L’adresse qu’il donne, un ordre de venir le prendre. Ca lui fait un mal de chien, cette connerie. Ca lui fait un mal de chien de devoir intervenir quand les règles sont enfreintes. Il n’aime pas que ca lui file entre les doigts, il n’aime pas que les hommes lèvent des mains sur ses filles. Il faut garder la marchandises intactes et il est le seul a avoir le droit de lever la main sur ses filles. Il a dû intervenir, savas. Foutou loup qui n’aime pas se salir les mains et encore moins de faire abimer. Combat qu’il aurait dû éviter, quelque côtes cassés, quelques coupures sur la peau. Il est parvenu à ses fins, mais pas sans encombres. Les pas instables qui se rendent à la voiture sombre et une adresse qu’il lance. Il a besoin d’un coup de main Savas et il est hors de question de se rendre à l'hôpital. Le front contre le paume, les yeux qui se frotte et la vue devient instable alors que les rues défilent devant les iris sombres. Mal de crâne carabiné. Le souffle qui s’emporte un peu et le notion du temps qu’il perd Savas. Un souffle. L’argent qu’il donne en trop, il n’en a rien à faire. Peut-être qu’il a perdu trop de sang, il n’en sait rien. Il ne s’attendait pas à ce que le connard sorte une lame de ses poches. La main qui se pose sur le bras, la douleur vive contre la peau. Ca lui fait grincer des dents, ca lui fait cracher le sang. Il essuie le visage du revers de la main.
Il se rend avec mal devant la porte, mais il finit par prendre appuie contre le mur pour retrouver un semblant de contenance. Elle bosse pour lui depuis un moment et Savas, il n’accord pas sa confiance facilement. Elle à su en gagner une partie, sinon il ne serait pas dans l’encadrement de la porte. Coups nets contre le bois, le poing qui se percute avec force et la douleur qui vibre dans le reste du corps. Un souffle, reprendre le contrôle. C’est trop long. Des coups encore et la porte fini par s’ouvrir. - J’ai besoin d’un coup de main. Ce n’est pas une question. Le pas qui s’active pour entrer dans la demeure. Il n’est pas dans le meilleur de ses états Savas.
Nuit étoilée, lampadaires qui illuminent encore les rues du queens. L’air frais qui vient frôler son visage. Elle lâche un long soupire de soulagement, journée et nuit enfin terminée. Elle en peut plus, elle a eu du mal aujourd’hui Jill, heureusement qu’elle a ses petits remèdes persos. Installée sur le siège de sa voiture, la ceinture passée sur son corps, elle fait démarrer le moteur et roule en direction de chez elle. Elle va pouvoir se détendre un peu et dormir quelques petites heures, elle l’a bien mérité. Elle ne compte même plus le nombre de fois où elle se déplace dans une journée ou même la nuit. Les allers-retours, les kilomètres parcourus et surtout le nombre de patients qu’elle peut avoir en moins de 24h.
Elle grimpe ses escaliers un à un, ses clefs dans sa main pendant que ses doigts féminins cherchent la bonne clef. Une fois fait, elle l’insérer dans la serrure et entre dans son appartement. Claquant légèrement la porte en la repoussant avec son pieds, elle balance ses affaire un peu plus loin sur le sol avant de se laisser tomber sur son canapé. Une bonne douche lui fera le plus grand bien. Elle fini par se lever pour aller prendre sa douche mais elle est rapidement interpellée par le bruit contre sa porte. Qui ça peut être à cette heure-ci ? Elle n’attend personne. Elle se méfie toujours Jill, surtout avec ce qu’elle fait. Elle s’approche d’un pas silencieux vers la porte avant de scruter dans l’œilleton. « merde... » elle déverrouille rapidement ses verrous et ouvre la porte. Savas, un homme d’une cinquantaine d’années, que t’as rencontré il y a quelques mois alors qu’elle s’occupait des filles qui travaillent pour lui. Ça lui arrive de venir régulièrement, il tient une maison close derrière un théâtre. Jolie facette pour cacher l’illégalité. Ça lui importe peu à Jill. L’illégalité elle connaît ça et elle est tenace pour garder des secrets. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Vas-y entre ! » elle se pousse de la porte pour pouvoir le laisser entrer avant de fermer la porte et de se tourner vers lui. « Dans quel état t’es... » elle lui dit rapidement de s’asseoir, ça la regarde pas trop au fond ce qu’il a fait mais elle est pas bête Jill. Vu comment il se tient, les coupures qu’il a, elle opte pour une bagarre qui a mal tourné.
Ça lui cogne dans les tempes, les battements de son corps. Comme un orchestre désaccordé, comme un orchestre qui n’arrive plus à garder le rythme. Il ne tombe pas Savas, la paume contre la bordure de la porte pour tenir le coup. Il n’aime pas courber le dos. Il n’aime pas perdre. La porte s’ouvre. L’homme est en trop mauvais état pour s’occuper de son propre sort, il ne serait pas là autrement. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Vas-y entre ! » Le patron n’attend pas plus que ca pour entrer dans la demeure. Surement la première fois qu’il y met les pieds. Savas, il n’aime pas demander de l’aide, mais il n’a pas trop le choix. « Dans quel état t’es... » Des questions. Des questions. Il se doutait qu’il allait en avoir en mettant les pieds ici. Un souffle. Il se laisse tomber sur le canapé et sa paume se pose contre ses côtes. Ca lui fait un mal de chien. - Un client insatisfait et qui s’en permet trop. Il en sait déjà plus que les autres, c’est elle qui vient s’occuper des filles lorsqu’il a besoin. - Je n’avais pas prévu le couteau. Il n’a rien à dire de plus. Il vient de lui balancer la vérité au visage. Le carmin couvre ses vêtements, se retrouve contre les paumes de ses mains. C’est à se demander comment il tient encore debout. Il a cette forte envie de fermer les yeux Savas, mais il pose les billes sombres sur elle. - Tu attends que je crève, ou tu viens me donner un coup de main? Il faut croire que l’homme a pris l'infirmière au dépourvu.
Elle le laisse seul, pendant un moment, surement pour récupérer le nécessaire afin de panser ses plaies. Il aurait pu crever là Savas, mais il faut croire que la mort ne veut pas de lui. Pas encore. Pourtant, il ne devrait pas traîner trop longtemps ici, il ne fait que semer crasse et douleur. Savas. Il traîne dans le chaos depuis trop longtemps pour être apte à s’en sortir. Il ferme les yeux un moment, un moment trop long. C’est la voix de Jill qui arrive à le sortir de sa torpeur, de ses rêveries d’elle, d’elles. De sa femme. De sa poupée. Celle qui fait naître des envies inavouées. Interdiction de la toucher. Ça ne fait pas partie du jeu. - J’ai peut-être perdu un peu trop de sang, j’en sais rien. La brume se pose dans son regard Savas, il y a quelque chose qui cloche.