i need a girl like you. (colomba)

une colère ingérable entame les dernières résistances de colomba. ce n'est pas une femme avec une grande capacité colérique, mais certaines choses en ce monde ont intérêt à rester inchangées. et en tête de liste, comme pour souligner son côté maternel, réside son amour pour ses poupées. personne n'a le droit de toucher à ces perles qui dansent sur sa piste, ou celles pratiquant certaines activités illégales dans l'arrière boutique. ce sont ses trésors, ses filles. et, à l'image d'une lionne sortant les griffes afin de garder en forme sa progéniture, la belle est prête à beaucoup pour qu'elles soient toutes le plus heureuses possible. c'est pour cette raison qu'elle était dans ce bar, une photographie à la main et un rictus de mépris au bord des lèvres. c'était le troisième bar qu'elle arpentait ainsi, à la recherche d'un homme en particulier. lorsqu'elle avait vu sa belle, les larmes dégoulinant le long de ses joues et le coeur en vrac, elle avait senti son âme entier exploser. elle devait le retrouver, et lui apprendre les bonnes manières. sa belle aux cheveux blonds lui avait alors donné son nom en lui faisant promettre de ne rien lui faire. évidemment, c'était avec beaucoup de comédie qu'elle avait refusé de lui accorder ce souhait. après avoir trouvé une photographie à montrer au commun des mortels, elle s'était mise en chasse du garçon, avec comme seul souhait de lui faire payer. accoudée au bar, elle interpèle le barman afin de le questionner. même si elle devait passer la nuit à arpenter ainsi les rues, elle finirait pas mettre la main sur ce don juan. la persévérance était une qualité inestimable chez colomba. elle savait qu'en se lançant ainsi à l'aventure, elle risquait de passer bien des heures sans rien trouver et finir par rentrer bredouille. mais peu lui importait.
finalement ses espoirs furent récompensés. un homme, plus jeune qu'elle, enserra son bras autour d'elle afin de lui proposer un verre. au début, colomba voulu le repousser, elle n'avait pas que cela à faire de flirter avec les hommes en cette soirée, malgré le charme de l'homme en question. pourtant, à bien le regarder, colomba se ravise. et, même en sachant que la belle était à sa recherche, l'homme ne semble pas vouloir en savoir plus. peut-être que l'alcool qui coulait dans ses veines y était pour beaucoup. lui offrant son plus beau sourire, elle accepte alors son offre et s'installe à la table indiquée. « avec plaisir. » elle avait le sourire d'une femme naïve facilement séduite par les charmeurs dans son genre. elle préférait jouer le jeu afin de ne pas le faire fuir. puis, cessant ses minauderies, elle pose la photographie de la belle blonde à venger sur la table et la fait glisser vers lui. « dis-moi, tu connais cette jeune femme ? » elle ne perd pas son sourire, ce dernier se changeant seulement en un rictus qu'on lui connait si bien. celui voulant dire : j'te tiens.

Lorsqu'il s'agit de jouer un rôle, Colomba est une professionnelle. En étant à la tête d'un des plus grands théâtres des environs, il faut bien avoir un minimum de talent dans la comédie. Et, Colomba, entre deux spectacles de danse, dénudée et alléchante, savait monter sur les planches de sa scène afin de réciter quelques vers des plus belles pièces de ces derniers siècles. Elle savait dissimuler derrière son sourire, une émotion bien plus destructrice. La colère. La haine. Et toutes les sensations plus négatives que la terre habite. Alors, face à cet homme, qui semblait avoir abusé de la bouteille en espérant qu'une femme écervelée ne tombe dans ses filets, elle avait su faire semblant de lui donner ce qu'il recherchait. Mais, une fois assise à ses côtés, la photographie devant l'nez, elle savait que c'est elle qui avait gagné. Après lui avoir demandé s'il connaissait sa poupée, elle attend sa réaction. « C’est une p… enfin, c’est une fille que j’ai sans doute déjà croisé. mais franchement, poupée, on s’en fout d’elle non ? » Sa main se crispe peu à peu. Elle n'a qu'une envie, le lui coller en plein visage. Repoussant ses instincts primaires lui hurlant de le coller à terre afin de le rouer de coups, elle se contente de lui sourire de manière toujours aussi niaise. Ses doigts tournant sur sa main, Colomba souhaiterait la retirer. Ce n'était pas que l'homme était laid, ou repoussant, bien au contraire. Dans d'autres circonstances, la belle aurait même pu se laisser aller dans ses bras le temps d'une nuit. Pourtant, à cet instant, elle ne pouvait s'y résoudre, trop écoeurée par son comportement et son état d'ivresse qui lui donnait envie de fuir. Elle ne lui répond pas. « Parle-moi de toi. tu t’appelles comment, jolie colombe ? » La belle trouve cela ironique d'être appelé "colombe", étant donné son réel prénom. Se mordillant doucement la lèvre en faisant la potiche, elle se rapproche doucement de lui en lui soufflant. « Colomba, mais on s'en moque. Dis-moi plutôt le tien, que je sache quoi crier ce soir. » Clin d'oeil. Elle se fait de plus en plus langoureuse en se levant. D'un coup d'oeil, elle l'invite à la suivre dans l'arrière boutique. « Tu attends quoi ? » Elle pose une main sur sa hanche en le regardant avec ce qu'elle essaie de transmettre comme étant du désir.
Elle avait la confirmation que c'était bien lui, l'homme qu'elle recherchait. Elle avait vu l'expression de son visage, et sa réaction qui ne lui plaisait guère. Et, maintenant qu'elle savait qu'elle avait mis la main sur lui, elle n'avait plus qu'à lui apprendre les bonnes manières. Seulement, pour cela, il lui fallait être seule avec lui. Une fois qu'il l'aura suivi dans l'arrière boutique, ce sera un jeu d'enfant.

le poison s'infiltre dans les veines. elle n'est qu'à quelques instants de son moment de gloire. charmer, elle sait le faire. serpent. vénéneuse, elle veut envoûter pour mieux détruire. et cet homme, irresponsable, qui a brisé le coeur de sa colombe, méritait que quelqu'un lui mette enfin ses fautes devant les yeux. elle allait lui exposer, bien gentiment, pourquoi il n'avait pas le droit à son corps. que les femmes n'étaient pas des objets qu'il avait le droit de malmener avant d'abandonner lâchement. alors, elle joue le jeu, sans prendre le temps. elle n'aime pas attendre. lorsqu'elle a une idée en tête, il lui faut assouvir ses envies sans plus attendre. alors, c'est sans plus de cérémonie qu'elle se fait languissante. elle garde son sourire lorsqu'il la complimente vainement sur son prénom. elle sait que son prénom lui va bien, la belle. et elle acquiesce d'un signe de tête en entendant le sien. sa poupée lui avait dit "bass". mais, cela devait être le diminutif de sebastian.
il la suit finalement. les sens en éveil. dans l'arrière boutique, sans bruit sous peine d'être débusqués. elle se laisse attirer à lui lorsqu'il pose ses mains sur ses hanches. son visage qu'il s'approche du sien. dommage qu'elle soit ici pour lui faire regretter ses actes, il est mignon. en d'autres circonstances, elle aurait pu se laisser séduire pour une nuit, pourquoi pas. mais, elle ne pouvait pas. pas ce soir. les lèvres de l'homme s'écrase doucement sur les siennes. colomba aurait pensé que l'odeur de l'alcool serait bien plus forte, et à vomir. pourtant, elle semble s'habituer à force d'être près de lui. « c’est juste une fois comme ça, hein ? pas d’engagement. jamais. » elle lui sourit, après avoir rendu son baiser. une main sur son torse, elle le fait reculer jusqu'à la porte fermé. son corps se plaque contre le sien. sensuellement. il est à sa merci. prenant son temps, colomba coince sa cuisse entre les jambes de bass, remontant légèrement ce qui a pour effet de relever sa robe à la limite de ses fesses. ainsi, lui empêchant tout échappatoire, le serpent attaque. elle rapproche ses lèvres charnues de l'oreille de l'homme, mais ce n'est pas pour lui dire des mots cochons. « oui, c'est juste pour une fois. parce que je ne suis pas certaine que tu puisses te resservir de ton engin, après ça. » elle remonte un peu plus sa cuisse sur ses parties génitales, plaquant toujours son corps contre le sien afin qu'il ne puisse pas partir. juste une légère pression entre ses cuisses, de quoi lui faire comprendre le message. pour le moment. « il va falloir qu'on parle, toi et moi. » elle lui susurre ses quelques mots, entre la fermeté et le charme.

Depuis toujours, Colomba avait su manipuler les hommes à sa guise. Que ce soit grâce à ses arguments ou à ses charmes, elle était toujours parvenue à ses fins avec la gent masculine. Mais ce soir, c'était bien trop facile. La proie avait bu, et semble guidée aveuglément par ses attributs masculins. L'alcool et le sexe, les deux choses pouvant amener un homme à sa perte. Malheureusement pour ce jeune homme, ce soir, il allait vite s'en rendre compte. Il ne semble pas apeuré lorsque la tigresse remonte sa cuisse vers ses parties intimes. Au contraire, Colomba le sent plus entreprenant encore. « T’es une dominatrice toi, j’aime ça… » Le regard de la belle commence peu à peu à s'assombrir. Une personne extérieur ne pourrait savoir si c'est par perte de patience, ou parce que pour elle, le jeu commence enfin. La vipère a la proie entre ses jambes, pouvant le faire passer d'un instant à l'autre entre ses crocs. « Tout c’que tu veux, ma colombe. » Puis elle le regardait et l'entendait, plus elle le trouvait repoussant dans sa manière d'être. Il semblait pathétique aux yeux avertis de la belle. A le voir ainsi, réclamer avec tant de ferveur l'attention de ses attributs, elle se retrouve presque à pardonner à moitié. Malheureusement pour lui, ce n'est qu'à moitié. « J'ai déjà envisagé le sexe douloureux – le BDSM – mais j’ai jamais expérimenté. J’ai hâte que tu m’fasses tout découvrir. » Les doigts de l'homme prennent possession de ses fesses, la robe remontée jusqu'aux hanches. Elle reste ainsi contre lui, sans desserrer son étreinte. Finalement, ses lèvres s'approche plus près encore de son oreille, jusqu'à en toucher le lobe en parlant. Son souffle percutant sa peau, chaud, humide, sensuel. « Je ne vais pas baiser avec toi, ce soir. » Elle remonte sa main le long de son corps, effleurant chaque parcelle de peau, et s'empare rudement de ses cheveux. Une main dans sa chevelure, l'autre taquinant son intimité afin de la faire grimper à travers le pantalon. Elle veut le frustrer, lui donner plus envie que jamais avant de le laisser en plan. Elle aurait envie de conclure avec lui, sa belle gueule et ses sales manières. En d'autres circonstances, elle aurait passé une nuit torride avec lui ; mais les choses étaient différentes ce soir. « Je vais t'abandonner, tout comme tu as abandonné une perle rare. » Elle revoyait encore son oiseau, le visage humide de larmes et les lèvres tremblantes lui raconter avec quelle cruauté il l'avait abandonnée. « Mais avant ça, tu vas la rappeler, et l'inviter à prendre un verre. » La main sur son pantalon glisse jusqu'au soutien-gorge qu'elle porte, dans lequel elle avait laissé son téléphone portable et compose le numéro de la belle oubliée, collant ensuite le téléphone sur l'oreille de Sebastian.

Son objectif allait enfin être atteint. En tissant sa toile autour de sa proie, Colomba s'assurait de ne pas perdre de terrain concernant son but premier : celui que son étoile, qu'il avait sauvagement ravagée, aille mieux. Malgré les paroles réconfortantes de sa patronne, rien n'avait pu lui voler de sourires de fortune. Alors, la belle savait ce qu'il fallait pour que son oiseau récupère ses ailes. Un appel. Celui de cet homme. L'idée, improbable, qu'il ne l'oubliait pas. Et pour cela, Colomba était prête à faire l'impossible, quitte à passer la nuit à le torturer de ses idées noires. Si le fait de coucher avec lui lui avait traversé l'esprit, elle n'en retenait qu'un résultat décevant. Son corps, certes, en ressentait une envie pressante, ainsi collée contre lui, à faire face à sa belle gueule. Céder à ses avances, ce serait le faire gagner, lui procurer du plaisir, chose que Colomba refusait de faire ce soir. Et c'est toujours avec cette voix pleine de langueur qu'elle lui fait savoir, le souffle cognant son oreille. Elle l'entend presque ronronner contre son oreille, il semble avoir perdu l'esprit, ce qui n'a pas pour effet de surprendre la jolie brune. Elle ne veut pas plus de cérémonies, a déjà bien trop pris son temps. Alors, sans se soucier de ce qu'il pourrait dire, elle sort de son soutien-gorge un morceau de papier sur lequel est griffonné le numéro de la jeune femme, et compose le numéro. il est pris au piège, ne peut plus s'enfuir, maintenant. Téléphone collé contre son oreille, Colomba attend que la belle décroche à l'autre bout du fils.
Jusqu'à la proposition, et son regard qui semble la défier. Elle ne sait que répondre, et une voix se fait entendre à l'autre bout de la ligne. Sa voix est douce, mais sanglotante. De quoi déchirer le coeur à Colomba qui l'estime tant. Elle reste ainsi, à le regarder, se demandant la démarche à suivre. Elle a envie de lui tordre le cou, de lui faire ravaler ses paroles et sa fierté. Au lieu de cela, elle continue de le fixer, un champ de bataille prenant place dans son esprit. Puis, comme baissant les armes, elle hoche la tête, lui signifiant qu'elle était prête à lui offrir ce qu'il voulait en échange d'un autre rendez-vous avec son oisillon. Doucement, sans toucher le combiné, elle installe ses lèvres de l'autre côté du téléphone pour lui murmurer. « A la condition que cela se passe chez moi. » Elle avait toujours quelque chose en tête, Colomba. Jamais à court d'idée. En l'occurence, elle tramait bel et bien quelque chose dans ses pensées diaboliques, et il sera bien tard quand Bass s'en rendra compte. Elle lâche son emprise, et se recule doucement de lui, le laissant respirer. Elle attend, qu'il termine la conversation, décide d'un jour, puis raccroche. Bras croisés, le pied tapotant le sol avec impatience, comme si le temps comptait à présent. Sans vraiment s'en rendre compte, elle esquisse un sourire. Le coin de ses lèvres se retrousse en un rictus diabolique.