Le menteur à l'as de pique [Tomás & Maxine]

Vernissage. Galerie Antonio Rivoli. Exposition l'art aveugle, le toucher.
Exposition d'une dizaine d'artistes en vogue. Des œuvres nouvelles, inédites. Parmi eux le nom de Flanagan.

A la soirée, les mondains viennent remplir leur gosier de toasts divins, de macarons et de bulles. Les coupes trinquent. Et les artistes sont ceux qu'on regarde plus que les œuvres elles-même. Le clou du spectacle.
Elle a sa coupe elle aussi, qu'elle boit avec l'inconscience d'une femme qui revit. Il y a toujours la peine dans son beau regard azur, néanmoins, au vu des derniers évènements, elle s'autorise à sourire et à profiter de l'instant. Instant de reconnaissance pour le travail d'une vie. Elle se sent femme à nouveau, plus seulement mère éplorée et épouse déchue, même si elle n'a personne à son bras. Ce précieux ami qu'elle avait invité n'étant pas disponible.

Elle regarde ses quelques peintures avec fierté dès qu'on lui laisse quelques secondes de répit. Entièrement nouvelles, toujours fidèles à son style avec quelques expérimentations. Il y a Raining from the inside bien sûr, la seule encore en aquarelle. Pour les autres elle a utilisé l'épaisseur de la peinture, recréant presque des bas-reliefs. Le trait de pinceau, ou plutôt de couteau est nettement visible. Ce qui la raccorde au thème de l'exposition. Portraits comme toujours, et même un nu, avec ces regards si pénétrant qu'elle sait si bien représenter, mais aussi des paysages et de l'abstrait.

Un homme brun est plongé dans l'un d'eux, vraisemblablement captivé. Verre à la main, l'autre tenant son coude devant sa taille, elle s'approche, dansant d'un pied à l'autre, perchée sur des talons aiguilles.

- Vous pouvez toucher. Pour une fois. C'est le thème de l'exposition.

@Tomás McGrath Le menteur à l'as de pique [Tomás & Maxine] 3794924939

quelques semaines qu'il guette les vernissages.
quelques semaines qu'il s'y rend pour découvrir de nouveaux talents émergents.
c'est une réelle passion, depuis sa plus tendre enfance. sans doute l'un des plus beaux don que lui a fait son père -le goût des belles choses. ce soir, il a choisit de se rendre à l'exposition de l'art aveugle, le toucher, pas par conviction. mais parce que le nom flanagan était écrit l'invitation. un artiste en vogue, une femme dont le nom ressort de plus en plus souvent. une peintre qui laisse transparaitre ses émotions négatives à travers des oeuvres qui ne le laisse pas indifférent. ni lui, ni certains de ses clients.
il a traîné valerio avec lui. qu'il apprenne, encore et toujours. qu'il ne cesse jamais d'inculquer les bases, et lorsque l'on touche au monde de l'art, il faut sans cesse s'y intéresser. jamais rester sur le côté. ils ont tout deux une coupe de champagne entre les mains, observent en silence, commentent quelques fois. ils serrent des mains, adressent des sourires de convenances et très vite, son fils s'égare. il disparaît, il reviendra. c'est un grand garçon, c'est ce que tomas essai de se dire alors qu'il tourne sur lui même cherchant une nouvelle peinture qui accrocherait son attention.
et il la trouve.
ses yeux clairs s'y plongent. la réflexion le gagne, ses sourcils se froncent quand une voix vient l'interrompre. vous pouvez toucher. pour une fois. c'est le thème de l'exposition. il détourne le regard de la toile pour les poser sur la femme perchée sur talons. un fin sourire se dessine sur ses lèvres. c'est de vous, n'est-ce pas ? il avale une gorgée de champagne sans détacher ses yeux de l'artiste, je n'oserai jamais toucher, madame flanagan, peu importe le thème de l'exposition... j'aurai trop peur de souiller l'oeuvre.

- Tout à fait.

Elle reprend une gorgée elle aussi, déjà sur son deuxième verre sans avoir pillé les canapés, les bulles ne sont sans doute pas conseillées. Sauf quand sa consommation est suffisamment régulière pour frôler l'alcoolisme. La solitude et une existence toujours sur le fil.

- Et vous êtes ? Lui en tout cas semble parfaitement savoir ce qu'il regarde et son auteur. Ce qui évite à l'artiste de se présenter une énième fois ce soir et d'expliquer ses peintures. A moins qu'il ne lui demande des précisions sur une œuvre en particulier, elle y répondra avec plaisir.

C'est le plus dur dans ce milieu. Se confronter à son art. Se confronter au regard des autres sur celui-ci. Est-ce qu'ils vont aimer ? Est-ce qu'ils vont comprendre ? Comment mettre des mots dessus, des mots qui font sens, des mots qui intéressent ? L'art moderne a cette image trop perchée. Comment tout le monde elle a du apprendre, apprendre à se vendre aussi mais surtout apprendre à ne pas se laisser abattre par la critique. Au fur et à mesure rencontrer son public devient une habitude, quant à parler de son art et le rendre profond, c'est ce que l'on apprend à l'école.

- Même si l'auteur vous y invite ? C'est agréable pourtant de caresser une toile. La peinture est un art visuel, néanmoins, la texture du pigment est fondamental. Et j'adore m'approcher pour apercevoir la façon dont les artistes utilisent leur pinceau. Pas vous ?

Il n'y a bien qu'entre passionnés qu'on peut avoir ce genre de discussion. Elle ne connait pas cet homme au regard aussi bleu et glacial que le sien, néanmoins elle a tout de suite su qu'il était connaisseur.

il n’attend pas de réponse. Il sait très bien que cette œuvre est la sienne. Il a épluché le déliant qu’on lui a donné à l’entrée, et pour dire vrai il les connaît toutes, ses peintures. Il s’y est intéressé de prêt. A même envisagé d’en acheter une ou deux, encore plus depuis que le prix monte en flèche. C’est maintenant qu’il devrait sauter sur l’occasion, avant qu’elles ne soient inaccessibles. L’irlandais sourit toujours quand il lui tend la main pour se présenter, tomás McGrath, meilleur expert en art de la ville. qu’il avance en souriant en coin. C’est son titre officiel, ici, il est connu comme un collectionneur, acheteur compulsif et pour certains privilégiés il n’est autre qu’un revendeur de marchandises volées, ancien faussaire ayant déjà fait ses preuves. Elle ne le connaît pas, ça aussi il le sait, il le voit dans sa façon de le regarder. Puis elle continue, l’invité à toucher cette toile qui se trouve sous leurs yeux. Tout ce qu’elle dit fait sens. Qui aurait plus raison que le créateur de l’œuvre lui même. Il incline la tête, s’avance d’un pas pour se retrouver à seulement quelques centimètres. Sa main libre s’avance jusqu’à la peinture, il caresse seulement du bout des doigts. Il n’y a que celle accrochées aux murs de son penthouse qu’il ose toucher. Mais puisqu’elle insiste. Il apprécie les traits de pinceaux, ça lui fout mes des frissons dans la nuque. vous avez raison. des fois, la vue ne suffit pas à apprécier les choses à leur juste valeur. il laisse la pulpe de ses doigts glisser encore, il effleure les aspérités, c’est aussi agréable qu’étonnant. Ses yeux clairs se plantent une nouvelle fois dans le regard glacé de la femme. D’une main il découvre sa toile, de son regard il apprécie chacun des traits de son visage. Il tente de lui donner un âge, n’y parvient pas et se stoppe dans son mouvement. est-ce de la tristesse au bout de mes doigts ? ou suis-je devenu mauvais pour interpréter les sentiments d’un artiste ? il demande, qu’elle lui explique tout ce qu’elle a voulu retranscrire. est-elle à vendre ? réservée à un autre amateur peut être.

Elle lui prend sa main avec la même délicatesse qui caractérise ses œuvres. - Ravie de mettre enfin une tête sur son nom. Elle ne le connait pas, elle en sait même très peu, mais en tant que gros acheteur d’œuvres d'art, elle a bien sûr déjà entendu parler de lui.

Il finit par céder à son invitation, toucher la toile du bout des doigts, suivre les traits du pinceau, c'est comme revivre la création de celle-ci. Elle l'observe, étonnée par la douceur et presque sensualité qu'il met dans ce geste. Elle reste interdite quant à ses mots alors même que c'est elle qu'il regarde, plus tellement sûre qu'ils parlent de peinture. Ils redessinent le corps du tableau avec ses doigts, il retrace son visage avec ses yeux. Elle s'imagine bien des choses en l'espace quelques secondes, puis elle sourit, en se moquant d’elle-même et finit son verre. Le réveil de sa féminité lui joue des tours, elle se sent idiote à fantasmer sur le premier venu, sur la première allusion. Elle se dit que c'est son imagination qui lui joue des tours, et certainement l'alcool. Les bulles pétillent, montent vite au cerveau, plus que le vin qu'elle se sert d'habitude.

Mais l'art est création, l'art est sensuel, l'art est sexuel. Et comme le dise les plus grands philosophes, créer l'art ou créer la vie, ce n'est pas bien différent. Cela n'a ainsi rien d'étonnant si les formes phalliques sont légions dans les œuvres d'art. Chez Maxine cet aspect est plus timide néanmoins régulièrement présent. Et dans cette toile, il l'est. Il l'est. Et c'est fascinant et un peu pervers finalement de voir quelqu'un poser ses mains sur cette œuvre. Il avait bien raison sur un point, personne n'ose vraiment.

Cette œuvre justement, un corps androgyne, le sien autant que celui d'Iskandar, sous la pluie et tout ce qui a pu s'exprimer entre eux cette nuit là. Sans aucun doute la plus chargée en émotions de toutes celles qu'elle a amené pour cette exposition. Il y a de la tristesse en effet, mais aussi de la colère, du désir, de la violence, de la folie, de l'amour, de la tendresse... Tellement de choses en fait que c'est presque trop facile.

- La tristesse, oui bien sûr, mais il en faudra plus me convaincre de vos qualités. La tristesse est présente dans presque toutes mes toiles récentes, et si vous vous êtes renseigné correctement, vous deviez le savoir...

Quant à la vendre, difficile question. Ce n'est jamais facile de se séparer d'une toile de toute façon, elle y met trop de sa personne pour cela, ses œuvres sont trop intimes. Il y a des toiles qui représentent des moments tellement forts et personnels que c'est encore plus compliqué. Cependant il faut bien gagner sa vie, l'argent compte toujours à un moment et lui, c'est un gros acheteur.

- Je ne pensais pas m'en séparer... Mais je peux l'envisager... Si vous en trouvez l'essence. Elle ne sourit pas, ses prunelles glacées le fixe, elle est curieuse de ce défi qu'elle lui lance et profondément sérieuse. Percer les mystères de cette toile, percer ses propres mystères.

il a dévoué sa vie entière à l'art. a utilisé ses talents pour ramasser beaucoup trop d'argent, comme son père le lui avait enseigné. il a fréquenté les meilleures écoles d'art, aurait sans doute pu devenir un artiste renommé. il imagine, parfois, ce qu'aurait pu être sa vie s'il avait choisi cette voie. serait-il à la place de cette femme ? à devoir se présenter et exposer son âme aux yeux de tous ? ou aurait-il vécu dans l'ombre des autres ? un de ces artistes déchus qui ne parvient pas à remonter la pente. il en serait mort, pour sûr. La tristesse, oui bien sûr, mais il en faudra plus me convaincre de vos qualités. La tristesse est présente dans presque toutes mes toiles récentes, et si vous vous êtes renseigné correctement, vous deviez le savoir... il ne retient pas son amusement, évidement qu'il le sait. c'est d'ailleurs une des raisons qui font que ses œuvres commencent à être convoitées. toutes les émotions qu'elles regorgent. sa main continue le chemin des lignes de peintures, il la regarde encore, tente de l'imaginer peindre. en transe sans doute, comme beaucoup. c'est avec difficulté qu'il lâche l'océan de ses yeux, pour s'attarder sur la toile. c'est abstrait, mais il reconnait la forme d'un corps, ou sont-ce ses doigts qui s'approprient à merveille les contours tracés ? Je ne pensais pas m'en séparer... Mais je peux l'envisager... Si vous en trouvez l'essence. nouvelles paroles, nouveaux regards échangés. elle ne sourit pas, retrouve un sérieux qui fait son charme glacial. c'est qu'il est sensible l'irlandais aux femmes dans son genre, aux artistes torturés, à la beauté cachée. il avale une énième gorgée de champagne, termine sa coupe. je suis persuadé, que juste ici, c'est de vous qu'il s'agit, qu'il commence, en laissant son index appuyer plus fort sur les coups de pinceaux, pas seulement vous d'ailleurs, ... c'est comme un, un auto-portrait, il l'observe, cherche le moindre tressaillement sur son visage, un sourire en coin, un haussement de sourcil, un frisson mal dissimulé, il cherche, un souvenir à moitié effacé, peut-être, il enchaîne, c'est assez violent, ce qui se cache entre les couches de peintures, bestial je dirai même. plus que de la tristesse, une certaine nostalgie. lentement ses doigts quittent la peinture, il les regarde presque déçu qu'ils soient restés immaculé. il aurait bien emporté un bout d'elle. j'ai bon ? il lui offre son sourire le plus éclatant, elle vous ressemble finalement. à la fois douce et froide. avec une quantité de mystères qui ne demande qu'à s'échapper. sans s'en apercevoir il s'est rapproché d'elle, il la sonde. votre prix sera le mien.

Elle le regarde, en se mordant l'intérieur de la joue, un toc qu'elle a parfois et qui traduit une certaine forme de malaise. C'est l'air chargé de convoitise et d'envies entre eux qui provoque cela, parce qu'elle n'est pas certaine d'assumer. Assumer de lui céder cette toile. Assumer qu'elle se verrait bien à la place de sa propre peinture, vu cette façon qu'il a d'effleurer le papier et ces formes qui sont les siennes. Qu'il glisse ses doigts sur son derme plutôt, voilà qu'il lui semblerait bien moins vain alors que son esprit s'égare encore. Il fait exprès c'est sûr, il fait exprès parce qu'il a compris que c'est une partie d'elle qui est représentée. Il le dit. Même si c'est facile, elle a fait un certain nombre d'auto-portraits parmi ses portraits, il le sait forcément. Elle se dit que c'est ce souvenir lié à cette peinture qui éveille ce désir, ce même désir qu'elle a senti à ce moment là, avec son ex-mari. Ou encore ce souvenir du moment où elle l'a peint cette fois, un désir revenu, une autre fin imaginé entre les deux époux. L'amour retrouvé. Des fables, mais des fables excitantes. Parce que ça lui semble bien plus sain vu comme ça que de fantasmer sur une peinture. Maxine n'est pas une femme qui se laisse facilement aller à ses pulsions, encore moins à ses intuitions. L'attraction purement physique, elle préfère l'ignorer.

Elle a beau vouloir rester neutre, elle sait qu'elle trahit à peu près tout ce qui se passe dans sa caboche. Et il devine, il devine. Pas tout mais presque. Elle rougit sur le mot bestial. L'idée est là.

- Vous êtes doué, il y a encore des mystères mais l'essence est bien là.

Elle ne le quitte pas des yeux, ne se sent pas mystérieuse, par contre il est certain que ses œuvres lui ressemble. Elle se demande ce qu'il cherche, et si l'achat de cette œuvre est bien ce dont ils sont réellement en train de discuter alors qu'il s'approche. Elle lui prend son verre vide, remarquant au passage une alliance, pour le poser avec le sien sur le plateau du serveur qu'elle avait vu arriver. Elle en profite pour reprendre deux verres dont un qu'elle lui tend avant de plonger ses lèvres dans le sien. Ça n'a rien de raisonnable, absolument rien. Ni lui, ni les bulles. Mais n'en a-t-elle pas assez d'être raisonnable et sage ?

- Je ne suis pas à vendre.

Elle lui sourit largement, feignant là une touche d'humour. Comment évaluer le prix du œuvre qui éveille autant de choses en elle ? Comment la laisser partir chez un homme qui pensera à elle sous le toit d'une autre ? Elle tente alors de changer de sujet, certaine qu'il reviendra à la charge, juste pour se laisser le temps d'y réfléchir un peu plus.

- Alors quel est votre métier exactement ? Vous achetez des œuvres pour les revendre à un meilleur prix ?

il tente une interprétation. ne se cache pas des double-sens qu'il peut prononcer. c'est parce qu'il voit qu'ils ne la laissent pas indifférentes. c'est un jeu. une sensualité qu'il a toujours eu, encore plus lorsque l'on touche au monde de l'art. il est doué, c'est ce qu'elle dit. alors l'irlandais est plus que ravi. c'est elle qui lui offre un deuxième verre, un champagne qu'il goutte sans la lâcher une seule seconde des yeux. c'est une beauté froide, rien à voir avec sa femme qui est volcanique. il apprécie ce qu'elle dégage, ne se prive pas de l'observer avec insistance. le silence est souvent lourd de sens. il demande un prix. je ne suis pas à vendre. elle feins l'ironie, se cache derrière un humour qui n'en est pas un. il le sent tomas, ça palpite sous sa peau. comme une demande silencieuse. est-ce qu'elle l'attire physiquement ? évidemment, et le sentiment semble être partagé, alors il sourit toujours plus. vous êtes sûre ? il arque un sourcil, tout le monde s'achète, encore plus lorsqu'il n'y pas d'argent posé sur le table. il tait le reste de ses pensées dans une gorgée d'alcool pétillant. il pourrait l'acheter en lui promettant une nuit inoubliable, un simple moment de partage pour éveiller les sens. c'est ce que lui transmettent ses yeux clairs. mais madame se fait curieuse, change de sujet pour étouffer les pulsions. il ricane mcgrath. petit un: je suis un simple collectionneur d'art, indigne héritier d'une gigantesque fortune familiale. petit deux: ancien artiste, don le talent a fini par s'éteindre avec le temps. petit trois: j'achète pour le compte de clients bien plus fortunés que moi ? une devinette, qu'il balance tout en lui tournant autour, rapace désirant jouer avec une femme qui devient proie. une devinette où toutes les réponses ne pourrait en former qu'une qui serait véritable. il s'amuse, comme elle. lui demandant de percer des mystères en l'observant lui et seulement lui. il n'est pas mis à nu comme elle. c'est beaucoup moins facile. beaucoup plus amusant. il s'arrête une nouvelle fois juste devant elle, la regarde de haut en bas pour l'inviter à faire de même. qu'en pensez vous maxine ? qu'il lâche dans un murmure à peine audible.

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Son sourire se fige. Il l'a surprend une fois de plus, la laisse interdite face à des mots qu'elle n'est pas sûre de bien comprendre. Lorsqu'il n'y a pas d'argent... Elle se répète les mots, les imprime dans son esprit mais toujours sans les comprendre. Bien qu'elle émette quelques hypothèses. Elle est jolie quand elle ne comprend pas. Son corps soupire. Et puis elle change de sujet, ça vaut mieux que de répondre sans savoir quoi. Il rit et son sourire s'étire, en long, en large, en travers. Elle rit même alors qu'il lui tourne autour dans une mise en scène grotesque. C'est drôle, oui, c'est très drôle ce petit jeu. Elle joue le jeu, elle joue le jeu volontiers et se déride. Sans tourner, elle suit son mouvement, d'un côté puis de l'autre et embarque dans son manège. Et bon sang, c'est agréable de rire avec un inconnu, c'est agréable de plaire, c'est agréable de désirer. Maxine, elle continue de redécouvrir ses sens et il faut en profiter, avant que la culpabilité d'un instant de bonheur ne revienne la ronger.

- Les trois ? Non... Le deux... Attendez. Elle hésite et rigole à nouveau. Puis elle lui prend le bras, pour être sûre qu'il ne reparte pas dans sa ronde et l'obliger à la confronter. Dans ses yeux, elle tente de déchiffrer la vérité en même temps qu'elle parle, comme il avait fait lui aussi, sauf qu'elle n'est pas sûre d'être très douée à ce jeu là.

- Reprenons... Le un, hmmm, dilapidation de fortune dans l'art, ça a quelque chose de romantique, un peu trop peut-être ? Elle le taquine. Après tout il est marié, et elle n'est pas dupe de toutes ces allusions qu'il a pu faire depuis leur rencontre. - Le deuxième est assez tragique, mais le talent ne s'éteint, on arrête simplement de le mettre à profit et vous avez d'autres talents très bien aiguisés c'est certain. Quant au troisième... Il serait intolérable que vous m'achetiez... une œuvre pour la revendre à un inconnu. - Une pause totalement calculée, parce qu'elle sait jouer elle aussi, un peu. Elle a retiré son bras et porte son verre à ses lèvres, une nouvelle gorgée pour flotter un peu plus sur ce nuage de liberté. - C'est terrible je ne sais pas. Les trois ? La première ? Je ne sais pas si je suis d'humeur romantique, tragique ou scandaleuse. Dites-moi !

Son sourire est large et son ton presque suppliant

il sourit l'irlandais. il veut jouer, il adore ça, la voir sourire et rire. les femmes sont toujours plus belles lorsqu'elles sont amusées. il tente de la charmer, ici, au milieu de toute cette foule. tout ces témoins. qu'importe, à l'heure actuelle il ne voit qu'elle. c'est la femme qui fait le premier pas, elle saisit son bras et il s'arrête pour attraper son regard. elle ne se rend même pas compte qu'elle vient de donner la bonne réponse les trois c'est exactement ça. il est les trois, héritier, acheteur et artiste au talent enfermé dans une boite. romantique, vous trouvez ? il arque un sourcil, dilapider sa fortune pour acheter des oeuvres d'arts se rapporterait-il au romantisme ? sans doute, il sourit de plus belle, l'écoute sans ciller.quant au troisième... il serait intolérable que vous m'achetiez... il note sa pause, laisse son esprit divaguer vers des contrées moins catholiques, les femmes auront sa peau. une oeuvre pour la revendre à un inconnu. il entrouvre la bouche pour rétorquez, mais elle le coupe dans son élan. elle lâche son bras par la même occasion, mais il ne recule pas, au contraire il s'avance plus elle parle. mystère, mystère ... il lui montre toutes ses dents, avale lui aussi une gorgée de champagne pour faire taire ses pensées, je peux être qui bon vous semble ce soir. il cherche une lueur au fond de ses yeux clairs, une étincelle qui s'allumerait sous ses paroles, quelque chose me dit, que ce soir, vous êtes d'humeur scandaleuse, du moins, c'est ce qu'il aimerait, qu'elle oublie une seconde ceux qui les entoure, qu'elle se déride, que la glace devienne flamme. si il y a une chose dont vous pouvez être certaine, c'est que si vous m'en laissiez l'occasion, je ne vous partagerez pour rien au monde. il ne parle plus de ses oeuvres, pas qu'il n'en a plus rien à faire, au contraire. ce n'est que grâce à l'art qu'ils se rapprocheront. l'imaginaire face au réel.

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