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 mort à crédit. (antoni)

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Message Sujet: mort à crédit. (antoni)   mort à crédit. (antoni) Empty Jeu 26 Nov - 20:26


◐ ◐ ◐  
{ mort à crédit }
crédit/ verlaine ☾ w/@Antoni Raskoša
Il y a cette violence en elle,
celle qui la submerge,
chaque matin,
dès le réveil,
celle qui la happe,
comme une rafale,
comme une putain de tornade,
comme un tourbillon infernal.

Quoi qu’elle fasse, Alix, elle est là.

La rage.

La rage contre ceux qui lui ont pris sa fille,
la rage qui creuse un peu plus sa place dans sa vie,
la rage qui comble tout ce vide.
C’est la seule chose qui lui reste,
sa colère,
la seule chose qui la maintient encore sur terre.
D’ordinaire, elle s’en complaît,
comme un café qu’elle ingurgiterait,
chaque matinée pour le p’tit-déjeuner,
elle s’en nourrit pour mieux se venger,
pour mieux garder la force de résister,
devant tous les murs d’adversité.

Mais quand elle se réveille, cette fois, il y a un truc qui diffère. À bout de nerfs, toujours plus en colère. Ezio déjà parti, le mari qui continue de fuir. Et elle, elle… toujours à la dérive. La tasse de café qui vole en éclats, sans prévenir, juste, comme ça. C’est quand elle ramasse les débris qu’elle se dit, elle va avoir besoin de son échappatoire.
Pas du genre à se laisser aller, Alix, pas du genre à se lamenter.
Elle est plutôt de celles qui vont au combat, plutôt de celles qui se battent.
Quelques fractions de minutes, la féline a déjà attrapé ses clés. Jusqu’à sa voiture, elle décide de se diriger, pour prendre un trajet beaucoup trop familier. Beaucoup trop familier pour une organisatrice événementielle épouse d’un grand banquier.
Ce n’est pas Alix Romani qui pénètre l’enceinte de la salle de boxe,
mais Alix Ferreira.
Les salutations à peine articulées, la féline se dirige immédiatement vers la zone qui lui est destinée. Loin de vouloir se lier d’amitié avec les autres personnes présentes, les gants tout juste enfilés, elle préfère batailler contre ce sac de frappe. Et elle frappe, Alix. Elle cogne. Elle tape. Elle brutalise ce pauvre sac jusqu’à se faire mal. Mais le mal, elle ne le sent pas, elle ne le sent plus. Il n’y a plus rien qu’elle éprouve depuis qu’elle l’a perdue. L’âme en détresse masque sa douleur sous cette vague de colère ; sous toute cette haine. Jusqu’à ce que ce que le maudit sac ne vienne à se décrocher sous le coup de trop. « Bordel… » elle s’agace contre ce sac qui ne fait pas son travail. Contre ses gants qu’elle n’arrive pas à ôter. Elle attire l’attention sur elle, ce qu’elle devrait éviter, la princesse des ténèbres. Elle a toujours été fougueuse, peut-être trop passionnée, mais jamais au point de s’acharner. Elle expire un soupir irrité quand elle parvient enfin à retirer le gant qu’elle lance par terre. C’est là que ses prunelles assombries se retrouvent happées par celles qui lui sont familières. Antoni, un ami. Ou ce qui s’en rapproche le plus, ici. « Tu devrais t’entraîner au lieu d’admirer le spectacle. » elle lâche en guise de salut, la voix emportée, mais pas contre lui. Sa fureur n’a rien à voir avec ce sac de sable.
Elle est là, en elle, depuis la mort de Flora.
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Message Sujet: Re: mort à crédit. (antoni)   mort à crédit. (antoni) Empty Sam 28 Nov - 18:46

Quand t'ouvres les yeux, t'es dans ton canapé. La télévision tourne encore, ton joint est resté dans ta main. Tu passes ta main sur ton visage. Tu n'as pas beaucoup dormi, ce n'était qu'une simple sieste, comme bien souvent. Tu es sur tes gardes, tout le temps. Tellement que tu n'arrives pas à t'endormir profondément. Tu as toujours cette peur, qu'ils débarquent d'un coup chez toi et que tu ne sois pas prêt à te défendre. Tu sais que s'ils te trouvent, ils ne feront pas le déplacement pour rien. S'ils t'attrapent, c'est pour mettre fin à tes jours, le plus rapidement possible. Alors, tu ne peux te permettre de ne pas être prêt. D'ailleurs, c'est pour ça que tu t'es inscrit dans une salle de sport, pour boxer. Depuis tout petit, on t'a appris à te défendre, que ce soit avec une arme ou non. Mais tu te dois de rester en forme et puis, ça te permet de te défouler, de sortir la colère qui, au fond, est toujours présente. Tu attrapes le feu qui se trouve sur ta table basse, pour tirer quelques barres sur la fin de ton pet. Lorsqu'il est fini, tu te lèves, fait couler un café. Le temps que celui-ci soit prêt, tu vas faire ton sac. Un short, un débardeur, tes gants et ton arme. Tu bois d'une traite ton café chaud, qui te brûle la gorge. C'est ta façon à toi, de te réveiller correctement. Et en règle général ça marche. Tu n'as même pas pris le temps de te coiffer ou te donner un coup de frais. De toute façon, dans quelques minutes, tu seras pleins de sueur. La salle se trouve à quinze minutes à pied de chez-toi, c'est pour ça que tu l'as choisi. Comme ça, tu peux y aller facilement, rapidement. Surtout lorsque tu es énervé. Tu entres, les écouteurs sur les oreilles. Tu salues le gars de la réception d'un signe de main, qu'il ne voit même pas, trop concentré sur son magasine d'automobile. Dans les vestiaires, tu t'habilles rapidement puis laisses ton sac dans ton casier fermé à clef. Lorsque tu t'entraînes, c'est le seul moment, où tu laisses ton arme loin de toi. Le seul moment où tu t'autorises à lâcher prise. La musique à fond dans les oreilles, tu enfiles tes gants, prêt à te défouler. Tu n'as même pas fait attention à qui était présent, t'as juste besoin de frapper un peu avant d'être apte à te sociabiliser avec qui que ce soit. Après une quinzaine de minutes à frapper sans t'arrêter, tu enlèves un de tes gants pour boire dans ta bouteille d'eau. Lorsque tu poses ta bouteille sur le banc, tu jettes un coup d'œil à la salle et te rends compte que tout le monde regarde au même endroit. Alors, tu portes à ton tour, ton attention à la jeune femme qui attire toute cette attention. Tu ne mets pas longtemps avant de la reconnaître. Tu retires un de tes écouteurs, ne la quittant pas des yeux, silencieux. Tu te contentes de froncer légèrement les sourcils. Tu ne l'as jamais vu s'énerver de cette façon, pour rien comme ça. Il y a un truc qui cloche, tu le sens, tu le sais. Elle jette son gant au sol et son regard croise le tien. Tu restes de marbre.« Tu devrais t’entraîner au lieu d’admirer le spectacle. » Tu hausses un sourcil, légèrement surpris par le ton qu'elle utilise pour te parler. « Oula, t'as tes règles ou quoi ? » Tu te contentes de lâcher, un petit sourire aux coins des lèvres. Tu t'approches d'elle, tout en retirant ton deuxième gant. « Tu sais, ce n'est pas de sa faute, si tu lui défonces trop la gueule pour qu'il puisse le supporter. » Tu lui dis, tout en récupérant le sac, pour le raccrocher à son crochet. Tu la taquines, mais tu doutes qu'elle soit d'humeur pour ça. Tu sais qu'il y a autre chose, que ce n'est pas simplement la mauvaise semaine. Lorsque le sac est bien attaché, tu t'approches d'elle. Tu t'arrêtes à sa hauteur et la scrutes. « Qu'est-ce qui se passe ? » Tu demandes, même si tu doutes qu'elle réponde à cette question.
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Message Sujet: Re: mort à crédit. (antoni)   mort à crédit. (antoni) Empty Lun 30 Nov - 17:15


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crédit/ verlaine ☾ w/@Antoni Raskoša
Et elle voudrait cogner,
cogner encore,
toujours plus fort,
elle voudrait frapper pour oublier,
pour effacer les stigmates loin d’être cicatrisés,
pour chasser un deuil qu’elle n’est pas prête à affronter.

Elle ne réagit sûrement pas normalement,
pas comme la plupart des gens.
Les êtres humains, d’ordinaire, ils se laissent submerger par la douleur. Ils sentent en eux se briser brutalement les fragments de leur cœur. Ils vivent plusieurs étapes qui se succèdent, un cheminement, presque, naturel.

Le déni,
la colère,
le marchandage,
la dépression,
l’acceptation.

Alix, elle s’est arrêtée à la colère,
celle qui la pousse à se réveiller chaque matin,
celle qui éveille ses plus sombres desseins,
celle qui l’entraîne dans les ténèbres,
celle qui ne fait plus qu’un avec elle.

Entre elle et le monde, il y a comme une fracture qui s’est créée. Un refus de la compassion des autres, de leur soutien, ou de leurs gestes les plus attentionnés. Elle se réfugie loin de cet univers qui n’est plus fait pour elle. Cet univers qui, sans doute, n’a jamais été fait pour elle.
Alix, amère éclipse, qui a toujours vogué entre l’ombre et la lumière.
Autrefois, elle sentait un manque, en elle, quoi qu’elle fasse. Une forme de sérénité incroyable trouvée auprès de son mari, sa fille, la vie qu’elle s’était construite. Mais toujours ce sang qui pulse dans ses veines, cette aura obscure qui l’appelle, cette soif d’adrénaline dont elle avait besoin. Puis, quand elle retrouvait sa famille de sang, elle se sentait vibrer ; elle se sentait puissante et exister. Mais elle se sentait rongée par cette culpabilité. Par cette obscurité qui, doucement, la rongeait. Alix, jamais à sa place, quoi qu’elle fasse. Une vie en demi-teinte qu’elle avait pourtant choisi… jusqu’à ce vide.
Désormais, tout a volé en éclats.
Elle, elle a volé en éclats.
Sans remparts, sans limites, elle est prête à atteindre le point de non-retour.
Elle est prête à basculer, Alix. Et si elle le voile encore, son regard ne ment pas.

Ce regard qui, en ce moment même,
l’observe.

Lui, âme inconsciente et effrontée qui a décidé d’approcher. Nullement effrayée par la bête qui fait rage en elle, Antoni intervient, comme un ami prêt à la taquiner. Les pupilles aussitôt fusillées, par les orbes plus sombres que jamais. Elle le fixe, l’air menaçant, presque sans le vouloir. Elle le fixe de ce regard noir ; celui connu seulement par les cœurs en désespoir. La flamme vacille, elle tangue dans ses prunelles vides. Comme si, au-delà de ce feu qui l’a submergé, il n’y avait plus rien. Plus rien du tout. Juste ce trou béant, dans ces grands puits sans lueur de vie. « Tes réflexions sexistes, tu peux aussi les garder. » elle balance, sûrement trop sèchement. C’est typiquement le genre de provocations qui peut la piquer. Les différences trop marquées, celles qu’elle a trop entendues de son père, celles qui la séparaient tant de fois de ses frères. La louve, depuis, a fait ses preuves. Dans sa famille autant que sur un ring. Adversaire redoutable, à la fois agile et rapide, à la fois pragmatique et intuitive. Elle se sert de ses poings autant que de son esprit.

Mais peut-être pas aujourd’hui.

Cette fois, il n’y a que le goût de la violence qui l’anime. Ce besoin d’évacuer toute la haine qui l’a envahie. Ce besoin d’oublier dans la virulence de ses gestes, l’intensité de sa détresse. Les mots suivants du boxeur lui font pousser un faible soupir. Les deux billes qui le suivent, elle le regarder raccrocher le sac à sa place sur son crochet. Et ça suffit, un peu, à la calmer. Au moins, avec lui. Il n’a rien fait, Antoni. « Ouais, j’y suis peut-être allée un peu fort. » Elle a seulement besoin d’un sac qui tienne. Besoin de quelque chose pour adoucir ses nerfs. Devant la question de son ami, elle secoue la tête, l’air encore fébrile. Comme, sur le qui-vive. « Rien, je… je suis à cran, c’est tout. » le pire euphémisme, pour celle qui a perdu sa fille. Celle qui, peu à peu, bascule dans l’abîme. «  Et ce matériel est pourri. » elle précise, comme si c’était ça le souci. Comme si ça allait lui ramener sa fille.
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