. Rien ne l’atteint. Carapace dure comme un diamant autour de son coeur. Il ne laisse rien paraître. Et pourtant, au fond de son âme, il reste l’enfant des cuisines. L’orphelin perdu qui ne sait pas où est sa place. Son coeur a été arraché. Cicatrices qui ne se refermeront jamais. Il ne laisse rien paraître mais pourtant, le jour où une douce fleur a perdu sa tige, le jour où un astre s’en ai allé. C’est une partie de l’âme du guerrier qui est mort à son tour.

Yī kāishǐ Fruit d’un amour interdit. Deux amants maudit qui n’était pas destinés à se croiser. Ni à s’aimer. Dans un monde de droiture, de règle et d’obéissance. Ils n’étaient que péchés. Un homme et une femme trahissant une société qui n’était pas la leur. Avenir tout tracé vers une obscurité qu’ils ne souhaitaient pas. Ai Zhào, simple paysanne apprenant la vertue des plantes médicinales, issue d’une famille modeste. Famille portant l’amour et la gratitude d’une vie simple. Ses parents lui avait donné le nom de Ai signifiant Qui aime. Persuadés qu’un coeur pur pouvait éclaircir la plus sombre des noirceurs. Ce nom lui prédestiné un grand avenir. Voilà ce que lui répétait sa famille, chaque jour. Elle souriait la belle Ai, ses cheveux d’un noir ébène courant dans son dos. Elle voyait cette lumière en elle. Et Kuan Ti Lǐ  l’avait vu aussi. Flamme éblouissante qui étincelait dans ses yeux cendrés. Il admirait sa grâce et sa beauté. Mais il était destiné à une autre. Un mariage dont le coeur n’était pas impliqué. Destin scellé. Pourtant, son myocarde ne faisait qu’appeler la lumière. Loin du sang de la bataille, loin des tourments des enfers. Monde dont il n’avait pas sa place. Il se sentait entier lorsqu’il trouvait la chaleur de la peau de la paysanne. Les draps courant sur sa peau laiteuse. Douce comme le coton. Fragile comme le cristal. Le feu l’embrasait lorsqu’il s’emparait de sa bouche d’un rouge aussi sombre que le sang. Elle apaisait ses blessures. Pansait ses plus profondes cicatrices. Sa déesse ne demandait jamais d’où provenait ses éraflures, ses contusions. Elle savait son histoire, sa famille, son destin. Alors, elle ne disait rien. L’embrassait du regard, ne montrait jamais sa peur de le perdre. Elle était la main de dieu, la main de la paix intérieure. De sa paix intérieure. De leur amour naquit un ventre qui s’arrondit peu à peu. Mais tous deux n’étaient pas destinés à un avenir majesteux. La trahison de Kuan Ti fit gronder un volcan. Dragon enflammant la terre de satan. La lame de la colère d’une femme coupa la gorge d’un homme qui ne demandait que la liberté. Tandis qu’une lumière faisait naître un enfant dans la douleur. Elle aurait voulu que son amant soit à ses côtés. Les larmes coulant sur ses joues. Les cris écorchant sa gorge. Puis son cri. Celui d’un petit être dont la violence du monde frappe à plein fouet. Air glacial entrant dans ses faibles poumons. Il pleure, il hurle. Les yeux fermés, la peau ridée. La mère de Ai lui tend ce bébé, mélange de deux âmes qui s’étaient aimés. Tendrement. Intensément. Mais la belle n’a pas le temps de partager ce doux moment. De transmettre sa joie d’un peau à peau avec l’enfant qui avait grandit en elle. Des cris de douleurs retentirent. Se mêlant à des cris de haine. La panique saisit les deux femmes. Elle les avaient trouvés. Elle savait. Fille des enfers. Elle est épuisée Ai, pourtant, elle se lève. Son petit enveloppé dans un drap blanc en son sein. Regard partagée entre une mère et sa fille. Sauver ce don de dieu. Il les ferait vivre au travers de lui. Une trappe, un baiser. Elle le cache. Elle le protégerait de sa vie. Saisissant l’épée de son grand-père, elle fait signe à sa mère. Elle est prête. Fille de paysan, mère aimante, elles se battent. Ai voit celle qui l’a élevé tomber au combat. Mais elle ne lâche pas, car elle devait sauver son fils. Fils portant le sang de son bien-aimé. Elle accepte son destin. Deux épées qui volent. Qui s’affrontent. La force de deux femmes avec la même rage de vaincre. Ai tombe l’arme de son ennemie enfoncé dans son corps. Sourire glacial d’un démon sanguinaire. Pourtant, la lumière n’a pas dit son dernier mot. Elle frappe. Son épée glisse sur le cou du volcan, une tête tombe. La faucheuse venait de capturer satan à pleine main. Ai se remet en marche. Elle sait qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps. Elle n’a pas le choix, abandonner son petit. L’amour de sa vie. La lumière se glisse doucement pour saisir l’enfant. La berçant dans ses bras tremblant, elle marche. Loin de cette maison où flotte la mort. Péniblement, elle se traîne. Elle ne sait pas où elle se trouve mais elle n’a plus de force. S’appuyant contre un mur, elle glisse, s’accrochant à son bébé. Le protégeant au sein de sa poitrine. Le sourire au lèvre, les larmes coulant sur ses joues. Elle fredonne la Ai, une chanson douce et apaisante. “Wǒ ài nǐ yángguāng” Je t’aime, rayon de soleil murmure t-elle. Avant que la lumière devienne obscurité. Na Yung Kim Belle comme une fleur. Na Yung resplendissait de beauté. Déesse à la pâleur de la lune. Cachant son visage derrière un voile de soie. Elle voulait être invisible comme le vent. Insaisissable mais douce comme une caresse. Son coeur, pourtant, était marbré de fissures douloureuses. Femme ne pouvant enfanter, femme ayant perdu son bien-aimé. Persuadé que son myocarde ne pourrait subir de nouvelle déchirure, elle s’était investi dans son travail. Elle était bien traitée. Par une famille douce et aimante. Na Yung était au service des Wang depuis des années désormais. Elle avait quitté la corée. S’éloignant de sa souffrance. Fuyant un passé aussi noir qu’une nuit sans étoile. Mais la lame froide et glaciale de ses démons avait pris place dans ses entrailles. S’accrochant désespérément à cette poupée cassée. Fardeau pesant sur ses épaules frêles. Pourtant, elle est forte Na Yung. La tête haute, elle reste fière. Son avenir est tout tracé. Elle l’a accepté. Elle marche, gracieuse comme une danseuse. Cachée dans ses vêtements fluide et légers. Elle flotte, jeune femme irréelle. Un cri la stoppe. Destin croisé. Le cri de l’espoir. Cri perçant d’un louveteau perdu. Son myocarde cogne dans sa poitrine. Haletant, plus vivant que jamais. Boum, boum, boum. Elle écoute Na Yung, elle l’entend cette voix qui l’appelle. Douceur d’une lumière qui vient éclairer son âme. Enfin, elle le voit. Là, perdu dans un grand drap blanc tacheté de sang. Une femme le serre contre lui. Femme qui n’est plus. Mère protégeant son enfant. Elle tremble la douce fleur. Enfant de lumière. Tombé du ciel. Elle saisit ce petit être entre ces bras. Ses petits poings serrés. Ses yeux clos qui n’ose pas s’ouvrir pour voir un monde de chaos. Il pleure. Il hurle. Il a faim. La déesse d’argent caresse tendrement le visage de ce cadeau de dieu. Le berçant au creux de ses bras. Alors, doucement, ses paupières s’ouvrent. Timidement. La lumière du jour agressant ses pupilles fragiles. Puis elle les voit ses yeux, d’un noir profond. Tourbillon infini. Elle n’a plus de doute Na Yung. Il est sien. Partage d’un amour intense et doux. Elle ne l’abandonnera jamais. Elle en prendrait soin. Au creux de son sein, elle chantonne avant de murmurer tendrement “Tae Sung Kim, Láizì tiānguó de zhùfú” Bénédiction du ciel . Tīng hé xué   Ecoute et apprends . Petit garçon curieux. Il se cache. Derrière ce mur immense d’un palais infini. Le jeune Tae n'est qu'un enfant, pourtant, il connaît chaque recoin, chaque cachette, de cette étendue. Malicieux et affûté, il aime devenir invisible. Se fondre dans les murs. Ecouter, observer. Il regarde ces guerriers qui s’entraînent. L’admiration dans les yeux d’un petit garçon. Lui aussi veut se battre. Lui aussi, il veut tenir une épée dans ses mains. Apprendre auprès des plus grands. Il le sait un jour, il combattra. Avant de se faire prendre, il s’enfuit. Aussi furtif qu’une ombre. Il s’immisce dans les recoins avant d’atteindre la chambre qu’il partage avec sa mère. Il ne lui ressemble pas à cette belle fleur. Chaque matin, il la regarde. Poupée d’argent à ses côtés. Les yeux brillants. Son coeur battant pour cette femme douce et tendre. Coeur d’un petit garçon orphelin qui a trouvé un monde d’amour. Orphelin dont la naissance n’était qu’un monde de chaos et d’enfer. Pourtant, il voudrait savoir d’où il vient. Racines coupées d’un arbre amputé. La pâleur d’une peau de lune qu’il ne possède pas. Teint plus ambré de son épiderme. Ses yeux d’un noir profond se dissocie d’un regard clair et doré. Il se ne se retrouve pas dans les traits d’une déesse dont la beauté se cache derrière un voile de soie. Cependant, jamais il ne pourrait s’en séparer. Il l’aime cette mère protectrice et aimante. Mère lui ayant apporté un toit, un drap d’affection infini sur les épaules. Femme travaillant chaque jour avec ardeur. La chambre est vide. Le petit garçon se précipite vers sa cachette. Coffre fort cachant son trésor. Un long couteau. Lourd et peu maniable. Seule arme qu’il avait pu récupérer discrètement dans cette cuisine familière. Attendant chaque jour, le moment propice pour tenter d’appliquer ce qu’il observait. Le jeune Tae Sung ferme les yeux, se concentre. Il joint ses mains doucement autour du manche de cette arme inadaptée. Il souffle. Tend son bras. Il virevolte, fait tomber des adversaires invisibles. Mise à terre de corps fantôme. Il combat vaillamment une bataille au fond de son âme. Destin dans son esprit. Mais l’arme est lourde. Poignet fragile d’un enfant. Dans son monde, il n’entend pas la porte qui s’ouvre. Seule la voix sévère et familière le fait sortir d’un rêve sanguinaire. “Tae Sung !”. Il sursaute, enfant pris sur le fait. L’orphelin trébuche, l’arme trop lourde l’emmène avec lui. Sa petit main s’écrase sur une lame acérée. Lame coupant les tissus d’un auriculaire tel du beurre chaud. La douleur s'immisce dans ses veines au petit Tae. Pourtant, il ne dit rien, regarde sa mère. Il veut expliquer, se faire pardonner. "Mā…”. La déesse d’argent se dirige vers son fils. Saisit sa main blessée. La panique l’embrase à cette mère. Le doigt de son enfant ne tenant presque plus sur cette main brisée. Elle le regarde. Mélange de colère, de peine et de douleur. Il sait le petit Tae, il sait ce qui va arriver. Il reste fort. Enfant bien trop fort pour son âge. Admiration d’une mère. Elle s’agenouille et le fait s’assoir. Elle met une plante dans sa bouche, alors que le garçon la regarde faire sans discuter. Saisissant le menton du garçon, elle relève sa tête pour enfoncer son regard dorée dans le sien. “C’est du notoginseng, cela va arrêter le saignement et apaiser la douleur”. Voix douce, chaude comme du miel. “Il va falloir couper ton doigt Wǒ de bǎobèi Mon trésor , n’est pas peur. Tu peux pleurer si tu veux”. Mais il ne pleurera pas. Ses yeux restent secs plantés dans ceux de sa mère. “Je n’ai pas peur, je suis un guerrier Mā.” Apsara nymphe céleste d'une grande beauté . Tae l’observe cette jeune déesse qui irradie son âme. Chaque jour, invisible, il la détaille du regard. Cheveux d’ébène envoûtant son esprit. Il sait l’enfant de lune que tous deux sont liés. Douceur aérienne. Elle virevolte la déesse de lumière. Indomptable, elle survole le sol. Visage rayonnant, elle fuit son Apsara. Alors qu’elle frôle cette table, il la saisit. Peau douce d’un corps gracieux. Elle s’agenouille, regards se connectant. Échange d’un instant. Il souffle le garçon. Coeur battant à vive allure contre sa poitrine. Doigt sur les lèvres, il lui fait signe de ne rien dire. Les pieds de la garde royale les frôlent mais personne ne les voient. Il est le vent le Tae Sung, habitué à devenir invisible et furtif. Pour une fois, il n’est pas seul caché sous cette nappe qui les recouvrent. Deux âmes qui se rencontrent. Deux esprits qui se connectent. Douce chaleur qui enveloppe l’enfant devant cette petit fille. Ce partage, jamais il n’en avait connu d’aussi beau. Ils se comprennent. Elle lui fait découvrir son monde, il lui fait découvrir le sien. Elle s’évade avec lui souvent par ce passage dont seuls eux ont le secret. Puis Liang les accompagnent. Il sait, il le sent au plus profond de ses entrailles l’enfant de lune. Tous trois sont liés. A jamais. L'arbre étends ses racines brisées. S'ancrant au plus profond d'une terre familière. Dans une terre où il a sa place. Tiānxīng Etoile céleste. Trois comètes qui s’échappent par une petite porte inconnue. S’enfuyant dans un jardin interdit. Étendue de verdure réchauffant chacun de leurs coeurs battants. Ils rient. Rire d’enfants semblant insouciant. Partageant un amour inattendu. Il court le Tae, toujours plus vite, toujours plus loin. Rapidité d’un félin. Sourire flottant sur ses lèvres, il se retourne. “Allez LeïLeï, tu es d’une lenteur, Liang te dépasse !”. La musique douce frappe les oreilles de l’enfant. Musique du rire de Liang. Clin d’oeil à son complice, alors que la tigresse fait la moue. Rageuse. “Fais pas cette tête LeïLeï, t’es moche quand tu boudes”. Il ment le petit guerrier. C’est un astre victorieux. Lumière incandescente illuminant son coeur. Il sait qu’en un instant, la petite fille pourrait le faire tomber. Comme une poussière gênante. “Cesse de m’appeler ainsi !” crie t-elle. Virevoltant, la poupée se transforme en tornade. Saisissant le bras du jeune Tae, elle le projette au sol. Victorieuse, le sourire sur ses lèvres rouge d’un rubis incandescent. Puis, elle s’éloigne. Alors Tae se relève saisit la main de Liang. Ils s’élancent à ses trousses. Le souffle court. L’air fouettant leur peau douce et enfantine. Le bonheur au creux des entrailles. Bonheur qui s’effriterait bientôt. La main d’une comète qui lui échappe. Une comète qui s’écroule sur le sol. La panique qui l’enveloppe et s’immisce dans ses veines. Il hurle à Leï de revenir. La poupée lunaire s’effondre à genou auprès de son frère. Deux regards qui se croisent. Deux âmes d’enfants perdues et angoissées. Il déteste la douleur qu’il lit dans les yeux d’une étoile qui risque de se rompre. “Tu as confiance en moi, LeïLeï ?”. Elle acquiesce doucement. Alors, il s’empare du notoginseng que sa mère lui oblige à emporter avec lui. Le mâche avant de l’appliquer sur les plaies sanglantes du jeune Liang évanoui et blessé. Sur sa jambe puis sur son front égratigné dont le sang s’écoule lentement. “Il faut que le ramener au palais, attends-moi là, je vais chercher quelqu’un”. Il se livrerait le petit guerrier. Il prendrait la responsabilité de la chute d’une étoile. Le coeur battant, il espérait que Liang irait bien. Il ne les laisserait jamais tomber. Jamais. Alors, il court. Survolant le sol, fouettant l’herbe haute. Le souffle court, ses poumons brûlant à pleine flamme. Mais il ne s'arrêtera pas l’enfant de la lune. Pas avant que Liang soit sain et sauf. Bǎohù tāmen Protège-les. Là devant le grand Wang Wei, il n’ose pas dire un seul mot l’enfant. Impressionné par la majesté du combattant face à lui. Il a toujours admiré sa force, sa rigueur et son dévouement. Le regard noir de jais sur lui l’enveloppe d’une chaleur agréable. Regard  doux, presque affectueux. L’étonnement envahis le petit Tae. Il ne comprends pas. Il avait mis Liang en danger. Il avait fait tomber un astre. Prince ayant une grande destinée. Alors, il attendait sa punition. La tête haute, il reste fier le Tae. Il ne doit pas fléchir, il accepte son destin. Mais les lèvres de l’homme s’étire en un sourire. Sourire chaud, accueillant. Ce héros lui tend la main. Lui donne un destin, un avenir. Ce dont il a toujours rêvé. En échange, l’enfant de lune doit endosser un sac remplit de pierre lourde. Fardeau qu’il porte avec fierté. Il défie son maître du regard. Il ne faillirait pas. Jamais. Il ne le décevrait pas. Il empoigne son destin à pleine main. Il est fort le Tae. Bouclier d’argent qui ne laisse aucune lame l’atteindre. Sa loyauté envers la dynastie Wang coule dans ses veines. Sa nymphe céleste lui a ouvert le chemin. Sa persévérance le fait avancer vers sa destinée. Destinée qui contaminait chacune de ces cellules. Il était indomptable, tel un fauve virevoltant après ses proies. Il est le vent, il est les ténèbres. Il est Tae Sung Kim, le guerrier et le protecteur.  Dìyù huǒyàn Flamme de l’enfer Tae Sung est devenu grand et fort. L’enfant s’en est allé. Désormais, il est l’indomptable. L’imprévisible. L’enfant de la lune devenu guerrier. La lame de son épée fine, fluide. Loin d’un couteau autrefois lourd et pénible. Il est la liberté. Personne n’enchaîne ce spectre de l’enfer. Ne répondant qu’aux astres qui l’ont fait s’envoler. Il leur doit la vie, il leur doit sa vie. Il avait promis de veiller sur eux. De ne jamais faillir. La tête haute, le corps souple comme l’air. Pourtant, il n’avait pas été là. Une étoile venait de s’éteindre. Emportant sa lumière avec lui. Ne laissant que l’obscurité. Il avait vu son Apsara se fissurer. Brisée par la plus profonde des blessures. Blessure de l’âme. Blessure du coeur. La noirceur a aspiré les flammes qui brûlaient en elle. Soufflé tel des bougies fatiguées. Alors, il lui avait tenu la main. Partageant sa douleur. Il avait été son soutien. Jamais Tae Sung n’aurait cru que son monde pouvait s’écrouler. Jamais il n’aurait cru sentir le vide s’emparer de son coeur. Puis Satan s’était emparé à pleine main de son myocarde. Déchirant sa poitrine pour le piétiner face à lui. La flamme de l’enfer consuma ses entrailles. Découverte douloureuse, effroyable. Trahison d’un douce fleur. Il n’en croit pas ses yeux le Guerrier. Entre ses doigts, le poison qui avait éteint la lumière d’une étoile. Brisure de l’âme. Le néant s’approprie son esprit. Il souffle l’orphelin, un murmure “ Mā, pourquoi ?”. Il s’enfuit Tae, il court pour ranimer sa nymphe céleste. Il pourrait tout détruire en cet instant. Car plus rien ne compte que celle qui éveille la vie en lui. Il mourrait pour elle. Il s’effondre à ses pieds. Lui, Tae Sung, l’arrogance. Lui, qui la défie si souvent. Lui, qui jura à cette envoûtante créature qu’il ne s’abaisserait jamais devant elle. Oui, la tête baissée, il tend son épée. L’âme anéantit. Il lui donnerait tout. Sa vie s’il le fallait. Il voulait tout pour son Apsara. Mais c’est le coeur battant contre sa poitrine douloureuse qu’elle pose sa main. Douce chaleur apaisante qui se répand en lui. Elle est là, elle lui fait confiance. Il se relève, les yeux ancrés dans ceux de la déesse lunaire. Pour la première fois, il voit une cassure au fond de ses pupilles sombres. “Amène-la moi !” dit-elle. Il n’hésite pas tel le spectre de la mort, il se saisit de cette femme qui lui est désormais inconnue. Il est vide le Guerrier. Océan infini de néant. L’obscurité l’a enseveli aussi rapidement qu’un ouragan. Il regarde ces yeux qui l’avait tant aimé rempli de brume. Elle supplie la faucheuse d’étoile. Expliquant sa peur, son effroi de le voir s’éloigner depuis tant d’années. Expliquant que les Wang lui avait arraché son fils. Mais il n’entend pas, un instant, il redevient l’enfant lunaire. Sa lumière ne sait plus ce qu’elle doit faire. Partagé entre la vengeance et la souffrance de l’homme à ses côtés. Alors, il prends doucement sa main. Elle lâche le manche de son épée pour qu’il s’en saisisse. La douce fleur qui l’avait tant bercé autrefois pleure. Elle s’excuse, elle se perd. Seule un froid glacial lui répond. Elle n’est plus dans le coeur du combattant. “Tu ne peux pas tuer ta mère, Tae” hurle t-elle. La lame est fluide. Continuité d’un bras en mouvement. Il est le vent, il est la légèreté. Rien ne l’arrête l’enfant de la lune. L’arme s’enfonce dans le cou de cette femme. Ancienne fleur qui s’était fanée. Les pétales tombent sur le sol. Arrachés de la tige. Du liquide rouge coule sur le visage de l’indomptable. Le regard vide et glacial, il murmure “Je n’ai pas de mère”. Alors, il sent une main douce et chaude se poser contre la sienne. Son Apsara se tient à ses côtés. Elle est là. Elle le sera toujours. Comme lui, qui sera à jamais son bouclier. Nǐ shì wǔqì, wǒ zhǐshì kuòzhǎn Tu es l’arme, je ne suis que le prolongement. Il est Tae Sung Kim, le combattant, le guerrier. Homme de l’arrogance, il est le dragon indomptable. Il est le vent insaisissable. Tae Sung Kim, il joue. Il joue avec le temps, avec le monde et les esprits. L’homme de la lune dupe ses ennemis par l’amusement et son sourire. Mais il est l’arme, il est l’épée provoquant la mort. Il est le spectre invisible qui fauche ses adversaires avant leur inspiration. Fluide survolant la terre, il fait tomber les corps virevoltant à travers l’air. Il est le feu qui embrase l’univers. Orphelin d’une comète, masque d’innocence coupant les arbres à leurs racines. Il est Tae Sung Kim. Celui qui ne tombe pas. Celui qui abat. Lame d’impertinence, saisissant la chaleur d’une âme perdue à la tombée du crépuscule. Figure d’indifférence tentant d’oublier un coeur battant pour une étoile. Comblant un néant obscur brûlant dans sa poitrine. Il est tout. Il est la respiration, il est l’air entrant dans les poumons. Il est le poison infectant les veines. Il est Tae Sung Kim.