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 les contemplations

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Message Sujet: les contemplations   les contemplations Empty Dim 6 Déc - 23:14


les contemplations

     
Il y a de la fumée pour périr dans l’entrebâillement de ses lippes, le souffle qui souffre la baisse des températures. Son regard châtaigne se porte d’un bout à l’autre de la voirie l’instinct avisé, les pieds qui mordent impatiemment sur la signalétique. Écouteurs vissés aux oreilles, le bruit exaspéré des klaxons servent d’interlude à l’orchestre qui y raisonne depuis cinq heure du matin. Ses sommeils sont écourtés quand ils existent, la rumeur des affaires menées excite l’encéphale, et elle tourne et se piège dans les tissus de son drap. Bientôt, elle est levée, une tasse de thé à la main, à piétiner devant sa fenêtre admirant l’aube et ses lumières carminés, reniflant l’humidité et la rosé parfumée de la pelouse, ses cheveux frisottent encore d’indiscipline autour de son visage. Elle attend que vienne son tour, que le jour comme chaque matin la cueille, baie sur le buisson de l’errement.

La patience bute sur les carrosseries qui s’agglutinent devant elle, Juliet s’immisce d’un pas pressé dans l’exode, déclenche les vociférations de quelques-uns sans les entendre. Elle dépasse le quartier des affaires, la façade noircie d’un immeuble se dresse non loin, peu avant le centre historique, un lieu de travail commun, l’origine de ses insomnies. Du fond de son sac, elle extirpe la clé du bureau, grimpe les escaliers un à un prenant le soin d’éteindre la musique et de ranger les câbles. D’un haussement de tête, parfois d’un sourire retenu, la brune salue les avocats et les juges qui défilent amorphes mais survivants par le biais d’une surdose de caféine dans les couloirs.

Son bureau est un endroit aéré, ouvert sur quelques sièges placés dans un coin afin d’apaiser l’attente, le tout est un peu vieux, néanmoins fonctionnel. Il y a quelque chose de solennel à ce que son espace et celui de son employeur soient séparés d’une étendue de vitres, comme si chacun devait travailler dans le secret de l’autre plutôt qu’en conciliabule. Juliet n’a pas placé d’effet personnel; de cadre, de poster, des prospectus ou de la mauvaise presse. Ça ne fait pas si longtemps qu’elle a été promue maîtresse des lieux, quelques jours seulement, elle ne saurait quoi mettre pour en découdre avec le vide et l’odeur de poussière qui provient de la salle d’archive. Ça ne l’intéresse pas outre mesure de trouver ce qui, au-delà du confort des fauteuils alignés, pourrait prodiguer davantage de sérénité au conventionnel. Elle presse de l’index la touche du répondeur qui débite, ouvre les pages de l’agenda et survole les post-it fixés sur la tranche surélevé de son bureau où les gens ont l’habitude d’appuyer le coude.

La bouche frotte contre la tasse brûlante, elle a les yeux dans le vide, pensive lorsque les battements de la grande porte au bout du couloir lui ravissent ses songes. Un oeil jeté à l’horloge fixée au mur, il est sept heure, Dante arrive, elle reconnait déjà le frottement des chaussures cirés sur le parquet abîmé par les années. Doucement, Juliet se redresse, dit « bonjour » tâchant d’exprimer un tant soit peu d’entrain, puis emboite le pas du juge sans annihiler la distance, cet éloignement des grands inconnus. Elle se figure que comme elle, il n’aime pas être déprimé de son intime, alors qu’il respire et elle aussi. « Le café est chaud », l’élégance fondue dans ce visage hermétique lui extorque des banalités épouvantables. Le café est chaud comme si elle l’avait fait pour lui, qu’elle se rendait domestique, alors qu’elle en avait eu envie, Juliet, de son café chaud à sept heure. « J’ai réalisé la synthèse de l’enquête pour l’affaire Hannah », il ne lui avait pas demandé, mais elle l’avait fait tout de même avec la rigueur des passions. Ça lui avait pris trois jours pour aligner les éléments, s’assurer de l’infanticide, d’un père sur sa pauvre fille de onze ans.  


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Célibataire mais gardant toujours des liens avec ses amantes, parfois il rit quand il se fit polygame. Heloïse aura eu une mauvaise influence, elle assumait parfaitement son polyamour, cause de la séparation, Virgil, de mauvaise foi, lui reprochait incessamment. Mais lui aussi multiplie ses aventures et cumule les amours.
il arbore sagement une posture d’intellectuel quand il sillonne les couloirs de l’université de la New York université, on le salue, bonjour monsieur, directeur du département de philosophie.
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Message Sujet: Re: les contemplations   les contemplations Empty Sam 12 Déc - 16:16


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Il n’a pas dormi chez lui, n’est pas rentré dans ses murs. Il a préféré ouvrir ses dossiers, lire les auditions des suspects, des victimes, des témoins. Il a gravé des notes sur les marges au stylo bleu ou noir pour la touche de discrétion, que les observations se fondent dans l’histoire, relève et découvre les supplices et punissent les coupables. Il n’a pas répondu à son portable vibrant parfois sur des textos qu’il ne comprenait pas. A 22h puis à minuit, rare les fois où Céleste lui souhaitait bonne nuit à deux heures du matin. Des rituels, aux mêmes heures afin de soudoyer la solitude et la récupérer, sans perdre pied. Dante n’a pas dormi chez lui depuis deux jours, cloîtré dans son bureau éloigné des salles d’audiences, du bruit, des cris, des murmures, des insultes, des colères et des ravages, de l’injustice de classe. Loin d’un monde dont il avait fait son monde mais le rejetait parce qu’il était de plus en plus difficile de s’éloigner des foudres. Plusieurs fois, la jeune Céleste lui avait demandé cette raison qui le poussait à s’éterniser dans ce tartare aux allures de justice. Honnête, l’obsession. Le plateau d’échec reste accroché dans l’ombre de son bureau, coin gauche, les pièces avalées. Un cavalier mangé, des ouvertures particulières, complexes afin de se focaliser sur autre chose que les multiples questionnements et l’empathie démesurée. Tuer des enfants, les violer. Des rixes, des attentats, des psychologies comme des pièces de puzzle auxquelles manquaient la raison, les principes, les valeurs. Tous perdus dans un purgatoire d’hubris certainement ou d’amour ou de passion. Néfaste les trois. Quand il entend les pas, l’homme se réveille de deux heures de sommeil, brûlant tant la nausée l’accompagne par les odeurs des petits déjeuners pris sur le vif. Sa cravate, sa veste, l’enserrent, il s’en débarrasse. Le voilà donc à sept heures du matin, vêtu de son pantalon froissé, de ses mocassins et de son t-shirt pour décontracter ses muscles endoloris, se présenter devant sa nouvelle assistante, sa nouvelle alliée.

La politesse, il ne l’entend pas quand il pénètre dans l’antre de cette créature nouvellement venue pour l’aider dans sa quête de justice, d’égalité. Un visage de poupée habillé d’intelligence vive, c’est qu’il a vu, qu’il a ressenti la solitude qui la pénétrait quand elle parlait, cette solitude dont elle a fait une force. Les livres, les sujets, bientôt l’entretien se transforma en discussion sur ses thèmes d’obsessions. Aimez-vous la psychologie ? Comprenez-vous pourquoi certaines personnes commettent le pire ? Sans respect pour l’autre. Vous les jugez ? C’est mon métier de juger. Mais je ne sais pas juger car je ne suis pas Dieu. On ne le considérerait pas humble le Morante, par sa rigidité, sa sévérité, il condamne bien, toujours précis dans les rendus. Il compare le châtiment à une équation, c’est plus facile que de sentir la vie explosée par la sentence d’une peine de prison.  « Merci » Il oublie de préciser, pour le café, vous savez. La politesse c’est pas mon fort. Ses mains couvrent le couvercle, se réchauffent de la chaleur de liquide qu’il ne boira pas. Prend les conclusions, s’abandonne à la lecture, debout, immobile, gainé. Qu’il est mince dans son vêtement de chair. Il a tué sa fille, l’étranglant de sa ceinture, lentement comme pour la punir. D’exister ? Exister en tant que fille. Il se souvient du visage, de la haine lorsqu’il lui posait des questions sur son ex-femme, partie loin et laissant derrière elle sa fille. Elle ne l’avait donc pas protégée, se protégeant elle même plus que sa descendance. Mais pourquoi la tuer maintenant. Elle est dépravée tout comme sa génitrice ! C’est ce qu’il avait avoué après les nombreuses joutes du juge, il ne savait pas lâcher les morceaux qui l’amenaient à la compréhension. Il s’agissait de définir un allé simple en psychiatrie ou en prison à perpétuité.  « On tue les petites filles quand on connaît le sexe au bout du cinquième mois de grossesse en Inde. Mais aux Etats-Unis on attend la rage afin de les punir de vivre. Quand on en veut plus parce qu’elles décident de mener leur vie comme elles l’entendent, qu’elles hurlent un non parce qu’elles sont en âge de comprendre, le début de leur autonomie en tant qu’être humain. On les tue parce que c’est facile pour un homme de le faire. » Le début du procès, en huit clos, se déroulera cet après midi. Et Dante ne voudra pas le condamner à la peine de mort.  « Qu’en pensez-vous ? Je suis contre la peine de mort. Vous vous rendrez vite compte que je ne suis pas intégré dans la noble société de mes collègues. Beaucoup ne jurent que par ça. L’extrême justice, la peine de mort. » 


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Message Sujet: Re: les contemplations   les contemplations Empty Ven 22 Jan - 19:04


les contemplations

     
De sagesse, de constance, les yeux dardent la mécanique solennelle des mouvements de Dante. Ils s’échouent sur la pulpe des doigts qui retiennent le dossier qu’il dévisage, rebroussent chemin sur le visage implacable. Juliet est debout dans ce bureau froid qui poinçonne sa peau de quelques frissons, elle est debout à sonder la vacuité de son genre qu’une haine insubmersible vient remplir. Une réalité souillée que le juge déblatère, dont il énumère avec fracassement les marques indélébiles qu’elle esquisse, et qu’il raconte certainement pour intercepter les vacillements de cette secrétaire nouvellement faite. Pour instiguer et juger l’horreur, fallait-il subir les vertiges sans jamais ployer. Il y a bien longtemps, Juliet a cessé de rompre au gré du vent, de balancer la tige de son corps au tempo des soubresauts et de l’intimidation. Et avec ça Juliet a cessé de réunir les morceaux, ses propres débris, de vouloir les recoller par la force d’un simulacre résolu qui suggérait sa valeur.

Dante narre ce récit de l’atroce, cette prose de la peur, et elle, pare chacune de ses paroles, le calme dans la rétine. Il demande ce qu’elle en pense, si au moins elle en est capable car le doute subsiste autour d’elle, Juliet lymphatique, égérie mutique. « Je ne pense pas que, vous qui êtes un homme, vous trouveriez cela facile de tuer une femme » elle l’observe un moment pour lui pointer l’anéantissement de ses volontés meurtrières, puis fait tomber un regard désolé sur le parquet, cette impression de déconvenir à la hiérarchie des rapports, n’importe lesquels. « Pardon. Ce que je veux dire c’est qu’il m’est tout aussi aisé de vous tuer. Parce que vouloir tuer quelqu’un de front ça ne suffit pas, faut-il que le supposé cadavre veuille bien en être un » les prunelles redressées sur l’attention imperceptible du magistrat, Juliet saccade sa pensée, se tait pendant qu’elle ramifie les réflexions éparses. « Ce ne sont pas les hommes qui tuent les femmes. Ce n’est pas non plus le fait qu’elles soient vidées de leur sang ou de leur air qui les tue. Les femmes sont tuées des tas de fois avant cela, par la peur, la maltraitance, le désespoir, l’invisibilité et l’indifférence. Autant d’armes qui sont la force des hommes, mais aussi des femmes et surtout de ce monde ». Madone désarçonnante sur la ritournelle de ses tourmentes. « Vous pourriez tenter de me tuer maintenant, je n’ai pas envie de mourir et l’issue serait tragique pour vous quelle qu’elle soit. Soit parce que vous essuieriez un échec humiliant, soit parce que même si vous parveniez à me tuer, vous ne pourriez vous en attribuer cette gloire qui sustente votre égo d’homme. Parce que c’est l’univers qui aura fondu sa lame à travers mon corps pendant trente-quatre ans déjà, que votre mince contribution à porter le coup fatal ne ferait de vous qu’un piètre meurtrier » achève-t-elle doucement. Elle pince ses lèvres, rabat ses mains l’une contre l’autre devant elle, la grâce du retrait, ainsi elle semble ravaler le peu d’ardeur qu’elle avait distillé dans la tirade. « À mes yeux la mise à mort de tels individus ne fait pas justice, ni ne sert d’exemple. Elle servirait seulement l’idée que les femmes meurent bien et que ce ne sont là que des tentations mortelles qui existent que tant que les hommes leur résistent » et dès lors qu’elles ne sont que mortelles, il n’y a plus de raison de punir leurs transgresseurs, leurs assassins s’inclinant devant la fatalité. Filles et femmes étreindront la mort quoiqu’il advienne.

Elle est encore debout, Juliet, encore froide, encore inflexible, résistante face à l’harmattan de son propre fatalisme. « Que vous ne fassiez pas l’unanimité parmi les vôtres ne me surprend pas. J’ai passé des nuits bénévoles à travailler sur des affaires de violences conjugales, toutes ont été bâclées par le mauvais jugement de magistrats qui n’avaient que faire du sens du mot justice à moins que celui-ci ne soit prescrit par la loi. Et la loi, monsieur Morante, est comme le reste, elle n’a que faire des femmes ».


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Message Sujet: Re: les contemplations   les contemplations Empty Jeu 4 Fév - 11:15


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A l’appui sur le mur jouxtant une fenêtre baroque, Dante sommeille entre le rêve et l’analyse, il y a dans ses pensées des chemins qui creusent la réflexion, toujours se meuvent dans les synapses l’incompréhension des meurtres ; toujours s’est-il occupé des affaires de passion qui échappaient à sa compréhension, pourtant, dans le coeur bat la force d’une émotion muselée et indicible. Le juge est fasciné par la violence qui, en son sein, se contrôle, se transforme. Il a décidé de ne jamais exploiter les innocents, sur ses mains régneraient la quiétude de l’immaculé. Il s’autorise une cigarette, rare, mais efficace, lorsqu’il se range à la finalité de la décision. S’empare d’un crayon et d’une feuille, s’assoit sur la grande chaise de bureau, se penche enfin sur le dossier, et, de mouvements frénétiques barre, accentue, achève le processus. Comme une pièce de théâtre, le dernier coup fatal.  « Je ne suis pas étonné de votre perspicacité. » Ainsi s’adonne-t-il à la fin de la discussion dont il a pris bonne note du lyrisme juste, sensé, pétri d’intelligence de la demoiselle. Cette première journée le convaincra de bon choix de l’avoir embauché. Marie-France imposée, elle ne s’intéressait qu’à ses histoires inexistantes de transports amoureux tandis que le désir se révélait proche de la rage quand il souhaitait partager des philosophies afin de pousser le quotidien banal et sale jusqu’aux profondeurs de la spiritualité justicière. Il se sent seul, toujours s’est-il protégé, bien enfermé dans un cocon de phrases et de douceur, de poésie et de rêverie, chez lui s’illuminent de nombreuses étagères croulant sous le poids du savoir.

Juliet le tire de ses songes par sa dernière sentence. Et l’homme encore de disparaître sous les ombres de ses pensées tourmentées. Le calcul révèle le chiffre puissant des centaines de cadavres enterrés et pleurés par les familles, des larmes sur les joues des mères, des grands-mères, elles ne comprenaient pas, il ne comprenait pas. Les victimes avaient le sourire aux lèvres et les agates pleines de sel, les épaules affaissées par la lourdeur de la possessivité masculine. Un jour, on leur apprenait qu’elles étaient mortes, retrouvées jetées dans la benne aux ordures ou noyées par le fleuve pollué, car elles n’étaient que des parasites, condamnées à servir plutôt qu’à vivre. Homme de son état, Dante n’a jamais conçu de réflexion sur son sexe biologique, cette longue verge qui le dérange, puisqu’elle pend entre les jambes. De la douleur humaine, il voudrait l’anéantir.  « Malheureusement je ne suis que l’exécuteur des lois, je me plie aux exigences des députés, des sénateurs, à la majorité et aux mœurs qui évoluent sans cesse. L’on m’a conté que le peuple avait trouvé une source de parole sur les réseaux sociaux, twitter c’est contre cela qu’ils grognent, nos chers collègues. J’espère que vous n’aurez pas à les côtoyer souvent, parfois ils ont la main baladeuse. Malheureusement je ne peux rien faire. Comme vous le dite si bien, la loi n’a que faire des femmes. »

Ses doigts retirent de l’armoire blanche un long dossier, de ceux que l’on réprouve, un début sous le soleil de Satan. Les feuilles remplissent les pochettes, des listes de noms, des synthèses d’enquêtes, les policiers d’Interpol se tuent à la tâche, s’organisent mais la mafia aux nombreuses tentacules se détourne, se métamorphose pour devenir hydre. A chaque réponse une autre tête repousse. Il pose le dossier sur la table.  « Celui là nous occupera bien pendant des années, je le crains. » Assis, à présent, face à son assistante, il rive ses yeux sur le monstre de papiers. L’histoire se peint des sangs des filles saccagées par des années de prostitution.  « Je l’ai dérobé à mes collègues qui me semblaient incompétents. Ils ne souhaitaient juger que pour l’argent volé à l’État quand des centaines de femmes se font torturer dans des camps de concentration que l’on appelle maison close. » Sans ordre pour la femme qu’il considère déjà comme son égale, il se fond dans cet univers impitoyable où les paroles des soldats russe de mêlent aux agressives dents des italiens. Comment rendre justice et détruire un système double ?

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