Sujet: monster in your mind; cahal et nina. Dim 5 Jan - 12:32
cahal, nina & morgan / as i walk through the valley of the shadow of death. i take a look at my life and realize there's nothin' left. ( @2wei )
mystère soucieux et lumineux. tout semble devenir plus clair. en ordre. bien ranger dans son esprit. le bout du tunnel, morgan ne le voit pas encore. aperçoit simplement les ombres au loin, signe d'une sortie qu'il va atteindre d'ici peu. suffit juste qu'il avance. encore. un pas après l'autre. une question de temps, comme toujours et de volonté. elle pourrait s'être écorcher, au vue des dernières révélations. s'être simplement briser aussi. mais il n'en est rien. une cassure presque indolore et incolore. des jours entiers enfermé, à contempler ce qui reste de vrai. il scinde le moindre mensonge, le moindre secret. repasse en revu tout ce qu'on lui a dit et tout ce qu'on lui a caché. pour une fois, morgan n'a pas bu une goutte d'alcool et n'en éprouve pas le manque non plus. il s'est enfermé dans la rage et la haine silencieuses. la solitude puis le besoin de se défouler. alors c'est contre un sac de sable à l'arrière boutique du closer qu'il a finit par jeter son dévolu. et toute cette colère exacerbée. à s'en briser les phalanges, à faire couleur l'hémoglobine le long de ses doigts. aucune douleur. du moins pas assez forte pour effacer l'autre. celle qui tiraille son myocarde, encombre ses bronches. il t'a trompé. il t'a dupé. ça n'aurait pas dû te surprendre. et pourtant. revivre le passé, entendre encore sa voix, qu'il lui crie les actes percutés. la voix d'hera sonne encore en écho dans ses tympans. il n'entend plus que ça. ne revit que ça. comme si tout le reste semblait tout à coup presque futile. il n'a pas mit longtemps à rejoindre le manoir de son ainé. s'y est posé, devant, la cancéreuse au bout des lippes et une main vissée dans la poche de son jean. ses yeux pénètrent le lieu. vacillent sur chaque pierre qui compose l'habitat. de la plus petite à la plus grosse. une heure qu'il est là, n'osant pas encore s'avancer pour sonner à la vaste porte macabre. morgan ne sait pas encore par quoi commencer. ni comment il doit agir face à son ainé. la lueur dans le fond de ses pupilles a déjà choisi pour lui. il ne peut pas le nier. ni même le réfuter. c'est dans le sang que ça a commencé, c'est ainsi que ça se finira surement. une bouffée en plus de la cigarette avant que l'arrogance ne le pousse à jeter son mégot plus loin, venant rejoindre les autres. inspires. expires. ferme les yeux. la tension est palpable le long de son échine, des millions de questions taraudent son esprit silencieux. la solution, morgan ne l'a pas. ne la veut pas. alors, d'un pas, il prend enfin la direction de l'entrée, gonfle ses poumons de l'air disponible et se met enfin à frapper. d'un geste vif mais pas vraiment convaincu, scrutant l'horizon de ses yeux bleutées. la nuit vient de l'emporter. lui et ses ambitions. lui et sa raison. les chimères balayées, il ne reste plus rien de concret. hormis cette haine exacerbée. jane ouvre la porte en premier, affiche un visage surpris quand à la venue si tardive du cadet. son attention toute entière se rapporte à la dame âgée, tandis qu'il affiche un sourire simplet. de ceux qu'on ne peut pas trouver mensonger. de ceux qu'on ne peut qu'aimer. bonsoir jane. cahal m'a demandé de passer. pour ce que tu t'apprêtes à faire, t'es prêt à toutes les subtilités. elle n'a pas l'air certaine de ces mots, ne semble pas le croire. pourtant, il s'avance, force l'entrée sans se soucier de ce qu'elle peut bien penser. vous inquiétez pas, j'connais le chemin. nouveau sourire avant que son attention ne se porte vers le large escalier, menant à l'étage. il la laisse planter là, surement sur le point d'aller se recoucher. personne ne s'est jamais inquiété de lui. de ses intentions et de ses actes. carte en sa faveur pour se faire une entrée sans éveiller les soupçons, dans l'antre du maitre en personne. sa veste qu'il retire avec précaution, la laissant contre la balustrade. et en quelques secondes à peine, il est déjà au sommet. se faufile à travers la nuit ensanglantée. la pénombre assombrie ses traits, l'empêche d'avoir une pensée cohérente, submerger par les vices qui l'animent tout à coup. tu peux encore faire demi tour. tu peux encore te soulager de ce poids. il espère, silencieusement, que nina n'est pas là. qu'elle n'assistera pas à ça. mais dans le fond, ça ne changera rien. le but n'est pas louable, mais il ne fera pas marche arrière. qu'importe les dommages collatéraux. la porte de la chambre face à lui. le silence est son ami. il hésite un instant et pourtant, la pousse lentement. s'immisçant dans l'intimité de son ainé. il balance au feu tout ce qui semblait les lier. faire le clapper de ce qu'ils ont de concret. se laisse aller à l'anarchie aujourd'hui dévouée. les démons engendrés, les destins déliés. au travers de la pénombre, morgan distingue deux âmes dans le lit. deux âmes dont une qu'il n'est pas prêt à faire souffrir, cependant, le choix, il ne l'a plus. des jours qu'il cherche quoi faire. des jours que les questions le hantent et une seule réponse est venue. une seule et unique. inspirant légèrement, il s'avance vers le lit, à pas lents, distinguent les traits de chaque visage et prend la direction du côté de son ainé. scrute les oscillations de ses traits endormis jusqu'à se trouver à sa hauteur. il laisse la haine et les émotions l'envahir, le submerger. un coup de sang. t'es déjà plus là. ses mains attrapent l'encolure du tee-shirt de cahal, le tire de son matelas, l'emmène avec lui dans la vaste chambre. jusqu'à ce qu'il ne le lâche sur le sol. t'as tué dione, pas vrai ? ce n'est pas vraiment une question. la réponse il l'a déjà. le sait depuis toujours même s'il n'a jamais voulu le croire. même s'il réfute l'idée qu'il en aurait été capable. le premier coup de poing s'abat sur l'ainé encore surprit par le réveil que son cadet vient de lui donner. il ne retient pas ses coups, plomb sa mâchoire le poing serré. qu'est-ce que t'as fait putain ?! sa voix s'élève, percute les murs et réveille surement nina dans son dos. il s'en fou morgan. de ce qu'il fait. du mal engendré. y a plus rien qui compte hormis ses propres états d'âmes et la culpabilité qui l'assaille.
Sujet: Re: monster in your mind; cahal et nina. Mer 8 Jan - 12:06
puisses-tu me haïr aussi fort que je te désire.
nina, morgan & cahal ☽ janvier deux mille vingt.
et y'a la fraîcheur de la nuit qui lui mord les épaules, lui bouffe le sternum. mcgrath s'est accoudé au rebord de la fenêtre béante sur le silence du brin de campagne qu'il possède. pas une lumière, pas un son. si ce n'est celui de la nicotine qui se consume entre ses doigts et qui fait danser sa fumée contre les vitres. éclats de verre dans lesquels se reflète la divine silhouette qui se part de soie, qui enfile son rempart du soir. il sent encore la douceur de ses lèvres qui s'évadent contre ses os et la grisante douleur de ses ongles qui possèdent son dos. et à présent, la chaleur de son corps qui vient se presser contre le sien. contre ses côtes, les caresses de ses mains. ne me fais pas trop attendre, elle dépose un baiser sur l'échine de son corbeau qui tourne les mâchoires pour l'observer s'éloigner dans le noir. elle est sa faiblesse sans le vouloir.
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le sommeil est plus lourd qu'à l'accoutumée. jamais mcgrath ne s'est autant laissé aller. ô nina, se sont ses mains qui l'ont bercé. sa paume qui lui couvre le coeur, qui danse avec sa respiration apaisée. avec sa méfiance envolée. il n'entend pas la bonne dévaler les escaliers. ni la grande porte s'ouvrir sur son territoire inviolé. encore moins le pas lourd d'un sang déterminé. il ne bronche pas lorsqu'une ombre se glisse contre les murs de la chambre, lorsqu'elle observe silencieusement la proie sur laquelle elle s'apprête à se jeter. l'oiseau il est loin d'imaginer qu'il est sur le point d'se faire becter.
la violence écrase la sérénité dans ses poings qui se referment soudainement sur le col de cahal. sorti de son nid par la force de bras qu'il ne peut contrôler, l'irlandais tente dans sa course de se saisir de la poignée de la table de chevet. vaine tentative animée d'un réflexe primaire ; c'est tout le meuble qu'il emporte avec lui et la lampe qui se brise d'embrasser le parquet. le glock qui reste calfeutré dans c'foutu tiroir trop loin du tapis sur lequel son dos vient hurler. il y a ces secondes de silence. ces secondes pendant lesquelles il réalise. la lune éclaire trop peu la silhouette pour permettre de la reconnaître ; seulement est prévisible la scène qui va se dérouler. les coudes plantés dans le sol, mcgrath tente de s'extirper, de fuir le bourreau qui est venu le chercher. l'ombre s'approche, rattrape son macchabée et visse un genou à ses côtés pour agripper le fuyard, l'empêcher de pouvoir encore s'envoler. les traits se dévoilent avant même que son timbre ne le trahisse ; morgan lève le poing et brandit la vérité. c'est dione qu'il est venu venger.
cahal sent sa mâchoire se briser. dans chacun de ses os, la colère de son cadet résonner. la sensation de perdre la prestance de ses traits. morgan ne lui laisse pas le temps de rétorquer, un second coup vient l'en empêcher. et c'est le troisième qui fait couler de son nez le carmin de l'irlandais. mcgrath n'entend plus les mots, ne perçoit plus les échos. dans son crâne, seul le choc des coups s'élève et dans un ultime spasme, il porte la protection de ses bras à son visage. putain morgan arrête ça ! qu'il balbutie tant que les phalanges de son frère s'écrasent sur ses avant-bras. ses esprits lui reviennent difficilement, juste assez pour plier une jambe et asséner un coup dans le tibia de son cadet. de quoi le faire flancher. de quoi faire s'écrouler la dernière jambe du colosse ; qu'il soit juste assez près, juste assez étonné pour à son tour lui faire chanter les os. cahal donne le premier coup et se dégage de l'emprise. prend de vitesse le cadet pour inverser la tendance. qu'à son tour morgan ressente le parquet qui lui mord l'échine. un second coup qui vient percuter les mâchoires du blondinet et le sang de l'aîné qui perle jusqu'au visage du cadet. elle nous a tous bernés ! les phalanges hurlent de nouveau, et t'es trop con pour l'avoir remarqué ! morgan lève les poignets, dont se saisit cahal pour s'octroyer les instants nécessaires pour laisser tomber ses rétines dans les siennes. pour y planter toute sa haine. pour qu'il entende ses aveux dégueulés entre ses crocs acérés, j'ai foutu une putain de balle dans la tête de dione, pour que morgan se saisisse de toute l'horreur qui les a pourtant sauvés. cahal resserre les poings même s'il sait qu'il n'a pas la force pour rivaliser. même s'il sait qu'il est condamné.
Sujet: Re: monster in your mind; cahal et nina. Jeu 9 Jan - 18:37
When the sky turns grey
And everything is screaming. I would reach inside. Just to find my heart is beating.
Morgan & Cahal & Nina
Le voile de la nuit s’empare du ciel encore bleuté. Assombri l’azure pour laisser les étoiles à nouveau briller. Remplace l’astre d’or pour celui fait d’argent. Pour cette lune qui aime changer au gré des sentiments. Il y a ce silence qui ne cesse de sillonner entre les pierres du manoir. D’envelopper les oiseaux cachés dans leur tour d’ivoire. Plumes noires et blanches entremêlées, ils se sont endormis après avoir laissé leur désir s’embraser. Sa main posée contre ce cœur qu’elle s’est promis de protéger. La peur immuable de ne plus l’entendre chanter. Qu’on vienne lui arracher cet homme qu’elle n’a jamais cessé d’aimer. Ce bonheur auquel la fleur avait pourtant renoncé. Alors comme tous les soirs, Nina se laisse bercer par son chant d’amour. Jusqu’aux premiers rayons du petit jour. Elle s’endort sans entendre l’orage qui est sur le point de les frapper. Que la mort prend cette fois le visage de ce frère tant aimé. Le cygne ne s’imagine pas un seul instant que sa colère va bientôt déferler sur eux. Le sang s’apprête à couler sous tes yeux. Et il y a ce bruit qui te fait sursauter avant même de te réveiller. Instinctivement, tu cherches le réconfort de ses bras. Mais ton corbeau n'est plus qu'une proie. Les draps abandonnés brutalement, c’est toute votre bulle qui vient d’éclater en un instant.
Ton cœur se met à saigner, à crier cette peur qui continue de te pétrifier. Tu vois cette ombre au loin qui s’abat sur ton roi. Tu ne la reconnais pas. Non, tu ne le veux pas. Chaque coup porté te fait un peu plus trembler. Tu n’entends pas leurs voix, juste ses os qui se brisent à grands fracas. Tu implores l’inconnu de le lâcher. Aucun mot prononcé, que le supplice de ces larmes que tu n’arrives pas à contrôler. Tu distingues juste ce prénom qui vient un peu plus t’ébranler. Ton presque ange s'est transformé en meurtrier.
Elle ne veut pas y croire. Mais c’est son regard putréfié par la haine que Nina vient d’apercevoir. À travers ses rayons, la lune lui retire toute forme d’espoir. Sa rivière calme n'est plus qu'un torrent de rage exacerbée, cette vision pourrait presque l'effrayer. Elle arrive à se lever, alors que Cahal vient de prendre le dessus. Son dos se colle et longe le mur. Entre ses lèvres, des murmures que les frères semblent ignorer. L’ainé se met à frapper pour tenter de faire ployer la bête enragée. Les poings se lèvent et s’acharnent, alors que les phalanges se broient. T’en peux plus Nina. Le corbeau parle de trahison. Le cygne n’arrive toujours pas à comprendre de qui il est question. Pour quoi les deux personnes qu’elle aime le plus au monde perdent la raison. Ils ont cette façon étrange de s’aimer. Mais ce soir, il n’y a plus aucune fraternité. La loyauté du prince s’est envolée.
Puis le roi joue sa carte de trop. Celle qui vient te rappeler que ton aimé peut être le pire des bourreaux. T’entends plus que la haine qui dégouline entre ses crocs. Tout ce que tu souhaites, c’est mettre un terme à ce chaos. Et la lumière brille à nouveau. Met en évidence ce que la nuit essayait de dissimuler. Tout ce carmin qui ne cesse de couler. Main toujours sur l’interrupteur, t’as ce simple cri du cœur. « Cahal. » Comme pour lui rappeler que tu es là. Que tu viens d’entendre de quoi il est coupable. Tu les dévisages sans savoir quoi ajouter. Tes lèvres se remettent à trembler, en croisant leurs océans ensanglantés. « Je vous en supplie par pitié, arrêtez. » Tu sais que ta simple présence et toute ta douceur ne suffiront pas cette fois à les calmer. Morgan est venu punir ton aimé. Tu vois dans ses yeux qu’il n’est pas prêt de céder. Tu le détestes parce qu’il t’oblige à prendre parti. À devoir choisir entre Cahal et lui. Mais tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour que ton roi continue de régner. Aucune vie ce soir ne sera ôtée. Qu’importe ce qu’il a fait, tu seras sa reine à tout jamais.
Sujet: Re: monster in your mind; cahal et nina. Sam 18 Jan - 8:24
cahal, nina & morgan / as i walk through the valley of the shadow of death. i take a look at my life and realize there's nothin' left. ( @2wei )
passer l'éponge. fermer les yeux. délaisser ce qui l'incombe. bien des façons de tirer une révérence et de ne pas se sentir concerner. fuir pour mieux oublier et espérer, dans le fond, que ça finira par se tasser. morgan aurait pu, ne rien dire. laisser les affaires des uns dans leurs mains. ne pas s'en mêler pour son propre bien. mais y a eu trop de mensonges. trop de secrets. trop de haine et d'amour désavoué. y a eu trop de sang, trop d'âmes en péril. la culpabilité née au coeur d'un conflit. parce qu'il a déjà trop porté sur ses épaules pour pouvoir encore encaisser. son ainé l'affuble de responsabilités. silencieuses ou bien dites, qu'importe. il se sent toujours coupable des actes de son sang. coupable de leurs méfaits impunis. ce soir, la révolution a sonné. il est bien prêt à lui montrer que personne ne sort impunis. que tous les actes méritent punissions, surtout quand il s'agit de la famille mcgrath. de plus loin qu'il s'en souvienne, leur paternel avait toujours fonctionné de cette manière. trahison mérite punition. et morgan en a prit dans la figure. des petites comme des grandes. s'est heurté aux ambitions de chacun et à ce qu'on attendait de lui. alors tu t'es promis que tu ferais de même avec l'ainé. il n'a pas de passe droit ce putain d'enfoiré. l'air acre du désespoir, et tout le reste devient illusoire. il oscille un instant. contemple les silhouettes échouées et cherche le courage de venir les éveiller. il aurait aimer, qu'elle ne soit pas là. qu'elle n'assiste pas au désastre de leurs émois. parce qu'il ferait tout pour protéger son minois. nina n'est qu'un dommage collatéral que cahal a mit lui même sur leur chemin. il n'a jamais cherché à la protéger sinon il ne se serait pas mit à l'aimer. les poings serrés, il fait craquer le bout de ses doigts avant d'avancer à pas feutrés dans l'antre de l'ainé. le coup de sang ne met pas longtemps à tomber et c'est par la force qu'il le tire de son sommeil consumé. les idéaux d'un bon cadet laissés au placard. il n'est plus qu'une carcasse emplie de rage. la violence en exutoire, morgan s'en enveloppe. elle le consume. l'emporte au loin. dans cette foutue pénombre qu'il a tant de fois renier. aujourd'hui, elle l'aide à rester éveiller. le corps s'échoue sur le parquet et les premiers mots sont dévoilés. les traits du visage tirés, morgan ne distingue que très rapidement les pupilles semblables de cahal. se contente de hurler tout ce qu'il a toujours refusé de lui donner. il n'attendait que ça, tu l'sais. que tu t'éveilles à ce qu'il a lui même crée. quitte à se rendre victime de tes coups. l'échine se ploie, se tend à chaque mouvement. y a l'allure des mauvais jours qui se dessine et les frissons qui parcourent son épiderme. il se perd un peu plus morgan. désorganise son esprit déjà bordélique de ce qu'il ne comprend plus. pourquoi faire tant de mal à une âme déjà vouée à une vie entière de dévotion ? pourquoi tirer là où ça fait mal ? morgan ne l'écoute pas. continue de faire ruser ses phalanges contre le visage de son ainé, ne sentant pas l'hémoglobine s'y accrocher. y a trop de fureur dans ses yeux. trop de rancoeur dans son coeur. et c'est le coup de cahal qui finit par le faire flancher. ses genoux s'écrasent dans un son à peine inaudible, contre le parquet luxurieux, les lèvres tirées par la douleur provoquée. elle est minime à côté de celle qui le consume depuis des semaines, des années. une éternité de sacrifices. dans la noirceur de cette chambre, ils se cumulent tous les deux de la haine trop de fois contenue. contenue pour mieux exploser. elle est vivace, douloureuse. percute les murs de leurs voix rayées et leurs égos surdimensionnés. l'arrogance en étendard et cette foutue fraternité qui leur colle à la peau. cahal remet un second coup et c'est la mâchoire de morgan qui se met à craquer, le goût du fer dans la bouche. la douleur n'est pas grande. il a déjà plus mal là où ça ne devrait pas. prend les coups et les encaisse. comme toujours. comme à chaque fois. une vieille rengaine. une armure qu'il n'est pas prêt de lâcher et que cahal ne peut si facilement brisé. parce que tu l'es déjà tout entier. y a plus rien à recoller. s'en est trop lorsque le deuxième poing percute son visage et c'est les poignets qu'il lève pour se protéger. la lumière s'éveille, ploie les visages des uns et des autres. ses iris percutent les siennes, sondent la moindre lueur. le moindre espoir de rédemption. y a plus rien à l'intérieur. tout n'est que chaos et trou noir. un large tunnel dont la sortie est prisonnière. l'horreur contemplée, il vous a tous berné. la voix de nina sonne en écho dans son dos. elle est comme un murmure au loin qu'il n'entend pas, ne calcule pas. elle fait trop mal pour qu'il ose se retourner et c'est avec un coup de tête contre le front de son ainé, que morgan se sort de son emprise. il le fait reculer, assez pour qu'il retrouve le sol de ses deux pieds. le coup a été dur à encaisser et la tête commence à lui tourner. alors c'est ça la famille mcgrath ? les gouttes de sang, il les sent couler contre le coin de ses lèvres. lève une main pour s'en débarrasser et contemple sa paume entachée avant de sourire amèrement. tu tire une balle dans la tête de quelqu'un ? ta putain de fiancée ! à chaque mot, il s'avance. rattrape la distance creusée, hurle à s'en briser les cordes vocales. pourrait bien réveiller tout le quartier. mais plus rien n'a d'importance. plus rien. t'es juste voué à cette vengeance. t'as perdu une amie. tu perdras un frère s'il le faut. remettre de l'ordre dans le chaos. on va tous crever par ta faute ! la guerre est déclarée, morgan le sait. dans leurs dos, le son des australiens, les armes affutées et cette sensation qu'ils vont bientôt tous crever. juste pour une histoire d'égo. il rattrape le col de son ainé, le soulève non sans difficulté avant de faire percuter son échine contre un mur immaculé. il tient son emprise, refait taper son dos avant d'avancer son visage vers le sien. il noie ses pupilles dans les iris bleutées de cahal, brise le lien fraternel. se contente de le voir en ennemi. comme à la guerre. comme à l'armée. on va avoir les australiens à notre cul. et ça, c'est uniquement ta faute. la tienne. dans le fond de ses yeux, il lui fait comprendre, que l'heure est grave. tout le monde est en danger, personne ne sera épargnée. et morgan n'a pas encore décidé, de quel côté se placer. même si ta loyauté, tu sais déjà pour quel sang tu vas la donner. continues, fébrilement, d'exister. des paroles déjà prononcées, un rappel des souvenirs évaporés. tu finiras tout seul. avec ton fric et un trou dans le coeur. son visage qu'il avance un peu plus, jusqu'à son oreille. délivrant les dernières paroles qu'il est bien prêt à lui donner, à l'abris de la douce colombe juste à côté. tu lui tire une balle dans la tête à elle, et c'est la tienne que j'fais sauter. ses doigts relâchent le tissu de son col, laissant l'ainé s'écroulait. deux pas en arrière pour reprendre un oxygène salvateur. ses iris se plantent un peu partout dans la chambre avant de rejoindre celles d'une nina apeurée. il pourrait bien lui dire que tout ira bien. mais il est incapable de lui mentir. même silencieusement. parce que tout ce qu'elle semble voir, c'est le monstre qui vient de s'éveiller.
Sujet: Re: monster in your mind; cahal et nina. Mer 22 Jan - 19:40
puisses-tu me haïr aussi fort que je te désire.
nina, morgan & cahal ☽ janvier deux mille vingt.
et ça ? tu l'avais prévu, ça ? c'était bien c'que tu voulais pourtant. c'était bien ça. lui crever ses yeux malades. et lui faire bouffer sa médiocrité pour qu'il s'mette à chier la même arrogance avec laquelle t'as pu l'élever. c'était bien c'que tu voulais, ouais. qu'il s'éveille à c'monde que t'as persister à créer. lui coller l'cul sur ce trône qu'il a jamais réclamé. lui coller entre les phalanges les apanages des types qui savent faire pleurer. qu'il soit une copie de toi. en un peu moins parfait. faut pas déconner, t'es pas prêt d'accueillir entre tes lippes la modestie dont il s'est lui-même badigeonné. pourtant c'est sur tes joues que quelques mèches se sont mises à danser. dans leur transe toute cette hémoglobine qu'elles étalent sur tes traits. ouais, c'était c'que tu voulais. voir dans ses rétines tomber, votre foutu couperet irlandais.
les poings serrés sur les articulations de morgan, mcgrath jubile. il porte ce rictus déformé par les trémulations de ses poignets. ni joie, ni peur. ni fierté, ni rancoeur. comme si tout s'mélangeait. comme s'il haïssait soudainement le colosse qu'il a lui-même créé. et soudain, dans l'ombre de ces quatre murs, cette odeur d'éthanol qu'il avait l'habitude de traîner, n'est plus. l'obsolescence de son frangin n'lui brûle plus la trachée. la déchéance ne lui ronge plus le fond d'ses poumons asphyxiés. quelque chose, quelques part, a changé. morgan n'est plus, c'est en monstre que tu l'as changé. et c'est un rire qu'il retient, malade, il l'avale pour que ça n'se voit pas. ce rire qui aurait tranché l'obscurité. parce que nourrit de cette étrange fierté d'être exactement là où il l'avait souhaité. de prendre dans la gueule les exacts coups qu'il avait prémédité. de regarder les exacts baisers carmins dégringoler sur les mâchoires de son cadet. l'exquise mégalomanie d'avoir entendu chanter dans ses os morcelés, le parfait chorus de cette délivrante folie.
sauf qu'elle était là. sauf qu'elle a fait vibrer sa tristesse et c'est l'attention de cahal qu'elle a foutu aux abois. pas l'temps d'se retourner. pas l'temps d'vérifier dans ses larmes à quel point elle est blessée. l'obscurité retombe comme un voile sur ses rétines dans un craquement de cervelle. le parquet mord dans son épaule avant qu'il ne se relève, précipité, la paume qui se plante dans le mur pour éviter de sombrer. et l'image de cette chambre qui dans le sang, peu à peu peine à se former sous le rideau de cette arcade n'a de cesse de dégueuler le carmin. un revers de poignet et la silhouette de morgan s'extirpe, revient. on serait tous crevés, si tu n'avais rien fait, si t'avais laissé la veuve léthifère vous annihiler, elle nous aurait gangrénés parce que c'était ce à quoi elle aspirait. l'avant-bras planté dans la tapisserie et l'âme encore embrumées d'ce réveil inespéré, mcgrath sent de nouveau son corps lui échapper, des mains affolées de son cadet et son immarcescible et nouvelle autorité. dans l'fond d'ces yeux, cahal voit la panique étreindre la féroce envie que morgan nourrit, cette envie de lui faire la peau. cette envie de lui faire ravaler ses foutus mots et surtout, cette conscience qu'il n'y avait pas d'autre solution pour éviter l'échafaud. le cadet s'approche et lui siffle ses reproches. et ça arrache au corbeau ce premier semblant de sourire, l'hémoglobine coagulée entre les dents. parce que ton coeur, tu l'as toi-même flingué. mais nous prospérerons, parce que tu crois que cette vacuité, tu pourras la combler avec tous ces billets. tu crois qu'un jour, la brèche sera douce à porter. mais t'es une aberration cahal. un monstre de violence vers chacun dirigée. et tu seras jamais rassasié. à jamais affamé.
morgan lâche sa dernière menace dont il dédie les sentiments à la blonde juste derrière, toute statique dans sa nuisette dorée tandis que les coeurs irlandais sont eux, erratiques. il s'en va comme un fantôme, fait quelques pas en arrière sans quitter des rétines, sa cible. cahal a un regard pour celle qui porte les cils humides. dans son mutisme il peut lire son supplice. l'horreur dans les soubresauts de sa cage thoracique. et même s'il pouvait les éradiquer, ils sont les fâcheux dommages d'une machine qu'il ne peut plus arrêter. qu'il ne veut plus arrêter.
de ses pieds nus il fait grincer le parquet. il sent sur sa peau leurs deux sangs mélangés mais ne s'arrête qu'une fois la distance avalée. cahal plante les dagues de ses iris dans la chaire de morgan et remue cette plaie qui en se refermera jamais, parce que tu as des remords, toi ? il fait grincer les souvenirs, remonter à la surface ce que le blond aurait voulu oublier, toutes ses vies qu'il a fait cesser, d'avoir tué autant de personnes qu'il le fallait pour atteindre tes objectifs. au tour du corbeau de lever un poing et de faire chanter ses serres sur le col du soldat. ses mâchoires se crispent et sa prise s'intensifie sur le cuir délavé, parce que maintenant tu vas t'mettre à chialer les gens qui ont voulu t'égorger ? il passe d'une rétine à l'autre, agacé de constater encore des traces de faiblesse dans la hargne d'un mcgrath. il sent l'hémoglobine baigner ses gencives et son palais pleurer d'avoir été brisé. il n'attend pas de réponse. il n'y a pas de réponse. cahal lui crache finalement à la gueule tout le carmin qu'il ne peut plus avaler. il dessine sur ses traits la douleur des coups dont il l'a asséné. il possède sa colère et le bénit de ce sang qu'il a fait verser.
mcgrath dépasse la silhouette de son frère et fait quelques pas vers l'armoir à côté de laquelle nina s'est réfugiée. sur le chemin, il hôte le t-shirt maculé de sang, laisse à l'obscurité le loisir d'embrasser ses côtes marquées. il essuie une dernière fois son visage avec le tissu qui s'échoue finalement sur le parquet. du reste de la nuit, son sang n'a pas fini de perler de ses plaies. ses griffes s'enfoncent dans le ventre du meuble qui vomit un autre habit. moins souillé. moins tâché. moins imparfait que celui que mcgrath vient de jeter. tu as peur de moi ? que tu lances à l'ombre près de la porte avec ce signe du menton ; celui que les arrogants brandissent pour désigner la dévotion. tes rétines retrouvent son visage. les tiennes sont froides et les siennes, chaudes de larmes. tu lui balances sèchement l'ordre plus que la question pour qu'elle caresse ta domination. qu'elle lui prouve que vous êtes tous des abominations.
Sujet: Re: monster in your mind; cahal et nina. Lun 3 Fév - 16:43
When the sky turns grey
And everything is screaming. I would reach inside. Just to find my heart is beating.
Morgan & Cahal & Nina
T’as l’impression de porter malheur. Tu te demandes ce que tu as fait à celui que certains appellent encore Seigneur. Bien longtemps que tu n’as plus prié. Bien longtemps que ta foi est partie en fumée. Que tes pieds n’ont pas embrassé sa maison sacrée. Mais ce soir, tu te mets à le supplier. Tu donnerais tout pour effacer cette nuit et pour tout oublier. Pour te réveiller de ce cauchemar aux allures de réalité. Puis il y a ce moment de flottement quand tu fais trembler ta voix. Lorsque tu fais crier ton cœur en émoi. Oh Nina, ce n’est pas la peine d’espérer, ce n’est pas aujourd’hui que tes vœux seront exaucés. Il n’a même pas eu le temps de te regarder, que la bête s’est remise à frapper. Ce sont les os de ton aimé que tu entends à nouveau se briser. Macabre mélodie que ton presque ange s’apprête à jouer toute la nuit. Qui te fait lâcher toute la douleur à travers ce simple cri. Puis il y a cette colère qui doucement t’envenime. Qui voudrait que tu le voies comme une simple vermine. Mais t’as cet amour pour lui qui t’empêches de le flinguer. Ce lien indéfectible que tu n’es pas encore prête à répudier. Pourtant, tu voudrais tuer celui qui oserait t’enlever ta raison d’exister. Oh Morgan, c’est un autre monstre que tu pourrais créer ce soir. Si jamais il te prenait l’envie de faire valser la mort entre les murs du manoir. Il n’est jamais bien loin, le cygne noir.
Tu l’entends hurler, verser cette rage qui ne cesse de l’aveugler. Violence qui l’anime et qui continue de déferler. Morgan pointe du doigt les menaces qui pourrait tous vous tuer. Cette vengeance que la reine d’une autre contrée est venue réclamer. Sœur de celle que tu as tant jalousée pour avoir osé poser ses mains sur ton corbeau en premier. Tu comprends maintenant pourquoi Hera s’est rapprochée de toi. T’es la seule faiblesse de ton roi. Et c’est maintenant sa voix que tu entends claquer, prêcher les faits que son frère tente de renier. Cette trahison préméditée qui aurait finit par décimer les Irlandais s’il n’avait rien fait. Si le corbeau n’avait pas décelé ce piège qui autour d’eux se refermait.
Cahal sourit aux menaces de son cadet. Mais c’est ton cœur à toi qui se brise lorsque Morgan lui prédit cet avenir auquel il le croit condamné. Futur dans lequel il ne te voit pas à ses côtés, comme si tu allais toi aussi l'abandonner. Ce sont tes poings que silencieusement tu broies, ton dos que tu colles contre le meuble fait de bois. Son océan croise enfin le tien, malgré sa peau criblée de carmin. T’es dévastée Nina. Tu voudrais l’enlacer, mais quelque chose dans son regard t’ordonne de ne pas t’approcher. Et tes yeux se tournent vers l’homme que tu croyais connaître. Vers cet homme qui se cache derrière la bête. Tu te sens trahie, complètement meurtrie. T’aimerais lui crier, mais tout ce que tu sais faire, c’est pleurer. Alors tu laisses les larmes couler, avant que les griffes de la charogne fassent frémir le parquet. Avant qu’il ne retrouve la férocité de ses traits. Parce que jamais il ne comprendra que son frère n’est pas comme lui. Tu fermes les yeux lorsqu’il lui crache au visage son sang et tout son mépris. Toute cette colère qu’ils ont subie. Que Cahal tourne maintenant vers toi, mais tu ne le regardes pas. C’est comme si tu n’étais plus là. Puis il y a cette voix au loin qui capte ton attention. De celui qui ose te poser cette infâme question. Ton océan vient défier le froid dans lequel il tente de te faire ployer. « Je n’ai jamais eu peur de toi. Ni aujourd’hui, ni demain. » T’écrases les derniers centimètres qui continuaient de vous séparer et toute sa domination qu’il ose encore insuffler. T’effleures son visage tuméfié, alors que tout ton amour pour lui vient te foudroyer. C’est comme si tous ces coups t’avaient aussi touché. Comme si tes os étaient aussi brisés. « La seule chose qui m’effraie, c’est de te perdre. » Ta voix se met à trembler, car ce soir, t’as bien cru que cela allait arriver. Oh Cahal, comprendras-tu un jour à quel point Nina peut t’aimer ? Tu colles délicatement ton front contre le sien. Tu viens t’agripper à son cou et tacher tes plumes de carmin.
« J’espère que tu es prêt à vivre avec mon sang sur tes mains. » Tu te tournes tes opales vers Morgan. Quelques larmes sous tes yeux, pourtant il y a dans ton regard quelque chose d’encore plus douloureux. Cette colère qui te ronge peu à peu. « Car c’est tout ce qu'il te restera de moi si tu es venu la venger. » Si tu es venu le tuer, ce sont deux âmes que tu devras emporter. Car sans lui, l’étoile ne pourra plus jamais briller.
Sujet: Re: monster in your mind; cahal et nina. Jeu 6 Fév - 19:30
cahal, nina & morgan / as i walk through the valley of the shadow of death. i take a look at my life and realize there's nothin' left. ( @2wei )
la rage aux abois de s'être encore fait duper. de n'avoir rien vu venir, pas même les coups prévisibles d'un ainé qu'il connait sur le bout des doigts. morgan a cru en son histoire de disparition. regrette de ne pas s'être épancher un peu plus sur le sujet. de ne pas avoir été là, non plus, pour sauver l'âme en péril, qui à son sens, n'avait rien demandé. dione n'a été qu'un pion sur un échiquier. tout comme lui. et ça le rend malade de constater que toutes les personnes proches, se contentent sans sourcille d'utiliser les aimés pour mieux régner. pas une once de sentiments dans leurs palpitants. pas même de courage, dans le fond. il les met dans le même sac. hera et cahal. sont fait du même acier macabre. tueraient pères et mères pour un peu de blé et comblaient le trou béant de l'égo surdimensionnés qu'ils ont à la place de la charité. quels genre de personnes s'estiment mieux que les autres ? tous dans le bateau. tous avec le même fardeau. et ils semblent tous deux l'avoir oublier, au point que morgan se sent obliger de leur rappeler. il ne se croit pas meilleur. ni même bon. d'une nature pessimiste, mcgrath a tendance à croire qu'il mérite ce qu'on lui donne. et plus les années passent, plus le fardeau semble trop lourd à porter. il est arrivé au point où il n'arrive plus à encaisser. alors, ça explose. pour un rien. pour un tout. et ça se mélange à l'amertume et les silences. une bombe préméditée aux conséquences surement mal calculées. et t'es incapable, aujourd'hui, de respirer. incapable de pardonner. ses doigts encerclent le col de son ainé. sa bouche délivre l'insolence que cahal attendait. le bouton qu'il a allumé y a de ça des années, ce soir, dans la délivrance de la conquête que morgan n'a jamais vu venir. il comprend, peu à peu, le venin qui coule dans son sang. même ses amis semblent en être toucher. du moins, ceux qui le prétendaient avant de se rendre compte que tout n'a été que mensonge du début à la fin. futilité enivrée. derrière des sourires dissimulés. l'envie d'avoir calculer chaque mot, chaque geste. il se sent duper. prit dans une sphère dont il n'avait même pas conscience jusqu'à ce jour. jusqu'à ce qu'hera ne délivre sa conscience de ce qu'il ressentait dans le fond. tout est plus clair tout à coup. plus limpide à ses yeux. et pourtant, morgan ne ressent que la noirceur et le vaste néant. plus de but réel. ni d'envie de servir une cause. y a plus rien qui ne l'atteint. pas même le rouge carmin sur le visage de son ainé et les pleurent incessants d'une vieille alliée. nina a rejoint l'autre camp. nina a fait son choix depuis longtemps. l'amie perdue à jamais. morgan le sent dans chacun de ses os tandis qu'il cumule cahal de sa désobéissance et de son arrogance. trop de fois, le silence a gagné tes traits. trop de fois tu t'es laissé duper. maintenant, t'es prêt à tous les écraser. sa langue claque dans l'atmosphère tout comme les mots de l'ainé. il les entend mais ne les calcule pas pour autant. refuse de se rendre à l'évidence qu'hera a prémédité depuis des années, ses coups bas et son désarroi. qu'elle n'a cherché qu'à s'immiscer là où elle ne devait pas. parce qu'il est plus simple pour morgan de voir dans le regard de cahal le truand qu'il est. plutôt que de se rendre à l'évidence que son amie l'a farouchement désabusé. qu'elle s'est servie de leur relation pour l'amadouer. bien loin de se douter qu'un jour, le poteau rose serait scellé. l'acre amer qu'il a au fond de la bouche l'empêche de répliquer. de toute façon, ça ne servirait à rien de s'entêter. il n'y a pas plus farouchement accroché à ses principes que le cerveau de l'ainé. il croit profondément avoir raison, avoir agit de la bonne façon. et c'est bien ça le plus effrayant. que ses actes deviennent routine, qu'ils ne soient plus que des affres enviables dans ce monde de demeurés. alors, morgan relâche la pression de ses doigts, dévalent la distance qu'il impose sans état d'âme. s'octroie une bouffée chaleureuse d'un air presque irrespirable, les yeux dans les yeux et cette nonchalance au bout des cils. il peine à contempler la blonde non loin qui s'est réfugiée dans un coin. il peine à voir dans ses yeux toute l'horreur qu'elle lui met sur le dos. ce n'est pas moi le monstre nina. c'est celui qui partage tes draps. les phalanges de cahal reviennent trop vite vers lui, enserrent à leur tour les tissus déjà froissés. morgan ne s'offusque pas. ne s'en sent pas le moindre du monde apeuré. il plante ses iris dans les siennes. voit la lueur. la même qui anime les siennes. instinctivement, à son tour, il plante ses doigts dans les avants bras de cahal, pressent légèrement. assez pour qu'il en ressente la pression. les gencives dévoilées, c'est avec un sourire amusé qu'il l'écoute chanter. clamer combien il a fait les mêmes choix, les mêmes actions. il l'enferme avec lui dans la bulle macabre qu'il a instauré. mais y a plus de culpabilité dans le coeur du cadet. plus rien qui ne semble l'atteindre comme autre fois. parce que tous ces actes, tu les as fait en son nom. tous ces actes, tu ne les porte plus comme avant. ils ont disparu avec le reste de tes sentiments. les genoux qu'il ne ploiera plus pour lui. ô non cahal, plus rien ne sera comme avant. le mépris en étendard lorsqu'il lui crache tout le carmin de la bouche au visage. un geste de recul avant de fermer les paupières et de se sentir libérer d'une tâche lourdement acquittée. le respect est mort ce soir. le fraternel aussi. ils ont rejoint tous les deux les méandres des inconnus au bataillon. assez proche de se détester. trop loin pour oser s'entretuer. même la colère des mains de morgan semble s'être envoler. consumer par la déception qui se lit dans ses traits. un pincement de lèvre et ses yeux suivent la carcasse délavée de son frangin jusqu'à la silhouette apeurée de celle qui partage aujourd'hui son coeur tout entier. seul contre tous. il le comprend à l'instant même où elle prononce les mots. il comprend qu'ils ne seront plus. et ça ne lui fait rien. il la fou dans le même bateau. nina a choisi et morgan ne se battra pas. trop épuisé. trop lassé. parce que tu crois que j'suis comme lui ? les sourcils froncé, il peine à croire ses paroles. se donne même le droit d'en rigoler à gorge déployée. tu crois que j'vais tuer mon frère ? ça t'en serai bien incapable, même si tu le voulais. les monstres ne vivent que dans des manoirs. d'autres s'en chargeront pour moi. pourquoi m'salir les mains et la conscience avec ça ? il cessera de le défendre. cessera de céder à toutes ses demandes. le destin de morgan n'est plus entre les mains de cahal. il n'a plus sa confiance non plus. ni sa dévotion. tout ce qu'il lui doit, il vient de le balayer. la seule chose qui le retient de lui ôter la vie, c'est le sang qui coule dans ses veines et le nom qu'il porte. tu voulais que j'me réveille, hein cahal ? c'bien ça tes mots ? tu voulais que j'sorte de ma putain de léthargie. et bien c'est fait. pas dans le bon sens. pas pour les bonnes raisons. ni les bonnes causes. quelle différence dans le fond ? le doigt qu'il pointe vers l'ainé avant d'oser, s'avancer. assez pour voir toutes les failles qui se cumulent sous ses traits immaculés. à défaut d'approuver le moindre de tes mots. la moindre de tes foutues décisions, j'vais toutes les rejeter et faire en sorte que lonàn et aodh ne t'suivent plus. crois moi, l'enfer n'est pas encore arrivé. crois moi que tu vas finir par perdre les seuls alliés que t'avais. mise en garde ou menace, y a pas vraiment de différence. pas même de ressemblance. morgan tient toujours parole et cahal le sait. en marche les hostilités quittent à finir par se faire tuer.
Sujet: Re: monster in your mind; cahal et nina. Jeu 27 Fév - 12:48
puisses-tu me haïr aussi fort que je te désire.
nina, morgan & cahal ☽ janvier deux mille vingt.
et tu lui crache à la gueule tout cet acide qui te brûle le bide. tu craches sur sa peau avinée tout le dégoût qu'aujourd'hui, ton sang peut t'inspirer. t'espères que que l'hémoglobine lui brûle les traits. que vous cellules communes lui rongent ce crâne que tu te retiens de broyer -par ta langue et le venin que tu peux dégueuler. il ne t'inspire plus rien, morgan : que déception et fierté coagulée. et tu lui craches à la gueule tout cet acide qui te brûle le bide. tu craches ce sang qui te blesse les gencives. et t'espère, qu'une fois la bidoche cramée, tu puisses contempler enfin, les traits du monstre qui t'a élevé. tu te trompes cahal. il n'y a qu'à toi qu'il a fait bouffer cette violence dont il débordait.
la question a été posée. et la provocation résonne dans l’esprit embrumé de la blonde désemparée. cahal la transperce de ce regard autoritaire, de cet ordre qu’il maquille d’ce silence éphémère. dis-lui, nina. dis-lui toute l’emprise qu’il a sur toi. dis-lui à quel point il est roi. avant qu’il ne couvre ses côtes meurtries, des pulpes s’échouent sur ses mâchoires blessées. mcgrath lève des rétines sombres qui avalent les cils humides de la blonde qui s’est approchée. elle a le regard dévoué. elle a l’attitude aveuglée. dans ses doigts, toute la chaleur de cette force qui la pousse à aimer ce type, ce monstre, pour qui la briser est un vœux inavoué. nina, elle voit pas. nina, elle réfute les griffes, les crocs et le sang qui suinte sur son cuir abîmé. nina, elle s’est fait happer par la nauséabonde odeur des macchabées. nina, elle a les ongles arrachés. les yeux crevés. le cygne s’approche encore et se dresse sur les pointes qu’elle a longtemps pratiquées. elle pose, sereine, son crâne contre celui du blessé. et elle sort ses plumes aiguisées, son aile qui s’abat comme un couperet. soudainement, mcgrath se bat entre la fierté d’avoir sous ses doigts une poupée aux membres filés et celle de n'avoir besoin d’aucun roquet pour défendre sa souveraineté. soudainement tu t’écartes, avant d’te perdre dans l’emprise de ses yeux. avant d’perdre cette grandeur bâtie sans avoir besoin d’eux. d’un geste des mâchoires, tu chasses les phalanges qui écrasent ton ego, qui caressent douloureusement tes os.
un souffle blessé s’échappe de ses lippes lorsqu’il passe sur ses flancs le tissu blanc. un pas, puis deux. il est toujours là. il le regarde toujours depuis là-bas. le colosse se tient dans la lumière grésillante du chevet, du meuble chaviré par leur étreinte bousculée. sur sa gorge, toujours, les poings serrés du cadet. le corbeau écoute les dires de son frère, ces attaques futiles qui ne l’atteigneront jamais : parce qu’il n’y a plus rien à blesser. son poignet qu’il porte à son visage et d’un revers prudent, le sang qui peind sa peau blafarde. cahal s’approche et au bord du lit s’échoue sa carcasse. la silhouette se penche sur le tiroir renversé et sort de son ventre, l’or qui abrite la mort en fumée. un tube qu’il porte à ses lippes et l’étui qu’il lance à son cadet. vas-y, l’allumette hurle dans la nuit, fais-le, le cancer se met à chanter dans la nicotine allumée, tu arriveras à les rallier à ta cause. il a le timbre froid mais mordant : les mots calmes mais arrogants. mcgrath une première bouffée et c'est dans ses cuisses que ses coudes viennent se planter. il lève les rétines, observe ce frère meurtri, mais j'espère que tu apprendras vite qu'il n'y a pas de choix agréable. et tu n'te rends pas compte que dans la complexité qui t'anime, dans la violence qu'tu brandis, quelques part, c'que tu voulais, c'était d'les protéger. tu n'te rends pas compte que ton égoïsme est alimenté par la peur de les voir écrasés. qu'ils sont chacun un os du monstre que t'as créé. t'avoueras jamais, nan, jamais, que parfois, t'te surprends à les aimer.
des pas se font entendre derrière la porte, comme un fantôme qui serait apparu. et il y a cette petite voix, gênée, qui dévoile l'identité de l'âme qui ose à peine se montrer. votre frère souhaite-t-il boire quelque chose, monsieur mcgrath ? les rétines de cahal viennent effleurer l'ombre qui reste pudiquement blottie dans l'obscurité du couloir. puis il revient à son frangin, le menton relevé. il s'apprêtait à partir, ordre plus que proposition : le corbeau voudrait le chasser pour panser ses plaies. car il reste muet à la douleur lorsque qu'un témoin s'aventure à l'épier. t'as réussi à le briser. comme tout c'que tu t'évertues toujours à toucher. t'as réussi à faire rugir son envie d'vivre, son besoin de détruire. vos gênes communs dans ses veines qui se sont mis à bouillir. et ta douleur, maintenant, te fais l'effet d'un orgasme grisant.