Ce soir, t'as pas spécialement envie de faire la fête mais quelques collègues t'embarquent quand même avec elles. T'as même pas eu le temps de rentrer te changer que tu te retrouves en petit tailleur jupe et talons hauts en boîte. T'avais envie de faire une grosse impression pour une de tes clientes de la journée. Mais t'aimes pas plus que ça être perchée sur des chaussures aussi hautes. Autant dire que la soirée commence mal. Le club dans lequel tu te retrouves est l'un des pires de New-York. Tu te demandes ce que tu fous là.
« Vous voulez pas aller ailleurs sérieusement ? C'est horrible cet endroit et je dis ça d'expériences ! » Tu fais des gestes avec tes bras pour englober toute la pièce. L'une d'elles, Jenny si tu te souviens bien, te prends par les épaules. Elle est déjà un peu éméchée alors qu'elle a seulement pris une coupe de champagne avant de vous rejoindre.
« J't'assure qu'on va bien s'amuser ! L'ambiance est tip-top cool ! » Elle t'entraîne sur la piste de danse tandis que Gabriella et Lily vont chercher de quoi se rassasier. Tu l'obliges à te lâcher parce que clairement t'es pas du même avis qu'elle.
« J'ai fait tout les clubs de New-York ! C'est le pire de tous ! Pourquoi vous tenez quand même à venir ici ? » Tu cries par-dessus la musique.
« Parce qu'il est sexy ! » Elle pointe du doigt le DJ. Ok, c'en est trop pour toi. Tu retournes vers votre table pour t'apercevoir que ton téléphone n'y est plus.
Super. Tu cherches du regard tes deux autres collègues qui viennent de se prendre un mètre de shooter. Et tu les vois pencher sur un portable... Ni une ni deux, tu accours mais il est trop tard. Déjà comment elles ont réussi à le déverrouiller et pourquoi il a fallu qu'elles fouinent ?! Tu leurs arraches, littéralement, des mains sous leurs yeux surpris et tu tombes direct sur leur méfait.
Génial. « Laquelle des deux je tue en premier ? » T'es clairement énervée cette fois-ci. Tu te retrouves dans ce stupide club avec cette musique de merde, des gros lourds qui font que te mater et te toucher les fesses depuis toute à l'heure et maintenant ça.
« Sois pas fâchée, tu devrais être contente qu'on lui ait demandé de venir ! On a fait ça pour toi ! » Tu te passes une main sur le visage et fusille du regard Gabriella.
« Mais je vous ai rien demandé moi ! » Journée éprouvante du début à la fin. En plus leur sms ne veut absolument rien dire :
« ienv ivte ! » Tu soupires et te dépêches de lui en renvoyer un.
« Oublie. Fausse alerte, on m'a piqué mon Iphone. Bonne soirée. » Tu ranges ton téléphone et les fixe, bras croisés.
« Je m'en vais, essayez pas de me retenir ! » Tu grognes presque. T'as envie que d'une chose maintenant, c'est rentrer chez toi et te mettre en pyjama. Tu leur tournes le dos lorsque Jenny déboule et constate ta mine renfrognée.
« Qu'est-ce qui se passe ? Tu t'en vas ? » Tu vas jamais réussir à partir d'ici.
« Oui, on se voit plus tard. » T'es un peu froide et, pourtant, d'habitude d'une nature patiente mais tu détestes qu'on se mêle de ta vie privée. Le terme est pourtant clair :
« vie privée » ! Alors pourquoi c'est si difficile aux gens de le comprendre ?!
« Reste, on va bien s'amuser ! » Tu ricanes et la contourne.
« Si vous appelez ça de l'amusement, c'est que vous avez rien fait de vraiment fun. » La bouche de Jenny se tort en une moue triste que tu entraperçois et dans le fond, tu t'en veux un peu. Après tout, elles ne sont pas méchantes, juste un peu envahissantes surtout quand elles sont bourrées... Mais si tu commences à culpabiliser, tu ne sortiras jamais de cet Enfer, avec un
« e » majuscule oui ! Tu t'excuseras demain, en espérant qu'elles le feront aussi, quand même... Tu attrapes ton sac et te diriges vers la sortie lorsque tu rentres dans un mec. Tu t'apprêtes à l'incendier de sottises parce que clairement, t'es un peu à bout de nerfs lorsque tu poses tes yeux sur son visage. Balraj. Il est venu.
Bordel de merde. « Je peux savoir ce que tu fous là ? » Même pas un bonjour, rien du tout. T'en reviens pas qu'il se soit pointé. Non mais franchement ! Et puis comment il a su où t'étais ? C'est pas comme si tu l'avais mentionné où que se soit. Tu t'en serais bien gardé d'ailleurs.
« Je rentre, t'es venu pour rien. » Tu le contournes. Tu veux sortir. Ça commence à t'oppresser. À chaque fois que tu essaies d'atteindre la sortie, quelqu'un t'en empêche. Et là, la cerise sur le gâteau. Un autre mec te retient juste devant les portes salvatrices. T'es à deux doigts de faire un meurtre.
« Salut beauté.. » Oh putain, toi, t'es un homme mort ! « Bouge de là ou tu risques d'avoir très mal à ton service trois pièces ! » Tu le coupes, d'un ton cinglant.
« Ouuuuuh une femme de caractère ! J'adore ça ! » C'est une blague ? Il va vraiment se le prendre ton coup de genou si ça continue.
« J'essaie d'être sympa, me cherche pas. » Là, t'es plus qu'énervée. C'est d'ailleurs peu souvent que tu montes aussi vite en pression et ça explique également pourquoi les filles n'ont pas moucheté plus en te voyant comme ça. Peu importe, tu veux partir. C'est quand même pas compliqué !
« Allez poupée, amuse-toi, fais pas ta rabat-joie ! » Ok, cette fois-ci, trop c'est trop. Ce genre d'expressions machistes au possible. Comme si t'avais pas le droit de tirer la tronche. Ton genou part droit dans ses burnes sans prévenir et tu finis par son pif avant de filer dehors, l'entendant rire mais en même temps pester. Il lui manque définitivement une case à celui-là. Enfin à l'air libre, tu profites de cette sensation quelques instants tout de même, c'est agréable.