take me as i am - Anton&Hannah 3

e froid hivernal s'installe dans la grosse pomme. Je me promène, emmitouflé dans mon manteau, les joues rosies par le froid, dans les rues du Queen. Mon flingue est sagement rangé contre moi. Je suis en terrain miné, loin de mon quartier général. Je dois retrouver un de ces putains de macaronis. Je ne les supporte pas, ces Italiens. Ils se montrent bien trop chaleureux, bien trop accueillant pour que ce ne soit vrai. Je me méfie d'eux comme de la peste. Il n'y a qu'un seul que je tolère ; Giovanni. Il tient un restaurant et dirige le gang d'Italien avec ses frères dans le quartier nord du Queen. Je me retrouve souvent dans son restaurants, à ses côtés, pour parler affaire ou continuer à entretenir une relation amicale.

J'entre sans hésité dans son restaurant. Le personnel me connaît et me demande de patienter le temps que le patron arrive. On me débarrasse de mon manteau, et je me retrouve dans un de mes costumes gris anthracite. J'acquiesce lentement de la tête, et me retourne pour observer les tables prises. Le restaurant est plein à craquer. La plupart sont en couple, ou entre amis. Mon regard est aussitôt attiré par une chevelure dorée. Hannah. Je l'observe du coin de l'oeil, regarder le menu avec gourmandise. La gourmandise... n'est-ce pas ? Je retiens un sourire. Je n'ai pas parler à Hannah depuis plusieurs semaines. J'ai pu l'entrapercevoir au club, mais mon absence a été plus que quotidienne ces derniers temps dans mon empire. Ivan, en qui j'ai une confiance aveugle, s'occupait de le gérer ainsi que les employés.  

Sa table est faite pour deux personnes. Ma curiosité me pousse à aller la voir et à trouver qui sera son partenaire bien que j'ai pris mes distances avec elle par égo et orgueil. Je ne ressens ni de la jalousie ni d'intention mauvaise envers l'élu, mais simplement une curiosité. Qui est l'homme qui peut bien avoir réussi à attirer Hannah dans ses filets ?
Je m'approche d'elle comme un fauve. – Bonjour, Hannah. J'attends qu'elle lève les yeux de son menu pour apercevoir ne serais-ce que de la surprise dans son regard. – Tu attends quelqu'un ? Ma question est impolie et intruisive et pourtant je ne ressens aucune gêne à le lui demander.

e ne peux m'empêcher d'hausser un sourcils lorsqu'elle me précise s'être faite rabrouer par un homme. Pour autant, je ne commente pas et je ne me fais pas prier pour tirer la chaise à côté d'elle et m'y installer sans son accord. Je sors ma clope de la poche de mon pantalon et je l'allume avec mon zippo. La première bouffée me calme instantanément. Ma drogue. Ma dépendance, avec ma Vodka. Putain, je sais pas combien de litre j'en bois et combien j'en fume par jour, mais mes poumons doivent être noires et mon foie dans un état lamentable. Qu'importe, je sais que je crèverais pas de ça, mais plutôt d'une balle entre les deux yeux vu la grandeur de mes ambitions.  – Non, une visite de courtoisie. Je n'en dis pas plus, je ne fais pas suffisamment confiance à Hannah pour l'inclure dans mes projets secrets, et je n'ai clairement pas envie de l'impliquer dans le bordel qu'est mon business. Tant qu'elle continue à faire son job, correctement, et à m'apporter tout un tas de frics, ça me va.
Le serveur s'approche de nous. – Monsieur Albertino s'excuse de son retard, vous voulez boire quelque chose en attendant ? Je grimace. Forcément ici, il n'y a pas de Vodka. Je suis un putain de stéréotype Russe avec ma Vodka. – Un whisky. Irlandais. C'est vraiment par second choix et dépit. Je me tourne de nouveau  vers Hannah qui fixe son menu. Je lui prends d'une de mes mains le menu sans le lui demander et je le feuillette. Je vais directement à la case dessert. – Un fondant au chocolat t'irais bien. J'ai un sourire que je peine à cacher. – La gourmandise, n'est-ce pas ? Je recrache la fumée de ma clope, et je la fixe, un brin amusé et narquois. Avec ce sourire qui doit lui donner envie de m'en foutre une dans la gueule. Je me rapproche d'elle, posant mes avants-bras sur la table. Je mets les cendres de ma clope dans le cendrier, retire une bouffée, recrache, faisant ce geste inlassablement en tant que grand dépendant. – Je tiens fortement à être présent quand tu le dégusteras. Je ne peux m'empêcher de lui faire du rentre dedans, de la provoquer. C'est plus fort que moi. Hannah m'a résisté et rend le jeu encore plus plaisant. J'essaye, pourtant, de l'ignorer car elle m'apporte que des emmerdes. Et je suis loin de me douter à quel point !
Je continue dans ma provocation : – Comment va ton frère ? Je la regarde en biais, tire une bouffée, la recrache non loin d'elle puis j'écrase ma cigarette dans le cendrier au centre de la table. Mes yeux bleus sondent les siens. J'ai défiguré son frère, il y a un mois. Il a retrouvé sa sale gueule, les hématomes se sont dissipés, mais, j'hésiterais pas à lui refaire de nouveau le portait s'il me provoque.

annah ne se fait pas prier, elle rentre dans mon jeu, me séduit délibérément. Une attirance indéniable et un désir de céder à la tentation nous lie. J'en ressens un certain pouvoir sur son corps, pourtant elle n'a pas hésité à me refuser une nuit de plaisir. J'en garde un goût amer, mais je suis persuadé que l'inévitable va arriver. Peu importe qu'elle me déteste pour le mal que j'ai pu infligé à son frère, notre attirance est bien trop forte. – Mmh... je préfère te regarder, à moins que tu ne veuilles partager ? Je n'aime pas le sucré. Non, j'en ai horreur à profusion. Je crois que je pourrais m'hydrater qu'à coup d'alcool et m'alimenter qu'avec des apéritifs.

J'attise, puis je refroidis aussitôt en parlant de son frère. Je la vois se décomposer sous mes yeux. – Hannah... J'adore comme son prénom roule sur ma langue. – Tu es si prévisible. Je peux lire en toi comme dans un livre ouvert. J'esquisse un sourire en coin, tandis que je prends mon verre de whisky. J'en bois une gorgée. Potable. Banale.
Je décide de rompre le silence qu'elle a imposé dans sa fierté touchée. Je sais au moins que si un jour elle essaye de me baiser, j'hésiterais pas à utiliser Ben comme dommage collatéral. – Dis-moi, Hannah, qu'est-ce que tu aimes faire pendant tes journées de libre ? À part le shopping, évidemment. Mes yeux se posent sur ses sacs de shopping. Je suis curieux sur Hannah. D'en apprendre plus, alors que je l'ai évité royalement pendant deux semaines. Le contexte se prête particulièrement à en apprendre plus sur l'autre. Il n'y a pas de relation "patron/employée" dans ce restaurant. Il n'y a qu'Anton et Hannah.

es yeux brillent d'une excitation à peine contenue. Je glisse ma langue sur mes lèvres, bois une gorgée du whisky et le repose sur la table. – Je me ferais un plaisir de passer sur ton corps. Je ne sais pas ce qui me retiens de la prendre contre cette table. Son premier refus m'a coûté. Le mien a dû en faire autant. Alors je suis dans une retenue à peine contenue. – Tu me dois une dette, Hannah. Je lui rappelle tout en la fixant intensément. Je me cale confortablement contre ma chaise tout en croisant les bras contre mon torse. Elle n'aimerait certainement pas avoir une dette avec moi, pourtant, elle m'a bien gâché ma soirée avec cette danseuse. La plupart des personnes qui en ont ne sont plus de ce monde. Je suis intransigeant en affaire. Voyant de la confusion et une certaine appréhension dans ses yeux, je me permets de faire durer l'attente avant de lui préciser les modalités de cette dette. J'ai bien quelques idées pour qu'elle la rembourse. – Tu as gâché ma soirée avec une certaine danseuse à cause d'un égo mal placé et de ta jalousie. Je suis honnête. Elle n'a pas apprécié, elle aurait pu prendre sa place, pourtant elle m'a mis dans un rage folle. Elle a refroidis tous mes ardeurs, elle m'a poussé à l'ignorer. Mais, Hannah m'attire bien trop et Ivan le sait. C'est pour ça qu'il ne l'apprécie pas et qu'elle ne le porte pas dans son coeur. Le ton qu'elle emploie me le prouve. Je ricane lorsqu'elle croit que je sais tout sur elle. – J'en sais déjà plus que tu ne le crois. Je sais qu'elle est capable de me faire sortir de mes gonds très rapidement. De m'attiser. D'être un danger. Par contre, j'ignore royalement qu'elle est une taupe. – Et arrêtes de me vouvoyer.

arque un sourcil devant sa répartie. –Facilement ? Hannah ne sait clairement pas ce qu'elle veut. Mes intentions sont claires. Elle sait qu'elle me plait physiquement. Elle refoule, dirait-on, cette attirance mutuelle. J'aime bien qu'on me fasse patienter pour attiser le désir et le jeu, mais, il faut qu'elle sache que je me lasse et m'impatiente aussi très facilement.
Quand je l'entends parler de mépris et de dégoût, je passe d'un mouvement de main. Qu'elle se mente, si elle le souhaite, je n'en crois pas un traitre mot. Je fini mon verre d'alcool en voyant débouler au fond de la salle mon hôte. – Hannah, on ne travaille pas dans un bureau. Tu n'appartiens pas encore à mon monde, mais tu comprendras très vite que les règles sont différentes. Je lance un dernier regard désabusé à Hannah et je me lève, devant Giovanni. Hors de question que je reste assis pendant que lui se tient dans une position de domination. Je lui tends ma main et lui serre franchement. Il s'excuse de son retard. – Giovanni. Je vois très bien que son regard est attiré par Hannah. Elle ne semble pas passée inaperçu envers les hommes peu fréquentables. – Anton, je vois que tu t'es déjà remis de ta rupture avec Reira. Il rigole franchement pendant que je reste de marbre.  – Elle n'est pas ma régulière. Elle travaille pour moi. J'insiste bien sur les derniers mots. Je vois bien trop le regard salace qu'il lui lance. – Hannah, je te présente Giovanni Albertino. Je fais les présentations uniquement parce qu'il m'a mis au pied du mur. Et clairement, ça ne me plait pas du tout.