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 every single day, i'll be watching you; elio

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Message Sujet: every single day, i'll be watching you; elio   every single day, i'll be watching you; elio Empty Dim 8 Nov - 13:45

EVERY SINGLE DAY, I’LL BE WATCHING YOU
@elio abruzzeze

les parapluies font leur apparition soudaine dans les rues grisâtres. la pluie fine invite les habitants de new york à une danse automnale où chacun semble s’accorder au rythme d’un métronome invisible. marla marche à contre-temps, comme souvent. et pour se protéger n’a qu’un simple béret - noir. l’objet n’est pas sacralisé bien au contraire. il est maltraité, usé parfois échangé lors de soirées trop agitées. mais le béret reste comme un motif récurrent d’un quotidien délétère auquel on s’accroche faute d’avoir mieux, faute d'imaginer qu'on puisse prétendre à mieux. rêver c'est pour les faibles.

les pieds se donnent le relai pour faire avancer le corps éreinté par une activité mentale hyperactive. une fois encore, elle a vu le jour chasser la nuit. l’engouement sentimental que provoque les lever de soleil n’émeut pas marla, surcoté selon elle. sans doute que l'on finit par s'habituer à tout, même à la beauté du nouveau jour.

derrière les verres opaques de ses lunettes noires, marla cache ses cernes bleutées et son air sévère. sa démarche est décidée. elle semble courir après le temps. son corps montre des signes de vivacité inespérée au regard de sa nuit agitée. elle mériterait de s’arrêter prendre un café, mais même pour ça, elle semble ne pas avoir le temps. elle arpente la foule avec une agilité spectaculaire. elle a une idée derrière la tête.

mais voilà que brutalement, elle se fige sur place. ses yeux ne quitte pas l’écran du téléphone portable qu’elle tient fermement dans sa main gauche. marla a appris à se fondre dans la masse, à passer inaperçue. déjà très jeune, elle avait fait la démonstration de ses aptitudes à disparaître. marla est là, sans être là. l’ironie se place là où le gouvernement américain lui a donné tous les outils pour qu’un jour elle puisse effacer son existence entière si elle le souhaitait. et franchement, on pourrait bien se demander ce qu'elle attendait pour s'barrer ?

son père détient le pouvoir psychologique. il est suffisamment menaçant pour vous faire oublier vos envies de rébellion.  à croire qu’un seul homme lui inspirait plus de terreur que le gouvernement américain - sombre idiote.

elle jubile - presque. elle est certaine qu’elle allait enfin découvrir ce qu’elle recherchait depuis un an. elle doit avouer qu’ils sont doués ces connards. l’organisation est parfaitement millimétrée pour ne subir aucun échec. marla n’avait eut d’autre choix que de se montrer patiente. on fini toujours par commettre une erreur, une toute petite qui vient ébranler les constructions les plus solides.

elle avait perdu le signal depuis dix minutes environ mais elle avait eu le temps d’enregistrer sa position. une putain de menuiserie, sans blague. elle sort une cigarette de la poche de sa veste en cuir - noire elle aussi. matrix atmosphere. elle l’allume d’un geste rapide. elle détaille l’immeuble : cinq étages, sans doute trois appartements par palier et cette putain de menuiserie au rez-de chaussée.

marla crache sa fumée qui s’évapore rapidement dans les airs. le signal n’était pas suffisamment précis pour lui permettre d’identifier l’endroit exact. elle a une adresse - c’est déjà fantastique mais elle dégage une méfiance troublante. marla n’émet pas l’hypothèse d’être le sujet d’un coup monté. sait-on jamais. son hésitation n’est pourtant peu palpable.

elle jette sa cigarette sur le sol, rien à foutre de polluer les rues.
et que le sort lui soit favorable.

elle ouvre la porte de la menuiserie d’un geste vif avant de s’engouffrer dedans. elle ne s’annonce pas, la sonnette accrochée à la porte le fait bien mieux qu’elle. le pas est silencieux et lent. elle détaille chaque élément présent quand elle entend une voix masculine jaillir derrière elle.

et à l’entendre, marla ne peut s’empêcher de froncer les sourcils.

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Erkan Dickenson;

-- chouchoute de l'admin --
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Erkan Dickenson



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Message Sujet: Re: every single day, i'll be watching you; elio   every single day, i'll be watching you; elio Empty Jeu 3 Déc - 14:28


i'll be watching you

     
Dans le fond de l'atelier, la scie mord le bois, des résidus dansent suivant la rythmique matte et perçante de l’outil. Le casque réduit les sonorités stridentes, épure l’agressivité de l’usure du matériau. La voûte que forme son dos au-dessus de l’ouvrage marque la rigueur avec laquelle il l’exécute, le geste méthodique, la force calibrée. La lame traverse enfin l’épaisseur et la planche se rompt en deux, il arrête la machine, hausse les lunettes sur le haut du front, examine la scission et son équilibre. L’application qu’il y met évacue un sentiment de plénitude profond ; l’entaille parfaite, l’harmonie des proportions, le bois scarifié avec la brutalité méticuleuse de l’ébéniste. L’engin fredonne de plus belle pour suivre les tracés griffonnés à la craie, du bois aux mensurations, tout est choisi pour que retentisse la mélodie gracile et merveilleuse d’une étoile ceinte de tulle et conçue dans le marbre. La boîte à musique précieuse d’une enfant, d’une adulte dont l’éclosion musicale rappellera pour l’éternité ces instants violents où elle est partie se réfugier.

La scie sauteuse commence à mordiller la peau de chêne lorsque par-delà les déchirements, un son court à battement irrégulier comme une alarme impose à la machine de se taire. Elio arque un sourcil perturbé, zieutant par-dessus son épaule, le son provient de l’appartement à l’étage. Le logiciel anti-tracking pousse sa gueulante, alerte sur sa défaillance et annonce du même temps que l’abri du chiard a été repéré sur la map. La panique s’inscrit dans la rapidité de ses mouvements, mais sous la caboche, le sang-froid. Il pose vulgairement la scie, tire ses gants et le reste de ses accessoires tout en grimpant les escaliers jusqu’à la tanière. Le bruit croît, attaque les sens jusqu’à forcer le plissement de ses azurs irritées. Au bout d’un temps, l’alerte cesse, l’invisibilité rétablie, Elio ne parvient pas à trouver l’appareil qui a intercepté le signalement de son taudis. L’érudition en éruption, il s’attarde sur les probabilités d’interception, la plausibilité de sa façade et l’identité du destinataire, son intérêt. Deux minutes de déchiffrement, d’analyse, de calcul; les prévisions sont en sa faveur, il ne déserte pas.

“Tu peux me faire un moteur, pour une boîte à musique? Merci mec, j’ai un client, j’t’envoie les mesures plus tard”, il ouït encore le tintement du carillon à l’entrée. Le regard passe à travers les meubles entassés sur la hauteur et s’érafle sur la silhouette tenue à contre-jour. Il se fracture la rétine, sale môme des bas-fonds milanais, sur l’ombre du béret dont il a retenu les contours dès l’adolescence. Il traverse les mètres de pieds de tables et de chaises, de buffets, séparant ce fantôme de sa pleine conscience. Marla lui apparaît distinctement, après une longue échappée, comme antan. Il effleure l’idée de lui demander ce qu’elle fait: prostrée face à lui, un semblant de confusion sur le minois. Elio se tait parce qu’elle n’a pas eu l’air de vouloir le trouver, qu’il est là aussi, prostrée face à elle, à sa plus grande étincelle de surprise. Les poumons s’emplissent d’air, puis relâchent. “T’es là pour te faire tailler un échiquier?”, il lance l’appât parce que Marla est piquée d’acrimonie dès qu’elle est rappelée aux faiblesses d'un jour.


(c) corvidae
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