never too late (prune)

Rouge à lèvres carmin sur ses lèvres divinement pulpeuses, Lilith avait égayé son physique pour dissimuler son âme effilochée, s'habillant d'une robe à la coupe assez près du corps pour mettre en valeur ses courbes féminines, l'apparence d'une succube à la peau veloutée, à l'espoir déchirée, elle qui tentait de masquer sa peine d'un trait d'eye-liner, comme s'il ne suffisait que de ça pour ne plus faire parler son regard fatigué. Elle aimait attirer l'attention, qu'on s'intéresse à sa façade plus qu'à la valeur de son âme, parce qu'elle n'avait aucunement l'envie qu'on ne vienne lire sa vérité, celle qu'elle tentait d'effacer dans un rail de cocaïne avant d'atteindre la porte d'entrée pour s'infiltrer dans la nuit fraîche du Queens.

Elle arriva en bas de son immeuble, souriant à son amant pour la soirée qui était venue la chercher, un homme d'une quarantaine d'année, riche à en crever, pendant qu'elle, elle suppliait sa conscience d'arrêter de la malmener, l'embrassant pour faire taire ses pensées. Elle n'avait pas peur des autres, Lilith, mais elle angoissait à la seule idée qu'on ne vienne la laisser un peu trop longtemps avec ses maux. Alors, elle tuait le temps dans la compagnie, faisant comme si c'était elle qui menait la danse alors que c'était surtout elle qui avait besoin de remplir son vide. Arrivé devant l'immense palace qui dans son antre, accueillait une réception mondaine visant à réunir de riches hommes d'affaires, Lilith s'empara de son bras pour monter les escaliers, échangeant quelques mots dénués d'importance avec son client, avant que son regard ne vienne se poser sur une silhouette féminine qu'elle reconnaîtrait entre milles.

- Prune ?

Qu'elle demanda en s'approchant doucement de celle qu'elle pensait connaître, de celle que le temps lui avait arraché.

- Ca fait longtemps, j'pensais même pas que tu étais encore en ville.

Elle sourit légèrement, les souvenirs remontant dans sa conscience.


@prune coleman

La rancœur devrait faire rage dans ton cœur, Sloan le monstre. Pourtant ton organe éprouve de l’émois, une question d’habitude envers lui. Tu ressens son manque, tu avances avec amertume sans lui, te doutant qu’il n’était pas le bon, mais qui le serait. T’as jamais eu la chance de croiser la sensation d’être aimé à une hauteur qui te ferait virevolter. Solitude pas faite pour toi, poupée qui se bat et qui replonge dans les ténèbres. La violence qui écume ton âme, le manque qui parcourt ton être tout en t’électrisant. Cœur en lambeau, âme abandonné et terré dans le noir. Toi te raccrochant à la lumière des autres, éblouissant tes opales, te malmenant à leur tour, car tu ne désires que ça. L’amour. Un amour que tu n’as jamais su conjuguer comme les autres. Amour rime avec violence et déboire. T’as jamais connu cela autrement, alors tu es persuadée d’en connaître la couleur, couleur nuit, sans aucune étoile, sauf l’espoir qui s’éteint. Sloan gravé sur ta peau, tatoué sur ton cœur, les lèvres siennes qui en écume des nouvelles pour retrouver le plaisir, retrouver ce mal quand il te prenait, te détenant sans que tu ne le veuilles. T’aimerais retrouver tout ça, mais tu ne t’y retrouves pas dans toutes ces aventures souvent trop douces, te donnant l’impression que ton cœur est gratté à la maille de fer par ces rapports trop consenti. Pas l’habitude, le manque des beaux mots qui te donnait.
T’es une poupée perdue, terré dans un univers qui n’est pas réel, tu te laisses pourtant porter, marchant un pas après l’autre ,le cœur délaissant des morceaux de lui à chaque coin de rue. Ton chemin recouvert de fragment de sa chair. Les lippes qui s’étirent quand tu montes dans ton taxi, la robe en satin noir qui laisse tes courbes voluptueuses charmer les opales. Le maquillage plutôt naturel, ta beauté n’a jamais besoin d’un tas d’artifice. Trop belle qu’ils disent là où tu écumes les portefeuilles, pour un maigre résultat. Le roi absent, tu survies, restant, tu devrais t’enfuir, mais ses soupirs te manquent, à t’en détruire. Romuald, l’homme qui t’accompagne, que tu accompagnes. Objet qui est sienne, mais tu sais y mettre les limites, bien plus qu’avec celui dont ton cœur attend son retour, comme un traître. Les opales visionnant l’endroit où vous arrivez, tu le sais c’est le lieu de tous ces riches, qui vienne avec des poupées à ton image. Différente et souvent brisée. Un tas de lambeau aux sourires aussi charmeur que leur courbe.
La confiance est en toi, l’âme qui s’oublie, le cœur oubliant la mélodie, l’usure du temps. Des hommes désireux d’épouser vos courbes, faire de vous leur chose. Les rêves qui ne restent pas vague, qui salissent toutes vos âmes, un peu plus, vous enterrant un peu plus.
Ton nom qui est crié, le vrai prénom. Le cœur qui s’arrête, bondissant contre ta cage thoracique. Prune. Douceur brisée par Plùm. Légère et féroce. Les opales qui épousent celles de la femme, la bouche qui reste entrouverte laissant paraître ton étonnement. «   Lilith ?   » Le cœur qui bondit, les yeux qui peine à réaliser. Toi qui tempères ton cœur, un peu de calme, un peu de retenu. Mais pas trop. Acouphène dans ta tête, les opales qui se blottissent dans la douceur de tes paupières, quand tu la prends dans tes bras. Elle, manque d’ado, manque de la douceur brisée, qui ne faisait qu’écho à la ta propre douceur brisé.   «   Je ne suis jamais partie … mais toi ?   » Mais toi si, pas vrai , Lilith. Jamais tu n’as su avoir de rancœur, jamais ce sentient n’a su brisé l’amour que tu pensais avoir pour les autres.  

@lilith calavera

Comme une âme qui s'égarait, Lilith, elle s'arrachait toujours au bras des autres, le coeur volatile, futile et délétère, comme du poison qui restait toujours dans les veines, elle laissait sa marque dans son départ, elle s'éclipsait dans son Enfer. Lilith, elle détestait s'attacher, préférant s'échouer dans l'indépendance quitte à briser les coeurs de peur que l'on vienne briser le sien qu'elle tenait maladroitement entre ses mains. Elle l'avait pourtant adoré Prune, celle qui avait bercé son enfance ternie par une mère absente aux instincts obsessionnels qui n'étaient toujours allés que vers l'Héroïne. Elle aurait voulu, Lilith, être son héroïne, la sauver de ses aiguilles qu'elle s'étaient continuellement plantées dans la chair pour s'extirper de ses pensées. Mais elle avait échoué, et c'était elle qui l'avait retrouvé, inconsciente sur le sol froid de leur salle de bain, l'attente interminable des urgentistes qui constatèrent en silence que son myocarde avait arrêté de palpiter, sa peau devenant froide au toucher. Prune, elle avait jamais rien su, parce que Lilith avait disparu, les services sociaux l'amenant dans un foyer à l'autre bout de la ville là où elle avait vécu jusqu'à avoir son appartement, mettant un terme à son ancienne vie qui lui rappelait tristement celle qu'elle avait perdu.

La robe satinée qui recouvrait ses courbes féminines, elle l'avait reconnu, son amie dont les traits lui rappelaient beaucoup trop de souvenirs déchus. Elle s'avança vers elle, répondant à son étreinte, son parfum qui se frayait un chemin jusqu'à ses sens éteints.

- J'suis partie c'est vrai. Je voulais pas te faire de mal et j'suis désolée de l'avoir fait...

Elle avoua dans un souffle, le regard se perdant un peu partout comme pour trouver les mots justes qui justifieraient son absence.

- C'était pas contre toi, tu le sais. J'ai eu pas mal de problèmes avec ma mère et on m'a pas laissé le choix de partir un peu plus loin. Je comprendrais que tu m'en veuilles...

Elle soupira, peinant à soutenir le regard de celle qu'elle avait laissé à contre coeur.

Prune n’est plus. Brisé par les mains, les mots et ces plaies invisible affublé par l’amour. Amour de violence, le seul amour que tu as connu. T’as jamais connu l’amour dont les films parlent. Il fait mal, il arrache de la chaire à ton myocarde, te laissant dans un trou de sang. Loin de tout bonheur. Ton prénom crié dans cette cacophonie, dans ce monde qui est devenue celui de Plùm. Plus que celui de Prunille. Comme une cédille qui pouvait s’effacer d’un mot sans qu’on ait peine à l’oublier. Dans l’absence, tu étais à l’abris, protégeant la douceur qui avait été tant brisé par tes proches, des coups qui revenaient à dire je t’aime, des mots de violence et d’haine démontrant l’importance de ta personne dans le monde. La douceur fût vite oubliée dans ta vie, voilà tout. décadence de ton cœur, il hurle de tes opales glissant sur son être, abandon. Habituée que tu es. Jamais t’as eu de la rage, de la peine ou une once de haine pour ces personnes partantes. T’as jamais eu à faire ça, car l’amour en toi fût plus fort, ce que tu penses. Tu ne sais rien à vrai dire. Tu n’es qu’une petite poupée sans réponse, retranché dans ces peurs, les peurs les plus terribles qui terrasse ton âme depuis tant d’année. La peur de voir la mort fixer tes iris comme elle avait pris Tate. Te battre, tout donner pour Neels. Toujours. Toi tu profites des occasions de joie s’imposant sur ton chemin, digne des plus grands miracles. Un moment de douceur, dans ses bras. Les yeux qui s’installent dans la pénombre rassurante de tes paupières. Tu finis par t’écarter, la regardant. Tu l’écoutes, elle justifie son absence, cette fuite si déchirante à ton myocarde. Tu ne l’as jamais accusé, mais elle a sans doute le besoin de justifier ses actes. Tes opales nagent dans les siennes, désabusés, oubliant l’endroit où vous êtes, qu’elle comme toi vous aviez des choses à faire, tenir compagnie à ces messieurs. Tu te doutes qu’elle n’est pas là en tant qu’invité, tu les reconnais les filles comme toi, brisée qui n’ont plus le choix pour s’en sortir. Tu ne cesses toi de chercher son regard, dans le but de la rassurer, t’es pas de celle qui ont la vengeance forte, elle s’est enfuie et alors, t’aurais pris sa trace si tu avais pu le faire, sans jamais revenir. T’en es sûre. « T’as pas à t’excuser. » Tu avais de la peine de son absence, le temps avait guéri cette blessure, vu le nombre de maux qui s’était ancré à ta carcasse, fallait bien réparer les plus petits, pour laisser de la place. « Il s’est passé quoi pour que tu doives fuir …. J’aurais peut-être voulu suivre en vrai, mais je n’aurais pas pu, je crois que je te jalouse plus que de t’en vouloir, lilith. » Que tu lâches, les yeux toujours plongés dans ses iris. Tu choppes de coupe de champagne filant en une à ton ancienne amie, ton amie ? « Tiens ça va nous faire du bien ... » vous remettre de ces émotions venant de vous faire tourbillonner dans le passé.

@lilith calavera

Lilith, c'était son coeur qui sonnait faux dans les pulsations de ses maux, c'était les défauts qui suintaient par ses pores quand elle tentait de s'échapper de s'échapper de son sort, portant un masque qui reflétait habilement tout ce qu'elle dissimulait à l'intérieur de son corps. Meurtrie, vidée par les histoires de son passé, elle s'était renfermée dans ses secrets inavoués, dans ses blessures aux contours arrachés, et dans son calvaire, elle avait laissé de côté quelques amitiés, le coeur en bandoulière. Elle avait jamais eu envie de l'abandonner Prune. Ca ne lui avait jamais traversé l'esprit bien que c'était l'impression qu'elle avait donné. En même temps, elle avait sombré en arrivant dans son foyer, côtoyant quelques fréquentations malfamées, le genre à entretenir son désespoir dans quelques grammes de drogues bien chargés. Assez pour tout oublier, pour complètement s'occulter jusqu'à la dernière miette de son âme mortifiée. Elle savait pas Prune, à quel point tout ça l'avait affecté, à quel point elle avait un trou dans la cage thoracique depuis que sa mère avait péris. Cette génitrice qui pourtant, n'avait jamais eu que ce titre, parce qu'elle ne s'était occupée de Lilith. Mais quand même, dans le fond, elle était restée un repère quand elle n'avait jamais connu son père. Elle se rassurait dans le ton doux de son ancienne amie, celle qu'elle portait toujours dans son coeur malgré les années qui avaient lessivés leur amitié. Elle cherchait ses mots, ne sachant vraiment par où commencer, ni par où terminer.

- J'ai du aller en foyer en dehors de la ville. J'étais pas loin, mais j'suis tombée sur des gens peu fréquentables et j'me suis tenue à distance de tout le monde.

Elle passait la mort de sa mère pour ne pas exploser en morceaux, peinant à parler d'elle même après quelques années, comme si le deuil n'avait jamais été réalisé. Elle sourit tendrement en la voyant lui tendre une coupe de Champagne, agréablement surprise par sa réaction si amicale.

- Je crois que j'en avais vraiment besoin.

Lilith rit légèrement en buvant la liqueur pétillante, se concentrant sur Prune, sublimée dans cette robe.

- Pourquoi t'aurais voulu partir d'ici ?