polygraph eyes (ismael)

Le sang qui prenait feu dans un dernier rail, Lilith, elle avait eu vent de cette soirée qui annonçait leurs retrouvailles, Ismaël qui ne cessait pas de s'inscrire dans ses pensées depuis leur règlement de compte au club de sport. Elle avait déployé une robe sur son corps, mettant en valeur ses courbes divines taillées pour le faire frémir lui, qu'elle allait sûrement retrouver, dans le perpétuel déni ne pas vouloir le croiser alors que quelque part, elle avait juste envie de voir le hasard frapper, les conduisant à se reparler même si c'était pour se chercher. Elle avait foulé le marbre de la villa des Sartier, souriant à son frère qui l'avait invité, tentant de le charmer, peut être pour le remercier, ou peut être juste pour jouer un peu plus. Lilith, elle enchaînait les verres comme les peines, à bras ouvert, le corps tendu vers la décadence de l'alcool qui baignait dans ses veines. Elle l'avait remarqué dans un coin, le blond qui déchainait ses passions, celui qu'elle méprisait tout en lui accordant un peu trop d'attention, Lilith qui le voyait friccoter avec une fille du coin de l'œil, tentant d'oublier cette vision en s'approchant davantage de son hôte, lui faisant les yeux doux pour qu'il vienne effleurer sa peau, leurs mains se cherchant discrètement entre deux verres, l'esprit en ébullition dans la déshinibition. Elle en avait marre de le voir avec une autre. Sans savoir vraiment pourquoi, son jeu et son sourire déployé l'énervait, alors Lilith elle était allée prendre l'air, fumant une cigarette sur le balcon du deuxième étage juste pour tous les éviter, respirer le gaz carbonique qui mettait un terme à son mensonge, son masque qu'elle portait pour se sentir vivre, perdue dans ses songes, avant qu'elle ne rentre à l'intérieur, passant devant une chambre ouverte avant de percuter de plein fouet Ismaël qui sortait. Elle reprit ses esprits, plongeant son regard acide dans ses iris.

- Pas le temps de te parler, y'a ton frère qui m'attend.

Les invitations pour les soirées de Timothée Sartier n’existaient pas vraiment. C’était du bouche à oreille, qui attirait une population survoltée. Ils n’avaient jamais fait les choses à moitié dans la famille, si bien qu’il était à peine vingt-deux heures et que les neurones d’Ismaël était déjà bien entamés. Les verres de whisky se succédaient aussi vite que les bouches des femmes. C’est son ennuie qu’il était en train de noyer dans une série de mauvais choix. Des mauvais choix qu’il n’était pas seul à faire, puisque lorsqu’il tourna un regard curieux vers son frère, c’est la surprise qui le gagna. Elle était là. La succube. Les mains baladeuses sur le torse de son frère, le rire sauvage, les yeux trop gourmands. C’est qu’elle avait parcouru ses pensées, depuis qu’il s’était revu. Qu’il avait même réussi à soutirer son numéro de téléphone à la standardiste de la salle de sport. Leurs échanges n’avaient rien donné de bon, ils avaient juste alimenté sa curiosité maladive. Et maintenant qu’elle était dans son champ de vision, il était incapable de la quitter des yeux. Jusqu’à ce que blondie numéro deux glisse ses mains sous sa chemise pour le ramener à la réalité. Ce sont ses lèvres qu’elle attrapait, son corps qu’elle pressait contre le sien ondulant au rythme d’une musique inexistante.
Il avait abandonné l’héritière,
avait regagner sa chambre pour chercher quelques grammes de c.
La sortie dans le couloir fut violente.
Un corps qu’il percuta de plein fouet.
Encore elle.
La plante venimeuse qui avait répandu ses spores tout autour de lui.
Pas le temps de te parler, y’a ton frère qui m’attend.
Elle a le regard ivre Lilith, les pupilles dilatées qu’il reconnaît que trop bien, celles d’une camée. Elle pense pouvoir prendre la fuite, mais il saisit son bras le blond, avec vigueur pour la garder devant lui. Il sourit l’animal, passe sa langue contre le tranchant de ses dents.
Tu passes à la gamme d’en dessous ? ... Le petit frère, c’est vrai qu’il me ressemble. Je peux pas vraiment t’en vouloir.
Il la lâche. Passe une main dans ses cheveux, avant de laisser ses doigts glisser jusqu’au col de sa chemise qu’il déboutonne légèrement.
Et si je te disais que j’avais quelque chose de mieux à t’offrir ? il hausse un sourcil, d’la poudre, et d’la bonne, qu’il continue en sortant une petite fiole de la poche de son jean ajusté. Il l’agite devant elle, n’attend pas de réponse et retourne dans sa chambre, avant de se laisser tomber sur le king size. Ses avant-bras posé derrière lui, il se redresse et la regarde encore dans l’embrasure de la porte. viens, et ferme la porte.

Lilith, elle était mourante à l'intérieur, souffrant d'un mal qui rongeait son sang putréfié dans un noir intense, anesthésiant ses sens jusqu'à figer son coeur dans une morbide latence, frôlant l'arrêt, sa décadence amenée par la cocaïne, l'esprit malade, Lilith, elle était toujours trop proche de son trépas, comme si elle tanguait au-dessus du vide, le corps dansant avec ses démons, s'imprégnant toujours plus de ses vices. Elle avait pas vraiment envie d'être ici, à jouer la fille jolie, à qui tout pouvait tout sourire alors que ce n'était pas le cas, qu'elle souffrait le martyr dans ses échecs qu'elle portait sur sa peau, derrière ce masque incrusté sur ses traits pour cacher ses maux. Elle avançait la tête haute, jouant avec les regards qu'elle adressait parfois à Ismaël, qui était en bonne compagnie, comme elle avec son frère. Elle se fichait de tout et de tout le monde Lilith, elle avait juste besoin de se sentir vivante de manière égoïste, exister dans la différence et non mourir dans l'indifférence de ses pairs dont elle aimait attirer l'attention. C'était pour ça qu'elle aimait danser, dévoiler ses courbes succulentes sous les opales dégoulinantes de désir, Lilith, elle avait juste besoin d'être autre chose qu'un fantôme invisible. Et là, à force de peu capter les yeux d'Ismaël, c'était tout ce qu'il lui faisait sentir. Après s'être allégée l'esprit dans une bonne dose de nicotine, elle l'avait percuté, l'ange déchu un peu agressif, se dressant directement contre lui pour dominer le pouvoir qu'il pensait avoir sur Lilith, la brune toisant sa main qui lui tenait le bras de manière acide.

- La gamme au-dessus tu veux dire. Tu devrais prendre exemple sur lui un de ces quatre, ça te ferait pas de mal.

Il était plus doux, plus cordial quand Ismaël n'avait que l'arrogance inscrite dans les opales, et pourtant Lilith, elle avait pensé qu'à lui quand elle discutait avec son frère, reprenant vivement son bras quand il la laissa faire, un air curieux traversant ses traits lorsqu'il ajouta qu'il avait du rêve à lui offrir, de la cocaïne, comme une dose de vie que Lilith aimait recueillir. Elle resta plantée devant l'encadrement de la porte pendant quelques secondes, le peu de raison qu'il lui restait la sommant de lutter contre son addiction, et Lilith, plongeant dans son auto-destruction, elle mit un pied dans sa chambre, fermant la porte avant de s'approcher doucement de son corps, avachi sur son lit.

- Une ligne et je me tire.

Qu'elle affirma comme pour se donner bonne conscience en dépit des apparences, parce que Lilith dans le fond, elle savait pertinemment qu'elle allait encore vouloir plus, l'adrénaline la conduisait à fleurir la terre malade présente dans son plexus.

- Peut-être bien que ce serait le seul bon point que je t'accorderai ce soir.

Elle prit place à ses côtés sur le lit, le regardant dans la pâleur de la luminosité, son décolleté mise en avant pour que ses yeux en soient attirés.

- Prends pas cette habitude de taper la coke avec moi, c'est la première et dernière fois.

Il ordonnait, et contre toute attente elle s’exécuta la belle. Fermant la porte pour s’avancer doucement vers lui. Une ligne et je me tire. qu’elle crache, il dit « oui » d’un mouvement de tête, n’en croyant pas un mot. Quand elle y goûtera, elle en redemandera, tout comme lui. Il ne pourrait pas s’en passer de cette came qui le rend surpuissant. Qui grignote son sang, et ravive ses neurones. Ce soir, il veut la partager avec Lilith, par pure provocation encore. Par désir de possessivité. Parce que quand il l’imagine rejoindre son frère, Timothée, ça se crispe dans son ventre. Il n’apprécie pas ce sentiment, lui qui s’est toujours foutu de tout. Pourtant, il n’a jamais été jaloux de son frère. Bien au contraire. Ils s’apprécient, s’aiment dans leurs différences. Le cadet est plus docile, moins queutard, plus sensible. Un être humain dans la normalité. Les femmes s’intéressent à lui pour son physique, son argent mais aussi pour son caractère aussi tranquille que le lit d’un fleuve. Ismaël, ce sont ses excès qu’elles convoitent, persuadées qu’elles pourraient dompter le lion.
Attend de la goûter
Qu’il siffle par dessus ses mots. La belle s’installe, il montre ses crocs saillants. Son regard glissant avec lenteur jusqu’au décolleté qu’elle lui offre. La bouche entrouverte, il n’écoute qu’à moitié la suite de ses paroles. S’il s’écoutait, il se jetterai. L’enfermerait entre son corps et le matelas. Userait ses reins jusqu’à ce qu’ils en perdent tout deux là raison.
Il laisse son imagination faire.
Hausse les épaules et se redresse pour attraper le miroir posé sur la table de chevet.
C’est comme tu voudras, j’te propose juste un p’tit remontant. Histoire de tenir jusqu’au bout de la nuit, mon frère est inépuisable, il parait.
C’est volontairement qu’il aborde le sujet. Il ferait tout pour lui faire croire son désintérêt.
Assis à côté d’elle maintenant, cuisse contre cuisse, il ouvre la fiole et vide le contenu. Son amex black pour tracer quelques lignes, un billet de cent dollars en guise de paille. Il sniffe le premier, apprécie les effets instantanés de la cocaïne. Son rythme cardiaque prend feu, son sourire s’agrandit quand il tourne son visage vers elle.
Tu m’en diras des nouvelles...
Qu’il lâche avant de reprendre une deuxième trace et se lui tendre tout l’attirail. Puis l’homme se laisser tomber une nouvelle contre le matelas, savourant les molécules parcourant son organisme. Ses doigts s’enfuient jusqu’au dos de Lilith, courent jusqu’à la fermeture éclair de sa robe avec laquelle ils jouent la descendant d’un ou deux centimètres pour pouvoir toucher à sa peau. Ça l’électrice le blond, il se fait du mal, il le sent dans ses entrailles. Alors il referme le paquet cadeau.
T’as trop peur de te retrouver seule avec moi, pour vouloir t’enfuir ?

Quand elle avait trouvé sa mère étendue sur le sol froid, la carcasse éteinte par son désespoir, Lilith avait voulu s'enfuir, se cacher n'importe où, quelque part où on ne la trouverait pas, où elle n'aurait plus mal, mesurant avec effroi la douleur qui s'écoulait sur ses joues tachées de mascara, l'âme détruite, le corps tremblant, affaibli par les cris silencieux de son esprit meurtri. Elle s'était construite une nouvelle identité, ajoutant des morceaux effrités pour colmater les brèches de sa personnalité brisée, voyant bien qu'elle se mentait dans le miroir, qu'il n'y avait que du noir sur le tableau monochrome de sa vie qui se voyait comme un mouroir. Orpheline d'un monde qu'elle n'avait jamais compris, elle s'était naturellement réfugiée dans les vices pour se punir de simplement vivre quand elle était tout bonnement incapable de mourir, le sourire cassé, le bonheur enjolivé dans le rouge carmin de ses lèvres sensuellement dessinées, prête à arracher n'importe quel coeur si ça lui permettait d'exister. Ce soir, c'était son frère qu'elle voulait attirer, jouant de ses charmes pour admettre une tension entre eux, assez forte pour qu'il puisse désirer un rapprochement de leurs corps, quand Lilith, elle n'était hantée que par Ismaël, le mauvais frère, celui dont elle aurait aimé faire un vrai rejet. Elle avait envie de goûter à sa poudre, Lilith, à lui aussi, même si elle réprimait la moindre once de désir pour se laisser animer par le mépris, préférant laisser ses iris briller pour la cocaïne en s'infiltrant dans son antre, là où elle perdait en assurance, plongeant à l'intérieur de ce lieu inconnu bien qu'elle ne faisait que de donner le change, mettant en avant ses formes abondantes pour simplement se délecter de ce regard qui ne faisait que de valser sur ses courbes, lui soutirant un sourire remplit de confiance.

- Oh c'est vrai ? Tu m'intéresses pour le coup. J'viendrais te confirmer les rumeurs, puisque tu m'as gentiment mise au courant de ses prouesses.

Elle sourit Lilith, alors que tout ce qu'elle avait envie était de rester piégée ici, sans savoir pourquoi elle n'avait juste pas la volonté de fuir, cette seule réalité l'agaçant parce qu'il était loin d'être méritant. Proche de lui sur le lit, elle le regarda s'emparer de la cocaïne, la déposant sur le miroir pour en faire quelques lignes, le visage de Lilith s'égayant d'excitation à son sourire qui l'incita à le suivre, le laissant terminer avant de venir rafler le reste avec le billet en guise de paille, le bazar dans le myocarde à cause de l'explosion de dopamine à l'intérieur de son crâne, sous l'effet du ravage de la cocaïne. Lilith, elle avait plus mal, elle se sentait juste en vie, sans les aigreurs de son passé qu'elle arrivait en cet instant à laisser de côté, l'esprit en ébullition alors qu'elle sentit ses doigts jouer avec la fermeture de sa robe, une vague de frissons se déployant dans son corps, la drogue rendant sa peau hypersensible, ses principes avec lui devenant soudainement un peu plus laxistes.

- J'avais envie de m'enfuir. Puis, tu m'as donné la chose que j'aime le plus sur cette putain de planète.

Elle rit légèrement, les sens altérés, son regard valsant entre ses lèvres et ses opales.

- Ca t'arrange bien finalement. Tu m'as mise de meilleure humeur. Je pourrais presque te trouver attirant là, comme ça...

Elle mordit sa lèvre inférieure, sa main effleurant légèrement la sienne, tentant de réprimer ses pulsions qui devenaient plus fortes sous la drogue.

Ses connexions neuronales sont plus rapides. Son ego gonfle au rythme des battements survoltés de son cœur. C’est l’euphorie qui le gagne, le pousse à sourire comme un parfait abruti quand il l’observe se nourrir de la cocaïne. Il a réussi son coup Ismaël, est parvenu à la faire rentrer dans l’antre dans la bête, l’a arraché aux griffes de son cadet. Pourtant, c’est entre ses bras à lui qu’elle aurait été traitée pour le mieux. Il en aurait pris soin Timothée. Aurait agi comme un parfait gentleman, l’aurait couverte de compliments et de baisers sucrés. Les bras de l’aîné ne renferment que des piquants, ses lèvres ne sont pas douces, son corps est rude, son souffle agressif. Les femmes perdent au change en pointant leurs flèches vers Ismaël. Et lui s’en amuse. J’avais envie de m’enfuir. Puis tu m’as donné la chose que j’aime le plus sur cette putain de planète. Il le sait , il l’a vu dans son regard, cette même lueur qui brille constamment dans le sien. La cocaïne est partout, grignote jusqu’à sa moelle osseuse, n’arrangeant rien à la rage qui vit en lui. C’est dans des moments comme celui-ci, où il savoure, qu’il est complétement désinhibé, seuls ses sens les plus primaires sont actifs. Ca t’arrange bien finalement. Tu m’as mise de meilleure humeur. Je pourrais presque te trouver attirant là, comme ça… Evidemment qu’il l’est, attirant. Le cadre y est pour quelque chose, cette chambre décorée à la perfection, ce lit gigantesque laissant place à une grande imagination, son sourire en coin et sa chemise légèrement entrouverte. Evidemment, qu’il l’est. C’est dans son regard sombre qu’il se perd un instant le blond.  Lilith est de ces femmes qui transpirent la sensualité, ces femmes que l’on voudrait posséder seulement une nuit mais qui reviennent vous hanter toutes celles qui suivront. Lilith est un poison violent, de ceux qui tuent à petit feu. Sa main effleure la sienne, ça picote dans ses doigts, dans son bras, dans son corps tout entier. Je pourrai presque te trouver attirante là, comme ça… qu’il murmure par mimétisme, il se redresse sans se départir de son sourire. Récupère le miroir qu’il pose sur le lit derrière eux, il y laisse glisser à nouveau de la poudre, termine la fiole qu’il abandonne sur les draps. Il n’en a jamais assez. Il se penche pour une nouvelle trace, inspire jusqu’à faire vriller sa cervelle. Quand il remonte vers elle, il a les pupilles éclatées Sartier, le corps fébrile. Je pensais que tu ne voulais pas me revoir, qu’il minaude, ils sont proches, sans doute trop proches puisqu’il peut sentir sa respiration contre son visage. Sans la moindre gêne, il pose sa main sur la peau hâlée de sa cuisse, fait remonter sa robe pour se saisir de son sous-vêtement qu’il lui retire tout en susurrant à son oreille, Puisque c’est la première et dernière fois que tu prends de la c. avec moi, autant rendre ça inoubliable. il vient d’humidifier son majeur pour le plonger dans la neige, ses yeux bleus ancrés aux siens, luisant d’un défis hors normes. Le palpitant frappant à tout rompre entre ses tempes. Il est à quelques millimètres de ses lèvres quand ses doigts s’octroient de franchir la barrière qu’ils avaient pu franchir une décennie en arrière. C’est son soupir à lui qui est rauque quand il redécouvre la chaleur de son anatomie. Le moment ne dure que quelques secondes suffisantes pour le griser d’un désir tiraillant.

Partie dans un univers moins nocif, Lilith, elle sourit, de ce rictus presque trop beau pour être vrai, perdue dans ce bonheur trop faux qui rendait sa réalité abstraite. C'était pour toutes ces choses qu'elle aimait la coke, qu'elle en ingurgitait à haute dose, dans l'espoir de rendre son quotidien moins morose. Et ça marchait, le temps de quelques petites heures tout au plus, avant que l'Enfer ne vienne faire trembler le sol sous ses pieds pour la faire tomber dans son antre obscure, le manque qui déclenchait son usure, son envie de toujours plus. Lilith, elle avait l'impression d'oublier la haine qu'elle avait pour Ismaël, le rejet qu'elle avait pour la Terre entière, trouvant dans ses veines une façon toxique de renaître, plongeant dans les prunelles du blond où sa dévotion colérique se teintait au fur et à mesure d'attention séductrice, le myocarde battant la chamade sous l'effet de leur proximité délectable, agréable, même si elle ne l'avouait pas. Les murs imprégnés d'eux, Lilith se sentait soudainement suffoqués à la chaleur de son désir qui devenait impérieux, souriant à sa remarque qui faisait écho à la sienne, le regardant se renvoyer du rêve dans les narines, Lilith détaillant la noirceur de ses pupilles dans lesquelles elle se laissait aspirer, pas sûre de vouloir vraiment revenir à un semblant de réalité.

- Je voulais pas. Je sais pas ce que je fous là. Ton frère est sympa. Mais toi... T'es spécial.

Pas encore sûre de savoir si c'était bien ou mal, elle sentait qu'Ismaël lui provoquait trop de tumulte dans le myocarde, et c'était déjà trop, le genre de sensations multipliés par la drogue, lui qui s'annonçait comme un beau carnage, sa main sur sa cuisse faisant frisonner son échine, Lilith se laissant faire, attirée par le goût du risque, par son goût à lui.

- Tu tiens vraiment à m'en laisser des souvenirs toi.

Malgré elle, elle l'avait déjà dans la peau, lui qui était venu imprimer son empreinte lors de sa première fois, le genre d'images qu'on n'oubliait pas et qu'elle se voyait sans doute reproduire ici, alors qu'il lui avait enlevé son bas, ses doigts glissant lentement et sensuellement entre ses cuisses pour jouer avec son anatomie. Lilith retint sa respiration avant de soupirer bruyamment contre son visage, ses jambes se renfermant contre sa paume pour le sentir de manière plus concrète contre sa peau, ses iris détaillant ses opales, embrasés par le supplice qu'il lui infligeait avant que Lilith ne viennent attraper ses lippes pour l'embrasser, sa langue tentant la sienne dans un baiser tourmenté.

- T'arrêtes pas...

Qu'elle murmure contre ses lèvres, les siennes glissant dans son cou, accrochant légèrement sa peau avec ses dents, sa main glissant sur son torse jusqu'à effleurer son désir à travers son jean.

- T'as rien oublié de notre nuit, hein ?

Parce qu'elle le sentait dans ses gestes, dans sa manière de lui donner ses caresses qui lui rappelaient leur fougue blottie dans les ténèbres.

Les souvenirs n’existent plus.
Ce qu’il veut c’est re-créer l’instant. Se graver une nouvelle fois dans sa mémoire, pour qu’elle ne désire qu’une chose revenir vers lui. Que ce soit à cause de la drogue qui traverse ses muqueuses, ou à cause de sa belle gueule. Il n’en a que faire. Tout les moyens sont bons pour que le vent tourne en sa faveur.
Quand elle soupire, il sent son propre souffle s’affoler. C’est elle qui scelle leurs lèvres, un baiser trop sensuel pour être sauvage. Leurs langues se taquinent, il ne peut réprimer le sourire qui prend forme sur son visage quand elle lui demande de continuer. Le palpitant s’affole et tout de suite, il ne sait plus s’il s’agit de la cocaïne ou de la chaleur entêtante qui émane du corps de Lilith, ou encore de cette main qui effleure son torse en direction de son entre-jambe.
T’as rien oublié de notre nuit, hein ?
Absolument rien.
Le souvenir n’est jamais devenue cendre.
Des braises encore chaudes qui deviennent incandescente sous son toucher.
Sans le vouloir, ils se sont marqués l’un l’autre. Elle aurait pu rester un mirage, une parmi tant d’autres si la prison ne l’avait pas ancrée à jamais. Elle aurait pu rester un mirage, s’il ne sentait pas son sang battre sous sa peau.
j’vis dans le présent,
Qu’il souffle contre sa peau, au même temps, ses deux doigts la pénètrent. Il laisse mourrir une plainte contre ses lèvres, s’accroche à ses iris quand il commence à aller et venir dans un rythme lancinant.
c’est ce qui se passe, ici, maintenant, que je ne veux pas oublier.
Chacun de ses mots hachés par le désir qui n’a de cesse de grimper en lui. Ça le submerge le blond, sous l’effet de la came, il a l’impression que ses sens sont décuplés. La sensation qu’il la possède déjà quand il lui mord la lèvre inférieure. Lilith il veut la voir frémir sous ses caresses brutes. Il veut voir ses pupilles se dilater d’envie, son corps se tendre sous l’effet des molécules chimiques. Sa main libre empoigne ses cheveux pour qu’elle lui offre son cou, il y dépose sa bouche à de nombreux endroits, s’arrête sur la carotide en appréciant les pulsations.
Il est en train de se faire du mal.
L’envie se propage plus rapidement qu’une dose d’héroïne. Ses mouvements sont plus saccadés, comme s’il s’imaginer en elle. S’il retire ses doigts, ce n’est que pour les emmener à sa propre bouche, si Ismaël avait été une femme il aurait fait parti du clan des allumeuses.
crois-moi, tu n’as pas envie que je continue. je ne parviendrai plus à me contenir, je te briserai les os.
C’est le moment que choisis blondie numéro deux pour pénétrer dans la chambre. Saoule et titubante. Ajustant sa robe fourreau en remontant ses yeux vers eux. Son expression le fit rire. La chambre entière était plongée dans une tension plus que palpable. Scène de crime d’un acte avorté.
Il s’en mettait encore pleins les narines Sartier, ce qui n’arrangeait rien à sa gaule prédominante, et à ses ricanements mauvais.
tu m’abandonnes, pour une prostituée ? vraiment ?!
Il tendit le reste de blanche à celle que blondie accusait, sourcil arqué.
qu’est-ce que tu baves toi encore ?
Il grogne l’animal.

Elle passait son temps à vouloir oublier, à cramer les cendres de ses souvenirs pour débarrasser ses pensées consumées, Lilith, elle se mentait en cet instant, préférant se dire qu'il valait mieux qu'elle ne vienne à occulter le plaisir que lui donnait Ismaël parce qu'il risquait de confondre sa haine, de la mélanger à d'autres émotions qu'elle jugeait malsaine. C'était facile de détester, de rejeter. Ca faisait pas mal, ça permettait à son coeur brisé de prospérer dans la douloureuse apnée de son quotidien déchiré. Aimer, c'était beaucoup trop compliqué, et Lilith, elle aimait pas quand son coeur lui faisait comprendre qu'elle avait beaucoup trop de sentiments enfouis dans son palpitant, cette vérité angoissante qui la pousserait tôt ou tard dans la déchéance. Elle perdait complètement la tête sous l'effet de la drogue, de ses doigts qui redécouvraient son corps, Lilith fermant les yeux pour mieux s'imprégner de son plaisir qui mourait dans ses soupirs, elle qui offrait sa peau en pâture à ce démon, à cette attraction obscure, se laissant envelopper par toutes les sensations qu'il lui donnait comme si c'était lui qui venait en elle, le désir d'imaginer sa peau brûler sous la sienne la faisant gémir davantage, jusqu'à ressentir cette vague de frustration quand il s'arrêta, son regard détaillant sa délicieuse bouche envelopper ses doigts. Lilith, elle avait les opales dévastés par le désir, les pupilles embrasées par cette envie de lui.

- T'as raison. Ca aurait été la meilleure nuit de ta vie et j'ai aucune envie de contribuer à ton bonheur.

Un air de défi traversa ses traits, Lilith, elle savait qu'elle pouvait l'emmener au septième ciel, et peut-être bien qu'elle aurait été incapable de s'arrêter de le vouloir, et que ça aurait été ça, le problème. Elle se redressa, tirant sur sa robe quand elle remarqua la potentielle conquête d'Ismaël entrer dans la pièce, la démarche vacillante, à deux doigts de s'écrouler devant la porte. Un léger sourire vint s'inscrire ses lippes, parce qu'elle avait réussi à lui éviter de passer la soirée dans son lit, avec elle, et quelque part, elle en tirait une certaine fierté, l'arrogance scintillant sur son visage à la remarque de la femme avant que Lilith ne vienne sniffer un peu plus de came, comme pour se donner de l'énergie, une certaine hargne pour mieux lui rentrer dedans.

- Il t'as abandonné pour mieux, nuance.

Elle sourit encore Lilith, la beauté corrosive, les épines toxiques s'évertuant à l'écorcher si elle continuait à la chercher.

- Dis-lui bébé que t'as aimé m'entendre prendre du plaisir quand tu m'as touché...

Elle jouait, le regard dévorant Ismaël, provoquant le territoire de la blonde dont elle avait ruiné son coup, Lilith arborant un air fier.

La meilleure nuit de sa vie.
Il y songea l’espace d’un instant, laissant ses idées dériver vers des contrées lointaines. Ils auraient refait naître la passion entre ses murs, qui n’avaient pas accueilli le moindre ébat depuis son adolescence. Ce n’est pas l’envie qui manquait, bien au contraire. Ils auraient pu, s’abandonner l’un à l’autre. S’essouffler jusqu’à en perdre la raison. Retranscrire leur haine dans un désir commun, transformer leurs souvenirs pour en faire un art de vivre. Mais il s’est stoppé le blond, s’est contraint lui même à souffrir de son erection. Le désir lui brûlant les reins, rougissant ses joues, malmenant ses entrailles. Il veut qu’elle en redemande, il veut empoisonné chacune de ses pensées par une frustration déroutante. Parce qu’il ne s’arrête jamais, jamais en si bon chemin. Il est toujours allé au bout des choses, est connu pour être un homme bien trop facile. Il suffit de le faire bander pour avoir droit de jouer à « sept minutes au paradis ».
Et comme si le destin voulait aller dans son sens, y’a sa conquête du soir qui débarque, qui piaille déjà et se prend le mur qu’est Lilith en pleines dents.
Il les regarde, une à une. Son attention s’accrochant plus que de raison à la brune sulfureuse, il se mord la lèvre Ismaël quand il la voit s’imprégner une nouvelle fois de la drogue.
Dis-lui bébé que t’as aimé m’entendre prendre du plaisir quand tu m’as touché...
Il répond à son sourire, d’la poche arrière de son jean, il sort un paquet de clope, c’est presque en slow motion qu’il s’en crame une. Soufflant la fumée au dessus de sa tête.
J’crois que j’ai pas besoin d’le dire. J’bande comme un putain de cheval.
Il ricane, lançant un regard faussement désolée à celle qui pensait mériter se retrouver à la place de Lilith.
Pour une fois qu’tu bandes pas mou, enfoiré, blondie s’agite, blondie hausse la voix, t’as besoin de payer en fait pour retrouver d’la vigueur... combien tu lui as demandé ? c’est à la brune qu’elle s’adresse, que j’fasse passer l’mot à toutes les autres, autant gagner sa vie à coucher avec un connard pareil.
Elle ne s’arrête plus, Ismaël il n’a de cesse de rire, il s’étouffe presque avec la nicotine.
Ecoute pas cette folle bébé,
Qu’il lâche, faisant voler la clope jusqu’aux pieds de l’intruse, sans doute près de la petite culotte de Lilith.