|
| |
Erkan Dickenson;
-- chouchoute de l'admin -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
boran kuzum. kiddsressources. 345 981 31
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Lun 30 Déc - 20:20 |
| À cette affirmation congestionnée de certitudes qu’elle exulte, Elio arque un sourcil et se retire dans le silence de ses tribulations. Auprès des eaux troubles de l’enfant, la réponse qu’il avait prodiguée, imbibée de doute, n’était salie que d’une vérité qu’il peinait à crier. Elle se trompait. C’était l’erreur de ne pas considérer que cette indécision qu’elle condamnait ne pouvait être une toile tendue, sur laquelle les sentiments du garçon s’étalaient à mi-chemin. Une erreur que Kaja ignore, rendue impossible à imaginer. Alors elle pointe de ses billes qui contiennent l’orage le drap de sa peau comme s’il respirait encore le parfum de cet amour déchu. L’absence d’ambivalence. La manichéisme qu’elle profère. N’a-t-elle jamais aimé autre chose que les pleurs de ses frontières? À mesure qu’il l’observe comme cette fleur au milieu des blés, qu’il l’écoute chasser l’abstrait, il endure cette femme au coeur neuf qui s’acharne à saisir ce qui lui est inconnu. Encore, l’animal ne trouve pas la patience de l’enseignement, l’accable de sphères azurées.
Il y a les plaies qu’elle fait taire et celles qu’elle insuffle. À l’autre bout du siège, il contient le tombeau de son absence où elle l’enferme sans vergogne. L’esprit qui s’égare sur cet assaut subit, s’empare des premiers gisements de l’Irak qui dispute. Elle ressemble à son pays : un feu silencieux, le ciel empourpré. Elle balaye l’aveu professé, n’a cure que du pire qui tord les infimes tendresses de l’homme. Il hausse ses orbes vers ses ombres qui s’agitent, se déforment en quelques complaintes. « Tu parles comme s’il n’y avait que toi qui pouvait être blessée » il rétorque dans une sobriété cinglante « tu marches sans relâche sur tes certitudes, blâme le moindre de mes doutes, et quand c’est le tien que j’accuse tu t’agaces ». Elle s’était montrée prête à subir le pire, d’un hématome sur son bras, de hurlements récalcitrants, de carmin sur ses meubles, puis ses yeux avait dénoté un mauvais oracle; éreintée d’avoir essayé, essayé d’y trouver son compte, sa réciproque.
La nymphe sert sa moue pour éradiquer les lamentations alentours, ses océans qu’il détourne pour ne plus se confronter à cette augure acharnée. Les tourments s’étaient réveillés aux premiers instants de leur accointance, semblaient avoir maudit ces automates dysfonctionnels. Elio songe qu’une autre terre portera ce corps bientôt et que partir c’était la concéder aux cris de l’ailleurs.
Ses mots se posent en oxymores de cette valise bombée de désordre, paradant l’imminente sentence. La brune claironne le contraire, et l’animal ne parvient pas à se résigner à cette nouvelle illusion. Il soupire avec emphase, agacé de cette inconstance qui le torture. Elle lacère une dernière fois, sert une eau qui pourrait à peine suffire à éteindre la colère qu’elle inspire. « Partir sans rien dire » il souligne, sardonique, déçu de ne pas être pourvu de la valeur d’un au-revoir « t’es qu’une lâche Kaja ». L’écoeurement s’est dissout entre les lettres. Il claque ses mots contre le marbre de son visage, souhaite de voir se fêler cette splendeur en gravant la pierre du bleu de ses épées. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Jeu 2 Jan - 21:07 |
| L'enfant ne cille pas, l'observe se jouer d'elle avec ses provocations aussi absurdes que gratuites. Si le verre était encore dans sa main, il aurait explosé entre ses phalanges tendues, les morceaux se plantant dans ses chairs. Son voile de patience se déchire en silence, abimé de l'usage qu'il en a fait jusque là. « Tu ne peux pas t'empêcher de tout gâcher à chaque fois, c'est plus fort que toi » elle articule, poupée inanimée. Frontière franchie malgré les nombreux avertissements qui ont été superbement ignorés. L'enfant lutte contre l'acidité que crée l'attitude d'Elio se demandant ce qu'elle a bien pu faire pour être constamment malmenée à chaque rencontre. La statue se fige le temps de quelques secondes, rassemblant les bouts d'elle éparpillées suite à cette remarque. Elle ne nie pas, Kaja, lucide des raisons motivant une telle réaction. Si l'irakienne n'avait pas quelques traces de tendresse le concernant, elle n'aurait eu aucun mal à lui dire au revoir. L'indifférence est plus facile à quitter, parce qu'elle ne laisse aucun sévice. Kaja est irritée par la forme plus que par le fond. Ses opales dénuées de leur second plan de douceur habituelle croisent un instant les siens. « C’est tout aussi lâche de refuser de s’attacher » elle glisse en haussant les épaules, il faut croire qu’ils ne sont qu’humains tous les deux.
L'enfant s'écarte pour repasser dernière son bar qui n'a d'américain que le nom pour le ranger, s'occuper et faire cesser son agitation interne. Kaja sature de sa violence, fatiguée de se sentir toujours en tension même si cela est subtil lorsqu’il est dans les parages. Les confrontations semblent être son unique moyen d'expression, les batailles sont bien trop longues avec lui. « Je pense que tu as besoin d’air » glisse l’enfant dans une maitrise d’elle difficile. D’air et d’espace, loin d’elle. Kaja s’effrite au contact de sa toxicité voulue. « Tu trouveras surement d’autres personnes qui accepteront de te laisser les torturer avec tes vérités » elle conte en haussant les épaules d'une nonchalance feinte douloureusement. Son rôle ne lui convient décidément plus. « Tu ferais mieux de rentrer chez toi maintenant » elle propose pour lui demander de la laisser seule. La môme constate que la douleur ne semble plus l’irradier au point de lui ôter toute lucidité, au contraire, il jongle trop facilement avec ses poignards pour l'atteindre, sourire ironique presque au bout des lèvres. Casse-toi. Elle ne veut plus lui permettre de se montrer hostile envers elle dans son propre appartement. |
| | | Erkan Dickenson;
-- chouchoute de l'admin -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
boran kuzum. kiddsressources. 345 981 31
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Dim 12 Jan - 11:15 |
| « Qu’est-ce qu’il y a à gâcher, hein? » cette vérité trop aiguisée pourrait lacérer l’enfant, mais il n’en n’est rien. Car il n’y a rien au fond d’elle qui ne sache connaître de l’effondrement. Elle est parure d’indifférence et d’immobilisme, même dans cette colère qu’elle voudrait mener. Le feu follet de l’Irak toise dans quelques regards parfaitement mutiques. Elio soutient la sévère tranquillité de l’âme qui ne subit pas, pas même le souffle du vent. Mais elle a les mots qui font sève subitement, l’archange a la cervelle qui s’y agrippe comme à cette dernière branche qui n’a pas encore cédé. La nymphette émet l’attachement, vile pensée qu’elle n’a pas su balayer, qui de sa bouche a l’air presque irréel. De ses grandes opales d’azur, l’italien maintient les corps dans un silence étouffant. Il a les sourcils froncés, ses billes posées sur le saillant de son visage « et bien, on dirait que tu fais d’une pierre deux coups » car en plus d’être lâche de l’abandonner sans un mot, Kaja l’avait aussi été de s’être solidement retranchée derrière les barrières immuables de son flegme.
Finalement, comme une séquence inéluctable, Elio regarde la brune fuir, requérir ses ultimes doléances avant de lui sommer de la quitter. Il songe en lorgnant sur l’indéchiffrable enfant, que s’il part maintenant peut-être qu’elle lui échappe pour toujours. Il jette un oeil à cette valise spectatrice, puis sur la table en face de lui. L’homme voudrait contenir les minutes, l’ambivalence des sentiments qui saisissent son être ; il se tait. Alors qu’il semblait défendre le contraire, rien en lui n’était anesthésié ; la colère vive, le dégoût facile, l’affection indubitable. Il est le roi des passions extrêmes et la couronne, jour après jour, laisse acculer l’acide dont elle est recouverte.
« Je n’veux pas partir, Kaja » les yeux qui se lèvent, ni haine, ni fièvre, admettent qu’il ne supporterait pas que l’ombre à côté de lui devienne vacante. Même dans le Rien, il y a semble-t-il quelque chose à perdre. Il ne sait pas encore quoi. Depuis leur rencontre, Kaja avait toujours porté avec elle une certaine tranquillité pour apaiser ses fougues. Qui sait de quels éclats était-il capable sans ce calmant? En vulnérable abusif et désabusé, le fauve s'accroche à ce qui lui paraît dernière rédemption. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Lun 13 Jan - 23:26 |
| Elle reste interdite devant sa question qui n’appelle aucun retour en arrière. L’apatride ne se sent capable de rien, écumant en silence d'une tristesse qui transparait presque dans ses opales vaincues face à sa ténacité. Une expiration douloureuse. « Rien, apparemment » elle conclut, lasse de cette discussion avortée qu'elle ne souhaite pas continuer, le terrain est trop glissant pour son équilibre précaire déjà malmené. Pas besoin d'être un génie pour interprêter la volonté d'Elio. « Tu dois avoir raison, comme souvent » elle siffle, acide. L'enfant a bien envie de lui demander s'il se sent mieux, maintenant.
L'irakienne éclate en voulant le virer d'ici, anesthésiant sa conscience professionnelle qui habituellement aurait fait garder Elio dans son faux cocon sécuritaire. Il résiste, s'obstine à ne pas courber lorsqu'il le devrait. Sa remarque dénuée de provocation finit par percer la bulle de la poupée. Elle l'observe. « Je ne comprends pas » elle expulse d’entre ses pulpeuses, la vérité file. « Pourquoi, s'il n'y a rien à sauver ? » Kaja dans une question qui pourrait presque avoir des intonations suppliantes.
L'animal vexé tente néanmoins de réfréner ses allers et retours nerveux. « Je n’ai pas envie de me battre contre toi ce soir » glisse l’enfant, siphonnée de son énergie par les quelques vérités trop blessantes de l’italien qui sait inconsciemment où appuyer. La brune essaie de distiller cet instant de flottement. Ses prunelles cherchent un point d'accroche avant que son instinct primaire refasse primaire: celui de la raison. Un calcul rapide est effectué, l'enfant cède, le laisse piétiner son espace vital au détriment de sa santé mentale. « Je te laisse la chambre, va dormir » elle articule délicatement en désignant du menton son antre tranquille. L'enfant a besoin de calme pour redescendre, mâchoire toujours serrée, poings presque fermés, elle ne saura trouver le repos tant qu'Elio, toujours aussi à vif, s'emploie à planer au dessus de ses plaies ouvertes. L'irakienne s'approche de lui, lui tend une main pour l'aider à se redresser afin de s'arracher du canapé. « Je vais prendre le divan » elle précise en roulant des billes dans une insolence qui n'est pas maitrisée. « Je ne voudrai pas profiter de ton état de vulnérabilité pour te voler quelques tendresses, ne sait-on jamais » elle ironise tendue, les phrases accusatrices d’Elio se percutant encore dans sa boîte crânienne. Kaja serait capable de tous les subterfuges aux yeux du violent et elle ne parvient pas à s'accommoder de cette image qu'elle a pu, un jour, lui renvoyer. |
| | | Erkan Dickenson;
-- chouchoute de l'admin -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
boran kuzum. kiddsressources. 345 981 31
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Mer 15 Jan - 14:02 |
| De gauche à droite, les regrets mêlés de soulagement de ne rien pouvoir tirer de cette exquise armure juchée derrière le bar.
« Je n’veux pas partir » qu’il répète confronté à la mine incrédule de l’Irak. Il hausse les épaules « parce que ça vaut le coup d’essayer. Je ne sais pas ce qu’il y a à perdre après Rien, et je n’ai pas envie de le découvrir » il confesse ainsi que cette curiosité sans borne semble trouver quelques limites ; que la brune est l’une d’elle, qu’il ne risquerait pas de la perdre pour son goût du savoir. Il lève les yeux sur la poupée d’ébène, à la fois contrariée et perturbée par l’insecte qui avait pris siège dans sa grotte, en coléoptère nocif. Il scrute ses traits fuyants, pense qu’elle a presque l’air humaine au beau milieu du désastre dans lequel il l’attire.
Kaja a la lassitude qui décoche l’air, les mots qui dénotent que l’enfant s’est affranchie des tranchées de cette guerre tumultueuse avec le garçon. Le fleuret rangé aux mêmes endroits que les troubles, il ose néanmoins désapprouver les nouvelles concessions de la môme. Il secoue la tête, signifie son refus, « non, je ne vais pas prendre ta chambre, je peux prendre le canapé ». Et ses sourcils se froncent instamment sur cette main qu’elle lui tend forçant sa décision, il voit cette insolence, le tranchant de ses assertions. Chaque mot employé est renvoyé à son auteur, qui lui adresse désormais des opales dénuées de cette habituelle amertume.
Elio glisse soudainement sa main dans celle qui demeure tendue de l’autre côté. Il a balayé ses pensées hésitantes. Le gamin pose son front sur le dos de cette main qui tient fermement de la sienne, comme un enfant qui voudrait demander pardon. Et il le fait, dans le silence le plus absolu, soufflant par-dessus quelques pénibles remerciements. L’immobilisme de la douce semble l’avoir gagné lui aussi, il n’a plus l’air capable de pouvoir se mouvoir, et il reste dans cette brève étreinte le temps que Kaja le lui permet.
« Je vais m’allonger ici, tu peux prendre ton lit » on se résigne pour ne plus avoir la force de s’assener mutuellement. Il l’observe partir dans une autre pièce, lui offrant la vue de son dos, il voudrait lui dire une dernière fois qu’il est désolé, mais il n’y parvient pas. Une fois encore. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Dim 19 Jan - 22:31 |
| Kaja reste interdite, accusant une nouvelle fois ce douloureux "rien" qui lui tiraille les entrailles. La tête embrumée, elle aimerait lui dire que lui, depuis le début, il n'est pas rien. Ses lèvres n'en font rien, alors d'un amas compact d'émotions animent les traits de son minois déjà ravagé par cette soirée qu'elle n'avait pu anticipé. « On verra si tu tiens le même discours demain lorsque la lucidité aura enfin remplacée ta douleur » l'enfant souligne, parce qu'elle s'est habituée aux paradoxes d'Elio qu'elle aborde avec méfiance. Il négocie une fois, se refusant à adhérer à ce qu'elle lui demande. « Pourquoi tu ne veux jamais écouter ? » elle souffle à voix basse, parce que cette réaction est bien trop à son image, inutilement tenace. Il a cette résistance et cette capacité à contredire bien trop faciles.
Kaja retient une expression de surprise lorsqu'il initie un contact, ses phalanges se nouent inconsciemment aux siennes, pour s'assurer une prise même éphémère sur lui. Son palpitant s'apaise. Elle accueille son front collé à sa main. L'enfant pourrait presque retenir sa respiration pour découvrir combien de temps cela durerait. A la place, sa main libre se dépose gracieusement sur la nuque de l'italien dans une affection non assumée. Les secondes s'étirent, s'étiolent pour capturer cet instant. L'enfant s'arrache à cette étreinte, préférant y mettre fin elle avant que lui ne vienne la gâcher de ses mots aussi maladroits que pensés. La poupée file dans sa chambre avant de finalement faire demi tour. Ses opales s’échouant sur un Elio vautré sur son divan. Dans un éclair de lucidité, l’hôte apporte une couverture et un oreiller, l’idée de le laisser squatter son antre ne s’étant pas encore totalement imprimé dans son esprit distrait.
Ses prunelles se braquent un instant sur sa porte d’entrée parce qu’elle est persuadée qu’Elio se fera volatilisé dans quelques heures, lui faisant regretter d’avoir une nouvelle fois courbé l’échine pour lui. Kaja sent qu'il va finir par se tirer, une fois que la môme se sera enfin accommodée de sa présence. Elle a la douce impression qu’ils ne font que reculer, s’enlisant dans une incompréhension commune qui leur va bien, un joli prétexte pour être toujours à contrecourant tous les deux. Au lieu d’écouter son instinct de survie, elle accueille les bras grands ouverts le carnage et le trouble, les cajolant presque du bout des doigts pour les inviter à tout saccager. La poupée s’immobilise quelques secondes avant que sa pensée ne finisse par éclore, celle-ci étant nécessaire pour trouver les bras de morphée. « Pourquoi t’as quitté l’Italie ? » l’enfant lui demande, parce qu’il a complété la dernière fois son ignorance le concernant, elle estime pouvoir accueillir la vérité, ne pouvant plus se contenter de ses remarques trop vagues. Elle se remémore toujours cette conversation où il annonçait sans émotion que sa place est là bas. |
| | | Erkan Dickenson;
-- chouchoute de l'admin -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
boran kuzum. kiddsressources. 345 981 31
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Mer 22 Jan - 21:53 |
| L’irakienne n’en croit pas une bribe et il ne saurait blâmer sa retenue. Elio se sait consommé par quelques oscillations du myocarde, à danser souvent sur le fil tranchant de son infirmière ; il n’est bon qu’à fuir les vérités qui pèsent sur son estime chamboulée. Il ne s’abîme pas à concilier sa parole à celle de la poupée.
La paume de sa main réchauffe sa nuque, un geste somme toute empli de précaution pour cette enfant qui tangue inlassablement. Les astres ont chacun cessé cette rengaine qui gonfle et dégonfle le coeur ; ils se retiennent, à la fois contenus, puis l’un près de l’autre. Kaja se retire et des frissons s’emparent de son corps. Fallait-il voir là une métaphore douloureuse de ce que lui infligerait l’éventualité d’un départ? Laissé pour compte sur la banquise, se mourir sous le givre qui figerait son sang. Oracle indigent qui succombera devant la réalité. Elio a le carmin brûlant qui ne pourrait se laisser mordre par la glace. Déchaînements acharnés contre le cosmos qu’il éructe au moment où les pieds de la douce n’effleure plus le gravier américain. Une fantaisie cataclysmique abordée avec ignorance et dédain, ni la peine, ni la vieille tristesse pour faner les racines de sa raison, mais constellation d’animosités, accès violents. Kaja a retiré ses doigts et le monde, déjà, se fissure, s’ébrèche.
Elle a traversé le chambranle de sa chambre, lui s’est allongé légèrement crispé par la douleur qu’il avait oublié et qui maintenant lui revient. Il s’affale et se sent déjà condamné à ne plus posséder la science du mouvement jusqu’au lendemain. Le marmot trouve toutefois la force d’accueillir les quelques commodités que la poupée lui sert, et en même temps, trouve ses yeux qui s’accablent devant le bois de l’entrée. Ces océans finissent par en être captivés eux aussi, au même instant, le rejeton pense quel mal il est entrain de faire prospérer entre ces murs, qu’il vaudrait mieux partir s’il pouvait encore en trouver la force. Incapable de réaliser les songes qui lacèrent sa cervelle. « Parce que le corps de ma mère y était encore chaud, que l’idée était insupportable à mon père: la savoir partout sans pouvoir la toucher » ainsi qu’il délaisse les tribulations apocalyptiques de son passé. Maman s’est défenestrée d’avoir trop aimé. Progéniture de démence, mal-aimé parce que trop, lui-même n’a jamais su comment faire pour bien aimer. Elle est morte d’amour, et quand il aime c’est les autres qui se meurent. Les tangentes d’un amour qui corrobore avec la théorie de l’effondrement, comment pourrait-il alors en être autrement? Il se tait, ne confie pas les détails suicidaires, le legs repoussant hérité. Le coeur se pince d’avoir été aimé comme un sang royal, de ne se trouver enduit plus que de celui de l’hérésie. Le gamin jauge le minois perturbé, les regrets en recrudescence.
« Et toi, pourquoi tu restes? » t’y crois encore à cette fuite, à cette tranquillité qui te bassine et te tétanise. |
| | | Invité;
Invité - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Ven 24 Jan - 23:41 |
| Elle aimerait bien disséquer ses pensées pour mieux l'appréhender, au lieu de se hasarder à des questions qui n'amènent des réponses que l'on préfère enterrer. Ses opales erratiques manquent de s’affoler face à l’aveu inattendu d’un Elio trop docile de douleur. Son palpitant se contracte à l’idée d’une vie sans sa propre mère, dans une projection trop égoïste. Figée sans savoir quelle attitude adopter, Kaja se contente d’un silence de circonstance. Dans cette horreur, sa matière grise névrosée se réjouit de la confession arrachée, elle arriverait presque à se sentir proche de lui. « Il est apaisé maintenant que vous êtes loin ? » Kaja l’interroge. « Tu as des frères et soeurs ? » elle questionne en occultant l'heure avancée ou même son état pitoyable, profitant d'une brèche qu'elle a provoqué pour tenter de s'infiltrer.
Elio s’entête et l’enfant se retient de pousser un soupir devant son insistance. La poupée s’installe sur un bout de son divan, agissant comme dépossédée de son propre bien. Kaja s’octroie quelques secondes de silence, ses opales cherchent celles de l’italien pour expulser une vérité qu’elle lui doit bien. Ou qu’elle pense lui devoir. L’enfant lui dirait bien de profiter tant qu’elle est encore là, de cesser de la malmener avec ses maux, mais rien ne franchit la barrière de ses lèvres. Elle n’a pas d’audace face au mourant de ce soir. Elle préfère subir ses paradoxes plutôt que son indifférence. « Tu as peur que ce soit pour toi, que je reste ? » la poupée s'essouffle, sourcils légèrement froncés dans un regard qui s'essaie à une neutralité mal maitrisée. Une légère inspiration. « J'ai trop de rôles là bas » Kaja lui dit sans savoir s’il peut comprendre. Ici, elle est encore cette toile vierge, belle de sa liberté. Là bas, le tableau est déjà trop noirci, le paysage incompréhensible qui irrite, les couches de peinture n’arrivent même plus à sécher. Un visuel aussi déstabilisant que repoussant, selon elle. La cruelle scientifique qu'elle peut être illustre sa théorie d'exemples. « Je suis la petite fille d’un ancien président, la fille d’une mère bipolaire, l’ancienne copine d’un militant extrémiste du parti démocratique du kurdistan mal vu par l’opinion publique, l’infirmière qui demandait à être sur des zones sensible pour les civiles pour l'adrénaline du métier » elle énonce dans un constat troublant, avec distance, parce que c'est surement ce qu'on attend d'elle. La liste de ses statuts est trop longue. « Je ne suis pas sûre de m’y retrouver » souffle la môme, sincère, peu avenante envers ces étiquettes qu’on appose sur son front dans son pays. Elle pourrait presque en arriver à le haïr si elle se décidait pour de bon à partir. |
| | | Erkan Dickenson;
-- chouchoute de l'admin -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
boran kuzum. kiddsressources. 345 981 31
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja Mar 4 Fév - 21:36 |
| les lunes éclairent finalement ses mains aux questions tendues par la môme, piquée. des questions qui arrachent des vestiges de sa contenance, un soupir réfractaire du même temps résigné « é morto. mais oui, je pense qu’il a trouvé la paix avant de s’éteindre ». trouver la paix en lui léguant la guerre. de gauche à droite, sa tête signe la négation. enfant solitaire jeté entier dans le styx, s’émoussant sur les rixes de son âme et naufragé sur le sable tendre de l’irakienne.
la silhouette se noie sur une portion du divan, et ses prunelles s’évadent et sillonnent quelques temps apaisés sur son visage. elio la regarde et elle ignore les trous béants qu’il laisse sur sa peau, fixement. l’éclopé se demande s’il est digne de ses mystères, si elle entrevoit des aspérités qui lui déplaisent et l’obligent à se taire. elle a les curieuses en éveil, tatillonne le marbre glissant couvert de stigmate. le gamin entame un énième silence, se déchire dans les réticences et les désaveux douloureux. « non, j’ai peur que ce soit à cause de moi que tu partes » l’estampe de son visage gommée par une hésitation lancinante. il s’ébouillante de se résoudre à son absence, alors causée par ses propres dérives le carnage resplendit.
il écoute l’illustration d’une enfant étourdie par des particules de l’univers en mal d’elle, devient aussitôt nécessité dès qu’elle souffle sur votre coeur. il voit cette fille qui se tient trop près de lui, les couches torturées ensevelies derrière l’édifice délicat de son portrait. au-dessus de son coeur, ce soir comme à d’autres moments elle a retenu sa brise pour ne pas qu’il la retienne à son tour. le plafond recueille ses songeuses alors que kaja s’avoue déchirée, inconnue pour elle-même. ce sont des enfants du calvaire qui ne savent plus y faire avec la vie, se négligent même dans le néant. il se redresse pour observer de plus près les vagues qu’elle contient et les évidences qu’elle réfute. elle a la porcelaine immaculée, encore, les failles imperceptibles. il aurait voulu que son humanité la secoue, avoir des raisons de lui porter une étreinte, de ralentir autour d’elle. et il ne trouve rien à dire face aux traumas qu'elle porte et les émotions qu'elle fuit. « il est tard, je pense qu’on ferait mieux d’aller dormir » rupture de l’échange, ce quelque chose dans lequel ils gesticulent, maladroits. « bonne nuit kaja » ainsi, il ne lui laisse pas d’autres choix que celui de se fondre dans la nuit. |
| | | Contenu sponsorisé;
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
| Sujet: Re: don't get me wrong, kaja |
| |
| | | |
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |