Colombie / Por la Panamericana (Alejandro)

@Alejandro Aguirez

C'est une Frida différente qui attend au sein de l'aéroport de Bogota, un bâtiment au style très sixties et soviétique. Elle a délaissé ses habituelles robes et ses talons pour une tenue bien plus pratique et sportive. Ainsi qu'une veste légère, plutôt coupe vent et imperméable pour s'accorder à l'hiver colombien, chaud et humide. Rien à voir avec le climat New-Yorkais dans ce coin du monde quasi équatoriale. C'est donc avec un petit sourire qu'elle dévisage les passagers américains tous bien trop couverts ; imaginant la neige sur leurs habits. S'il y a bien une chose qui ne lui manque pas, c'est ça alors que tout le reste de son monde se trouve cruellement dépeuplé. Son mari lui manque, ses enfants aussi. Elle les traits fatigués d'ailleurs, l'orchidée, comme si elle était en train de fanée d'être loin de ceux qu'elle aime. Elle rentrera bientôt.

Mais pour le moment, elle accueille chaleureusement son ami venu lui rendre visite dès que la tête chevelue et barbue apparait au milieu de la foule au comptoir des arrivées.

- Buenas Alejandro !

Elle le sert entre ses bras, plus démonstrative qu'elle n'en a l'habitude, avant de continuer en espagnol.
" Je suis ravie que tu me rende visite ! J'espère que tu as pris une autre tenue plus légère néanmoins protectrice !"

Elle sourit, c'est qu'ils vont se prendre de sacrées rincés à cette période, du moins dans les terres et dans la jungle. S'ils en ont marre, ils pourront toujours aller vers la côte.

" La moto nous attend à la location ? "
Qu'elle demande. Elle n'était pas certaine de où il avait pu la dégoter. Sinon ils prendraient un taxi, Frida connaissait des entreprises fiables. Elle voyageait léger, un petit sac avec l'essentiel pour ce road trip plus ou moins planifié. Elle avait réservé des gîtes d'étapes pour les premiers jours car il était hors de question à 46 ans et après 23 ans à vivre dans le luxe de se retrouver à camper au milieu de la nature.

(c) calaveras.

Les voyages étaient une véritable passion pour lui, un moyen de découvrir le monde à travers d’autres yeux, à travers d’autres traditions. L’invitation de son amie Frida était tombée pile au bon moment, son fiancé était encore en formation loin de lui et il se retrouvait seul comme un con dans sa grande maison. Enfin grande, il n’habitait pas dans un château non plus, une maison suffisante pour lui et son fiancé ainsi que les invités qu’ils accueillaient parfois. Une maison chaleureuse quand il ne se trouvait pas tout seul dedans comme un con.

Donc partir en voyage fut une excellente idée, l’attente allait être moins longue, moins prenante. Malgré qu’encore une fois, il cachait ce sentiment, cachait cette absence douloureuse. Sa vie privée ne regardait que lui et il n’était pas le genre d’homme à raconter sa vie. La niaiserie n’était pas sa tasse de thé, il détestait plus que tout le romantisme est ce genre de connerie.

Ces élucubrations s’arrêtèrent lorsqu’il aperçut son amie. ¿Hola? . Il laissa Frida le serrer dans ses bras en guise de salutation. N’étant pas un adepte des démonstrations publiques d’affection, il se laissa faire sans grand enthousiaste, ni excitation avant de reprendre la parole en espagnol.
Sì ! Je ne suis pas un débutant.

Alejandro avait l’habitude de ce genre de climat puis il avait accès à internet quand même. Il n’était pas complètement con et malgré le fait qu’il n’était inscrit sur aucun réseau social, il savait rechercher la météo sur son téléphone. Donc ayant vu le temps et les conseils des voyageurs pour cette période. Puis ils connaissaient certaines personnes dans ce pays étant un passionné de motos anciennes. No ! Je connais quelqu’un qui est aussi fou que moi de belles bécanes anciennes.

N’ayant pas de valise, il récupéra uniquement son sac à dos avant de prendre la direction de la sortie de l’aéroport. Nous devons aller là. Après tout, c’était son pays à Frida, elle devait connaitre cette ville comme sa poche. C’est loin ? Il avait trop de boulot et il n’aime pas être dans la foule.

@FRIDA MCGRATH

@Alejandro Aguirez

Frida, elle n’est ni spécialement tactile, ni spécialement introvertie, tout dépend de la situation, de la personne en face, de son ressenti. Elle offre ce qu’elle a envie d’offrir sans rien attendre de particulier. Qu’il accepte, refuse, s’offusque ou s’en moque, elle s’en fiche bien, ça ne l’émeut pas. C’est n’est pas son problème quoi. Elle sourit ensuite, contente de savoir qu’il a prévu ce qu’il faut.
- Je vois ! Nous n’allons pas voyager sur n’importe quoi, je te reconnais bien là ! Pour elle, c’est un peu du pareil au même, elle n’est pas aussi passionnée mais cela lui fait toujours plaisir de l’écouter parler moto et se laisser expliquer des choses qu’elle ne connaît pas, même si c’est un sujet sur lequel elle ne serait jamais venue d’elle-même. Et la Frida d’aujourd’hui semble avoir gagné en patience et en curiosité.

Alejandro lui montre ensuite la destination, elle enregistre mentalement le nom de la rue et l’emmène à la sortie de l’aéroport, au parking minute. « Rien n’est très loin dans les villes colombiennes, mais je ne connais pas si bien Bogotá. » Les routes sont juste parfois étroites et sinueuses et dans certains quartiers, il faut un peu se battre pour avoir la priorité. Ou Klaxonner.
Elle repère rapidement un taxi appartenant à une compagnie fiable et lui fait signe. Ensemble ils montent et elle donne l’adresse au chauffeur.

Pendant le trajet, Frida en profite pour lui montrer où se situent les quelques hôtels qu'elle a réservé et la route qu'ils auront à faire pour se rendre à chaque étape puis elle lui confie les vieux de route. Il leur faudra à peu près quinze minutes pour traverser la jungle urbaine et se retrouver en bas de l'enseigne de location qu'Alejandro avait contacté. Ils sont rapidement accueilli par le gérant, et hormis le saluer et se présenter, la colombienne laisse rapidement le spécialiste prendre les devants.

- Alors laquelle de ces belles bécanes sera notre compagne de route ? Toujours en espagnol.

(c) calaveras.

Les conventions sociales, le savoir-vivre n’était pas un savoir qu’il possédait. Jouer le rôle des faux-semblants n’était pas sa tasse de thé, la franchise était sa façon d’être et sa façon de vivre. Que ce soit dans ses paroles ou dans ses actes, les faux-semblants n’étaient pas son truc, pas sa façon de penser.

Il aimait les choses simples, celles qui n’étaient pas clinquantes ou pires encore à la mode. Il ne suivait aucune mode, que ce soit d’un point de vue vestimentaire ou pour sa passion des motos anciennes. Il n’aimait pas utiliser les motos à la mode, puis celles qu’il utilisait étaient moins connues, mais elles marchaient et au pire il savait les faire marcher.

D’ailleurs Frida lui confirma en quelque sorte en lui affirmant qu’elle le reconnaissait. J’aime les belles choses et je saurais les réparer si on tombe en panne. J’ai quelques outils dans mon sac à dos, rien de trop lourd. Un haussement d’épaules pour conclure ses dernières paroles avant de laisser Frida gérer leurs voyages. Certes elle ne connaissait pas bien la ville, mais c’était son pays donc elle le connaissait déjà plus que lui.

Ils arrivèrent rapidement devant l’adresse qu’Alejandro avait donnée à Frida plus tôt, le taxi avait été assez rapide et du point de vue d’Alejandro, il n’avait pas été trop abusé d’un point de vue tarifaire. L’ami du jeune homme était devant son garage lorsqu’ils arrivèrent. Nous allons prendre ces merveilles. Il lui montra deux motos du doigt, deux motos anciennes qui n’allaient peut-être pas rouler parfaitement tout le long, mais rien qui n’est pas réparable.

Il alla saluer son ami, échangea quelques mots avec ce dernier avant de se tourner à nouveau vers Frida. Tu veux boire un coup ou te lancer immédiatement dans l’aventure ? Alejandro n’étant pas un adepte des conventions sociales, il ne voyait pas d’intérêt à converser pendant des heures avec son ami. Ce dernier connaissait le caractère d’Alejandro et ne s’étonnait pas de son caractère ou de sa façon d’agir toujours constantes.

@FRIDA MCGRATH

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